27-03-2021, 12:12 PM
Lors de notre séjour, certains de mes condisciples avaient leur anniversaire. Puis vient le jour où c’était à mon tour. Pour le dessert du repas de midi, c’était le gâteau, le grand gâteau pour plus de soixante personnes. J’avais ce jour-là dix-sept ans ! J’étais très heureux d’être fêté par les élèves qui étaient avec moi en classe de neige. Marie était venue vers moi pour me donner une bise et elle était suivie par Isabelle. Les garçons sifflaient en disant « Ils sont amoureux, ils sont amoureux ! » lorsque Marie m’avait fait la bise.
Bref c’était une très belle journée. Puis cerise sur le gâteau, nous avions après-midi libre. J’en avais profité pour prendre un passe pour les remontées mécaniques. D’autres élèves dont Marie et Isabelle avaient fait de même. J’avais donc passé l’après-midi à faire du ski, j’enchainais les descentes, ivre de bonheur et de liberté !
Fourbu après cette journée pleine de belles choses et surtout de grandes descentes avec Marie et Isabelle, nous avions été nous couchés assez tôt le repas du soir et la veillée organisée par les monitrices terminés.
J’avais vite pris ma douche et je m’étais mis en pyjama. Je m’étais alors couché sur mon lit, pensant discuter quelques minutes avec les autres. Peu de temps après, j’étais tombé dans les bras de Morphée. Je faisais un très beau rêve à ce que je me souvienne. Puis j’avais entendu rire aux éclats près ce moi. Je m’étais réveillé en sursaut. Je m’étais alors rendu compte que je m’étais pissé dessus. Puis en y regardant de plus près, il y avait un bol plein d’eau à proximité de ma main gauche. J’avais compris que cela avait été fait exprès, volontairement. Puis c’est Emmanuel qui disait à qui voulait l’entendre :
Emm : « Oh Phil, le pédé de service s’est pissé dessus !
Moi : Tu vas voir espèce de taré, je vais t’apprendre !
C’est alors que Romain entrait dans la chambre. Emmanuel, ce con, et Justin qui était dans un coin, riaient.
Emm : Oui, t’es qu’un sale pédé.
Romain s’est alors énervé, il avait gueulé sur Emmanuel, en disant :
Rom : Mais t’es un malade, tu fous la honte à Phil et en plus tu te marres, mais tu n’es qu’un bouffon. Tu oses emmerder un gars super sympa, le jour de son anniversaire, mais tu n’es qu’un connard !
Emm : Oui, mais c’est quand même un pédé !
Rom : Comment tu le sais, il t’a sucé, il t’a fait des propositions ?
Emm : Non, c’est mon ami Gabriel qui est aux scouts avec lui qui me l’a dit.
Rom : Tu n’es qu’un gros connard ! Si tu savais pauvre con !
Marie qui avait entendu crier dans le couloir était venue voir ce qui se passait. Elle avait alors vu mon état, le bol plein d’eau et la tête hilare d’Emmanuel. Marie avait compris de quoi il retournait. Elle avait foutu une gifle dans figure d’Emmanuel en lui disant :
Mar : Tu n’es qu’une pauvre tache, une grosse merde !
Rom : Oh oui Marie a raison, tu n’es qu’une raclure ! Je savais que Phil était homo, je n’en ai jamais fait état et de plus je l’apprécie. Et mes infos viennent aussi des scouts, mais moi je sais tenir un secret. Je peux te dire que tu vas morfler, on ne va pas te laisser tranquille. Tu es foutu mon gars !
Une monitrice qui arrivait dans le couloir avait entendu les éclats de voix. Elle était entrée dans la chambre. Elle avait assisté aux échanges verbaux entre Romain, Emmanuel et Marie.
Mar : Moi aussi je savais que Phil était gay, et puis alors, ça te dérange. Lui au moins sait se tenir.
