27-01-2021, 10:26 AM
Après dix bonnes minutes le médecin sort de la chambre avec la maman de Nathan. Il est question d’opérer Nathan en vue de reprendre les ligaments externes du genou de les « recoudre » pour une guérison plus rapide. Il semble que cette intervention soit programmée vers seize heures. Nathan doit donc patienter jusqu’à ce moment-là dans la salle des urgences. Manu va devoir rentrer chez lui car ses parents vont se poser des questions sur son retard. Claude accepte de le reconduire. Nathan remercie Phil pour son soutien et ensuite donne un baiser à Nathan. Tante Françoise l’embrasse sur la joue et lui demande de la contacter pour avoir des nouvelles de Nathan quand il le souhaite, elle lui remet une carte de visite sur laquelle est indiqué le numéro de téléphone.
Pour ma part, j’ai un petit creux, je n’ai rien mangé depuis ce matin. Ma tante et moi nous nous rendons à la cafétéria de l’hôpital, pour y manger un en-cas. C’est le moment qui nous permet de parler de ce que vit Nathan pour le moment. Je rappelle à ma tante que Papa s’occupe de jeunes homos et qu’il peut peut-être servir d’intermédiaire s’il y a un problème avec les parents de Manu. Ma tante me remercie d’être si disponible pour les autres.
Il est ensuite temps de me rendre dans la chambre de Julien pour passer un moment avec lui. J’entre dans la chambre et directement j’ai droit à un large sourire. Inutile de dire que je rends ce sourire à Julien. Nous nous embrassons, peu importe si des gens nous voient. Je demande ensuite à Julien s’il a passé une bonne nuit, s’il a bien mangé à midi, etc. Puis je lui parle de ma matinée. Je lui raconte ma présence dans les tribunes pour le match de mini-foot auquel Nathan participait avec son équipe et la rencontre avec Claude, le charmant infirmier. Puis je lui narre l’accident de Nathan, l’intervention de Claude et l’appel à l’ambulance. Je lui raconte ensuite l’état d’un des joueurs de l’équipe de Nathan, puis le transport à l’hôpital avec Manu.
Julien me regarde et il me demande pourquoi Manu voulait suivre ainsi Nathan. Je lui explique alors que ce Manu en pince pour Nath dont il semblait très amoureux. Je lui explique alors la rencontre entre les deux garçons, leurs mains liées, leurs regards et le baiser chaste qu’ils se sont fait. J’ajoute que la maman de Nath est arrivée et qu’elle a découvert son fils enlacé dans les bras de Manu. Ensuite l’acceptation et la discussion concernant les parents de Manu. Julien est impressionné de voir comme les parents de Nathan sont si ouverts d’esprit et qu’ils acceptent tout naturellement l’homosexualité de leur fils.
Nous parlons alors de son retour programmé pour le lundi matin. Il y a donc deux nuits à rester à l’hôpital pour Julien. Nous discutons de choses et d’autres en attendant l’heure du souper. Nous avons envie d’être dans plusieurs semaines pour pouvoir profiter des congés de Toussaint afin de faire une grande fête avec nos amis lorsqu’il sera rétabli. Je suis heureux de voir que Juju positive de plus en plus. Cela m’aide aussi à me dépasser pour l’aider.
Il est seize heures quinze lorsque nous entendons frapper à la porte de la chambre. C’est tante Françoise qui entre. Elle vient saluer Julien. Elle dit que Nathan est en salle d’opération et qu’elle préfère venir nous voir que de rester dans le couloir du bloc à se morfondre. Elle dit à Julien qu’elle le trouve en forme. Alors qu’elle discute avec nous, une infirmière vient la trouver. Il est question de savoir où mettre Nathan pour la nuit, car il ne peut pas rentrer avant un jour ou deux à la maison. L’infirmière précise qu’il va devoir venir dans cette aile de l’hôpital et elle propose qu’il s’installe dans la chambre de Julien. Ma tante marque son accord, elle préfère savoir son fils dans la même chambre que Julien que d’être dans une chambre individuelle bien que leur assurance soit prévue pour cette option. Julien quant à lui affiche un large sourire qui en dit long, il sait qu’il va avoir quelqu’un qu’il connaît et avec qui il pourra parler. L’infirmière semble satisfaite, cela laisse d’ailleurs une chambre à disposition pour un autre patient éventuel.
