23-01-2021, 12:03 PM
(Modification du message : 23-01-2021, 12:05 PM par Philou0033.)
Chères amies lectrices et chers amis lecteurs. Merci d’avoir suivi cette partie de récit nommée « Henri ». Elle faisait suite au récit « Au camp scout » car pour moi il s’agit d’un tout.
Il y a une autre suite et je vais faire comme pour le récit « Au camp scout » et au récit « Henri », je vais poursuivre illico par cette suite, pour ne pas couper l’ensemble qui me tient fort à cœur.
Je remercie ceux qui ont, ou qui ont eu, une pensée pour Henri S., c’était vraiment mon ami, il était vraiment mon premier amant. Paix à son âme !!! R.I.P.
La suite s’intitule : « Abîmes et renouveau. »
[i]Il y a une autre suite et je vais faire comme pour le récit « Au camp scout » et au récit « Henri », je vais poursuivre illico par cette suite, pour ne pas couper l’ensemble qui me tient fort à cœur.
Je remercie ceux qui ont, ou qui ont eu, une pensée pour Henri S., c’était vraiment mon ami, il était vraiment mon premier amant. Paix à son âme !!! R.I.P.
La suite s’intitule : « Abîmes et renouveau. »
Encore merci de me suivre.
Philou.
[/i]Philou.
TOME 3.
[size=24pt][b]Abîmes et renouveau.
[/b][/size]Première partie : Abîmes.
Les jours qui avaient suivi l’enterrement d’Henri furent difficiles pour moi. Je venais de perdre mon âme-sœur, mon ami, mon amant. Oui nous étions peut-être assez jeunes mais nous nous aimions d’un amour véritable, même à 16 ans.
J’étais allé voir un psy. Maman l’avait contacté juste avant les funérailles de mon ami Henri. Il était au courant de ce que j’avais vécu depuis ma liaison avec Henri lors du camp scout jusqu’à son décès.
Ce praticien était assez sympa, il devait avoir la bonne trentaine. Il était jovial et avait une écoute positive. Je parlais, il écoutait et me faisais parfois faire face à certains aspects qu’il avait vu et relevé.
Je pouvais parler et être entendu. Je pouvais dire des choses que je n’avais jamais dites auparavant.
Il m’a dit que si j’avais un gros coup de bleus, que je pouvais prendre contact avec lui et qu’il ne fallait hésiter à me confier même à un ami ou à mes parents.
J’avais repris l’école mais j’étais toujours triste et morose. Mes copains de classe ne savaient rien de ce que j’avais subi durant mes vacances. Ils n’étaient pas au courant de mon orientation sexuelle non plus. Je n’avais pas du tout envie que cela se sache au niveau du bahut.
Je savais que papa avait été trouvé le proviseur pour lui expliquer que j’avais été agressé durant les vacances sans rentrer dans les détails. Papa avait aussi expliqué qu’un de mes amis était décédé juste avant la rentrée et que j’en étais assez affecté, car nous avions passé une semaine de vacances ensemble.
Papa avait demandé que les professeurs aient un œil sur moi, car j’étais mal dans ma peau et que j’étais un peu dépressif.
Après la rentrée des classes, c’était la rentrée chez les scouts. Je ne voulais pas y aller, mais c’était papa qui avait insisté pour que je me rende à la première réunion. Cette première réunion était prévue un samedi après-midi. Papa m’avait déposé à proximité du local scout.
A peine arrivé, tous les scouts étaient venus me consoler. Sauf deux ou trois. L’un d’eux, qui étaient à l’écart, c’était Roland, il avait fait partie de ma patrouille lors du dernier camp.
Roland avait changé, il s’avança vers moi l’air décidé et en fixant droit dans les yeux il me disait :
Rol: « Alors sale pédé, tu reviens chez nous !
Moi : Arrête Roland, on se connait depuis longtemps, qu’est ce qu’il te prend !
Rol: J’en ai marre de voir ta sale gueule de sale pédé, dégage, rentre chez toi et va te faire voir chez les grecs.
Jean-Luc, le jeune chef était venu voir ce qui se passait. Les autres scouts lui avaient expliqué de quoi il s’agissait. Jean-Luc s’adressa alors à Roland :
J-L : Roland explique moi pourquoi tu agis de la sorte avec Phil.
Rol: C’est un sale pédé et toi tu ne vaux pas mieux.
J-L : Roland je crois que tu viens de dépasser les bornes, ça n’en restera pas là, tu peux me croire.
Rol: De toutes façons, vous êtes tous des tapettes.
J-L : Roland, je demande de quitter immédiatement le local, tu peux rentrer chez toi, tes parents seront avertis de ton comportement. Je te signale de l’homophobie n’est pas tolérée ici. »
Roland était parti en bougonnant.
