18-02-2021, 11:03 AM
Troisième partie. DESCENTE AUX ENFERS
Chapitre 1 : Au bord du gouffre.
J’étais dehors, le jour commençait à se lever et me trouvais à la rue, seul, avec les larmes aux yeux. Cette phrase résonnait encore dans ma tête : « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. », « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. », « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. » ! Cela me rappelait ce que j’avais entendu de la part de Roland lors de la réunion à mon ancienne troupe. Je marchais droit devant moi, les yeux humides, la tête prête à exploser. J’avais l’impression de descendre dans un trou sans fond. Dans ma tête j’entendais : « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. », c’étaient les parole de Roland, « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. », j’avais la tête qui tournait, qui tournait.
Je savais que j’allais vivre une nouvelle fois des moments difficiles. J’allais encore une fois en prendre plein la gueule, c’était pour moi une nouvelle descente aux enfers. J’allais perdre Benoît, j’avais perdu Benoît. Un grand vide s’était une nouvelle fois fait autour de moi. Mais quand pourrai-je enfin vivre tranquille, sans avoir peur de perdre les êtres que j’aimais. Mais pourquoi fallait-il que le sort s’acharne ainsi sur moi et ceux que j’aimais.
La maman de Benoît revenait d’avoir été à la boulangerie où elle avait acheté les petits pains ainsi que les croissants. En entrant elle vit son époux, Yves, assis sur les marches d’escaliers menant à l’étage. Il avait la tête entre les mains. Elle se demandait ce qui était arrivé, elle demandait alors :
Arl : « Oh, Yves, il y a quelque chose qui ne va pas ?
Yve : Je crois que j’ai merdé. Je ne sais pas ce qui m’a pris.
Arl : Oui, mais quoi, tu as fais quoi ?
Yve : J’ai mis Phil à la porte !
Arl : Mais pourquoi tu l’as mis à la porte ?
Yve : Je l’ai trouvé avec Benoît, dans la salle de bain, sous la douche avec Phil, ils s’embrassaient et se masturbaient mutuellement !
Arl : Merde alors, mais tu sais que je m’en doutais, je savais que Ben aimait Phil. Mais qu’est-ce que tu as fait Yves. Il est où Phil maintenant et Benoît il est où ?
Yve : Benoît est dans sa chambre et Phil, je ne sais pas.
Arl : Mais tu te rends compte que Phil est encore si fragile, il a tenté de mettre fin à ses jours et toi le mets à la porte, mais tu es fou ou quoi !
Yve : Je sais, je n’y avais plus pensé, mais je ne sais plus quoi faire.
Arl : Bon je vais téléphoner chez lui. Mais tu as intérêt à aller voir Benoît. Je me doutais qu’il était homo, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le rejeter, au contraire, il faut le soutenir, merde alors !
Yve : Pourquoi tu ne m’as rien dit.
Arl : Je voulais en avoir le cœur net, et voilà c’est fait, mais pas dans des conditions comme celles-ci. »
Arlette avait pris le téléphone pour avertir les parents. Mais personne ne répondait, car ils étaient partis pour la journée avec la sœur et le frère de Phil.
Benoît était sorti de sa chambre et avait été trouver sa maman. Il était en pleur, il était très mal dans sa peau. Il ne savait plus quoi faire ni penser. Il s’était réfugié dans ses bras. Il pleurait à chaudes larmes.
Arl : " Allez Benoît, allez, calme-toi, calme-toi.
Ben : Mais Phil, où est Phil, je suis désolé maman, mais je l’aime.
Arl : Je sais Ben, je sais que tu l’aimes, je m’en étais rendue compte.
Ben : ‘Excuse moi maman, mais je me suis bien rendu compte que j’étais homo lorsque j’ai vu Phil à l’hosto.
Arl : Tu n’as pas à t’excuser, tu es mon fils et je t’aime tel que tu es. Le plus important c’est de retrouver Phil au plus vite.
Ben : Oh, merci maman.
Yve : Je suis tellement désolé Benoît, j’ai réagi comme un con, j’ai merdé, je veux m’excuser de t’avoir fait du mal. Je t’aime Benoît, je t’aime mon fils.
