20-03-2021, 11:49 AM
CHAPITRE 10: Retour en famille
Je fuis vers ma chambre en lançant un « je suis désolée ! » par dessus mon épaule. Une fois arrivée je me séchai, puis enroulai ma serviette autour de mes cheveux pour m’en faire un turban. Je saisis une grande robe de chambre et, au moment de l’enfiler, je m’arrêtai. Ah oui ! Les sous-vêtements ! c’est fou comme les plus vieilles habitudes se perdent vite. Me tournant vers mon placard je pris la première culotte qui passait, puis un soutif. Trop petit. Bon, j’avais un peu forci de la poitrine, je le savais. Je le jetai sur mon fauteuil pour en prendre un second. Trop petit. Puis un troisième. Mille sabords ! Le goût de ma mère pour Tintin nous avait à tous laissé des séquelles bien étranges, comme des jurons inhabituels. Je n’avais quand même pas gagné autant ! Impossible d’en piquer un à ma mère : elle faisait la même taille mais un bonnet de moins, autant dire que j’aurais suffoqué. Je finis par prendre mon vieux soutif de sport élastique. Ce n’était pas réellement confortable, mais je pu l’enfiler. Il allait falloir renouveler ma garde-robe. Cela, c’était une mauvaise nouvelle : je n’avais pas prévu ce genre de budget. J’enfilai donc ma robe de chambre et avançai vers la chambre de mon frère. Porter des sous-vêtements en intérieur était presque étrange. C’était si agréable d’aller librement, on se sentait tellement bien, que j’avais envie de faire sauter le haut. Le bas ça allait, pas de soucis.
Je toquai à sa porte et attendis qu’il m’invite à entrer. Il s’était habillé lui aussi, un de ses vieux jeans avec un trou d’usure entre les jambes et un tee-shirt publicitaire avec une marque d’alcool comme on en distribue parfois en boîte de nuit pour les soirée promo. Il n’y avait pas à dire, il était bien foutu.
- Je suis vraiment désolée. Avec l’orage et la pluie qui battait les carreaux, je n’avais pas entendu le bruit de l’eau.
- Apparemment tu n’as pas non plus vue la lumière. Les études ça rend aveugle maintenant ?
Je n’avais rien à répondre. Je baissai la tête. Il vint me prendre dans ses bras et me frotta vigoureusement le crâne, comme quand nous étions petits. Ça faisait un petit peu mal, mais c’était surtout de la bagarre d’enfant.
- C’est bon, tu es pardonnée ! La prochaine fois je fermerai la porte à clef. Je pensais être seul pour quelques heures encore. Qu’est-ce que tu fous là ?
- Moi aussi je pensais que la maison était vide. Je pourrais te retourner la question. La famille me manquait, je voulais revenir vous voir et vous faire la surprise.
- Ça pour une surprise !
- Et toi, que fais-tu là ?
- Tu te souviens du stagiaire ? Hé bien son stage n’est pas fini. Un stagiaire en école d’ingénieur il paraît. Le cerveau carbure, j’ai rien à redire, mais niveau coordinations, ce sont des mains gauches, et je ne te parle pas des pieds !
J’éclatais de rire. Il me suivit.
- J’allais me mettre à la cuisine. Un kig-ha-farz, ça te dit ?
- Chic chic chic ! Je peux t’aider ?
- Viens donc, ça ne te fera pas de mal d’apprendre.
