31-03-2021, 09:13 AM
J’explique notre conversation et elles comprennent la grande joie ressentie. Elles se rendent aussi compte que Julien va déjà mieux. Il est évident qu’il va encore avoir besoin de suivre la thérapie chez le psy. Je suis moi aussi conscient que je dois poursuivre mes entrevues avec mon psy.
Il va être temps de préparer le repas, mais il est question de faire un barbecue pour le souper. Bref j’aide maman et les filles. Je m’occupe de mon côté à peler et découper les fruits en vue de faire une salade de fruits frais comme dessert. Les filles sont occupées à préparer les brochettes et les diverses viandes. Maman s’occupe des salades (laitues, tomates et autres légumes de saison).
Corentin a terminé avec Julien. Il passe près de nous pour nous saluer. Il revient dans deux jours, demain c’est sa remplaçante qui sera là. Ayant terminé, je rejoins mon chéri d’amour. Il est prêt pour le repas. Je pousse son siège à roulettes jusqu’à la terrasse. Il est content d’être au grand air. Je reste avec lui et nous discutons de ma réussite de l’examen de conduite automobile. Je l’assure de ma présence pour le soutenir pour ce test quand ce sera à son tour de le passer.
Puis nous parlons de Maxime. J’ai une certaine appréhension quant au déroulement de cette visite. J’ai déjà eu si peur quand j’allais voir Julien qui était dans le coma ! C’est Juju qui me dit et me convainc du fait que ça va aller et que je suis capable de passer au-dessus de cette « épreuve » ! Je l’espère de tout cœur.
Il est temps de passer à table. Ce midi c’est tartine avec du fromage et de la charcuterie. Comme boisson nous optons tous pour de l’eau fraîche. Certains ajoutent un trait de sirop de menthe ou de grenadine. Comme dessert c’est un fruit, en l’occurrence c’est une pêche que maman nous propose.
Après le repas et la vaisselle, je conduis Julien dans le jardin, je le dépose sur le transat avec l’aide de Stéphanie à l’ombre du grand cerisier. Je me place sur l’autre transat à côté de Julien. Nous parlons quelques minutes et finalement nous nous endormons.
C’est à quinze heures que maman vient nous réveiller. Elle me dit qu’il va être temps de me préparer pour aller rendre visite à Maxime. En effet Carine vient me prendre en charge vers quinze heures trente. Je vais vite prendre une douche et m’habiller car je suis resté nu sous les branches du cerisier.
Il est l’heure, Carine arrive, elle est accompagnée de Lucas. Les deux mamans parlent quelques minutes alors que Lucas m’accompagne pour saluer Julien. Bien que Julien soit nu, cela ne le dérange pas d’être comme ça devant Lucas. Bref entre nous, c’est devenu tout à fait naturel !
Nous arrivons enfin à l’hôpital. Je ne le cache pas, je stresse un peu. J’ai peur de voir Maxime « abîmé », le visage tuméfié après les coups reçus. Lucas voit que je ne suis pas bien, il me dit que ça va aller, de ne pas m’inquiéter.
Nous arrivons aux soins intensifs où Maxime est toujours hospitalisé. Je suis avec Lucas et nous attendons de pouvoir entrer dans la salle. On entend les bips des machines qui indiquent les constantes des différents patients. C’est alors le moment pour nous d’entrer pour un quart d’heure maximum. Lucas me prend par le bras et nous nous avançons vers le lit de Maxime. Je vois qu’il a le visage bleui, conséquence des coups reçus. Ses yeux sont presque clos. J’ai comme un mouvement de recul. Lucas me tient toujours par le bras et finalement je prends conscience que je dois faire l’effort d’aller vers lui. Maxime demande qui est là, près de lui. Lucas lui parle et lui annonce qu’il est avec un ami et que cet ami c’est Phil. Max ne dit rien, je vois seulement des larmes perler à ses paupières aussi mauves qu’une aubergine. Il n’en faut pas plus pour que moi aussi je commence à pleurer. Je suis submergé par plusieurs sentiments, d’une part l’état dans lequel se trouve le frère de mon ami, mais aussi un sentiment de révolte face à ce que ces jeunes ont pu faire.