J’étais prostré, sur mon lit et des larmes coulaient sur mes joues. Ce devait être un jour de bonheur, le jour de mes dix-sept ans, mais ce con avait tout fait foirer ! Marie était venue près de moi et m’avait serré dans ses bras. Je voyais qu’elle était en rage. Puis c’est Isabelle qui était arrivée après avoir entendu des rumeurs. Elle entendait les paroles prononcées de part et d’autre. Et d’un coup elle avait flanqué sa main droite à la figure d’Emmanuel. C’était la seconde qu’il avait reçu de la part des filles.
Isa : La prochaine fois, ce n’est pas une gifle que tu vas avoir, mais c’est mon poing dans la gueule ! Mais tu es inconscient ou quoi ; qu’est-ce qu’il t’a fait Phil. C’est juste parque qu’il est différent ! Mais tu n’es qu’une pauvre tache !
La mono : Bon c’est fini, on se calme ! Que s’est-il passé ?
Rom : Voilà, Phil a 17 ans aujourd’hui. Il a skié toute l’après-midi et il est crevé. Il s’est endormi sur son lit. Emmanuel n’a rien trouvé de mieux que de lui placer un bol d’eau près de sa main en vue de la plonger dedans. Phil à la suite cette connerie s’est pissé dessus en dormant. Une fois réveillé, Emmanuel a traité Phil de « pédé ». Il insistait et le répétait, il disait que Phil était « pédé ». C’est pour cette raison qu’il y a tout ce chambard.
La mono : Pourquoi tu dis ça Emmanuel, pourquoi tu traites Phil de « pédé » ?
Emm : Parce que c’est vrai, c’est un copain qui est aux scouts avec lui qui me l’a dit !
La mono : ‘Et tu trouves ça juste de le dire à tout le monde. Sais-tu si c’est vrai. Et même si c’était vrai, est-ce que cela te regarde ?
Emm : Effectivement je ne sais pas si c’est vrai. Mais Romain semble en savoir plus !
La mono : Romain, peux-tu nous dire ce que tu sais ?
Rom : Oui, je vais le dire, mais tous les autres dehors !
La mono : Oui, OK, allez, dehors ceux qui ne sont pas de cette chambrée !
Moi : Je veux que Marie et Isabelle restent, s’il vous plait !
La mono : Bon, les filles vous restez !
Une fois le calme revenu, il ne restait que Romain, Emmanuel, Justin, Marie, Isabelle et moi dans la chambre. La monitrice s’était assise sur un lit et elle demandait alors à Romain d’expliquer de quoi il retournait exactement.
Rom : Voilà, j’ai un copain qui est chez les scouts. En discutant avec ce copain j’ai appris que Phil était dans sa patrouille. Comme Phil est dans ma classe on parlait de lui. J’avais dit à mon copain qu’il me semblait que Phil était gay, sans plus. Ce copain n’a jamais dit oui ni non. J’en ai déduit que Phil était effectivement homo. Pour moi, cela n’avait aucune importance.
Moi : Romain, merci pour ce que tu viens de dire. Tu copain c’est qui, ce n’est pas Alex par hasard ?
Rom : Oui Phil, c’est Alex. Je sais ce qu’il vit. Il ne m’a rien dit sur toi, c’est moi qui ai deviné et je ne t’en ai jamais parlé, car je te respecte et que c’est ton affaire.
Moi : Merci Romain. Oui je suis…. je suis homo !
Rom : Pour moi tu restes et tu resteras un copain de classe, et je t’apprécie !»
Mar : Tu vois Emmanuel, Phil est mon ami depuis très longtemps. Qu’il soit homo ou pas, pour moi ça ne change rien. Mais quand tu t’en prends à lui, c’est à moi aussi que tu t’en prends. Je ne suis pas prête d’oublier ce que je viens de voir et d’entendre !
Isa : Tu sais, pour moi c’est la même chose, tu n’es plus rien pour moi !
La mono : Je pense que notre cher Emmanuel va devoir changer de chambre.
