08-01-2021, 10:20 AM
Nat : « Papa, je voulais te dire quelque chose !
Mar : Oui Nathan, tu veux me parler, mais veux-tu qu’on aille dans la cuisine ?
Nat : Non, les autres peuvent entendre. Je n’ai rien à cacher, que du contraire.
Mar : Bien Nathan, je t’écoute.
Nat : Voilà Papa, je ne vais pas y aller par quatre chemins, je dois te dire que…que je suis…je suis gay !
Mar : Oh là mon fils, tu es gay ?
Nat : Oui Papa, je suis homo.
Mar : Viens dans mes bras, tu sais que je m’en doutais !
Nathan vient dans les bras de Martin, des larmes coulent sur ses joues rougies par le stress. Son père lui donne un baiser sur le front et il ajoute :
Mar : Tu es mon fils et que tu sois gay, hétéro ou bi, tu resteras mon fils pour toujours. Je t’aime Nat !
Nat : Merci Papa, j’avais peur que tu ne m’acceptes pas comme je suis.
Tous nous applaudissons, maman s’en doutait, elle en a parlé avec ma tante Françoise, qui s’en doutait elle aussi. L’oncle Martin a aussi eu une discussion avec la maman de Nathan et ils ont décidé de laisser le temps à leur fils cadet de s’ouvrir à eux quand le moment serait venu.
Mar : Tu sais mon fils, je veux que tu fasses très attention pour ne pas t’exposer. Tu le sais l’homosexualité n’est pas très bien vue et il ne faudrait pas que tu fasses de mauvaises rencontres. Tu peux demander à Phil, il sait ce que ça peut donner.
Nat : Merci à vous tous. Je sais très bien que je dois faire hyper attention. Puis si j’ai besoin d’un conseil ou d’aide, je sais que je peux compter sur vous tous.
Moi : Bien entendu Nat, tu me contactes quand tu veux, n’importe quand, je serai là pour toi. Je pense que Julien fera de même quand il sera remis.
Fra : Merci Phil, je sais que les mots tu viens de prononcer ne sont pas des paroles en l’air. Je souhaite que tu puisses retrouver ton Julien en pleine forme, le plus tôt possible.
Moi : Merci ma tante.
Nat : Merci Phil, tu un super cousin.
Dav : Bien entendu que c’est un type génial.
Stéphanie et Delphine se sont levées pour enlacer Nathan et lui faire une bise sur la joue droite pour Stéphanie et sur la joue gauche pour Delphine.
Del : Tu sais Nat, tu pourras aussi compter sur nous deux !
Mar : Bon, je suis heureux de voir que tout va pour le mieux. Tiens Nathan, je te donne un verre de vin rosé, tu le mérites. Puis n’oublie pas que nous sommes là pour t’écouter, ta mère et moi, alors n’hésite pas.
On sentait bien que l’oncle Martin avait la voix qui trahissait une certaine émotion. Nathan est une nouvelle fois aller saluer son papa et ils se sont fait un gros câlin. J’ai vu des larmes de joie couler sur les joues de mon oncle, je savais qu’il a un bon cœur. David s’est aussi joint à eux pour partager le câlin, immédiatement suivi par la tante Françoise.
Je me suis rapproché de maman. Je me suis blotti dans ses bras et je lui ai dit :
Moi : Maman, je t’aime. Merci de m’avoir accepté tel que je suis.
Maman : Moi aussi je t’aime mon grand, tel que tu es.
Moi : Merci à toi et à Papa d’accepter que Julien et Stéphanie puissent venir à la maison. Tu sais que vous êtes des parents en or.
Maman : Non Phil, nous le faisons de bon cœur et aussi parce que vos petit-ami et petite-amie sont les bienvenus chez nous et que vous vous aimez. C’est moi qui te remercie d’être comme tu es, si avenant envers les autres, si altruiste.
Moi : Mais je suis comme ça, c’est ma nature.
