15-01-2021, 11:21 AM
Je ne sais pas quelle heure il est, je me réveille, je suis couché sur le lit de David, mon cousin, je suis habillé de mon short, mon slip et mon tee-shirt. Je tourne la tête, David est là, il dort, il est dans les couvertures, non, il a juste le drap sur lui, il fait si chaud. Je suis en sueur. Je me lève et j’ôte mon short et mon tee-shirt pour me glisser sous le drap. Je me tourne et je replonge dans les bras de Morphée.
A un moment je sens qu’on me chatouille, je me réveille et je vois que c’est David me chatouille. Je lui demande d’arrêter. Il poursuit son manège. Je lui dis une seconde fois d’arrêter. David reprend de plus belle avec un large sourire. Je me débats et je saute hors du lit. Je le regarde et je lui dis :
Moi : « David on n’a plus treize ans, je te vois venir. Je ne suis pas bien, je n’ai pas apprécié la soirée d’hier et toutes ces allusions, alors fous-moi la paix.
Dav : Mais c’est juste pour rire.
Moi : Mais David, je n’ai pas envie de rire, je ne sais pas comment cela va se passer avec Julien, j’ai peur des suites, je ne suis pas bien, je te l’ai dit.
Dav : Je n’y suis pour rien !
Moi : Je sais, mais laisse-moi. »
Je me lève et je vais directement à la salle de bain. Je compte prendre une bonne douche. Je me mets nu et je vais sous le jet d’eau chaude. Cela me détend, je profite de ce moment où je suis seul pour décompresser, oui je sens que je suis encore tendu. L’eau chaude me fait du bien. J’entends qu’on frappe à la porte. Je crie « ‘oui ». C’est maman qui vient voir si ça va bien. Je lui réponds que je vais avoir fini. Je me sèche et je vais chercher de quoi m’habiller dans la chambre de David. Il n’est plus là, donc je peux me vêtir à mon aise.
J’arrive dans la salle à manger. Quand j’entre, tous me regardent. Je salue tout le monde. L’oncle Martin n’est pas présent, il est parti travailler. Je prends place autour de la table. Personne ne parle, on peut entendre les mouches voler. Mais que se passe-t-il ? Ma tante Françoise me donne une tasse de café et me demande de me servir de quoi manger. C’est maman qui me demande ensuite :
Mam : « Alors Phil, tu as bien dormi ?
Moi : Oui maman, ça va j’ai passé une bonne nuit.
Mam : Je suis bien contente pour toi. Tu comptes aller voir Julien cet après-midi ?
Moi : Oui, bien entendu. Je ne vois pas pourquoi je n’irais pas !
Mam : Tu semblais un « peu perturbé » hier soir !
Moi : Je n’étais pas perturbé, j’étais seulement excédé par les remarques formulées, c’est différent.
Mam : Je cru aussi voir que tu étais sur la défensive. S’il y a quelque chose, tu viens me trouver et on en parle.
Moi : Merci maman, je te dirai ce qui me chagrine.
Dav : Désolé Phil pour ce matin. J’aurai dû comprendre que ce n’est pas facile pour toi et que malheureusement, je ne sais pas me mettre à ta place.
Moi : Ce n’est rien David, je n’y pense plus. C’est moi qui ai mal réagi hier soir. Avec toutes ces allusions, j’ai un peu pété les plombs. Vous vouliez tous savoir, vous attendiez une réponse, mais c’est tellement personnel !
Del : Je m’en doute Phil. Ce sont des choses qui ne se racontent pas. Mais nous avions compris que tu étais « heureux ».
Moi : Merci Delphine, l’incident est clos, du moins pour moi.
Dav : Pas de souci Phil, je respecte !
Moi : Bon, j’ai faim. »
Tous se mirent à rire. Je sais que leur attitude n’était pas méchante, mais je ruminais un tas de chose dans ma tête. Je vais prendre contact avec la psy, j’ai envie de lui en parler. Mais avant il faut que je parle à maman, je lui ai promis. Je sens que l’attention n’est plus exclusivement portée sur moi. Je mange deux tartines à la confiture et ensuite un yaourt.
