01-08-2020, 06:58 PM
Chapitre 43 : Quatrième jour (Le choix)
La Grand-Place du château est noire de monde car tous ont au moins une personne dans leur famille qui participe au « choix », sans compter le fait qu’il débute les quinze jours de trêve et le démarrage des festivités, celles-ci tant attendues après une longue « double lune » de labeur acharné.
Les étendards de sire Childebert flottent fièrement au vent alors que celui-ci arrive avec son épouse et monte sur l’estrade réservée à cette fin, applaudi comme il se doit par le peuple heureux de voir de visu son seigneur et montrant ainsi combien ils l’estiment tous de sa façon de gérer le domaine et de les faire prospérer, celui-ci n’ayant jamais compté autant de naissances depuis la dernière grande guerre menée sous le contrôle de l’église contre les hauts mages.
Les étals ambulants offrent un luxe de sucreries et de douceurs diverses qui font hurler de joie les enfants, excités comme tout un chacun par l’ambiance joyeuse qu’annonce cette matinée ensoleillée.
Le héraut obtient le silence par un son de trompe déchirant, amenant l’attention de tous vers l’estrade où sire Childebert va prendre la parole pour annoncer l’ouverture du « choix »
Dame Christiane émue lui prend le bras au moment où il se lève, lui donnant ainsi une dernière marque d’encouragement pour lui qui aime rester discret et qu’une telle foule impressionne toujours et ce depuis son plus jeune âge quand il assistait à l’ouverture des fêtes avec ses parents.
Elle sait que comme chaque année depuis qu’il a pris la succession de son père, cette prise de parole sera des plus concises mais dite avec verve et qu’il s’ensuivra un immense cri de liesse qui le fera se retourner pour ne pas montrer ses yeux brillants d’une émotion à fleur de peau.
Devant l’estrade au pied des marches, chaque guilde a installé une table et deux chaises, une pour le maître de guilde et l’autre pour son scribe qui notera les noms des futurs apprentis que son maître aura retenus ou choisis.
Ils ont reçu le matin même une liste de ceux qui ont fait comme premier vœu d’entrer dans leur corporation, cette liste est déjà cerclée des noms retenus et de ceux que le maître a refusés pour des raisons propres à son droit du choix, indiquant à la suite une autre série de noms de ceux qu’il aimerait avoir pour apprentis et qui ne l’ont pas mis en premier choix, pour le cas où celui-ci ne leur serait pas accordé.
Sire Childebert, cette « double lune », n’est pas satisfait des comptes. En effet les divers besoins d’apprentis cumulés n’offrent pas de places pour tous les jeunes en âge du choix et il devra arbitrer pour la première fois, renvoyant dès l’annonce faite ceux qui n’ont pas été retenus vers les domaines voisins qui, eux heureusement, manquent de bras.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de trouver la solution pour les faire accepter tous et garder ainsi les enfants de ses gens dans son domaine, éminemment conscient des drames familiaux qui en découleront.
Cette « double lune » il devra se résoudre à se séparer de plus ou moins quinze jeunes qui devront affronter une vie qu’ils n’avaient certainement pas envisagée, ne s’en prenant pour certains qu’à eux-mêmes d’avoir été laissés pour compte pour des raisons qu’ils ne peuvent ignorer mais qui pour sire Childebert sont disproportionnées par rapport au fait de devoir quitter leur foyer de naissance, n’étant ni des voleurs, ni des fauteurs de troubles notoires, mais étant tout simplement nés à la mauvaise « double lune ».
Il en est donc là dans ses pensées quand il sent la main de dame Christiane lui prendre le bras en signe d’encouragement, jetant un bref coup d’œil désolé vers elle qui toujours l’a soutenu depuis bien avant leurs épousailles, quand jeune damoiseau déjà ils n’étaient encore qu’amis.
Son regard parcourt ensuite tous ces jeunes pour qui l’avenir va se sceller dans les prochaines heures, leurs visages marquent bien tout le stress qu’ils ressentent de ce que va être leur vie une fois que leur nom sera inscrit sur la liste d’un maître d’apprentissage et pour certains plus que d’autres, le doute doit être très difficile à vivre dans l’instant présent.
La colère qu’il ressent l’aide un peu à garder une prestance suffisante pour ne pas les inquiéter plus que nécessaire, un pâle sourire arrive même à se former sur son visage, très vite effacé par le sérieux de circonstance qu’il doit garder vaille que vaille et ce même si aujourd’hui son cœur n’est pas là.
