21-01-2021, 11:05 AM
Chapitre 8.
Noir destin !
Le soir, étant un peu fatigué, j’étais monté dans ma chambre et je m’étais mis dans mon lit, je me sentais un peu seul. Je repensais aux bons moments passés avec Henri lors du camp ainsi qu’en Vendée, je repensais aussi à Stéphane lors du séjour chez mon oncle. Je m’étais alors masturbé en pensant à eux et au fait qu’ils étaient sans doute eux aussi en train de se masturber de leur côté.
Vers 22h15 alors que j’allais mettre ma couche pour dormir, le téléphone avait sonné. C’était une heure très avancée pour que quelqu’un téléphone à la maison. J’avais entendu Papa décrocher. Il était au bout du fil et j’entendais qu’il discutait en allant dans son bureau et en refermant la porte derrière lui. Je m’étais semble-t-il endormi depuis quelques minutes, j’avais oublié de mettre ma couche. Je n’étais pas très bien, je ressentais quelque chose, j’avais un mauvais pressentiment. Puis peu après, Maman avait ouvert la porte de ma chambre. Je m’étais réveillé par le bruit de frottement de la porte. J’avais allumé ma lampe de chevet. J’avais alors vu le visage décomposé de ma maman. Je m’étais levé pour la rejoindre car elle redescendait vers le salon. Papa avait lui aussi une tête jusque par terre. Je leur avais demandé :
Moi : « Qui a-t-il, pourquoi vous faites une tête pareille.
Je voyais alors des larmes couler sur le visage de maman.
Papa : Heu, Phil, il faut que tu sois courageux.
Moi : Mais qu’est ce qu’il y a ? Il est arrivé quelque chose !
Papa : Voilà Phil, Henri … a…..
Moi : Oui quoi, Henri a quoi ?
Papa : Henri a été…. renversé par une voiture ce soir.
Moi : Quoi, et comment va-t-il ?
Papa : Phil, je suis désolé, mais … Henri n’a pas survécu ! »
Je m’étais effondré, j’étais en pleurs, le sol s’était d’un coup dérobé sur mes pieds, je m’étais retrouvé à terre pris dans une crise de larmes. J’étais sous le choc. Je criais : « Henri, Henri, Henri. Mais pourquoi, Henri, Henri. »
Maman pleurait elle aussi. Elle m’avait pris dans se bras. Nous étions à terre sur le tapis du salon.
Anne et Jean étaient arrivés en se demandant ce qui se passait. Ils me voyaient avec maman à terre, en pleine crise de larme, moi répétant « Henri, Henri ».
Papa leur avait alors expliqué ce qui s’était passé avec Henri, qu’il s’était fait renverser par une voiture et qu’il était mort.
Anne et Jean se sont également effondrés en larmes.
Je m’étais mis à trembler, j’étais en pleine crise, je haletais, je cherchais ma respiration. Papa téléphona tout de suite au médecin de famille pour qu’il passe à la maison pour me soigner.
Le docteur m’avait fait une injection de calment. Il était resté une bonne heure, le temps que je me sois endormi dans mon lit. Maman avait alors demandé à Jean de dormir à côté de moi pour que je ne reste pas seul et pour avoir un œil sur moi.
Je m’étais réveillé vers 09h00. J’étais encore un peu groggy à la suite de l’injection. J’avais les yeux rouges, j’étais trempé, j’avais pissé dans mon lit. Jean avait déjà prévenu maman depuis sept heures ce matin. J’avais oublié de mettre une couche !
Papa n’était pas parti travailler, il était resté à la maison.
Vers 09h20 Jean-Philippe, mon médecin adoré, avait sonné à la porte. Il avait été contacté par papa et de suite il avait fait le déplacement pour venir me voir.
Il m’avait ausculté. Il avait prescrit d’autres calmants pour que je puisse tenir le coup. Il avait dit à mes parents de faire très attention à moi et de ne surtout pas me laisser seul. Jean-Philippe était resté à déjeuner, mais nous n’avions presque rien avalé. Début d’après-midi Jean-Philippe était reparti. Il avait pris contact avec le médecin de famille et il avait convenu de la suite pour ma santé.
