01-08-2020, 07:04 PM
Chapitre 45 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Alors que sire Childebert ne s’est pas encore rendu compte de la présence de son fils aîné parmi le nombre des futurs apprentis en le croyant toujours dans sa chambre à subir sa punition, Maistre Dogon par contre s’en est rendu compte dès la formation de la file devant la table du maître d’armes.
Un petit sortilège lui a permis de visualiser la fiche des premiers « choix », espérant un instant sans trop y croire que sire Willibert y aura mis son véto en biffant son nom comme c’est de règle habituellement quand un maître de corporation n’accepte pas l’apprenti malgré le désir de celui-ci d’intégrer sa guilde.
Voyant que ce n’était nullement le cas, Dogon soupire en fixant la nuque de Childebert qui ne s’est pas encore aperçu de la présence de Gaétan au milieu de la foule.
Comme pour sire Willibert, l’idée ne le rebute pas outre mesure et même y trouve-t-il un intérêt certain du fait même qu’un autre fils serait là pour l’épauler et le soulager de cette tâche ardue qu’est la gestion journalière d’un domaine, même si celle de Childebert est sans reproche au vu de la prospérité évidente qu’il a générée depuis sa prise de pouvoir à la mort de son père.
La fatigue marque le visage de Dogon qui depuis la découverte de l’existence d’Eldarian n’a pas pris une heure de véritable repos, cherchant dans ses grimoires ou autres parchemins tout aussi anciens, à corroborer les paroles sibyllines de Durin et ce n’est que très tôt ce matin-là, qu’il a enfin trouvé les références qu’il recherchait dans un livre si archaïque que les pages en étaient presque effacées, ne rendant pas facile une lecture d'un texte qui en plus était écrit dans l’ancienne langue.
La lecture lui a remis en mémoire ce que son ancien Maistre lui enseignait alors qu’il n’était qu’un tout jeune apprenti et qu’il ignorait encore tout des pouvoirs qui étaient en lui.
C’était venu tout naturellement du fait de son immense curiosité d’alors à tout vouloir apprendre sur la magie disparue, celle de ceux qu’on appelait les hauts mages et qui était à peine inférieure à celle de leurs maîtres les rois dragons. Son Maistre lui avait alors raconté comment sur la simple pensée et sans même psalmodier une incantation, ceux-ci pouvaient réaliser des choses défiant tout ce que l’imagination pouvait rêver en maîtrisant non seulement les quatre piliers de la magie que sont l’eau, le feu, la terre et le vent, mais également en pouvant se nourrir directement aux canaux de magie souterrains qui à cette époque traversaient Penn tout entière un peu comme le font les veines dans le corps humain.
Sa question suivante avait fait sourire son maître quand il lui avait demandé naïvement s’ils avaient tous la même puissance ou si certains l’étaient encore plus que d’autres et c’est sa réponse qu’il cherchait à se remettre en mémoire, le grimoire l’y aidant particulièrement en citant quelques cas particulièrement troublants où deux enfants portant la marque et nés du même œuf pouvaient se partager leurs forces.
L’un prenant la force et l’agilité physique alors que l’autre cumulait sa magie avec celle de son jumeau dans son seul esprit, lui donnant une puissance telle que les rois dragons eux-mêmes ne pouvaient égaler et qui a fini par la décision qu’ils ont prise d’éradiquer dès la naissance ces enfants heureusement peu nombreux et cela bien avant que l’inquisition ne décide d’en faire autant pour l’ensemble de ceux qui portent la marque.
Du coup deux problèmes se posent pour Dogon, le premier consistant à poursuivre ses recherches en questionnant Eldarian sur les souvenirs qu’il pourrait lui rester de sa plus tendre enfance afin de découvrir s’il a ou non connaissance d’un frère jumeau et le deuxième beaucoup plus immédiat étant de prévenir Childebert pour son fils Gaétan avant que celui-ci ne fasse un esclandre en public, connaissant sa propension à ne pas supporter qu’on lui désobéisse et qui semble pourtant l’un des passe-temps favoris du jeune prince depuis quelques temps.
Le plus simple serait de lui détourner l’attention le temps que Gaétan et Conrad passent devant sire Willibert, il sera bien temps ensuite de le raisonner une fois en privé et Dogon connaît les mots qui porteront pour que cela se fasse sans trop de vagues, mais pour cela il lui faut du temps et ce n’est pas ici qu’il le trouvera, les deux godelureaux étant trop proches du maître d’armes pour que Childebert ne s’aperçoive bientôt de leur présence.
Dogon s’approche de son « ami » en incantant à voix basse une formule qui les isolera du reste du monde le temps qu’il lui parle.
Childebert surpris se tourne vers lui.
- Mais qu’est-ce que tu fais ?? Ce n’est vraiment pas le moment pour tes tours !!
- Il faut que je te parle, c’est urgent !! J’ai découvert quelque chose qui pourrait bien concerner Eldarian et…..