- Comme chaque « double lune » et cela depuis d’innombrables générations, nous accueillons les futurs apprentis qui devront pendant les quatre prochaines « doubles lunes » donner leur temps gratuitement à notre communauté !! En compensation ils se verront à la fin de leur formation et après l’examen de fin d’apprentissage, recevoir le statut de citoyens du domaine et pourront ensuite mettre en application ce qu’ils auront si chèrement appris, prendre mari ou épouse et perpétuer le nom de leur père en nous donnant des enfants qui à leur tour connaîtront les affres de cette journée !! Ainsi va la vie des domaines depuis qu’ils existent !! Cette « double lune » a été prolixe d’apprentis, j’ai le regret d’annoncer qu’il n’y aura certainement pas suffisamment de demandes pour que tous puissent rester au domaine !!
Un grondement de déception vient alors de la foule, grondement que Childebert calme aussitôt d’un mouvement ample de son bras.
- Par chance les domaines amis sont eux en manque de candidats, ceux qui ne seront pas retenus sur les listes de choix devront donc nous quitter séant afin d’aller se présenter aux seigneurs voisins qui les attendront avec deux propositions d’apprentissage pour chacun !! C’est toujours difficile de quitter définitivement son foyer, comme il est toujours difficile pour un seigneur d’accueillir ceux qui leur sont envoyés !! La raison en est pourtant simple et autant ceux qui partent doivent en connaître les causes dans leur for intérieur, autant ceux qui vont les recevoir se demandent la raison du refus de nos maîtres de guildes à ne pas avoir pris en compte leurs candidatures !! Rien de méchant en soi car sinon cela aurait conduit purement et simplement à l’expulsion, mais suffisant pour qu’ils se retrouvent dans cette situation !! J’ignore au moment où je vous parle quels seront ceux parmi nos enfants qui devront nous quitter, ce que je peux simplement dire c’est que je leur souhaite longue vie et prospérité dans leur nouveau domaine !! Maintenant, que le choix commence !! À vous damoiselles et damoiseaux de savoir convaincre nos maîtres de guilde de votre courage à la tâche et de votre motivation à obtenir les résultats nécessaires à l’obtention de l’examen final !!
Un autre signe de bras avant de reprendre place sur son siège, déclenche une nouvelle fois la trompe qui annonce le début du « choix ».
Chapitre 44 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Chaque prétendant va alors dans un premier temps se placer dans la file correspondant à son premier choix, attendant patiemment en file indienne que ce soit leur tour d’avoir la brève conversation avec le maître de guilde.
Celle-ci pouvant le convaincre si par malheur son nom n’avait pas déjà été retenu, c’est ainsi que les premières heures passent et que les jeunes gens reviennent soit à leur place avec le sourire aux lèvres d’avoir été accepté, soit se dirigent-ils vers une estrade spécialement mise en place à cet effet et d'où ils seront appelés par un autre maître pour terminer de remplir son quota d’apprentis.
C’est ainsi qu’Ada se voit revenir à sa place avec un grand sourire de satisfaction, étant en tête de liste de la maîtresse tisserande qui connaissait déjà son travail et qui elle aussi se retrouve visiblement heureuse de sa décision.
Petit à petit les files se vident, certaines plus vite que d’autres du simple fait d’avoir moins de candidats ou de places à pourvoir et par contre à l’opposé, l’estrade de ceux refusés à leur premier choix commence, elle, à bien se remplir.
Arrive le tour de Tancrède à se présenter devant le maître forgeron, celui-ci lui pose derechef la question de ce qui l’amène devant lui.
- Tu es le fils de Foulque ?
- Oui maître !!
- Me voilà bien surpris de te voir te présenter devant moi, je voyais plutôt ta place avec la guilde des paysans ?? J’avoue ne pas t’avoir retenu sur ma liste pour cette même raison et j’aimerais connaître la pensée qui a donné lieu à cette décision de ta part ??