Maman m’embrasse, six paires d’yeux sont dirigées vers nous, je ne sais plus quoi penser, je lâche du lest, je me laisse aller, des larmes perlent à mes paupières et s’écoulent doucement. Maman les essuie avec ses pouces. Ma sœur et Stéphanie se tiennent par la main, la tante Françoise et l’oncle Martin se tiennent par la taille et je vois David et Nathan qui se tiennent par les épaules. Je me mets alors à rire et les autres se joignent à moi pour basculer dans un fou-rire partagé.
Fra : Bon, allez, dans une demi-heure nous passons à table.
Mar : Bon ce n’est pas tout, il reste du rosé, venez avec vos verres. Nat tu peux aussi en reprendre. »
Nous avons parlé de choses et d’autres. A un moment, l’oncle Martin vient près de moi pour discuter. Il veut avoir des nouvelles de Julien, savoir comment il va. Puis il me dit qu’il est heureux pour Julien et moi. Il nous souhaite de vivre enfin tranquilles. Il ajoute aussi qu’il m’encourage à entamer les études qui me conviennent le mieux et qu’il en est de même pour Julien. Je n’ai jamais autant parler avec mon oncle que ce soir. Je le remercie encore de m’héberger.
Je sollicite l’autorisation auprès de l’oncle Martin d’utiliser le téléphone pour passer un appel à Amandine, mon amie et confidente. Bien entendu il accepte sans problème. J’ai enfin Amandine en ligne et je lui explique que Julien va beaucoup mieux et qu’il va renter lundi à Bruxelles pour venir vivre à la maison avec Stéphanie. Amandine est heureuse d’apprendre cette bonne nouvelle. Puis je lui demande d’appeler les amis, soit Joseph, Jacques, Mathieu, Lucas et Maxime pour qu’ils viennent rendre visite à Julien à l’hôpital car cela lui fera le plus grand bien d’avoir ses amis auprès de lui. Amandine trouve l’idée géniale. Elle va faire le rappel auprès de nos amis et elle m’a dit qu’elle me tient au courant.
Je rejoins les autres juste au moment où nous passons à table. Une fois installé, maman me demande comment va Amandine. Je lui réponds qu’elle va bien et qu’elle est contente pour Julien car il pourra quitter bientôt l’hôpital. Je me tourne vers l’oncle Martin et je lui dis que j’aurai probablement un appel téléphonique durant la soirée. Il me regarde et dit :
Mar : « Bien monsieur de ministre, nous vous informerons immédiatement de l’appel.
Moi : Heu. Je pouffe de rire. Les autres rient aussi pour cette phrase prononcée par l’oncle Martin. Je ne me démonte pas et je poursuis : en fait Amandine va demander à nos amis de venir rendre visite à Julien demain ou après-demain, raison pour laquelle elle va rappeler !
Mar : Oh, désolé Phil, je voulais plaisanter. Mais tu as eu une excellente idée.
Moi : Merci mon oncle, j’ai été surpris mais je savais que ce n’était nullement méchant.
Maman : Mais tu te préoccupes sans arrêt du bien des autres mon grand, je te félicite.
Mar : Moi aussi mon cher neveu, je trouve que tu es très, très mature, pour ton âge !
Sté : Merci Phil, tu es un ange. Merci pour Julien. En tout cas je sais qu’il a bien fait d’être ton ami car tu le mérites.
Fra : Oui, tous mes encouragements Phil. Je te reconnais bien là. Je propose que nous mangions, ça va être froid aussi non ! »
Nous mangeons de meilleur appétit que les autres jours. Je sais que Julien va revenir à la maison, qu’il sera choyé et qu’enfin il va pouvoir passer à autre chose et aller de l’avant avec ma famille, sa sœur et nos amis. Je ressens beaucoup moins cette boule qui me pesait dans le ventre. Je mange enfin un peu plus et je me ressers du plat concocté par ma tante. L’ambiance est déjà bien plus détendue qu’au matin.