***/***
Personne ne se rend compte du subterfuge et tous continuent à voir le seigneur et son Maistre magicien attentifs à observer le déroulement du choix, enfin tous sauf un très vieil homme accompagné de son serviteur tout aussi invisible que lui et qui s’interroge sur ce qui pousse Dogon à utiliser ce sortilège d’isolement.
Ebbon puisque c’est de lui qu’il s’agit, est resté le temps du choix non plus pour découvrir ce fameux jeune damoiseau ayant soi-disant aux dires de son serviteur le pouvoir de voir un gnome ainsi qu’à travers ses sortilèges de protections et ce pour la bonne raison qu’ils l’ont trouvé la veille visitant la cité, mais pour assister au déroulement du choix auquel le vieil homme n’avait plus eu l’occasion d’assister depuis des lustres.
***/***
Tilbo l’a repéré au moment où il sortait d’une ruelle et ils l’ont suivi en passant régulièrement devant lui sans qu’il semble un seul instant les avoir remarqués, Tilbo faisant pourtant toutes les pantomimes imaginables pour attirer son attention et ce sans aucun résultat, jusqu’à ce qu’Ebbon en dernier recours ne lui lance un sortilège de détection et découvre la marque habilement camouflée sous une lotion colorante.
Malgré cette particularité pourtant bien présente et fortement marquée, il a bien fallu convenir que le garçon n’avait pas la puissance nécessaire et suffisante en lui pour qu’il ait pu faire ce que prétendait Tilbo, aussi c’est fortement en colère contre lui qu’Ebbon s’en est retourné pour passer la nuit dans un repaire conservé à cette fin depuis de nombreuses « doubles lunes » du temps où il était le Maistre magicien du domaine et qu’il éprouvait déjà le besoin de s’isoler hors des murailles du château.
S’en est suivie une dispute qui laissa Tilbo contrit, ne sachant plus s’il avait vraiment vécu son histoire ou si celle-ci n’était due qu’à son imagination et son besoin d’y croire depuis le temps que son maître était à la recherche d’une telle personne.
Pourtant le matin venu, Dogon pour une raison qu’il ne saurait définir n’a plus éprouvé le besoin de partir mais au contraire d’assister au « choix » comme il le faisait avec le père de Childebert et c’est donc pour cette seule raison qu’il se trouve là au milieu du peuple à suivre le déroulement de la journée.
Tilbo comme on peut sans peine l’imaginer se fait tout petit au côté de son maître, cherchant encore ce qui a bien pu lui prendre d’imaginer toute cette histoire et pour passer le temps il observe les humains et leurs étranges comportements à pousser des cris d’allégresses à des moments qui ne lui semblent pas plus opportuns les uns que les autres, n’ayant aucune connaissance des besoins de ces mêmes humains à montrer leur joie quand un des leurs est accepté par un maître de guilde.
Il repère Durin et Lorgan qui discutent avec deux jeunes humains, semblant eux aussi joyeux d’être en leur compagnie et trouve étrange qu’un jeune nain accompagné qui plus est d’un Elfe tout aussi jeune assiste à ce rassemblement sans adulte de leur race pour les accompagner, sans crainte apparente et surtout aussi visiblement heureux de se retrouver en compagnie de ces jeunes humains.
Tilbo suit alors leur regard dirigé vers un point précis d’une des files d’attente et ses épais sourcils se plissent de surprises en découvrant encore une fois le même jeune humain qui a fait l’objet de son attention mais aussi de la colère de son maître contre lui.
Chapitre 46 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Un grognement de contrariété s’échappe alors de sa gorge, faisant se tourner vers lui plusieurs personnes cherchant à voir d'où ça venait.
Ebbon agacé psalmodie une incantation rapide qui les isole comme l'a fait Dogon des sons extérieurs.
- Silence à la fin !!
- Excusez-moi maître, c’est ce garçon qui décidément se retrouve toujours devant mes yeux !!
- Oublie-le veux-tu !! Il a le droit tout comme nous d’assister au « choix », il doit avoir quelques amis qui passent l’examen d’admission !!
- Sans vouloir vous contredire maître, il me semble plutôt qu’il en fait partie !!
- Pour cela il faudrait qu’il se trouve dans une des files et non avec la populace !! Allons mon ami, tu ne vas pas remettre ça ou je vais commencer à m’inquiéter sur ta santé mentale !!
- Mais maître !! C’est pourtant bien lui là-bas à attendre son tour ??
Ebbon suit des yeux l’emplacement que lui montre son serviteur, son visage se trouble un instant quand il reporte son regard au dernier endroit où il avait repéré ce même garçon et quelle n’est pas sa stupeur de constater qu’il y est toujours, reportant immédiatement son attention sur le second en lançant vers lui le même sortilège utilisé la veille et qui cette fois ne lui montre aucun subterfuge obtenu par une quelconque lotion colorante.
- Ce n’est pas possible !!
- Maitre ??
- Il me faut en avoir le cœur net !!
- Mais de quoi parlez-vous maître ??
