01-08-2020, 03:07 PM
Chapitre 3 : Prologue (suite)
B) : (Loup) (1/2)
L’oiseau tombe, transpercé en pleine tête et me fait pousser un cri de joie, car c’est la première flèche qui fait mouche depuis que Maurin m'initie au tir à l’arc.
- Waouh !!!! Je l’ai eu !!!!
- Un coup de chance Loup ! Tu tiens ton arc comme une massue Hi ! Hi !
- T’es qu’un gros jaloux Maurin, c’est tout ! Dis plutôt que c’est un coup digne d’un maître guerrier de Linn !!
Morin ramasse l’oiseau mort et le range dans sa besace pour aller rejoindre ceux assez nombreux que lui a déjà tués depuis qu’ils sont partis tôt ce matin-là.
Il regarde celui qu’il considère comme son frère et ses yeux brillent de plaisir à le voir aussi joyeux et fier de son exploit, lui-même n’en revient pas quand même que Loup ait réussi son coup alors que lui, le chasseur émérite n’était pas certain d’y parvenir.
- Qui ? Moi ? Jaloux ? Je te mets au défi de recommencer un tir semblable!! Un maître guerrier de Linn ?? Et puis quoi encore ??
- Pas de soucis « mooossieur » le grand « chassssseur ».
***/***
Maurin sourit en reprenant sa route pour continuer la chasse, suivi par Loup qui a déjà encoché la flèche suivante et qui d’un œil vif ausculte chaque fourré, s’attendant à en voir surgir une poule faisane ou autres gibiers à poils ou à plume qui pullulent dans les bois seigneuriaux.
Gibier dont Maurin est chargé d’en contenir le nombre à cette époque proche des semailles, pour éviter la grogne des paysans dans les champs desquels ils avalent une grande part des grains à peine passée la première nuit qui suit l’ensemencement.
Soudain, un bruit sort d’un buisson immédiatement suivi d’une envolée d’oiseaux effrayés, Maurin encoche sa flèche et tire à la vitesse de l’éclair.
Sa surprise est grande quand il voit deux faisans atteints en même temps par deux flèches différentes, il se tourne vers Loup qui pousse alors pour la deuxième fois son cri de victoire.
- Waouhhh !!! Et de deux !!!
Maurin surpris du doublé d’oiseaux abattus presque l’un derrière l’autre, se doit bien cette fois-ci de reconnaître l’habileté du gamin.
- Tu apprends vite Loup, bravo !!
Les oiseaux sont très vite ramassés et jugeant que c’est suffisant pour aujourd’hui, les deux garçons retournent jusqu’au petit hameau où ils vivent avec les parents de Maurin et ses frères et sœurs.
***/***
Loup a été recueilli alors qu’il n’avait que quelques jours à peine, un coup bref frappé à la porte branlante de la masure et quand Foulque le père de Maurin alors jeune bambin âgé de quelques « doubles lunes » l’ouvre, il découvre le nourrisson dans un lange babillant et remuant des bras et des jambes.
Ne se sentant pas le cœur de l’emmener au château où il savait très bien ce qui arriverait au bébé comme à tous ceux ayant sa particularité, abandonnés comme lui à cause de la marque d’abomination qui sur le nourrisson qu’il tenait entre les mains était si forte qu’elle ne pouvait être ignorée et qui ensuite une fois remis entre les mains des prêtres, disparaissent mystérieusement après le passage de l’inquisiteur.
Foulque le prend dans ses bras et le porte à sa femme, qui venant d’accoucher de leur deuxième fils put ainsi le nourrir au sein en même temps que Tancrède le petit dernier d’alors.
La famille s’agrandit ensuite de deux petites sœurs, Hermine et Ode, puis la vie suivit son cours durant de nombreuses « doubles lunes » jusqu’à une semaine des fêtes et qui cette « double lune » là, signent l’âge requis pour l'apprentissage du jeune garçon qu'ils recueillirent alors et qu'ils appelèrent Loup.
