05-03-2021, 04:44 PM
Voici une nouvelle suite au chapitre trois, "une ville sinistrée"
Je fondis en larmes, totalement paniqué par cette situation absolument inenvisageable pour moi et je m'apprêtais à quitter cette pièce, à m'enfuir de cette maison
- Claude / Oh ! Après ce que tu m'as raconté de ta vie, tu es complètement perdu, tu n'as jamais vu un garçon à poil. N'aie pas peur Antoine, tu vas découvrir la réalité du monde et des hommes. je t'apprendrai, je t'aiderai
- Antoine / Je veux partir, je veux rentrer, je je…
- Claude / [d'une voix très douce] Et où voudrais-tu aller en pleine nuit, dans cette ville que tu ne connais pas ? Allez, fais-moi confiance
Tout doucement, avec beaucoup de délicatesse, il commença à enlever mes vêtements, d'abord mon pullover puis ma chemise et mon maillot de corps ; je tremblais de tous mes membres, j'étais toujours paralysé par l'inconnu et la peur de ce qui m'arrivait. J'étais torse nu devant quelqu'un, pour la première fois de ma vie. Claude avait, toujours très lentement, ouvert mon pantalon qui était tombé à mes pieds, laissant voir mon caleçon de toile, informe quand je pense à celui que j'avais vu il y a quelques instants sur le corps de Claude. Avec encore plus de douceur si c'est possible, Claude descendit ce vêtement qui me protégeait encore, j'étais totalement nu, j'avais un début d'érection et je mettais mes mains devant mon sexe après que celui-ci est giclé comme un pantin
- Claude / Ne te cache pas, tu n'as rien à cacher, tu n'as pas à avoir honte, c'est la nature et même ton éducation pudique ne peut empêcher cette réaction que, malgré tout, tu connais certainement déjà
- Antoine / Oui, mais j'en ai toujours eu honte, je le cachais, surtout lorsque le matin je constatais que mon pyjama était souillé, j'ai honte d'être comme ça devant toi
- Claude / [en élevant la voix, sur un ton sévère, presque impératif] Ah non, Antoine, je ne veux pas que tu aies honte, tu as compris, je ne le veux pas, tu ne le dois pas.
Il me regarde avec un petit sourire et
- Et tu ne dois pas avoir honte de toi, Antoine, tu as un joli corps, tu es beau Antoine !
Je pleure toujours mais moins fort. Claude s'approche de moi, il me prend dans ses bras, me serre contre lui, comme personne ne me l'a jamais fait. Je sens son corps contre le mien, je sens mon corps contre le sien. Je sens sa main qui me caresse le bas du dos. Jamais je n'ai vécu une telle situation, une telle proximité corporelle, je sens que je me détends alors même que mon sexe me trahit par sa rigidité, alors même que son sexe est plaqué contre le mien. Nous restons serrés l'un contre l'autre, ni lui ni moi ne faisons le moindre mouvement, il continue, imperceptiblement, à me caresser le bas du dos, je ne m'en rends même pas compte. Je me sens drôle, tout chose, j'ai l'impression que je vais m'évanouir, j'essaie de résister mais en vain, je défaille, Claude me tient fermement pour que je ne tombe pas, oui, je pars, je ferme les yeux, tout mon corps est pris de tressaillements, de soubresauts, je sens qu'un liquide épais et chaud sort de mon corps, s'infiltre entre mon ventre et le sien, inonde mes testicules et mon sexe. Je suis comme hors de mon corps, de ce corps que je sens vivant comme jamais. Je tressaille de nouveau, cela recommence, je sens un liquide épais et chaud qui, cette fois, ne sort pas de mon corps mais de celui de Claude. Je n'ai pas honte, nous sommes deux, nous sommes un. Une main continue à me caresser le bas du dos, une autre, la mienne, caresse le bas de son dos. Je suis apaisé, je suis bien et… j'ai toujours honte. Je crois que j'ai aimé.
Nous sommes allés nous doucher, l'un après l'autre. Quand j'ai rejoint la chambre, Claude était déjà couché je réalisais qu'il était nu sous le drap, j'ai hésité à remettre mon infâme caleçon mais Claude a légèrement soulevé le drap me faisant comprendre que je n'en avais pas besoin. C'était la soirée des premières fois, je n'avais jamais eu quelqu'un dans mon lit, je n'avais jamais eu un garçon, nu de surcroit, à mes côtés, le garçon avec qui nos spermes s'étaient mélangés.
