30-03-2021, 12:04 PM
Nous étions arrivés à la gare vers neuf heures trente. Maman était là sur le quai, elle m’attendait. J’étais heureux de la revoir. La maman de Marie était à côté de maman. J’avais embrassé maman et ensuite Henriette. Marie avait fait comme moi, d’abord sa maman et ensuite maman. Isabelle était un peu plus loin et je pouvais voir que c’était son papa qui été venu la reprendre.
Une fois arrivé à la maison, soit un jeudi vers dix heures, j’avais préparé un chocolat chaud pour maman et moi. Puis une fois installé à la table de la cuisine, j’avais raconté mon séjour en classe de neige. J’avais parlé de l’épisode où Emmanuel m’avait traité de « pédé ». Ensuite de l’attitude des filles et celle de monsieur Martin le prof de math.
Maman ne savait pas trop quoi me dire, elle m’avait dit qu’elle espérait que toute l’école ne serait pas au courant de mon orientation sexuelle ! Elle avait ajouté que j’avais un peu plus d’amis de mon côté pour faire pression sur les homophobes éventuels.
Il était onze heures quand j’avais dit à maman que j’allais faire un petit somme car je n’avais presque pas dormi dans le train couchette. Mais maman m’avait alors dit :
Man : « Phil, il faut d’abord que je te souhaite un très bon anniversaire mon grand. Félicitations pour tes 17 ans !
Moi : Merci maman, c’est gentil.
Mam : En fait il y a un cadeau dans ta chambre pour ton anniversaire.
Moi : Ah, et c’est quoi ?
Mam : Viens on va le découvrir ensemble.
Moi : Et les autres (pensant à mon père et à ma sœur et mon frère) ?
Mam : Ils ne diront rien, ne t’inquiète pas !
Nous étions montés dans ma chambre, une fois la porte ouverte, j’avais senti une odeur de peinture fraîche. Ma chambre avait été repeinte ! Les couleurs étaient celles que j’avais déjà demandées il y a des mois à mes parents. J’étais super heureux du résultat. J’avais sauté au cou de maman en lui disant merci et en lui donnant des bisous. J’étais heureux d’avoir un nouveau décor.
Mam : Voilà mon fils, voilà le cadeau pour ton anniversaire. C’est moi qui ai peint ta chambre.
Moi : Oh merci maman, merci.
Mam : La seule chose c’est que tu fais ce que tu veux pour décorer les murs, j’ai mis tous tes posters et autres photos dans l’armoire du hall de nuit.
Moi : Tu as bien fait maman. Tu es une véritable fée ! »
J’avais enlacé ma maman et lui avait donné un gros bisou. Maman avait quitté ma chambre pour me laisser me reposer. Je m’étais allongé sur mon lit et je m’étais endormi jusqu’à quatorze heures.
J’avais passé le reste de l’après-midi à remettre mes affaires en place et les autres dans la salle de bain pour que maman puisse faire une machine à laver. J’avais écouté un peu de musique, j’avais mis un disque de Genesis « Selling England By The Pound ». Ensuite j’avais donné un coup de main à maman pour le souper.
Vers dix-sept heures, arrivées d’Anne et de Jean. Ils étaient heureux de me voir. Ils me posaient mille questions et je leur ai dit qu’il fallait attendre papa, car je n’avais pas envie de répéter deux ou trois fois la même chose. Eux de leur côté avaient expliqué ce qu’ils avaient fait durant les dix jours où j’étais absent.
Ding, dong, c’était la sonnerie de la porte d’entrée. Maman était allé ouvrir la porte. Puis deux minutes après c’était Jean-Pierre accompagné d’Alex et de Romain qui entraient dans le salon. J’étais estomaqué de les voir. J’avais les larmes qui montaient aux yeux, mais je me retenais. Maman sachant de quoi il s’agissait avait demandé à Anne et à Jean d’aller dans leur chambre.
Je m’étais assis car j’avais les jambes en coton. Je ne me sentais pas bien. Maman a demandé aux visiteurs de s’asseoir eux aussi. Puis c’est Romain qui avait pris la parole.