Tous dans le hameau connaissent l’histoire de Loup, de toute façon il aurait été impossible de faire croire à une quelconque ressemblance entre lui et le reste de la famille, tellement il leur est dissemblable en tout.
Foulque et ses deux fils étant de robustes chasseurs aux traits durs et virils, bruns de cheveux et de poils, alors que Loup est un garçon de stature fine et d’un gabarit plutôt petit aux traits “elfique” qui un temps ont fait poser tout un tas de questions de la part du voisinage sur ses véritables origines.
Mais sa croissance normale a contrario de celles beaucoup plus longues des elfes, a très vite fait oublier cette idée et depuis il a été complètement accepté dans cette petite communauté paysanne où sa joie de vivre et son humeur badine, égaient leur quotidien souvent harassant et au final bien misérable.
***/***
Tancrède s’occupe de rentrer et de nourrir les oies, quand il entend le rire caractéristique de ses frères et surtout celui de Loup qui monte très haut dans les aigus.
Il sourit en posant son panier de grains et court à leur rencontre, en prenant soin toutefois de bien refermer la porte de la clôture derrière lui.
Frère de lait avec Loup, ils s’aiment comme des jumeaux et éprouvent de ce simple fait, un fort état de manque dès lors qu’ils sont trop longtemps séparés.
Tancrède dépasse d’une bonne tête le petit blond et sa carrure malgré son âge est déjà plus que conséquente, il attrape donc Loup en le soulevant à bout de bras comme s’il s’agissait d’un fétu de paille.
- Repose-moi « Tanc » !! Je ne suis plus un gamin Hi ! Hi !
Tancrède voit bien qu’il a quelque chose à lui dire.
- C’est nouveau ça !! Et depuis quand tu t’en es aperçu ? Hi ! Hi !
- Pffttt !! Je suis un chasseur maintenant, demande à Maurin ?
Tancrède surpris regarde son aîné.
- C’est vrai ?
- (Maurin en souriant) Disons qu’il y a un certain progrès depuis que tu lui as fabriqué son arc et qu’il n’essaie plus de les tuer à coups de branches.
Loup toujours suspendu par les mains de son « frère ».
- La preuve !! J’ai tué deux faisans ce matin !!
Tancrède sourit devant la bouille rieuse et les yeux pétillants d’orgueil de Loup, le déposant au sol en admirant non sans fierté son physique tout en finesse qui depuis quelques mois laisse apercevoir le jeune homme magnifique qu’il devient derrière les quelques marques restant encore de l’enfance et d’ailleurs il n’y a pas que lui qui a remarqué le changement dans l’apparence du jeune garçon.
Chapitre 4 : Prologue (suite)
B) : (Loup) (2/2)
En effet et cela depuis quelque temps déjà, les filles du bourg comme celles des hameaux voisins ne se privent pas de murmurer sur son passage et aussi mais surtout ne manquent pas de se pomponner plus que d’habitude aux réunions, dès lors qu’elles savent qu’il y sera présent.
Tout ça pour pouvoir se montrer sous leurs plus beaux atours afin de se faire remarquer de cette tignasse blonde hirsute, qui en toute innocence leur donne des vapeurs au moindre sourire qu’elles reçoivent venant de sa part.
Tancrède hoche la tête en souriant en réponse aux deux faisans tués, mais redevient vite sérieux ou tout du moins le tente-t-il pour ramener la conversation vers un sujet d’actualité pour les deux garçons.
- La semaine prochaine débutera le jour des apprentis et tu sais bien que nous devons y aller tous les deux pour passer les fêtes au château afin de trouver un maître pour les quatre prochaines « doubles lunes ». Tu n’auras qu’à te faire choisir par un des maîtres de chasse du seigneur Childebert comme Maurin l’a fait.
- (Maurin) Il va te falloir être très persuasif alors, parce qu’en général ce n’est pas dans ton gabarit qu’ils recrutent.