Ma tante Françoise remercie Julien d’avoir accepté la venue de Nathan. Julien, lui, est ravi de cette perspective. Nous discutons alors à trois, en ayant une pensée pour Nathan qui se trouve au bloc opératoire. Julien me fait signe, j’ai compris, il a besoin de l’urinal. Je vais le chercher dans la salle d’eau et je lui apporte. La tante Françoise demande s’il a besoin d’aide, Julien la remercie et signale que j’en ai l’habitude. Ma tante veut quitter la chambre le temps que Julien satisfasse son besoin naturel, mais Julien lui demande de rester, que cela ne le dérange pas.
Après avoir rincé et rangé l’urinal, je rejoins Juju et ma tante. Elle nous regarde l’un et l’autre et ensuite elle me dit en me regardant :
Fra : « Alors là Phil, je n’en reviens pas, tu sembles si à l’aise pour t’occuper de julien.
Moi : Tu sais ma tante, ça m’est venu tout naturellement. Nous nous connaissons Julien et moi, ce qui fait que cela ne pose pas de problème.
Fra : Je suis émerveillée de voir les dispositions que tu prends pour aider Julien.
Jul : Vous savez Phil m’aime et il le fait de bon cœur. Il lui arrive aussi de s’occuper de moi quand je dois faire « la grosse commission » avec tout ce que cela représente !
Fra : Alors là, tu m’en bouches un coin !
Moi : Ma tante, il n’y a rien que de plus normal pour moi. S’il faut attendre qu’une infirmière ou une aide-soignante se libère pour ça, Julien ou n’importe qui aurait pu avoir des accidents ne sachant plus se retenir.
Jul : Je ne cache pas que la première fois que Phil s’est occupé de moi, je n’en menais pas large, mais il fait ça délicatement et sans dégoût.
Fra : Je vous félicite tous les deux. Vous formez un très beau couple.
Jul et Moi : Merci, c’est gentil. »
Nous entendons le bruit des roulettes des chariots alimentaires qui contiennent le souper et qui sont poussés par les aides-soignantes. Il va être temps de faire un peu de place pour la table destinée à recevoir le plateau repas de Julien. Puis en même temps voilà qu’on apporte une table de nuit supplémentaire pour Nathan. Il est clair qu’il sera amené dans le lit voisin qu’il occupera durant deux jours prévus avant son retour à la maison.
C’est une infirmière qui passe le pas de la porte en apportant le plateau de Julien. Elle signale par la même occasion que Nathan va entrer en salle de réveil et que dans moins d’une heure il sera en chambre. Ma tante nous quitte pour retrouver Nathan.
L’opération de Nathan s’est déroulée sans anicroche. Il a très bien récupéré de l’anesthésie. Il est complètement réveillé. Tante Françoise suit donc son fils via de longs couloirs et des ascenseurs. Puis ils arrivent bien entendu dans le couloir où se trouve la chambre dans laquelle il doit être installé. Au départ Nathan ne sait pas où il doit être placé, sa maman ne lui a rien dit. Puis, arrivé à la porte, il reconnaît celle de la chambre où est hospitalisé Julien. Une fois le pas de porte passé, de son lit à roulettes, Nathan nous fait un large sourire en nous voyant Julien et moi. L’infirmier positionne le lit à l’emplacement libre et dispose le bouton d’appel au niveau du perroquet placé au-dessus du lit médicalisé.
Une fois installé, Nathan pousse un soupir que nous prenons pour un soulagement. Sa jambe est bandée pour que son genou ne bouge pas mais aussi pour la facilité des soins. Nathan est revêtu d’une blouse d’hôpital, soit une blouse qui s’ouvre sur l’arrière, donc au niveau du dos. Il est bien entendu nu sous cet accoutrement. Puis il dit :
Nat : « Alors là si j’avais pu deviner où j’allais me retrouver après l’opération, j’aurai dû parier, car j’y avais pensé et je l’avais souhaité.