Je me reprends et je m’approche de Max. Je lui dis à l’oreille que je suis peiné pour lui. Je lui dépose alors un bisou sur le front, l’un des seuls endroits de sa tête le moins meurtri. Puis nous parlons de tout et de rien. Je lui annonce que j’ai réussi mon examen de conduite et que j’ai obtenu ma licence de conduite. Max est heureux pour moi. Je l’encourage et je lui souhaite de se rétablir le plus vite possible. Après dix minutes, je sens bien que Max est déjà fatigué. Nous décidons avec Lucas de le laisser tranquille. Je prends la main de Max dans la mienne et Max serre la sienne comme pour me demander de rester encore un moment avec lui. Lucas a compris et va rejoindre sa maman.
Carine vient à son tour auprès de son fils. Elle l’embrasse et lui susurre quelques mots à l’oreille. Elle me laisse poursuivre ce contact entre nos mains, contact qui semble apaiser Max. Je me souviens du bien que cela procurait à Julien lorsqu’il était lui aussi dans un semi-coma. Je ressens une autre sensation que celle que j’avais avec Juju, c’est différent mais toujours aussi intense. Je ne sais pas combien de temps je suis resté auprès de Max, mais c’est Carine qui me sort de ma bulle, de ce cocon tissé entre Max et moi. Je sors un peu groggy de cette salle. Une fois la porte fermée, je reste dans ce couloir sans pouvoir bouger. Il me faut quelques minutes pour émerger de cette « torpeur ». Carine et Lucas me conduisent jusqu’à la cafétéria pour y prendre une limonade. C’est alors que je parviens à dire :
Moi : « Désolé, c’était tellement prenant !
Car : Tu n’as pas à être désolé, au contraire tu as été si disponible pour Max. Tu lui a apporté beaucoup de réconfort !
Luc : Oui Phil, tu es un gars super. J’ai découvert une autre facette de ta personnalité. Merci pour ce que tu viens de faire pour mon petit frère !
Moi : Vous n’avez pas à me remercier, cela m’a aussi fait réfléchir sur l’humanité. J’ai ressenti comme un flux qui passait entre Max et moi via nos mains enserrées. C’était différent de ce que j’ai connu avec Julien, mais tout aussi fort !
Luc : Je comprends mieux ce qui s’est passé. Je peux comprendre que c’est difficile pour toi, mais tu es un ami pour moi, mon frère et Math, merci Phil ! »
Lucas pleure, il lâche les vannes. Je sais qu’il a eu très peur pour son frère, tout comme moi j’avais eu peur pour mon Julien, mon chéri ! Carine prend son fils dans ses bras, elle lui fait un gros câlin pour le calmer. Puis à mon tour je lui donne une accolade amicale. Nous restons un moment sans rien ajouter en sirotant notre boisson.
C’est donc Carine qui me reconduit à la maison. Il est dix-sept heures vingt. Maman insiste pour que la maman de Lucas rentre quelques minutes, pour parler un moment de ce qui s’est passé. Carine accepte donc cette invitation. Lucas et moi nous rejoignons Julien. Nous bavardons ensemble en évoquant ma visite à Max. C’est plus Lucas qui parle que moi, je suis toujours un peu « out » après ce qui s’est passé.
Les deux mamans viennent près de nous. Nous discutons avec elles de Max mais aussi de Lucas et de Mathieu. Je parviens à parler de ce qui s’est passé lors de notre fête commune pour nos deux anniversaires à Julien et moi. C’est de cette attaque dont il est fait allusion. Heureusement que j’avais le soutien de ma famille et de mes amis pour tenir le coup. Je me tourne vers Lucas et je lui dit :
Moi : « Tu sais Lucas, tu peux toujours compter sur moi pour te soutenir ainsi que Mathieu.
Luc : Merci Phil, je ne te connaissais pas si bien finalement, en tant qu’élève, avant notre rencontre dans les dunes, mais tu as le cœur sur la main.
