18-01-2021, 10:17 AM
Il est presque quinze heures quand j’arrive dans la chambre de Julien. Dès que j’ouvre la porte je vois Julien qui arbore un très large sourire, il est impatient de me serrer dans ses bras. Nous nous embrassons, peu importe si nous pouvons être vus par les vitres de la chambre, c’est un moment rien qu’à nous.
Julien m’explique qu’il a eu une séance de radioscopie et que son bras va déjà bien mieux et que dans une dizaine de jour il pourra faire ôter le plâtre. En ce qui concerne ses deux jambes, le délai est plus long, environ un bon mois. Je lui dis que de toute manière il aura quelqu’un pour l’aider et que je fais partie de ceux qui sont disponibles. Julien éclate de rire, moi aussi d’ailleurs, cela me fait tellement plaisir de le voir comme ça.
Jul : « Mais je sais que tu es là pour m’aider, d’ailleurs, peux-tu m’apporter l’urinal ?
Moi : Bien entendu Juju, tout de suite !
J’apporte ce réservoir oblong en plastic servant à satisfaire un besoin urgent. Je le présente à Julien qui le place devant lui, ou plutôt à hauteur de son pénis. Julien ne s’embarrasse pas de ma présence et urine donc dans le récipient. Une fois sa miction terminée, je vais vider le contenu dans la toilette et ensuite je rince l’objet à grande eau.
En revenant vers Julien, je remarque qu’il me sourit gentiment. Je me demande pourquoi.
Jul : Merci Phil, tu es super.
Moi : Mais de rien, c’est tout naturel.
Jul : Pas pour tout le monde. Je sais que tu es là pour moi et je t’en remercie.
Moi : Mais Juju, je fais ça parce que je t’aime !
Jul : Je le sais Phil. Mais je vois que tu es songeur depuis deux jours. Dis-moi ce qui ne va pas !
Moi : Je suis inquiet car j’ai peur que parfois tu sois seul quand tu seras à la maison et qu’il n’y aura personne auprès de toi !
Jul : Mais ce n’est la mer à boire Phil.
Moi : Julien, je n’y peux rien mais cela me perturbe que tu restes seul peut-être des heures durant.
Jul : Non Phil, ne t’inquiète pas, si je suis seul de temps en temps, c’est normal. Il ne faut pas que vous mettiez vos activités de côté uniquement pour moi !
Moi : Mais Julien, je ne te comprends pas.
Jul : C’est une bonne façon de me laisser du temps pour que je puisse penser à l’avenir, je dois pouvoir envisager de m’occuper de moi et ainsi prendre des décisions personnelles en pleine connaissance de cause.
Moi : Oui, je comprends ton point de vue. Je ferai ce que tu veux car je t’aime et que j’ai confiance en toi !
Jul : J’ai vu la psychologue ce matin et elle m’a bien dit que je devais pouvoir prendre du recul et que d’être de temps en temps seul est une bonne chose pour que je ne me contente pas d’être aidé mais bien de participer à ma revalidation en toute connaissance de cause.
Moi : Merci de me dire ça Julien. Tu sais je viens de chez la psy moi aussi. Je lui ai expliqué ce qui me tarabustait, elle m’a tenu à peu près le même langage. Elle veut que je ne m’inquiète pas. Elle ajoute que notre amour en sera renforcé !
Jul : Viens dans mes bras Phil. »
Je me couche sur le lit à côté de Julien et nous nous enlaçons. Pas besoin de mot, dans tout mon être je ressens tout l’amour qui nous unit. Je sens cette connexion entre nous, ce feeling qui émane de nos deux âmes. Je suis certain que Julien a dû réfléchir des heures durant à sa situation ainsi qu’à notre liaison amoureuse. Il s’est rendu compte que je l’aime plus que tout, ce qui est également bien vrai pour moi aussi. Nous sommes deux pièces de puzzle qui s’emboitent l’une dans l’autre et rien ne peut changer cet état de fait.
Je penche ma tête vers celle de Julien, mes lèvres rencontrent les siennes. Notre baiser se fait plus pressant et nos bouches s’ouvrent pour laisser nos langues entrer dans la danse. Je sens mon ventre qui me brûle, mais nous devons rester sages. Nous devons nous contenter de nous embrasser avec fougue et nous aurons le temps de nous cajoler dans quelques jours.