- De ce deuxième garçon qui ressemble trait pour trait à celui d’hier.
- Se pourrait-il maître, qu’hier nous ayons fait erreur sur la personne ??
- Ce garçon n’a pas la marque !! Du moins s’il l’a, elle n’est pas aussi grossièrement camouflée et échappe pour le moment à l’incantation mineure que je viens de lui administrer !! Il serait trop dangereux d’employer en public quelque autre démonstration de pouvoir plus puissante, tu vas devoir te montrer à lui !!
- Me montrer maître ?? Vous savez bien que je ne sais pas faire ça devant quelqu’un !!
- Mais non bougre d’âne !! Place-toi juste devant lui en lui faisant signe et nous verrons bien si cette fois il y aura une réaction positive venant de ce garçon.
- Quel idiot je suis maître !! J’ai compris !!
- Tu y auras mis le temps mon ami !! Allons !! Ne perdons pas plus de temps, ma curiosité n’y tiendrait pas une minute de plus !!
***/***
Loup commence à ressentir la fatigue dans ses jambes depuis maintenant presque trois heures qu’il avance d’un mètre toutes les dix minutes, se faisant de moins en moins d’illusions au fur et à mesure qu’il voit repartir le sourire aux lèvres ceux qui passent l’entretien avec le maître de guilde et qui pour beaucoup semblent accepter.
Il ne sait pas combien d’apprentis la corporation a besoin, mais il se doute bien que ce nombre ne doit pas être si conséquent que cela car la guilde des éclaireurs reste une niche issue de celle des gens d’armes et séparée de cette dernière pour l’unique raison de qualités tant mentales que physiques bien différentes dans le choix des apprentis.
Qualités qui, il le voit bien du moins pour celles du physique, sont bien loin des siennes et il semble en effet bien fluet au milieu de tous ces jeunes qui sont passés avant lui ainsi que ceux qui restent encore à attendre derrière.
Quand son tour arrive enfin, il n’est donc pas surpris de se faire gentiment recaler par le maître qui semble vraiment désolé pour lui et l’encourage du mieux qu’il peut en lui disant que d’autres verraient très certainement en lui ce que lui-même n'y trouvait pas.
C’est donc d’un pas traînant qu’il se dirige vers l’estrade, jetant au passage un regard désolé vers ses amis qui subitement viennent de perdre toute envie de rire et compatissent avec lui en tentant quelques sourires d’encouragement, sourires forcés qui ont sur Loup l’effet contraire.
À mi-chemin de l’estrade, il croise l’étrange être biscornu qu’il avait déjà vu dans la forêt et au hameau de son amie Ada, celui-ci lui fait un petit signe qu’il lui rend sans même y penser en poursuivant son chemin pour aller s’asseoir avec les autres recalés qui maintenant remplissent presque toutes les places disponibles sur l’estrade.
Une fois assis, son regard se reporte vers l’endroit où il a croisé celui que Taurin appelle un Gnome et s’étonne qu’il ne soit plus là, le cherchant du regard dans la foule jusqu’au moment où il le retrouve au côté d’un très vieil homme qui semble plus que centenaire.
Son attention se reporte alors sur cet homme, le grand âge étant suffisamment rare sur Goth pour la simple raison que les durs travaux usent les hommes très rapidement et donc pour que sa curiosité reste vive à le regarder sous toutes les coutures, baissant le regard de gêne sur son impolitesse quand il s’aperçoit que celui-ci a également les yeux braqués sur lui.
***/***
- Il vous voit aussi maître !!.... Maître ??..... Vous allez bien ??.... Maître ??
Chapitre 47 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Tandis que Dogon retient l’attention de sire Childebert pour qu’il ne voie pas son fils en conversation avec sire Willibert, celui-ci est resté en retrait le temps qu’à son tour Conrad se voit accepté lui aussi dans la même corporation et c’est avec le sourire resplendissant qu’ils rejoignent Eldarian dans les tribunes pour ensuite quitter ensemble la place avec comme but de retourner au château annoncer la bonne nouvelle à dame Agathe, car Gaétan ne doute pas un instant que ses parents sont maintenant au courant de son « choix » et qu’il ne fait aucun doute qu’il a été accepté.
Durin, Lorgan, Ada et Tancrède quant à eux tempêtent comme de beaux diables, Ada regardant le jeune Elfe avec un air de reproche que celui-ci ne peut ignorer.
- (Ada) Je croyais que tu devais t’en occuper ??
- (Lorgan) Et à quel moment j’aurais pu ??
- (Ada) Dans ce cas-là, il ne fallait rien promettre !!
- (Durin) Je vais aller parler au maître joaillier, rien n’est encore perdu pour rattraper le coup !!
- (Tancrède) Sauf que ce n’est pas ce que voulait faire Loup !! Ada a raison, il aurait mieux valu ne rien dire !! Maintenant regardez dans quel état il est !! Fais chier !! Merde !!