Moi : Je ne comprends pas pourquoi il faut encore et encore me détruire. Je ne t’ai jamais rien fait Emmanuel, pourquoi m’as-tu fait ça ? Pourquoi ? ’
Rom : Je le dis ici, si tu dis quoi que ce soit sur Phil aux autres élèves de l’école tu auras à faire à moi et je te garantit que tu vas passer un mauvais quart d’heure.
La mono : Emmanuel, tu prends tes affaires et tu viens avec moi. »
Marie et Isabelle m’avaient fait un gros câlin. Puis elles avaient rejoints leur chambre. J’étais là, dans la chambre avec Romain et Justin. J’étais mal à l’aise. Personne n’était censé être au courant de mon orientation sexuelle. Je ne m’étais jamais fait remarquer, je n’avais jamais eu d’attitude équivoque. Je redoutais le fait que tous les élèves soient maintenant au courant que j’étais gay. Je m’étais effondré en larme, le froc plein de pisse !
C’est Justin qui était venu me consoler. Il m’avait pris dans ses bras et contre toute attente il m’a susurré à l’oreille qu’il était comme moi. J’en avais alors déduit qu’il était lui aussi homo. Romain fulminait, il n’en revenait pas que son copain Emmanuel se soit conduit comme ça. Il s’était rapproché aussi de moi et il m’a dit qu’il s’excusait de tout ce qui s’était passé. Je lui avais dit qu’il n’avait rien à se reprocher, c’est seulement Emmanuel qui avait déconné.
Moi : « Tu sais Romain, le coup du bol d’eau pour me faire pisser, finalement je m’en branle, mais c’est ce qu’il a dit. Tu connais Alex, il est avec moi à la troupe et c’est un gars super sympa. Puis l’autre, Gabriel, qui va raconter ça à Emmanuel et puis maintenant toute l’école va savoir que je suis gay ! Merde, merde, merde !
Jus : Je suis désolé Phil, j’aurai pu te défendre, mais j’avais trop peur.
Moi : Mais je ne t’en veux pas Justin, la blague du bol d’eau, je m‘en fout ! Mais ce sont les propos d’Emmanuel qui me mettre mal à l’aise.
Jus : Tu sais Phil, ça fait déjà quelques semaines que je sentais que tu étais homo !
Moi : Pourtant je ne m’affiche pas, je me tiens et je fais gaffe !
Jus : Mais tu sais Phil, ceux qui sont comme nous le sentent tout de suite !
Moi : Je ne le savais pas.
Rom : Tu sais Phil, tu vis ta vie comme tu veux, tu es mon copain et nous le resterons, il n’y a pas de problème pour moi. Dis, si je ne suis pas indiscret, tu es avec un gars ou tu es toujours seul ? Tu n’es pas obligé de répondre.
Moi : Je ne vais pas te mentir où te le cacher, je suppose d’ailleurs que ce con d’Emmanuel le sait aussi, oui je suis avec un gars.
Rom : Félicitations, et je te remercie de me l’avoir dit. Je te promets de faire attention à ce que personne ne vienne t’emmerder !
Moi : Merci Romain, merci à toi. Tu sais ce n’est pas facile de s’assumer en tant qu’homo, j’ai déjà tellement souffert, je ne supporte plus d’être humilié par des homophobes.»
Jus : Dis Phil, je ne veux pas te forcer, mais il est comment ton ami ?
Moi : Écoutez les mecs, il est super, il est blond aux yeux bleus. Je l’aime et il m’aime et en plus il est aux scouts avec moi et dans la même patrouille !
Jus : Ouah. C’est géant.
Moi : Tu sais aux scouts j’ai été accepté par tous les scouts, du moins je le croyais jusqu’à ce soir. Emmanuel m’a dit que c’était Gabriel, je ne le sentais pas, mais bon, je n’avais pas le choix.
