19-03-2021, 10:38 AM
Nous arrivons à la maison. Je me sens un peu las et il doit en être de même pour Julien. Le véhicule s’arrête près de l’entrée de l’allée. L’infirmier s’occupe avec le chauffeur de manipuler la rampe du véhicule. Puis c’est l’infirmier qui descend la chaise roulante. Une fois sorti du véhicule il nous regarde Julien et moi. Il affiche un large sourire. Papa vient le trouver et lui dit :
Pap : « Merci à vous pour votre aide et votre présence auprès de Julien mais aussi de sa famille.
Inf : Vous n’avez pas à me remercier Monsieur. Puis c’est mon travail et j’ai aimé pouvoir vous accompagner.
Mam : Merci pour votre professionnalisme, cela nous a touchés !
Inf : Merci Madame.
L’infirmier se tourne vers Julien et moi. Il nous regarde dans les yeux. On peut se rendre compte qu’il a un regard intense qui interpelle mais aussi qui semble si doux à la fois. Il nous dit alors :
Inf : Julien je souhaite que tu retrouves toute ta mobilité assez vite. Phil, je suis certain que ton aide apportée à ton ami sera toujours appréciable et donnée avec toujours tant de générosité. J’ai bien compris que vous étiez homos, cela ne me dérange pas, c’est votre vie. Je puis ajouter que vous vous aimez et cela se voit et ça se sent. Vous avez une grande complicité et vous avez une famille en or, ne l’oubliez jamais. Restez comme vous êtes, ne changez rien et soyez heureux.
Jul : Merci, … heu …
Moi : Merci, ce que vous venez de dire nous touche. Encore merci !
Inf : Je suis très honoré d’avoir fait votre connaissance. Bon vent les gars ! »
L’infirmier nous quitte en nous saluant de la main. Je le sens ému lui aussi, tout comme nous d’ailleurs. C’est papa qui pousse la chaise à roulette de Julien. Nous rentrons enfin dans la maison. Je laisse mes parents se charger de Julien et je vais au téléphone. Je sonne à Amandine. Je la préviens que nous sommes là.
Nous nous installons sur la terrasse, il fait bon et le petit vent fait du bien. Julien semble apaisé, il a un petit sourire aux lèvres qui fait plaisir à voir. Nous parlons de cette matinée. Julien est heureux d’avoir retrouvé l’usage de son bras, bien sûr il reste la kiné pour retrouver une mobilité totale. Maman nous fait part de son étonnement par rapport à l’attitude de l’infirmier. Elle l’a trouvé très gentil, très professionnel et très empathique vis-à-vis de nous deux.
On sonne à la porte d’entrée, je me lève car je sais qui vient. J’ouvre donc la porte à Amandine et Joseph. Je les fais entrer. Ils sont porteurs de sacs remplis de provisions. Ils se rendent sur la terrasse et ils saluent toute la famille réunie. Je m’éclipse à la cuisine avec Delphine. Nous prenons des assiettes, des couverts, des verres, du beurre et le panier à pain. Nous dressons la table sous les yeux ahuris de nos parents. J’explique que j’avais demandé à mon amie Amandine et à Joseph de prévoir quelque chose de simple pour le repas de midi. Vu l’heure, il est presque quatorze heures, il est grand temps de manger. Je laisse alors à nos deux visiteurs déballer ce qu’ils ont apporté. Il y a des baguettes, du fromage, de la charcuterie et des diverses salades.
Maman et Papa remercient nos amis pour ce qu’ils ont apporté. Je vais chercher de la limonade, du vin rosé et des verres à la cuisine. Nous nous installons et nous mangeons d'un bon appétit. Je vois que Julien mange en affichant un large sourire, ses yeux pétillants vont d’un visage à l’autre tout autour de la table. Julien demande le silence et nous dit :
Jul : « Je vous remercie encore pour ce moment très fort au cimetière. Votre présence a été pour moi d’un très grand réconfort, car je ne vous cache pas que j’étais mal, très mal. Puis je voudrais te demander quelque chose Stéphanie !
Sté : Je t’écoute mon frère adoré.
Jul : Tu m’avais proposé d’avoir un cadre avec une photo de nos parents, peux-tu t’en charger, je pense qu’il est temps pour moi de les revoir en photo.
Sté : Oh mais oui Julien, je m’en occupe, tu peux compter sur moi.
Jul : A toi Phil j’ai deux choses à te demander, la première c’est de savoir si notre baiser au cimetière t’a choqué ?
