26-01-2021, 03:19 PM
Au bout de trois jours les médecins avaient dit que j’avais cinquante pour cent de chance de m’en sortir sans séquelle.
Maman était toujours dans tous ses états. Papa était moins expressif, mais je savais qu’il n’en menait pas large. Anne et Jean étaient effondrés. Ils ne savaient plus quoi faire, plus quoi envisager, ils attendaient que je me réveille.
Jean-Luc avait accompagné Roland à l’hôpital. Roland était resté dans le couloir. Jean-Luc lui était entré dans ma chambre. Il avait salué maman et il s’était penché vers moi pour me parler doucement à l’oreille. Il me tenait aussi la main. Jean-Luc était resté vingt bonnes minutes avant de partir. Roland, lui était resté face à la vitre de la porte de la chambre. Il avait encore des appréhensions à entrer pour me saluer et me rendre visite. Il était reparti avec Jean-Luc.
Chaque jour maman voyait un jeune qui venait en fin de journée jeter un œil par la vitre de la porte de la chambre. Au troisième jour elle lui avait demandé ce qu’il venait faire à me regarder comme ça. Le jeune lui avait alors dit :
Rol : « Bonsoir madame, je suis un scout et je suis venu voir comment va Phil. Je m’appelle Roland !
Mam : Bonsoir Roland, c’est toi qui avait été au camp avec Phil cet été ?
Rol : Oui, c’est bien moi. Je suis là pour faire pénitence, car c’est moi qui suis à l’origine de l’acte posé par Phil !
Mam : Comment ça, je ne comprends pas.
Rol : Oui, en fait c’est moi qui avait…traité…Phil de …. (La voix enrouée)
Mam : Ah, je vois, c’est donc toi qui l’avait traité de sale pédé.
Rol : Oui, c’est bien moi, j’en suis désolé, je m’excuse, je…
Roland s’était mis à pleurer, il était devenu livide, il s’était liquéfié sur place jusqu’à se pisser dessus !
Maman l’avait alors enlacé. Elle lui a dit :
Mam : Roland, tu peux venir quand tu veux, mais fait attention à Phil. Il est très, très, très fragile. Tu ne te rends pas compte ce que tes paroles ont pu avoir comme effet. Je ne te jette pas la pierre, mais réfléchi, réfléchi trois fois plutôt qu’une quand tu veux dire quelque chose à quelqu’un. D’autant plus que tu savais qu’il était fragile.
Rol : Je ne sais que vous dire, je sais que je suis impardonnable ! Je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est quand Henri est mort que j’ai su qu’il avait été son ami, son amant. Au fond de moi, je suis désolé, au fond de moi j’aimais aussi Phil. J’ai agi par vengeance. J’aimais Phil, mais je n’avais jamais osé le lui dire !
Mam : Roland, ce n’est pas possible. Tu n’as pas pu faire ça.
Rol : Mais, je ne…, je suis désolé, j’étais jaloux. Je suis impardonnable.
Maman : Pourquoi es-tu là ?
Rol : Parce que j’aime Phil. »
Roland s’était alors remis à pleurer. Je ne savais pas que Roland, le gars très timide en fin de compte, et qui semble toujours très ouvert devant les autres, était amoureux de moi.
Maman l’a alors pris dans ses bras.
Un soir, Véronique et Joseph étaient venus ensemble me rendre visite. Véronique a beaucoup parlé avec maman. Elles se comprenaient bien entre elles. Véronique était anxieuse et malade de me voir comme ça. Elle savait que je n’avais pas pu faire le deuil de son fils Henri. Qu’il était dans ma peau, qu’il était tout pour moi. Elle avait compris que nous vivions ensemble un amour incommensurable, que nous étions comme deux êtres animés d’une même force, d’un même idéal, d’un même amour aussi grand qu’il puisse être imaginé.
De son côté Roland était venu me voir à l’hôpital. Il entrait dans la chambre et il venait s’asseoir à mes côtés. Il me parlait et me tenait la main. Pas un seul jour Roland n’aurait manqué son rendez-vous avec moi. Que ce soit en semaine ou les week-ends, Roland était présent. Il restait une bonne demi-heure, tâchant de me maintenir à l’écoute. C’est bien entendu Maman qui m’avait tout expliqué ainsi que la présence de Roland chaque jour par la suite.