Rom : Tu sais Phil, je connais Alex et je sais pour son père, je sais aussi qu’il ne supporte pas les homophobes. Je me suis douté, moi aussi, que tu étais gay. Je te l’ai déjà dit ce soir, pour moi tu restes mon copain de classe. Puis j’ai vu que même les filles t’apprécient.
Moi : Tu sais Romain, Marie je la connais depuis les maternelles, alors tu vois nous sommes de véritables amis. Elle sera toujours là pour me défendre, comme ce soir et moi aussi je suis là pour la protéger. Je ne peux rien dire, mais je suis là pour la défendre !
J’étais allé prendre une douche et je m’étais changé. J’étais revenu dans la chambre. Romain et Justin n’étaient pas encore au lit, ils discutaient ensemble.
On entendait frapper à la porte, c’était la monitrice. Elle était là avec un jeune de notre classe. C’était Thibaut ! Il avait pris avec lui sa valise et ses affaires. Thibaut était un gars qui était assez affable, toujours souriant et qui ne se mêlait pas des affaires des autres. C’était un chouette copain, quoi qu’un peu effacé devant les meneurs.
Rom : Salut Thibaut, tu viens loger avec nous ?
Thib : Oui, je vais remplacer Emmanuel. Je ne sais pas ce qui s’est passé et je ne veux pas le savoir.
La nomo : Bon, vous vous connaissez, alors je vous souhaite une très bonne nuit. Philippe, si tu veux nous pouvons parler de ce qui s’est passé demain. C’est toi qui choisit, tu n’es pas obligé, mais moi je souhaite avoir une conversation avec toi.
Moi : Merci, je verrai après la nuit. J’espère que je pourrai dormir.
Thib : Salut Phil, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je suis de cœur avec toi mon pote.
Moi : Merci Thibaut, je vais te le dire, Emmanuel m’a traité de « pédé » ! Je te le confirme, je suis homo !
Thib : Oh mais quel con. Je te l’ai dit, je suis avec toi. Merci de me l’avoir dit. Tu sais que tu sois gay, hétéro ou quoi que ce soit, ça te regarde et je le respecte. Je suppose que c’est pour cette raison qu’on m’a demandé de venir dans votre chambre.
Moi : C’est qui, qui te l’as demandé ?
Thib :« C’est monsieur Martin qui m’a demandé de venir dans votre chambre. Il m’a dit qu’Emmanuel devait changer et que je le remplaçais chez vous.
Moi : Merci Thibaut. Je ne sais pas pour vous les gars, mais je vais tenter de dormir. Bonne nuit.
Tous : Bonne nuit Phil. »
Romain avait éteint la lumière de la chambre et plus aucun d’entre nous ne parlait. Je ne sais pas après combien de temps, mais j’avais finalement pu m’endormir.
J’avais rêvé durant la nuit, j’avais rêvé de Benoît. Je ne sais pas pourquoi mais je voyais que Benoît me défendait face tous les élèves de l’école et qu’il saignait à la suite des nombreux coups qu’il avait reçu. Je m’étais réveillé en sursaut et en transpiration.
Romain m’avait alors dit que j’avais eu le sommeil assez mouvementé. Il m’avait dit que j’avais appelé à deux ou trois reprises un certain « Benoît ». J’avais alors dit qu’il s’agissait de mon petit ami.
Après le petit-déjeuner, j’avais été trouvé la monitrice, son prénom c’était Agnès, et je lui avais expliqué ce qui s’était passé depuis les vacances d’été jusqu’à l’épisode de la veille. Elle m’avait écouté sans m’interrompre. J’avais des larmes qui coulaient sur mes joues. J’étais content d’avoir pu parler à Agnès, ça m’a un peu apaisé. J’avais ensuite rejoint les autres qui avaient cours de math avec monsieur Martin.
Après le repas de midi, monsieur Martin m’avait dit que s’il y avait encore le moindre problème durant le séjour, ou même par la suite à l’école que je devais lui en parler. Savait-il que j’étais gay, je n’en savais rien, mais j’avais entièrement confiance en lui !
