30-01-2021, 12:19 PM
Pour postuler veuillez envoyer une photocopie recto-verso de votre carte d’identité et une photo récente. De multiples photos et une analyse de sang démontrant l’absence d’IST seraient fortement appréciées.
Dans le cas où votre dossier serait retenu, je vous contacterai pour vous donner l’adresse exacte et fixer une date de visite. Le contrat de location portera sur un an renouvelable.
Putain de merde ! Où est-ce que j’étais encore allée me fourrer ? Au moins l’annonce était claire et honnête, ça je ne pouvais pas le contredire, mais là… En gros il cherchait une copine. Mais c’était n’importe quoi ! Je refermai le PC et allai me coucher. Hors de question de me compromettre là-dedans !
La nuit fut longue. Je me tournai et me retournai dans mon lit. Elle fut longue à passer, mais courte en sommeil. Je me réveillai un peu avant 6h et allai retourner voir l’annonce. Les photos étaient super tentantes, et puis là j’aurai tout le temps pour étudier. En plus, je n’avais pas de copain alors… Une idée en entraînant une autre, j’étais à 7h à l’ouverture du labo d’analyse médicale pour une prise de sang. J’étais plutôt honteuse : c’était comme d’aller acheter des capotes à la pharmacie. Je reçu dans l’après-midi par texto mes codes de connexion pour avoir mes résultats en ligne. Un peu coup d’oeil au cas où… évidemment je n’avais rien ! Et j’envoyais tous les documents, y compris celui-ci, au propriétaire. Il me fallu moins de 30 secondes pour accepter l’idée de cliquer sur « envoi » : je n’avais pas trop les moyens d’avoir des états d’âme.
Le reste de la journée fut une longue, une très longue attente. Enfin, vers 20h, je reçus une réponse :
- Bonjour Mademoiselle, votre dossier a été retenu. Vous n’êtes pas la seule sur la liste mais vous êtes très bien placée. Je vous propose de nous retrouver demain vers midi pour la visite. Si cela vous convient, nous signerons alors tout de suite.
Je répondis immédiatement par la positive. Pas la seule ? Je m’en doutais de ne pas être la seule sur les dents, mais là, je ne pouvais pas être plus rapide. Un passage rapide sur le site de la SNCF, un billet aller simple pris (je ne savais pas à quelle heure j’allais rentrer), et j’allai annoncer la bonne nouvelle à mes parents. La version officielle c’était que j’avais pu avoir un appartement pour boursiers et que je n’aurai à payer que les charges. Je sens que sinon mon père ne m’aurait pas laissé faire et que j’aurais perdu un an. Le reste de la soirée j’ai pu entendre mes parents, communistes convaincus, se féliciter des services sociaux de l’état qui étaient vraiment efficaces. Moi je découvrais le capitalisme : celui qui a l’argent a le pouvoir.CHAPITRE 2: Le contrat
Cette nuit fut plus longue que la précédente, non pas que je fusse apaisée et sereine à l’idée de ce qui allait se passer, mais pour une marmotte comme moi deux nuits courtes d’affilé tiennent de l’impossible. Je ne sais plus de quoi je rêvais mais je me réveillai tôt et avec une vague sensation de malaise. Il fallait bien présenter. J’étais plutôt du genre décontractée, il allait pourtant falloir faire un effort. La première impression, c’était là ce qui importait le plus. Il fallait qu’il me choisisse tout de suite. Je choisis donc une robe assez simple mais qui me mettrait en valeur. Je n’étais pas du genre fille de magazine. Je savais qu’il m’aurait fallu perdre 6-8 kg pour être bien, ceci dit ce léger surpoids s’accompagnait des rondeurs qui plaisent généralement aux hommes. Je n’étais pas grosse, je dirais plutôt légèrement potelée ; sans avoir de ventre, on ne voyait simplement pas mes côtes. Je peignai avec soin mes cheveux châtain clair, choisis de jolis sous-vêtements, et allai jusqu’à mettre une paire de chaussures à talons que j’avais acheté l’année précédente pour un mariage. Je ne me sentais pas à l’aise comme ça, mais ça me faisait de jolies jambes. Pour les sous-vêtements, j’espérais bien ne pas les montrer, mais se sentir belle ça aide à booster la confiance en soi. Plus qu’une touche discrète d’un parfum fleuri pour compléter le déguisement et voilà. Oui, chez nous on parle de se « déguiser en fille » dans ce genre de cas.