Yves le papa de Benoît avait pris son fils dans les bras et lui avait fait un énorme câlin. Il ne restait plus qu’à retrouver Phil.
Arl : Bon Yves, il faut aller à la recherche de Phil, il n’y a personne chez lui, il faut faire le tour du quartier pour le retrouver.
Yve : Bon, passe-moi les clefs de l’auto, je vais y aller.
Ben : Papa, je peux venir avec toi ?
Yve : «Oui Benoît, oui vient, nous allons chercher Phil ensemble. C’est ton ami, je suis tellement désolé. Pourras-tu un jour me pardonner.
Ben : Tu sais papa, je suis comme je suis, tu m’acceptes c’est très bien, mais Phil a déjà tellement souffert, j’ai peur pour lui. On parlera ensemble plus tard. Je veux retrouver Phil, c’est ce qu’il y a de plus important maintenant ! »
Benoît était donc parti avec son père à ma recherche. Ils avaient sillonné tout le quartier. Puis en désespoir de cause ils étaient allés voir au local de la troupe scoute. Plus personne n’était là. Vers 13h30, ils étaient revenus chez eux. Arlette quand à elle avait tenté de contacter mes parents mais en vain.
J’avais parcourus pas mal de chemin. Puis je m’étais retrouvé près de la maison. Je m’étais souvenu que mes parents étaient partis pour le week-end chez une tante. Ils me l’avaient dit, mais j’avais oublié. Pas de clef pour rentrer. J’avais poursuivi mon chemin sur les trottoirs du quartier. Puis je m’étais rendu compte que j’étais près de chez Marie. Une fois chez elle, personne non plus. J’étais alors allé faire un tour vers le bois et vers la forêt.
La nuit commençait à tomber, il était près de 17h15. J’avais un peu froid malgré la veste que je portais. J’avais décidé de marcher pour me maintenir un peu au chaud. Je commençais à avoir faim. Puis j’avais gardé une bouteille d’eau dans mon sac, j’avais donc pu boire un peu.
Ayant assez marché, ayant envie de m’arrêter, je me suis assis sur un banc dans le parc. Je pensais toujours à ce que le papa de Benoît avait dit : « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. » et en alternance l’autre phrase prononcée par Roland : « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. ». J’avais la tête qui tournait, je ne savais plus où j’en étais. J’en avais assez de vivre comme ça, j’étais rejeté car j’aimais les garçons, car j’étais homo, j’étais un « pédé » !
Yves et Ben avaient encore et encore tourné dans les environs sans me trouver. Ben disait à son père que les scouts devaient être rentrés à cette heure ci. Ils se rendaient au local où les scouts se trouvaient, ils étaient revenus de leur grand jeu.
Yves demandait alors à Jean-Pierre si j’étais venu à la réunion. La réponse fut « non ». Jean-Pierre se demandait pourquoi Benoît et moi nous n’avions pas été présents aujourd’hui. C’est Yves qui avait répondu qu’il y avait eu un souci à la maison. Il ajouta qu’il m’avait mis à la porte et que par la suite il regrettait son geste. Benoît pris alors la parole :
Ben : « Jean-Pierre, je peux compter sur toi !
J-P : Oui, je vois qu’il y a quelque chose d’important qui te pèse.
Ben : Jean-Pierre, je suis homo et mon père nous a trouvé Phil et moi sous la douche ce matin. Mes parents n’étaient pas au courant, mais voilà, Phil a disparu. Il faut le retrouver, il faut qu’il revienne, je suis perdu.
Des larmes coulaient sur les joues de Benoît. Yves le pris dans ses bras pour le consoler, mais rien n’y faisait, Ben continuait à pleurer.
J-P : Si j’entends la moindre chose, je te préviens. Je vais aller faire un tour de mon côté.
Yve : Merci, vous ne savez pas comme je m’en veux d’avoir réagi de la sorte. Phil est si vulnérable.
J-P : Ne vous inquiétez pas, tout ce que je viens d’apprendre reste entre nous. Je ne dirai rien aux autres scouts, mais il faut que les autres chefs soient aussi mis au courant.
Ben : Merci J-P, merci à toi. »
Mes parents étaient rentrés avec Anne et mon frère Jean. Ils avaient préparé le repas du soir et attendaient le retour du scout de la maison d’un moment à l’autre.