Moi : Non Juju, pas le moins du monde : c’est une belle preuve d’amour faite devant tes parents et tu sais que je les appréciais beaucoup !
Jul : Je le sais Phil. Puis la seconde chose, es-tu partant pour t’occuper de moi demain, après-demain, dans un mois, un an, enfin … pour la vie ?
Moi : Mais oui Juju, je veux rester avec toi toute la vie, toute notre vie. Notre amour est si grand que nous le pourrons !
Je me lève et je vais embrasser mon chéri devant la famille et nos amis. Des larmes de joies finissent par couler sur nos joues. Des applaudissements se font entendre, tous les visages sont souriants. Puis nous entendons arriver quelqu’un sur la terrasse : c’est mon frère Olivier et Julie sa compagne. Ils embrassent nos parents et se rendent directement auprès de Julien et moi. Ils nous font la bise et nous enlacent.
Olivier nous dit qu’il a tout entendu alors qu’il arrivait avec Julie et qu’il est ému. Delphine va les embrasser et elle va chercher deux assiettes pour les nouveaux arrivants. Ils viennent nous embrasser Julien et moi. Julie chuchote quelque chose à l’oreille de Julien, je le voit sourire. Je sais que mon chéri est enfin sorti des ténèbres !
Tout le monde est à table pour ce repas assez frugal finalement. Je glisse dans l’oreille de ma confidente Amandine un « Super grand merci pour ce qu’elle a fait avec Joseph ». Amandine me regarde et me répond en me donnant un bisou sur la joue. Julien a bien vu ce qui se passait et il me fait un clin d’œil. Tout se passe au mieux et bien mieux que ce que je ne le pensais. Il faut croire en l’avenir, car on ne sait jamais de quoi il peut être fait ; aujourd’hui c’est l’éclaircie après le noir, après la nuit, après la pénombre.
Je n’ai pas pensé au dessert, quel oubli. J’en touche un mot à maman qui me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle a déjà une solution. Je la suis dans la cuisine, elle prend de la crème fraîche qu’elle met à battre et elle me demande d’aller au congélateur pour y prendre de la glace, de la vanille, celle au chocolat et la troisième au moka. Je n’y ai pas pensé. Tous les convives sont très heureux de ce dessert improvisé.
Julie et Amandine discutent avec Julien. Olivier vient me trouver et il désire me parler. Nous descendons au fond du jardin et nous nous assoyons sur le banc. Il me regarde dans les yeux et il me dit :
Oli : « Phil, mon frère, j’allais dire mon petit frère, mais tu as tellement grandi que nous avons la même taille et il me semble que tu es même plus grand que moi. Je n’ai pas été fort présent ces derniers temps, j’en suis désolé !
Moi : Je sais que tu es beaucoup occupé avec ton nouveau job, au fait comment ça va pour ton travail ?
Oli : Je sais, mais cela n’est pas une excuse. J’aurai tellement voulu être présent ce matin, mais tu vois je reviens des Etats-Unis. Je sais que Julien n’a pas été bien. Tu sais Phil maman m’a tenu au courant de la situation.
Moi : Merci de me le dire. Bon et avec Julie, ça va ?
Oli : Oh oui Phil, elle est super. Elle m’accompagne dans mes déplacements ce qui fait que nous sommes souvent ensemble. Mais ce n’est pas pour parler de moi que je t’ai demandé de venir un peu à l’écart. Je veux parler de toi et de Julien !
Moi : Ah bon, mais je ne sais que te dire. Nous n’avons pas eu facile. Julien n’ose pas le dire, mais je sais qu’il pense être un fardeau pour nous mais bien plus pour moi. J’ai beau lui dire que non, je sens bien qu’il s’en veut d’être comme il est. Mais il n’en peut rien !
Oli : Je vois frérot. J’ai vu qu’il te regardait lorsque nous étions à table. On sent dans son regard beaucoup de reconnaissances. J’en suis très heureux, car c’est le signe qu’il tient à toi plus que tout au monde.
Moi : Tu es sûr Olivier ? Car je l’aime et je ne veux pas le perdre !
Oli : Oui Phil, il t’aime aussi, cela se voit au premier coup d’œil. Tu ne le remarques peut-être plus car vous êtes tout le temps ensemble. Alors aie confiance en l’avenir. Vous méritez d’être heureux !
Moi : Merci grand frère !
