J’ai beaucoup réfléchi avant d’écrire cet épisode en me promenant dans la forêt cet après-midi.
Je pensais à quelque chose de très romantique entre les deux amoureux. Cette maison n’est cependant pas le lieu idéal et d’autres auteurs sont bien plus doués que moi pour cela (je ne vais pas citer de noms pour n’oublier personne). Je verrais plutôt le romantisme avec l’autre cousin, Daniel, et son amie Dominique, ils doivent être en vacances dans un hôtel au luxe suranné, au bord du lac Majeur (sans neige en été, les plus de 50 ans comprendront pourquoi).
Votre suggestion d’inviter Adso m’a troublé, mais pourquoi pas ? Je lui avais prévu un autre partenaire, ce n’est pas un problème.
Ces jeunes gens doivent-ils découvrir l’amour seuls ou avec un initiateur pour les aider ? Logiquement, ils devraient être seuls, mais les récits de Lange sont toujours assez tarabiscotés, vous devez avoir l’habitude. Voici donc le résultat de mes élucubrations, ce sera, comme souvent, très différent de ce que j’avais prévu.
Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (20)
Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Peter et Stefan arrivèrent sur la terrasse de la maison. Il n’y avait plus qu’un seul homme qui débarrassait les tables. Ils reconnurent le barman.
— Bonsoir, dit Stefan.
— Namasté, répondit l’homme en joignant les mains. Voulez-vous boire quelque chose ?
— Ce n’est pas de refus, tu es d’accord, Peter ?
— Oui, on peut bien attendre cinq minutes.
Ils se dirigèrent vers le bar.
— Que désirez-vous, Messieurs ? demanda le barman.
— J’ai assez bu d’alcool, fit Peter, un café serait le bienvenu.
— Moi aussi, dit Stefan.
Les architectes avaient une authentique machine à café italienne et le barman leur servit deux espressos corsés.
— Avec ça, on ne pourra pas dormir de la nuit, dit Peter.
— C’est le but, non ? dit Stefan.
— Je ne me suis pas présenté, dit le barman, je m’appelle Krishna.
Les deux garçons se présentèrent aussi.
— Cela doit être difficile de travailler alors que tout le monde fait la fête, dit Stefan.
— J’ai l’habitude, je suis très bien payé pour le faire. Même si j’apprécie beaucoup la beauté du corps des hommes, je suis aussi sensible à ceux des femmes. Je suis marié et j’ai deux enfants, il ne serait pas question pour moi de participer à une orgie. La seule chose que j’ai regretté c’est de ne pas pouvoir déguster votre tarte aux pommes.
— Il en reste une, je vais la chercher à la cuisine.
— Oh, merci !
Stefan revint avec la tarte, Krishna en coupa trois parts.
— Le masseur m’a averti de votre arrivée par téléphone depuis la plage, dit-il.
— Il nous a promis une surprise, fit Peter.
— Je sais, la surprise, c’est moi.
— Vous ?
— Je vais vous expliquer, d’habitude je fais le ménage, je suis aussi responsable du jardin, Graf & de Bruson aiment bien les légumes et les herbes frais, ainsi que les roses. J’ai encore un autre talent.
— Lequel ?
— J’enseigne la pratique du Kāmasūtra, j’ai appris ses secrets dans un monastère en Inde. Je pourrais vous en faire profiter, je précise que c’est à titre bénévole et que ce ne sont pas les architectes qui me disent de le faire, je peux ainsi choisir mes étudiants.
— Et pourquoi nous avez-vous choisis ?
— Parce que vous êtes jeunes et beaux et que j’ai bien aimé votre prestation sur la scène.
— Je pensais que le Kāmasūtra était plutôt destiné aux couples hétérosexuels, fit Stefan en riant, et que les études monastiques étaient sérieuses.
— J’ai aussi étudié le tantrisme, cela fait partie de notre culture. Ce n’est évidemment pas la version du Kāmasūtra connue du grand public.
— Il semble que les moines, quelles que soient leurs religions, aient une préférence pour les hommes, dit Peter.
À ce moment-là, Adso entra, il était accompagné de Hyacinthe.
— En voici un de moinillon qui préfère les hommes, justement.
— Namasté, dit Krishna en joignant les mains. Voulez-vous boire quelque chose ? Il reste deux parts de tarte.
— Bonsoir, dit Hyacinthe. La gourmandise est un péché capital, comme la luxure.
— Je sais, dit Adso. Au point où j’en suis, un de plus ou un de moins…
— Ça s’est bien passé avec Koen ? demanda Stefan. Pas trop mal entre les fesses ?
— Koen a été très prévenant. Il respecte le corps humain, sinon il m’a dit qu’il se ferait un plaisir de me soigner avec du Baume du Lion Silencieux.
— Oui, il le dit à tout le monde, il veut peut-être changer de spécialité et devenir proctologue.