Une fois tranquille après ce petit déjeuner, je demande à maman si je peux lui parler. Nous allons au fond du jardin. Nous prenons place sur deux chaises. J’explique mes craintes concernant la présence de Julien à la maison. Je ne sais pas si nous serons dans le même lit, s’il aura un lit médicalisé. Elle me dit qu’il faudra voir quand il sera là. Puis je lui parle de la période où je serai aux cours, de même que les deux filles et qu’elle et papa seront aussi partis de la maison. Maman comprend alors que je pense à tout, que je réfléchis pour que Julien dispose d’une aide éventuelle même en journée en dehors du passage des infirmières et du kiné. Maman me dit qu’elle est fière de moi car je pense à l’avenir purement matériel avant le reste, avant le plaisir et la détente. Elle me dit :
Mam : « Je comprends maintenant pourquoi tu étais si à cran hier soir. Je me rends compte que ce n’est pas facile pour toi.
Moi : Maman, j’étais si mal hier soir. Bien entendu que je suis heureux d’être avec Julien, je l’aime et je sais qu’il m’aime, mais pour le moment ce n’est guère évident.
Mam : Je le sais mon grand, mais je sais aussi que tu es déjà plus fort, mais ne va pas au-delà de ce que tu peux supporter.
Moi : Merci maman, je t’aime tu sais. Tu en as du courage d’accepter Stéphanie mais encore plus Julien qui n’est pas mobile. Puis merci à papa aussi.
Mam : Mais Phil nous t’aimons tout comme nous aimons ta sœur et Stéphanie mais aussi Julien !
Moi : Merci maman, oui merci pour le sacrifice que vous faîtes papa et toi.
Mam : Allez viens dans mes bras mon grand.
Je me blottis dans les bras de ma tendre maman. Elle me caresse les cheveux. Nous restons comme ça un bon moment, le temps ne compte plus. Maman parvient à me calmer, à m’apaiser. J’ai beau avoir dix-huit ans, je ne demeure pas moins toujours son enfant !
Moi : Merci Maman, merci d’être là pour nous, d’être là pour moi aussi !
Mam : Mais je vous aime tous, je ne fais pas de distinction. N’aie crainte, je vous aime tous !
Moi : Merci. Je vais te confier quelque chose, mais n’en parle pas aux autres !
Mam : Promis, allez parle Phil.
Moi : Tu sais maman hier, je suis rentré tard, car j’ai pu avoir un moment d’intimité avec Julien !
Mam : Tu sais mon grand, je m’y attendais et je suis heureuse pour vous. Pas de détails, la seule chose, c’est que tu sois heureux et Julien aussi !
Moi : Merci maman. »
Je donne des bisous sur ses joues et elle en fait autant sur les miennes. Puis nous revenons vers la maison. Nous sommes apaisés tous les deux et très contents de nous être parlés. J’ai toujours aimé avoir ce genre de discussion avec ma maman, c’est très important de pouvoir se confier à elle. Je sais que ma sœur Delphine se confie aussi à elle mais aussi avec papa. Je pense que je devrais moi aussi parler un peu plus avec papa.
Nous regagnons la maison et je demande à tante Françoise de pouvoir donner un coup de téléphone, elle accepte volontiers. Je téléphone à l’hôpital et je demande à la psychologue si elle peut me recevoir. J’ai un rendez-vous à quatorze heures. Je lui explique en deux mots ce qui ne va pas.
Ce matin, c’est assez calme. David est parti chez un copain, Nathan est dans sa chambre, il écoute de la musique. Les deux filles sont parties faire un peu de shopping. Maman et tante Françoise discutent chiffons entre elles. Je vais voir Nathan. Je frappe à sa porte, j’entends qu’il dit « entrez ». Bien entendu j’entre. Il me fait m’asseoir au pied de son lit, tandis qu’il est couché. Il écoute un disque des Beatles « Abbey Road ». Il me regarde et me dit :
Nat : « Phil, ça va mieux ?
Moi : Oui Nat, ça va mieux qu’hier soir.
Nat : J’en suis heureux. Tu veux me dire quelque chose ?