Ne me voyant pas rentrer la maman avait pris contact avec Arlette par téléphone. Arlette était fort émue et ne parvenait plus à parler convenablement. Elle pleurait, maman lui avait dit qu’elle arrivait.
Benoît et Yves venaient de revenir chez eux. Ma maman arrivait juste après. Elle avait été accueillie par Arlette. Elles se connaissaient et elles s’étaient embrassées sur les joues.
Arlette avait alors tenté d’expliquer ce qui s’était passé, mais elle n’y arrivait pas. C’est alors Benoît qui avait pris la parole :
Ben : « Voilà Jacqueline, je ne sais pas si Phil vous a dit ce qui se passait entre nous.
Jac : Oui, je suis au courant depuis peu de temps. Et toi Ben, de ton côté, tu l’as dit à tes parents.
Ben : Non, c’est ça le problème. Cette nuit nous avions dormi dans des lits différents pour éviter tout problème. Mais c’est ce matin, sous la douche nous nous sommes, enfin, nous nous sommes embrassés et puis nous avons, enfin nous …
Des larmes coulaient sur les joues de Ben. La maman de Phil voyait qu’il était très affecté. Puis ayant repris un peu de courage et d’aplomb, il avait poursuivi :
Ben : Nous nous sommes masturbés ensemble. C’est alors que papa est entré dans la salle de bain !
Jac : Merci Ben d’avoir été franc pour me le dire. Je vais te dire que je m’en doutais, je me doutais de votre amour naissant.
Yve : Bonjour Jacqueline, la suite c’est à moi à la raconter. J’ai merdé, j’ai gaffé au plus haut point. J’ai crié que je ne voulais pas de « pédé » chez moi. J’ai envoyé Ben dans sa chambre et j’ai mis Phil à la porte. J’en suis désolé, je regrette, je ne sais pas où il est depuis ce matin. Nous n’avons pas arrêté de le chercher dans le quartier et les alentours, nous sommes même allés voir chez les scouts, il n’y était pas.
Jac : Oh mon dieu. Oh non pas ça. Vous ne savez pas tout sur Phil, vous ne savez pas pourquoi il était hospitalisé, ou en partie seulement.
Ma maman avait les larmes aux yeux. Elle a du s’assoir pour ne pas tomber. Puis en reprenant ses esprits elle avait poursuivi :
Jac : Je vais vous expliquer. Durant les vacances Phil avait invité Henri, son ami, son petit ami, a venir en Vendée avec nous. Oui Phil est homo. Et alors qu’ils revenaient de la plage à vélo, une fin d’après-midi, ils se sont fait agresser. Henri a pu s’échapper grâce à Phil. Mais Phil a été battu et molesté et ensuite violé.
Maman a du s’arrêter. Benoît pleurait d’entendre ce qui était arrivé. Arlette elle aussi avait les larmes aux yeux. Puis maman a poursuivi :
Jac : Puis il y a eu le décès de son ami Henri, ça vous avez appris. Mais après, lors de la première réunion chez les scouts de son ancienne unité, il avait été traité de « pédé » et allusion avait aussi été faite sur la relation entre Henri et Phil. À la suite de cette réflexion, Phil avait quitté la réunion pour revenir à la maison où il a …. il a…,il a tenté de se suicider.
Benoît s’était effondré. Il ne le savait pas, il ne connaissait pas toute l’histoire.
Yves était devenu blanc comme un linge et avait failli s’évanouir en comprenant que ses paroles avaient pu avoir un impact énorme sur le moral de Phil.
Yve : Mais ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Je suis un monstre. C’était à moi qu’incombait le devoir de les protéger et de les soutenir et à la place je gueule et j’en mets un à la porte. Mais qu’ai-je fait, qu’ai-je fait. »
Pendant ce temps là Christine était restée assise sur les marches d’escalier. Elle pleurait en silence. Elle comprenait la gravité de la situation. C’est Benoît qui avait été vers elle. Il l’avait prise dans ses bras pour la consoler, bien que lui aussi pleurait. Benoît n’en revenait pas d’avoir appris ce qui était arrivé à son ami Phil.
Chapitre 1 : Au bord du gouffre.