Krishna servit des cafés et de la tarte aux nouveaux arrivants. Adso lui demanda :
— Vous ne sauriez pas par hasard où il y aurait un lieu discret dans cette maison pour… euh… pécher ? Je ne suis pas prêt à le faire devant tout le monde au Baisorium.
— Sensorium. Toutes les chambres sont occupées, à moins que… j’allais proposer à ces messieurs une initiation au Kāmasūtra qui aurait lieu dans le Temple de la Volupté. S’ils sont d’accord, vous pourriez utiliser temporairement leur chambre, je changerais les draps après.
— Qu’est-ce que c’est ce Temple de la Volupté ? demanda Hyacinthe, intrigué.
— C’est une chambre spéciale, conçue par Graf & de Bruson, dédiée à l’enseignement du plaisir.
— Pourrais-je aussi la voir ?
— Je n’y vois pas d’inconvénient, si Messieurs Stefan et Peter sont d’accord.
Les deux amis acquiescèrent. Une fois les cafés bus, Hyacinthe dit qu’il allait se laver les mains, Adso le suivit.
— Tu veux aussi y aller ? demanda Peter.
— Non, j’ai pissé dans le lac en me baignant, fit Stefan en riant.
— Moi aussi !
Hyacinthe et Adso revinrent, ils s’étaient changés, Hyacinthe avait passé une robe de chambre mauve avec les armoiries de sa principauté sur la poche, Adso avait mis un pyjama de flanelle blanche. Stefan se demanda s’ils avaient laissé un slip dessous ou pas.
— Vous êtes élégants, dit Peter. Le blanc symbolise-t-il la pureté ?
— Oui, fit Adso, il faudra que je change et que je mette ceux du monastère en lin écru pour faire pénitence.
— Dors à poil, c’est plus agréable. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis, Hyacinthe ?
— Changer d’avis ?
— Tu semblais avoir flashé sur Koen.
— C’était plutôt lui qui avait flashé sur moi. Il a réalisé que Frédéric l’avait « trompé » avec Alex, ça a calmé ses ardeurs, ils sont allés se baigner.
— Ou alors, c’est parce qu’il a les couilles vides. Sa queue a beaucoup servi aujourd’hui !
— J’ai vu qu’Adso était seul, j’admire son courage de braver les interdits. Je suis croyant, mais j’aimerais que les prêtres arrêtent de s’occuper de sexualité, de la leur ou de celle de leurs fidèles. Il y a tant d’autres choses plus utiles à faire.
Krishna les interrompit.
— Encore un café, Messieurs ?
— Les cinq minutes sont largement écoulées, dit Stefan, je propose de découvrir sans tarder ce Temple de la Volupté.
Je pensais à quelque chose de très romantique entre les deux amoureux. Cette maison n’est cependant pas le lieu idéal et d’autres auteurs sont bien plus doués que moi pour cela (je ne vais pas citer de noms pour n’oublier personne). Je verrais plutôt le romantisme avec l’autre cousin, Daniel, et son amie Dominique, ils doivent être en vacances dans un hôtel au luxe suranné, au bord du lac Majeur (sans neige en été, les plus de 50 ans comprendront pourquoi).
Votre suggestion d’inviter Adso m’a troublé, mais pourquoi pas ? Je lui avais prévu un autre partenaire, ce n’est pas un problème.
Ces jeunes gens doivent-ils découvrir l’amour seuls ou avec un initiateur pour les aider ? Logiquement, ils devraient être seuls, mais les récits de Lange sont toujours assez tarabiscotés, vous devez avoir l’habitude. Voici donc le résultat de mes élucubrations, ce sera, comme souvent, très différent de ce que j’avais prévu.
Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (20)
Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Peter et Stefan arrivèrent sur la terrasse de la maison. Il n’y avait plus qu’un seul homme qui débarrassait les tables. Ils reconnurent le barman.
— Bonsoir, dit Stefan.
— Namasté, répondit l’homme en joignant les mains. Voulez-vous boire quelque chose ?
— Ce n’est pas de refus, tu es d’accord, Peter ?
— Oui, on peut bien attendre cinq minutes.
Ils se dirigèrent vers le bar.
— Que désirez-vous, Messieurs ? demanda le barman.
— J’ai assez bu d’alcool, fit Peter, un café serait le bienvenu.
— Moi aussi, dit Stefan.
Les architectes avaient une authentique machine à café italienne et le barman leur servit deux espressos corsés.
— Avec ça, on ne pourra pas dormir de la nuit, dit Peter.
— C’est le but, non ? dit Stefan.
— Je ne me suis pas présenté, dit le barman, je m’appelle Krishna.
Les deux garçons se présentèrent aussi.
— Cela doit être difficile de travailler alors que tout le monde fait la fête, dit Stefan.
— J’ai l’habitude, je suis très bien payé pour le faire. Même si j’apprécie beaucoup la beauté du corps des hommes, je suis aussi sensible à ceux des femmes. Je suis marié et j’ai deux enfants, il ne serait pas question pour moi de participer à une orgie. La seule chose que j’ai regretté c’est de ne pas pouvoir déguster votre tarte aux pommes.