- (Loup étonné) Je ne vois pas ce que mon gabarit vient faire là-dedans ?
- (Morin amusé) Il n’y a pas que le tir à l’arc dans l’art de la chasse, d’autres méthodes pour des animaux beaucoup plus gros nécessitent de la force physique, de l’habileté et une endurance certaine.
Loup hausse les épaules, pas ou peu convaincu et se tourne vers Tancrède.
- Et toi « Tanc » ? Tu sais ce que tu veux faire ce coup-ci ?
Tancrède qui visiblement n’en sait toujours fichtre rien, essaie de prendre un air inspiré pour répondre au mieux à la question.
- Je verrai ça lors de la première journée, quand les maîtres vont exposer aux yeux de tous leur savoir-faire.
- (Maurin) Ne montre pas ton indécision parce que s’ils s’en aperçoivent, ils ne feront aucun cas de toi et tu seras pris dans les derniers par ceux qui n’auront pas eu leur quota d’apprentis.
Loup se pose quand même une question.
- Et si personne ne nous choisit ? Qu’arrivera-t-il ?
- (Maurin) C’est très rare quand ça arrive, dans ces cas-là le garçon ou la fille doit quitter le château et le domaine. Il ou elle ne lui reste plus qu’à se faire accepter par un seigneur ami, si possible voisin.
- Et s’il n’y a toujours personne qui le prend ?
- (Maurin) Dans ce cas-là, c’est toujours le seigneur qui tranche et ça peut aller jusqu’à l’exil s’il le décide. Pourquoi tu nous demandes ça ? Tu as peur que ça t’arrive ?
- Bah ça se pourrait, non ?
- (Maurin en souriant) Je ne vois pas pourquoi aucun maître ne voudrait de toi Loup ! Tu n’as jamais volé personne et tu ne t’es jamais battu non plus !! Tu sais bien qu’en plus nous manquons de bras depuis les derniers combats contre les Orcs et les dernières attaques de Gobelins de ces derniers mois n’ont rien fait pour que ça aille mieux. Tu n’as sans doute pas la carrure d’un guerrier, mais il y a beaucoup de choses que tu sais faire et puis aussi certains des maîtres te connaissent et t’aiment bien. Alors ce serait bien le diable qu’il n’y en ait pas un qui te choisisse.
- (Tancrède en riant) Au pire tu pourras servir de furet aux maîtres de chasse !! Je te vois bien ramper dans les terriers pour dénicher les lapins !! Maintenant je ne sais pas où ils attacheront la corde pour te ramener !! Le seul bout qui dépasse est bien trop petit pour y accrocher quoi que ce soit Hi ! Hi !
- Wouaouhhh !! Fais gaffe que personne t’entende « Tanc » !! Tu es si drôle que le seigneur pourrait décider de te prendre comme bouffon Hi ! Hi !
- Et toi comme ménestrel ou jongleur Hi ! Hi !
- Et toi, comme nettoyeur des pots de chambres !!
- Hum et toi, essayeuse des beaux atours de ces damoiselles du château !!
***/***
Les connaissant bien, Maurin sait que ce n’est que le début et que c’est sans doute parti comme ça pour le restant de la journée, à s’envoyer les piques les plus débiles qui soient.
Aussi préfère-t-il rentrer déposer le gibier dans la maison où ses deux jeunes sœurs s’occuperont de le préparer pour un prochain repas, ou encore dans l’intention de les vendre au marché du bourg le lendemain matin.
Maurin rejoint ensuite son père pour l’aider aux labours, car la journée pour celui-ci est loin d’être finie et toute aide lui est utile, surtout en cette période de préparation des sols pour les futures semailles de printemps.
Malgré tout la question de Loup lui reste en tête car il connaît pour les avoir vécues, les difficultés d’adaptations des jeunes garçons aux différents apprentissages et il n’est pas sûr que son « frère » d’apparence si menue, tienne le coup quel que soit le maître qui l’aura choisi.
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