- J’ai envie de créer de belles choses, voir prendre forme les objets sous mes mains !! Je suis robuste et pas fainéant à la tâche !! Je saurais vous prouver que vous avez fait un bon choix en me prenant comme apprenti, mon père m’a toujours dit qu’il fallait aller de l’avant et d’être le seul maître de son destin, de ne pas se laisser ranger dans une case si celle-ci ne nous apporte pas la sérénité de l’esprit !! De plus, là où je vis il n’y a pas de forgerons à moins d’une journée de marche et pourtant la demande est suffisante pour en vivre correctement !!
Tancrède retient sa respiration sous le regard scrutateur du maître forgeron, il connaît très bien la réputation de courage au travail de son père, tout comme il sait avec quelle fierté il parle de ses fils à qui veut l’entendre.
Il voit l’homme le fixer dans les yeux, son regard reste franc ne cherchant aucunement à se détourner du sien en montrant la détermination qu’il a de se faire accepter et ce n’est que quand le maître forgeron se replonge dans sa liste et que d’un mouvement sûr il rature énergiquement le dernier inscrit, que Tancrède peut enfin reprendre de l’air dans ses poumons en le voyant souligner avec insistance son nom raturé peu de temps avant le début du « choix ».
- Très bien mon gars !! Je suis agréablement surpris de ton choix à rejoindre notre corporation et si j’avais rayé ton nom c’est tout simplement parce que comme je te l’ai déjà dit, j’étais convaincu que ton avenir était avec la guilde des paysans !! D’ailleurs j’en ai la certitude rien qu’à voir la tête de mon confrère qui vient juste de comprendre qu’il t’avait perdu ! Ha ! Ha !
- Merci maître !! Je vous promets que vous n’aurez jamais à regretter cette décision !!
- J’en suis convaincu mon gars !! Allez !! Laisse la place au suivant, je voudrais en terminer rapidement de ceux qui ont choisi cette voie pour ensuite me repérer dans ceux qui restent pour compléter nos besoins d’apprentis pour cette « double lune » !!
Tancrède le sourire aux lèvres rejoint Ada qui lui saute au cou de joie, reprenant ensuite leur places pour voir où en est Loup et ils le repèrent vite à sa chevelure blonde, toujours en attente dans sa file qui semble être particulièrement nombreuse de jeunes ayant fait le même choix et qui leur amène une moue désabusée sur les chances du blondinet à s’y voir accepté.
De leurs côtés Gaétan et Conrad sont en bout de file de la guilde des gens d’armes, s’approchant petit à petit du bureau où maître Willibert officie au recrutement de ceux qui auront ensuite après une formation sans faille à défendre au péril de leur vie le domaine de ses ennemis.
Bien entendu sire Willibert comme les autres maîtres de guilde, a sous les yeux la liste des prétendants et comme ses confrères, il a lui aussi rejeté quelques-uns d’entre eux ne lui semblant pas avoir les qualités morales ou physiques nécessaires.
C’est donc avec une certaine surprise qu’il a pu constater que Conrad mais surtout Gaétan s’étaient inscrits sur sa liste, mais la règle du « choix » étant ce qu'elle est, il est bien obligé d’en tenir compte et au fond de lui sire Willibert s’en réjouit, même en étant parfaitement conscient des complications qui vont découler de la décision qu’il prendra.
Sire Willibert dans son for intérieur n’est pas mécontent que Gaétan ait fait ce « choix », il serait le premier futur seigneur, de ce domaine tout du moins, à avoir suivi la formation des armes au détriment de l’étude plus poussée des chiffres et des écritures.
Bien entendu du fait de sa position sociale, et comme toute personne issue de la noblesse des châteaux, le jeune prince sait parfaitement lire, écrire et compter, y passer quatre « doubles lunes » supplémentaires seraient sans doute des plus profitables à son instruction déjà d’un très bon niveau mais est-ce bien là le rôle du seigneur à faire doublon avec son régisseur, celui-ci étant spécialement en charge de ces tâches de gestions du domaine.
Alors qu’une formation des armes lui serait beaucoup plus profitable pour gérer ensuite la résolution des conflits qui, et de cela sire Willibert n’en doute pas un seul instant, seront de plus en plus meurtriers du simple fait qu’il n’y aura bientôt plus de magiciens suffisamment puissants pour les éviter.
C’est donc avec cette pensée que sa décision a été prise d’accepter le jeune prince et son ami dans ses rangs, sachant très bien également que ce serait pour Conrad une merveilleuse opportunité pour lui d’échapper à sa condition de serviteur bien avant que son ami d’enfance n’ait le pouvoir de le faire.