Lorgan se lève brusquement et avant que quiconque puisse l’arrêter, le voilà déjà à se diriger d’un pas vif vers celui-là même qui vient de refuser Loup dans sa corporation.
- (Tancrède) Mais !! Qu’est-ce qu’il fait encore ??
- (Durin) Une connerie à n’en pas douter !! Personne ne le connaît ici et il va se faire arrêter c’est certain !!
Durin se lève à son tour et dévale la tribune du plus rapide qu’il peut avec ses petites jambes pour rattraper son ami, avant que celui-ci ne se fasse repérer par les gens d’armes surveillant la place.
Malgré tout il ne peut pas aller aussi vite que Lorgan qui arrive en tête de file de sire Gislebert le maître de guilde concerné et repousse gentiment le jeune gars à qui c’est le tour pour prendre sa place, se tenant fermement debout devant l’homme surpris de se retrouver face à lui, un Elfe qui plus est.
- Je suis Lorgan fils de Glorfindel et d’Elerinna !!
- Et ??
- Et ?? Comment ça, et ??
- Oh !! Écoutez bien mon garçon !! J’ai autre chose à faire qu’à résoudre des devinettes, alors écartez-vous et laisser passer le gars qui attend son tour derrière vous !!
- Certainement pas avant que vous m’ayez entendu !!
***/***
L’altercation fait vite le tour de la place, instaurant un silence qui en quelques secondes n’est plus transgressé que par la dispute entre les deux protagonistes et bien sûr ce qui devait arriver arriva, dame Christiane interrompant la conversation de son époux avec Maistre Dogon en lui prenant la manche et en la tirant fortement, annulant ainsi le sort qui les isolait du reste de l’estrade.
- (Childebert surpris) Que se passe-t-il donc ma mie ??
- (Christiane) Ne serait-ce pas un jeune Elfe là-bas ?? Il semblerait qu’il y ait un problème entre lui et sire Gislebert !!
- Un Elfe ici ?? Personne ne m’a averti de sa présence !!
- (Dogon) Attendez sire !! N’est-ce pas Durin qui court comme un dératé vers eux ??
- Humm !! C’est bien lui en effet !!
- (Dogon) Ils ont dû venir ensemble sinon les gardes auraient instruit sire Willibert qui n’aurait pas manqué de nous prévenir !!
- Mais à quoi rime donc cette incartade ?? Tout le monde a le regard braqué sur eux maintenant !!
-(Dogon) Signalez à vos gardes de ne pas intervenir je vous prie, que le « choix « continue » sans plus attendre et je vais voir par moi-même ce qu’il en est, les Elfes ne sont pourtant pas réputés être sujets à l’emportement !!
***/***
Pendant ce temps, Durin arrive à son tour pour s’interposer entre les deux belligérant.
- Excusez mon ami sire Gislebert !!
- Durin ?? Mais que signifie tout ceci enfin ?? Qui est cet Elfe qui s’annonce comme si tout le monde le connaissait ?? Et que me veut-il ??
- Le prince Lorgan s’est emporté un peu vite, veuillez l’en excuser !!
- Prince ??
- (Lorgan) Pourquoi cet humain fait-il l’étonné alors que je me suis présenté à lui comme Lorgan fils de Glorfindel et d’Elerinna ??
- Tout simplement parce que ces noms sous l’effet de surprise ne disaient sans doute rien à sire Gislebert et qu’il n’a pas fait le rapprochement !!
- (Gislebert) Glorfindel !! Mais c’est le roi des Elfes ??
- (Durin amusé) Tu vois quand on insiste un peu, tout rentre dans l’ordre ! Ha ! Ha !
***/***
De son côté Ebbon se remet de ses émotions, un afflux soudain de pensées lui brouille un instant l’esprit et ce n’est rien moins que les appels répétés de son serviteur visiblement inquiet pour lui, qui le fait revenir à la réalité non sans malgré tout conserver la pâleur qui l’a pris soudainement et qui démontre bien l’immense trouble du vieil homme.
Il formule son incantation qui lui amène la vision de la liste du maître de guilde et comme un seul nom se trouve raturé, il n’a donc aucune peine à connaître celui du jeune recalé.
"Loup fils de Foulque !!"
Il élargit le champ de ses recherches sur les autres listes, cherchant si un quelconque autre maître de guilde n’aurait pas annoté le nom du jeune garçon comme second « choix » et respire un peu mieux quand il a l’assurance que ce n’est pas le cas, un peu triste tout de même pour le jeune Loup qui ne méritait sans doute pas son exclusion du domaine pour entrer au service d’un autre dans l’apprentissage d’un métier qui ne sera sans doute pas ce qu’il attendait de sa vie future.
- Bien, bien !! Nous avons tout le temps, il me suffira de l’attendre sur le chemin qui le mènera au domaine où il devra se rendre dès que sire Childebert lui aura indiqué lequel de ses pairs accepte de le prendre.
- Maître ??
- Ce n’est rien mon ami, comme les vieilles gens j’ai tendance à parler seul !! Tout va bien, oui vraiment cela ne pourrait aller mieux ! Hé ! Hé !