Alors que nous nous embrassons quelqu’un frappe à la porte. Julien n’a pas le temps de répondre que la porte s’ouvre. Nos lèvres se séparent et nous tournons la tête vers le visiteur. C’est Nathan, il reste coi, debout dans l’ébrasement de la porte. Il ne s’attendait pas à nous voir nous embrasser. Julien lui dit :
Jul : « Bonjour Nathan, ne reste pas planté là, avance !
Nat : Heu, je…enfin
Jul : Nous nous embrassions ton cousin et moi, je suppose que tu n’es pas gêné par ce que tu viens de voir ?
Nat : Non, bien sûr, j’ai juste été surpris.
Moi : Tu vois Nat, nous avons profité d’un moment de calme pour être un peu plus proches !
Nat : J’en suis très heureux et je vois que vous vous aimez ! Mais je voulais, comment dire, je voulais parler avec Julien.
Jul : Je t’écoute Nathan.
Moi : Veux-tu que je sorte un moment Nat ?
Nat : Non, ce n’est pas nécessaire, tu peux rester. Voilà Julien, j’ai eu une conversation ce matin avec Phil. Il m’a dit que tu savais ce qui s’était passé entre nous. Je voulais m’excuser auprès de toi, car je me sens mal Julien. Je ne veux pas perdre l’amitié qui nous unit, toi, Phil et moi. Je suis vraiment désolé, je sais que je n’aurai pas dû être si entreprenant.
Jul : Merci pour ta franchise Nathan. J’étais fâché de découvrir ce qui s’est passé. Puis j’ai réfléchi et j’en ai parlé avec Phil. J’ai compris que c’était comme une « expérience » à la suite de tes questionnements. J’ai donc pardonné à Phil qui m’a immédiatement expliqué ce qui s’était passé. Alors, je te pardonne aussi Nathan et sache que notre amitié est toujours intacte.
Nat : Merci Julien, merci, je suis maintenant moins stressé qu’en entrant dans la chambre.
Jul : Allez viens près de moi me faire un câlin ! »
Nathan se dirige vers Julien, il me regarde en passant à côté de moi. Je vois un sourire timide orner sa figure et ses deux yeux humides au bord des larmes. Julien ouvre ses bras pour enlacer Nathan, il s’y love et pleure doucement. Julien lui caresse les cheveux avec sa main libre. Par la suite Nathan dit dans le creux de l’oreille de Julien : « Merci Julien, tu es formidable ».
Je suis très heureux que Nathan n’ait pas attendu pour venir s’excuser auprès de Julien. Il a bien compris qu’il devait faire cette démarche pour Julien, mais aussi pour lui. Il devait affronter les conséquences de ce qui s’est passé. Il est super mon cousin et il a du cran. Je m’approche d’eux et je les enlace.
Nathan reste encore un moment avec nous. Nous parlons de notre retour vers Bruxelles, de l’installation de Julien dans une chambre préparée pour le recevoir, de nos futures études, etc. Julien dit aussi à Nathan qu’il lui souhaite de trouver un gars super pour qu’il puisse découvrir ce qu’est une relation homosexuelle. Julien ajoute qu’il peut toujours prendre contact avec nous, s’il a des questions à nous poser. Je remarque que Nathan s’est métamorphosé depuis son entrée dans la chambre. Il se sent merveilleusement bien. Tout comme lui, je suis aussi délivré d’un poids qui me pesait sur l’estomac. Je comprends pourquoi la psy m’a dit que de rester soi-même dans une relation amoureuse est très profitable et que j’ai cette force intérieure qui me permet l’ouverture aux autres et envers Julien.
Le bruit du chariot qui passe dans le couloir qui nous indique que l’heure du souper a sonné. Nathan dit au revoir à Julien en lui donnant un baiser sur la joue. Julien est heureux d’avoir eu cette visite. Je dis à Nathan de prévenir que je serai encore en retard ce soir pour le repas. Nathan nous fait un clin d’œil et quitte la chambre.