Rom : « Phil, je suis désolé, mais je ne pouvais pas me taire, car le coup que t’a fait Emmanuel durant les classes de neige m’a fortement heurté. J’en ai parlé à Alex dès qu’il est rentré chez lui. Puis il m’a demandé si j’étais d’accord de venir chez toi maintenant.
Alex : Oh Phil, je suis désolé de ce qui t’es arrivé. Mon ami Romain m’a expliqué ce que tu avais dû subir à cause de Gabriel. Il a remonté la tête à Emmanuel et puis voilà les conséquences.
Moi : Merci d’être venu. La seule chose dont j’ai peur c’est que toute l’école soit au courant que je suis homo ! Si ça ce sait je vais vivre un enfer ! Je ne le supporterai pas, je ne le supporterai plus. Ce n’est pas possible.
Des larmes coulaient sur mes joues. J’étais mal, très mal. C’est maman qui s’était approchée de moi pour me prendre dans ses bras. Je n’avais même pas entendu que la sonnette de la porte d’entrée avait retenti. Maman avait crié à Anne d’aller ouvrir. Deux minutes après Anne entrait dans le salon suivie de Benoît. Benoît me voyant pleurer se posait des questions, il s’était directement rué vers moi pour m’enlacer. Anne ne savait pas si elle devait sortir ou pas, elle hésitait et puis elle avait rejoint sa chambre.
C’est Jean-Pierre qui avait pris la parole.
J-P : Phil, je vois que tu souffres à nouveau à cause de personnes qui n’ont rien compris. Quand Alex m’a contacté et qu’il m’a expliqué ce qui s’était passé, je n’ai pas hésité à venir te voir. Puis il y a ton copain de classe Romain qui a pris l’heureuse initiative d’en parler à Alex.
Moi : Je ne serai jamais tranquille, jamais !
J-P : Ne dis pas ça Phil, nous sommes là pour t’aider à aller mieux et pour tenter d’empêcher certains de te nuire.
Ben : Qu’est-ce qui s’est passé, pourquoi il est comme ça. Je pense avoir compris ce qui s’est passé, et j’ai la boule au ventre, je suis en rage de voir mon ami comme ça. Jean-Pierre tu sais ce que c’est, j’ai la rage. Puis il s’agit d’un scout alors !
Moi : Oui Ben, c’est Gabriel !
Ben : Oh merde, je m’en doutais, je ne le sens pas !
Alex : Ben oui c’est Gabriel qui connait un gars de la classe de Phil qui l’a dit. Puis il y a eu un incident lors des classes de neige. Il a traité Phil de « pédé » alors Phil a très peur que toute l’école soit au courant !
Ben : Oh merde. Oups, désolé Jacqueline.
Mam : Je suis au courant de ce qui s’est passé. Phil ne peut plus subir d’autres attaques homophobes comme cella là, c’est trop !
Moi : Maman, arrêté, je vais faire face, mais il ne faut pas que l’école soit au courant.
Mam : Non Phil, tu vas avoir besoin d’aide !
Moi : Je sais maman, je peux compter sur Ben bien sur puis sur Alex et Jean-Pierre à la troupe puis il y a Romain qui m’a défendu ainsi que Marie et Isabelle qui sont aussi intervenues. Je pense que si l’affaire ne s’ébruite pas à l’école, que ça va aller.
Mam : Je l’espère Phil, car je ne vais pas pouvoir supporter une nouvelle fois te voir souffrir et te détruire ! Ah ça non !
Moi : Je sais maman. Je vais vous expliquer, il y en a qui sont aux courant et d’autre pas, c’est Alex et Romain, je vais vous expliquer.
J’avais raconté mon histoire depuis le camp d’été, Henri et son décès, Roland et ma tentative de suicide, Benoît et les scouts. Maintenant Alex et Romain savaient tout ce que j’avais vécu et subi les six - sept derniers mois !
Moi : Voilà vous savez de quoi il retourne. Il faut que je puisse enfin être un peu tranquille.
J-P : Au niveau de la troupe, je vais m’occuper de Gabriel. Je vais de ce pas le trouver. Pour le reste Phil, si tu as le moindre problème, tu as des amis qui t’aiment, alors de grâce fait appel à eux !