La Grand-Place du château est noire de monde car tous ont au moins une personne dans leur famille qui participe au « choix », sans compter le fait qu’il débute les quinze jours de trêve et le démarrage des festivités, celles-ci tant attendues après une longue « double lune » de labeur acharné.
Les étendards de sire Childebert flottent fièrement au vent alors que celui-ci arrive avec son épouse et monte sur l’estrade réservée à cette fin, applaudi comme il se doit par le peuple heureux de voir de visu son seigneur et montrant ainsi combien ils l’estiment tous de sa façon de gérer le domaine et de les faire prospérer, celui-ci n’ayant jamais compté autant de naissances depuis la dernière grande guerre menée sous le contrôle de l’église contre les hauts mages.
Les étals ambulants offrent un luxe de sucreries et de douceurs diverses qui font hurler de joie les enfants, excités comme tout un chacun par l’ambiance joyeuse qu’annonce cette matinée ensoleillée.
Le héraut obtient le silence par un son de trompe déchirant, amenant l’attention de tous vers l’estrade où sire Childebert va prendre la parole pour annoncer l’ouverture du « choix »
Dame Christiane émue lui prend le bras au moment où il se lève, lui donnant ainsi une dernière marque d’encouragement pour lui qui aime rester discret et qu’une telle foule impressionne toujours et ce depuis son plus jeune âge quand il assistait à l’ouverture des fêtes avec ses parents.
Elle sait que comme chaque année depuis qu’il a pris la succession de son père, cette prise de parole sera des plus concises mais dite avec verve et qu’il s’ensuivra un immense cri de liesse qui le fera se retourner pour ne pas montrer ses yeux brillants d’une émotion à fleur de peau.
Devant l’estrade au pied des marches, chaque guilde a installé une table et deux chaises, une pour le maître de guilde et l’autre pour son scribe qui notera les noms des futurs apprentis que son maître aura retenus ou choisis.
Ils ont reçu le matin même une liste de ceux qui ont fait comme premier vœu d’entrer dans leur corporation, cette liste est déjà cerclée des noms retenus et de ceux que le maître a refusés pour des raisons propres à son droit du choix, indiquant à la suite une autre série de noms de ceux qu’il aimerait avoir pour apprentis et qui ne l’ont pas mis en premier choix, pour le cas où celui-ci ne leur serait pas accordé.
Sire Childebert, cette « double lune », n’est pas satisfait des comptes. En effet les divers besoins d’apprentis cumulés n’offrent pas de places pour tous les jeunes en âge du choix et il devra arbitrer pour la première fois, renvoyant dès l’annonce faite ceux qui n’ont pas été retenus vers les domaines voisins qui, eux heureusement, manquent de bras.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de trouver la solution pour les faire accepter tous et garder ainsi les enfants de ses gens dans son domaine, éminemment conscient des drames familiaux qui en découleront.
Cette « double lune » il devra se résoudre à se séparer de plus ou moins quinze jeunes qui devront affronter une vie qu’ils n’avaient certainement pas envisagée, ne s’en prenant pour certains qu’à eux-mêmes d’avoir été laissés pour compte pour des raisons qu’ils ne peuvent ignorer mais qui pour sire Childebert sont disproportionnées par rapport au fait de devoir quitter leur foyer de naissance, n’étant ni des voleurs, ni des fauteurs de troubles notoires, mais étant tout simplement nés à la mauvaise « double lune ».
Il en est donc là dans ses pensées quand il sent la main de dame Christiane lui prendre le bras en signe d’encouragement, jetant un bref coup d’œil désolé vers elle qui toujours l’a soutenu depuis bien avant leurs épousailles, quand jeune damoiseau déjà ils n’étaient encore qu’amis.
Son regard parcourt ensuite tous ces jeunes pour qui l’avenir va se sceller dans les prochaines heures, leurs visages marquent bien tout le stress qu’ils ressentent de ce que va être leur vie une fois que leur nom sera inscrit sur la liste d’un maître d’apprentissage et pour certains plus que d’autres, le doute doit être très difficile à vivre dans l’instant présent.
La colère qu’il ressent l’aide un peu à garder une prestance suffisante pour ne pas les inquiéter plus que nécessaire, un pâle sourire arrive même à se former sur son visage, très vite effacé par le sérieux de circonstance qu’il doit garder vaille que vaille et ce même si aujourd’hui son cœur n’est pas là.