Jul : Lucas, je suis de tout cœur avec toi et Math. Je serai moi aussi avec vous pour vous soutenir.
Luc : Merci Julien ! Vous êtes tous les deux de supers mecs. On peut avoir confiance en vous, c’est génial !
Moi : Je serai aussi présent pour aider Maxime, il va avoir besoin de soutien lui aussi. Il faut qu’il soit suivi.
Car : Que de belles paroles les enfants, oui Max va avoir lui aussi besoin de soutien après ce qui est arrivé. Il voulait venir en aide à son frère et à Math, mais il a été victime de son intervention !
Moi : Bien sûr que je serai là pour Max aussi, je ne comprends toujours pas comment des personnes, dites humaines, puissent se comporter de la sorte. Max ne faisait que défendre son frère et Math face à une agression homophobe.
Jul : C’est aussi le cas pour moi, je serai attentif à Max !
Car : Merci Julien, je sais que ça vient du fond de ton cœur. Tu es un garçon très surprenant, non seulement tu souffres dans ta chair et dans ton corps et tu penses maintenant à venir en aide aux autres alors que tu dépends encore des autres pour pouvoir vivre !
Carine se lève et vient se pencher vers Julien. Elle lui donne un bisou sur chaque joue. Je vois qu’elle a les larmes aux yeux, tout comme Lucas par ailleurs. Maman s’approche elle aussi de Julien et de Carine. Elle prend Carine par les épaules en guise de compassion et de soutien.
Mam : Puis-je vous demander de vous joindre à notre famille pour le souper. Je serai très heureuse, de même que Phil et Julien.
Car : Merci Fanny, j’accepte volontiers votre invitation. Je vais voir si Mathieu peut se joindre à nous !
Mam : Pas de souci, nous sommes tous très heureux de vous avoir auprès de nous pour partager un bon repas avec des personnes qui sont en communion les unes avec les autres !
Car : Merci. »
Les deux mamans se retrouvent enlacées. Carine pleure, Lucas est lui content de pouvoir rester avec nous, ses amis, pour passer un moment convivial !
Carine dit à maman qu’elle va rentrer chez elle car elle a deux ou trois choses à faire avant le souper. Lucas reste avec nous, il est apaisé et il sait qu’il est dans un havre de paix et de tranquillité avec notre grande famille.
Je demande à Maman de bien vouloir prendre contact avec la maman de Mathieu pour qu’il puisse aussi être des nôtres pour cette soirée. Maman accepte et me laisse faire cet appel. Il n’a pas fallu deux minutes pour avoir l’approbation de Josiane qui vient avec Mathieu pour souper. Je suis très content pour mes deux amis. Julien me voyant revenir auprès de lui avec un large sourire, a directement compris que c’est dans la poche !
Les deux filles étaient restées à l’écart, elles n’avaient pas osé intervenir. Elles nous proposent d’aller nous rafraîchir dans la piscine avant de songer au souper. C’est avec joie que j’accepte ainsi que Lucas. Nous nous désapons et nous allons nous jeter à l’eau, nus comme d’habitude. Julien nous regarde avec Maman. Il sait que dans quelques jours il pourra lui aussi profiter de la piscine.
Nous sommes heureux de nous baigner dans la piscine, profitant de cette fin de journée. Nous nous éclaboussons, nous nous coulons les uns les autres gentiment pour nous amuser. Puis nous voyons une silhouette plonger dans l’eau. C’est papa qui est enfin rentré de son travail. Il s’amuse lui aussi avec nous en nous coulant !
Un quart d’heure après l’arrivée de papa, je vois David, Nathan et Manu qui nous rejoignent dans l’eau. Je suis heureux de voir mes cousins et Manu. Manu boîte encore un peu, mais il est enfin libéré de son plâtre. Nous restons dans l’eau en discutant. David me dit que ma tante Françoise a été contactée par maman qui signalait que j’ai obtenu ma licence auto. Puis que Julien allait déjà mieux lui aussi. Finalement les trois garçons ont pris le train pour venir passer deux jours auprès de nous.