Pour moi, c’était assez, stop, il fallait que ça s’arrête, je n’en pouvais plus. Roland avait été scout avec moi durant plus de 3 ans et voilà comment il se comportait. Je suis allé trouver Jean-Luc en le remerciant d’être intervenu, mais que je ne comptais rester dans ces conditions là. J’ai demandé de pouvoir retourner à la maison. Jean-Luc avait très bien compris et j’étais autorisé à rentrer à la maison.
J’étais parti à regret car j’avais passé de bonnes et belles années avec tous les scouts.
J’étais rentré à la maison. J’étais anéanti, pourquoi tant de haine, pourquoi toujours et toujours s’en prendre comme ça aux homos. En quelques semaines c’était l’attaque homophobe dévastatrice, puis le décès d’Henri, mon amant, et maintenant même chez les scouts ! Il fallait que ça cesse, il fallait que ça s’arrête, c’était trop, c’était la goutte qui faisait déborder le vase.
Je m’étais mis à pleurer.
Je ne savais plus quoi penser. J’avais la honte, je me sentais sale. J’en étais malade, Henri me manquait incroyablement, j’étais au bord du vide, au bord du précipice. J’en avais assez, j’en avais assez d’être là, d’être en vie tout simplement et rejeté par tous !
J’étais allé voir dans la chambre des parents, dans la table de nuit de maman. J’avais pris ses somnifères, puis j’avais pris tous les calmants qui m’étaient destinés. J’étais allé prendre une bouteille de whisky dans le bar de papa et je m’étais rendu dans ma chambre.
Puis seul, j’avais laissé un mot où j’expliquais mon geste et que je demandais pardon à ma famille. Puis j’avais pris tout les médocs pour être enfin libre !!!!!
Jean, qui était parti chez un copain, il venait juste de rentrer. Il était environ 16h30. Il avait vu que j’avais laissé dans l’entrée mon foulard et ma chemise scoute à terre. Les boutons de la chemise étaient répandus sur le sol, ils avaient été arrachés. Il avait trouvé cela anormal. Il avait crié « Phil, où es-tu » dans la maison. Puis il était monté directement voir dans ma chambre. Une fois la porte ouverte il m’a trouvé étendu sur mon lit, une odeur de merde flottait dans la chambre, de la vomissure sur l’oreiller, et moi qui râlait. Il vit directement la bouteille de whisky et les emballages des médocs. Jean avait compris lorsqu’il découvrit la feuille où j’avais écrit :
« Maman, Papa, Anne ma chère sœur, Jean mon frérot adoré, je vous demande pardons, mais c’est trop dur, Henri me manque trop, je suis allé le retrouver. Ne m’en voulez pas. Je vous aime tellement. Pardon. Phil. »
Jean avait eu un réflexe c’était d’appeler directement les secours. L’ambulance était arrivée dans les 7 minutes. Les ambulanciers s’étaient occupés de moi. L’un d’eux avait fait appel au SMUR, au vu de mon état préoccupant. Le médecin du SMUR m’a fait des injections et m’avait préparé durant plus de 30 minutes pour mon transfert vers l’hôpital le plus proche.
Pendant ce temps là Jean avait tenté d’avertir les parents. Finalement maman et papa sont arrivés lorsque l’ambulance quittait la maison. Jean était blanc, livide, hors d’état, pleurant, ne sachant plus dire quoi que ce soit. Maman était restée avec Jean pour le consoler. Papa m’avait accompagné dans l’ambulance.
Une fois à l’hôpital, j’avais subi un lavage d’estomac, des examens approfondis car je ne réagissais plus.
Papa était dans la salle d’attente, il tournait en rond. Puis au bout d’une grosse heure d’attente, le médecin était venu le trouver. Le médecin lui expliqua que j’étais tombé dans le coma et que mes jours étaient en danger ! Il fallait attendre 48 heures pour en savoir plus.
Papa s’était effondré dans la salle d’attente. Il ne savait plus que faire. Il ne voulait pas quitter l’hôpital, il ne voulait pas annoncer cette nouvelle à maman par téléphone, il était perdu. Puis il avait pris la résolution de prendre un taxi pour renter à la maison.
Quelle scène à la maison. Papa avait trouvé maman en pleurs avec Jean. Anne venait d’arriver et elle était également dans tous ses états. Papa leur avait alors annoncé la mauvaise nouvelle, c’était mon état de coma !
C’était un tsunami qui venait de passer à la maison. Puis c’est la police qui est arrivée à la suite de l’intervention de l’ambulance.