À sept heures, on frappait à la porte, notre hôtesse nous salua d'un cordial "Your cup of tee" et en posant le petit plateau sur la commode elle nous regarda quelques instants avec un gentil sourire. Le thé est resté sur la commode, nous avons dormi jusque vers 11 heures, le lit était excellent. J'étais sorti du lit sans problème malgré une érection qui ne le cédait en rien à celle de Claude. A midi, nous étions en route pour mon domicile, Claude avait absolument tenu à m'accompagner, ses bagages attendraient ce soir. Sa logeuse, à qui nous avons demandé des précisions pour y aller rapidement, n'a pas vraiment pu nous renseigner car, selon elle, c'est un quartier peu sûr et assez misérable : pas très encourageant !
Le trajet fut long et compliqué, nous dûmes prendre un premier bus jusqu'au port, attendre que le bon ferries arrive puis, sur l'autre rive, beaucoup plus industrielle nous devons prendre deux bus différents pour arriver à proximité de mon futur domicile, mais qui exige encore un bon quart d'heure de marche. Plus on approche, plus le paysage est sinistre, des terrains vagues sur lesquels des monceaux de ruine datant des bombardements de la guerre se profilent dans un ciel affreusement triste et bas. Une série de petites maisons aux façades lézardées parmi lesquelles se trouve le numéro 1425. Une sonnette qui ne marche pas, nous tapons contre la porte et au bout d'un moment une femme arrive, vêtue d'une robe jaunâtre, sale. Elle doit avoir une bonne quarantaine d'années, ses cheveux sans véritable couleur sont gras, ses ongles sont noirs. La femme nous fait signe de monter à l'étage où se trouvent deux pièces, à gauche la mienne à droite celle d'un garçon d'une vingtaine d'années, bouffi, vautré sur un lit défait et vêtu d'un caleçon de couleur plus que douteuse avec une grosse tache sur le devant : manifestement il venait d'éjaculer peu avant que nous n'arrivions. La chambre empeste le sperme mélangé à d'autres odeurs indéfinissables. Le garçon me dit s'appeler Ken et me tend sa main que je serre, elle est poisseuse, le mouvement de son corps a fait sortir de son caleçon une queue encore bandée dont le gland porte des traces fraîches et d'autres séchées. Le lit dans ce qui devrait être ma chambre me fait penser au lit que nous avons partagé à Calais, une armoire délabrée sans porte, une table dont les pieds n'ont pas la même hauteur et un genre de tabouret recouvert d'un tissu qui fut violet constituent tout le mobilier de mon logement dont les vitres n'ont pas dues être faites depuis une éternité. Nous échangeons un bref regard, il n'est pas question que je reste dans ce taudis d'autant que Ken a un geste plus qu'obscène dans ma direction. Nous redescendons l'escalier avec mes bagages, la mégère nous attend devant la porte, elle veut son argent, je refuse, elle devient menaçante, le Ken est en haut de l'escalier laissant voir son sexe. Je donne deux billets à la femme qui me fait comprendre qu'elle en veut plus, je refuse mais Claude, plus rapide que moi sort un troisième billet, la bouscule, elle manque de tomber, nous sortons en trombe et nous nous enfuyons.
Nous nous perdons dans ces rues sans nom où personne ne semble habiter et on peut le comprendre. Finalement nous arrivons chez Claude dont la maison et la chambre sont véritablement accueillants et après avoir déposé mes bagages, nous nous précipitons dans un petit restaurant chinois à proximité car nous sommes morts de faim. Le cadre est simple mais propre et si le jeune garçon qui nous sert n'est pas très bavard il a un physique plutôt agréable. Claude se présente et annonce qu'il a l'intention de venir assez régulièrement, ce qui n'a pas l'air d'impressionner le jeune serveur. Durant le repas nous ne parlons pratiquement pas, Claude a l'air songeur alors que moi je suis tout simplement catastrophé car je me trouve sans abri et je réalise que mon budget ne me permettra jamais d'avoir une chambre semblable à celle de Claude : le loyer est plus du double de ce qui aurait dû être le mien.