Un jour alors que Roland était présent, ma sœur Anne lui avait demandé de la suivre. Ils étaient allés s’asseoir dans la salle de repos de l’étage. Ma sœur lui disait alors ceci :
Ann : « Roland, tu viens tous les jours voir Phil. C’est bien que tu veilles te racheter. J’espère que Phil s’en sortira, tu sais c’est mon frère et je l’aime. Il a déjà tellement souffert.
Rol : Oui, je sais que la mort de Henri l’a profondément marqué.
Ann : Roland, il n’y a pas que ça. Je vais te le dire, mais n’en parle à personne et même pas à Phil. Ce que je vais te dire restera entre nous.
Rol : Oui, je te le promets !
Ann : Tu vois lors du séjour en Vendée, une fin d’après midi Phil et Henri ont été attaqués par trois jeunes homophobes. Phil a réussi à faire fuir Henri pour qu’il ne soit pas frappé. Phil a été roué de coups, il a été humilié et en plus il a été…, il a été…
Des larmes coulaient sur les joues de ma sœur. Elle n’arrivait plus à parler.
Rol : Dis, il a subi d’autres choses.
Ann : Oui ! (Dans un râle)
Rol : Oh merde alors. Je ne le savais pas. Et moi qui l’ai humilié devant les scouts. Je m’en veux, je ne suis qu’un pauvre con. Merde, merde, qu’est-ce que j’ai fait.
Roland se mis à pleurer lui aussi.
Ann : Puis tu vois Roland, son ami Henri était pour comme un ange, c’était comme s’il était son ange gardien ! Alors tu vois depuis sa mort Phil est excessivement vulnérable.
Rol : Si j’avais su. Je m’en voudrais toute ma vie si Phil ne s’en sort pas. Désolé, je vais rentrer, je ne suis pas bien. Excuse-moi auprès de ta famille. »
Roland s’était levé et avait quitté l’hôpital en pleurant. Il était directement rentré chez lui. En arrivant il est allé voir sa maman. Il s’était remis à pleurer et il lui a expliqué la conversation qu’il avait eue avec Anne. Roland était effondré, il s’en voulait cruellement de s’en être pris à Phil, le Phil qui était son copain de camp aux scouts, le Phil qu’il aimait.
La maman de Roland téléphona à Jean-Luc, le jeune assistant de troupe.
Jean-Luc était arrivé dans la demi-heure. Il fut mis au courant. Il s’était alors rendu dans la chambre de Roland, lequel était couché toujours en pleurs sur son lit.
Jean-Luc lui demanda alors :
J-L : « Alors Roland, explique-moi ce qui se passe.
Rol : J’ai appris par la sœur de Phil que durant les vacances ils avaient été agressés et que Henri avait pu s’échapper. Elle m’a dit qu’il avait été roué de coups et humilié. Anne m’a dit qu’il y avait plus, mais je ne sais pas quoi. Je m’en veux d’avoir humilié Phil lors de réunion. Je ne suis qu’un imbécile, un con.
J-L : Arrête Roland. Tu ne pouvais pas savoir. Je sais ce qui s’est passé. Je vais te le dire, mais je ne veux en aucun cas que tu en parles à qui que ce soit, ni à Phil, ni à aucun des scouts. Est-ce bien compris Roland !
Rol : Oui, je ne dirai jamais rien.
J-L : Phil te le dira s’il le souhaite. De toute façon il faut d’abord qu’il s’en sorte. Voilà, en plus des humiliations un des agresseurs a enfoncé un bout de bois dans l’anus de Phil !
Rol : Ah non pas ça. Pas ça. Mais c’est dégelasse. ! »
Roland s’était ensuite effondré en larmes. Il venait de comprendre que sa réflexion faite à Phil à la réunion avait eu un effet dévastateur. Il avait fait plonger Phil dans un abîme Il ne savait plus que dire.
Jean-Luc le consolait.
Jean-Luc expliqua ensuite à la maman de Roland, en bref la conversation qu’il venait d’avoir avec son fils.
La maman de Roland pris la décision de venir le lendemain avec Roland me rendre visite.