Moi : Oui Nat, tu sais ce qui s’est passé entre nous l’autre jour, tu sais que Julien a deviné.
Nat : Oh flûte alors. Je suis désolé Phil ! Qu’est-ce qu’il a dit ?
Moi : Je lui ai avoué ce qui s’est passé en ajoutant que je devais de toute façon lui en parler.
Nat : Et alors !
Moi : Julien a bien compris que c’était comme « une initiation » et un « test » pour toi. Il m’a dit qu’il n’était pas enchanté du tout, mais qu’il comprenait.
Nat : Il m’en veut ?
Moi : Non Nathan, il n’en veut à personne. Il sait que je l’aime et je sais qu’il m’aime. Quand je lui dis que j’avais refusé de refaire la même chose hier matin, il a été heureux de l’entendre. Tu sais Nat, j’aime mon Juju et je ne veux pas perdre son amour.
Nat : J’ai bien compris Phil. Merci de ta franchise et de ton amitié. Tu es super comme cousin et moi non plus je ne veux pas perdre ton amitié ni celle de Julien.
Moi : Merci Nathan. Je te souhaite de trouver ton âme sœur, mais sache que tu as le temps, rien ne sert d’aller trop vite.
Nat : Merci Phil. J’irai aussi m’excuser auprès de Julien, je lui dois bien ça !
Moi : Très bonne idée. Allez, je te laisse.
Nat : Tu peux rester si tu veux, on peut écouter ce disque jusqu’à la fin.
Moi : OK, merci Nat. »
Je suis resté avec Nathan pour écouter jusqu’au bout ce vinyle. Nous avons ensuite écouté le disque « Harvest » de Neil Young. Nous avons encore parlé de choses et d’autres telles que de sports, de musique, des vacances, etc.
Nous entendons tante Françoise nous appeler pour le dîner. Nous descendons à la cuisine où les deux mamans s’affairent à la préparation du repas. Nous leur donnons un coup de main. Maman me regarde et je fais un clin d’œil. Elle remarque que je vais déjà mieux que ce matin. Les deux filles rentrent de leur escapade de la matinée. David, lui n’est pas là ; il a prévenu qu’il reste chez son copain jusqu’en fin d’après-midi.
Nous passons tous à table et nous mangeons de bon appétit. C’est d’abord un quartier de melon avec une tranche de jambon de Parme que nous avons en entrée suivi d’un plat de poulet à l’indienne avec du riz. C’est excellent et je sais que c’est une idée de maman car nous en mangeons de temps à autre à la maison. Nathan est intrigué par le plat mais il mange avec appétit et il en réclame encore un peu. Comme dessert c’est une coupe de glace vanille avec des fraises. Inutile de dire que nous sommes repus. Nous félicitons les deux mamans pour ce succulent repas.
Il est temps que je parte pour me rendre à l’hôpital. Je dois d’abord passer chez la psychologue avant d’aller rendre visite à mon Juju d’amour. Je salue maman avant d’aller prendre le bus. Je sais qu’elle est quand même un peu inquiète pour moi. Moi-même je me rends compte que je dois en parler à ma psy, de plus j’en ressens le besoin. Je sais très bien qu’il n’y a pas honte à se faire suivre, que du contraire.
Il est presque quatorze heures, je suis devant le cabinet de la psy. Elle arrive, je suppose qu’elle vient d’aller voir un patient. Elle me fait entrer et je prends place sur la chaise placée à côté de son fauteuil. Je lui explique ce qui se passe, mes angoisses, mes doutes, mes peurs mais aussi mon amour pour Julien, mon envie de garder cet amour intact et de le faire progresser. Elle me rassure concernant la suite de la revalidation de Julien. Elle ajoute même qu’il sera tellement aidé, pouponné, qu’il ne se rendra pas compte que le temps passe plus vite. Je suis rassuré. Puis elle me dit qu’il semble que le lien qui m’unit à Julien est très fort et qu’il suffit de faire attention l’un à l’autre pour qu’il se renforce encore. Elle ne craint pas de problème entre nous tant que nous restons nous-mêmes. Je suis rassuré et elle ajoute que je ne dois pas minimiser ma force intérieure qui est le moteur de mon ouverture aux autres et bien entendu de mon ouverture à Julien. Je quitte le cabinet de ma psy, le cœur bien plus léger !