Moi : Merci Jean-Pierre. A dimanche à la réunion.
J-P : Oui Phil et tu prends soin de toi !
Jean-Pierre était parti, il allait trouver Gabriel. Je voyais que Romain et Alex avaient l’air affecté par ce que je venais de leur dire. C’est Romain qui avait pris la parole :
Rom : Oh Phil, si j’avais su, j’aurai fait plus attention à toi. Je ne sais que te dire. Si, tu es mon ami et je vais te dire que tu resteras toujours mon ami. Alex sait de quoi je parle.
Moi : Merci Romain, merci pour tout, merci mon ami.
Alex : Phil, comment peux-tu encore faire confiance aux gens après tout ce qui t’es arrivé ! Je ne savais pas et j’en suis désolé. Tu sais que tu peux compter sur moi. Puis tu sais Benoît, c’est la même chose pour toi aussi.
Moi : Merci Alex, merci.
Ben : Merci Alex. »
Romain et Alex avaient quitté la maison. Romain avait pu faire la connaissance de Benoît, il avait trouvé que j’avais très bien choisi mon petit ami. Benoît était resté avec nous un bon moment. J’avais raconté ce qui m’était arrivé à cause de Gabriel par l’intermédiaire d’Emmanuel. Puis c’est papa qui rentrait.
Papa me trouva dans le salon en compagnie de maman et de Benoît. Tout de suite il avait vu que j’avais pleuré. Il m’a enlacé. Puis il m’a dit :
Papa : « Oh Phil, je vois que ça ne va pas, tu peux tout me dire mon grand.
Moi : Oui papa, je vais tout te raconter, mais il faut que Anne et Jean soit présents eux aussi, il faut qu’ils sachent.
C’est maman qui avait appelé ma sœur et mon frère.
Une fois toute la famille réunie dans le salon en compagnie de Benoît, je m’étais mis à raconter le séjour en classe de neige, je ne voulais pas seulement parler de ce que j’avais vécu à cause d’Emmanuel. Bref j’avais fait le compte rendu du séjour. Au moment où j’avais parlé de l’épisode du bol d’eau en vue de me faire uriner dans mon pantalon, par la faute d’Emmanuel, ma voix avait changé, elle était devenue plus grave. Papa ainsi qu’Anne et Jean commençaient à fulminer, ils ne disaient rien mais je voyais qu’ils avaient la rage qui montait. Ben lui aussi, qui savait depuis peu de temps avait lui aussi la rage. Ayant fini ce passage délicat, je m’étais arrêté pour me reprendre. J’avais envie de pleurer mais je me retenais. Papa m’avait une nouvelle fois pris dans ses bras. Puis j’avais repris un peu d’assurance et j’avais poursuivi mon récit en signalant que plus aucun incident n’avait eu lieu jusqu’au retour des classes de neige.
Papa : Et bien mon grand, je n’en reviens pas de la méchanceté de certains. Tu peux d’un autre côté être content que ton ami Romain et les deux filles se soient trouvés près de toi pour te défendre et t’apporter leur aide. Comme tu viens de le dire aussi, tu as Alex et Jean-Pierre qui vont pouvoir t’aider à aller mieux. Puis je vois que Benoît est mal aussi, je sens qu’il est en rage et je le comprends. La seule chose que je peux dire c’est que vous devez faire encore plus attention à vous, dans vos comportements, dans vos paroles etc.
Moi : Je sais papa que nous devons faire plus attention, mais pour ce qui est de l‘école, je n’avais jamais, au grand jamais montré quoi que ce soit, au contraire, certains élèves pensent que je suis amoureux de Marie.
Papa : Si ceux qui sont au courant savent se taire, j’espère que cela n’aura aucun incidence à l’école pour toi.
Moi : Je l’espère aussi, car je ne pourrai plus supporter ce que j’ai vécu, c’est trop, je n’en peux plus ! Je suis à bout, il ne faut pas que ça recommence. »
Je m’étais pourtant interdit de pleurer, mais des larmes coulaient sur mes joues. Il n’en fallait pas plus pour faire pleurer Benoît. Je voyais que ma sœur et mon frère avaient eux aussi les yeux humides. Anne et maman s’étaient mises à mes côtés pour me consoler. Voilà, j’étais à nouveau très mal dans ma peau. Je ne savais plus quoi faire.