C’est donc bien équipée, avec un petit sac à main emprunté à ma mère (le mien faisait vraiment grand sac fourre-tout), que je me rendis à la gare. J’avais prévu large et ce fut une longue demi-heure que j’attendis sur le quai. Plusieurs hommes, de divers âges me sourirent en passant devant moi. Visiblement ma mise en plis était bien faite et je plaisais. La sensation était nouvelle et étrange. Disons que je n’ai jamais été le genre de fille qui cherche à se faire remarquer. C’était assez plaisant. J’eus la chance de ne pas avoir affaire à ces gros lourds qui sifflent et suivent dans la rue.
Le voyage en train, et son bruit rythmique si caractéristique, m’apaisa. J’ai toujours ressenti une sorte de somnolence dans ce genre de situation. Cela m’aida beaucoup à remettre de l’ordre dans mes idées avant mon arrivée à la gare. Pour le voyage dans Paris, je ne suis pas trop cruche et c’était très bien indiqué : je trouvai donc sans difficulté les correspondances pour me rendre à l’adresse que m’avait envoyé la veille le mystérieux propriétaire.
Je ne connaissais pas du tout Paris et fus agréablement surprise par le quartier qui était plutôt agréable. L’adresse me dirigea vers un belle immeuble ancien. Je cherchai son nom sur l’interphone, le cœur battant à tout rompre.
- Bonjour, c’est Louise.
- Septième étage.
L’interphone se coupa. La voix n’était pas sèche, mais je fus un peu surprise par la durée du dialogue. J’entrai dans un hall de vieille pierre. C’était une sorte de mélange harmonieux d’ancien et de nouveau. Si l’impression avait été d’impressionner les visiteurs, cela fit mouche avec moi. Mes pas résonnaient sur le marbre alors que je me dirigeais vers l’ascenseur ; je n’étais pas spécialement sportive et il était hors de question d’arriver en sueur. Arrivée au septième, le doute n’était pas permis : il n’y avait qu’une seule porte sur le pallier. Je sonnai alors et attendis quelques instants, sentant mes boyaux se nouer. La porte ne tarda pas à s’ouvrir. L’homme qui m’ouvrit était au téléphone. Il me fit signe de la main d’entrée et d’attendre là. Il se retourna presque sans me voir. Il me semble qu’il parlait alors affaire avec un associé. Je ne le su jamais, je ne lui posai jamais la question.
C’était bien la même voix grave et chaude que j’avais eu deux jours avant au téléphone. Il n’était pas laid, sans être vraiment canon. Dans la fin de la quarantaine, il portait des cheveux courts, plus sel que poivre. Un pantalon de toile gris souris, une ceinture de cuir noir, et une chemise vichy bleue à manche courtes qui découvraient deux bras solides. C’était une sorte de force tranquille, un homme aux épaules larges, un peu bedonnant et à la pilosité marquée sans être excessive. Il avait des yeux noisette, comme moi, une barbe courte, et il marchait en parlant, très énergique. Je restai là, silencieuse, attendant mon tour.
L’attente ne dura que quelques minutes au cours desquelles je laissai mon regard vagabonder. L’appartement était très classique : parquet brut au sol, meubles en bois patiné, sans doute du chêne. Il y avait une odeur de cuisine qui flottait et qui donnait rudement faim. Je n’avais pas eu l’appétit au petit déjeuner pour avaler quoi que ce soit, mon ventre me le rappelai… silencieusement, heureusement
Dans le cas où votre dossier serait retenu, je vous contacterai pour vous donner l’adresse exacte et fixer une date de visite. Le contrat de location portera sur un an renouvelable.