J’étais dehors, le jour commençait à se lever et me trouvais à la rue, seul, avec les larmes aux yeux. Cette phrase résonnait encore dans ma tête : « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. », « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. », « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. » ! Cela me rappelait ce que j’avais entendu de la part de Roland lors de la réunion à mon ancienne troupe. Je marchais droit devant moi, les yeux humides, la tête prête à exploser. J’avais l’impression de descendre dans un trou sans fond. Dans ma tête j’entendais : « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. », c’étaient les parole de Roland, « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. », j’avais la tête qui tournait, qui tournait.
Je savais que j’allais vivre une nouvelle fois des moments difficiles. J’allais encore une fois en prendre plein la gueule, c’était pour moi une nouvelle descente aux enfers. J’allais perdre Benoît, j’avais perdu Benoît. Un grand vide s’était une nouvelle fois fait autour de moi. Mais quand pourrai-je enfin vivre tranquille, sans avoir peur de perdre les êtres que j’aimais. Mais pourquoi fallait-il que le sort s’acharne ainsi sur moi et ceux que j’aimais.
Au même moment chez Benoît
.La maman de Benoît revenait d’avoir été à la boulangerie où elle avait acheté les petits pains ainsi que les croissants. En entrant elle vit son époux, Yves, assis sur les marches d’escaliers menant à l’étage. Il avait la tête entre les mains. Elle se demandait ce qui était arrivé, elle demandait alors :
Arl : « Oh, Yves, il y a quelque chose qui ne va pas ?
Yve : Je crois que j’ai merdé. Je ne sais pas ce qui m’a pris.
Arl : Oui, mais quoi, tu as fais quoi ?
Yve : J’ai mis Phil à la porte !
Arl : Mais pourquoi tu l’as mis à la porte ?
Yve : Je l’ai trouvé avec Benoît, dans la salle de bain, sous la douche avec Phil, ils s’embrassaient et se masturbaient mutuellement !
Arl : Merde alors, mais tu sais que je m’en doutais, je savais que Ben aimait Phil. Mais qu’est-ce que tu as fait Yves. Il est où Phil maintenant et Benoît il est où ?
Yve : Benoît est dans sa chambre et Phil, je ne sais pas.
Arl : Mais tu te rends compte que Phil est encore si fragile, il a tenté de mettre fin à ses jours et toi le mets à la porte, mais tu es fou ou quoi !
Yve : Je sais, je n’y avais plus pensé, mais je ne sais plus quoi faire.
Arl : Bon je vais téléphoner chez lui. Mais tu as intérêt à aller voir Benoît. Je me doutais qu’il était homo, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le rejeter, au contraire, il faut le soutenir, merde alors !
Yve : Pourquoi tu ne m’as rien dit.
Arl : Je voulais en avoir le cœur net, et voilà c’est fait, mais pas dans des conditions comme celles-ci. »
Arlette avait pris le téléphone pour avertir les parents. Mais personne ne répondait, car ils étaient partis pour la journée avec la sœur et le frère de Phil.
Benoît était sorti de sa chambre et avait été trouver sa maman. Il était en pleur, il était très mal dans sa peau. Il ne savait plus quoi faire ni penser. Il s’était réfugié dans ses bras. Il pleurait à chaudes larmes.
Arl : " Allez Benoît, allez, calme-toi, calme-toi.
Ben : Mais Phil, où est Phil, je suis désolé maman, mais je l’aime.
Arl : Je sais Ben, je sais que tu l’aimes, je m’en étais rendue compte.
Ben : ‘Excuse moi maman, mais je me suis bien rendu compte que j’étais homo lorsque j’ai vu Phil à l’hosto.
Arl : Tu n’as pas à t’excuser, tu es mon fils et je t’aime tel que tu es. Le plus important c’est de retrouver Phil au plus vite.
Ben : Oh, merci maman.
Yve : Je suis tellement désolé Benoît, j’ai réagi comme un con, j’ai merdé, je veux m’excuser de t’avoir fait du mal. Je t’aime Benoît, je t’aime mon fils.
Yves le papa de Benoît avait pris son fils dans les bras et lui avait fait un énorme câlin. Il ne restait plus qu’à retrouver Phil.