Inutile de dire que c’est une très bonne idée. Julien aussi est content d’avoir du monde autour de lui. Nathan le rejoint et il discutent entre eux. Ils se rappellent ces deux jours dans la même chambre à l’hôpital. Nathan encourage Julien en lui disant que le plus gros est passé, qu’il est derrière lui et que la suite se passera au mieux. Manu discute avec Lucas, il parlent de moi et de mon implication dans sa rencontre avec Nathan. Lucas apprend toute l’histoire depuis l’accident de Julien et cette rencontre amoureuse dans la chambre de l’hôpital, entre Manu et Nathan.
Nous sortons tous de l’eau pour prendre le verre de l’amitié. C’est à ce moment-là que Mathieu arrive avec Josiane, sa maman, ainsi que Carine. Nous sommes encore tous nus, ce qui a pour effet pour Mathieu de se dévêtir pour être au même diapason que nous. Maman, Josiane et Carine sont habillées. Lucas présente Mathieu à Nathan, Manu et David. Ils ont très bien compris qu’ils sont ensemble.
Lors de cet apéro papa fait un petit discours. Il me félicite pour ma réussite de l’examen de conduite, pour mon implication à aider Julien et ceux qui en ont besoin. Tout le monde applaudi, je suis très heureux. Je me rends auprès de Julien et je l’embrasse, nos lèvres se retrouvent l’espace de quelques secondes. Les applaudissements reprennent, et certains se tiennent par la main, soit Mathieu et Lucas ou encore Nathan et Manu. Les filles ne se privent pas pour s’embrasser elles aussi.
Papa et David allument le barbecue. Nous aidons maman à dresser la table, soit deux grandes tables rectangulaires sur la terrasse en fonction du nombre de convives. Je suis occupé à déposer les assiettes lorsque j’entends sonner à la porte d’entrée. Maman va voir qui peut bien venir à cette heure-ci. Deux minutes plus tard je vois Amandine, ma confidente et amie, avec Joseph. Ils ne leur faut pas une minute pour eux aussi se mettre nus. Amandine s’excuse d’être un peu en retard et me félicite pour la réussite de mon examen de conduite. Joseph fait de même. Ils prennent l’apéro avec nous. Je suis étonné de les voir, je crois que c’est maman qui a tout mis sur pied. Je vais vers elle et je lui dit :
Moi : « Maman, merci pour cette surprise.
Mam : Mon grand, tu le mérites, il n’y a que des amis auprès de toi et de Julien.
Moi : Merci, mille fois merci.
Mam : Tu peux aussi remercier ta sœur qui s’est aussi occupée de contacter certains invités.
Moi : Je t’aime Maman.
Mam : Moi aussi je t’aime, je vous aimes tous les quatre !
Moi : Delphine, merci ma sœur pour ce que tu as fait avec maman, c’est une superbe surprise.
Del : Tu n’as pas à me remercier, c’est de bon cœur et puis je t’aime mon petit frère !
Moi : Merci grande sœur !
Nous éclatons de rire tous les deux, suivi par maman qui a observé la scène entre ma sœur et moi. Nous allons ensemble près de papa et nous l’embrassons sur les joues. Je lui dit merci pour tout ce qu’il fait pour nous et bien entendu pour Stéphanie et Julien. Papa ne sait que dire, il a un chat dans la gorge, il tousse puis je vois deux larmes glisser sur ses joues. C’est une des premières fois que je vois mon papa pleurer. Il se sèche vite les larmes. Je lui fait un clin d’œil et je lui dit que je l’aime. Nous nous faisons un câlin que personne ne peut rater. Tous savent que l’amour entre père et ses enfants et très important. Julien nous regarde et c’est alors que papa se dirige vers lui et lui dit :
Pap : « Je t’aime aussi Julien, tu es comme un fils pour moi !
Jul : Merci Alain, merci pour tout, je t’aime ! »
Ils s’enlacent sans plus rien dire, savourant ce moment. Delphine et Stéphanie sont quant à elles près de maman qui les tient par la taille. Quel merveilleux moment, nous sommes entourés de belles personnes. Nous allons pouvoir tous être heureux après tous les événements qui se sont passés. J’ai une pensée pour Maxime qui lui est absent et pour cause. Je suis certain qu’il pourra lui aussi venir s’amuser à la maison avec nous un autre jour.
