04-02-2021, 10:33 AM
(Modification du message : 04-02-2021, 01:14 PM par Philou0033.)
Deuxième partie : Renouveau.
Chapitre 1. Nouveau départ.
Nous étions allés prendre notre douche, ensemble, comme nous en avions l’habitude. Après Benoît avait préparé ses affaires au moment où j’avais dû aller à la séance de kiné. J’avais tellement envie d’être présent lors du départ de Benoît.
La séance de kiné m’avait semblé interminable. Puis enfin elle fut achevée. Dans le couloir qui me ramenait à ma chambre, j’avais vu plus loin devant Benoît qui partait. Il était accompagné de sa maman. J’avais demandé à l’infirmier d‘accélérer le mouvement car je voulais saluer une dernière fois mon nouvel ami. Puis dans ce couloir qui n’en finissait pas j’avais crié : « Benoît, oh, Benoît. »
Benoît s’était retourné et avait demandé d’attendre à son infirmier et à sa maman, le temps que je puisse arriver à sa hauteur.
Une fois face à face, j’avais des larmes aux yeux, puis l’air de rien, se contrôlant, Benoît m’avait dit : « Oh Phil, à très, très bientôt mon ami. ».
Nous nous étions serrés la main pour ne pas alerter sa maman.
J’avais suivi le départ de mon ami Benoît jusqu’à la fin du couloir. Une fois Benoît hors de ma vue, je m’étais mis à pleurer en silence.
Après le repas de midi, j’étais allé voir la psychologue. Dès que j’étais rentré dans son bureau, elle me regardait une façon peu curieuse. Elle avait vu que j’avais changé. J’étais très ouvert, plein d’énergie. Je savais que j’allais pouvoir revoir Benoît dans les jours à venir. Je positivais ! Elle me demanda ce qu’il s’était passé. Sachant que j’étais en confiance avec elle je lui avais dit que j’étais amoureux. J’avais bien expliqué que mon ami Henri restait dans mon cœur, mais que j’avais à mon tour le droit de vivre, le droit d’aimer une autre personne. Je ne lui avais pas dit de qui il s’agissait, mais pour moi dans mon cœur et mon esprit c‘était Benoît !
Nous avions discuté pendant plus d’une bonne demi-heure. Puis elle m’avait dit, qu’en accord avec le médecin, je pouvais rentrer chez moi le lendemain en matinée.
J’étais super heureux d’enfin pouvoir rentrer à la maison. Je savais que cela n’allait pas être si facile que cela, mais j’avais l’envie d’aller de l’avant. Il ne fallait pas que je vive dans le passé, je savais qu’Henri ne reviendrait pas, et qu’il fallait que je me projette dans l’avenir. Pour moi l’avenir c’était Benoît ! Ne voulant pas tout abandonner, j’avais dans l’idée de rejoindre la troupe scoute de Benoît. Je voulais pouvoir revivre, faire ma vie sans pour autant oublier Henri, mais en lui laissant une petite place sans pour autant m’envahir.
J’étais remonté à bloc.
La fin de l’après-midi m’a elle aussi parue interminable. Je songeais à Benoît, je songeais à mes parents et à ma famille, aux copains de classe et à un tas de choses.
Le repas du soir fut servi comme d’habitude vers 17h45. J’ai mangé sans trop d’appétit. J’étais dans les nuages. Je tentais de me projeter dans l’avenir.
Alex était passé pour voir comment j’allais. Il savait que Benoît était parti fin de matinée. Alex m’a dit qu’il reviendrait dans le courant de la soirée.
J’étais allé prendre ma douche avant de me mettre au lit, nu. Puis vers 21h00, alors que le service était très calme, Alex était venu un peu près de moi. Nous avions discuté ensemble durant une bonne heure. Nous avions échangé nos points de vue sur un tas de choses. Alex avait un esprit très ouvert. Il m’avoua même qu’il était « bi » et qu’il comprenait très bien ce que j’avais pu ressentir face à Benoît. Il nous souhaitait pleine de belles choses dans la vie. Alex avait du quitter ma chambre à regret car il était appelé dans une autre chambre.