Jul : « Je suppose qu’il se doute de quelque chose.
Moi : Bien entendu, il n’est pas né de la dernière pluie.
Jul : Et le reste de la famille ? Sont-ils au courant eux aussi ?
Moi : Tu sais Juju, je me suis fait chambrer hier soir et j’ai même pété un câble.
Jul : Tu m’en diras tant.
Moi : Oui ils se doutaient que nous avions eu un moment d’intimité, le tout avec des sous-entendus et autres réflexions.
Jul : Oui, je vois ce que tu veux dire. Bon, je suppose qu’il n’y a rien de méchant.
Moi : Je sais Juju, mais je n’étais pas dans mon assiette, je ruminais un tas de choses relatives à notre retour à Bruxelles, l’organisation que nous devons mettre en place, … etc.
Jul : Je m’en doutais Phil. J’avais vu que tu étais perturbé hier soir. Arrête de penser, tes parents et ta famille seront là pour nous, enfin surtout pour moi. Alors ne t’inquiète plus.
Moi : Je sais Juju, c’est ce que la psy m’a dit elle aussi.
Jul : Viens me faire un câlin mon Philou au grand cœur. »
Je viens me blottir dans les bras de mon Juju d’amour. Nous nous regardons, les yeux dans les yeux. Plus besoin de parole pour nous dire que nous nous aimons, un regard suffit. L’infirmière frappe à la porte et dépose le plateau du souper sur la table. Elle arbore un large sourire en me disant : « Tu apporteras bien le plateau à Julien. Bon appétit. A demain ! »
Je dépose le plateau sur la tablette à roulette et je présente l’ensemble à Julien. Je l’aide pour le placer un peu plus droit pour qu’il puisse manger à son aise. Il y a trois tartines jambon-fromage, une orange et un pot de yaourt. Comme boisson c’est une petite bouteille d’eau et une tasse de café. Julien mange de bon appétit.
Une fois le repas terminé, je replace la tablette à roulette à sa place et je dépose le plateau sur la table. Je rejoins alors Juju et nous lisons ensemble un BD de Black et Mortimer. Nous profitons de ce moment de calme pour être côte à côte, je tiens la BD et nous la lisons ensemble. Julien me caresse les cheveux avec sa main libre. J’aime bien cette sensation sur mon crâne, c’est délicat et à la fois sensuel.
On frappe à la porte de la chambre. Julien dit : « Entrez ». C’est alors que Claude fait son apparition et qu’il nous dit :
Cla : « Bonjour les amoureux !
Jul et Moi : Bonjour Claude !
Cla : Vous êtes bien calmes ce soir. Alors Julien la journée a été bonne ?
Jul : Oui, super. J’ai eu la visite de la psy au matin, puis Phil est venu et ensuite son cousin Nathan.
Cla : C’est super ça.
Moi : Puis-je te poser une question Claude ? Ne te méprends pas sur mes propos !
Cla : Oui, je t’écoute.
Moi : Hier soir, j’avais l’impression que tu nous avais, comment dire, « épiés » lorsque nous étions ensemble Julien et moi !
Cla : Heu, pas vraiment !
Moi : Tu sais Claude, j’ai bien vu que tu étais, hem…qu’une bosse ornait le devant de ton pantalon !
Cla : Oui je le reconnais. Je sais que vous êtes gays, ce que je respecte. Je dois vous avouer que je suis bisexuel. Alors je n’ai pas pu m’empêcher de vous mater un peu.
Jul : Je m’en doutais aussi Claude.
Moi : Merci d’avoir été honnête avec nous. Pas de souci, nous ne sommes pas pudibonds.
Cla : Je suis désolé, je n’aurais pas dû vous regarder d’autant plus que vous me faisiez confiance.
Moi : C’est du passé.
Jul : Idem pour moi.
Cla : Je vous laisse le champ libre et promis, je ne vous regarderai pas !