Benoît avait dû quitter la maison car il avait encore cours le lendemain, il n’était pas dans la même école que moi. Moi j’avais un jour de repos pour me remettre du voyage et du séjour ; puis c’était vendredi. J’étais quand même heureux d’avoir revu Benoît, nous n’avons même pas eu le temps de nous faire un câlin. J’avais juste pu embrasser Ben au moment de son départ. Ce n’était que partie remise, car nous allions nous revoir le samedi fin d’après-midi, soit la veille de la prochaine réunion chez les scouts.
Maman et Anne s’étaient occupées de préparer le souper. Papa et Jean était resté auprès de moi. Nous parlions maintenant de ce qui s’était passé à la maison durant mon absence. Puis j’avais dit à papa que j’étais très content de ma chambre et de la nouvelle peinture. C’est alors que Jean m’a fait un bisou en me souhaitant un bon anniversaire, Anne ayant entendu c’était elle aussi venue me souhaiter plein de bonnes choses pour l’avenir.
Jean s’était approché de moi et m’avait pris les mains dans les siennes et il m’avait dit :
Jean : « Phil, mon grand frère, n’oublie jamais que je suis là pour toi, je suis ton petit frère et je t’aime, alors si ça ne va pas, que tu n’as pas le moral ou si quelque chose te chagrine, je t’en supplie, vient m’en parler, je ne veux pas te perdre.
Papa : Jean, merci pour ces belles paroles ! Phil, n’oublie jamais ce que ton frère vient de te dire. Et puis tu sais que la famille est là aussi pour t’épauler dans tous les moments joyeux et difficiles de la vie.
Moi : Oui je sais ! Merci Jean, merci mon frère, tu sais que je t’aime aussi. Merci à toi aussi papa, je vous aime tous !
Papa : Bon sur ces belles paroles nous allons manger, car je commence à avoir faim. »
Nous avions mangé ensemble en parlant d’autre chose. La soirée s’était mieux terminée qu’elle n’avait commencé. Je savais que les personnes les plus chères à mes yeux étaient fort attentionnées et étaient prêtes à m’aider quoi qu’il arrive ; je savais qu’elles m’aimaient !
Une fois arrivé à la maison, soit un jeudi vers dix heures, j’avais préparé un chocolat chaud pour maman et moi. Puis une fois installé à la table de la cuisine, j’avais raconté mon séjour en classe de neige. J’avais parlé de l’épisode où Emmanuel m’avait traité de « pédé ». Ensuite de l’attitude des filles et celle de monsieur Martin le prof de math.
Maman ne savait pas trop quoi me dire, elle m’avait dit qu’elle espérait que toute l’école ne serait pas au courant de mon orientation sexuelle ! Elle avait ajouté que j’avais un peu plus d’amis de mon côté pour faire pression sur les homophobes éventuels.
Il était onze heures quand j’avais dit à maman que j’allais faire un petit somme car je n’avais presque pas dormi dans le train couchette. Mais maman m’avait alors dit :
Man : « Phil, il faut d’abord que je te souhaite un très bon anniversaire mon grand. Félicitations pour tes 17 ans !
Moi : Merci maman, c’est gentil.
Mam : En fait il y a un cadeau dans ta chambre pour ton anniversaire.
Moi : Ah, et c’est quoi ?
Mam : Viens on va le découvrir ensemble.
Moi : Et les autres (pensant à mon père et à ma sœur et mon frère) ?
Mam : Ils ne diront rien, ne t’inquiète pas !
Nous étions montés dans ma chambre, une fois la porte ouverte, j’avais senti une odeur de peinture fraîche. Ma chambre avait été repeinte ! Les couleurs étaient celles que j’avais déjà demandées il y a des mois à mes parents. J’étais super heureux du résultat. J’avais sauté au cou de maman en lui disant merci et en lui donnant des bisous. J’étais heureux d’avoir un nouveau décor.
Mam : Voilà mon fils, voilà le cadeau pour ton anniversaire. C’est moi qui ai peint ta chambre.