Moi : Tu es certain de ce que tu dis ?
Nat : Mais oui, bien entendu que j’en étais sûr et certain. J’espère que ça ne te dérange pas Julien !
Jul : Mais non, au contraire cela me fera de la compagnie, surtout pendant la matinée !
Fra : Tu vois Nath, tu ne seras pas seul entre quatre murs comme c’était normalement prévu.
Nat : Ce n’est pas plus mal tu sais Maman, au moins j’ai aussi de la compagnie.
Moi : Et de la bonne compagnie. »
Nous nous sommes tous mis à rire. C’est à ce moment-là que l’infirmière de l’étage passe pour voir si tout va bien. Elle va voir Nathan et le trouve en pleine forme pour un gars qui vient d’être opéré. Voyant mon plateau de repas vide, elle l’emporte en demandant à Nath s’il veut manger un bout. Nath accepte volontiers. Quelques minutes plus tard il reçoit un yaourt et une pomme.
Ma tante vient donner un gros bisou à son sportif de fils et également à Julien. Puis elle me dit de ne pas trop traîner pour rentrer. Nous sommes maintenant à trois dans la chambre. Les visites sont presque terminées. L’infirmière repasse par la chambre, elle me dit que je peux rester un peu plus tard, que c’est Claude qui lui a demandé ce service. Je la remercie en allant lui faire une accolade.
Nat : « Il est vraiment très sympa Claude et heureusement qu’il était là ce matin, cela a permis de ne pas avoir plus de séquelles au niveau du genou.
Moi : Tu as raison Nath, Claude est super et je sais que Julien pense la même chose !
Jul : Oui, tu ne peux pas te rendre compte comme ce mec est super sympa !
Nat : Ok, je comprends très bien ce qu’il a fait pour vous.
Moi : Oui, c’est ça, tu imagines déjà des choses ou je ne sais pas quoi…
Nat : Il vous a laissé l’occasion de vous, comment dire, de vous faire quelques petits plaisirs partagés.
Jul : Oh là Nath, tu as l’esprit assez tordu !
Nat : Non, ce n’est que la vérité.
Moi : Oui, mais ce soir ce n’est pas possible !
Nat : Effectivement, je suis comme une petite pierre dans un soulier et ça fait mal au pied !
Nous éclatons de rire. Il est génial Nathan, il trouve toujours un mot pour rire. Puis je revois encore Manu qui était aux abois quand Nath était allongé sur la table de soins, se demandant comment allait son ami, son futur petit-ami. J’en profite pour ajouter :
Moi : Puis c’est dommage, Manu n’est pas là pour te réconforter.
Nat : Non Phil, arrête, je sais que c’est grâce à toi qu’il est venu, mais nous n’en sommes pas là.
Moi : Je ne voulais pas te froisser Nath, mais je suis certain que demain il viendra te voir.
Nat : Dis Julien, Phil t’a expliqué pour Manu ?
Jul : Oui Nathan, je trouve ça très chouette. Je suis content pour toi.
Nat : Merci Julien. Merci Phil.
Moi : Bon, je ne sais pas, mais cette journée m’a fatigué comme ce n’est pas permis. Je vous laisse. Soyez sages pendant que je ne suis pas là. »
Nouvel éclat de rire. Je vais vers Nathan et je lui fait la bise. Je vais vers mon Juju adoré et je lui roule un patin. Je les salue une dernière fois et je quitte la chambre. Dans le couloir je croise l’infirmière à qui je souhaite une bonne soirée. Elle me dit que je pouvais encore rester un moment, mais je lui dis que je suis fatigué après cette journée mouvementée. Je quitte donc l’hôpital pour aller prendre le bus.