Il va être temps de préparer le repas, mais il est question de faire un barbecue pour le souper. Bref j’aide maman et les filles. Je m’occupe de mon côté à peler et découper les fruits en vue de faire une salade de fruits frais comme dessert. Les filles sont occupées à préparer les brochettes et les diverses viandes. Maman s’occupe des salades (laitues, tomates et autres légumes de saison).
Corentin a terminé avec Julien. Il passe près de nous pour nous saluer. Il revient dans deux jours, demain c’est sa remplaçante qui sera là. Ayant terminé, je rejoins mon chéri d’amour. Il est prêt pour le repas. Je pousse son siège à roulettes jusqu’à la terrasse. Il est content d’être au grand air. Je reste avec lui et nous discutons de ma réussite de l’examen de conduite automobile. Je l’assure de ma présence pour le soutenir pour ce test quand ce sera à son tour de le passer.
Puis nous parlons de Maxime. J’ai une certaine appréhension quant au déroulement de cette visite. J’ai déjà eu si peur quand j’allais voir Julien qui était dans le coma ! C’est Juju qui me dit et me convainc du fait que ça va aller et que je suis capable de passer au-dessus de cette « épreuve » ! Je l’espère de tout cœur.
Il est temps de passer à table. Ce midi c’est tartine avec du fromage et de la charcuterie. Comme boisson nous optons tous pour de l’eau fraîche. Certains ajoutent un trait de sirop de menthe ou de grenadine. Comme dessert c’est un fruit, en l’occurrence c’est une pêche que maman nous propose.
Après le repas et la vaisselle, je conduis Julien dans le jardin, je le dépose sur le transat avec l’aide de Stéphanie à l’ombre du grand cerisier. Je me place sur l’autre transat à côté de Julien. Nous parlons quelques minutes et finalement nous nous endormons.
C’est à quinze heures que maman vient nous réveiller. Elle me dit qu’il va être temps de me préparer pour aller rendre visite à Maxime. En effet Carine vient me prendre en charge vers quinze heures trente. Je vais vite prendre une douche et m’habiller car je suis resté nu sous les branches du cerisier.
Il est l’heure, Carine arrive, elle est accompagnée de Lucas. Les deux mamans parlent quelques minutes alors que Lucas m’accompagne pour saluer Julien. Bien que Julien soit nu, cela ne le dérange pas d’être comme ça devant Lucas. Bref entre nous, c’est devenu tout à fait naturel !
Nous arrivons enfin à l’hôpital. Je ne le cache pas, je stresse un peu. J’ai peur de voir Maxime « abîmé », le visage tuméfié après les coups reçus. Lucas voit que je ne suis pas bien, il me dit que ça va aller, de ne pas m’inquiéter.
Nous arrivons aux soins intensifs où Maxime est toujours hospitalisé. Je suis avec Lucas et nous attendons de pouvoir entrer dans la salle. On entend les bips des machines qui indiquent les constantes des différents patients. C’est alors le moment pour nous d’entrer pour un quart d’heure maximum. Lucas me prend par le bras et nous nous avançons vers le lit de Maxime. Je vois qu’il a le visage bleui, conséquence des coups reçus. Ses yeux sont presque clos. J’ai comme un mouvement de recul. Lucas me tient toujours par le bras et finalement je prends conscience que je dois faire l’effort d’aller vers lui. Maxime demande qui est là, près de lui. Lucas lui parle et lui annonce qu’il est avec un ami et que cet ami c’est Phil. Max ne dit rien, je vois seulement des larmes perler à ses paupières aussi mauves qu’une aubergine. Il n’en faut pas plus pour que moi aussi je commence à pleurer. Je suis submergé par plusieurs sentiments, d’une part l’état dans lequel se trouve le frère de mon ami, mais aussi un sentiment de révolte face à ce que ces jeunes ont pu faire.