Moi : Oh merci maman, merci.
Mam : La seule chose c’est que tu fais ce que tu veux pour décorer les murs, j’ai mis tous tes posters et autres photos dans l’armoire du hall de nuit.
Moi : Tu as bien fait maman. Tu es une véritable fée ! »
J’avais enlacé ma maman et lui avait donné un gros bisou. Maman avait quitté ma chambre pour me laisser me reposer. Je m’étais allongé sur mon lit et je m’étais endormi jusqu’à quatorze heures.
J’avais passé le reste de l’après-midi à remettre mes affaires en place et les autres dans la salle de bain pour que maman puisse faire une machine à laver. J’avais écouté un peu de musique, j’avais mis un disque de Genesis « Selling England By The Pound ». Ensuite j’avais donné un coup de main à maman pour le souper.
Vers dix-sept heures, arrivées d’Anne et de Jean. Ils étaient heureux de me voir. Ils me posaient mille questions et je leur ai dit qu’il fallait attendre papa, car je n’avais pas envie de répéter deux ou trois fois la même chose. Eux de leur côté avaient expliqué ce qu’ils avaient fait durant les dix jours où j’étais absent.
Ding, dong, c’était la sonnerie de la porte d’entrée. Maman était allé ouvrir la porte. Puis deux minutes après c’était Jean-Pierre accompagné d’Alex et de Romain qui entraient dans le salon. J’étais estomaqué de les voir. J’avais les larmes qui montaient aux yeux, mais je me retenais. Maman sachant de quoi il s’agissait avait demandé à Anne et à Jean d’aller dans leur chambre.
Je m’étais assis car j’avais les jambes en coton. Je ne me sentais pas bien. Maman a demandé aux visiteurs de s’asseoir eux aussi. Puis c’est Romain qui avait pris la parole.
Rom : « Phil, je suis désolé, mais je ne pouvais pas me taire, car le coup que t’a fait Emmanuel durant les classes de neige m’a fortement heurté. J’en ai parlé à Alex dès qu’il est rentré chez lui. Puis il m’a demandé si j’étais d’accord de venir chez toi maintenant.
Alex : Oh Phil, je suis désolé de ce qui t’es arrivé. Mon ami Romain m’a expliqué ce que tu avais dû subir à cause de Gabriel. Il a remonté la tête à Emmanuel et puis voilà les conséquences.
Moi : Merci d’être venu. La seule chose dont j’ai peur c’est que toute l’école soit au courant que je suis homo ! Si ça ce sait je vais vivre un enfer ! Je ne le supporterai pas, je ne le supporterai plus. Ce n’est pas possible.
Des larmes coulaient sur mes joues. J’étais mal, très mal. C’est maman qui s’était approchée de moi pour me prendre dans ses bras. Je n’avais même pas entendu que la sonnette de la porte d’entrée avait retenti. Maman avait crié à Anne d’aller ouvrir. Deux minutes après Anne entrait dans le salon suivie de Benoît. Benoît me voyant pleurer se posait des questions, il s’était directement rué vers moi pour m’enlacer. Anne ne savait pas si elle devait sortir ou pas, elle hésitait et puis elle avait rejoint sa chambre.
C’est Jean-Pierre qui avait pris la parole.
J-P : Phil, je vois que tu souffres à nouveau à cause de personnes qui n’ont rien compris. Quand Alex m’a contacté et qu’il m’a expliqué ce qui s’était passé, je n’ai pas hésité à venir te voir. Puis il y a ton copain de classe Romain qui a pris l’heureuse initiative d’en parler à Alex.
Moi : Je ne serai jamais tranquille, jamais !
J-P : Ne dis pas ça Phil, nous sommes là pour t’aider à aller mieux et pour tenter d’empêcher certains de te nuire.
Ben : Qu’est-ce qui s’est passé, pourquoi il est comme ça. Je pense avoir compris ce qui s’est passé, et j’ai la boule au ventre, je suis en rage de voir mon ami comme ça. Jean-Pierre tu sais ce que c’est, j’ai la rage. Puis il s’agit d’un scout alors !
Moi : Oui Ben, c’est Gabriel !
Ben : Oh merde, je m’en doutais, je ne le sens pas !