- Comme chaque « double lune » et cela depuis d’innombrables générations, nous accueillons les futurs apprentis qui devront pendant les quatre prochaines « doubles lunes » donner leur temps gratuitement à notre communauté !! En compensation ils se verront à la fin de leur formation et après l’examen de fin d’apprentissage, recevoir le statut de citoyens du domaine et pourront ensuite mettre en application ce qu’ils auront si chèrement appris, prendre mari ou épouse et perpétuer le nom de leur père en nous donnant des enfants qui à leur tour connaîtront les affres de cette journée !! Ainsi va la vie des domaines depuis qu’ils existent !! Cette « double lune » a été prolixe d’apprentis, j’ai le regret d’annoncer qu’il n’y aura certainement pas suffisamment de demandes pour que tous puissent rester au domaine !!
Un grondement de déception vient alors de la foule, grondement que Childebert calme aussitôt d’un mouvement ample de son bras.
- Par chance les domaines amis sont eux en manque de candidats, ceux qui ne seront pas retenus sur les listes de choix devront donc nous quitter séant afin d’aller se présenter aux seigneurs voisins qui les attendront avec deux propositions d’apprentissage pour chacun !! C’est toujours difficile de quitter définitivement son foyer, comme il est toujours difficile pour un seigneur d’accueillir ceux qui leur sont envoyés !! La raison en est pourtant simple et autant ceux qui partent doivent en connaître les causes dans leur for intérieur, autant ceux qui vont les recevoir se demandent la raison du refus de nos maîtres de guildes à ne pas avoir pris en compte leurs candidatures !! Rien de méchant en soi car sinon cela aurait conduit purement et simplement à l’expulsion, mais suffisant pour qu’ils se retrouvent dans cette situation !! J’ignore au moment où je vous parle quels seront ceux parmi nos enfants qui devront nous quitter, ce que je peux simplement dire c’est que je leur souhaite longue vie et prospérité dans leur nouveau domaine !! Maintenant, que le choix commence !! À vous damoiselles et damoiseaux de savoir convaincre nos maîtres de guilde de votre courage à la tâche et de votre motivation à obtenir les résultats nécessaires à l’obtention de l’examen final !!
Un autre signe de bras avant de reprendre place sur son siège, déclenche une nouvelle fois la trompe qui annonce le début du « choix ».
Chapitre 44 : Quatrième jour (Le choix) (suite)
Chaque prétendant va alors dans un premier temps se placer dans la file correspondant à son premier choix, attendant patiemment en file indienne que ce soit leur tour d’avoir la brève conversation avec le maître de guilde.
Celle-ci pouvant le convaincre si par malheur son nom n’avait pas déjà été retenu, c’est ainsi que les premières heures passent et que les jeunes gens reviennent soit à leur place avec le sourire aux lèvres d’avoir été accepté, soit se dirigent-ils vers une estrade spécialement mise en place à cet effet et d'où ils seront appelés par un autre maître pour terminer de remplir son quota d’apprentis.
C’est ainsi qu’Ada se voit revenir à sa place avec un grand sourire de satisfaction, étant en tête de liste de la maîtresse tisserande qui connaissait déjà son travail et qui elle aussi se retrouve visiblement heureuse de sa décision.
Petit à petit les files se vident, certaines plus vite que d’autres du simple fait d’avoir moins de candidats ou de places à pourvoir et par contre à l’opposé, l’estrade de ceux refusés à leur premier choix commence, elle, à bien se remplir.
Arrive le tour de Tancrède à se présenter devant le maître forgeron, celui-ci lui pose derechef la question de ce qui l’amène devant lui.
- Tu es le fils de Foulque ?
- Oui maître !!
- Me voilà bien surpris de te voir te présenter devant moi, je voyais plutôt ta place avec la guilde des paysans ?? J’avoue ne pas t’avoir retenu sur ma liste pour cette même raison et j’aimerais connaître la pensée qui a donné lieu à cette décision de ta part ??
- J’ai envie de créer de belles choses, voir prendre forme les objets sous mes mains !! Je suis robuste et pas fainéant à la tâche !! Je saurais vous prouver que vous avez fait un bon choix en me prenant comme apprenti, mon père m’a toujours dit qu’il fallait aller de l’avant et d’être le seul maître de son destin, de ne pas se laisser ranger dans une case si celle-ci ne nous apporte pas la sérénité de l’esprit !! De plus, là où je vis il n’y a pas de forgerons à moins d’une journée de marche et pourtant la demande est suffisante pour en vivre correctement !!
