21-03-2021, 11:41 AM
Je souris bêtement. J’avais envie de le revoir, de dormir avec lui, et d’un peu plus aussi. Je pris un feutre et écrivis son nom sur mon sein avant de lui envoyer un selfie topless. J’aimais être à lui, je ne pouvais pas le nier.
CHAPITRE 11: Retrouvailles
Sa réponse ne se fit pas attendre.
« Je te manque à ce point ? »
« Un peu... »
Je minaudais et je le savais. C’était ma pudeur à moi, le refus de l’admettre tout de go. Ce n’était pas que j’avais envie de le faire languir ou même que je voulais le manipuler d’aucune façon. En fait j’avais du mal à l’admettre vraiment, et le dire, fusse par écrit, aurait donné trop de force à cette réalité.
« Quand rentres-tu ? »
« Dimanche soir. »
« Rentres dimanche midi et je te réserverai une surprise. »
Cela signifierait de partir le matin, pas trop tard, donc de passer une journée de moins avec ma famille. Évidemment j’avais envie de le retrouver, mais j’avais aussi envie de rester auprès de mes proches. Objectivement, mes tracas étaient de pur confort, mais quand on est plongé dedans ils prennent des dimensions de tragédie grecque. Je finis par accepter.
Cette nuit fut agitée. Je ne me rappelais pas de mon rêve au réveil, mais j’étais à moitié découverte et mon oreiller avait volé à un bon mètre du lit. J’espérais juste qu’un jour je ne mettrai pas un coup de poing à Damien pendant mon sommeil. J’enfilai un pyjama pour descendre petit déjeuner. Avec ça, au moins, je ne risquais pas de me retrouver seins nus comme la veille. Loïc était déjà parti travailler ; papa buvait son bol de café au lait avec un regard vitreux perdu dans le lointain et maman était confortablement installée dans le salon en train d’écouter de la musique. La douce mélodie de Simon & Garfunkel résonnait avec un accent légèrement mélancolique. Dehors le ciel était nuageux mais des trouées dans leur couverture formaient des colonnes de lumière qui glissaient, se formaient ou disparaissaient aléatoirement. J’allai faire un câlin à chacun des deux et me pris un bon bol de céréales.
- Alors Louise, qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui ?
- Je pense que je vais en profiter, maman. Mais je pense aller voir l’esthéticienne.
Papa leva un sourcil broussailleux et inquisiteur.
- Toi ? Chez l’esthéticienne ?
- Bah quoi ?
- La dernière fois tu nous as dit que c’était un institut de torture juste bon à transformer les femmes en objets.
Il marquait un point. Mais comme aurais-je pu lui dire qu’être l’objet du désir de quelqu’un, ce n’était décidément pas si désagréable ?
- Je sais, mais niveau aisselles ça devient la jungle, et puis le rasoir ça irrite à force.
Il grommela et plongea de nouveau le visage dans son bol. Inutile de lui dire que je comptais aussi faire les jambes. Je finis mon repas et remontai dans ma chambre. Saisissant mon téléphone, j’écrivis de nouveau à Damien :
« Dis, je peux te demander quelque chose ? »
La réponse mit près d’un quart d’heure à arriver.
« Quoi donc ? »
« Les poils, ça te dérange ? »
« Tu n’es pas un gorille, ne t’en fais pas. »
J’hésitai pour la suite.
« Non mais je veux dire en bas. »
« Et toi, tu me voudrais tout lisse en bas ? »
« Ah non ! Ça fait petit garçon ! Je veux un homme ! »
« Pour moi c’est pareil. C’est une femme que je veux dans mon lit. Après, si tu préfères je m’adapterai, ne t’en fais pas. »
Je soupirai de soulagement. Bon, ça au moins je l’avais évité ! J’enfilai des vêtements épais, sous-vêtements compris, et je sortis. Le vent fit immédiatement s’envoler mes cheveux qui me battirent le visage. La maison était plutôt isolée, en haut d’une falaise de granit rose. Elle avait été bâtie par mon arrière grand-père, un marin ronchon et solitaire. C’était une maison de Bretagne, solidement enfoncée dans le sol et prête à braver les tempêtes. L’extérieur en était rugueux, inhospitalier, mais l’intérieur était un vrai trou de hobbit. Je partis vers la plage de galets située à quelques centaines de mètres. Il y avait pas mal de dénivelé et la roche humide de l’orage de la nuit pouvait être traîtresse, mais je la connaissais par cœur. Les embruns, le vent qui me battait le visage, la mer qui moutonnait devant moi… que j’aimais cette Bretagne ! Mais pourquoi est-ce que j’étais allée à Paris ?!
Bon, il fallait bien être honnête : si j’étais allée à Paris c’est parce qu’on n’avait pas voulu de moi ici. Et puis j’avais pu rencontrer Damien. J’avais quand même un cul bordé de nouilles jusqu’aux côtes.
Un long moment passa, peut-être une heure, avant que je ne me décide à rejoindre le village. Le dénivelé descendu allait maintenant devoir être remonté. Mais cela me fit du bien : on piétine beaucoup trop dans la capitale, ce n’est pas bon pour le corps. Je me dirigeai vers le petit institut esthétique. C’était un endroit plutôt calme généralement, il n’était pas nécessaire de prendre rendez-vous.
- Louise ! De retour parmi nous ?