Nous descendîmes à la cuisine et nous mîmes au travail. La préparation était simple, le plus compliqué pour moi était de ne pas me couper en préparant les légumes. Loïc mit trop de viande, comme toujours. Je pense que c’est un truc purement masculin. Ah ? Je ne vous avais pas dit son nom ? Hé bien voilà ! Le retour des parents fut joyeux. J’étais en manque de câlins, j’en eu plus que ma dose, mais ça ne se refuse jamais. Pas de cidre ce soir là, ça aurait juré avec le plat. Papa sorti de la bière. Je restai à l’eau : l’amertume n’était pas vraiment mon truc. Pas de beuverie cependant, juste une chaleureuse compagnie et des discussions jusque tard dans la nuit. Mes parents ne manquaient pas de question. Je racontai tout sur mes cours, éludant complètement la partie concernant Damien. J’avais peur de leur dire la vérité, et le fait d’être officiellement dans une petite chambre d’étudiante me permettait de dire qu’il n’y avait rien de très passionnant. Il y avait déjà quelques étudiants avec qui je m’étais liée. Je vous en parlerai bientôt.
Loïc resta silencieux, écoutant surtout et laissant la place aux parents. Nous allâmes tous nous coucher assez tard. Dans ma chambre je pu enfin retirer ces sous-vêtements qui m’enserraient. J’étais libre de nouveau. On vint gratter à ma porte. J’enfilai à la hâte ma robe de chambre et invitai le gratteur à entrer. Ce fut Loïc qui apparu, referma la porte, et vint s’asseoir sur le bord de mon lit.
- Tu m’as menti.
La voix était calme, sans la moindre nuance de colère. C’était une voix qui énonçait un fait, une voix un peu triste, avec une touche de reproches.
- De quoi parles-tu ?
- On a grandi ensemble je te rappelle, et je te connais par cœur. Ta réaction à la salle de bain, ta poitrine qui a gonflé…
Je croisai les bras pour la cacher, mais cela ne fit que confirmer ce qu’il venait de dire.
- Pas besoin de te voir nue, j’ai tellement l’habitude de te prendre dans mes bras que j’ai bien senti la différence quand je t’ai dit bonsoir. Tu prends la pilule, n’est-ce pas ? Tu as un copain ?
Je baissai la tête. Je ne savais pas quoi dire. Il avait toujours lu en moi comme dans un livre ouvert. Je savais qu’il n’était pas du genre à me juger, et pourtant c’était son opinion que je craignais plus que toute autre.
- Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
- C’est compliqué…
- Nous ça ne l’est pas. Tu es heureuse, c’est évident, et épanouie. Tu découvres des choses et ce n’est pas facile, ça je le comprends, mais ça me fait du mal que tu me mettes à l’écart. Que tu ne veuilles pas en parler ok, mais ne me mens pas.
Je craquai. Je lui racontai tout. Enfin, presque tout, j’évitai la toute dernière partie avec la laisse, mais il sut l’essentiel.
- Bon, au début j’ai cru que j’allai prendre la voiture pour aller lui casser la gueule. Tu tiens à lui ?
- Je crois que oui.
- Alors c’est un sursis. S’il se comporte bien, je n’aurai rien à redire. C’est ta vie, mais ne laisse jamais qui que ce soit profiter de toi. N’aie pas peur de dire non. Il y a toujours des solutions alternatives. Toujours.
Je me jetai dans ses bras pour lui faire un câlin. J’étais tellement soulagée. Perdre le respect et l’amour de Loïc, je crois que c’est ce qui aurait pu m’arriver de pire. Je le senti tapoter sur ma tête. Je relevai les yeux.
- Louise, je dois te dire deux choses.
- Lesquelles ?
- La première c’est que tu as vraiment de très beaux seins, et la seconde c’est qu’il faut absolument que tu apprennes à faire de vrais nœuds pour ta robe de chambre.
En baissant les yeux je vis qu’elle s’était ouverte dans mon mouvement. Le petit salaud avait laissé quelques instants avant de me prévenir.
- Espèce de connard !
Il éclata de rire, me fit un bisous, et quitta ma chambre pour aller se coucher. Je refermai la porte. Je cherchai mon portable pour mettre un réveil, histoire de ne pas passer mon week-end à dormir. C’est alors que je vis un texto de Damien.