Nous arrivons au dessert, une coupe de fraises avec un peu de crème fraîche. C’est à ce moment-là que le téléphone sonne. C’est David qui va décrocher. Il parle deux minutes avec Amandine, du moins je suppose que c’est elle qui appelle. David revient dans la salle à manger et me fait un clin d’œil. L’oncle Martin me fait signe pour m’encourager à entendre les nouvelles qu’elle va me dire.
Moi : « Allô Amandine, alors tu as eu les autres ?
Ama : Oui Phil, nous serons tous là vers quatorze heures trente. Nous viendrons en deux voitures, l’une conduite par ma maman et l’autre par Josiane, la maman de Mathieu.
Moi : Mais c’est génial, c’est super, oh merci Amandine, tu es un ange !
Ama : Je pense que nous apporterons quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi. Que penses-tu de deux ou trois bandes dessinées, une boîte de bonbons et je ne sais quoi d’autre ?
Moi : Tu fais pour le mieux, je te fais confiance.
Ama : Très bien, je fais pour un mieux. Bon je te laisse, il est tard. Ah au fait, je suis heureuse pour vous deux, vous allez pouvoir vous retrouver.
Moi : Merci Amandine. Je t’embrasse. Bonjour à Joseph.
Ama : Il me dit de te saluer. A demain. Bises. »
Je reviens auprès des autres, un large sourire aux lèvres. Tous les yeux qui me regardent pétillent de joie. C’est maman qui m’a alors dit qu’ils avaient tous entendu « Mais c’est génial, etc. » J’explique qu’Amandine m’a dit qu’ils venaient tous demain après-midi, en voitures et que c’est Amandine qui se charge des cadeaux pour Julien. Stéphanie se lève et vient me donner un bisou sur les joues. Elle me susurre à l’oreille : « Merci Phil, tu es super, merci ! » Puis d’un coup Stéphanie s’effondre en larmes, elle craque, elle est à bout. Je la prends dans mes bras et Delphine nous rejoint.
Maman propose qu’elle se couche sur le divan au salon pour se remettre de ses émotions. Je regarde tour à tour ma tante, mon oncle et mes cousins, je ne sais que dire, je reste assis sur ma chaise, je suis sans voix. Maman revient auprès de nous, elle voit mon désarroi. Elle se rend compte que la journée a été forte en émotions en tout genre. Elle s’assied à côté de moi et elle me prend la main. Elle sonde mon regard, elle sait que je fais un effort pour ne pas craquer moi aussi. Il faut que je tienne le coup à tout prix, demain est un jour important, nos amis seront là pour Julien.
Nous nous sommes levés de table pour débarrasser. Je veux faire la vaisselle, mais ma tante me demande de rester tranquille, d’aller auprès de Stéphanie et de ma sœur. Elle dit que j’en fait plus que ce que je ne devrai. Elle m’adresse un très large sourire et elle ajoute que maman et Nathan sont là pour l’aider. Je vais alors au salon où se tiennent les deux filles, l’oncle Martin et David. L’oncle Martin me propose une liqueur pour me remettre, David a déjà lui aussi un verre en main.
La soirée se déroule dans une très bonne ambiance. Nous parlons par petits groupes, de sport, des derniers films qui sont sortis, en réalité de différentes choses. Je parle longtemps avec Stéphanie. Je lui dis bien que je souhaite apporter mon aide autant à Julien qu’à elle. Je lui rappelle aussi que j’aime Julien et qu’il est hors de question de le laisser, même si je sais bien que cela ne sera pas facile tous les jours. Je lui dis encore qu’elle va également passer par des moments de déprime et qu’elle ne doit pas hésiter à en parler, tant à Delphine, qu’aux autres membres de la famille, que nous sommes tous solidaires. Je pense que ce que je lui ai dit va lui permettre d’envisager l’avenir un peu plus sereinement sachant qu’elle recevra l’aide dont elle aura besoin et de même pour Julien.