Moi : Merci Claude, super ! »
Claude repart avec le plateau du souper et referme la porte de la chambre. Julien et moi nous nous regardons et éclatons de rire. Claude est donc « bi », raison pour laquelle il était excité hier soir après nous avoir vu nous donner du plaisir. Il n’en faut pas plus pour que je range la BD et j’embrasse à pleine bouche mon amour. Je me couche à côté de Juju. Pas besoin d’être devin pour savoir que le phallus de mon amour a déjà pris de bonnes proportions. Julien s’attaque à la braguette de mon short avec sa main libre. Je l’aide en ôtant la ceinture et en ouvrant le bouton. Julien dézippe la tirette, baisse mon short et mon slip en même temps. Mon sexe bandé claque sur mon bas ventre. Ma main se faufile sous le drap et vient prendre le phallus de Juju, tandis qu’il a déjà mon sexe dans la paume de sa main. Nous nous masturbons mutuellement, doucement, lascivement. Nous en profitons pour donner un simple plaisir à l’être aimé, sans autre artifice, seulement avec nos mains. Nos lèvres se retrouvent elles aussi, nos langues se fraient un passage au-delà de la barrière d’émail blanc pour entrer dans la danse. Nous sommes une nouvelle fois hors du temps. Plus rien n’a d’importance si ce n’est l’être tant aimé. Nous sommes dans notre cocon, bien blottis l’un contre l’autre, nous donnant du plaisir mutuellement. La tension augmente et nous sentons chacun que nous allons bientôt jouir. Nos respirations s’accélèrent, nos gémissements se font plus sonores, nous nous caressons à l’unisson et enfin, ivres de bonheur, nous laissons nos semences s’écouler par jets saccadés sur nos ventres et sur les draps.
Moi : « Merci Juju, je t’aime !
Jul : Merci à toi Phil, je t’aime ! »
Nos bouches et nos langues se retrouvent pour un baiser prononcé. Nous sommes heureux, nous nous sommes retrouvés, nous savons que nous nous aimons à un point tel que nos visages expriment pleinement le bien être dans lequel nous nageons. Je me lève pour aller m’essuyer, mais Julien me retient. Il prend son drap et essuie le sperme qui macule toujours mon ventre. Je le regarde et il me dit :
Jul : « Comme ça j’aurai l’impression que tu es toujours avec moi pour la nuit !
Moi : Tu sais Juju, j’aimerais tant pouvoir dormir avec toi. Dans deux jours nous pourrons nous endormir dans les bras l’un de l’autre.
Jul : Je sais Phil, j’attends ce moment depuis longtemps.
Moi : Et moi alors.
Jul : Je t’aime !
Moi : Je t’adore ! »
On frappe à la porte. Julien dit alors : « deux secondes ». Peu après c’est Claude qui entre dans la chambre. Il a le sourire aux lèvres. Il nous demande alors :
Cla : « Alors les garçons, vous avez passé un bon moment ?
Jul : Oui Claude, merci à toi de nous avoir laissé du temps pour nous retrouver.
Cla : Pas de souci. C’est normal quand je vois deux beaux mecs comme vous !
Moi : Oui, bon. Tu avoues que tu craques pour nous !
Cla : Oui, un peu pour être honnête.
Jul : Tu auras des souvenirs en tête lorsque tu penseras à nous !
Cla : Oui ! Bon je dois poursuivre mon tour. Je dois vous dire que c’est ma dernière nuit et que je suis en congé pour deux semaines. Je vais passer du temps avec ma compagne et ma petite fille. Nous ne nous verrons donc plus.
Jul : Oh, dommage, je te trouve tellement sympa Claude.
Cla : Si vous repassez par l’hôpital un jour, n’oubliez pas de venir me saluer. Je voudrais vous faire un gros câlin !
Jul et moi : Pas de souci.
Jul : Viens.
Claude se penche vers Julien et lui fait un câlin. Puis il se relève et puis il vient m’enlacer. Il fait un pas en arrière et ajoute :
Cla : Vous formez un très beau couple. Prenez soin de vous. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir. Soyez heureux. »
Nous n’avons pas le temps de répondre que déjà Claude ferme la porte derrière lui. Je pense qu’il est très ému. Je regarde Julien, il pense la même chose que moi car il me dit que c’est le plus gentil des infirmiers, attentif au bien-être de son patient et toujours souriant. Ils sont rares les infirmiers comme Claude et Julien sait qu’il lui a remonté le moral plusieurs fois. J’embrasse Julien et je lui souhaite une bonne nuit, ajoutant que je passerai demain.