Je me reprends et je m’approche de Max. Je lui dis à l’oreille que je suis peiné pour lui. Je lui dépose alors un bisou sur le front, l’un des seuls endroits de sa tête le moins meurtri. Puis nous parlons de tout et de rien. Je lui annonce que j’ai réussi mon examen de conduite et que j’ai obtenu ma licence de conduite. Max est heureux pour moi. Je l’encourage et je lui souhaite de se rétablir le plus vite possible. Après dix minutes, je sens bien que Max est déjà fatigué. Nous décidons avec Lucas de le laisser tranquille. Je prends la main de Max dans la mienne et Max serre la sienne comme pour me demander de rester encore un moment avec lui. Lucas a compris et va rejoindre sa maman.
Carine vient à son tour auprès de son fils. Elle l’embrasse et lui susurre quelques mots à l’oreille. Elle me laisse poursuivre ce contact entre nos mains, contact qui semble apaiser Max. Je me souviens du bien que cela procurait à Julien lorsqu’il était lui aussi dans un semi-coma. Je ressens une autre sensation que celle que j’avais avec Juju, c’est différent mais toujours aussi intense. Je ne sais pas combien de temps je suis resté auprès de Max, mais c’est Carine qui me sort de ma bulle, de ce cocon tissé entre Max et moi. Je sors un peu groggy de cette salle. Une fois la porte fermée, je reste dans ce couloir sans pouvoir bouger. Il me faut quelques minutes pour émerger de cette « torpeur ». Carine et Lucas me conduisent jusqu’à la cafétéria pour y prendre une limonade. C’est alors que je parviens à dire :
Moi : « Désolé, c’était tellement prenant !
Car : Tu n’as pas à être désolé, au contraire tu as été si disponible pour Max. Tu lui a apporté beaucoup de réconfort !
Luc : Oui Phil, tu es un gars super. J’ai découvert une autre facette de ta personnalité. Merci pour ce que tu viens de faire pour mon petit frère !
Moi : Vous n’avez pas à me remercier, cela m’a aussi fait réfléchir sur l’humanité. J’ai ressenti comme un flux qui passait entre Max et moi via nos mains enserrées. C’était différent de ce que j’ai connu avec Julien, mais tout aussi fort !
Luc : Je comprends mieux ce qui s’est passé. Je peux comprendre que c’est difficile pour toi, mais tu es un ami pour moi, mon frère et Math, merci Phil ! »
Lucas pleure, il lâche les vannes. Je sais qu’il a eu très peur pour son frère, tout comme moi j’avais eu peur pour mon Julien, mon chéri ! Carine prend son fils dans ses bras, elle lui fait un gros câlin pour le calmer. Puis à mon tour je lui donne une accolade amicale. Nous restons un moment sans rien ajouter en sirotant notre boisson.
C’est donc Carine qui me reconduit à la maison. Il est dix-sept heures vingt. Maman insiste pour que la maman de Lucas rentre quelques minutes, pour parler un moment de ce qui s’est passé. Carine accepte donc cette invitation. Lucas et moi nous rejoignons Julien. Nous bavardons ensemble en évoquant ma visite à Max. C’est plus Lucas qui parle que moi, je suis toujours un peu « out » après ce qui s’est passé.
Les deux mamans viennent près de nous. Nous discutons avec elles de Max mais aussi de Lucas et de Mathieu. Je parviens à parler de ce qui s’est passé lors de notre fête commune pour nos deux anniversaires à Julien et moi. C’est de cette attaque dont il est fait allusion. Heureusement que j’avais le soutien de ma famille et de mes amis pour tenir le coup. Je me tourne vers Lucas et je lui dit :
Moi : « Tu sais Lucas, tu peux toujours compter sur moi pour te soutenir ainsi que Mathieu.
Luc : Merci Phil, je ne te connaissais pas si bien finalement, en tant qu’élève, avant notre rencontre dans les dunes, mais tu as le cœur sur la main.
Jul : Lucas, je suis de tout cœur avec toi et Math. Je serai moi aussi avec vous pour vous soutenir.
Luc : Merci Julien ! Vous êtes tous les deux de supers mecs. On peut avoir confiance en vous, c’est génial !