Maman a suivi notre échange sans rien dire. Elle ne veut en aucun cas interférer dans notre conversation, mais je sais qu’elle aurait voulu ajouter quelques mots à Stéphanie. Je sais que maman aura l’occasion de lui parler, demain ou à un autre moment. Je commence à être fatigué, je bâille, je pense qu’il est temps que j’aille dormir. Je me lève et je demande à tante Françoise de pouvoir aller me coucher. Je l’embrasse, ainsi que les autres membres de nos familles. Maman me glisse alors à l’oreille que j’ai très bien parlé à Stéphanie et qu’elle est fière de mon implication en vue de soutenir, Stéphanie et Julien.
Je monte dans la chambre de David. Je me déshabille et je vais à la salle de bain. Je suis sous la douche quand on frappe à la porte, je réponds : « entez ». Je vois que c’est David qui ouvre la porte. Je me demande ce qu’il veut. Il me dit alors :
Dav : « Désolé de te déranger. Je te signale que tante Fanny, ta maman, reste loger à la maison.
Moi : Ah bon. Elle va dormir où ?
Dav : Elle va occuper la chambre de Nathan et Nathan vient dormir dans ma chambre, nous serons à trois.
Moi : Oui, je vois, mais on va être trop serrés dans ton lit !
Dav : Non, car Nathan va dormir sur un matelas pneumatique.
Moi : OK, c’est bien.
Dav : Ce t’ennuie si je prends ma douche avec toi ?
Moi : Non David, pas de soucis.
Dav : Merci Phil. »
David se déshabille et se retrouve avec moi sous l’eau de la douche. Pendant que nous prenons notre douche, nous parlons ensemble. Puis à un moment je dis à David :
Moi : « Tu sais David, j’ai peur, j’ai peur que Julien ne soit plus le même qu’avant !
Dav : Mais tu ne dois pas t’inquiéter, certes il sera un peu différent, mais je suis certain qu’il t’aime toujours.
Moi : Je pense, mais j’ai peur de perdre son amour. Puis j’espère qu’il va apprécier le fait de voir nos amis demain.
Dav : Tu fais tout ce qu’il faut pour qu’il aille mieux, tu ne sais pas faire plus Phil, il faut que tu te rendes compte que tu n’es pas un surhomme, tu n’es pas « Dieu le Père ». Laisse un peu de temps au temps, puis tu verras par la suite.
Moi : Tu as facile à dire, mais j’ai des appréhensions, je ne sais pas t’expliquer. Je n’ai pas envie de le perdre !
Dav : Je sais Phil, tu es mon cousin préféré et j’apprécie beaucoup Julien, mais ne te mets pas martel en tête, il faut que tu relativises.
Moi : Je vais aller voir un psy, je sens que j’en ai besoin, c’est autre chose que de s’en remettre à sa maman ou à sa confidente !
Dav : Tu as bien raison Phil. Tu as besoin d’exprimer ce que tu ressens, mais je ne suis pas assez doué pour t’écouter !
Moi : Non David, tu es super comme cousin, tu fais ce que tu peux et je t’assure que tu es bien au-dessus du lot !
Dav : Merci Phil.
Je prends David dans mes bras et nous nous faisons un gros câlin. J’ai les larmes qui me montent aux yeux, il est vraiment super mon cousin. Nous nous connaissons pratiquement depuis notre prime enfance et nous avons certains atomes crochus, je sais que je peux lui parler ouvertement et que jamais il ne répétera ce que nous nous disons.
Je tombe sur son regard, je suis plongé dans ses yeux, ses beaux yeux marrons. Il prend ma tête et la penche en avant, je me laisse faire. Il dépose un bisou sur mon front, comme pour me donner du courage, pour me dire qu’il sera toujours avec moi et que je peux compter sur lui. Il y a des personnes qui, dans votre vie, vous apportent du soutien et de l’affection. David fait partie de ces personnes-là, celles qui parviennent à vous re-booster pour que vous puissiez aller de l’avant.