Arl : Bon Yves, il faut aller à la recherche de Phil, il n’y a personne chez lui, il faut faire le tour du quartier pour le retrouver.
Yve : Bon, passe-moi les clefs de l’auto, je vais y aller.
Ben : Papa, je peux venir avec toi ?
Yve : «Oui Benoît, oui vient, nous allons chercher Phil ensemble. C’est ton ami, je suis tellement désolé. Pourras-tu un jour me pardonner.
Ben : Tu sais papa, je suis comme je suis, tu m’acceptes c’est très bien, mais Phil a déjà tellement souffert, j’ai peur pour lui. On parlera ensemble plus tard. Je veux retrouver Phil, c’est ce qu’il y a de plus important maintenant ! »
Benoît était donc parti avec son père à ma recherche. Ils avaient sillonné tout le quartier. Puis en désespoir de cause ils étaient allés voir au local de la troupe scoute. Plus personne n’était là. Vers 13h30, ils étaient revenus chez eux. Arlette quand à elle avait tenté de contacter mes parents mais en vain.
Au même moment du côté de Phil, dans la rue.
J’avais parcourus pas mal de chemin. Puis je m’étais retrouvé près de la maison. Je m’étais souvenu que mes parents étaient partis pour le week-end chez une tante. Ils me l’avaient dit, mais j’avais oublié. Pas de clef pour rentrer. J’avais poursuivi mon chemin sur les trottoirs du quartier. Puis je m’étais rendu compte que j’étais près de chez Marie. Une fois chez elle, personne non plus. J’étais alors allé faire un tour vers le bois et vers la forêt.
La nuit commençait à tomber, il était près de 17h15. J’avais un peu froid malgré la veste que je portais. J’avais décidé de marcher pour me maintenir un peu au chaud. Je commençais à avoir faim. Puis j’avais gardé une bouteille d’eau dans mon sac, j’avais donc pu boire un peu.
Ayant assez marché, ayant envie de m’arrêter, je me suis assis sur un banc dans le parc. Je pensais toujours à ce que le papa de Benoît avait dit : « Je ne veux pas de pédé sous mon toit. » et en alternance l’autre phrase prononcée par Roland : « J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs. ». J’avais la tête qui tournait, je ne savais plus où j’en étais. J’en avais assez de vivre comme ça, j’étais rejeté car j’aimais les garçons, car j’étais homo, j’étais un « pédé » !
Au même moment chez Benoît.
Yves et Ben avaient encore et encore tourné dans les environs sans me trouver. Ben disait à son père que les scouts devaient être rentrés à cette heure ci. Ils se rendaient au local où les scouts se trouvaient, ils étaient revenus de leur grand jeu.
Yves demandait alors à Jean-Pierre si j’étais venu à la réunion. La réponse fut « non ». Jean-Pierre se demandait pourquoi Benoît et moi nous n’avions pas été présents aujourd’hui. C’est Yves qui avait répondu qu’il y avait eu un souci à la maison. Il ajouta qu’il m’avait mis à la porte et que par la suite il regrettait son geste. Benoît pris alors la parole :
Ben : « Jean-Pierre, je peux compter sur toi !
J-P : Oui, je vois qu’il y a quelque chose d’important qui te pèse.
Ben : Jean-Pierre, je suis homo et mon père nous a trouvé Phil et moi sous la douche ce matin. Mes parents n’étaient pas au courant, mais voilà, Phil a disparu. Il faut le retrouver, il faut qu’il revienne, je suis perdu.
Des larmes coulaient sur les joues de Benoît. Yves le pris dans ses bras pour le consoler, mais rien n’y faisait, Ben continuait à pleurer.
J-P : Si j’entends la moindre chose, je te préviens. Je vais aller faire un tour de mon côté.
Yve : Merci, vous ne savez pas comme je m’en veux d’avoir réagi de la sorte. Phil est si vulnérable.
J-P : Ne vous inquiétez pas, tout ce que je viens d’apprendre reste entre nous. Je ne dirai rien aux autres scouts, mais il faut que les autres chefs soient aussi mis au courant.
Ben : Merci J-P, merci à toi. »
Au même moment à la maison.
Mes parents étaient rentrés avec Anne et mon frère Jean. Ils avaient préparé le repas du soir et attendaient le retour du scout de la maison d’un moment à l’autre.