J’étais resté à la maison. Mes parents avaient refusé que je sorte de la journée. J’aurai l’occasion de voir les parents d’Henri et André le lendemain. J’avais passé la journée à pleurer, j’étais dans le brouillard. J’étais mal, je ne pensais qu’à Henri. Il avait dû avoir horriblement mal en se faisant renverser par la voiture. Était-il mort sur le coup, je n’arrêtais pas penser à cela. Je m’imaginais le déroulement de l’accident, je devenais fou, il fallait que je retrouve mes esprits mais à chaque fois j’avais le visage d’Henri qui me venait à l’esprit. J’étais fou de douleur. J’avais pensé que c’était moi qui aurais dû être à sa place, c’était moi qui aurais dû mourir ! Mais pourquoi tant d’acharnement, pourquoi Henri, pourquoi moi ? J’avais cette impression d’être devant un précipice. J’étais toujours prêt à tomber dedans !
Vers la fin de l’après-midi André était venu à la maison. Quand il m’avait vu, il est venu m’enlacer en pleurant. Je me suis une nouvelle fois remis à pleurer, comment avais-je encore des larmes après avoir déjà autant pleuré ! André était lui aussi dévasté par le décès de son petit frère. André était resté une bonne heure à la maison. Nous nous consolions l’un l’autre.
J’avais alors demandé à André si je pouvais passer le lendemain voir ses parents, Véronique et Joseph. Pour André il n’y avait pas de problème, je pouvais venir.
J’étais en route avec maman pour rendre visite aux parents d’Henri. J’étais toujours sous calmants. Une fois devant la porte de l’appartement, je m’étais une nouvelle fois mis à pleurer. Véronique avait ouvert la porte, elle avait les yeux rouges, la mine défaite. Elle m’a alors pris dans ses bras et elle aussi s’était remise à pleurer. Nous étions restés comme ça au moins cinq bonnes minutes.
Je ne savais pas quoi dire, nous étions tous dévastés. André était là lui aussi, il m’a aussi pris dans ses bras pour me faire un câlin. Dans le creux de l’oreille il m’a dit : « Merci d’être là mon frère. » Il n’en fallait pas moins pour me refaire pleurer. Il a fallu qu’on me place couché dans le divan, je ne tenais plus debout.
Alors que nous étions tous en pleurs, la sonnette de l’appartement avait retenti. Véronique était allé ouvrir. Elle avait ouvert à Jean-Luc, le jeune assistant de la troupe scout. Il avait la mine décomposée. Il avait semble-t-il appris le décès de Henri et il était venu rendre visite à la famille. Dès qu’il m’avait vu, en pleurs, couché dans le divan avec une tête de zombie, il avait tout de suite compris que j’avais eu la relation d’amitié avec Henri.
Jean-Luc avait présenté ses condoléances à la famille. Puis il s’était approché de moi. J’étais incapable de dire un mot. Maman lui avait alors expliqué notre relation d’amitié, sans en dire plus, les vacances en Vendée et la suite, et l’accident. Puis Jean-Luc avait ajouté qu’il croyait qu’il y avait plus que ça.
Maman avait expliqué à Jean-Luc, en deux mots, de quoi il retournait. Il avait donc su que nous étions devenus inséparables et que nous étions gays et devenus amants.
Par la suite Jean-Luc avait dit qu’il s’en doutait, mais qu’il avait respecté notre choix et qu’il ne voulait en aucun cas interférer dans des affaire de cœur, avouant que lui aussi était homo. Maman avait de toute façon compris bien avant qu’il ne le dise !
Jean-Luc n’avait été insensible aux paroles de maman, et il s’est mis lui aussi à pleurer. Il était étonné qu’à notre âge nous puissions aimer si fort.