Julien m’explique qu’il a eu une séance de radioscopie et que son bras va déjà bien mieux et que dans une dizaine de jour il pourra faire ôter le plâtre. En ce qui concerne ses deux jambes, le délai est plus long, environ un bon mois. Je lui dis que de toute manière il aura quelqu’un pour l’aider et que je fais partie de ceux qui sont disponibles. Julien éclate de rire, moi aussi d’ailleurs, cela me fait tellement plaisir de le voir comme ça.
Jul : « Mais je sais que tu es là pour m’aider, d’ailleurs, peux-tu m’apporter l’urinal ?
Moi : Bien entendu Juju, tout de suite !
J’apporte ce réservoir oblong en plastic servant à satisfaire un besoin urgent. Je le présente à Julien qui le place devant lui, ou plutôt à hauteur de son pénis. Julien ne s’embarrasse pas de ma présence et urine donc dans le récipient. Une fois sa miction terminée, je vais vider le contenu dans la toilette et ensuite je rince l’objet à grande eau.
En revenant vers Julien, je remarque qu’il me sourit gentiment. Je me demande pourquoi.
Jul : Merci Phil, tu es super.
Moi : Mais de rien, c’est tout naturel.
Jul : Pas pour tout le monde. Je sais que tu es là pour moi et je t’en remercie.
Moi : Mais Juju, je fais ça parce que je t’aime !
Jul : Je le sais Phil. Mais je vois que tu es songeur depuis deux jours. Dis-moi ce qui ne va pas !
Moi : Je suis inquiet car j’ai peur que parfois tu sois seul quand tu seras à la maison et qu’il n’y aura personne auprès de toi !
Jul : Mais ce n’est la mer à boire Phil.
Moi : Julien, je n’y peux rien mais cela me perturbe que tu restes seul peut-être des heures durant.
Jul : Non Phil, ne t’inquiète pas, si je suis seul de temps en temps, c’est normal. Il ne faut pas que vous mettiez vos activités de côté uniquement pour moi !
Moi : Mais Julien, je ne te comprends pas.
Jul : C’est une bonne façon de me laisser du temps pour que je puisse penser à l’avenir, je dois pouvoir envisager de m’occuper de moi et ainsi prendre des décisions personnelles en pleine connaissance de cause.
Moi : Oui, je comprends ton point de vue. Je ferai ce que tu veux car je t’aime et que j’ai confiance en toi !
Jul : J’ai vu la psychologue ce matin et elle m’a bien dit que je devais pouvoir prendre du recul et que d’être de temps en temps seul est une bonne chose pour que je ne me contente pas d’être aidé mais bien de participer à ma revalidation en toute connaissance de cause.
Moi : Merci de me dire ça Julien. Tu sais je viens de chez la psy moi aussi. Je lui ai expliqué ce qui me tarabustait, elle m’a tenu à peu près le même langage. Elle veut que je ne m’inquiète pas. Elle ajoute que notre amour en sera renforcé !
Jul : Viens dans mes bras Phil. »
Je me couche sur le lit à côté de Julien et nous nous enlaçons. Pas besoin de mot, dans tout mon être je ressens tout l’amour qui nous unit. Je sens cette connexion entre nous, ce feeling qui émane de nos deux âmes. Je suis certain que Julien a dû réfléchir des heures durant à sa situation ainsi qu’à notre liaison amoureuse. Il s’est rendu compte que je l’aime plus que tout, ce qui est également bien vrai pour moi aussi. Nous sommes deux pièces de puzzle qui s’emboitent l’une dans l’autre et rien ne peut changer cet état de fait.
Je penche ma tête vers celle de Julien, mes lèvres rencontrent les siennes. Notre baiser se fait plus pressant et nos bouches s’ouvrent pour laisser nos langues entrer dans la danse. Je sens mon ventre qui me brûle, mais nous devons rester sages. Nous devons nous contenter de nous embrasser avec fougue et nous aurons le temps de nous cajoler dans quelques jours.