Le séjour au ski s’était terminé sans problème. Le retour en train couchette m’avait paru plus long qu’à l’aller. Bref j’étais content de rentrer et de pouvoir embrasser Benoît qui m’avait tant manqué !
Bref c’était une très belle journée. Puis cerise sur le gâteau, nous avions après-midi libre. J’en avais profité pour prendre un passe pour les remontées mécaniques. D’autres élèves dont Marie et Isabelle avaient fait de même. J’avais donc passé l’après-midi à faire du ski, j’enchainais les descentes, ivre de bonheur et de liberté !
Fourbu après cette journée pleine de belles choses et surtout de grandes descentes avec Marie et Isabelle, nous avions été nous couchés assez tôt le repas du soir et la veillée organisée par les monitrices terminés.
J’avais vite pris ma douche et je m’étais mis en pyjama. Je m’étais alors couché sur mon lit, pensant discuter quelques minutes avec les autres. Peu de temps après, j’étais tombé dans les bras de Morphée. Je faisais un très beau rêve à ce que je me souvienne. Puis j’avais entendu rire aux éclats près ce moi. Je m’étais réveillé en sursaut. Je m’étais alors rendu compte que je m’étais pissé dessus. Puis en y regardant de plus près, il y avait un bol plein d’eau à proximité de ma main gauche. J’avais compris que cela avait été fait exprès, volontairement. Puis c’est Emmanuel qui disait à qui voulait l’entendre :
Emm : « Oh Phil, le pédé de service s’est pissé dessus !
Moi : Tu vas voir espèce de taré, je vais t’apprendre !
C’est alors que Romain entrait dans la chambre. Emmanuel, ce con, et Justin qui était dans un coin, riaient.
Emm : Oui, t’es qu’un sale pédé.
Romain s’est alors énervé, il avait gueulé sur Emmanuel, en disant :
Rom : Mais t’es un malade, tu fous la honte à Phil et en plus tu te marres, mais tu n’es qu’un bouffon. Tu oses emmerder un gars super sympa, le jour de son anniversaire, mais tu n’es qu’un connard !
Emm : Oui, mais c’est quand même un pédé !
Rom : Comment tu le sais, il t’a sucé, il t’a fait des propositions ?
Emm : Non, c’est mon ami Gabriel qui est aux scouts avec lui qui me l’a dit.
Rom : Tu n’es qu’un gros connard ! Si tu savais pauvre con !
Marie qui avait entendu crier dans le couloir était venue voir ce qui se passait. Elle avait alors vu mon état, le bol plein d’eau et la tête hilare d’Emmanuel. Marie avait compris de quoi il retournait. Elle avait foutu une gifle dans figure d’Emmanuel en lui disant :
Mar : Tu n’es qu’une pauvre tache, une grosse merde !
Rom : Oh oui Marie a raison, tu n’es qu’une raclure ! Je savais que Phil était homo, je n’en ai jamais fait état et de plus je l’apprécie. Et mes infos viennent aussi des scouts, mais moi je sais tenir un secret. Je peux te dire que tu vas morfler, on ne va pas te laisser tranquille. Tu es foutu mon gars !
Une monitrice qui arrivait dans le couloir avait entendu les éclats de voix. Elle était entrée dans la chambre. Elle avait assisté aux échanges verbaux entre Romain, Emmanuel et Marie.
Mar : Moi aussi je savais que Phil était gay, et puis alors, ça te dérange. Lui au moins sait se tenir.
J’étais prostré, sur mon lit et des larmes coulaient sur mes joues. Ce devait être un jour de bonheur, le jour de mes dix-sept ans, mais ce con avait tout fait foirer ! Marie était venue près de moi et m’avait serré dans ses bras. Je voyais qu’elle était en rage. Puis c’est Isabelle qui était arrivée après avoir entendu des rumeurs. Elle entendait les paroles prononcées de part et d’autre. Et d’un coup elle avait flanqué sa main droite à la figure d’Emmanuel. C’était la seconde qu’il avait reçu de la part des filles.