Alex : Ben oui c’est Gabriel qui connait un gars de la classe de Phil qui l’a dit. Puis il y a eu un incident lors des classes de neige. Il a traité Phil de « pédé » alors Phil a très peur que toute l’école soit au courant !
Ben : Oh merde. Oups, désolé Jacqueline.
Mam : Je suis au courant de ce qui s’est passé. Phil ne peut plus subir d’autres attaques homophobes comme cella là, c’est trop !
Moi : Maman, arrêté, je vais faire face, mais il ne faut pas que l’école soit au courant.
Mam : Non Phil, tu vas avoir besoin d’aide !
Moi : Je sais maman, je peux compter sur Ben bien sur puis sur Alex et Jean-Pierre à la troupe puis il y a Romain qui m’a défendu ainsi que Marie et Isabelle qui sont aussi intervenues. Je pense que si l’affaire ne s’ébruite pas à l’école, que ça va aller.
Mam : Je l’espère Phil, car je ne vais pas pouvoir supporter une nouvelle fois te voir souffrir et te détruire ! Ah ça non !
Moi : Je sais maman. Je vais vous expliquer, il y en a qui sont aux courant et d’autre pas, c’est Alex et Romain, je vais vous expliquer.
J’avais raconté mon histoire depuis le camp d’été, Henri et son décès, Roland et ma tentative de suicide, Benoît et les scouts. Maintenant Alex et Romain savaient tout ce que j’avais vécu et subi les six - sept derniers mois !
Moi : Voilà vous savez de quoi il retourne. Il faut que je puisse enfin être un peu tranquille.
J-P : Au niveau de la troupe, je vais m’occuper de Gabriel. Je vais de ce pas le trouver. Pour le reste Phil, si tu as le moindre problème, tu as des amis qui t’aiment, alors de grâce fait appel à eux !
Moi : Merci Jean-Pierre. A dimanche à la réunion.
J-P : Oui Phil et tu prends soin de toi !
Jean-Pierre était parti, il allait trouver Gabriel. Je voyais que Romain et Alex avaient l’air affecté par ce que je venais de leur dire. C’est Romain qui avait pris la parole :
Rom : Oh Phil, si j’avais su, j’aurai fait plus attention à toi. Je ne sais que te dire. Si, tu es mon ami et je vais te dire que tu resteras toujours mon ami. Alex sait de quoi je parle.
Moi : Merci Romain, merci pour tout, merci mon ami.
Alex : Phil, comment peux-tu encore faire confiance aux gens après tout ce qui t’es arrivé ! Je ne savais pas et j’en suis désolé. Tu sais que tu peux compter sur moi. Puis tu sais Benoît, c’est la même chose pour toi aussi.
Moi : Merci Alex, merci.
Ben : Merci Alex. »
Romain et Alex avaient quitté la maison. Romain avait pu faire la connaissance de Benoît, il avait trouvé que j’avais très bien choisi mon petit ami. Benoît était resté avec nous un bon moment. J’avais raconté ce qui m’était arrivé à cause de Gabriel par l’intermédiaire d’Emmanuel. Puis c’est papa qui rentrait.
Papa me trouva dans le salon en compagnie de maman et de Benoît. Tout de suite il avait vu que j’avais pleuré. Il m’a enlacé. Puis il m’a dit :
Papa : « Oh Phil, je vois que ça ne va pas, tu peux tout me dire mon grand.
Moi : Oui papa, je vais tout te raconter, mais il faut que Anne et Jean soit présents eux aussi, il faut qu’ils sachent.
C’est maman qui avait appelé ma sœur et mon frère.
Une fois toute la famille réunie dans le salon en compagnie de Benoît, je m’étais mis à raconter le séjour en classe de neige, je ne voulais pas seulement parler de ce que j’avais vécu à cause d’Emmanuel. Bref j’avais fait le compte rendu du séjour. Au moment où j’avais parlé de l’épisode du bol d’eau en vue de me faire uriner dans mon pantalon, par la faute d’Emmanuel, ma voix avait changé, elle était devenue plus grave. Papa ainsi qu’Anne et Jean commençaient à fulminer, ils ne disaient rien mais je voyais qu’ils avaient la rage qui montait. Ben lui aussi, qui savait depuis peu de temps avait lui aussi la rage. Ayant fini ce passage délicat, je m’étais arrêté pour me reprendre. J’avais envie de pleurer mais je me retenais. Papa m’avait une nouvelle fois pris dans ses bras. Puis j’avais repris un peu d’assurance et j’avais poursuivi mon récit en signalant que plus aucun incident n’avait eu lieu jusqu’au retour des classes de neige.