Je me penche vers Olivier et je lui donne un bisou sur la joue. Lui de son côté me prend dans ses bars et me fait un câlin. C’est rare, mais qu’est-ce que ça fait du bien. Nous restons un moment, enlacés, sans rien dire. Pas besoin de mot pour dire ce que nous ressentons comme amour fraternel partagé.
Oli : Tu sais Phil, je suis très heureux que nos parents acceptent Stéphanie et Julien. Ils les considèrent comme faisant partie de la famille, ce que j’approuve. Ils sont comme leurs « enfants » et cela ne me dérange nullement, au contraire ils font preuve d’ouverture. Je suis certain que tu le ressens aussi !
Moi : Oui Olive, maman a dit à Julien qu’il était comme son troisième fils. Je sais que Julien a été tout retourné d’avoir entendu ça de la part de maman. Elle sait aussi que nous nous aimons et elle fait tout pour que nous soyons heureux en dépit des événements tragiques qui se sont passés.
Oli : Cela ne m’étonne pas. Puis je sais que papa fera tout pour préserver le patrimoine de Stéphanie et de Julien, ça tu peux en être certain.
Moi : Merci Olive de ce que tu dis, j’avais peur que tu ne comprennes pas l’implication que la famille prend pour aider mon chéri et sa sœur.
Oli : Pas de soucis. On peut parler de toi ?
Moi : Heu, oui, pourquoi ?
Oli : Je souhaite que tu sois heureux avec Julien, mais avec cette épreuve, votre amour est-il toujours aussi fort ?
Moi : Je pense que oui. Par moment, je sens qu’il est plus fort, mais a d’autre moment parfois aussi j’ai peur de perdre Julien !
Oli : Ne penses-tu pas qu’ayant retrouvé toute son autonomie, les choses seront plus faciles, plus claires ?
Moi : C’est bien possible, car je tiens à lui et je suis certain que lui aussi tient à moi !
Oli : C’est tout le bien que je vous souhaite ! Soyez heureux. Puis si tu veux me parler je suis là, je ne repars pas avant deux mois.
Moi : Merci Olive, ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu de discussion comme celle-ci !
Oli : Allez courage frérot, le calvaire est presque fini ! »
Nous nous enlaçons sans dire un mot. Je ne savais pas que mon frère était si tendre et réceptif. Nous n’avons pas eu beaucoup l’occasion de parler entre nous, il faut dire qu’il a six ans de plus que moi. Il a quitté la maison alors que j’avais quatorze ans pour s’installer avec Julie et faire son job de consultant. Il vit à deux cents à l’heure !
Pap : « Merci à vous pour votre aide et votre présence auprès de Julien mais aussi de sa famille.
Inf : Vous n’avez pas à me remercier Monsieur. Puis c’est mon travail et j’ai aimé pouvoir vous accompagner.
Mam : Merci pour votre professionnalisme, cela nous a touchés !
Inf : Merci Madame.
L’infirmier se tourne vers Julien et moi. Il nous regarde dans les yeux. On peut se rendre compte qu’il a un regard intense qui interpelle mais aussi qui semble si doux à la fois. Il nous dit alors :
Inf : Julien je souhaite que tu retrouves toute ta mobilité assez vite. Phil, je suis certain que ton aide apportée à ton ami sera toujours appréciable et donnée avec toujours tant de générosité. J’ai bien compris que vous étiez homos, cela ne me dérange pas, c’est votre vie. Je puis ajouter que vous vous aimez et cela se voit et ça se sent. Vous avez une grande complicité et vous avez une famille en or, ne l’oubliez jamais. Restez comme vous êtes, ne changez rien et soyez heureux.
Jul : Merci, … heu …
Moi : Merci, ce que vous venez de dire nous touche. Encore merci !
Inf : Je suis très honoré d’avoir fait votre connaissance. Bon vent les gars ! »
L’infirmier nous quitte en nous saluant de la main. Je le sens ému lui aussi, tout comme nous d’ailleurs. C’est papa qui pousse la chaise à roulette de Julien. Nous rentrons enfin dans la maison. Je laisse mes parents se charger de Julien et je vais au téléphone. Je sonne à Amandine. Je la préviens que nous sommes là.
Nous nous installons sur la terrasse, il fait bon et le petit vent fait du bien. Julien semble apaisé, il a un petit sourire aux lèvres qui fait plaisir à voir. Nous parlons de cette matinée. Julien est heureux d’avoir retrouvé l’usage de son bras, bien sûr il reste la kiné pour retrouver une mobilité totale. Maman nous fait part de son étonnement par rapport à l’attitude de l’infirmier. Elle l’a trouvé très gentil, très professionnel et très empathique vis-à-vis de nous deux.