Isa : La prochaine fois, ce n’est pas une gifle que tu vas avoir, mais c’est mon poing dans la gueule ! Mais tu es inconscient ou quoi ; qu’est-ce qu’il t’a fait Phil. C’est juste parque qu’il est différent ! Mais tu n’es qu’une pauvre tache !
La mono : Bon c’est fini, on se calme ! Que s’est-il passé ?
Rom : Voilà, Phil a 17 ans aujourd’hui. Il a skié toute l’après-midi et il est crevé. Il s’est endormi sur son lit. Emmanuel n’a rien trouvé de mieux que de lui placer un bol d’eau près de sa main en vue de la plonger dedans. Phil à la suite cette connerie s’est pissé dessus en dormant. Une fois réveillé, Emmanuel a traité Phil de « pédé ». Il insistait et le répétait, il disait que Phil était « pédé ». C’est pour cette raison qu’il y a tout ce chambard.
La mono : Pourquoi tu dis ça Emmanuel, pourquoi tu traites Phil de « pédé » ?
Emm : Parce que c’est vrai, c’est un copain qui est aux scouts avec lui qui me l’a dit !
La mono : ‘Et tu trouves ça juste de le dire à tout le monde. Sais-tu si c’est vrai. Et même si c’était vrai, est-ce que cela te regarde ?
Emm : Effectivement je ne sais pas si c’est vrai. Mais Romain semble en savoir plus !
La mono : Romain, peux-tu nous dire ce que tu sais ?
Rom : Oui, je vais le dire, mais tous les autres dehors !
La mono : Oui, OK, allez, dehors ceux qui ne sont pas de cette chambrée !
Moi : Je veux que Marie et Isabelle restent, s’il vous plait !
La mono : Bon, les filles vous restez !
Une fois le calme revenu, il ne restait que Romain, Emmanuel, Justin, Marie, Isabelle et moi dans la chambre. La monitrice s’était assise sur un lit et elle demandait alors à Romain d’expliquer de quoi il retournait exactement.
Rom : Voilà, j’ai un copain qui est chez les scouts. En discutant avec ce copain j’ai appris que Phil était dans sa patrouille. Comme Phil est dans ma classe on parlait de lui. J’avais dit à mon copain qu’il me semblait que Phil était gay, sans plus. Ce copain n’a jamais dit oui ni non. J’en ai déduit que Phil était effectivement homo. Pour moi, cela n’avait aucune importance.
Moi : Romain, merci pour ce que tu viens de dire. Tu copain c’est qui, ce n’est pas Alex par hasard ?
Rom : Oui Phil, c’est Alex. Je sais ce qu’il vit. Il ne m’a rien dit sur toi, c’est moi qui ai deviné et je ne t’en ai jamais parlé, car je te respecte et que c’est ton affaire.
Moi : Merci Romain. Oui je suis…. je suis homo !
Rom : Pour moi tu restes et tu resteras un copain de classe, et je t’apprécie !»
Mar : Tu vois Emmanuel, Phil est mon ami depuis très longtemps. Qu’il soit homo ou pas, pour moi ça ne change rien. Mais quand tu t’en prends à lui, c’est à moi aussi que tu t’en prends. Je ne suis pas prête d’oublier ce que je viens de voir et d’entendre !
Isa : Tu sais, pour moi c’est la même chose, tu n’es plus rien pour moi !
La mono : Je pense que notre cher Emmanuel va devoir changer de chambre.
Moi : Je ne comprends pas pourquoi il faut encore et encore me détruire. Je ne t’ai jamais rien fait Emmanuel, pourquoi m’as-tu fait ça ? Pourquoi ? ’
Rom : Je le dis ici, si tu dis quoi que ce soit sur Phil aux autres élèves de l’école tu auras à faire à moi et je te garantit que tu vas passer un mauvais quart d’heure.