La maman de Roland, Marthe, avait accompagné Roland pour venir me voir. Marthe avait rencontré ma maman et elles avaient longtemps parlé entre elles.
Maman était toujours dans tous ses états. Papa était moins expressif, mais je savais qu’il n’en menait pas large. Anne et Jean étaient effondrés. Ils ne savaient plus quoi faire, plus quoi envisager, ils attendaient que je me réveille.
Jean-Luc avait accompagné Roland à l’hôpital. Roland était resté dans le couloir. Jean-Luc lui était entré dans ma chambre. Il avait salué maman et il s’était penché vers moi pour me parler doucement à l’oreille. Il me tenait aussi la main. Jean-Luc était resté vingt bonnes minutes avant de partir. Roland, lui était resté face à la vitre de la porte de la chambre. Il avait encore des appréhensions à entrer pour me saluer et me rendre visite. Il était reparti avec Jean-Luc.
Chaque jour maman voyait un jeune qui venait en fin de journée jeter un œil par la vitre de la porte de la chambre. Au troisième jour elle lui avait demandé ce qu’il venait faire à me regarder comme ça. Le jeune lui avait alors dit :
Rol : « Bonsoir madame, je suis un scout et je suis venu voir comment va Phil. Je m’appelle Roland !
Mam : Bonsoir Roland, c’est toi qui avait été au camp avec Phil cet été ?
Rol : Oui, c’est bien moi. Je suis là pour faire pénitence, car c’est moi qui suis à l’origine de l’acte posé par Phil !
Mam : Comment ça, je ne comprends pas.
Rol : Oui, en fait c’est moi qui avait…traité…Phil de …. (La voix enrouée)
Mam : Ah, je vois, c’est donc toi qui l’avait traité de sale pédé.
Rol : Oui, c’est bien moi, j’en suis désolé, je m’excuse, je…
Roland s’était mis à pleurer, il était devenu livide, il s’était liquéfié sur place jusqu’à se pisser dessus !
Maman l’avait alors enlacé. Elle lui a dit :
Mam : Roland, tu peux venir quand tu veux, mais fait attention à Phil. Il est très, très, très fragile. Tu ne te rends pas compte ce que tes paroles ont pu avoir comme effet. Je ne te jette pas la pierre, mais réfléchi, réfléchi trois fois plutôt qu’une quand tu veux dire quelque chose à quelqu’un. D’autant plus que tu savais qu’il était fragile.
Rol : Je ne sais que vous dire, je sais que je suis impardonnable ! Je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est quand Henri est mort que j’ai su qu’il avait été son ami, son amant. Au fond de moi, je suis désolé, au fond de moi j’aimais aussi Phil. J’ai agi par vengeance. J’aimais Phil, mais je n’avais jamais osé le lui dire !
Mam : Roland, ce n’est pas possible. Tu n’as pas pu faire ça.
Rol : Mais, je ne…, je suis désolé, j’étais jaloux. Je suis impardonnable.
Maman : Pourquoi es-tu là ?
Rol : Parce que j’aime Phil. »
Roland s’était alors remis à pleurer. Je ne savais pas que Roland, le gars très timide en fin de compte, et qui semble toujours très ouvert devant les autres, était amoureux de moi.
Maman l’a alors pris dans ses bras.
Un soir, Véronique et Joseph étaient venus ensemble me rendre visite. Véronique a beaucoup parlé avec maman. Elles se comprenaient bien entre elles. Véronique était anxieuse et malade de me voir comme ça. Elle savait que je n’avais pas pu faire le deuil de son fils Henri. Qu’il était dans ma peau, qu’il était tout pour moi. Elle avait compris que nous vivions ensemble un amour incommensurable, que nous étions comme deux êtres animés d’une même force, d’un même idéal, d’un même amour aussi grand qu’il puisse être imaginé.
De son côté Roland était venu me voir à l’hôpital. Il entrait dans la chambre et il venait s’asseoir à mes côtés. Il me parlait et me tenait la main. Pas un seul jour Roland n’aurait manqué son rendez-vous avec moi. Que ce soit en semaine ou les week-ends, Roland était présent. Il restait une bonne demi-heure, tâchant de me maintenir à l’écoute. C’est bien entendu Maman qui m’avait tout expliqué ainsi que la présence de Roland chaque jour par la suite.