Alors que nous nous embrassons quelqu’un frappe à la porte. Julien n’a pas le temps de répondre que la porte s’ouvre. Nos lèvres se séparent et nous tournons la tête vers le visiteur. C’est Nathan, il reste coi, debout dans l’ébrasement de la porte. Il ne s’attendait pas à nous voir nous embrasser. Julien lui dit :
Jul : « Bonjour Nathan, ne reste pas planté là, avance !
Nat : Heu, je…enfin
Jul : Nous nous embrassions ton cousin et moi, je suppose que tu n’es pas gêné par ce que tu viens de voir ?
Nat : Non, bien sûr, j’ai juste été surpris.
Moi : Tu vois Nat, nous avons profité d’un moment de calme pour être un peu plus proches !
Nat : J’en suis très heureux et je vois que vous vous aimez ! Mais je voulais, comment dire, je voulais parler avec Julien.
Jul : Je t’écoute Nathan.
Moi : Veux-tu que je sorte un moment Nat ?
Nat : Non, ce n’est pas nécessaire, tu peux rester. Voilà Julien, j’ai eu une conversation ce matin avec Phil. Il m’a dit que tu savais ce qui s’était passé entre nous. Je voulais m’excuser auprès de toi, car je me sens mal Julien. Je ne veux pas perdre l’amitié qui nous unit, toi, Phil et moi. Je suis vraiment désolé, je sais que je n’aurai pas dû être si entreprenant.
Jul : Merci pour ta franchise Nathan. J’étais fâché de découvrir ce qui s’est passé. Puis j’ai réfléchi et j’en ai parlé avec Phil. J’ai compris que c’était comme une « expérience » à la suite de tes questionnements. J’ai donc pardonné à Phil qui m’a immédiatement expliqué ce qui s’était passé. Alors, je te pardonne aussi Nathan et sache que notre amitié est toujours intacte.
Nat : Merci Julien, merci, je suis maintenant moins stressé qu’en entrant dans la chambre.
Jul : Allez viens près de moi me faire un câlin ! »
Nathan se dirige vers Julien, il me regarde en passant à côté de moi. Je vois un sourire timide orner sa figure et ses deux yeux humides au bord des larmes. Julien ouvre ses bras pour enlacer Nathan, il s’y love et pleure doucement. Julien lui caresse les cheveux avec sa main libre. Par la suite Nathan dit dans le creux de l’oreille de Julien : « Merci Julien, tu es formidable ».
Je suis très heureux que Nathan n’ait pas attendu pour venir s’excuser auprès de Julien. Il a bien compris qu’il devait faire cette démarche pour Julien, mais aussi pour lui. Il devait affronter les conséquences de ce qui s’est passé. Il est super mon cousin et il a du cran. Je m’approche d’eux et je les enlace.
Nathan reste encore un moment avec nous. Nous parlons de notre retour vers Bruxelles, de l’installation de Julien dans une chambre préparée pour le recevoir, de nos futures études, etc. Julien dit aussi à Nathan qu’il lui souhaite de trouver un gars super pour qu’il puisse découvrir ce qu’est une relation homosexuelle. Julien ajoute qu’il peut toujours prendre contact avec nous, s’il a des questions à nous poser. Je remarque que Nathan s’est métamorphosé depuis son entrée dans la chambre. Il se sent merveilleusement bien. Tout comme lui, je suis aussi délivré d’un poids qui me pesait sur l’estomac. Je comprends pourquoi la psy m’a dit que de rester soi-même dans une relation amoureuse est très profitable et que j’ai cette force intérieure qui me permet l’ouverture aux autres et envers Julien.
Le bruit du chariot qui passe dans le couloir qui nous indique que l’heure du souper a sonné. Nathan dit au revoir à Julien en lui donnant un baiser sur la joue. Julien est heureux d’avoir eu cette visite. Je dis à Nathan de prévenir que je serai encore en retard ce soir pour le repas. Nathan nous fait un clin d’œil et quitte la chambre.
Jul : « Je suppose qu’il se doute de quelque chose.
Moi : Bien entendu, il n’est pas né de la dernière pluie.