La mono : Emmanuel, tu prends tes affaires et tu viens avec moi. »
Marie et Isabelle m’avaient fait un gros câlin. Puis elles avaient rejoints leur chambre. J’étais là, dans la chambre avec Romain et Justin. J’étais mal à l’aise. Personne n’était censé être au courant de mon orientation sexuelle. Je ne m’étais jamais fait remarquer, je n’avais jamais eu d’attitude équivoque. Je redoutais le fait que tous les élèves soient maintenant au courant que j’étais gay. Je m’étais effondré en larme, le froc plein de pisse !
C’est Justin qui était venu me consoler. Il m’avait pris dans ses bras et contre toute attente il m’a susurré à l’oreille qu’il était comme moi. J’en avais alors déduit qu’il était lui aussi homo. Romain fulminait, il n’en revenait pas que son copain Emmanuel se soit conduit comme ça. Il s’était rapproché aussi de moi et il m’a dit qu’il s’excusait de tout ce qui s’était passé. Je lui avais dit qu’il n’avait rien à se reprocher, c’est seulement Emmanuel qui avait déconné.
Moi : « Tu sais Romain, le coup du bol d’eau pour me faire pisser, finalement je m’en branle, mais c’est ce qu’il a dit. Tu connais Alex, il est avec moi à la troupe et c’est un gars super sympa. Puis l’autre, Gabriel, qui va raconter ça à Emmanuel et puis maintenant toute l’école va savoir que je suis gay ! Merde, merde, merde !
Jus : Je suis désolé Phil, j’aurai pu te défendre, mais j’avais trop peur.
Moi : Mais je ne t’en veux pas Justin, la blague du bol d’eau, je m‘en fout ! Mais ce sont les propos d’Emmanuel qui me mettre mal à l’aise.
Jus : Tu sais Phil, ça fait déjà quelques semaines que je sentais que tu étais homo !
Moi : Pourtant je ne m’affiche pas, je me tiens et je fais gaffe !
Jus : Mais tu sais Phil, ceux qui sont comme nous le sentent tout de suite !
Moi : Je ne le savais pas.
Rom : Tu sais Phil, tu vis ta vie comme tu veux, tu es mon copain et nous le resterons, il n’y a pas de problème pour moi. Dis, si je ne suis pas indiscret, tu es avec un gars ou tu es toujours seul ? Tu n’es pas obligé de répondre.
Moi : Je ne vais pas te mentir où te le cacher, je suppose d’ailleurs que ce con d’Emmanuel le sait aussi, oui je suis avec un gars.
Rom : Félicitations, et je te remercie de me l’avoir dit. Je te promets de faire attention à ce que personne ne vienne t’emmerder !
Moi : Merci Romain, merci à toi. Tu sais ce n’est pas facile de s’assumer en tant qu’homo, j’ai déjà tellement souffert, je ne supporte plus d’être humilié par des homophobes.»
Jus : Dis Phil, je ne veux pas te forcer, mais il est comment ton ami ?
Moi : Écoutez les mecs, il est super, il est blond aux yeux bleus. Je l’aime et il m’aime et en plus il est aux scouts avec moi et dans la même patrouille !
Jus : Ouah. C’est géant.
Moi : Tu sais aux scouts j’ai été accepté par tous les scouts, du moins je le croyais jusqu’à ce soir. Emmanuel m’a dit que c’était Gabriel, je ne le sentais pas, mais bon, je n’avais pas le choix.
Rom : Tu sais Phil, je connais Alex et je sais pour son père, je sais aussi qu’il ne supporte pas les homophobes. Je me suis douté, moi aussi, que tu étais gay. Je te l’ai déjà dit ce soir, pour moi tu restes mon copain de classe. Puis j’ai vu que même les filles t’apprécient.