Un jour alors que Roland était présent, ma sœur Anne lui avait demandé de la suivre. Ils étaient allés s’asseoir dans la salle de repos de l’étage. Ma sœur lui disait alors ceci :
Ann : « Roland, tu viens tous les jours voir Phil. C’est bien que tu veilles te racheter. J’espère que Phil s’en sortira, tu sais c’est mon frère et je l’aime. Il a déjà tellement souffert.
Rol : Oui, je sais que la mort de Henri l’a profondément marqué.
Ann : Roland, il n’y a pas que ça. Je vais te le dire, mais n’en parle à personne et même pas à Phil. Ce que je vais te dire restera entre nous.
Rol : Oui, je te le promets !
Ann : Tu vois lors du séjour en Vendée, une fin d’après midi Phil et Henri ont été attaqués par trois jeunes homophobes. Phil a réussi à faire fuir Henri pour qu’il ne soit pas frappé. Phil a été roué de coups, il a été humilié et en plus il a été…, il a été…
Des larmes coulaient sur les joues de ma sœur. Elle n’arrivait plus à parler.
Rol : Dis, il a subi d’autres choses.
Ann : Oui ! (Dans un râle)
Rol : Oh merde alors. Je ne le savais pas. Et moi qui l’ai humilié devant les scouts. Je m’en veux, je ne suis qu’un pauvre con. Merde, merde, qu’est-ce que j’ai fait.
Roland se mis à pleurer lui aussi.
Ann : Puis tu vois Roland, son ami Henri était pour comme un ange, c’était comme s’il était son ange gardien ! Alors tu vois depuis sa mort Phil est excessivement vulnérable.
Rol : Si j’avais su. Je m’en voudrais toute ma vie si Phil ne s’en sort pas. Désolé, je vais rentrer, je ne suis pas bien. Excuse-moi auprès de ta famille. »
Roland s’était levé et avait quitté l’hôpital en pleurant. Il était directement rentré chez lui. En arrivant il est allé voir sa maman. Il s’était remis à pleurer et il lui a expliqué la conversation qu’il avait eue avec Anne. Roland était effondré, il s’en voulait cruellement de s’en être pris à Phil, le Phil qui était son copain de camp aux scouts, le Phil qu’il aimait.
La maman de Roland téléphona à Jean-Luc, le jeune assistant de troupe.
Jean-Luc était arrivé dans la demi-heure. Il fut mis au courant. Il s’était alors rendu dans la chambre de Roland, lequel était couché toujours en pleurs sur son lit.
Jean-Luc lui demanda alors :
J-L : « Alors Roland, explique-moi ce qui se passe.
Rol : J’ai appris par la sœur de Phil que durant les vacances ils avaient été agressés et que Henri avait pu s’échapper. Elle m’a dit qu’il avait été roué de coups et humilié. Anne m’a dit qu’il y avait plus, mais je ne sais pas quoi. Je m’en veux d’avoir humilié Phil lors de réunion. Je ne suis qu’un imbécile, un con.
J-L : Arrête Roland. Tu ne pouvais pas savoir. Je sais ce qui s’est passé. Je vais te le dire, mais je ne veux en aucun cas que tu en parles à qui que ce soit, ni à Phil, ni à aucun des scouts. Est-ce bien compris Roland !
Rol : Oui, je ne dirai jamais rien.
J-L : Phil te le dira s’il le souhaite. De toute façon il faut d’abord qu’il s’en sorte. Voilà, en plus des humiliations un des agresseurs a enfoncé un bout de bois dans l’anus de Phil !
Rol : Ah non pas ça. Pas ça. Mais c’est dégelasse. ! »
Roland s’était ensuite effondré en larmes. Il venait de comprendre que sa réflexion faite à Phil à la réunion avait eu un effet dévastateur. Il avait fait plonger Phil dans un abîme Il ne savait plus que dire.
Jean-Luc le consolait.
Jean-Luc expliqua ensuite à la maman de Roland, en bref la conversation qu’il venait d’avoir avec son fils.
La maman de Roland pris la décision de venir le lendemain avec Roland me rendre visite.
La maman de Roland, Marthe, avait accompagné Roland pour venir me voir. Marthe avait rencontré ma maman et elles avaient longtemps parlé entre elles.