La nuit a été très calme. J’avais pu dormir jusqu’à 06h35. Je me préparais déjà a quitter cette chambre d’hôpital. Je savais que je devais revoir le médecin avant de pouvoir partir. Ce n’est que vers 11h00 en compagnie de maman que j’avais été reçu dans le cabinet du docteur. Il avait confirmé mon départ mais il avait quand souhaité que je me présente chez un pédopsychiatre en vue de poursuivre les entrevues. J’avais accepté car je savais que j’avais été assez loin, pour ne pas dire trop loin.
A 11h50 je montais dans la voiture de maman pour enfin rentrer à la maison.
Une fois à la maison, ma première préoccupation avait été de téléphoner à Benoît. J’étais tombé sur sa maman. Puis quelques secondes plus tard j’entendais la voix de Benoît. J’étais heureux de l’entendre. A son intonation, je sentais que lui aussi était content de m’entendre.
Nous avions parlé de nous, des scouts, des vacances prochaines, des fêtes de fin d’année. Nous avions un tas de projet.
Benoît me rappelait que nos parents respectifs n’étaient pas au courant de notre récente rencontre. Il ne fallait pas brûler les étapes. De mon côté, je voulais vivre mais Benoît avait raison. Je lui avais proposé de commencer par me présenter à sa troupe scoute lors de la prochaine réunion. Et qu’après nous verrions bien où nous en étions. Benoît avait approuvé.
Nous nous étions fixés rendez-vous pour le dimanche qui suivait. Cela me permettra de d’abord reprendre contact avec le milieu scolaire, j’avais manqué cinq semaines de cours.
Un fois le week-end terminé, je m’étais préparé à retourner à l’école. J’avais peur d’être bombardé de questions. Mais il fallait que j’assume.
A peine entré dans la cours de récréation plusieurs élèves de ma classe s’étaient pratiquement rués sur moi. Ils se demandaient ce qu’il m’était arrivé, comment j’allais, etc.
J’avais tenté de répondre aux nombreuses questions qui m’étaient posées. J’avais évité de dire que j’étais homo et ce que j’avais vécu avec Henri. J’avais seulement dit que je n’avais pas été bien, que à la suite d’un décès d’un de mes amis, j’avais été malade et que j’avais du séjourner en clinique.
Monsieur Martin, mon professeur de math, m’avait salué avant le cours. Il m’avait assuré de son soutien auprès de la classe ainsi qu’auprès des autres professeurs. Monsieur Martin était assez sympa, il avait la bonne trentaine et il était toujours prêt à aider chaque élève qui avait des difficultés. Pour moi, j’étais très bon math, mais il était toujours attentif au bien être de ses élèves.
Il est vrai que je n’avais jamais passé que quelques jours en début d’année scolaire, avant ma tentative de suicide, à l’école. J’étais donc heureux de voir qu’on s’inquiétait de mon état.
Marie, une fille de ma classe, avec qui je m’entendais bien, avait attendu que toute cette première effervescence se soit passée avant de venir auprès de moi.
Marie m’avait juste dit :
Mar : « Bonjour Phil, je suis si heureuse de te revoir.
Elle me donna alors un baiser sur la joue. J’avais pu voir dans ses yeux comme une lueur particulière, comme si elle savait, comme si elle me comprenait. J’étais interloqué.
Moi : Merci Marie, je suis content de te revoir aussi. "
Nous avions alors gagné notre rang pour rentrer en classe.
Oui Marie je la connaissais depuis la maternelle. Elle avait toujours été mon amie et pour elle j’avais toujours été présent quand il le fallait. Je la défendais dans la cours de récréation contre les attaques des garçons et parfois de filles. Bref, elle comptait à mes yeux.
Les cours se passaient bien. J’avais énormément de retard. J’avais loupé presque un mois et demi de cours.