Julien et Nathan discutent entre eux. Nathan lui raconte ce qu’il éprouve pour Manu, la peur de savoir si ses parents sont homophobes, s’il reverra Manu, si ceci et cela… Nathan commence à pleurer, c’est le contre coup. Julien essaye tant bien que mal de remonter le moral à Nathan. Puis Julien lui explique ce qui s’est passé entre mon père et moi, ma fuite allant de maison en maison, l’agression à l’école et puis le revirement et le fait que maintenant mon père s’occupe des homosexuel(le)s dans une association qui leur vient en aide. Nathan comprend alors qu’il serait possible que mon père puisse éventuellement agir pour que Manu soit accepté comme il est, un ado qui est gay. Ils parlent ensuite encore quelques minutes et Nathan s’endort paisiblement.
Pour ma part, j’ai un petit creux, je n’ai rien mangé depuis ce matin. Ma tante et moi nous nous rendons à la cafétéria de l’hôpital, pour y manger un en-cas. C’est le moment qui nous permet de parler de ce que vit Nathan pour le moment. Je rappelle à ma tante que Papa s’occupe de jeunes homos et qu’il peut peut-être servir d’intermédiaire s’il y a un problème avec les parents de Manu. Ma tante me remercie d’être si disponible pour les autres.
Il est ensuite temps de me rendre dans la chambre de Julien pour passer un moment avec lui. J’entre dans la chambre et directement j’ai droit à un large sourire. Inutile de dire que je rends ce sourire à Julien. Nous nous embrassons, peu importe si des gens nous voient. Je demande ensuite à Julien s’il a passé une bonne nuit, s’il a bien mangé à midi, etc. Puis je lui parle de ma matinée. Je lui raconte ma présence dans les tribunes pour le match de mini-foot auquel Nathan participait avec son équipe et la rencontre avec Claude, le charmant infirmier. Puis je lui narre l’accident de Nathan, l’intervention de Claude et l’appel à l’ambulance. Je lui raconte ensuite l’état d’un des joueurs de l’équipe de Nathan, puis le transport à l’hôpital avec Manu.
Julien me regarde et il me demande pourquoi Manu voulait suivre ainsi Nathan. Je lui explique alors que ce Manu en pince pour Nath dont il semblait très amoureux. Je lui explique alors la rencontre entre les deux garçons, leurs mains liées, leurs regards et le baiser chaste qu’ils se sont fait. J’ajoute que la maman de Nath est arrivée et qu’elle a découvert son fils enlacé dans les bras de Manu. Ensuite l’acceptation et la discussion concernant les parents de Manu. Julien est impressionné de voir comme les parents de Nathan sont si ouverts d’esprit et qu’ils acceptent tout naturellement l’homosexualité de leur fils.
Nous parlons alors de son retour programmé pour le lundi matin. Il y a donc deux nuits à rester à l’hôpital pour Julien. Nous discutons de choses et d’autres en attendant l’heure du souper. Nous avons envie d’être dans plusieurs semaines pour pouvoir profiter des congés de Toussaint afin de faire une grande fête avec nos amis lorsqu’il sera rétabli. Je suis heureux de voir que Juju positive de plus en plus. Cela m’aide aussi à me dépasser pour l’aider.
Il est seize heures quinze lorsque nous entendons frapper à la porte de la chambre. C’est tante Françoise qui entre. Elle vient saluer Julien. Elle dit que Nathan est en salle d’opération et qu’elle préfère venir nous voir que de rester dans le couloir du bloc à se morfondre. Elle dit à Julien qu’elle le trouve en forme. Alors qu’elle discute avec nous, une infirmière vient la trouver. Il est question de savoir où mettre Nathan pour la nuit, car il ne peut pas rentrer avant un jour ou deux à la maison. L’infirmière précise qu’il va devoir venir dans cette aile de l’hôpital et elle propose qu’il s’installe dans la chambre de Julien. Ma tante marque son accord, elle préfère savoir son fils dans la même chambre que Julien que d’être dans une chambre individuelle bien que leur assurance soit prévue pour cette option. Julien quant à lui affiche un large sourire qui en dit long, il sait qu’il va avoir quelqu’un qu’il connaît et avec qui il pourra parler. L’infirmière semble satisfaite, cela laisse d’ailleurs une chambre à disposition pour un autre patient éventuel.