Alors que sire Childebert ne s’est pas encore rendu compte de la présence de son fils aîné parmi le nombre des futurs apprentis en le croyant toujours dans sa chambre à subir sa punition, Maistre Dogon par contre s’en est rendu compte dès la formation de la file devant la table du maître d’armes.
Un petit sortilège lui a permis de visualiser la fiche des premiers « choix », espérant un instant sans trop y croire que sire Willibert y aura mis son véto en biffant son nom comme c’est de règle habituellement quand un maître de corporation n’accepte pas l’apprenti malgré le désir de celui-ci d’intégrer sa guilde.
Voyant que ce n’était nullement le cas, Dogon soupire en fixant la nuque de Childebert qui ne s’est pas encore aperçu de la présence de Gaétan au milieu de la foule.
Comme pour sire Willibert, l’idée ne le rebute pas outre mesure et même y trouve-t-il un intérêt certain du fait même qu’un autre fils serait là pour l’épauler et le soulager de cette tâche ardue qu’est la gestion journalière d’un domaine, même si celle de Childebert est sans reproche au vu de la prospérité évidente qu’il a générée depuis sa prise de pouvoir à la mort de son père.
La fatigue marque le visage de Dogon qui depuis la découverte de l’existence d’Eldarian n’a pas pris une heure de véritable repos, cherchant dans ses grimoires ou autres parchemins tout aussi anciens, à corroborer les paroles sibyllines de Durin et ce n’est que très tôt ce matin-là, qu’il a enfin trouvé les références qu’il recherchait dans un livre si archaïque que les pages en étaient presque effacées, ne rendant pas facile une lecture d'un texte qui en plus était écrit dans l’ancienne langue.
La lecture lui a remis en mémoire ce que son ancien Maistre lui enseignait alors qu’il n’était qu’un tout jeune apprenti et qu’il ignorait encore tout des pouvoirs qui étaient en lui.
C’était venu tout naturellement du fait de son immense curiosité d’alors à tout vouloir apprendre sur la magie disparue, celle de ceux qu’on appelait les hauts mages et qui était à peine inférieure à celle de leurs maîtres les rois dragons. Son Maistre lui avait alors raconté comment sur la simple pensée et sans même psalmodier une incantation, ceux-ci pouvaient réaliser des choses défiant tout ce que l’imagination pouvait rêver en maîtrisant non seulement les quatre piliers de la magie que sont l’eau, le feu, la terre et le vent, mais également en pouvant se nourrir directement aux canaux de magie souterrains qui à cette époque traversaient Penn tout entière un peu comme le font les veines dans le corps humain.
Sa question suivante avait fait sourire son maître quand il lui avait demandé naïvement s’ils avaient tous la même puissance ou si certains l’étaient encore plus que d’autres et c’est sa réponse qu’il cherchait à se remettre en mémoire, le grimoire l’y aidant particulièrement en citant quelques cas particulièrement troublants où deux enfants portant la marque et nés du même œuf pouvaient se partager leurs forces.
L’un prenant la force et l’agilité physique alors que l’autre cumulait sa magie avec celle de son jumeau dans son seul esprit, lui donnant une puissance telle que les rois dragons eux-mêmes ne pouvaient égaler et qui a fini par la décision qu’ils ont prise d’éradiquer dès la naissance ces enfants heureusement peu nombreux et cela bien avant que l’inquisition ne décide d’en faire autant pour l’ensemble de ceux qui portent la marque.
Du coup deux problèmes se posent pour Dogon, le premier consistant à poursuivre ses recherches en questionnant Eldarian sur les souvenirs qu’il pourrait lui rester de sa plus tendre enfance afin de découvrir s’il a ou non connaissance d’un frère jumeau et le deuxième beaucoup plus immédiat étant de prévenir Childebert pour son fils Gaétan avant que celui-ci ne fasse un esclandre en public, connaissant sa propension à ne pas supporter qu’on lui désobéisse et qui semble pourtant l’un des passe-temps favoris du jeune prince depuis quelques temps.
Le plus simple serait de lui détourner l’attention le temps que Gaétan et Conrad passent devant sire Willibert, il sera bien temps ensuite de le raisonner une fois en privé et Dogon connaît les mots qui porteront pour que cela se fasse sans trop de vagues, mais pour cela il lui faut du temps et ce n’est pas ici qu’il le trouvera, les deux godelureaux étant trop proches du maître d’armes pour que Childebert ne s’aperçoive bientôt de leur présence.
Dogon s’approche de son « ami » en incantant à voix basse une formule qui les isolera du reste du monde le temps qu’il lui parle.
Childebert surpris se tourne vers lui.
- Mais qu’est-ce que tu fais ?? Ce n’est vraiment pas le moment pour tes tours !!
- Il faut que je te parle, c’est urgent !! J’ai découvert quelque chose qui pourrait bien concerner Eldarian et…..