A l’heure de midi je m’étais assis à la table de Marie. Il y avait d’autres élèves, certains de ma classe ou alors des nouveaux de 1ère année. Nous parlions de tout et de rien. Puis à la fin du repas, Marie m’a susurré à l’oreille :
Mar : « Dis Phil, si tu veux on peut parler, si tu as quelque chose à dire, je t’écouterai. Mais moi aussi je voudrai te dire quelque chose. On se voit dans la cour près du saule ?
Moi : Oui Marie, j’irai t’y rejoindre. Merci. »
Un quart d’heure après le m’étais rendu sous le saule dans la cour de récréation. Marie était arrivée quelques instants après moi. Elle avait le sourire aux lèvres. Elle s’était assise à côté de moi puis elle m’avait donné un baiser sur la joue. Je me demandais pourquoi elle me regardait dans les yeux si intensément comme si elle voulait lire mes pensées. Puis elle avait pris la parole :
Mar : « Tu sais Phil, on se connaît depuis longtemps. Tu es le seul garçon qui est si gentil avec moi et même avec mes copines. J’ai eu peur en te voyant revenir à l’école le jour de la rentrée. Tu étais si renfermé, si loin dans tes pensées, si mal. Je ressentais de la douleur en te voyant. Je suis certaine que tu as fait une connerie et c’est pour ça qui tu as été hospitalisé si longtemps.
Moi : Merci Marie, merci de faire attention à moi. Tu vois maintenant je vais beaucoup mieux. Oui, j’avais fait une connerie que je regrette, tu ne peux pas savoir comme je me sens con.
Mar : Phil, tu as tenté d’en finir, c’est ça.
Moi : Oui Marie, oui et heureusement que mon frère Jean est rentré plus tôt à la maison.
Mar : Oh Phil, mais pourquoi, quand tu n’es plus revenu à l’école le lundi après la rentrée, j’étais mal, très mal ne te voyant pas.
Moi : Excuse-moi de t’avoir fait si peur. Je ne sais pas si je dois te dire ce qui s’est passé. C’est très, comment dire, très personnel.
Mar : Écoute Phil, je m’en doute que c’est très personnel, mais moi je tiens à toi et je suis là pour t’aider, t’épauler, et puis je ne te l’ai jamais dit, mais je t’aime !
À la suite de ces paroles, ma tête à changé, je ne savais plus que faire, c’était comme une déclaration d’amour. J’aimais bien Marie, mais comme amie, comme copine. J’étais mal, je ne savais plus la regarder. Marie s’est alors rendu compte que je me décomposais.
Mar : Ça va Phil, tu es tout pâle.
Moi : Heu, je ne sais, je ne sais pas si, …je suis…mais, heu…
Mar : Phil tu peux tout me dire, je suis là pour toi et tout ce que tu me diras restera entre nous deux. Je te le promets.
Moi : Tu sais Marie, ce n’est pas facile à dire, mais j’aime les…. Enfin, les ….
Mar : Tu aimes les garçons, c’est ça.
Moi : Oui Marie, je suis désolé. Des larmes coulaient sur mes joues.
Mar : Écoute Phil, je m’en doutais. Ne te fait pas de bile, même si tu es gay, tu restes et tu resteras toujours mon ami.
Moi : Merci Marie, tu sais que je t’aime bien en tant qu’amie. Merci de rester mon amie de cœur.
Mar : Oh Phil, mais oui, je suis ton amie de cœur comme tu dis. Tu es super comme garçon, dommage que tu sois gay, car j’aurai aimé être, comme on dit, ta petite amie.
Moi : Désolé Marie. Je lui avais déposé un bisou sur le front.
Mar : Phil, dis-moi, tu as eu énormément de peine, je suis prête à t’écouter. C’est toi qui décide.
Moi : Je vais te le dire, mais pas maintenant. Je te le promets, je t’en parlerai, c’est promis. Tu ne dis rien aux autres, je t'en supplie ! »
Marie m’avait répondu qu’elle ne dirait rien à personne.