Papa : Et bien mon grand, je n’en reviens pas de la méchanceté de certains. Tu peux d’un autre côté être content que ton ami Romain et les deux filles se soient trouvés près de toi pour te défendre et t’apporter leur aide. Comme tu viens de le dire aussi, tu as Alex et Jean-Pierre qui vont pouvoir t’aider à aller mieux. Puis je vois que Benoît est mal aussi, je sens qu’il est en rage et je le comprends. La seule chose que je peux dire c’est que vous devez faire encore plus attention à vous, dans vos comportements, dans vos paroles etc.
Moi : Je sais papa que nous devons faire plus attention, mais pour ce qui est de l‘école, je n’avais jamais, au grand jamais montré quoi que ce soit, au contraire, certains élèves pensent que je suis amoureux de Marie.
Papa : Si ceux qui sont au courant savent se taire, j’espère que cela n’aura aucun incidence à l’école pour toi.
Moi : Je l’espère aussi, car je ne pourrai plus supporter ce que j’ai vécu, c’est trop, je n’en peux plus ! Je suis à bout, il ne faut pas que ça recommence. »
Je m’étais pourtant interdit de pleurer, mais des larmes coulaient sur mes joues. Il n’en fallait pas plus pour faire pleurer Benoît. Je voyais que ma sœur et mon frère avaient eux aussi les yeux humides. Anne et maman s’étaient mises à mes côtés pour me consoler. Voilà, j’étais à nouveau très mal dans ma peau. Je ne savais plus quoi faire.
Benoît avait dû quitter la maison car il avait encore cours le lendemain, il n’était pas dans la même école que moi. Moi j’avais un jour de repos pour me remettre du voyage et du séjour ; puis c’était vendredi. J’étais quand même heureux d’avoir revu Benoît, nous n’avons même pas eu le temps de nous faire un câlin. J’avais juste pu embrasser Ben au moment de son départ. Ce n’était que partie remise, car nous allions nous revoir le samedi fin d’après-midi, soit la veille de la prochaine réunion chez les scouts.
Maman et Anne s’étaient occupées de préparer le souper. Papa et Jean était resté auprès de moi. Nous parlions maintenant de ce qui s’était passé à la maison durant mon absence. Puis j’avais dit à papa que j’étais très content de ma chambre et de la nouvelle peinture. C’est alors que Jean m’a fait un bisou en me souhaitant un bon anniversaire, Anne ayant entendu c’était elle aussi venue me souhaiter plein de bonnes choses pour l’avenir.
Jean s’était approché de moi et m’avait pris les mains dans les siennes et il m’avait dit :
Jean : « Phil, mon grand frère, n’oublie jamais que je suis là pour toi, je suis ton petit frère et je t’aime, alors si ça ne va pas, que tu n’as pas le moral ou si quelque chose te chagrine, je t’en supplie, vient m’en parler, je ne veux pas te perdre.
Papa : Jean, merci pour ces belles paroles ! Phil, n’oublie jamais ce que ton frère vient de te dire. Et puis tu sais que la famille est là aussi pour t’épauler dans tous les moments joyeux et difficiles de la vie.
Moi : Oui je sais ! Merci Jean, merci mon frère, tu sais que je t’aime aussi. Merci à toi aussi papa, je vous aime tous !
Papa : Bon sur ces belles paroles nous allons manger, car je commence à avoir faim. »
Nous avions mangé ensemble en parlant d’autre chose. La soirée s’était mieux terminée qu’elle n’avait commencé. Je savais que les personnes les plus chères à mes yeux étaient fort attentionnées et étaient prêtes à m’aider quoi qu’il arrive ; je savais qu’elles m’aimaient !