Moi : Je serai aussi présent pour aider Maxime, il va avoir besoin de soutien lui aussi. Il faut qu’il soit suivi.
Car : Que de belles paroles les enfants, oui Max va avoir lui aussi besoin de soutien après ce qui est arrivé. Il voulait venir en aide à son frère et à Math, mais il a été victime de son intervention !
Moi : Bien sûr que je serai là pour Max aussi, je ne comprends toujours pas comment des personnes, dites humaines, puissent se comporter de la sorte. Max ne faisait que défendre son frère et Math face à une agression homophobe.
Jul : C’est aussi le cas pour moi, je serai attentif à Max !
Car : Merci Julien, je sais que ça vient du fond de ton cœur. Tu es un garçon très surprenant, non seulement tu souffres dans ta chair et dans ton corps et tu penses maintenant à venir en aide aux autres alors que tu dépends encore des autres pour pouvoir vivre !
Carine se lève et vient se pencher vers Julien. Elle lui donne un bisou sur chaque joue. Je vois qu’elle a les larmes aux yeux, tout comme Lucas par ailleurs. Maman s’approche elle aussi de Julien et de Carine. Elle prend Carine par les épaules en guise de compassion et de soutien.
Mam : Puis-je vous demander de vous joindre à notre famille pour le souper. Je serai très heureuse, de même que Phil et Julien.
Car : Merci Fanny, j’accepte volontiers votre invitation. Je vais voir si Mathieu peut se joindre à nous !
Mam : Pas de souci, nous sommes tous très heureux de vous avoir auprès de nous pour partager un bon repas avec des personnes qui sont en communion les unes avec les autres !
Car : Merci. »
Les deux mamans se retrouvent enlacées. Carine pleure, Lucas est lui content de pouvoir rester avec nous, ses amis, pour passer un moment convivial !
Carine dit à maman qu’elle va rentrer chez elle car elle a deux ou trois choses à faire avant le souper. Lucas reste avec nous, il est apaisé et il sait qu’il est dans un havre de paix et de tranquillité avec notre grande famille.
Je demande à Maman de bien vouloir prendre contact avec la maman de Mathieu pour qu’il puisse aussi être des nôtres pour cette soirée. Maman accepte et me laisse faire cet appel. Il n’a pas fallu deux minutes pour avoir l’approbation de Josiane qui vient avec Mathieu pour souper. Je suis très content pour mes deux amis. Julien me voyant revenir auprès de lui avec un large sourire, a directement compris que c’est dans la poche !
Les deux filles étaient restées à l’écart, elles n’avaient pas osé intervenir. Elles nous proposent d’aller nous rafraîchir dans la piscine avant de songer au souper. C’est avec joie que j’accepte ainsi que Lucas. Nous nous désapons et nous allons nous jeter à l’eau, nus comme d’habitude. Julien nous regarde avec Maman. Il sait que dans quelques jours il pourra lui aussi profiter de la piscine.
Nous sommes heureux de nous baigner dans la piscine, profitant de cette fin de journée. Nous nous éclaboussons, nous nous coulons les uns les autres gentiment pour nous amuser. Puis nous voyons une silhouette plonger dans l’eau. C’est papa qui est enfin rentré de son travail. Il s’amuse lui aussi avec nous en nous coulant !
Un quart d’heure après l’arrivée de papa, je vois David, Nathan et Manu qui nous rejoignent dans l’eau. Je suis heureux de voir mes cousins et Manu. Manu boîte encore un peu, mais il est enfin libéré de son plâtre. Nous restons dans l’eau en discutant. David me dit que ma tante Françoise a été contactée par maman qui signalait que j’ai obtenu ma licence auto. Puis que Julien allait déjà mieux lui aussi. Finalement les trois garçons ont pris le train pour venir passer deux jours auprès de nous.
