CHAPITRE VI
Au petit matin, je me réveille et Camille, le sourire accroché aux lèvres comme à son accoutumée, me regarde d’un œil réprobateur.
- Avant hier tu étais en sauterie, hier tu t’es transformé en bon samaritain. Tu vas faire quoi aujourd’hui ?
Je lui tire la langue.
- Ça t’apprendra à vouloir me prendre au saut du lit sur le ton de la moralité.
Après les frugalités matinales, je pars récupérer ma voiture. Aujourd’hui ce sera télétravail. Cela me permettra de me reposer de ma très courte nuit et surtout d’aller prendre des nouvelles d’Alice.
Nous étions rentrés aux environ de cinq heures du matin alors que le jour commençait à poindre. J’avais proposé à Alice de finir la nuit chez moi. Elle a préféré rentrer chez elle.
Je sonne à sa porte. Alice ouvre.
- Je ne te réveille pas ?
- Non, ça fait un petit moment déjà que je suis réveillée. Je t’ai entendu partir ce matin. Tu ne travailles pas aujourd’hui ?
- Si, mais en télétravail. Sans ma voiture c’est pas très pratique. Je suis allé la chercher tout à l’heure.
- Il faut que je récupère la mienne moi aussi. Tu pourrais m’y emmener. Je suis courbaturée de partout et j’ai des hématomes sur tout le corps, dans le dos, sur les fesses, les jambes.
- Montre moi ! lui dis-je en riant.
- Oui c’est cela... Tu sais être un véritable goujat quand tu veux.
- Bon d'accord. Tu voudrais y aller pour quelle heure ? J’ai une visioconférence de seize à dix-sept heures. Je suis disponible avant ou après.
- Maintenant, c’est possible pour toi ? Je voudrais aussi passer voir mon cheval. Je te présenterai si tu veux bien.
- D’accord, rendez-vous en bas dans cinq minutes alors.
J’aide Alice à prendre place dans ma voiture. Ce n’est pas évident car elle grimace à chaque mouvement.
- Ça va aller ?
- Oui, ça va Pascal.
- Tu es sûr que tu vas pouvoir conduire en rentrant ?
- Il faut que j’y aille. C’est important pour moi et ce quelle que soit la douleur que je peux ressentir. Tu conduiras doucement ?
Je suis un peu dubitatif. Mais j’ai devant moi un mur de volonté qu’on ne soupçonnerait jamais vu la fragilité physique apparente qu’elle donne. Je me disais bien qu’en sourdine, il y a du caractère.
Arrivée au centre équestre, Alice ouvre la barrière d’accès à l’aide de son badge ce qui nous permet de stationner au plus proche de notre destination.
- Viens me dit-elle. Je vais te présenter « Voie Lactée ».
A proximité du box, ça remue beaucoup. Des coups de sabots sont donnés nerveusement dans la porte, sur les murs. Et puis Alice appelle son cheval. « Voie Lactée » passe la tête par les barreaux de la porte. Les retrouvailles sont émouvantes. La jument s’est calmée subitement. Elle se laisse caresser et embrasser sans difficulté. Je suis spectateur éberlué de cet épilogue heureux qui aurait pu être bien plus tragique.
- Tu vois ! c’était urgent que je vienne. « Voie Lactée », je te présente Pascal.
Alice m’invite à m’approcher, à toucher l’animal. Je devine une certaine méfiance dans les yeux de l’équidé mais il se laisse faire.
- Parle lui.
- Euh, tu me prends de court. Tu veux que je lui dise quoi ?
- Ce que tu veux, ce qui te passe par la tête.
Qu’est-ce qu’elle ne me fera pas faire. Bon ok, c’est pour la bonne cause alors je me lance.
- « Voie Lactée », tu es une jument magnifique. Avec Alice vous formez un duo adorable. Depuis que je connais Alice, elle a pris une place énorme dans mon cœur. J’ai appris à l’aimer. Je ne devrais pas avoir beaucoup de difficulté à arriver au même résultat avec toi.
- C’est une déclaration ?
- Woui Mademoiselle.
Le visage d’Alice est devenu rouge pourpre jusqu’aux oreilles. Elle me regarde. Je sens qu’elle hésite entre fuir et rester et si elle hésite... Je lui prends une main, puis l’autre. Elle se laisse faire. Je pose mon front sur le sien. Mes yeux sont dans ses yeux, son nez contre mon nez.
- Je peux ?
Une seconde passe, deux, une éternité. Ses pupilles sont surprenantes, toutes bouleversées. Elle pose furtivement ses lèvres sur les miennes et les retire presque aussitôt.
- Ça c’est pour aujourd’hui dit-elle avec un joli sourire.
Je comprends que je n’aurai rien d’autre mais c’est déjà une avancée spectaculaire.
- Vivement demain alors.
- Tu crois tout de même pas que ça va être comme ça tous les jours. Vilain garnement ?
Je souris, j’ai dans la tête tout un programme.
- A demain Alice.