Jean-Luc avait demandé à Véronique s’il pouvait associer la troupe aux obsèques d’Henri. Véronique et Joseph avaient marqué leur accord.
J’avais demandé à maman et Véronique si je pouvais aller rendre un dernier au revoir à Henri, au funérarium. Toutes les deux m’avaient accompagné. Cette épreuve, car c’était une épreuve quand on a seulement 16 ans, était difficile à assumer.
Je voyais le cercueil blanc, oui un cercueil blanc, avec des fleurs rouges posées dessus. Maman avait demandé à la fleuriste de faire un beau bouquet de fleurs rouges également. Je n’en savais rien, j’étais dans les nuages à cause des calmants. Elle m’avait donné le bouquet que j’avais également aussi posé sur le cercueil. Une petite banderole y était y accrochée sur laquelle on pouvait lire « A mon Ami Henri ». Véronique s’était mise à pleurer, moi je ne savais plus quoi dire, ni quoi faire, j’avais du m’asseoir pour ne pas tomber. Le moment étant tellement intense, tellement prenant, que je me suis fait dessus. J’avais pissé sur moi, sans même m’en rendre compte. C’est Véronique qui s’en était aperçu. Maman s’excusait, elle ne savait plus comment faire, elle voyait que je n’étais plus le même. J’étais dévasté et incapable de raisonner normalement.
Nous étions rentrés à la maison. J’étais allé prendre une douche pour ensuite me changer. Maman avait fait appel au médecin de famille. Celui-ci ayant été mis au courant de mon état et il m’avait donné d’autres médicaments pour ne pas être tout le temps dans les vapes.
La soirée s’était une nouvelle fois passée au milieu des pleurs et des cris. Il m’arrivait de crier dans un demi-sommeil « Henri, Henri, reste Henri, je t’aime. » Mes parents ainsi que ma sœur et mon frère étaient tétanisés en me regardant ainsi crier. C’était comme si on m’enlevait les tripes. Henri était devenu une partie de moi, je ne pouvais pas accepter que mon ami, que mon amant ne soit plus de ce monde. Pour moi c’était impensable. Henri allait ouvrir la porte et entrer dans la pièce où nous étions. J’étais désespéré. Comment pouvais-je encore continuer à vivre sans Henri.
Maman m’avait redonné un autre calmant au risque de me faire dormir, mais elle ne supportait plus de me voir comme ça. J’avais été conduis à ma chambre et j’avais été couché sur mon lit.
Maman avait pris contact avec un psychologue en vue de prendre un rendez-vous pour moi. Maman lui avait expliqué la situation et elle souhaitait que je puisse être vu le plus tôt possible. Le praticien avait compris que j’étais au bord du précipice !
Rendez-vous avait été pris dans les jours qui suivent les funérailles.
Maman était venue trois ou quatre fois me voir pour savoir si j’allais mieux.
Le lendemain c’étaient les funérailles d’Henri. J’avais une nouvelle fois passé une très mauvaise nuit. J’avais eu le visage de mon cher Henri en permanence à l’esprit. J’avais mouillé mon lit, tellement ma couche culotte était pleine et qu’elle avait débordé.
J’étais comme hors du temps, incapable de raisonner, d’avoir le moindre réflexe. Je ne mangeais presque plus, j’étais anéanti.
Avant de quitter la maison pour les funérailles maman m’avait demandé si je ne voulais pas mettre une couche pour éviter d’avoir un accident lors de la cérémonie. J’avais accepté, je ne voulais en plus me mettre en exergue par un pipi culotte devant tout le monde.
Lors des funérailles d’Henri, toute la troupe était là. Les scouts étaient presque tous là ! Même mon cousin Stéphane avait fait le déplacement. Jean-Philippe, je n’y avais même pas prêté attention, était lui venu. J’avais encore beaucoup pleuré lors de la cérémonie. Papa avait lu un texte en mon nom. Un texte dans lequel je le remerciais d’avoir été mon ami.