A un moment je sens qu’on me chatouille, je me réveille et je vois que c’est David me chatouille. Je lui demande d’arrêter. Il poursuit son manège. Je lui dis une seconde fois d’arrêter. David reprend de plus belle avec un large sourire. Je me débats et je saute hors du lit. Je le regarde et je lui dis :
Moi : « David on n’a plus treize ans, je te vois venir. Je ne suis pas bien, je n’ai pas apprécié la soirée d’hier et toutes ces allusions, alors fous-moi la paix.
Dav : Mais c’est juste pour rire.
Moi : Mais David, je n’ai pas envie de rire, je ne sais pas comment cela va se passer avec Julien, j’ai peur des suites, je ne suis pas bien, je te l’ai dit.
Dav : Je n’y suis pour rien !
Moi : Je sais, mais laisse-moi. »
Je me lève et je vais directement à la salle de bain. Je compte prendre une bonne douche. Je me mets nu et je vais sous le jet d’eau chaude. Cela me détend, je profite de ce moment où je suis seul pour décompresser, oui je sens que je suis encore tendu. L’eau chaude me fait du bien. J’entends qu’on frappe à la porte. Je crie « ‘oui ». C’est maman qui vient voir si ça va bien. Je lui réponds que je vais avoir fini. Je me sèche et je vais chercher de quoi m’habiller dans la chambre de David. Il n’est plus là, donc je peux me vêtir à mon aise.
J’arrive dans la salle à manger. Quand j’entre, tous me regardent. Je salue tout le monde. L’oncle Martin n’est pas présent, il est parti travailler. Je prends place autour de la table. Personne ne parle, on peut entendre les mouches voler. Mais que se passe-t-il ? Ma tante Françoise me donne une tasse de café et me demande de me servir de quoi manger. C’est maman qui me demande ensuite :
Mam : « Alors Phil, tu as bien dormi ?
Moi : Oui maman, ça va j’ai passé une bonne nuit.
Mam : Je suis bien contente pour toi. Tu comptes aller voir Julien cet après-midi ?
Moi : Oui, bien entendu. Je ne vois pas pourquoi je n’irais pas !
Mam : Tu semblais un « peu perturbé » hier soir !
Moi : Je n’étais pas perturbé, j’étais seulement excédé par les remarques formulées, c’est différent.
Mam : Je cru aussi voir que tu étais sur la défensive. S’il y a quelque chose, tu viens me trouver et on en parle.
Moi : Merci maman, je te dirai ce qui me chagrine.
Dav : Désolé Phil pour ce matin. J’aurai dû comprendre que ce n’est pas facile pour toi et que malheureusement, je ne sais pas me mettre à ta place.
Moi : Ce n’est rien David, je n’y pense plus. C’est moi qui ai mal réagi hier soir. Avec toutes ces allusions, j’ai un peu pété les plombs. Vous vouliez tous savoir, vous attendiez une réponse, mais c’est tellement personnel !
Del : Je m’en doute Phil. Ce sont des choses qui ne se racontent pas. Mais nous avions compris que tu étais « heureux ».
Moi : Merci Delphine, l’incident est clos, du moins pour moi.
Dav : Pas de souci Phil, je respecte !
Moi : Bon, j’ai faim. »
Tous se mirent à rire. Je sais que leur attitude n’était pas méchante, mais je ruminais un tas de chose dans ma tête. Je vais prendre contact avec la psy, j’ai envie de lui en parler. Mais avant il faut que je parle à maman, je lui ai promis. Je sens que l’attention n’est plus exclusivement portée sur moi. Je mange deux tartines à la confiture et ensuite un yaourt.