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Personne ne se rend compte du subterfuge et tous continuent à voir le seigneur et son Maistre magicien attentifs à observer le déroulement du choix, enfin tous sauf un très vieil homme accompagné de son serviteur tout aussi invisible que lui et qui s’interroge sur ce qui pousse Dogon à utiliser ce sortilège d’isolement.
Ebbon puisque c’est de lui qu’il s’agit, est resté le temps du choix non plus pour découvrir ce fameux jeune damoiseau ayant soi-disant aux dires de son serviteur le pouvoir de voir un gnome ainsi qu’à travers ses sortilèges de protections et ce pour la bonne raison qu’ils l’ont trouvé la veille visitant la cité, mais pour assister au déroulement du choix auquel le vieil homme n’avait plus eu l’occasion d’assister depuis des lustres.
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Tilbo l’a repéré au moment où il sortait d’une ruelle et ils l’ont suivi en passant régulièrement devant lui sans qu’il semble un seul instant les avoir remarqués, Tilbo faisant pourtant toutes les pantomimes imaginables pour attirer son attention et ce sans aucun résultat, jusqu’à ce qu’Ebbon en dernier recours ne lui lance un sortilège de détection et découvre la marque habilement camouflée sous une lotion colorante.
Malgré cette particularité pourtant bien présente et fortement marquée, il a bien fallu convenir que le garçon n’avait pas la puissance nécessaire et suffisante en lui pour qu’il ait pu faire ce que prétendait Tilbo, aussi c’est fortement en colère contre lui qu’Ebbon s’en est retourné pour passer la nuit dans un repaire conservé à cette fin depuis de nombreuses « doubles lunes » du temps où il était le Maistre magicien du domaine et qu’il éprouvait déjà le besoin de s’isoler hors des murailles du château.
S’en est suivie une dispute qui laissa Tilbo contrit, ne sachant plus s’il avait vraiment vécu son histoire ou si celle-ci n’était due qu’à son imagination et son besoin d’y croire depuis le temps que son maître était à la recherche d’une telle personne.
Pourtant le matin venu, Dogon pour une raison qu’il ne saurait définir n’a plus éprouvé le besoin de partir mais au contraire d’assister au « choix » comme il le faisait avec le père de Childebert et c’est donc pour cette seule raison qu’il se trouve là au milieu du peuple à suivre le déroulement de la journée.
Tilbo comme on peut sans peine l’imaginer se fait tout petit au côté de son maître, cherchant encore ce qui a bien pu lui prendre d’imaginer toute cette histoire et pour passer le temps il observe les humains et leurs étranges comportements à pousser des cris d’allégresses à des moments qui ne lui semblent pas plus opportuns les uns que les autres, n’ayant aucune connaissance des besoins de ces mêmes humains à montrer leur joie quand un des leurs est accepté par un maître de guilde.
Il repère Durin et Lorgan qui discutent avec deux jeunes humains, semblant eux aussi joyeux d’être en leur compagnie et trouve étrange qu’un jeune nain accompagné qui plus est d’un Elfe tout aussi jeune assiste à ce rassemblement sans adulte de leur race pour les accompagner, sans crainte apparente et surtout aussi visiblement heureux de se retrouver en compagnie de ces jeunes humains.
Tilbo suit alors leur regard dirigé vers un point précis d’une des files d’attente et ses épais sourcils se plissent de surprises en découvrant encore une fois le même jeune humain qui a fait l’objet de son attention mais aussi de la colère de son maître contre lui.
Chapitre 46 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Un grognement de contrariété s’échappe alors de sa gorge, faisant se tourner vers lui plusieurs personnes cherchant à voir d'où ça venait.
Ebbon agacé psalmodie une incantation rapide qui les isole comme l'a fait Dogon des sons extérieurs.
- Silence à la fin !!
- Excusez-moi maître, c’est ce garçon qui décidément se retrouve toujours devant mes yeux !!
- Oublie-le veux-tu !! Il a le droit tout comme nous d’assister au « choix », il doit avoir quelques amis qui passent l’examen d’admission !!
- Sans vouloir vous contredire maître, il me semble plutôt qu’il en fait partie !!
- Pour cela il faudrait qu’il se trouve dans une des files et non avec la populace !! Allons mon ami, tu ne vas pas remettre ça ou je vais commencer à m’inquiéter sur ta santé mentale !!
- Mais maître !! C’est pourtant bien lui là-bas à attendre son tour ??
Ebbon suit des yeux l’emplacement que lui montre son serviteur, son visage se trouble un instant quand il reporte son regard au dernier endroit où il avait repéré ce même garçon et quelle n’est pas sa stupeur de constater qu’il y est toujours, reportant immédiatement son attention sur le second en lançant vers lui le même sortilège utilisé la veille et qui cette fois ne lui montre aucun subterfuge obtenu par une quelconque lotion colorante.
- Ce n’est pas possible !!
- Maitre ??
- Il me faut en avoir le cœur net !!
- Mais de quoi parlez-vous maître ??
- De ce deuxième garçon qui ressemble trait pour trait à celui d’hier.