Jul : Et le reste de la famille ? Sont-ils au courant eux aussi ?
Moi : Tu sais Juju, je me suis fait chambrer hier soir et j’ai même pété un câble.
Jul : Tu m’en diras tant.
Moi : Oui ils se doutaient que nous avions eu un moment d’intimité, le tout avec des sous-entendus et autres réflexions.
Jul : Oui, je vois ce que tu veux dire. Bon, je suppose qu’il n’y a rien de méchant.
Moi : Je sais Juju, mais je n’étais pas dans mon assiette, je ruminais un tas de choses relatives à notre retour à Bruxelles, l’organisation que nous devons mettre en place, … etc.
Jul : Je m’en doutais Phil. J’avais vu que tu étais perturbé hier soir. Arrête de penser, tes parents et ta famille seront là pour nous, enfin surtout pour moi. Alors ne t’inquiète plus.
Moi : Je sais Juju, c’est ce que la psy m’a dit elle aussi.
Jul : Viens me faire un câlin mon Philou au grand cœur. »
Je viens me blottir dans les bras de mon Juju d’amour. Nous nous regardons, les yeux dans les yeux. Plus besoin de parole pour nous dire que nous nous aimons, un regard suffit. L’infirmière frappe à la porte et dépose le plateau du souper sur la table. Elle arbore un large sourire en me disant : « Tu apporteras bien le plateau à Julien. Bon appétit. A demain ! »
Je dépose le plateau sur la tablette à roulette et je présente l’ensemble à Julien. Je l’aide pour le placer un peu plus droit pour qu’il puisse manger à son aise. Il y a trois tartines jambon-fromage, une orange et un pot de yaourt. Comme boisson c’est une petite bouteille d’eau et une tasse de café. Julien mange de bon appétit.
Une fois le repas terminé, je replace la tablette à roulette à sa place et je dépose le plateau sur la table. Je rejoins alors Juju et nous lisons ensemble un BD de Black et Mortimer. Nous profitons de ce moment de calme pour être côte à côte, je tiens la BD et nous la lisons ensemble. Julien me caresse les cheveux avec sa main libre. J’aime bien cette sensation sur mon crâne, c’est délicat et à la fois sensuel.
On frappe à la porte de la chambre. Julien dit : « Entrez ». C’est alors que Claude fait son apparition et qu’il nous dit :
Cla : « Bonjour les amoureux !
Jul et Moi : Bonjour Claude !
Cla : Vous êtes bien calmes ce soir. Alors Julien la journée a été bonne ?
Jul : Oui, super. J’ai eu la visite de la psy au matin, puis Phil est venu et ensuite son cousin Nathan.
Cla : C’est super ça.
Moi : Puis-je te poser une question Claude ? Ne te méprends pas sur mes propos !
Cla : Oui, je t’écoute.
Moi : Hier soir, j’avais l’impression que tu nous avais, comment dire, « épiés » lorsque nous étions ensemble Julien et moi !
Cla : Heu, pas vraiment !
Moi : Tu sais Claude, j’ai bien vu que tu étais, hem…qu’une bosse ornait le devant de ton pantalon !
Cla : Oui je le reconnais. Je sais que vous êtes gays, ce que je respecte. Je dois vous avouer que je suis bisexuel. Alors je n’ai pas pu m’empêcher de vous mater un peu.
Jul : Je m’en doutais aussi Claude.
Moi : Merci d’avoir été honnête avec nous. Pas de souci, nous ne sommes pas pudibonds.
Cla : Je suis désolé, je n’aurais pas dû vous regarder d’autant plus que vous me faisiez confiance.
Moi : C’est du passé.
Jul : Idem pour moi.
Cla : Je vous laisse le champ libre et promis, je ne vous regarderai pas !