"L’appartement est déjà vide sans toi. C’est fou comme tu peux prendre de la place."243
Je fuis vers ma chambre en lançant un « je suis désolée ! » par dessus mon épaule. Une fois arrivée je me séchai, puis enroulai ma serviette autour de mes cheveux pour m’en faire un turban. Je saisis une grande robe de chambre et, au moment de l’enfiler, je m’arrêtai. Ah oui ! Les sous-vêtements ! c’est fou comme les plus vieilles habitudes se perdent vite. Me tournant vers mon placard je pris la première culotte qui passait, puis un soutif. Trop petit. Bon, j’avais un peu forci de la poitrine, je le savais. Je le jetai sur mon fauteuil pour en prendre un second. Trop petit. Puis un troisième. Mille sabords ! Le goût de ma mère pour Tintin nous avait à tous laissé des séquelles bien étranges, comme des jurons inhabituels. Je n’avais quand même pas gagné autant ! Impossible d’en piquer un à ma mère : elle faisait la même taille mais un bonnet de moins, autant dire que j’aurais suffoqué. Je finis par prendre mon vieux soutif de sport élastique. Ce n’était pas réellement confortable, mais je pu l’enfiler. Il allait falloir renouveler ma garde-robe. Cela, c’était une mauvaise nouvelle : je n’avais pas prévu ce genre de budget. J’enfilai donc ma robe de chambre et avançai vers la chambre de mon frère. Porter des sous-vêtements en intérieur était presque étrange. C’était si agréable d’aller librement, on se sentait tellement bien, que j’avais envie de faire sauter le haut. Le bas ça allait, pas de soucis.
Je toquai à sa porte et attendis qu’il m’invite à entrer. Il s’était habillé lui aussi, un de ses vieux jeans avec un trou d’usure entre les jambes et un tee-shirt publicitaire avec une marque d’alcool comme on en distribue parfois en boîte de nuit pour les soirée promo. Il n’y avait pas à dire, il était bien foutu.
- Je suis vraiment désolée. Avec l’orage et la pluie qui battait les carreaux, je n’avais pas entendu le bruit de l’eau.
- Apparemment tu n’as pas non plus vue la lumière. Les études ça rend aveugle maintenant ?
Je n’avais rien à répondre. Je baissai la tête. Il vint me prendre dans ses bras et me frotta vigoureusement le crâne, comme quand nous étions petits. Ça faisait un petit peu mal, mais c’était surtout de la bagarre d’enfant.
- C’est bon, tu es pardonnée ! La prochaine fois je fermerai la porte à clef. Je pensais être seul pour quelques heures encore. Qu’est-ce que tu fous là ?
- Moi aussi je pensais que la maison était vide. Je pourrais te retourner la question. La famille me manquait, je voulais revenir vous voir et vous faire la surprise.
- Ça pour une surprise !
- Et toi, que fais-tu là ?
- Tu te souviens du stagiaire ? Hé bien son stage n’est pas fini. Un stagiaire en école d’ingénieur il paraît. Le cerveau carbure, j’ai rien à redire, mais niveau coordinations, ce sont des mains gauches, et je ne te parle pas des pieds !
J’éclatais de rire. Il me suivit.
- J’allais me mettre à la cuisine. Un kig-ha-farz, ça te dit ?
- Chic chic chic ! Je peux t’aider ?
- Viens donc, ça ne te fera pas de mal d’apprendre.