Moi : Tu sais Romain, Marie je la connais depuis les maternelles, alors tu vois nous sommes de véritables amis. Elle sera toujours là pour me défendre, comme ce soir et moi aussi je suis là pour la protéger. Je ne peux rien dire, mais je suis là pour la défendre !
J’étais allé prendre une douche et je m’étais changé. J’étais revenu dans la chambre. Romain et Justin n’étaient pas encore au lit, ils discutaient ensemble.
On entendait frapper à la porte, c’était la monitrice. Elle était là avec un jeune de notre classe. C’était Thibaut ! Il avait pris avec lui sa valise et ses affaires. Thibaut était un gars qui était assez affable, toujours souriant et qui ne se mêlait pas des affaires des autres. C’était un chouette copain, quoi qu’un peu effacé devant les meneurs.
Rom : Salut Thibaut, tu viens loger avec nous ?
Thib : Oui, je vais remplacer Emmanuel. Je ne sais pas ce qui s’est passé et je ne veux pas le savoir.
La nomo : Bon, vous vous connaissez, alors je vous souhaite une très bonne nuit. Philippe, si tu veux nous pouvons parler de ce qui s’est passé demain. C’est toi qui choisit, tu n’es pas obligé, mais moi je souhaite avoir une conversation avec toi.
Moi : Merci, je verrai après la nuit. J’espère que je pourrai dormir.
Thib : Salut Phil, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je suis de cœur avec toi mon pote.
Moi : Merci Thibaut, je vais te le dire, Emmanuel m’a traité de « pédé » ! Je te le confirme, je suis homo !
Thib : Oh mais quel con. Je te l’ai dit, je suis avec toi. Merci de me l’avoir dit. Tu sais que tu sois gay, hétéro ou quoi que ce soit, ça te regarde et je le respecte. Je suppose que c’est pour cette raison qu’on m’a demandé de venir dans votre chambre.
Moi : C’est qui, qui te l’as demandé ?
Thib :« C’est monsieur Martin qui m’a demandé de venir dans votre chambre. Il m’a dit qu’Emmanuel devait changer et que je le remplaçais chez vous.
Moi : Merci Thibaut. Je ne sais pas pour vous les gars, mais je vais tenter de dormir. Bonne nuit.
Tous : Bonne nuit Phil. »
Romain avait éteint la lumière de la chambre et plus aucun d’entre nous ne parlait. Je ne sais pas après combien de temps, mais j’avais finalement pu m’endormir.
J’avais rêvé durant la nuit, j’avais rêvé de Benoît. Je ne sais pas pourquoi mais je voyais que Benoît me défendait face tous les élèves de l’école et qu’il saignait à la suite des nombreux coups qu’il avait reçu. Je m’étais réveillé en sursaut et en transpiration.
Romain m’avait alors dit que j’avais eu le sommeil assez mouvementé. Il m’avait dit que j’avais appelé à deux ou trois reprises un certain « Benoît ». J’avais alors dit qu’il s’agissait de mon petit ami.
Après le petit-déjeuner, j’avais été trouvé la monitrice, son prénom c’était Agnès, et je lui avais expliqué ce qui s’était passé depuis les vacances d’été jusqu’à l’épisode de la veille. Elle m’avait écouté sans m’interrompre. J’avais des larmes qui coulaient sur mes joues. J’étais content d’avoir pu parler à Agnès, ça m’a un peu apaisé. J’avais ensuite rejoint les autres qui avaient cours de math avec monsieur Martin.
Après le repas de midi, monsieur Martin m’avait dit que s’il y avait encore le moindre problème durant le séjour, ou même par la suite à l’école que je devais lui en parler. Savait-il que j’étais gay, je n’en savais rien, mais j’avais entièrement confiance en lui !
Le séjour au ski s’était terminé sans problème. Le retour en train couchette m’avait paru plus long qu’à l’aller. Bref j’étais content de rentrer et de pouvoir embrasser Benoît qui m’avait tant manqué !