Chapitre 1. Nouveau départ.
Nous étions allés prendre notre douche, ensemble, comme nous en avions l’habitude. Après Benoît avait préparé ses affaires au moment où j’avais dû aller à la séance de kiné. J’avais tellement envie d’être présent lors du départ de Benoît.
La séance de kiné m’avait semblé interminable. Puis enfin elle fut achevée. Dans le couloir qui me ramenait à ma chambre, j’avais vu plus loin devant Benoît qui partait. Il était accompagné de sa maman. J’avais demandé à l’infirmier d‘accélérer le mouvement car je voulais saluer une dernière fois mon nouvel ami. Puis dans ce couloir qui n’en finissait pas j’avais crié : « Benoît, oh, Benoît. »
Benoît s’était retourné et avait demandé d’attendre à son infirmier et à sa maman, le temps que je puisse arriver à sa hauteur.
Une fois face à face, j’avais des larmes aux yeux, puis l’air de rien, se contrôlant, Benoît m’avait dit : « Oh Phil, à très, très bientôt mon ami. ».
Nous nous étions serrés la main pour ne pas alerter sa maman.
J’avais suivi le départ de mon ami Benoît jusqu’à la fin du couloir. Une fois Benoît hors de ma vue, je m’étais mis à pleurer en silence.
Après le repas de midi, j’étais allé voir la psychologue. Dès que j’étais rentré dans son bureau, elle me regardait une façon peu curieuse. Elle avait vu que j’avais changé. J’étais très ouvert, plein d’énergie. Je savais que j’allais pouvoir revoir Benoît dans les jours à venir. Je positivais ! Elle me demanda ce qu’il s’était passé. Sachant que j’étais en confiance avec elle je lui avais dit que j’étais amoureux. J’avais bien expliqué que mon ami Henri restait dans mon cœur, mais que j’avais à mon tour le droit de vivre, le droit d’aimer une autre personne. Je ne lui avais pas dit de qui il s’agissait, mais pour moi dans mon cœur et mon esprit c‘était Benoît !
Nous avions discuté pendant plus d’une bonne demi-heure. Puis elle m’avait dit, qu’en accord avec le médecin, je pouvais rentrer chez moi le lendemain en matinée.
J’étais super heureux d’enfin pouvoir rentrer à la maison. Je savais que cela n’allait pas être si facile que cela, mais j’avais l’envie d’aller de l’avant. Il ne fallait pas que je vive dans le passé, je savais qu’Henri ne reviendrait pas, et qu’il fallait que je me projette dans l’avenir. Pour moi l’avenir c’était Benoît ! Ne voulant pas tout abandonner, j’avais dans l’idée de rejoindre la troupe scoute de Benoît. Je voulais pouvoir revivre, faire ma vie sans pour autant oublier Henri, mais en lui laissant une petite place sans pour autant m’envahir.
J’étais remonté à bloc.
La fin de l’après-midi m’a elle aussi parue interminable. Je songeais à Benoît, je songeais à mes parents et à ma famille, aux copains de classe et à un tas de choses.
Le repas du soir fut servi comme d’habitude vers 17h45. J’ai mangé sans trop d’appétit. J’étais dans les nuages. Je tentais de me projeter dans l’avenir.
Alex était passé pour voir comment j’allais. Il savait que Benoît était parti fin de matinée. Alex m’a dit qu’il reviendrait dans le courant de la soirée.
J’étais allé prendre ma douche avant de me mettre au lit, nu. Puis vers 21h00, alors que le service était très calme, Alex était venu un peu près de moi. Nous avions discuté ensemble durant une bonne heure. Nous avions échangé nos points de vue sur un tas de choses. Alex avait un esprit très ouvert. Il m’avoua même qu’il était « bi » et qu’il comprenait très bien ce que j’avais pu ressentir face à Benoît. Il nous souhaitait pleine de belles choses dans la vie. Alex avait du quitter ma chambre à regret car il était appelé dans une autre chambre.