Les autres scouts présents se posaient des questions. Jean-Luc leur avait dit qu’il avait été très proche de moi et que nous avions passé une semaine de vacances ensemble. Roland avait tiré la tête. Il n’était pas au courant de ça, bien qu’il était membre de ma patrouille. Il fulminait !
Une fois la cérémonie terminée, nous nous étions rendus au cimetière. Il était à près de 500 mètres de l’église. Nous nous y étions rendus à pied.
Le moment le plus dur ça été la mise en terre, voir ce cercueil descendre fut un moment très pénible, des plus pénible. Heureusement que maman et ma sœur était à mes côté. Je m’étais une nouvelle fois effondré. J’étais en pleurs. Les gens me regardaient, mais je n’en avais cure. Les scouts, qui étaient près de moi, étaient tous interloqués. Jean-Luc une nouvelle fois leur expliqua que j’avais été en contact avec Henri durant les vacances et que j’avais une relation d’amitié très forte avec lui. Une nouvelle fois Roland tirait la tête. Je ne savais pas pourquoi, il était aussi de ma patrouille et il connaissait aussi Henri.
A l’issue des funérailles la maman d’Henri était venue me trouver pour me dire combien elle avait été contente de voir qu’Henri avait eu un très bon ami et combien elle avait trouvé notre amitié très forte, avait été très bénéfique pour son fils. André était ensuite venu me serrer dans ses bras ; lui aussi était en pleurs. Nous nous étions étreints quelques minutes.
Exténué par cette cérémonie, maman m’avais ramené à la maison. Je m’étais effondré sur mon lit. Je m’étais endormi directement.
Cela fait des années que je vis avec le souvenir d’Henri. Henri a été pour moi un rayon de soleil dans la grisaille de la vie, c’était mon ami, c’était mon premier amant. Le souvenir d’Henri et des moments passés avec lui sont toujours gravés dans ma tête, et ils resteront toujours présents dans mon cœur jusqu’à la fin de ma vie.
A mon Ami, Henri S.
(A suivre: tome 3.)
Noir destin !
Le soir, étant un peu fatigué, j’étais monté dans ma chambre et je m’étais mis dans mon lit, je me sentais un peu seul. Je repensais aux bons moments passés avec Henri lors du camp ainsi qu’en Vendée, je repensais aussi à Stéphane lors du séjour chez mon oncle. Je m’étais alors masturbé en pensant à eux et au fait qu’ils étaient sans doute eux aussi en train de se masturber de leur côté.
Vers 22h15 alors que j’allais mettre ma couche pour dormir, le téléphone avait sonné. C’était une heure très avancée pour que quelqu’un téléphone à la maison. J’avais entendu Papa décrocher. Il était au bout du fil et j’entendais qu’il discutait en allant dans son bureau et en refermant la porte derrière lui. Je m’étais semble-t-il endormi depuis quelques minutes, j’avais oublié de mettre ma couche. Je n’étais pas très bien, je ressentais quelque chose, j’avais un mauvais pressentiment. Puis peu après, Maman avait ouvert la porte de ma chambre. Je m’étais réveillé par le bruit de frottement de la porte. J’avais allumé ma lampe de chevet. J’avais alors vu le visage décomposé de ma maman. Je m’étais levé pour la rejoindre car elle redescendait vers le salon. Papa avait lui aussi une tête jusque par terre. Je leur avais demandé :
Moi : « Qui a-t-il, pourquoi vous faites une tête pareille.
Je voyais alors des larmes couler sur le visage de maman.
Papa : Heu, Phil, il faut que tu sois courageux.
Moi : Mais qu’est ce qu’il y a ? Il est arrivé quelque chose !
Papa : Voilà Phil, Henri … a…..
Moi : Oui quoi, Henri a quoi ?
Papa : Henri a été…. renversé par une voiture ce soir.
Moi : Quoi, et comment va-t-il ?