- Claude / Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Moi / Je n'en sais rien, tout cela est trop nouveau et je ne suis absolument pas préparé à tous les problèmes que cela me pose. Je dois tout envisager, même de rentrer dans mon pays, mais là je ne pense pas être accueilli avec plaisir par ma famille. Je vais commencer par repérer l'auberge de jeunesse, je sais qu'il y en a une mais qui, parait-il, est assez délabrée mais pour quelques jours cela devrait aller
- Claude / J'ai une idée. Je vais demander si ma logeuse serait éventuellement d'accord que tu partages ma chambre moyennant le versement d'un supplément équivalant au loyer que tu avais prévu. Cela me ferait plaisir de t'avoir chez moi, tu m'a l'air de quelqu'un de facile à vivre, je pourrais même t'aider à t'adapter à la vie réelle que tu n'as pas véritablement connue dans ton entourage. Ma chambre est vraiment grande et la place ne manque pas pour nos affaires. Et ce qui ne gâte rien, tu es beau Antoine !
- Tu crois vraiment que c'est possible, que je ne te dérangerais pas trop. Au moins pour quelque temps, c'est vrai que cela me dépannerait sérieusement.
La voix de la logeuse se fit entendre et nous interpella
- Les garçons, pouvez-vous descendre, il faut que nous discutions
- Nous deux / Nous arrivons !
- Logeuse / Alors que vous est-il arrivé Antoine ?
Je lui expliquais ce que nous avions trouvé, un taudis au lieu d'une chambre, une femme plus que douteuse et un fils manifestement obscène et que même en désespoir de cause, je ne me voyais absolument pas cohabiter avec ces deux personnages et que de plus je ne me sentirais vraiment pas en sécurité
- Logeuse / J'aurais pu vous le dire avant que vous ne partiez mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous laisser faire vos expériences par vous-même. Antoine, j'ai une proposition à vous faire, mais c'est à vous de décider et surtout à votre ami Claude, la chambre est grande et il y a largement la place pour deux jeunes, d'autant que vous m'avez l'air de bien vous entendre. Vous m'êtes sympathiques aussi je ne vous demande aucun supplément de loyer. Réfléchissez à ma proposition et donner moi votre réponse tout à l'heure.
Nous commençons à monter tranquillement et
- Logeuse / A propos. je m'appelle Mary et si vous préférez deux lits séparés, c'est possible mais cela prendra beaucoup de place et… ce matin vous étiez si mignons tous les deux.
Nous avons longuement discuté même si pour Claude l'affaire était entendue mais moi cela me gênais beaucoup de m'incruster chez lui alors que cela n'était certainement pas dans ses plans. Et puis, cela impliquait une certaine promiscuité dont l'idée même me perturbait quelque peu.
- Ecoute Antoine, ce que Mary a proposé était exactement ce que je voulais te dire au moment où elle nous a appelés. Je sais très bien que tu es un peu embarrassé par le fait de partager une chambre avec un garçon. Mais as-tu réalisé que tu as déjà fait beaucoup de progrès, à Calais nous roulions l'un sur l'autre mais nous étions tout habillés. La nuit passée, nous étions tous les deux nus dans le même lit et nous avons très bien dormi. Il n'y a pas de raison que cela ne continue pas.
Oui, évidemment il faudra que tu t'habitues à me voir nu et toi à te montrer tel que la nature t'a fait. Oui, tu m'entendras, tu me verras même me masturber mais je suis sûr que très vite tu m'imiteras parce que c'est la nature qui l'exige et je t'assure que cela n'a rien de choquant entre garçons. Mais sois tranquille, je ne te brutaliserai jamais, je ne te violerai jamais non plus mais, je n'exclus pas que je tâcherai de t'amadouer car, je te l'ai déjà dit, tu es beau Antoine.
La dernière phrase de Claude était évidemment un peu équivoque mais je ne m'en rendis pas compte aussi, finalement, c'est avec un soulagement certain que j'acceptais l'offre conjointe de Mary et de Claude.
- Mary / Alors c'est oui je pense ?
- Moi / Avec un très grand merci pour votre générosité
- Mary / Voici une deuxième clé pour que vous soyez indépendants, mais j'ai l'impression que vous serez beaucoup ensemble. À propos, pour le lit ?
- Claude / [très vite, avant que je ne réponde] Le grand lit va très bien, cela ne nous posera aucun problème, au contraire car l'hiver approche et je crois savoir que les maisons anglaises sont assez froides et donc on se tiendra réciproquement chauds.
