Chapitre 5 - Week-end de la Fête nationale suisse (1)
Samedi 1er août 1964, maison de Frédéric, Lausanne
Frédéric, Koen, Stefan et Urbain avaient quitté l’école après le petit déjeuner, Peter les avaient rejoints à Interlaken. Ils arrivèrent à Lausanne peu avant midi.
— Waouh ! s’exclama Stefan. Elle est magnifique ta maison. Je ne vais plus oser t’inviter chez moi où nous n’avons même pas de salle de bain.
— Nous en avons plusieurs, dit Frédéric, sauf dans la cabane du jardin, tu ne seras pas dépaysé. Vous pourrez venir dans la maison pour vous laver ou utiliser la douche du bassin.
— On peut se doucher à poil ?
— Il n’y a pas de voisins qui te verront. Le fils du jardinier, Lorenzo, baise parfois avec sa copine dans la cabane, j’ai dit à mes sœurs de l’aviser qu’elle serait occupée ce week-end.
— Dommage, j’aurais bien aimé voir un homme et une femme en pleine action.
— Tu pourras peut-être voir Daniel et Dominique.
— Je pensais à une femme avec une chatte. Il est beau gosse ce Lorenzo ? Je ne pense pas que tu l’as vu à poil.
— Détrompe-toi, lorsque Koen passe les slips trépassent.
— 9/15, dit le Néerlandais, long prépuce.
Ils firent le tour du propriétaire. Les sœurs de Frédéric sortirent de leurs chambres avec leurs petits amis, ils étaient encore en pyjama.
— Finies les vacances, dit Frédéric, je ne pense pas que notre mère vous laissera dormir jusqu’à midi.
— Hélas, tu as raison, dit Marie. Tu pourrais nous présenter les jeunes éphèbes qui t’accompagnent, tu es sûr qu’ils sont ensemble ?
— J’espère, dit Guy, sinon vous allez nous laisser tomber pour sortir avec eux.
Daniel et Dominique arrivèrent à ce moment-là. Frédéric donna l’accolade à son cousin :
— Comment vas-tu ? demanda-t-il. Toujours en couple avec Dom ?
— Bien, et toi ? Toujours en couple avec Koen ?
— Oui, un couple à géométrie variable.
— Je vois, il a de la concurrence avec tes deux nouveaux amis.
Frédéric fit les présentations, puis ils mangèrent, le cuisinier avait préparé un brunch. Après le repas, Peter désira se reposer sur une chaise longue sur la terrasse, tout en lisant quelques revues érotiques de l’Index.
— Tu ne te branleras pas, dit Stefan, je dois aider le cuisinier pour le repas de ce soir et je n’ai pas le temps de le faire avec toi.
— On peut s’en occuper, dit Dominique.
— Cela ne me dérangerait pas, mais ne le fatiguez pas trop.
— Rassure-toi, je plaisantais.
Koen et Frédéric prirent le trolleybus 8 jusqu’à la Place Saint-François, ils entrèrent dans une banque.
— Je suis impressionné, dit Koen, une banque suisse, tout ce marbre, on dirait un mausolée. Et nous sommes en chemisettes alors que tout le monde a mis des costards. Tu as vraiment un compte ?
— Oui, mon père veut que j’apprenne à gérer mon argent.
Frédéric retira plusieurs centaines de francs.
— Autant que cela ? s’étonna Koen.
— Avec tous les accessoires que tu veux t’acheter. Tu recevras huit millions de couronnes suédoises avec le prix Nobel, tu auras largement de quoi me rembourser.
— Je ne sais pas, avec les intérêts composés.
Koen demanda au caissier quel était le cours de la monnaie suédoise, il fut rassuré. Ils se rendirent ensuite chez le photographe, c’était lui qui immortalisait tous les évènements de la famille.
— Bonjour, Frédéric, dit-il, ou devrais-je t’appeler Monsieur de Goumoëns, tu es grand maintenant.
— Bonjour Monsieur, vous pouvez toujours m’appeler par mon prénom et me tutoyer. Voici Koen, mon ami, pourriez-vous parler allemand ou anglais avec lui ?
Le photographe montra l’appareil Canon 7 à Koen, ainsi que les différents objectifs et accessoires. Il lui demanda ensuite s’il voulait des films.
— Oui, des Kodachrome 64. Je ne sais pas combien, cela dépend de l’argent qui reste.
Le photographe fit les comptes, Frédéric et Koen mirent leur argent sur le comptoir. Il restait assez pour une vingtaine de films.
— Je t’aurais fait crédit, Frédéric, tu sais que ton père est un de mes amis.
— Les bons comptes font les bons amis.
— Tu le salueras de ma part. Permettez-moi de vous offrir quelque chose pour vous remercier de votre achat : un portrait grand format dans mon studio et des photos d’identité.
— Bonne idée, tu es d’accord, Koen ?