Mar : Oui Nathan, tu veux me parler, mais veux-tu qu’on aille dans la cuisine ?
Nat : Non, les autres peuvent entendre. Je n’ai rien à cacher, que du contraire.
Mar : Bien Nathan, je t’écoute.
Nat : Voilà Papa, je ne vais pas y aller par quatre chemins, je dois te dire que…que je suis…je suis gay !
Mar : Oh là mon fils, tu es gay ?
Nat : Oui Papa, je suis homo.
Mar : Viens dans mes bras, tu sais que je m’en doutais !
Nathan vient dans les bras de Martin, des larmes coulent sur ses joues rougies par le stress. Son père lui donne un baiser sur le front et il ajoute :
Mar : Tu es mon fils et que tu sois gay, hétéro ou bi, tu resteras mon fils pour toujours. Je t’aime Nat !
Nat : Merci Papa, j’avais peur que tu ne m’acceptes pas comme je suis.
Tous nous applaudissons, maman s’en doutait, elle en a parlé avec ma tante Françoise, qui s’en doutait elle aussi. L’oncle Martin a aussi eu une discussion avec la maman de Nathan et ils ont décidé de laisser le temps à leur fils cadet de s’ouvrir à eux quand le moment serait venu.
Mar : Tu sais mon fils, je veux que tu fasses très attention pour ne pas t’exposer. Tu le sais l’homosexualité n’est pas très bien vue et il ne faudrait pas que tu fasses de mauvaises rencontres. Tu peux demander à Phil, il sait ce que ça peut donner.
Nat : Merci à vous tous. Je sais très bien que je dois faire hyper attention. Puis si j’ai besoin d’un conseil ou d’aide, je sais que je peux compter sur vous tous.
Moi : Bien entendu Nat, tu me contactes quand tu veux, n’importe quand, je serai là pour toi. Je pense que Julien fera de même quand il sera remis.
Fra : Merci Phil, je sais que les mots tu viens de prononcer ne sont pas des paroles en l’air. Je souhaite que tu puisses retrouver ton Julien en pleine forme, le plus tôt possible.
Moi : Merci ma tante.
Nat : Merci Phil, tu un super cousin.
Dav : Bien entendu que c’est un type génial.
Stéphanie et Delphine se sont levées pour enlacer Nathan et lui faire une bise sur la joue droite pour Stéphanie et sur la joue gauche pour Delphine.
Del : Tu sais Nat, tu pourras aussi compter sur nous deux !
Mar : Bon, je suis heureux de voir que tout va pour le mieux. Tiens Nathan, je te donne un verre de vin rosé, tu le mérites. Puis n’oublie pas que nous sommes là pour t’écouter, ta mère et moi, alors n’hésite pas.
On sentait bien que l’oncle Martin avait la voix qui trahissait une certaine émotion. Nathan est une nouvelle fois aller saluer son papa et ils se sont fait un gros câlin. J’ai vu des larmes de joie couler sur les joues de mon oncle, je savais qu’il a un bon cœur. David s’est aussi joint à eux pour partager le câlin, immédiatement suivi par la tante Françoise.
Je me suis rapproché de maman. Je me suis blotti dans ses bras et je lui ai dit :
Moi : Maman, je t’aime. Merci de m’avoir accepté tel que je suis.
Maman : Moi aussi je t’aime mon grand, tel que tu es.
Moi : Merci à toi et à Papa d’accepter que Julien et Stéphanie puissent venir à la maison. Tu sais que vous êtes des parents en or.
Maman : Non Phil, nous le faisons de bon cœur et aussi parce que vos petit-ami et petite-amie sont les bienvenus chez nous et que vous vous aimez. C’est moi qui te remercie d’être comme tu es, si avenant envers les autres, si altruiste.
Moi : Mais je suis comme ça, c’est ma nature.