Papa : Phil, je suis désolé, mais … Henri n’a pas survécu ! »
Je m’étais effondré, j’étais en pleurs, le sol s’était d’un coup dérobé sur mes pieds, je m’étais retrouvé à terre pris dans une crise de larmes. J’étais sous le choc. Je criais : « Henri, Henri, Henri. Mais pourquoi, Henri, Henri. »
Maman pleurait elle aussi. Elle m’avait pris dans se bras. Nous étions à terre sur le tapis du salon.
Anne et Jean étaient arrivés en se demandant ce qui se passait. Ils me voyaient avec maman à terre, en pleine crise de larme, moi répétant « Henri, Henri ».
Papa leur avait alors expliqué ce qui s’était passé avec Henri, qu’il s’était fait renverser par une voiture et qu’il était mort.
Anne et Jean se sont également effondrés en larmes.
Je m’étais mis à trembler, j’étais en pleine crise, je haletais, je cherchais ma respiration. Papa téléphona tout de suite au médecin de famille pour qu’il passe à la maison pour me soigner.
Le docteur m’avait fait une injection de calment. Il était resté une bonne heure, le temps que je me sois endormi dans mon lit. Maman avait alors demandé à Jean de dormir à côté de moi pour que je ne reste pas seul et pour avoir un œil sur moi.
Je m’étais réveillé vers 09h00. J’étais encore un peu groggy à la suite de l’injection. J’avais les yeux rouges, j’étais trempé, j’avais pissé dans mon lit. Jean avait déjà prévenu maman depuis sept heures ce matin. J’avais oublié de mettre une couche !
Papa n’était pas parti travailler, il était resté à la maison.
Vers 09h20 Jean-Philippe, mon médecin adoré, avait sonné à la porte. Il avait été contacté par papa et de suite il avait fait le déplacement pour venir me voir.
Il m’avait ausculté. Il avait prescrit d’autres calmants pour que je puisse tenir le coup. Il avait dit à mes parents de faire très attention à moi et de ne surtout pas me laisser seul. Jean-Philippe était resté à déjeuner, mais nous n’avions presque rien avalé. Début d’après-midi Jean-Philippe était reparti. Il avait pris contact avec le médecin de famille et il avait convenu de la suite pour ma santé.
J’étais resté à la maison. Mes parents avaient refusé que je sorte de la journée. J’aurai l’occasion de voir les parents d’Henri et André le lendemain. J’avais passé la journée à pleurer, j’étais dans le brouillard. J’étais mal, je ne pensais qu’à Henri. Il avait dû avoir horriblement mal en se faisant renverser par la voiture. Était-il mort sur le coup, je n’arrêtais pas penser à cela. Je m’imaginais le déroulement de l’accident, je devenais fou, il fallait que je retrouve mes esprits mais à chaque fois j’avais le visage d’Henri qui me venait à l’esprit. J’étais fou de douleur. J’avais pensé que c’était moi qui aurais dû être à sa place, c’était moi qui aurais dû mourir ! Mais pourquoi tant d’acharnement, pourquoi Henri, pourquoi moi ? J’avais cette impression d’être devant un précipice. J’étais toujours prêt à tomber dedans !
Vers la fin de l’après-midi André était venu à la maison. Quand il m’avait vu, il est venu m’enlacer en pleurant. Je me suis une nouvelle fois remis à pleurer, comment avais-je encore des larmes après avoir déjà autant pleuré ! André était lui aussi dévasté par le décès de son petit frère. André était resté une bonne heure à la maison. Nous nous consolions l’un l’autre.
J’avais alors demandé à André si je pouvais passer le lendemain voir ses parents, Véronique et Joseph. Pour André il n’y avait pas de problème, je pouvais venir.
J’étais en route avec maman pour rendre visite aux parents d’Henri. J’étais toujours sous calmants. Une fois devant la porte de l’appartement, je m’étais une nouvelle fois mis à pleurer. Véronique avait ouvert la porte, elle avait les yeux rouges, la mine défaite. Elle m’a alors pris dans ses bras et elle aussi s’était remise à pleurer. Nous étions restés comme ça au moins cinq bonnes minutes.