— Oui, mais je n’ai pas mis de cravate, cela ferait plus sérieux si je joins les photos à mon CV.
— Je vous en prêterai une.
Le photographe portraitura séparément les deux amis, puis il demanda s’ils voulaient une photo les deux ensemble, ils acceptèrent.
— Vous me paraissez crispés, dit le photographe, détendez-vous, je ne voudrais pas me mêler de votre vie privée…
— Mais vous pensez que nous sommes homosexuels, dit Frédéric.
— Cela ne me dérange pas du tout, au contraire. Je vais faire plusieurs prises de vue et je vous enverrai une planche-contact. Vous choisirez celles qui vous plaisent pour un agrandissement.
Frédéric et Koen se regardèrent tendrement, échangèrent un baiser, pendant que le photographe les mitraillait.
— Vous êtes aussi homosexuel ? demanda ensuite Frédéric.
— Oui. Si vous voulez une fois des photographies, comment dire, plus intimes, je le fais aussi sur rendez-vous, en dehors des heures d’ouvertures du magasin. Je développe moi-même les films, la discrétion est garantie et je ne garde aucune copie.
— Nous allons y réfléchir, je pense que mon ami va tout d’abord faire des essais avec son nouvel appareil.
— Puis-je vous demander quel genre de photographie vous allez faire ? Des paysages ? La nature ?
— C’est surtout le corps humain au naturel qui m’intéresse, dit Koen.
— Surtout une partie bien précise du corps humain, ajouta Frédéric.
— Dans un but scientifique, je précise. Je désire commencer une collection.
— Et comment allez-vous trouver des personnes qui acceptent de poser ? demanda le photographe en riant.
— Koen a un don pour inciter les gens à lui monter leurs… leurs organes génitaux, dit Frédéric.
— Je vais commencer cet après-midi, j’aurai du travail, sept personnes, huit si Urbain est là et neuf avec le fils du jardinier.
— Urbain va chercher mes parents à l’aéroport. Je ne sais pas si les autres accepteront. Tu pourrais aussi ajouter mes sœurs, ce serait plus poli.
— Je suis à votre disposition si vous voulez des conseils, dit le photographe, vous pourriez me montrer les dias et je vous dirais ce qu’il faut améliorer.
Le photographe mit les achats dans un sac et les deux amis reprirent le trolleybus pour rentrer.
NDA À cette époque le jour de la Fête nationale suisse n’était pas férié, les banques et magasins étaient ouverts.
Samedi 1er août 1964, maison de Frédéric, Lausanne
Frédéric, Koen, Stefan et Urbain avaient quitté l’école après le petit déjeuner, Peter les avaient rejoints à Interlaken. Ils arrivèrent à Lausanne peu avant midi.
— Waouh ! s’exclama Stefan. Elle est magnifique ta maison. Je ne vais plus oser t’inviter chez moi où nous n’avons même pas de salle de bain.
— Nous en avons plusieurs, dit Frédéric, sauf dans la cabane du jardin, tu ne seras pas dépaysé. Vous pourrez venir dans la maison pour vous laver ou utiliser la douche du bassin.
— On peut se doucher à poil ?
— Il n’y a pas de voisins qui te verront. Le fils du jardinier, Lorenzo, baise parfois avec sa copine dans la cabane, j’ai dit à mes sœurs de l’aviser qu’elle serait occupée ce week-end.
— Dommage, j’aurais bien aimé voir un homme et une femme en pleine action.
— Tu pourras peut-être voir Daniel et Dominique.
— Je pensais à une femme avec une chatte. Il est beau gosse ce Lorenzo ? Je ne pense pas que tu l’as vu à poil.
— Détrompe-toi, lorsque Koen passe les slips trépassent.
— 9/15, dit le Néerlandais, long prépuce.
Ils firent le tour du propriétaire. Les sœurs de Frédéric sortirent de leurs chambres avec leurs petits amis, ils étaient encore en pyjama.
— Finies les vacances, dit Frédéric, je ne pense pas que notre mère vous laissera dormir jusqu’à midi.
— Hélas, tu as raison, dit Marie. Tu pourrais nous présenter les jeunes éphèbes qui t’accompagnent, tu es sûr qu’ils sont ensemble ?
— J’espère, dit Guy, sinon vous allez nous laisser tomber pour sortir avec eux.
Daniel et Dominique arrivèrent à ce moment-là. Frédéric donna l’accolade à son cousin :
— Comment vas-tu ? demanda-t-il. Toujours en couple avec Dom ?
— Bien, et toi ? Toujours en couple avec Koen ?
— Oui, un couple à géométrie variable.
— Je vois, il a de la concurrence avec tes deux nouveaux amis.
Frédéric fit les présentations, puis ils mangèrent, le cuisinier avait préparé un brunch. Après le repas, Peter désira se reposer sur une chaise longue sur la terrasse, tout en lisant quelques revues érotiques de l’Index.