Je fondis en larmes, totalement paniqué par cette situation absolument inenvisageable pour moi et je m'apprêtais à quitter cette pièce, à m'enfuir de cette maison
- Claude / Oh ! Après ce que tu m'as raconté de ta vie, tu es complètement perdu, tu n'as jamais vu un garçon à poil. N'aie pas peur Antoine, tu vas découvrir la réalité du monde et des hommes. je t'apprendrai, je t'aiderai
- Antoine / Je veux partir, je veux rentrer, je je…
- Claude / [d'une voix très douce] Et où voudrais-tu aller en pleine nuit, dans cette ville que tu ne connais pas ? Allez, fais-moi confiance
Tout doucement, avec beaucoup de délicatesse, il commença à enlever mes vêtements, d'abord mon pullover puis ma chemise et mon maillot de corps ; je tremblais de tous mes membres, j'étais toujours paralysé par l'inconnu et la peur de ce qui m'arrivait. J'étais torse nu devant quelqu'un, pour la première fois de ma vie. Claude avait, toujours très lentement, ouvert mon pantalon qui était tombé à mes pieds, laissant voir mon caleçon de toile, informe quand je pense à celui que j'avais vu il y a quelques instants sur le corps de Claude. Avec encore plus de douceur si c'est possible, Claude descendit ce vêtement qui me protégeait encore, j'étais totalement nu, j'avais un début d'érection et je mettais mes mains devant mon sexe après que celui-ci est giclé comme un pantin
- Claude / Ne te cache pas, tu n'as rien à cacher, tu n'as pas à avoir honte, c'est la nature et même ton éducation pudique ne peut empêcher cette réaction que, malgré tout, tu connais certainement déjà
- Antoine / Oui, mais j'en ai toujours eu honte, je le cachais, surtout lorsque le matin je constatais que mon pyjama était souillé, j'ai honte d'être comme ça devant toi
- Claude / [en élevant la voix, sur un ton sévère, presque impératif] Ah non, Antoine, je ne veux pas que tu aies honte, tu as compris, je ne le veux pas, tu ne le dois pas.
Il me regarde avec un petit sourire et
- Et tu ne dois pas avoir honte de toi, Antoine, tu as un joli corps, tu es beau Antoine !
Je pleure toujours mais moins fort. Claude s'approche de moi, il me prend dans ses bras, me serre contre lui, comme personne ne me l'a jamais fait. Je sens son corps contre le mien, je sens mon corps contre le sien. Je sens sa main qui me caresse le bas du dos. Jamais je n'ai vécu une telle situation, une telle proximité corporelle, je sens que je me détends alors même que mon sexe me trahit par sa rigidité, alors même que son sexe est plaqué contre le mien. Nous restons serrés l'un contre l'autre, ni lui ni moi ne faisons le moindre mouvement, il continue, imperceptiblement, à me caresser le bas du dos, je ne m'en rends même pas compte. Je me sens drôle, tout chose, j'ai l'impression que je vais m'évanouir, j'essaie de résister mais en vain, je défaille, Claude me tient fermement pour que je ne tombe pas, oui, je pars, je ferme les yeux, tout mon corps est pris de tressaillements, de soubresauts, je sens qu'un liquide épais et chaud sort de mon corps, s'infiltre entre mon ventre et le sien, inonde mes testicules et mon sexe. Je suis comme hors de mon corps, de ce corps que je sens vivant comme jamais. Je tressaille de nouveau, cela recommence, je sens un liquide épais et chaud qui, cette fois, ne sort pas de mon corps mais de celui de Claude. Je n'ai pas honte, nous sommes deux, nous sommes un. Une main continue à me caresser le bas du dos, une autre, la mienne, caresse le bas de son dos. Je suis apaisé, je suis bien et… j'ai toujours honte. Je crois que j'ai aimé.
Nous sommes allés nous doucher, l'un après l'autre. Quand j'ai rejoint la chambre, Claude était déjà couché je réalisais qu'il était nu sous le drap, j'ai hésité à remettre mon infâme caleçon mais Claude a légèrement soulevé le drap me faisant comprendre que je n'en avais pas besoin. C'était la soirée des premières fois, je n'avais jamais eu quelqu'un dans mon lit, je n'avais jamais eu un garçon, nu de surcroit, à mes côtés, le garçon avec qui nos spermes s'étaient mélangés.