- Se pourrait-il maître, qu’hier nous ayons fait erreur sur la personne ??
- Ce garçon n’a pas la marque !! Du moins s’il l’a, elle n’est pas aussi grossièrement camouflée et échappe pour le moment à l’incantation mineure que je viens de lui administrer !! Il serait trop dangereux d’employer en public quelque autre démonstration de pouvoir plus puissante, tu vas devoir te montrer à lui !!
- Me montrer maître ?? Vous savez bien que je ne sais pas faire ça devant quelqu’un !!
- Mais non bougre d’âne !! Place-toi juste devant lui en lui faisant signe et nous verrons bien si cette fois il y aura une réaction positive venant de ce garçon.
- Quel idiot je suis maître !! J’ai compris !!
- Tu y auras mis le temps mon ami !! Allons !! Ne perdons pas plus de temps, ma curiosité n’y tiendrait pas une minute de plus !!
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Loup commence à ressentir la fatigue dans ses jambes depuis maintenant presque trois heures qu’il avance d’un mètre toutes les dix minutes, se faisant de moins en moins d’illusions au fur et à mesure qu’il voit repartir le sourire aux lèvres ceux qui passent l’entretien avec le maître de guilde et qui pour beaucoup semblent accepter.
Il ne sait pas combien d’apprentis la corporation a besoin, mais il se doute bien que ce nombre ne doit pas être si conséquent que cela car la guilde des éclaireurs reste une niche issue de celle des gens d’armes et séparée de cette dernière pour l’unique raison de qualités tant mentales que physiques bien différentes dans le choix des apprentis.
Qualités qui, il le voit bien du moins pour celles du physique, sont bien loin des siennes et il semble en effet bien fluet au milieu de tous ces jeunes qui sont passés avant lui ainsi que ceux qui restent encore à attendre derrière.
Quand son tour arrive enfin, il n’est donc pas surpris de se faire gentiment recaler par le maître qui semble vraiment désolé pour lui et l’encourage du mieux qu’il peut en lui disant que d’autres verraient très certainement en lui ce que lui-même n'y trouvait pas.
C’est donc d’un pas traînant qu’il se dirige vers l’estrade, jetant au passage un regard désolé vers ses amis qui subitement viennent de perdre toute envie de rire et compatissent avec lui en tentant quelques sourires d’encouragement, sourires forcés qui ont sur Loup l’effet contraire.
À mi-chemin de l’estrade, il croise l’étrange être biscornu qu’il avait déjà vu dans la forêt et au hameau de son amie Ada, celui-ci lui fait un petit signe qu’il lui rend sans même y penser en poursuivant son chemin pour aller s’asseoir avec les autres recalés qui maintenant remplissent presque toutes les places disponibles sur l’estrade.
Une fois assis, son regard se reporte vers l’endroit où il a croisé celui que Taurin appelle un Gnome et s’étonne qu’il ne soit plus là, le cherchant du regard dans la foule jusqu’au moment où il le retrouve au côté d’un très vieil homme qui semble plus que centenaire.
Son attention se reporte alors sur cet homme, le grand âge étant suffisamment rare sur Goth pour la simple raison que les durs travaux usent les hommes très rapidement et donc pour que sa curiosité reste vive à le regarder sous toutes les coutures, baissant le regard de gêne sur son impolitesse quand il s’aperçoit que celui-ci a également les yeux braqués sur lui.
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- Il vous voit aussi maître !!.... Maître ??..... Vous allez bien ??.... Maître ??
Chapitre 47 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Tandis que Dogon retient l’attention de sire Childebert pour qu’il ne voie pas son fils en conversation avec sire Willibert, celui-ci est resté en retrait le temps qu’à son tour Conrad se voit accepté lui aussi dans la même corporation et c’est avec le sourire resplendissant qu’ils rejoignent Eldarian dans les tribunes pour ensuite quitter ensemble la place avec comme but de retourner au château annoncer la bonne nouvelle à dame Agathe, car Gaétan ne doute pas un instant que ses parents sont maintenant au courant de son « choix » et qu’il ne fait aucun doute qu’il a été accepté.
Durin, Lorgan, Ada et Tancrède quant à eux tempêtent comme de beaux diables, Ada regardant le jeune Elfe avec un air de reproche que celui-ci ne peut ignorer.
- (Ada) Je croyais que tu devais t’en occuper ??
- (Lorgan) Et à quel moment j’aurais pu ??
- (Ada) Dans ce cas-là, il ne fallait rien promettre !!
- (Durin) Je vais aller parler au maître joaillier, rien n’est encore perdu pour rattraper le coup !!
- (Tancrède) Sauf que ce n’est pas ce que voulait faire Loup !! Ada a raison, il aurait mieux valu ne rien dire !! Maintenant regardez dans quel état il est !! Fais chier !! Merde !!
Lorgan se lève brusquement et avant que quiconque puisse l’arrêter, le voilà déjà à se diriger d’un pas vif vers celui-là même qui vient de refuser Loup dans sa corporation.