Je ne savais pas quoi dire, nous étions tous dévastés. André était là lui aussi, il m’a aussi pris dans ses bras pour me faire un câlin. Dans le creux de l’oreille il m’a dit : « Merci d’être là mon frère. » Il n’en fallait pas moins pour me refaire pleurer. Il a fallu qu’on me place couché dans le divan, je ne tenais plus debout.
Alors que nous étions tous en pleurs, la sonnette de l’appartement avait retenti. Véronique était allé ouvrir. Elle avait ouvert à Jean-Luc, le jeune assistant de la troupe scout. Il avait la mine décomposée. Il avait semble-t-il appris le décès de Henri et il était venu rendre visite à la famille. Dès qu’il m’avait vu, en pleurs, couché dans le divan avec une tête de zombie, il avait tout de suite compris que j’avais eu la relation d’amitié avec Henri.
Jean-Luc avait présenté ses condoléances à la famille. Puis il s’était approché de moi. J’étais incapable de dire un mot. Maman lui avait alors expliqué notre relation d’amitié, sans en dire plus, les vacances en Vendée et la suite, et l’accident. Puis Jean-Luc avait ajouté qu’il croyait qu’il y avait plus que ça.
Maman avait expliqué à Jean-Luc, en deux mots, de quoi il retournait. Il avait donc su que nous étions devenus inséparables et que nous étions gays et devenus amants.
Par la suite Jean-Luc avait dit qu’il s’en doutait, mais qu’il avait respecté notre choix et qu’il ne voulait en aucun cas interférer dans des affaire de cœur, avouant que lui aussi était homo. Maman avait de toute façon compris bien avant qu’il ne le dise !
Jean-Luc n’avait été insensible aux paroles de maman, et il s’est mis lui aussi à pleurer. Il était étonné qu’à notre âge nous puissions aimer si fort.
Jean-Luc avait demandé à Véronique s’il pouvait associer la troupe aux obsèques d’Henri. Véronique et Joseph avaient marqué leur accord.
J’avais demandé à maman et Véronique si je pouvais aller rendre un dernier au revoir à Henri, au funérarium. Toutes les deux m’avaient accompagné. Cette épreuve, car c’était une épreuve quand on a seulement 16 ans, était difficile à assumer.
Je voyais le cercueil blanc, oui un cercueil blanc, avec des fleurs rouges posées dessus. Maman avait demandé à la fleuriste de faire un beau bouquet de fleurs rouges également. Je n’en savais rien, j’étais dans les nuages à cause des calmants. Elle m’avait donné le bouquet que j’avais également aussi posé sur le cercueil. Une petite banderole y était y accrochée sur laquelle on pouvait lire « A mon Ami Henri ». Véronique s’était mise à pleurer, moi je ne savais plus quoi dire, ni quoi faire, j’avais du m’asseoir pour ne pas tomber. Le moment étant tellement intense, tellement prenant, que je me suis fait dessus. J’avais pissé sur moi, sans même m’en rendre compte. C’est Véronique qui s’en était aperçu. Maman s’excusait, elle ne savait plus comment faire, elle voyait que je n’étais plus le même. J’étais dévasté et incapable de raisonner normalement.
Nous étions rentrés à la maison. J’étais allé prendre une douche pour ensuite me changer. Maman avait fait appel au médecin de famille. Celui-ci ayant été mis au courant de mon état et il m’avait donné d’autres médicaments pour ne pas être tout le temps dans les vapes.
La soirée s’était une nouvelle fois passée au milieu des pleurs et des cris. Il m’arrivait de crier dans un demi-sommeil « Henri, Henri, reste Henri, je t’aime. » Mes parents ainsi que ma sœur et mon frère étaient tétanisés en me regardant ainsi crier. C’était comme si on m’enlevait les tripes. Henri était devenu une partie de moi, je ne pouvais pas accepter que mon ami, que mon amant ne soit plus de ce monde. Pour moi c’était impensable. Henri allait ouvrir la porte et entrer dans la pièce où nous étions. J’étais désespéré. Comment pouvais-je encore continuer à vivre sans Henri.