On sonne à la porte d’entrée, je me lève car je sais qui vient. J’ouvre donc la porte à Amandine et Joseph. Je les fais entrer. Ils sont porteurs de sacs remplis de provisions. Ils se rendent sur la terrasse et ils saluent toute la famille réunie. Je m’éclipse à la cuisine avec Delphine. Nous prenons des assiettes, des couverts, des verres, du beurre et le panier à pain. Nous dressons la table sous les yeux ahuris de nos parents. J’explique que j’avais demandé à mon amie Amandine et à Joseph de prévoir quelque chose de simple pour le repas de midi. Vu l’heure, il est presque quatorze heures, il est grand temps de manger. Je laisse alors à nos deux visiteurs déballer ce qu’ils ont apporté. Il y a des baguettes, du fromage, de la charcuterie et des diverses salades.
Maman et Papa remercient nos amis pour ce qu’ils ont apporté. Je vais chercher de la limonade, du vin rosé et des verres à la cuisine. Nous nous installons et nous mangeons d'un bon appétit. Je vois que Julien mange en affichant un large sourire, ses yeux pétillants vont d’un visage à l’autre tout autour de la table. Julien demande le silence et nous dit :
Jul : « Je vous remercie encore pour ce moment très fort au cimetière. Votre présence a été pour moi d’un très grand réconfort, car je ne vous cache pas que j’étais mal, très mal. Puis je voudrais te demander quelque chose Stéphanie !
Sté : Je t’écoute mon frère adoré.
Jul : Tu m’avais proposé d’avoir un cadre avec une photo de nos parents, peux-tu t’en charger, je pense qu’il est temps pour moi de les revoir en photo.
Sté : Oh mais oui Julien, je m’en occupe, tu peux compter sur moi.
Jul : A toi Phil j’ai deux choses à te demander, la première c’est de savoir si notre baiser au cimetière t’a choqué ?
Moi : Non Juju, pas le moins du monde : c’est une belle preuve d’amour faite devant tes parents et tu sais que je les appréciais beaucoup !
Jul : Je le sais Phil. Puis la seconde chose, es-tu partant pour t’occuper de moi demain, après-demain, dans un mois, un an, enfin … pour la vie ?
Moi : Mais oui Juju, je veux rester avec toi toute la vie, toute notre vie. Notre amour est si grand que nous le pourrons !
Je me lève et je vais embrasser mon chéri devant la famille et nos amis. Des larmes de joies finissent par couler sur nos joues. Des applaudissements se font entendre, tous les visages sont souriants. Puis nous entendons arriver quelqu’un sur la terrasse : c’est mon frère Olivier et Julie sa compagne. Ils embrassent nos parents et se rendent directement auprès de Julien et moi. Ils nous font la bise et nous enlacent.
Olivier nous dit qu’il a tout entendu alors qu’il arrivait avec Julie et qu’il est ému. Delphine va les embrasser et elle va chercher deux assiettes pour les nouveaux arrivants. Ils viennent nous embrasser Julien et moi. Julie chuchote quelque chose à l’oreille de Julien, je le voit sourire. Je sais que mon chéri est enfin sorti des ténèbres !
Tout le monde est à table pour ce repas assez frugal finalement. Je glisse dans l’oreille de ma confidente Amandine un « Super grand merci pour ce qu’elle a fait avec Joseph ». Amandine me regarde et me répond en me donnant un bisou sur la joue. Julien a bien vu ce qui se passait et il me fait un clin d’œil. Tout se passe au mieux et bien mieux que ce que je ne le pensais. Il faut croire en l’avenir, car on ne sait jamais de quoi il peut être fait ; aujourd’hui c’est l’éclaircie après le noir, après la nuit, après la pénombre.
Je n’ai pas pensé au dessert, quel oubli. J’en touche un mot à maman qui me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle a déjà une solution. Je la suis dans la cuisine, elle prend de la crème fraîche qu’elle met à battre et elle me demande d’aller au congélateur pour y prendre de la glace, de la vanille, celle au chocolat et la troisième au moka. Je n’y ai pas pensé. Tous les convives sont très heureux de ce dessert improvisé.