La nuit a été très calme. J’avais pu dormir jusqu’à 06h35. Je me préparais déjà a quitter cette chambre d’hôpital. Je savais que je devais revoir le médecin avant de pouvoir partir. Ce n’est que vers 11h00 en compagnie de maman que j’avais été reçu dans le cabinet du docteur. Il avait confirmé mon départ mais il avait quand souhaité que je me présente chez un pédopsychiatre en vue de poursuivre les entrevues. J’avais accepté car je savais que j’avais été assez loin, pour ne pas dire trop loin.
A 11h50 je montais dans la voiture de maman pour enfin rentrer à la maison.
Une fois à la maison, ma première préoccupation avait été de téléphoner à Benoît. J’étais tombé sur sa maman. Puis quelques secondes plus tard j’entendais la voix de Benoît. J’étais heureux de l’entendre. A son intonation, je sentais que lui aussi était content de m’entendre.
Nous avions parlé de nous, des scouts, des vacances prochaines, des fêtes de fin d’année. Nous avions un tas de projet.
Benoît me rappelait que nos parents respectifs n’étaient pas au courant de notre récente rencontre. Il ne fallait pas brûler les étapes. De mon côté, je voulais vivre mais Benoît avait raison. Je lui avais proposé de commencer par me présenter à sa troupe scoute lors de la prochaine réunion. Et qu’après nous verrions bien où nous en étions. Benoît avait approuvé.
Nous nous étions fixés rendez-vous pour le dimanche qui suivait. Cela me permettra de d’abord reprendre contact avec le milieu scolaire, j’avais manqué cinq semaines de cours.
Un fois le week-end terminé, je m’étais préparé à retourner à l’école. J’avais peur d’être bombardé de questions. Mais il fallait que j’assume.
A peine entré dans la cours de récréation plusieurs élèves de ma classe s’étaient pratiquement rués sur moi. Ils se demandaient ce qu’il m’était arrivé, comment j’allais, etc.
J’avais tenté de répondre aux nombreuses questions qui m’étaient posées. J’avais évité de dire que j’étais homo et ce que j’avais vécu avec Henri. J’avais seulement dit que je n’avais pas été bien, que à la suite d’un décès d’un de mes amis, j’avais été malade et que j’avais du séjourner en clinique.
Monsieur Martin, mon professeur de math, m’avait salué avant le cours. Il m’avait assuré de son soutien auprès de la classe ainsi qu’auprès des autres professeurs. Monsieur Martin était assez sympa, il avait la bonne trentaine et il était toujours prêt à aider chaque élève qui avait des difficultés. Pour moi, j’étais très bon math, mais il était toujours attentif au bien être de ses élèves.
Il est vrai que je n’avais jamais passé que quelques jours en début d’année scolaire, avant ma tentative de suicide, à l’école. J’étais donc heureux de voir qu’on s’inquiétait de mon état.
Marie, une fille de ma classe, avec qui je m’entendais bien, avait attendu que toute cette première effervescence se soit passée avant de venir auprès de moi.
Marie m’avait juste dit :
Mar : « Bonjour Phil, je suis si heureuse de te revoir.
Elle me donna alors un baiser sur la joue. J’avais pu voir dans ses yeux comme une lueur particulière, comme si elle savait, comme si elle me comprenait. J’étais interloqué.
Moi : Merci Marie, je suis content de te revoir aussi. "
Nous avions alors gagné notre rang pour rentrer en classe.
Oui Marie je la connaissais depuis la maternelle. Elle avait toujours été mon amie et pour elle j’avais toujours été présent quand il le fallait. Je la défendais dans la cours de récréation contre les attaques des garçons et parfois de filles. Bref, elle comptait à mes yeux.
Les cours se passaient bien. J’avais énormément de retard. J’avais loupé presque un mois et demi de cours.