Maman m’avait redonné un autre calmant au risque de me faire dormir, mais elle ne supportait plus de me voir comme ça. J’avais été conduis à ma chambre et j’avais été couché sur mon lit.
Maman avait pris contact avec un psychologue en vue de prendre un rendez-vous pour moi. Maman lui avait expliqué la situation et elle souhaitait que je puisse être vu le plus tôt possible. Le praticien avait compris que j’étais au bord du précipice !
Rendez-vous avait été pris dans les jours qui suivent les funérailles.
Maman était venue trois ou quatre fois me voir pour savoir si j’allais mieux.
Le lendemain c’étaient les funérailles d’Henri. J’avais une nouvelle fois passé une très mauvaise nuit. J’avais eu le visage de mon cher Henri en permanence à l’esprit. J’avais mouillé mon lit, tellement ma couche culotte était pleine et qu’elle avait débordé.
J’étais comme hors du temps, incapable de raisonner, d’avoir le moindre réflexe. Je ne mangeais presque plus, j’étais anéanti.
Avant de quitter la maison pour les funérailles maman m’avait demandé si je ne voulais pas mettre une couche pour éviter d’avoir un accident lors de la cérémonie. J’avais accepté, je ne voulais en plus me mettre en exergue par un pipi culotte devant tout le monde.
Lors des funérailles d’Henri, toute la troupe était là. Les scouts étaient presque tous là ! Même mon cousin Stéphane avait fait le déplacement. Jean-Philippe, je n’y avais même pas prêté attention, était lui venu. J’avais encore beaucoup pleuré lors de la cérémonie. Papa avait lu un texte en mon nom. Un texte dans lequel je le remerciais d’avoir été mon ami.
Les autres scouts présents se posaient des questions. Jean-Luc leur avait dit qu’il avait été très proche de moi et que nous avions passé une semaine de vacances ensemble. Roland avait tiré la tête. Il n’était pas au courant de ça, bien qu’il était membre de ma patrouille. Il fulminait !
Une fois la cérémonie terminée, nous nous étions rendus au cimetière. Il était à près de 500 mètres de l’église. Nous nous y étions rendus à pied.
Le moment le plus dur ça été la mise en terre, voir ce cercueil descendre fut un moment très pénible, des plus pénible. Heureusement que maman et ma sœur était à mes côté. Je m’étais une nouvelle fois effondré. J’étais en pleurs. Les gens me regardaient, mais je n’en avais cure. Les scouts, qui étaient près de moi, étaient tous interloqués. Jean-Luc une nouvelle fois leur expliqua que j’avais été en contact avec Henri durant les vacances et que j’avais une relation d’amitié très forte avec lui. Une nouvelle fois Roland tirait la tête. Je ne savais pas pourquoi, il était aussi de ma patrouille et il connaissait aussi Henri.
A l’issue des funérailles la maman d’Henri était venue me trouver pour me dire combien elle avait été contente de voir qu’Henri avait eu un très bon ami et combien elle avait trouvé notre amitié très forte, avait été très bénéfique pour son fils. André était ensuite venu me serrer dans ses bras ; lui aussi était en pleurs. Nous nous étions étreints quelques minutes.
Exténué par cette cérémonie, maman m’avais ramené à la maison. Je m’étais effondré sur mon lit. Je m’étais endormi directement.
Cela fait des années que je vis avec le souvenir d’Henri. Henri a été pour moi un rayon de soleil dans la grisaille de la vie, c’était mon ami, c’était mon premier amant. Le souvenir d’Henri et des moments passés avec lui sont toujours gravés dans ma tête, et ils resteront toujours présents dans mon cœur jusqu’à la fin de ma vie.
A mon Ami, Henri S.
(A suivre: tome 3.)