Une fois tranquille après ce petit déjeuner, je demande à maman si je peux lui parler. Nous allons au fond du jardin. Nous prenons place sur deux chaises. J’explique mes craintes concernant la présence de Julien à la maison. Je ne sais pas si nous serons dans le même lit, s’il aura un lit médicalisé. Elle me dit qu’il faudra voir quand il sera là. Puis je lui parle de la période où je serai aux cours, de même que les deux filles et qu’elle et papa seront aussi partis de la maison. Maman comprend alors que je pense à tout, que je réfléchis pour que Julien dispose d’une aide éventuelle même en journée en dehors du passage des infirmières et du kiné. Maman me dit qu’elle est fière de moi car je pense à l’avenir purement matériel avant le reste, avant le plaisir et la détente. Elle me dit :
Mam : « Je comprends maintenant pourquoi tu étais si à cran hier soir. Je me rends compte que ce n’est pas facile pour toi.
Moi : Maman, j’étais si mal hier soir. Bien entendu que je suis heureux d’être avec Julien, je l’aime et je sais qu’il m’aime, mais pour le moment ce n’est guère évident.
Mam : Je le sais mon grand, mais je sais aussi que tu es déjà plus fort, mais ne va pas au-delà de ce que tu peux supporter.
Moi : Merci maman, je t’aime tu sais. Tu en as du courage d’accepter Stéphanie mais encore plus Julien qui n’est pas mobile. Puis merci à papa aussi.
Mam : Mais Phil nous t’aimons tout comme nous aimons ta sœur et Stéphanie mais aussi Julien !
Moi : Merci maman, oui merci pour le sacrifice que vous faîtes papa et toi.
Mam : Allez viens dans mes bras mon grand.
Je me blottis dans les bras de ma tendre maman. Elle me caresse les cheveux. Nous restons comme ça un bon moment, le temps ne compte plus. Maman parvient à me calmer, à m’apaiser. J’ai beau avoir dix-huit ans, je ne demeure pas moins toujours son enfant !
Moi : Merci Maman, merci d’être là pour nous, d’être là pour moi aussi !
Mam : Mais je vous aime tous, je ne fais pas de distinction. N’aie crainte, je vous aime tous !
Moi : Merci. Je vais te confier quelque chose, mais n’en parle pas aux autres !
Mam : Promis, allez parle Phil.
Moi : Tu sais maman hier, je suis rentré tard, car j’ai pu avoir un moment d’intimité avec Julien !
Mam : Tu sais mon grand, je m’y attendais et je suis heureuse pour vous. Pas de détails, la seule chose, c’est que tu sois heureux et Julien aussi !
Moi : Merci maman. »
Je donne des bisous sur ses joues et elle en fait autant sur les miennes. Puis nous revenons vers la maison. Nous sommes apaisés tous les deux et très contents de nous être parlés. J’ai toujours aimé avoir ce genre de discussion avec ma maman, c’est très important de pouvoir se confier à elle. Je sais que ma sœur Delphine se confie aussi à elle mais aussi avec papa. Je pense que je devrais moi aussi parler un peu plus avec papa.
Nous regagnons la maison et je demande à tante Françoise de pouvoir donner un coup de téléphone, elle accepte volontiers. Je téléphone à l’hôpital et je demande à la psychologue si elle peut me recevoir. J’ai un rendez-vous à quatorze heures. Je lui explique en deux mots ce qui ne va pas.
Ce matin, c’est assez calme. David est parti chez un copain, Nathan est dans sa chambre, il écoute de la musique. Les deux filles sont parties faire un peu de shopping. Maman et tante Françoise discutent chiffons entre elles. Je vais voir Nathan. Je frappe à sa porte, j’entends qu’il dit « entrez ». Bien entendu j’entre. Il me fait m’asseoir au pied de son lit, tandis qu’il est couché. Il écoute un disque des Beatles « Abbey Road ». Il me regarde et me dit :
Nat : « Phil, ça va mieux ?
Moi : Oui Nat, ça va mieux qu’hier soir.
Nat : J’en suis heureux. Tu veux me dire quelque chose ?
Moi : Oui Nat, tu sais ce qui s’est passé entre nous l’autre jour, tu sais que Julien a deviné.
Nat : Oh flûte alors. Je suis désolé Phil ! Qu’est-ce qu’il a dit ?