- Saoirse ! Alors c’est ici que tu fais ton stage ?
- Tu me connais : je suis un bigorneau, je n’aime pas quitter mon rocher !
CHAPITRE 11: Retrouvailles
Sa réponse ne se fit pas attendre.
« Je te manque à ce point ? »
« Un peu... »
Je minaudais et je le savais. C’était ma pudeur à moi, le refus de l’admettre tout de go. Ce n’était pas que j’avais envie de le faire languir ou même que je voulais le manipuler d’aucune façon. En fait j’avais du mal à l’admettre vraiment, et le dire, fusse par écrit, aurait donné trop de force à cette réalité.
« Quand rentres-tu ? »
« Dimanche soir. »
« Rentres dimanche midi et je te réserverai une surprise. »
Cela signifierait de partir le matin, pas trop tard, donc de passer une journée de moins avec ma famille. Évidemment j’avais envie de le retrouver, mais j’avais aussi envie de rester auprès de mes proches. Objectivement, mes tracas étaient de pur confort, mais quand on est plongé dedans ils prennent des dimensions de tragédie grecque. Je finis par accepter.
Cette nuit fut agitée. Je ne me rappelais pas de mon rêve au réveil, mais j’étais à moitié découverte et mon oreiller avait volé à un bon mètre du lit. J’espérais juste qu’un jour je ne mettrai pas un coup de poing à Damien pendant mon sommeil. J’enfilai un pyjama pour descendre petit déjeuner. Avec ça, au moins, je ne risquais pas de me retrouver seins nus comme la veille. Loïc était déjà parti travailler ; papa buvait son bol de café au lait avec un regard vitreux perdu dans le lointain et maman était confortablement installée dans le salon en train d’écouter de la musique. La douce mélodie de Simon & Garfunkel résonnait avec un accent légèrement mélancolique. Dehors le ciel était nuageux mais des trouées dans leur couverture formaient des colonnes de lumière qui glissaient, se formaient ou disparaissaient aléatoirement. J’allai faire un câlin à chacun des deux et me pris un bon bol de céréales.
- Alors Louise, qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui ?
- Je pense que je vais en profiter, maman. Mais je pense aller voir l’esthéticienne.
Papa leva un sourcil broussailleux et inquisiteur.
- Toi ? Chez l’esthéticienne ?
- Bah quoi ?
- La dernière fois tu nous as dit que c’était un institut de torture juste bon à transformer les femmes en objets.
Il marquait un point. Mais comme aurais-je pu lui dire qu’être l’objet du désir de quelqu’un, ce n’était décidément pas si désagréable ?
- Je sais, mais niveau aisselles ça devient la jungle, et puis le rasoir ça irrite à force.
Il grommela et plongea de nouveau le visage dans son bol. Inutile de lui dire que je comptais aussi faire les jambes. Je finis mon repas et remontai dans ma chambre. Saisissant mon téléphone, j’écrivis de nouveau à Damien :
« Dis, je peux te demander quelque chose ? »
La réponse mit près d’un quart d’heure à arriver.
« Quoi donc ? »
« Les poils, ça te dérange ? »
« Tu n’es pas un gorille, ne t’en fais pas. »
J’hésitai pour la suite.
« Non mais je veux dire en bas. »
« Et toi, tu me voudrais tout lisse en bas ? »
« Ah non ! Ça fait petit garçon ! Je veux un homme ! »
« Pour moi c’est pareil. C’est une femme que je veux dans mon lit. Après, si tu préfères je m’adapterai, ne t’en fais pas. »
Je soupirai de soulagement. Bon, ça au moins je l’avais évité ! J’enfilai des vêtements épais, sous-vêtements compris, et je sortis. Le vent fit immédiatement s’envoler mes cheveux qui me battirent le visage. La maison était plutôt isolée, en haut d’une falaise de granit rose. Elle avait été bâtie par mon arrière grand-père, un marin ronchon et solitaire. C’était une maison de Bretagne, solidement enfoncée dans le sol et prête à braver les tempêtes. L’extérieur en était rugueux, inhospitalier, mais l’intérieur était un vrai trou de hobbit. Je partis vers la plage de galets située à quelques centaines de mètres. Il y avait pas mal de dénivelé et la roche humide de l’orage de la nuit pouvait être traîtresse, mais je la connaissais par cœur. Les embruns, le vent qui me battait le visage, la mer qui moutonnait devant moi… que j’aimais cette Bretagne ! Mais pourquoi est-ce que j’étais allée à Paris ?!
Bon, il fallait bien être honnête : si j’étais allée à Paris c’est parce qu’on n’avait pas voulu de moi ici. Et puis j’avais pu rencontrer Damien. J’avais quand même un cul bordé de nouilles jusqu’aux côtes.
Un long moment passa, peut-être une heure, avant que je ne me décide à rejoindre le village. Le dénivelé descendu allait maintenant devoir être remonté. Mais cela me fit du bien : on piétine beaucoup trop dans la capitale, ce n’est pas bon pour le corps. Je me dirigeai vers le petit institut esthétique. C’était un endroit plutôt calme généralement, il n’était pas nécessaire de prendre rendez-vous.
- Louise ! De retour parmi nous ?
- Saoirse ! Alors c’est ici que tu fais ton stage ?
- Tu me connais : je suis un bigorneau, je n’aime pas quitter mon rocher !