A l’heure de midi je m’étais assis à la table de Marie. Il y avait d’autres élèves, certains de ma classe ou alors des nouveaux de 1ère année. Nous parlions de tout et de rien. Puis à la fin du repas, Marie m’a susurré à l’oreille :
Mar : « Dis Phil, si tu veux on peut parler, si tu as quelque chose à dire, je t’écouterai. Mais moi aussi je voudrai te dire quelque chose. On se voit dans la cour près du saule ?
Moi : Oui Marie, j’irai t’y rejoindre. Merci. »
Un quart d’heure après le m’étais rendu sous le saule dans la cour de récréation. Marie était arrivée quelques instants après moi. Elle avait le sourire aux lèvres. Elle s’était assise à côté de moi puis elle m’avait donné un baiser sur la joue. Je me demandais pourquoi elle me regardait dans les yeux si intensément comme si elle voulait lire mes pensées. Puis elle avait pris la parole :
Mar : « Tu sais Phil, on se connaît depuis longtemps. Tu es le seul garçon qui est si gentil avec moi et même avec mes copines. J’ai eu peur en te voyant revenir à l’école le jour de la rentrée. Tu étais si renfermé, si loin dans tes pensées, si mal. Je ressentais de la douleur en te voyant. Je suis certaine que tu as fait une connerie et c’est pour ça qui tu as été hospitalisé si longtemps.
Moi : Merci Marie, merci de faire attention à moi. Tu vois maintenant je vais beaucoup mieux. Oui, j’avais fait une connerie que je regrette, tu ne peux pas savoir comme je me sens con.
Mar : Phil, tu as tenté d’en finir, c’est ça.
Moi : Oui Marie, oui et heureusement que mon frère Jean est rentré plus tôt à la maison.
Mar : Oh Phil, mais pourquoi, quand tu n’es plus revenu à l’école le lundi après la rentrée, j’étais mal, très mal ne te voyant pas.
Moi : Excuse-moi de t’avoir fait si peur. Je ne sais pas si je dois te dire ce qui s’est passé. C’est très, comment dire, très personnel.
Mar : Écoute Phil, je m’en doute que c’est très personnel, mais moi je tiens à toi et je suis là pour t’aider, t’épauler, et puis je ne te l’ai jamais dit, mais je t’aime !
À la suite de ces paroles, ma tête à changé, je ne savais plus que faire, c’était comme une déclaration d’amour. J’aimais bien Marie, mais comme amie, comme copine. J’étais mal, je ne savais plus la regarder. Marie s’est alors rendu compte que je me décomposais.
Mar : Ça va Phil, tu es tout pâle.
Moi : Heu, je ne sais, je ne sais pas si, …je suis…mais, heu…
Mar : Phil tu peux tout me dire, je suis là pour toi et tout ce que tu me diras restera entre nous deux. Je te le promets.
Moi : Tu sais Marie, ce n’est pas facile à dire, mais j’aime les…. Enfin, les ….
Mar : Tu aimes les garçons, c’est ça.
Moi : Oui Marie, je suis désolé. Des larmes coulaient sur mes joues.
Mar : Écoute Phil, je m’en doutais. Ne te fait pas de bile, même si tu es gay, tu restes et tu resteras toujours mon ami.
Moi : Merci Marie, tu sais que je t’aime bien en tant qu’amie. Merci de rester mon amie de cœur.
Mar : Oh Phil, mais oui, je suis ton amie de cœur comme tu dis. Tu es super comme garçon, dommage que tu sois gay, car j’aurai aimé être, comme on dit, ta petite amie.
Moi : Désolé Marie. Je lui avais déposé un bisou sur le front.
Mar : Phil, dis-moi, tu as eu énormément de peine, je suis prête à t’écouter. C’est toi qui décide.
Moi : Je vais te le dire, mais pas maintenant. Je te le promets, je t’en parlerai, c’est promis. Tu ne dis rien aux autres, je t'en supplie ! »
Marie m’avait répondu qu’elle ne dirait rien à personne.