Moi : Je lui ai avoué ce qui s’est passé en ajoutant que je devais de toute façon lui en parler.
Nat : Et alors !
Moi : Julien a bien compris que c’était comme « une initiation » et un « test » pour toi. Il m’a dit qu’il n’était pas enchanté du tout, mais qu’il comprenait.
Nat : Il m’en veut ?
Moi : Non Nathan, il n’en veut à personne. Il sait que je l’aime et je sais qu’il m’aime. Quand je lui dis que j’avais refusé de refaire la même chose hier matin, il a été heureux de l’entendre. Tu sais Nat, j’aime mon Juju et je ne veux pas perdre son amour.
Nat : J’ai bien compris Phil. Merci de ta franchise et de ton amitié. Tu es super comme cousin et moi non plus je ne veux pas perdre ton amitié ni celle de Julien.
Moi : Merci Nathan. Je te souhaite de trouver ton âme sœur, mais sache que tu as le temps, rien ne sert d’aller trop vite.
Nat : Merci Phil. J’irai aussi m’excuser auprès de Julien, je lui dois bien ça !
Moi : Très bonne idée. Allez, je te laisse.
Nat : Tu peux rester si tu veux, on peut écouter ce disque jusqu’à la fin.
Moi : OK, merci Nat. »
Je suis resté avec Nathan pour écouter jusqu’au bout ce vinyle. Nous avons ensuite écouté le disque « Harvest » de Neil Young. Nous avons encore parlé de choses et d’autres telles que de sports, de musique, des vacances, etc.
Nous entendons tante Françoise nous appeler pour le dîner. Nous descendons à la cuisine où les deux mamans s’affairent à la préparation du repas. Nous leur donnons un coup de main. Maman me regarde et je fais un clin d’œil. Elle remarque que je vais déjà mieux que ce matin. Les deux filles rentrent de leur escapade de la matinée. David, lui n’est pas là ; il a prévenu qu’il reste chez son copain jusqu’en fin d’après-midi.
Nous passons tous à table et nous mangeons de bon appétit. C’est d’abord un quartier de melon avec une tranche de jambon de Parme que nous avons en entrée suivi d’un plat de poulet à l’indienne avec du riz. C’est excellent et je sais que c’est une idée de maman car nous en mangeons de temps à autre à la maison. Nathan est intrigué par le plat mais il mange avec appétit et il en réclame encore un peu. Comme dessert c’est une coupe de glace vanille avec des fraises. Inutile de dire que nous sommes repus. Nous félicitons les deux mamans pour ce succulent repas.
Il est temps que je parte pour me rendre à l’hôpital. Je dois d’abord passer chez la psychologue avant d’aller rendre visite à mon Juju d’amour. Je salue maman avant d’aller prendre le bus. Je sais qu’elle est quand même un peu inquiète pour moi. Moi-même je me rends compte que je dois en parler à ma psy, de plus j’en ressens le besoin. Je sais très bien qu’il n’y a pas honte à se faire suivre, que du contraire.
Il est presque quatorze heures, je suis devant le cabinet de la psy. Elle arrive, je suppose qu’elle vient d’aller voir un patient. Elle me fait entrer et je prends place sur la chaise placée à côté de son fauteuil. Je lui explique ce qui se passe, mes angoisses, mes doutes, mes peurs mais aussi mon amour pour Julien, mon envie de garder cet amour intact et de le faire progresser. Elle me rassure concernant la suite de la revalidation de Julien. Elle ajoute même qu’il sera tellement aidé, pouponné, qu’il ne se rendra pas compte que le temps passe plus vite. Je suis rassuré. Puis elle me dit qu’il semble que le lien qui m’unit à Julien est très fort et qu’il suffit de faire attention l’un à l’autre pour qu’il se renforce encore. Elle ne craint pas de problème entre nous tant que nous restons nous-mêmes. Je suis rassuré et elle ajoute que je ne dois pas minimiser ma force intérieure qui est le moteur de mon ouverture aux autres et bien entendu de mon ouverture à Julien. Je quitte le cabinet de ma psy, le cœur bien plus léger !