Putain de merde ! Où est-ce que j’étais encore allée me fourrer ? Au moins l’annonce était claire et honnête, ça je ne pouvais pas le contredire, mais là… En gros il cherchait une copine. Mais c’était n’importe quoi ! Je refermai le PC et allai me coucher. Hors de question de me compromettre là-dedans !
La nuit fut longue. Je me tournai et me retournai dans mon lit. Elle fut longue à passer, mais courte en sommeil. Je me réveillai un peu avant 6h et allai retourner voir l’annonce. Les photos étaient super tentantes, et puis là j’aurai tout le temps pour étudier. En plus, je n’avais pas de copain alors… Une idée en entraînant une autre, j’étais à 7h à l’ouverture du labo d’analyse médicale pour une prise de sang. J’étais plutôt honteuse : c’était comme d’aller acheter des capotes à la pharmacie. Je reçu dans l’après-midi par texto mes codes de connexion pour avoir mes résultats en ligne. Un peu coup d’oeil au cas où… évidemment je n’avais rien ! Et j’envoyais tous les documents, y compris celui-ci, au propriétaire. Il me fallu moins de 30 secondes pour accepter l’idée de cliquer sur « envoi » : je n’avais pas trop les moyens d’avoir des états d’âme.
Le reste de la journée fut une longue, une très longue attente. Enfin, vers 20h, je reçus une réponse :
- Bonjour Mademoiselle, votre dossier a été retenu. Vous n’êtes pas la seule sur la liste mais vous êtes très bien placée. Je vous propose de nous retrouver demain vers midi pour la visite. Si cela vous convient, nous signerons alors tout de suite.
Je répondis immédiatement par la positive. Pas la seule ? Je m’en doutais de ne pas être la seule sur les dents, mais là, je ne pouvais pas être plus rapide. Un passage rapide sur le site de la SNCF, un billet aller simple pris (je ne savais pas à quelle heure j’allais rentrer), et j’allai annoncer la bonne nouvelle à mes parents. La version officielle c’était que j’avais pu avoir un appartement pour boursiers et que je n’aurai à payer que les charges. Je sens que sinon mon père ne m’aurait pas laissé faire et que j’aurais perdu un an. Le reste de la soirée j’ai pu entendre mes parents, communistes convaincus, se féliciter des services sociaux de l’état qui étaient vraiment efficaces. Moi je découvrais le capitalisme : celui qui a l’argent a le pouvoir.CHAPITRE 2: Le contrat
Cette nuit fut plus longue que la précédente, non pas que je fusse apaisée et sereine à l’idée de ce qui allait se passer, mais pour une marmotte comme moi deux nuits courtes d’affilé tiennent de l’impossible. Je ne sais plus de quoi je rêvais mais je me réveillai tôt et avec une vague sensation de malaise. Il fallait bien présenter. J’étais plutôt du genre décontractée, il allait pourtant falloir faire un effort. La première impression, c’était là ce qui importait le plus. Il fallait qu’il me choisisse tout de suite. Je choisis donc une robe assez simple mais qui me mettrait en valeur. Je n’étais pas du genre fille de magazine. Je savais qu’il m’aurait fallu perdre 6-8 kg pour être bien, ceci dit ce léger surpoids s’accompagnait des rondeurs qui plaisent généralement aux hommes. Je n’étais pas grosse, je dirais plutôt légèrement potelée ; sans avoir de ventre, on ne voyait simplement pas mes côtes. Je peignai avec soin mes cheveux châtain clair, choisis de jolis sous-vêtements, et allai jusqu’à mettre une paire de chaussures à talons que j’avais acheté l’année précédente pour un mariage. Je ne me sentais pas à l’aise comme ça, mais ça me faisait de jolies jambes. Pour les sous-vêtements, j’espérais bien ne pas les montrer, mais se sentir belle ça aide à booster la confiance en soi. Plus qu’une touche discrète d’un parfum fleuri pour compléter le déguisement et voilà. Oui, chez nous on parle de se « déguiser en fille » dans ce genre de cas.