Moi : Merci Claude, super ! »
Claude repart avec le plateau du souper et referme la porte de la chambre. Julien et moi nous nous regardons et éclatons de rire. Claude est donc « bi », raison pour laquelle il était excité hier soir après nous avoir vu nous donner du plaisir. Il n’en faut pas plus pour que je range la BD et j’embrasse à pleine bouche mon amour. Je me couche à côté de Juju. Pas besoin d’être devin pour savoir que le phallus de mon amour a déjà pris de bonnes proportions. Julien s’attaque à la braguette de mon short avec sa main libre. Je l’aide en ôtant la ceinture et en ouvrant le bouton. Julien dézippe la tirette, baisse mon short et mon slip en même temps. Mon sexe bandé claque sur mon bas ventre. Ma main se faufile sous le drap et vient prendre le phallus de Juju, tandis qu’il a déjà mon sexe dans la paume de sa main. Nous nous masturbons mutuellement, doucement, lascivement. Nous en profitons pour donner un simple plaisir à l’être aimé, sans autre artifice, seulement avec nos mains. Nos lèvres se retrouvent elles aussi, nos langues se fraient un passage au-delà de la barrière d’émail blanc pour entrer dans la danse. Nous sommes une nouvelle fois hors du temps. Plus rien n’a d’importance si ce n’est l’être tant aimé. Nous sommes dans notre cocon, bien blottis l’un contre l’autre, nous donnant du plaisir mutuellement. La tension augmente et nous sentons chacun que nous allons bientôt jouir. Nos respirations s’accélèrent, nos gémissements se font plus sonores, nous nous caressons à l’unisson et enfin, ivres de bonheur, nous laissons nos semences s’écouler par jets saccadés sur nos ventres et sur les draps.
Moi : « Merci Juju, je t’aime !
Jul : Merci à toi Phil, je t’aime ! »
Nos bouches et nos langues se retrouvent pour un baiser prononcé. Nous sommes heureux, nous nous sommes retrouvés, nous savons que nous nous aimons à un point tel que nos visages expriment pleinement le bien être dans lequel nous nageons. Je me lève pour aller m’essuyer, mais Julien me retient. Il prend son drap et essuie le sperme qui macule toujours mon ventre. Je le regarde et il me dit :
Jul : « Comme ça j’aurai l’impression que tu es toujours avec moi pour la nuit !
Moi : Tu sais Juju, j’aimerais tant pouvoir dormir avec toi. Dans deux jours nous pourrons nous endormir dans les bras l’un de l’autre.
Jul : Je sais Phil, j’attends ce moment depuis longtemps.
Moi : Et moi alors.
Jul : Je t’aime !
Moi : Je t’adore ! »
On frappe à la porte. Julien dit alors : « deux secondes ». Peu après c’est Claude qui entre dans la chambre. Il a le sourire aux lèvres. Il nous demande alors :
Cla : « Alors les garçons, vous avez passé un bon moment ?
Jul : Oui Claude, merci à toi de nous avoir laissé du temps pour nous retrouver.
Cla : Pas de souci. C’est normal quand je vois deux beaux mecs comme vous !
Moi : Oui, bon. Tu avoues que tu craques pour nous !
Cla : Oui, un peu pour être honnête.
Jul : Tu auras des souvenirs en tête lorsque tu penseras à nous !
Cla : Oui ! Bon je dois poursuivre mon tour. Je dois vous dire que c’est ma dernière nuit et que je suis en congé pour deux semaines. Je vais passer du temps avec ma compagne et ma petite fille. Nous ne nous verrons donc plus.
Jul : Oh, dommage, je te trouve tellement sympa Claude.
Cla : Si vous repassez par l’hôpital un jour, n’oubliez pas de venir me saluer. Je voudrais vous faire un gros câlin !
Jul et moi : Pas de souci.
Jul : Viens.
Claude se penche vers Julien et lui fait un câlin. Puis il se relève et puis il vient m’enlacer. Il fait un pas en arrière et ajoute :
Cla : Vous formez un très beau couple. Prenez soin de vous. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir. Soyez heureux. »
Nous n’avons pas le temps de répondre que déjà Claude ferme la porte derrière lui. Je pense qu’il est très ému. Je regarde Julien, il pense la même chose que moi car il me dit que c’est le plus gentil des infirmiers, attentif au bien-être de son patient et toujours souriant. Ils sont rares les infirmiers comme Claude et Julien sait qu’il lui a remonté le moral plusieurs fois. J’embrasse Julien et je lui souhaite une bonne nuit, ajoutant que je passerai demain.