Au petit matin, je me réveille et Camille, le sourire accroché aux lèvres comme à son accoutumée, me regarde d’un œil réprobateur.
- Avant hier tu étais en sauterie, hier tu t’es transformé en bon samaritain. Tu vas faire quoi aujourd’hui ?
Je lui tire la langue.
- Ça t’apprendra à vouloir me prendre au saut du lit sur le ton de la moralité.
- °° -
Après les frugalités matinales, je pars récupérer ma voiture. Aujourd’hui ce sera télétravail. Cela me permettra de me reposer de ma très courte nuit et surtout d’aller prendre des nouvelles d’Alice.
Nous étions rentrés aux environ de cinq heures du matin alors que le jour commençait à poindre. J’avais proposé à Alice de finir la nuit chez moi. Elle a préféré rentrer chez elle.
Je sonne à sa porte. Alice ouvre.
- Je ne te réveille pas ?
- Non, ça fait un petit moment déjà que je suis réveillée. Je t’ai entendu partir ce matin. Tu ne travailles pas aujourd’hui ?
- Si, mais en télétravail. Sans ma voiture c’est pas très pratique. Je suis allé la chercher tout à l’heure.
- Il faut que je récupère la mienne moi aussi. Tu pourrais m’y emmener. Je suis courbaturée de partout et j’ai des hématomes sur tout le corps, dans le dos, sur les fesses, les jambes.
- Montre moi ! lui dis-je en riant.
- Oui c’est cela... Tu sais être un véritable goujat quand tu veux.
- Bon d'accord. Tu voudrais y aller pour quelle heure ? J’ai une visioconférence de seize à dix-sept heures. Je suis disponible avant ou après.
- Maintenant, c’est possible pour toi ? Je voudrais aussi passer voir mon cheval. Je te présenterai si tu veux bien.
- D’accord, rendez-vous en bas dans cinq minutes alors.
J’aide Alice à prendre place dans ma voiture. Ce n’est pas évident car elle grimace à chaque mouvement.
- Ça va aller ?
- Oui, ça va Pascal.
- Tu es sûr que tu vas pouvoir conduire en rentrant ?
- Il faut que j’y aille. C’est important pour moi et ce quelle que soit la douleur que je peux ressentir. Tu conduiras doucement ?
Je suis un peu dubitatif. Mais j’ai devant moi un mur de volonté qu’on ne soupçonnerait jamais vu la fragilité physique apparente qu’elle donne. Je me disais bien qu’en sourdine, il y a du caractère.
Arrivée au centre équestre, Alice ouvre la barrière d’accès à l’aide de son badge ce qui nous permet de stationner au plus proche de notre destination.
- Viens me dit-elle. Je vais te présenter « Voie Lactée ».
A proximité du box, ça remue beaucoup. Des coups de sabots sont donnés nerveusement dans la porte, sur les murs. Et puis Alice appelle son cheval. « Voie Lactée » passe la tête par les barreaux de la porte. Les retrouvailles sont émouvantes. La jument s’est calmée subitement. Elle se laisse caresser et embrasser sans difficulté. Je suis spectateur éberlué de cet épilogue heureux qui aurait pu être bien plus tragique.
- Tu vois ! c’était urgent que je vienne. « Voie Lactée », je te présente Pascal.
Alice m’invite à m’approcher, à toucher l’animal. Je devine une certaine méfiance dans les yeux de l’équidé mais il se laisse faire.
- Parle lui.
- Euh, tu me prends de court. Tu veux que je lui dise quoi ?
- Ce que tu veux, ce qui te passe par la tête.
Qu’est-ce qu’elle ne me fera pas faire. Bon ok, c’est pour la bonne cause alors je me lance.
- « Voie Lactée », tu es une jument magnifique. Avec Alice vous formez un duo adorable. Depuis que je connais Alice, elle a pris une place énorme dans mon cœur. J’ai appris à l’aimer. Je ne devrais pas avoir beaucoup de difficulté à arriver au même résultat avec toi.
- C’est une déclaration ?
- Woui Mademoiselle.
Le visage d’Alice est devenu rouge pourpre jusqu’aux oreilles. Elle me regarde. Je sens qu’elle hésite entre fuir et rester et si elle hésite... Je lui prends une main, puis l’autre. Elle se laisse faire. Je pose mon front sur le sien. Mes yeux sont dans ses yeux, son nez contre mon nez.
- Je peux ?
Une seconde passe, deux, une éternité. Ses pupilles sont surprenantes, toutes bouleversées. Elle pose furtivement ses lèvres sur les miennes et les retire presque aussitôt.
- Ça c’est pour aujourd’hui dit-elle avec un joli sourire.
Je comprends que je n’aurai rien d’autre mais c’est déjà une avancée spectaculaire.
- Vivement demain alors.
- Tu crois tout de même pas que ça va être comme ça tous les jours. Vilain garnement ?
Je souris, j’ai dans la tête tout un programme.
- A demain Alice.
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