Ma tante Françoise remercie Julien d’avoir accepté la venue de Nathan. Julien, lui, est ravi de cette perspective. Nous discutons alors à trois, en ayant une pensée pour Nathan qui se trouve au bloc opératoire. Julien me fait signe, j’ai compris, il a besoin de l’urinal. Je vais le chercher dans la salle d’eau et je lui apporte. La tante Françoise demande s’il a besoin d’aide, Julien la remercie et signale que j’en ai l’habitude. Ma tante veut quitter la chambre le temps que Julien satisfasse son besoin naturel, mais Julien lui demande de rester, que cela ne le dérange pas.
Après avoir rincé et rangé l’urinal, je rejoins Juju et ma tante. Elle nous regarde l’un et l’autre et ensuite elle me dit en me regardant :
Fra : « Alors là Phil, je n’en reviens pas, tu sembles si à l’aise pour t’occuper de julien.
Moi : Tu sais ma tante, ça m’est venu tout naturellement. Nous nous connaissons Julien et moi, ce qui fait que cela ne pose pas de problème.
Fra : Je suis émerveillée de voir les dispositions que tu prends pour aider Julien.
Jul : Vous savez Phil m’aime et il le fait de bon cœur. Il lui arrive aussi de s’occuper de moi quand je dois faire « la grosse commission » avec tout ce que cela représente !
Fra : Alors là, tu m’en bouches un coin !
Moi : Ma tante, il n’y a rien que de plus normal pour moi. S’il faut attendre qu’une infirmière ou une aide-soignante se libère pour ça, Julien ou n’importe qui aurait pu avoir des accidents ne sachant plus se retenir.
Jul : Je ne cache pas que la première fois que Phil s’est occupé de moi, je n’en menais pas large, mais il fait ça délicatement et sans dégoût.
Fra : Je vous félicite tous les deux. Vous formez un très beau couple.
Jul et Moi : Merci, c’est gentil. »
Nous entendons le bruit des roulettes des chariots alimentaires qui contiennent le souper et qui sont poussés par les aides-soignantes. Il va être temps de faire un peu de place pour la table destinée à recevoir le plateau repas de Julien. Puis en même temps voilà qu’on apporte une table de nuit supplémentaire pour Nathan. Il est clair qu’il sera amené dans le lit voisin qu’il occupera durant deux jours prévus avant son retour à la maison.
C’est une infirmière qui passe le pas de la porte en apportant le plateau de Julien. Elle signale par la même occasion que Nathan va entrer en salle de réveil et que dans moins d’une heure il sera en chambre. Ma tante nous quitte pour retrouver Nathan.
L’opération de Nathan s’est déroulée sans anicroche. Il a très bien récupéré de l’anesthésie. Il est complètement réveillé. Tante Françoise suit donc son fils via de longs couloirs et des ascenseurs. Puis ils arrivent bien entendu dans le couloir où se trouve la chambre dans laquelle il doit être installé. Au départ Nathan ne sait pas où il doit être placé, sa maman ne lui a rien dit. Puis, arrivé à la porte, il reconnaît celle de la chambre où est hospitalisé Julien. Une fois le pas de porte passé, de son lit à roulettes, Nathan nous fait un large sourire en nous voyant Julien et moi. L’infirmier positionne le lit à l’emplacement libre et dispose le bouton d’appel au niveau du perroquet placé au-dessus du lit médicalisé.
Une fois installé, Nathan pousse un soupir que nous prenons pour un soulagement. Sa jambe est bandée pour que son genou ne bouge pas mais aussi pour la facilité des soins. Nathan est revêtu d’une blouse d’hôpital, soit une blouse qui s’ouvre sur l’arrière, donc au niveau du dos. Il est bien entendu nu sous cet accoutrement. Puis il dit :
Nat : « Alors là si j’avais pu deviner où j’allais me retrouver après l’opération, j’aurai dû parier, car j’y avais pensé et je l’avais souhaité.
Moi : Tu es certain de ce que tu dis ?
Nat : Mais oui, bien entendu que j’en étais sûr et certain. J’espère que ça ne te dérange pas Julien !
Jul : Mais non, au contraire cela me fera de la compagnie, surtout pendant la matinée !
Fra : Tu vois Nath, tu ne seras pas seul entre quatre murs comme c’était normalement prévu.