Maman m’embrasse, six paires d’yeux sont dirigées vers nous, je ne sais plus quoi penser, je lâche du lest, je me laisse aller, des larmes perlent à mes paupières et s’écoulent doucement. Maman les essuie avec ses pouces. Ma sœur et Stéphanie se tiennent par la main, la tante Françoise et l’oncle Martin se tiennent par la taille et je vois David et Nathan qui se tiennent par les épaules. Je me mets alors à rire et les autres se joignent à moi pour basculer dans un fou-rire partagé.
Fra : Bon, allez, dans une demi-heure nous passons à table.
Mar : Bon ce n’est pas tout, il reste du rosé, venez avec vos verres. Nat tu peux aussi en reprendre. »
Nous avons parlé de choses et d’autres. A un moment, l’oncle Martin vient près de moi pour discuter. Il veut avoir des nouvelles de Julien, savoir comment il va. Puis il me dit qu’il est heureux pour Julien et moi. Il nous souhaite de vivre enfin tranquilles. Il ajoute aussi qu’il m’encourage à entamer les études qui me conviennent le mieux et qu’il en est de même pour Julien. Je n’ai jamais autant parler avec mon oncle que ce soir. Je le remercie encore de m’héberger.
Je sollicite l’autorisation auprès de l’oncle Martin d’utiliser le téléphone pour passer un appel à Amandine, mon amie et confidente. Bien entendu il accepte sans problème. J’ai enfin Amandine en ligne et je lui explique que Julien va beaucoup mieux et qu’il va renter lundi à Bruxelles pour venir vivre à la maison avec Stéphanie. Amandine est heureuse d’apprendre cette bonne nouvelle. Puis je lui demande d’appeler les amis, soit Joseph, Jacques, Mathieu, Lucas et Maxime pour qu’ils viennent rendre visite à Julien à l’hôpital car cela lui fera le plus grand bien d’avoir ses amis auprès de lui. Amandine trouve l’idée géniale. Elle va faire le rappel auprès de nos amis et elle m’a dit qu’elle me tient au courant.
Je rejoins les autres juste au moment où nous passons à table. Une fois installé, maman me demande comment va Amandine. Je lui réponds qu’elle va bien et qu’elle est contente pour Julien car il pourra quitter bientôt l’hôpital. Je me tourne vers l’oncle Martin et je lui dis que j’aurai probablement un appel téléphonique durant la soirée. Il me regarde et dit :
Mar : « Bien monsieur de ministre, nous vous informerons immédiatement de l’appel.
Moi : Heu. Je pouffe de rire. Les autres rient aussi pour cette phrase prononcée par l’oncle Martin. Je ne me démonte pas et je poursuis : en fait Amandine va demander à nos amis de venir rendre visite à Julien demain ou après-demain, raison pour laquelle elle va rappeler !
Mar : Oh, désolé Phil, je voulais plaisanter. Mais tu as eu une excellente idée.
Moi : Merci mon oncle, j’ai été surpris mais je savais que ce n’était nullement méchant.
Maman : Mais tu te préoccupes sans arrêt du bien des autres mon grand, je te félicite.
Mar : Moi aussi mon cher neveu, je trouve que tu es très, très mature, pour ton âge !
Sté : Merci Phil, tu es un ange. Merci pour Julien. En tout cas je sais qu’il a bien fait d’être ton ami car tu le mérites.
Fra : Oui, tous mes encouragements Phil. Je te reconnais bien là. Je propose que nous mangions, ça va être froid aussi non ! »
Nous mangeons de meilleur appétit que les autres jours. Je sais que Julien va revenir à la maison, qu’il sera choyé et qu’enfin il va pouvoir passer à autre chose et aller de l’avant avec ma famille, sa sœur et nos amis. Je ressens beaucoup moins cette boule qui me pesait dans le ventre. Je mange enfin un peu plus et je me ressers du plat concocté par ma tante. L’ambiance est déjà bien plus détendue qu’au matin.