À sept heures, on frappait à la porte, notre hôtesse nous salua d'un cordial "Your cup of tee" et en posant le petit plateau sur la commode elle nous regarda quelques instants avec un gentil sourire. Le thé est resté sur la commode, nous avons dormi jusque vers 11 heures, le lit était excellent. J'étais sorti du lit sans problème malgré une érection qui ne le cédait en rien à celle de Claude. A midi, nous étions en route pour mon domicile, Claude avait absolument tenu à m'accompagner, ses bagages attendraient ce soir. Sa logeuse, à qui nous avons demandé des précisions pour y aller rapidement, n'a pas vraiment pu nous renseigner car, selon elle, c'est un quartier peu sûr et assez misérable : pas très encourageant !
Le trajet fut long et compliqué, nous dûmes prendre un premier bus jusqu'au port, attendre que le bon ferries arrive puis, sur l'autre rive, beaucoup plus industrielle nous devons prendre deux bus différents pour arriver à proximité de mon futur domicile, mais qui exige encore un bon quart d'heure de marche. Plus on approche, plus le paysage est sinistre, des terrains vagues sur lesquels des monceaux de ruine datant des bombardements de la guerre se profilent dans un ciel affreusement triste et bas. Une série de petites maisons aux façades lézardées parmi lesquelles se trouve le numéro 1425. Une sonnette qui ne marche pas, nous tapons contre la porte et au bout d'un moment une femme arrive, vêtue d'une robe jaunâtre, sale. Elle doit avoir une bonne quarantaine d'années, ses cheveux sans véritable couleur sont gras, ses ongles sont noirs. La femme nous fait signe de monter à l'étage où se trouvent deux pièces, à gauche la mienne à droite celle d'un garçon d'une vingtaine d'années, bouffi, vautré sur un lit défait et vêtu d'un caleçon de couleur plus que douteuse avec une grosse tache sur le devant : manifestement il venait d'éjaculer peu avant que nous n'arrivions. La chambre empeste le sperme mélangé à d'autres odeurs indéfinissables. Le garçon me dit s'appeler Ken et me tend sa main que je serre, elle est poisseuse, le mouvement de son corps a fait sortir de son caleçon une queue encore bandée dont le gland porte des traces fraîches et d'autres séchées. Le lit dans ce qui devrait être ma chambre me fait penser au lit que nous avons partagé à Calais, une armoire délabrée sans porte, une table dont les pieds n'ont pas la même hauteur et un genre de tabouret recouvert d'un tissu qui fut violet constituent tout le mobilier de mon logement dont les vitres n'ont pas dues être faites depuis une éternité. Nous échangeons un bref regard, il n'est pas question que je reste dans ce taudis d'autant que Ken a un geste plus qu'obscène dans ma direction. Nous redescendons l'escalier avec mes bagages, la mégère nous attend devant la porte, elle veut son argent, je refuse, elle devient menaçante, le Ken est en haut de l'escalier laissant voir son sexe. Je donne deux billets à la femme qui me fait comprendre qu'elle en veut plus, je refuse mais Claude, plus rapide que moi sort un troisième billet, la bouscule, elle manque de tomber, nous sortons en trombe et nous nous enfuyons.
Nous nous perdons dans ces rues sans nom où personne ne semble habiter et on peut le comprendre. Finalement nous arrivons chez Claude dont la maison et la chambre sont véritablement accueillants et après avoir déposé mes bagages, nous nous précipitons dans un petit restaurant chinois à proximité car nous sommes morts de faim. Le cadre est simple mais propre et si le jeune garçon qui nous sert n'est pas très bavard il a un physique plutôt agréable. Claude se présente et annonce qu'il a l'intention de venir assez régulièrement, ce qui n'a pas l'air d'impressionner le jeune serveur. Durant le repas nous ne parlons pratiquement pas, Claude a l'air songeur alors que moi je suis tout simplement catastrophé car je me trouve sans abri et je réalise que mon budget ne me permettra jamais d'avoir une chambre semblable à celle de Claude : le loyer est plus du double de ce qui aurait dû être le mien.