Ne me voyant pas rentrer la maman avait pris contact avec Arlette par téléphone. Arlette était fort émue et ne parvenait plus à parler convenablement. Elle pleurait, maman lui avait dit qu’elle arrivait.
Chez Benoît.
Benoît et Yves venaient de revenir chez eux. Ma maman arrivait juste après. Elle avait été accueillie par Arlette. Elles se connaissaient et elles s’étaient embrassées sur les joues.
Arlette avait alors tenté d’expliquer ce qui s’était passé, mais elle n’y arrivait pas. C’est alors Benoît qui avait pris la parole :
Ben : « Voilà Jacqueline, je ne sais pas si Phil vous a dit ce qui se passait entre nous.
Jac : Oui, je suis au courant depuis peu de temps. Et toi Ben, de ton côté, tu l’as dit à tes parents.
Ben : Non, c’est ça le problème. Cette nuit nous avions dormi dans des lits différents pour éviter tout problème. Mais c’est ce matin, sous la douche nous nous sommes, enfin, nous nous sommes embrassés et puis nous avons, enfin nous …
Des larmes coulaient sur les joues de Ben. La maman de Phil voyait qu’il était très affecté. Puis ayant repris un peu de courage et d’aplomb, il avait poursuivi :
Ben : Nous nous sommes masturbés ensemble. C’est alors que papa est entré dans la salle de bain !
Jac : Merci Ben d’avoir été franc pour me le dire. Je vais te dire que je m’en doutais, je me doutais de votre amour naissant.
Yve : Bonjour Jacqueline, la suite c’est à moi à la raconter. J’ai merdé, j’ai gaffé au plus haut point. J’ai crié que je ne voulais pas de « pédé » chez moi. J’ai envoyé Ben dans sa chambre et j’ai mis Phil à la porte. J’en suis désolé, je regrette, je ne sais pas où il est depuis ce matin. Nous n’avons pas arrêté de le chercher dans le quartier et les alentours, nous sommes même allés voir chez les scouts, il n’y était pas.
Jac : Oh mon dieu. Oh non pas ça. Vous ne savez pas tout sur Phil, vous ne savez pas pourquoi il était hospitalisé, ou en partie seulement.
Ma maman avait les larmes aux yeux. Elle a du s’assoir pour ne pas tomber. Puis en reprenant ses esprits elle avait poursuivi :
Jac : Je vais vous expliquer. Durant les vacances Phil avait invité Henri, son ami, son petit ami, a venir en Vendée avec nous. Oui Phil est homo. Et alors qu’ils revenaient de la plage à vélo, une fin d’après-midi, ils se sont fait agresser. Henri a pu s’échapper grâce à Phil. Mais Phil a été battu et molesté et ensuite violé.
Maman a du s’arrêter. Benoît pleurait d’entendre ce qui était arrivé. Arlette elle aussi avait les larmes aux yeux. Puis maman a poursuivi :
Jac : Puis il y a eu le décès de son ami Henri, ça vous avez appris. Mais après, lors de la première réunion chez les scouts de son ancienne unité, il avait été traité de « pédé » et allusion avait aussi été faite sur la relation entre Henri et Phil. À la suite de cette réflexion, Phil avait quitté la réunion pour revenir à la maison où il a …. il a…,il a tenté de se suicider.
Benoît s’était effondré. Il ne le savait pas, il ne connaissait pas toute l’histoire.
Yves était devenu blanc comme un linge et avait failli s’évanouir en comprenant que ses paroles avaient pu avoir un impact énorme sur le moral de Phil.
Yve : Mais ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Je suis un monstre. C’était à moi qu’incombait le devoir de les protéger et de les soutenir et à la place je gueule et j’en mets un à la porte. Mais qu’ai-je fait, qu’ai-je fait. »
Pendant ce temps là Christine était restée assise sur les marches d’escalier. Elle pleurait en silence. Elle comprenait la gravité de la situation. C’est Benoît qui avait été vers elle. Il l’avait prise dans ses bras pour la consoler, bien que lui aussi pleurait. Benoît n’en revenait pas d’avoir appris ce qui était arrivé à son ami Phil.