Nous arrivons au dessert, une coupe de fraises avec un peu de crème fraîche. C’est à ce moment-là que le téléphone sonne. C’est David qui va décrocher. Il parle deux minutes avec Amandine, du moins je suppose que c’est elle qui appelle. David revient dans la salle à manger et me fait un clin d’œil. L’oncle Martin me fait signe pour m’encourager à entendre les nouvelles qu’elle va me dire.
Moi : « Allô Amandine, alors tu as eu les autres ?
Ama : Oui Phil, nous serons tous là vers quatorze heures trente. Nous viendrons en deux voitures, l’une conduite par ma maman et l’autre par Josiane, la maman de Mathieu.
Moi : Mais c’est génial, c’est super, oh merci Amandine, tu es un ange !
Ama : Je pense que nous apporterons quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi. Que penses-tu de deux ou trois bandes dessinées, une boîte de bonbons et je ne sais quoi d’autre ?
Moi : Tu fais pour le mieux, je te fais confiance.
Ama : Très bien, je fais pour un mieux. Bon je te laisse, il est tard. Ah au fait, je suis heureuse pour vous deux, vous allez pouvoir vous retrouver.
Moi : Merci Amandine. Je t’embrasse. Bonjour à Joseph.
Ama : Il me dit de te saluer. A demain. Bises. »
Je reviens auprès des autres, un large sourire aux lèvres. Tous les yeux qui me regardent pétillent de joie. C’est maman qui m’a alors dit qu’ils avaient tous entendu « Mais c’est génial, etc. » J’explique qu’Amandine m’a dit qu’ils venaient tous demain après-midi, en voitures et que c’est Amandine qui se charge des cadeaux pour Julien. Stéphanie se lève et vient me donner un bisou sur les joues. Elle me susurre à l’oreille : « Merci Phil, tu es super, merci ! » Puis d’un coup Stéphanie s’effondre en larmes, elle craque, elle est à bout. Je la prends dans mes bras et Delphine nous rejoint.
Maman propose qu’elle se couche sur le divan au salon pour se remettre de ses émotions. Je regarde tour à tour ma tante, mon oncle et mes cousins, je ne sais que dire, je reste assis sur ma chaise, je suis sans voix. Maman revient auprès de nous, elle voit mon désarroi. Elle se rend compte que la journée a été forte en émotions en tout genre. Elle s’assied à côté de moi et elle me prend la main. Elle sonde mon regard, elle sait que je fais un effort pour ne pas craquer moi aussi. Il faut que je tienne le coup à tout prix, demain est un jour important, nos amis seront là pour Julien.
Nous nous sommes levés de table pour débarrasser. Je veux faire la vaisselle, mais ma tante me demande de rester tranquille, d’aller auprès de Stéphanie et de ma sœur. Elle dit que j’en fait plus que ce que je ne devrai. Elle m’adresse un très large sourire et elle ajoute que maman et Nathan sont là pour l’aider. Je vais alors au salon où se tiennent les deux filles, l’oncle Martin et David. L’oncle Martin me propose une liqueur pour me remettre, David a déjà lui aussi un verre en main.
La soirée se déroule dans une très bonne ambiance. Nous parlons par petits groupes, de sport, des derniers films qui sont sortis, en réalité de différentes choses. Je parle longtemps avec Stéphanie. Je lui dis bien que je souhaite apporter mon aide autant à Julien qu’à elle. Je lui rappelle aussi que j’aime Julien et qu’il est hors de question de le laisser, même si je sais bien que cela ne sera pas facile tous les jours. Je lui dis encore qu’elle va également passer par des moments de déprime et qu’elle ne doit pas hésiter à en parler, tant à Delphine, qu’aux autres membres de la famille, que nous sommes tous solidaires. Je pense que ce que je lui ai dit va lui permettre d’envisager l’avenir un peu plus sereinement sachant qu’elle recevra l’aide dont elle aura besoin et de même pour Julien.