- (Tancrède) Mais !! Qu’est-ce qu’il fait encore ??
- (Durin) Une connerie à n’en pas douter !! Personne ne le connaît ici et il va se faire arrêter c’est certain !!
Durin se lève à son tour et dévale la tribune du plus rapide qu’il peut avec ses petites jambes pour rattraper son ami, avant que celui-ci ne se fasse repérer par les gens d’armes surveillant la place.
Malgré tout il ne peut pas aller aussi vite que Lorgan qui arrive en tête de file de sire Gislebert le maître de guilde concerné et repousse gentiment le jeune gars à qui c’est le tour pour prendre sa place, se tenant fermement debout devant l’homme surpris de se retrouver face à lui, un Elfe qui plus est.
- Je suis Lorgan fils de Glorfindel et d’Elerinna !!
- Et ??
- Et ?? Comment ça, et ??
- Oh !! Écoutez bien mon garçon !! J’ai autre chose à faire qu’à résoudre des devinettes, alors écartez-vous et laisser passer le gars qui attend son tour derrière vous !!
- Certainement pas avant que vous m’ayez entendu !!
***/***
L’altercation fait vite le tour de la place, instaurant un silence qui en quelques secondes n’est plus transgressé que par la dispute entre les deux protagonistes et bien sûr ce qui devait arriver arriva, dame Christiane interrompant la conversation de son époux avec Maistre Dogon en lui prenant la manche et en la tirant fortement, annulant ainsi le sort qui les isolait du reste de l’estrade.
- (Childebert surpris) Que se passe-t-il donc ma mie ??
- (Christiane) Ne serait-ce pas un jeune Elfe là-bas ?? Il semblerait qu’il y ait un problème entre lui et sire Gislebert !!
- Un Elfe ici ?? Personne ne m’a averti de sa présence !!
- (Dogon) Attendez sire !! N’est-ce pas Durin qui court comme un dératé vers eux ??
- Humm !! C’est bien lui en effet !!
- (Dogon) Ils ont dû venir ensemble sinon les gardes auraient instruit sire Willibert qui n’aurait pas manqué de nous prévenir !!
- Mais à quoi rime donc cette incartade ?? Tout le monde a le regard braqué sur eux maintenant !!
-(Dogon) Signalez à vos gardes de ne pas intervenir je vous prie, que le « choix « continue » sans plus attendre et je vais voir par moi-même ce qu’il en est, les Elfes ne sont pourtant pas réputés être sujets à l’emportement !!
***/***
Pendant ce temps, Durin arrive à son tour pour s’interposer entre les deux belligérant.
- Excusez mon ami sire Gislebert !!
- Durin ?? Mais que signifie tout ceci enfin ?? Qui est cet Elfe qui s’annonce comme si tout le monde le connaissait ?? Et que me veut-il ??
- Le prince Lorgan s’est emporté un peu vite, veuillez l’en excuser !!
- Prince ??
- (Lorgan) Pourquoi cet humain fait-il l’étonné alors que je me suis présenté à lui comme Lorgan fils de Glorfindel et d’Elerinna ??
- Tout simplement parce que ces noms sous l’effet de surprise ne disaient sans doute rien à sire Gislebert et qu’il n’a pas fait le rapprochement !!
- (Gislebert) Glorfindel !! Mais c’est le roi des Elfes ??
- (Durin amusé) Tu vois quand on insiste un peu, tout rentre dans l’ordre ! Ha ! Ha !
***/***
De son côté Ebbon se remet de ses émotions, un afflux soudain de pensées lui brouille un instant l’esprit et ce n’est rien moins que les appels répétés de son serviteur visiblement inquiet pour lui, qui le fait revenir à la réalité non sans malgré tout conserver la pâleur qui l’a pris soudainement et qui démontre bien l’immense trouble du vieil homme.
Il formule son incantation qui lui amène la vision de la liste du maître de guilde et comme un seul nom se trouve raturé, il n’a donc aucune peine à connaître celui du jeune recalé.
"Loup fils de Foulque !!"
Il élargit le champ de ses recherches sur les autres listes, cherchant si un quelconque autre maître de guilde n’aurait pas annoté le nom du jeune garçon comme second « choix » et respire un peu mieux quand il a l’assurance que ce n’est pas le cas, un peu triste tout de même pour le jeune Loup qui ne méritait sans doute pas son exclusion du domaine pour entrer au service d’un autre dans l’apprentissage d’un métier qui ne sera sans doute pas ce qu’il attendait de sa vie future.
- Bien, bien !! Nous avons tout le temps, il me suffira de l’attendre sur le chemin qui le mènera au domaine où il devra se rendre dès que sire Childebert lui aura indiqué lequel de ses pairs accepte de le prendre.
- Maître ??
- Ce n’est rien mon ami, comme les vieilles gens j’ai tendance à parler seul !! Tout va bien, oui vraiment cela ne pourrait aller mieux ! Hé ! Hé !
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