Nat : Ce n’est pas plus mal tu sais Maman, au moins j’ai aussi de la compagnie.
Moi : Et de la bonne compagnie. »
Nous nous sommes tous mis à rire. C’est à ce moment-là que l’infirmière de l’étage passe pour voir si tout va bien. Elle va voir Nathan et le trouve en pleine forme pour un gars qui vient d’être opéré. Voyant mon plateau de repas vide, elle l’emporte en demandant à Nath s’il veut manger un bout. Nath accepte volontiers. Quelques minutes plus tard il reçoit un yaourt et une pomme.
Ma tante vient donner un gros bisou à son sportif de fils et également à Julien. Puis elle me dit de ne pas trop traîner pour rentrer. Nous sommes maintenant à trois dans la chambre. Les visites sont presque terminées. L’infirmière repasse par la chambre, elle me dit que je peux rester un peu plus tard, que c’est Claude qui lui a demandé ce service. Je la remercie en allant lui faire une accolade.
Nat : « Il est vraiment très sympa Claude et heureusement qu’il était là ce matin, cela a permis de ne pas avoir plus de séquelles au niveau du genou.
Moi : Tu as raison Nath, Claude est super et je sais que Julien pense la même chose !
Jul : Oui, tu ne peux pas te rendre compte comme ce mec est super sympa !
Nat : Ok, je comprends très bien ce qu’il a fait pour vous.
Moi : Oui, c’est ça, tu imagines déjà des choses ou je ne sais pas quoi…
Nat : Il vous a laissé l’occasion de vous, comment dire, de vous faire quelques petits plaisirs partagés.
Jul : Oh là Nath, tu as l’esprit assez tordu !
Nat : Non, ce n’est que la vérité.
Moi : Oui, mais ce soir ce n’est pas possible !
Nat : Effectivement, je suis comme une petite pierre dans un soulier et ça fait mal au pied !
Nous éclatons de rire. Il est génial Nathan, il trouve toujours un mot pour rire. Puis je revois encore Manu qui était aux abois quand Nath était allongé sur la table de soins, se demandant comment allait son ami, son futur petit-ami. J’en profite pour ajouter :
Moi : Puis c’est dommage, Manu n’est pas là pour te réconforter.
Nat : Non Phil, arrête, je sais que c’est grâce à toi qu’il est venu, mais nous n’en sommes pas là.
Moi : Je ne voulais pas te froisser Nath, mais je suis certain que demain il viendra te voir.
Nat : Dis Julien, Phil t’a expliqué pour Manu ?
Jul : Oui Nathan, je trouve ça très chouette. Je suis content pour toi.
Nat : Merci Julien. Merci Phil.
Moi : Bon, je ne sais pas, mais cette journée m’a fatigué comme ce n’est pas permis. Je vous laisse. Soyez sages pendant que je ne suis pas là. »
Nouvel éclat de rire. Je vais vers Nathan et je lui fait la bise. Je vais vers mon Juju adoré et je lui roule un patin. Je les salue une dernière fois et je quitte la chambre. Dans le couloir je croise l’infirmière à qui je souhaite une bonne soirée. Elle me dit que je pouvais encore rester un moment, mais je lui dis que je suis fatigué après cette journée mouvementée. Je quitte donc l’hôpital pour aller prendre le bus.
Julien et Nathan discutent entre eux. Nathan lui raconte ce qu’il éprouve pour Manu, la peur de savoir si ses parents sont homophobes, s’il reverra Manu, si ceci et cela… Nathan commence à pleurer, c’est le contre coup. Julien essaye tant bien que mal de remonter le moral à Nathan. Puis Julien lui explique ce qui s’est passé entre mon père et moi, ma fuite allant de maison en maison, l’agression à l’école et puis le revirement et le fait que maintenant mon père s’occupe des homosexuel(le)s dans une association qui leur vient en aide. Nathan comprend alors qu’il serait possible que mon père puisse éventuellement agir pour que Manu soit accepté comme il est, un ado qui est gay. Ils parlent ensuite encore quelques minutes et Nathan s’endort paisiblement.