Nous descendîmes à la cuisine et nous mîmes au travail. La préparation était simple, le plus compliqué pour moi était de ne pas me couper en préparant les légumes. Loïc mit trop de viande, comme toujours. Je pense que c’est un truc purement masculin. Ah ? Je ne vous avais pas dit son nom ? Hé bien voilà ! Le retour des parents fut joyeux. J’étais en manque de câlins, j’en eu plus que ma dose, mais ça ne se refuse jamais. Pas de cidre ce soir là, ça aurait juré avec le plat. Papa sorti de la bière. Je restai à l’eau : l’amertume n’était pas vraiment mon truc. Pas de beuverie cependant, juste une chaleureuse compagnie et des discussions jusque tard dans la nuit. Mes parents ne manquaient pas de question. Je racontai tout sur mes cours, éludant complètement la partie concernant Damien. J’avais peur de leur dire la vérité, et le fait d’être officiellement dans une petite chambre d’étudiante me permettait de dire qu’il n’y avait rien de très passionnant. Il y avait déjà quelques étudiants avec qui je m’étais liée. Je vous en parlerai bientôt.
Loïc resta silencieux, écoutant surtout et laissant la place aux parents. Nous allâmes tous nous coucher assez tard. Dans ma chambre je pu enfin retirer ces sous-vêtements qui m’enserraient. J’étais libre de nouveau. On vint gratter à ma porte. J’enfilai à la hâte ma robe de chambre et invitai le gratteur à entrer. Ce fut Loïc qui apparu, referma la porte, et vint s’asseoir sur le bord de mon lit.
- Tu m’as menti.
La voix était calme, sans la moindre nuance de colère. C’était une voix qui énonçait un fait, une voix un peu triste, avec une touche de reproches.
- De quoi parles-tu ?
- On a grandi ensemble je te rappelle, et je te connais par cœur. Ta réaction à la salle de bain, ta poitrine qui a gonflé…
Je croisai les bras pour la cacher, mais cela ne fit que confirmer ce qu’il venait de dire.
- Pas besoin de te voir nue, j’ai tellement l’habitude de te prendre dans mes bras que j’ai bien senti la différence quand je t’ai dit bonsoir. Tu prends la pilule, n’est-ce pas ? Tu as un copain ?
Je baissai la tête. Je ne savais pas quoi dire. Il avait toujours lu en moi comme dans un livre ouvert. Je savais qu’il n’était pas du genre à me juger, et pourtant c’était son opinion que je craignais plus que toute autre.
- Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
- C’est compliqué…
- Nous ça ne l’est pas. Tu es heureuse, c’est évident, et épanouie. Tu découvres des choses et ce n’est pas facile, ça je le comprends, mais ça me fait du mal que tu me mettes à l’écart. Que tu ne veuilles pas en parler ok, mais ne me mens pas.
Je craquai. Je lui racontai tout. Enfin, presque tout, j’évitai la toute dernière partie avec la laisse, mais il sut l’essentiel.
- Bon, au début j’ai cru que j’allai prendre la voiture pour aller lui casser la gueule. Tu tiens à lui ?
- Je crois que oui.
- Alors c’est un sursis. S’il se comporte bien, je n’aurai rien à redire. C’est ta vie, mais ne laisse jamais qui que ce soit profiter de toi. N’aie pas peur de dire non. Il y a toujours des solutions alternatives. Toujours.
Je me jetai dans ses bras pour lui faire un câlin. J’étais tellement soulagée. Perdre le respect et l’amour de Loïc, je crois que c’est ce qui aurait pu m’arriver de pire. Je le senti tapoter sur ma tête. Je relevai les yeux.
- Louise, je dois te dire deux choses.
- Lesquelles ?
- La première c’est que tu as vraiment de très beaux seins, et la seconde c’est qu’il faut absolument que tu apprennes à faire de vrais nœuds pour ta robe de chambre.
En baissant les yeux je vis qu’elle s’était ouverte dans mon mouvement. Le petit salaud avait laissé quelques instants avant de me prévenir.
- Espèce de connard !
Il éclata de rire, me fit un bisous, et quitta ma chambre pour aller se coucher. Je refermai la porte. Je cherchai mon portable pour mettre un réveil, histoire de ne pas passer mon week-end à dormir. C’est alors que je vis un texto de Damien.
"L’appartement est déjà vide sans toi. C’est fou comme tu peux prendre de la place."243