- Claude / Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Moi / Je n'en sais rien, tout cela est trop nouveau et je ne suis absolument pas préparé à tous les problèmes que cela me pose. Je dois tout envisager, même de rentrer dans mon pays, mais là je ne pense pas être accueilli avec plaisir par ma famille. Je vais commencer par repérer l'auberge de jeunesse, je sais qu'il y en a une mais qui, parait-il, est assez délabrée mais pour quelques jours cela devrait aller
- Claude / J'ai une idée. Je vais demander si ma logeuse serait éventuellement d'accord que tu partages ma chambre moyennant le versement d'un supplément équivalant au loyer que tu avais prévu. Cela me ferait plaisir de t'avoir chez moi, tu m'a l'air de quelqu'un de facile à vivre, je pourrais même t'aider à t'adapter à la vie réelle que tu n'as pas véritablement connue dans ton entourage. Ma chambre est vraiment grande et la place ne manque pas pour nos affaires. Et ce qui ne gâte rien, tu es beau Antoine !
- Tu crois vraiment que c'est possible, que je ne te dérangerais pas trop. Au moins pour quelque temps, c'est vrai que cela me dépannerait sérieusement.
La voix de la logeuse se fit entendre et nous interpella
- Les garçons, pouvez-vous descendre, il faut que nous discutions
- Nous deux / Nous arrivons !
- Logeuse / Alors que vous est-il arrivé Antoine ?
Je lui expliquais ce que nous avions trouvé, un taudis au lieu d'une chambre, une femme plus que douteuse et un fils manifestement obscène et que même en désespoir de cause, je ne me voyais absolument pas cohabiter avec ces deux personnages et que de plus je ne me sentirais vraiment pas en sécurité
- Logeuse / J'aurais pu vous le dire avant que vous ne partiez mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous laisser faire vos expériences par vous-même. Antoine, j'ai une proposition à vous faire, mais c'est à vous de décider et surtout à votre ami Claude, la chambre est grande et il y a largement la place pour deux jeunes, d'autant que vous m'avez l'air de bien vous entendre. Vous m'êtes sympathiques aussi je ne vous demande aucun supplément de loyer. Réfléchissez à ma proposition et donner moi votre réponse tout à l'heure.
Nous commençons à monter tranquillement et
- Logeuse / A propos. je m'appelle Mary et si vous préférez deux lits séparés, c'est possible mais cela prendra beaucoup de place et… ce matin vous étiez si mignons tous les deux.
Nous avons longuement discuté même si pour Claude l'affaire était entendue mais moi cela me gênais beaucoup de m'incruster chez lui alors que cela n'était certainement pas dans ses plans. Et puis, cela impliquait une certaine promiscuité dont l'idée même me perturbait quelque peu.
- Ecoute Antoine, ce que Mary a proposé était exactement ce que je voulais te dire au moment où elle nous a appelés. Je sais très bien que tu es un peu embarrassé par le fait de partager une chambre avec un garçon. Mais as-tu réalisé que tu as déjà fait beaucoup de progrès, à Calais nous roulions l'un sur l'autre mais nous étions tout habillés. La nuit passée, nous étions tous les deux nus dans le même lit et nous avons très bien dormi. Il n'y a pas de raison que cela ne continue pas.
Oui, évidemment il faudra que tu t'habitues à me voir nu et toi à te montrer tel que la nature t'a fait. Oui, tu m'entendras, tu me verras même me masturber mais je suis sûr que très vite tu m'imiteras parce que c'est la nature qui l'exige et je t'assure que cela n'a rien de choquant entre garçons. Mais sois tranquille, je ne te brutaliserai jamais, je ne te violerai jamais non plus mais, je n'exclus pas que je tâcherai de t'amadouer car, je te l'ai déjà dit, tu es beau Antoine.
La dernière phrase de Claude était évidemment un peu équivoque mais je ne m'en rendis pas compte aussi, finalement, c'est avec un soulagement certain que j'acceptais l'offre conjointe de Mary et de Claude.
- Mary / Alors c'est oui je pense ?
- Moi / Avec un très grand merci pour votre générosité
- Mary / Voici une deuxième clé pour que vous soyez indépendants, mais j'ai l'impression que vous serez beaucoup ensemble. À propos, pour le lit ?
- Claude / [très vite, avant que je ne réponde] Le grand lit va très bien, cela ne nous posera aucun problème, au contraire car l'hiver approche et je crois savoir que les maisons anglaises sont assez froides et donc on se tiendra réciproquement chauds.