Petit défi trouvé sur Scribay, d’après une liste de tableaux.
J’étais en vacances dans les Montagnes Rocheuses et je m’étais arrêté au bord d’un lac qui m’avait fait penser à un paysage de fantasy, on aurait pu y tourner Le Seigneur des Anneaux. Un panneau de bois indiquait que le peintre Albert Bierstadt avait peint ici un de ses célèbres paysages. Je ne connaissais pas cet artiste, une rapide recherche sur mon smartphone me montra le tableau qui était très ressemblant.
Je marchai le long de la rive sur une centaine de mètres, une barque était amarrée. Un homme en polo et pantalons noirs attendait les touristes, son masque était aussi en étoffe noire, cela contrastait avec mes habits blancs.
— Hello, me dit-il. Un tour en barque ? Prix spécial Covid, seulement 10 $.
— Hello, lui répondis-je, d’accord, vous ne devez pas avoir beaucoup de monde cette année.
— C’est mort, en effet.
Je sortis un billet de ma poche.
— Par carte, s’il vous plaît. Et mettez aussi un masque.
J’obéis et je payai. L’homme désinfecta ensuite son terminal et ses mains avec du gel hydroalcoolique. Je montai dans la barque et restai debout à l’avant. L’homme s’assit à l’arrière et rama, je n’avais pas remarqué que la barque n’avait pas de moteur.
La promenade fut agréable, le temps était beau, malgré quelques nuages qui voilaient le soleil. L’homme n’était pas très causant, je faisais des photos que je postais sur Facebook, jusqu’à ce que je n’eusse plus de réseau. Une légère inquiétude m’envahit, cela faisait une heure bientôt que nous avions quitté le point de départ et j’avais besoin de pisser.
Je voulus demander à l’homme de se rapprocher du bord, mais nous en étions loin. Comme s’il avait deviné mon trouble, l’homme me dit :
— Pissez par-dessus bord, j’en ai vu d’autres.
De plus en plus gêné, je me résolus à me soulager. Il me sembla que l’homme regardait ma queue avec intérêt. Était-il aussi gay ?
J’eus soudain l’impression que le temps s’était rafraîchi, je frissonnai dans mon tee-shirt léger. Je levai les yeux, le ciel s’était assombri. Je dis à l’homme :
— Nous devrions rentrer, il va y avoir de l’orage.
— Vous m’avez payé pour vous mener à l’île, il n’y a plus de retour possible.
— Une île, quelle île ?
— Quelle question… L’Île des Morts.
C’est alors qu’elle apparut, elle ressemblait à celle d’Arnold Böcklin, tableau que j’avais vu si souvent au Kunstmuseum de Bâle.
— Qu’est-ce qu’il y a sur cette île, demandai-je, paniqué.
— Ben tiens, des morts, vous bientôt.
— Moi ?
— Ils vont vous débrancher dans cinq minutes, vous êtes aux soins intensifs depuis 15 jours, le cas est désespéré. Bonne affaire que cette Covid, je n’ai jamais eu autant de clients que cette année. Je vais pouvoir m’acheter une nouvelle barque avec un moteur.
J’étais en vacances dans les Montagnes Rocheuses et je m’étais arrêté au bord d’un lac qui m’avait fait penser à un paysage de fantasy, on aurait pu y tourner Le Seigneur des Anneaux. Un panneau de bois indiquait que le peintre Albert Bierstadt avait peint ici un de ses célèbres paysages. Je ne connaissais pas cet artiste, une rapide recherche sur mon smartphone me montra le tableau qui était très ressemblant.
Je marchai le long de la rive sur une centaine de mètres, une barque était amarrée. Un homme en polo et pantalons noirs attendait les touristes, son masque était aussi en étoffe noire, cela contrastait avec mes habits blancs.
— Hello, me dit-il. Un tour en barque ? Prix spécial Covid, seulement 10 $.
— Hello, lui répondis-je, d’accord, vous ne devez pas avoir beaucoup de monde cette année.
— C’est mort, en effet.
Je sortis un billet de ma poche.
— Par carte, s’il vous plaît. Et mettez aussi un masque.
J’obéis et je payai. L’homme désinfecta ensuite son terminal et ses mains avec du gel hydroalcoolique. Je montai dans la barque et restai debout à l’avant. L’homme s’assit à l’arrière et rama, je n’avais pas remarqué que la barque n’avait pas de moteur.
La promenade fut agréable, le temps était beau, malgré quelques nuages qui voilaient le soleil. L’homme n’était pas très causant, je faisais des photos que je postais sur Facebook, jusqu’à ce que je n’eusse plus de réseau. Une légère inquiétude m’envahit, cela faisait une heure bientôt que nous avions quitté le point de départ et j’avais besoin de pisser.
Je voulus demander à l’homme de se rapprocher du bord, mais nous en étions loin. Comme s’il avait deviné mon trouble, l’homme me dit :
— Pissez par-dessus bord, j’en ai vu d’autres.
De plus en plus gêné, je me résolus à me soulager. Il me sembla que l’homme regardait ma queue avec intérêt. Était-il aussi gay ?
J’eus soudain l’impression que le temps s’était rafraîchi, je frissonnai dans mon tee-shirt léger. Je levai les yeux, le ciel s’était assombri. Je dis à l’homme :
— Nous devrions rentrer, il va y avoir de l’orage.
— Vous m’avez payé pour vous mener à l’île, il n’y a plus de retour possible.
— Une île, quelle île ?
— Quelle question… L’Île des Morts.
C’est alors qu’elle apparut, elle ressemblait à celle d’Arnold Böcklin, tableau que j’avais vu si souvent au Kunstmuseum de Bâle.
— Qu’est-ce qu’il y a sur cette île, demandai-je, paniqué.
— Ben tiens, des morts, vous bientôt.
— Moi ?
— Ils vont vous débrancher dans cinq minutes, vous êtes aux soins intensifs depuis 15 jours, le cas est désespéré. Bonne affaire que cette Covid, je n’ai jamais eu autant de clients que cette année. Je vais pouvoir m’acheter une nouvelle barque avec un moteur.
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Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame
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