Maman a suivi notre échange sans rien dire. Elle ne veut en aucun cas interférer dans notre conversation, mais je sais qu’elle aurait voulu ajouter quelques mots à Stéphanie. Je sais que maman aura l’occasion de lui parler, demain ou à un autre moment. Je commence à être fatigué, je bâille, je pense qu’il est temps que j’aille dormir. Je me lève et je demande à tante Françoise de pouvoir aller me coucher. Je l’embrasse, ainsi que les autres membres de nos familles. Maman me glisse alors à l’oreille que j’ai très bien parlé à Stéphanie et qu’elle est fière de mon implication en vue de soutenir, Stéphanie et Julien.
Je monte dans la chambre de David. Je me déshabille et je vais à la salle de bain. Je suis sous la douche quand on frappe à la porte, je réponds : « entez ». Je vois que c’est David qui ouvre la porte. Je me demande ce qu’il veut. Il me dit alors :
Dav : « Désolé de te déranger. Je te signale que tante Fanny, ta maman, reste loger à la maison.
Moi : Ah bon. Elle va dormir où ?
Dav : Elle va occuper la chambre de Nathan et Nathan vient dormir dans ma chambre, nous serons à trois.
Moi : Oui, je vois, mais on va être trop serrés dans ton lit !
Dav : Non, car Nathan va dormir sur un matelas pneumatique.
Moi : OK, c’est bien.
Dav : Ce t’ennuie si je prends ma douche avec toi ?
Moi : Non David, pas de soucis.
Dav : Merci Phil. »
David se déshabille et se retrouve avec moi sous l’eau de la douche. Pendant que nous prenons notre douche, nous parlons ensemble. Puis à un moment je dis à David :
Moi : « Tu sais David, j’ai peur, j’ai peur que Julien ne soit plus le même qu’avant !
Dav : Mais tu ne dois pas t’inquiéter, certes il sera un peu différent, mais je suis certain qu’il t’aime toujours.
Moi : Je pense, mais j’ai peur de perdre son amour. Puis j’espère qu’il va apprécier le fait de voir nos amis demain.
Dav : Tu fais tout ce qu’il faut pour qu’il aille mieux, tu ne sais pas faire plus Phil, il faut que tu te rendes compte que tu n’es pas un surhomme, tu n’es pas « Dieu le Père ». Laisse un peu de temps au temps, puis tu verras par la suite.
Moi : Tu as facile à dire, mais j’ai des appréhensions, je ne sais pas t’expliquer. Je n’ai pas envie de le perdre !
Dav : Je sais Phil, tu es mon cousin préféré et j’apprécie beaucoup Julien, mais ne te mets pas martel en tête, il faut que tu relativises.
Moi : Je vais aller voir un psy, je sens que j’en ai besoin, c’est autre chose que de s’en remettre à sa maman ou à sa confidente !
Dav : Tu as bien raison Phil. Tu as besoin d’exprimer ce que tu ressens, mais je ne suis pas assez doué pour t’écouter !
Moi : Non David, tu es super comme cousin, tu fais ce que tu peux et je t’assure que tu es bien au-dessus du lot !
Dav : Merci Phil.
Je prends David dans mes bras et nous nous faisons un gros câlin. J’ai les larmes qui me montent aux yeux, il est vraiment super mon cousin. Nous nous connaissons pratiquement depuis notre prime enfance et nous avons certains atomes crochus, je sais que je peux lui parler ouvertement et que jamais il ne répétera ce que nous nous disons.
Je tombe sur son regard, je suis plongé dans ses yeux, ses beaux yeux marrons. Il prend ma tête et la penche en avant, je me laisse faire. Il dépose un bisou sur mon front, comme pour me donner du courage, pour me dire qu’il sera toujours avec moi et que je peux compter sur lui. Il y a des personnes qui, dans votre vie, vous apportent du soutien et de l’affection. David fait partie de ces personnes-là, celles qui parviennent à vous re-booster pour que vous puissiez aller de l’avant.