— Il en reste une, je vais la chercher à la cuisine.
— Oh, merci !
Stefan revint avec la tarte, Krishna en coupa trois parts.
— Le masseur m’a averti de votre arrivée par téléphone depuis la plage, dit-il.
— Il nous a promis une surprise, fit Peter.
— Je sais, la surprise, c’est moi.
— Vous ?
— Je vais vous expliquer, d’habitude je fais le ménage, je suis aussi responsable du jardin, Graf & de Bruson aiment bien les légumes et les herbes frais, ainsi que les roses. J’ai encore un autre talent.
— Lequel ?
— J’enseigne la pratique du Kāmasūtra, j’ai appris ses secrets dans un monastère en Inde. Je pourrais vous en faire profiter, je précise que c’est à titre bénévole et que ce ne sont pas les architectes qui me disent de le faire, je peux ainsi choisir mes étudiants.
— Et pourquoi nous avez-vous choisis ?
— Parce que vous êtes jeunes et beaux et que j’ai bien aimé votre prestation sur la scène.
— Je pensais que le Kāmasūtra était plutôt destiné aux couples hétérosexuels, fit Stefan en riant, et que les études monastiques étaient sérieuses.
— J’ai aussi étudié le tantrisme, cela fait partie de notre culture. Ce n’est évidemment pas la version du Kāmasūtra connue du grand public.
— Il semble que les moines, quelles que soient leurs religions, aient une préférence pour les hommes, dit Peter.
À ce moment-là, Adso entra, il était accompagné de Hyacinthe.
— En voici un de moinillon qui préfère les hommes, justement.
— Namasté, dit Krishna en joignant les mains. Voulez-vous boire quelque chose ? Il reste deux parts de tarte.
— Bonsoir, dit Hyacinthe. La gourmandise est un péché capital, comme la luxure.
— Je sais, dit Adso. Au point où j’en suis, un de plus ou un de moins…
— Ça s’est bien passé avec Koen ? demanda Stefan. Pas trop mal entre les fesses ?
— Koen a été très prévenant. Il respecte le corps humain, sinon il m’a dit qu’il se ferait un plaisir de me soigner avec du Baume du Lion Silencieux.
— Oui, il le dit à tout le monde, il veut peut-être changer de spécialité et devenir proctologue.
Krishna servit des cafés et de la tarte aux nouveaux arrivants. Adso lui demanda :
— Vous ne sauriez pas par hasard où il y aurait un lieu discret dans cette maison pour… euh… pécher ? Je ne suis pas prêt à le faire devant tout le monde au Baisorium.
— Sensorium. Toutes les chambres sont occupées, à moins que… j’allais proposer à ces messieurs une initiation au Kāmasūtra qui aurait lieu dans le Temple de la Volupté. S’ils sont d’accord, vous pourriez utiliser temporairement leur chambre, je changerais les draps après.
— Qu’est-ce que c’est ce Temple de la Volupté ? demanda Hyacinthe, intrigué.
— C’est une chambre spéciale, conçue par Graf & de Bruson, dédiée à l’enseignement du plaisir.
— Pourrais-je aussi la voir ?
— Je n’y vois pas d’inconvénient, si Messieurs Stefan et Peter sont d’accord.
Les deux amis acquiescèrent. Une fois les cafés bus, Hyacinthe dit qu’il allait se laver les mains, Adso le suivit.
— Tu veux aussi y aller ? demanda Peter.
— Non, j’ai pissé dans le lac en me baignant, fit Stefan en riant.
— Moi aussi !
Hyacinthe et Adso revinrent, ils s’étaient changés, Hyacinthe avait passé une robe de chambre mauve avec les armoiries de sa principauté sur la poche, Adso avait mis un pyjama de flanelle blanche. Stefan se demanda s’ils avaient laissé un slip dessous ou pas.
— Vous êtes élégants, dit Peter. Le blanc symbolise-t-il la pureté ?
— Oui, fit Adso, il faudra que je change et que je mette ceux du monastère en lin écru pour faire pénitence.
— Dors à poil, c’est plus agréable. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis, Hyacinthe ?
— Changer d’avis ?
— Tu semblais avoir flashé sur Koen.
— C’était plutôt lui qui avait flashé sur moi. Il a réalisé que Frédéric l’avait « trompé » avec Alex, ça a calmé ses ardeurs, ils sont allés se baigner.
— Ou alors, c’est parce qu’il a les couilles vides. Sa queue a beaucoup servi aujourd’hui !
— J’ai vu qu’Adso était seul, j’admire son courage de braver les interdits. Je suis croyant, mais j’aimerais que les prêtres arrêtent de s’occuper de sexualité, de la leur ou de celle de leurs fidèles. Il y a tant d’autres choses plus utiles à faire.
Krishna les interrompit.
— Encore un café, Messieurs ?
— Les cinq minutes sont largement écoulées, dit Stefan, je propose de découvrir sans tarder ce Temple de la Volupté.
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Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame
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