Tancrède retient sa respiration sous le regard scrutateur du maître forgeron, il connaît très bien la réputation de courage au travail de son père, tout comme il sait avec quelle fierté il parle de ses fils à qui veut l’entendre.
Il voit l’homme le fixer dans les yeux, son regard reste franc ne cherchant aucunement à se détourner du sien en montrant la détermination qu’il a de se faire accepter et ce n’est que quand le maître forgeron se replonge dans sa liste et que d’un mouvement sûr il rature énergiquement le dernier inscrit, que Tancrède peut enfin reprendre de l’air dans ses poumons en le voyant souligner avec insistance son nom raturé peu de temps avant le début du « choix ».
- Très bien mon gars !! Je suis agréablement surpris de ton choix à rejoindre notre corporation et si j’avais rayé ton nom c’est tout simplement parce que comme je te l’ai déjà dit, j’étais convaincu que ton avenir était avec la guilde des paysans !! D’ailleurs j’en ai la certitude rien qu’à voir la tête de mon confrère qui vient juste de comprendre qu’il t’avait perdu ! Ha ! Ha !
- Merci maître !! Je vous promets que vous n’aurez jamais à regretter cette décision !!
- J’en suis convaincu mon gars !! Allez !! Laisse la place au suivant, je voudrais en terminer rapidement de ceux qui ont choisi cette voie pour ensuite me repérer dans ceux qui restent pour compléter nos besoins d’apprentis pour cette « double lune » !!
Tancrède le sourire aux lèvres rejoint Ada qui lui saute au cou de joie, reprenant ensuite leur places pour voir où en est Loup et ils le repèrent vite à sa chevelure blonde, toujours en attente dans sa file qui semble être particulièrement nombreuse de jeunes ayant fait le même choix et qui leur amène une moue désabusée sur les chances du blondinet à s’y voir accepté.
De leurs côtés Gaétan et Conrad sont en bout de file de la guilde des gens d’armes, s’approchant petit à petit du bureau où maître Willibert officie au recrutement de ceux qui auront ensuite après une formation sans faille à défendre au péril de leur vie le domaine de ses ennemis.
Bien entendu sire Willibert comme les autres maîtres de guilde, a sous les yeux la liste des prétendants et comme ses confrères, il a lui aussi rejeté quelques-uns d’entre eux ne lui semblant pas avoir les qualités morales ou physiques nécessaires.
C’est donc avec une certaine surprise qu’il a pu constater que Conrad mais surtout Gaétan s’étaient inscrits sur sa liste, mais la règle du « choix » étant ce qu'elle est, il est bien obligé d’en tenir compte et au fond de lui sire Willibert s’en réjouit, même en étant parfaitement conscient des complications qui vont découler de la décision qu’il prendra.
Sire Willibert dans son for intérieur n’est pas mécontent que Gaétan ait fait ce « choix », il serait le premier futur seigneur, de ce domaine tout du moins, à avoir suivi la formation des armes au détriment de l’étude plus poussée des chiffres et des écritures.
Bien entendu du fait de sa position sociale, et comme toute personne issue de la noblesse des châteaux, le jeune prince sait parfaitement lire, écrire et compter, y passer quatre « doubles lunes » supplémentaires seraient sans doute des plus profitables à son instruction déjà d’un très bon niveau mais est-ce bien là le rôle du seigneur à faire doublon avec son régisseur, celui-ci étant spécialement en charge de ces tâches de gestions du domaine.
Alors qu’une formation des armes lui serait beaucoup plus profitable pour gérer ensuite la résolution des conflits qui, et de cela sire Willibert n’en doute pas un seul instant, seront de plus en plus meurtriers du simple fait qu’il n’y aura bientôt plus de magiciens suffisamment puissants pour les éviter.
C’est donc avec cette pensée que sa décision a été prise d’accepter le jeune prince et son ami dans ses rangs, sachant très bien également que ce serait pour Conrad une merveilleuse opportunité pour lui d’échapper à sa condition de serviteur bien avant que son ami d’enfance n’ait le pouvoir de le faire.
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