C’est donc bien équipée, avec un petit sac à main emprunté à ma mère (le mien faisait vraiment grand sac fourre-tout), que je me rendis à la gare. J’avais prévu large et ce fut une longue demi-heure que j’attendis sur le quai. Plusieurs hommes, de divers âges me sourirent en passant devant moi. Visiblement ma mise en plis était bien faite et je plaisais. La sensation était nouvelle et étrange. Disons que je n’ai jamais été le genre de fille qui cherche à se faire remarquer. C’était assez plaisant. J’eus la chance de ne pas avoir affaire à ces gros lourds qui sifflent et suivent dans la rue.
Le voyage en train, et son bruit rythmique si caractéristique, m’apaisa. J’ai toujours ressenti une sorte de somnolence dans ce genre de situation. Cela m’aida beaucoup à remettre de l’ordre dans mes idées avant mon arrivée à la gare. Pour le voyage dans Paris, je ne suis pas trop cruche et c’était très bien indiqué : je trouvai donc sans difficulté les correspondances pour me rendre à l’adresse que m’avait envoyé la veille le mystérieux propriétaire.
Je ne connaissais pas du tout Paris et fus agréablement surprise par le quartier qui était plutôt agréable. L’adresse me dirigea vers un belle immeuble ancien. Je cherchai son nom sur l’interphone, le cœur battant à tout rompre.
- Bonjour, c’est Louise.
- Septième étage.
L’interphone se coupa. La voix n’était pas sèche, mais je fus un peu surprise par la durée du dialogue. J’entrai dans un hall de vieille pierre. C’était une sorte de mélange harmonieux d’ancien et de nouveau. Si l’impression avait été d’impressionner les visiteurs, cela fit mouche avec moi. Mes pas résonnaient sur le marbre alors que je me dirigeais vers l’ascenseur ; je n’étais pas spécialement sportive et il était hors de question d’arriver en sueur. Arrivée au septième, le doute n’était pas permis : il n’y avait qu’une seule porte sur le pallier. Je sonnai alors et attendis quelques instants, sentant mes boyaux se nouer. La porte ne tarda pas à s’ouvrir. L’homme qui m’ouvrit était au téléphone. Il me fit signe de la main d’entrée et d’attendre là. Il se retourna presque sans me voir. Il me semble qu’il parlait alors affaire avec un associé. Je ne le su jamais, je ne lui posai jamais la question.
C’était bien la même voix grave et chaude que j’avais eu deux jours avant au téléphone. Il n’était pas laid, sans être vraiment canon. Dans la fin de la quarantaine, il portait des cheveux courts, plus sel que poivre. Un pantalon de toile gris souris, une ceinture de cuir noir, et une chemise vichy bleue à manche courtes qui découvraient deux bras solides. C’était une sorte de force tranquille, un homme aux épaules larges, un peu bedonnant et à la pilosité marquée sans être excessive. Il avait des yeux noisette, comme moi, une barbe courte, et il marchait en parlant, très énergique. Je restai là, silencieuse, attendant mon tour.
L’attente ne dura que quelques minutes au cours desquelles je laissai mon regard vagabonder. L’appartement était très classique : parquet brut au sol, meubles en bois patiné, sans doute du chêne. Il y avait une odeur de cuisine qui flottait et qui donnait rudement faim. Je n’avais pas eu l’appétit au petit déjeuner pour avaler quoi que ce soit, mon ventre me le rappelai… silencieusement, heureusement