Inutile de dire que c’est une très bonne idée. Julien aussi est content d’avoir du monde autour de lui. Nathan le rejoint et il discutent entre eux. Ils se rappellent ces deux jours dans la même chambre à l’hôpital. Nathan encourage Julien en lui disant que le plus gros est passé, qu’il est derrière lui et que la suite se passera au mieux. Manu discute avec Lucas, il parlent de moi et de mon implication dans sa rencontre avec Nathan. Lucas apprend toute l’histoire depuis l’accident de Julien et cette rencontre amoureuse dans la chambre de l’hôpital, entre Manu et Nathan.
Nous sortons tous de l’eau pour prendre le verre de l’amitié. C’est à ce moment-là que Mathieu arrive avec Josiane, sa maman, ainsi que Carine. Nous sommes encore tous nus, ce qui a pour effet pour Mathieu de se dévêtir pour être au même diapason que nous. Maman, Josiane et Carine sont habillées. Lucas présente Mathieu à Nathan, Manu et David. Ils ont très bien compris qu’ils sont ensemble.
Lors de cet apéro papa fait un petit discours. Il me félicite pour ma réussite de l’examen de conduite, pour mon implication à aider Julien et ceux qui en ont besoin. Tout le monde applaudi, je suis très heureux. Je me rends auprès de Julien et je l’embrasse, nos lèvres se retrouvent l’espace de quelques secondes. Les applaudissements reprennent, et certains se tiennent par la main, soit Mathieu et Lucas ou encore Nathan et Manu. Les filles ne se privent pas pour s’embrasser elles aussi.
Papa et David allument le barbecue. Nous aidons maman à dresser la table, soit deux grandes tables rectangulaires sur la terrasse en fonction du nombre de convives. Je suis occupé à déposer les assiettes lorsque j’entends sonner à la porte d’entrée. Maman va voir qui peut bien venir à cette heure-ci. Deux minutes plus tard je vois Amandine, ma confidente et amie, avec Joseph. Ils ne leur faut pas une minute pour eux aussi se mettre nus. Amandine s’excuse d’être un peu en retard et me félicite pour la réussite de mon examen de conduite. Joseph fait de même. Ils prennent l’apéro avec nous. Je suis étonné de les voir, je crois que c’est maman qui a tout mis sur pied. Je vais vers elle et je lui dit :
Moi : « Maman, merci pour cette surprise.
Mam : Mon grand, tu le mérites, il n’y a que des amis auprès de toi et de Julien.
Moi : Merci, mille fois merci.
Mam : Tu peux aussi remercier ta sœur qui s’est aussi occupée de contacter certains invités.
Moi : Je t’aime Maman.
Mam : Moi aussi je t’aime, je vous aimes tous les quatre !
Moi : Delphine, merci ma sœur pour ce que tu as fait avec maman, c’est une superbe surprise.
Del : Tu n’as pas à me remercier, c’est de bon cœur et puis je t’aime mon petit frère !
Moi : Merci grande sœur !
Nous éclatons de rire tous les deux, suivi par maman qui a observé la scène entre ma sœur et moi. Nous allons ensemble près de papa et nous l’embrassons sur les joues. Je lui dit merci pour tout ce qu’il fait pour nous et bien entendu pour Stéphanie et Julien. Papa ne sait que dire, il a un chat dans la gorge, il tousse puis je vois deux larmes glisser sur ses joues. C’est une des premières fois que je vois mon papa pleurer. Il se sèche vite les larmes. Je lui fait un clin d’œil et je lui dit que je l’aime. Nous nous faisons un câlin que personne ne peut rater. Tous savent que l’amour entre père et ses enfants et très important. Julien nous regarde et c’est alors que papa se dirige vers lui et lui dit :
Pap : « Je t’aime aussi Julien, tu es comme un fils pour moi !
Jul : Merci Alain, merci pour tout, je t’aime ! »
Ils s’enlacent sans plus rien dire, savourant ce moment. Delphine et Stéphanie sont quant à elles près de maman qui les tient par la taille. Quel merveilleux moment, nous sommes entourés de belles personnes. Nous allons pouvoir tous être heureux après tous les événements qui se sont passés. J’ai une pensée pour Maxime qui lui est absent et pour cause. Je suis certain qu’il pourra lui aussi venir s’amuser à la maison avec nous un autre jour.