— Tu ne te branleras pas, dit Stefan, je dois aider le cuisinier pour le repas de ce soir et je n’ai pas le temps de le faire avec toi.
— On peut s’en occuper, dit Dominique.
— Cela ne me dérangerait pas, mais ne le fatiguez pas trop.
— Rassure-toi, je plaisantais.
Koen et Frédéric prirent le trolleybus 8 jusqu’à la Place Saint-François, ils entrèrent dans une banque.
— Je suis impressionné, dit Koen, une banque suisse, tout ce marbre, on dirait un mausolée. Et nous sommes en chemisettes alors que tout le monde a mis des costards. Tu as vraiment un compte ?
— Oui, mon père veut que j’apprenne à gérer mon argent.
Frédéric retira plusieurs centaines de francs.
— Autant que cela ? s’étonna Koen.
— Avec tous les accessoires que tu veux t’acheter. Tu recevras huit millions de couronnes suédoises avec le prix Nobel, tu auras largement de quoi me rembourser.
— Je ne sais pas, avec les intérêts composés.
Koen demanda au caissier quel était le cours de la monnaie suédoise, il fut rassuré. Ils se rendirent ensuite chez le photographe, c’était lui qui immortalisait tous les évènements de la famille.
— Bonjour, Frédéric, dit-il, ou devrais-je t’appeler Monsieur de Goumoëns, tu es grand maintenant.
— Bonjour Monsieur, vous pouvez toujours m’appeler par mon prénom et me tutoyer. Voici Koen, mon ami, pourriez-vous parler allemand ou anglais avec lui ?
Le photographe montra l’appareil Canon 7 à Koen, ainsi que les différents objectifs et accessoires. Il lui demanda ensuite s’il voulait des films.
— Oui, des Kodachrome 64. Je ne sais pas combien, cela dépend de l’argent qui reste.
Le photographe fit les comptes, Frédéric et Koen mirent leur argent sur le comptoir. Il restait assez pour une vingtaine de films.
— Je t’aurais fait crédit, Frédéric, tu sais que ton père est un de mes amis.
— Les bons comptes font les bons amis.
— Tu le salueras de ma part. Permettez-moi de vous offrir quelque chose pour vous remercier de votre achat : un portrait grand format dans mon studio et des photos d’identité.
— Bonne idée, tu es d’accord, Koen ?
— Oui, mais je n’ai pas mis de cravate, cela ferait plus sérieux si je joins les photos à mon CV.
— Je vous en prêterai une.
Le photographe portraitura séparément les deux amis, puis il demanda s’ils voulaient une photo les deux ensemble, ils acceptèrent.
— Vous me paraissez crispés, dit le photographe, détendez-vous, je ne voudrais pas me mêler de votre vie privée…
— Mais vous pensez que nous sommes homosexuels, dit Frédéric.
— Cela ne me dérange pas du tout, au contraire. Je vais faire plusieurs prises de vue et je vous enverrai une planche-contact. Vous choisirez celles qui vous plaisent pour un agrandissement.
Frédéric et Koen se regardèrent tendrement, échangèrent un baiser, pendant que le photographe les mitraillait.
— Vous êtes aussi homosexuel ? demanda ensuite Frédéric.
— Oui. Si vous voulez une fois des photographies, comment dire, plus intimes, je le fais aussi sur rendez-vous, en dehors des heures d’ouvertures du magasin. Je développe moi-même les films, la discrétion est garantie et je ne garde aucune copie.
— Nous allons y réfléchir, je pense que mon ami va tout d’abord faire des essais avec son nouvel appareil.
— Puis-je vous demander quel genre de photographie vous allez faire ? Des paysages ? La nature ?
— C’est surtout le corps humain au naturel qui m’intéresse, dit Koen.
— Surtout une partie bien précise du corps humain, ajouta Frédéric.
— Dans un but scientifique, je précise. Je désire commencer une collection.
— Et comment allez-vous trouver des personnes qui acceptent de poser ? demanda le photographe en riant.
— Koen a un don pour inciter les gens à lui monter leurs… leurs organes génitaux, dit Frédéric.
— Je vais commencer cet après-midi, j’aurai du travail, sept personnes, huit si Urbain est là et neuf avec le fils du jardinier.
— Urbain va chercher mes parents à l’aéroport. Je ne sais pas si les autres accepteront. Tu pourrais aussi ajouter mes sœurs, ce serait plus poli.
— Je suis à votre disposition si vous voulez des conseils, dit le photographe, vous pourriez me montrer les dias et je vous dirais ce qu’il faut améliorer.
Le photographe mit les achats dans un sac et les deux amis reprirent le trolleybus pour rentrer.
NDA À cette époque le jour de la Fête nationale suisse n’était pas férié, les banques et magasins étaient ouverts.
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