Julie et Amandine discutent avec Julien. Olivier vient me trouver et il désire me parler. Nous descendons au fond du jardin et nous nous assoyons sur le banc. Il me regarde dans les yeux et il me dit :
Oli : « Phil, mon frère, j’allais dire mon petit frère, mais tu as tellement grandi que nous avons la même taille et il me semble que tu es même plus grand que moi. Je n’ai pas été fort présent ces derniers temps, j’en suis désolé !
Moi : Je sais que tu es beaucoup occupé avec ton nouveau job, au fait comment ça va pour ton travail ?
Oli : Je sais, mais cela n’est pas une excuse. J’aurai tellement voulu être présent ce matin, mais tu vois je reviens des Etats-Unis. Je sais que Julien n’a pas été bien. Tu sais Phil maman m’a tenu au courant de la situation.
Moi : Merci de me le dire. Bon et avec Julie, ça va ?
Oli : Oh oui Phil, elle est super. Elle m’accompagne dans mes déplacements ce qui fait que nous sommes souvent ensemble. Mais ce n’est pas pour parler de moi que je t’ai demandé de venir un peu à l’écart. Je veux parler de toi et de Julien !
Moi : Ah bon, mais je ne sais que te dire. Nous n’avons pas eu facile. Julien n’ose pas le dire, mais je sais qu’il pense être un fardeau pour nous mais bien plus pour moi. J’ai beau lui dire que non, je sens bien qu’il s’en veut d’être comme il est. Mais il n’en peut rien !
Oli : Je vois frérot. J’ai vu qu’il te regardait lorsque nous étions à table. On sent dans son regard beaucoup de reconnaissances. J’en suis très heureux, car c’est le signe qu’il tient à toi plus que tout au monde.
Moi : Tu es sûr Olivier ? Car je l’aime et je ne veux pas le perdre !
Oli : Oui Phil, il t’aime aussi, cela se voit au premier coup d’œil. Tu ne le remarques peut-être plus car vous êtes tout le temps ensemble. Alors aie confiance en l’avenir. Vous méritez d’être heureux !
Moi : Merci grand frère !
Je me penche vers Olivier et je lui donne un bisou sur la joue. Lui de son côté me prend dans ses bars et me fait un câlin. C’est rare, mais qu’est-ce que ça fait du bien. Nous restons un moment, enlacés, sans rien dire. Pas besoin de mot pour dire ce que nous ressentons comme amour fraternel partagé.
Oli : Tu sais Phil, je suis très heureux que nos parents acceptent Stéphanie et Julien. Ils les considèrent comme faisant partie de la famille, ce que j’approuve. Ils sont comme leurs « enfants » et cela ne me dérange nullement, au contraire ils font preuve d’ouverture. Je suis certain que tu le ressens aussi !
Moi : Oui Olive, maman a dit à Julien qu’il était comme son troisième fils. Je sais que Julien a été tout retourné d’avoir entendu ça de la part de maman. Elle sait aussi que nous nous aimons et elle fait tout pour que nous soyons heureux en dépit des événements tragiques qui se sont passés.
Oli : Cela ne m’étonne pas. Puis je sais que papa fera tout pour préserver le patrimoine de Stéphanie et de Julien, ça tu peux en être certain.
Moi : Merci Olive de ce que tu dis, j’avais peur que tu ne comprennes pas l’implication que la famille prend pour aider mon chéri et sa sœur.
Oli : Pas de soucis. On peut parler de toi ?
Moi : Heu, oui, pourquoi ?
Oli : Je souhaite que tu sois heureux avec Julien, mais avec cette épreuve, votre amour est-il toujours aussi fort ?
Moi : Je pense que oui. Par moment, je sens qu’il est plus fort, mais a d’autre moment parfois aussi j’ai peur de perdre Julien !
Oli : Ne penses-tu pas qu’ayant retrouvé toute son autonomie, les choses seront plus faciles, plus claires ?
Moi : C’est bien possible, car je tiens à lui et je suis certain que lui aussi tient à moi !
Oli : C’est tout le bien que je vous souhaite ! Soyez heureux. Puis si tu veux me parler je suis là, je ne repars pas avant deux mois.
Moi : Merci Olive, ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu de discussion comme celle-ci !
Oli : Allez courage frérot, le calvaire est presque fini ! »
Nous nous enlaçons sans dire un mot. Je ne savais pas que mon frère était si tendre et réceptif. Nous n’avons pas eu beaucoup l’occasion de parler entre nous, il faut dire qu’il a six ans de plus que moi. Il a quitté la maison alors que j’avais quatorze ans pour s’installer avec Julie et faire son job de consultant. Il vit à deux cents à l’heure !