Maman était venue passer la nuit à l’hôpital à mon chevet. Elle m’avait tenu la main durant toute la nuit. Le jour qui a suivi, c’était Anne qui était restée avec moi. Elle me parlait, elle me caressait les joues et me tenait la main. Au soir, j’avais la visite de Jean avec Papa.
Ils étaient tous très inquiets pour moi.
Dans les jours qui suivaient, Véronique et André étaient venus me rendre visite. Étant dans le coma, je ne m’étais même pas rendu compte de leur présence. Puis Jean-Luc était allé me visiter. Il était mal dans sa peau, il s’en voulait de m’avoir autorisé à rentrer à la maison après l’incident avec Roland.
Bref j’avais de la visite, mais je ne m’en rendais pas compte.
Le soir même Jean-Luc s’était rendu au domicile de Roland. Il avait sonné à la porte et attendait qu’on lui ouvre. C’était Roland qui avait ouvert.
J-L : « Bonsoir Roland. Tes parents sont là ? »
Rol : « Non, ils ne sont pas encore rentrés. Mais, viens, entre, ne reste pas là sur le pas de la porte. »
Jean-Luc était entré. Il avait été conduit au salon. Roland lui avait servi une limonade. Puis Jean-Luc prit la parole :
J-L : « Écoute Roland, je ne vais pas tourner autour du pot. Samedi après-midi lors du début de la réunion tu as eu un comportement inqualifiable. Je ne sais pas pour quelles raisons, mais tu comprends que les chefs de la troupe ne peuvent tolérer un tel comportement. »
Rol : « Oui, je sais. Mais, j’étais jaloux de Phil. Je ne sais pas si …. mais…. heu… »
Des larmes commençaient à couler sur les joues de Roland.
J-L : « Que veux-tu dire Roland, tu es jaloux de Phil, mais pourquoi, je ne comprends pas ! »
Rol : « Jean-Luc, ne te fâche pas, mais je…j’aime Phil ! »
J-L : « Oh Roland, je comprends un peu. Tu aime Phil et lui n’est pas au courant. Tu a appris que Phil et Henri s’aimaient et tu ne l’as pas supporté. C’est ça. »
Rol : « Oui, j’ai vu rouge lors de l’enterrement. Phil était tellement dans tous ses états que j’avais compris la relation qui l’unissait à Henri. »
J-L : « Roland tu es homo ou tu crois l’être, je ne te jette pas la pierre. Tu devines que moi aussi je suis gay. »
Rol : « Oui je le savais. »
J-L : « Bon, Roland, il faut que je te dise quelque chose. Ce n’est pas facile à dire ni même à entendre, mais je dois te le dire. Samedi après que tu as eu quitté la réunion et le local, Phil a demandé de pouvoir rentrer chez lui. Il n’était pas bien du tout après t’avoir entendu se traiter de pédé. »
Rol : « Oui, je veux bien le comprendre, je n’y suis pas allé de main morte. »
J-L : « Écoute, lorsque Phil est rentré chez lui il a tenté de se suicider ! »
Rol : « Oh merde, merde. Qu’est-ce que j’ai fait. Merde, merde ! »
J-L : « Roland, il faut que tu saches, Phil est dans le coma aux soins intensifs. »
Roland s’est effondré en pleurs dans le fauteuil. Il ne cessait de dire « merde, merde… »
J-L : « Reprends-toi Roland. Tu dois faire face. Je te propose d’aller demain rendre visite à Phil. Je serai avec toi. »
Rol : « Oui, je viendrai. »
Les parents de Roland rentrèrent chez eux lorsqu’il découvrir Roland qui reniflait. Ils virent qu’il avait pleuré.
Jean-Luc expliquait ensuite aux parents de Roland ce qu’il s’était passé au début de la réunion et les conséquences sur la vie de Phil.
Les parents furent outrés d’apprendre le comportement de leur fils. Mais ils n’étaient pas au courant de l’orientation sexuelle de celui-ci.
En essayant d’avoir des explications, les parents s’inquiétaient du pourquoi du discours homophobe à l’égard de Phil.
Roland ne sachant plus quoi dire, avait pris sur lui et avait avoué à ses parents qu’il était en fait gay et qu’il aimait Phil et que Phil n’en savait rien.
Roland s’effondra une nouvelle fois en larmes.
Les parents de Roland se regardaient, sans savoir que dire. C’est Jean-Luc qui leur expliquait alors que l’orientation sexuelle de Roland n’était pas contre nature. Il leur apportait des réponses aux questions qu’ils se posaient légitimement.
Jean-Luc expliquait aussi que Roland avait pris la résolution de se rendre à l’hôpital pour rendre visite à Phil, et qu’il l’accompagnerait dans cette démarche.
Les parents de Roland approuvaient.