07-01-2021, 06:50 PM
Voici une nouvelle suite
L'accueil a été très chaleureux, nous étions aux portes de l'automne et les arbres prenaient des teintes multicolores, même si le vert foncé des sapins dominait largement. L'institut était au centre d'un vaste parc, avec tennis, piscine et terrains de sport ; les responsables étaient assez jeunes, très ouverts et tous nous embrassèrent avec beaucoup de chaleur tandis qu'une haie d'une bonne vingtaine de garçons de tout âge nous souhaitait la bienvenue avec une bienveillance et un plaisir évident. Cela nous rassura car nous imaginions un peu aller au-devant d'une sorte de prison alors que, de toute évidence, ce n'était pas le cas. C'était l'heure des quatre heures, avec tartines, fruits et boissons aussi nos nouveaux compagnons nous abreuvèrent-ils de questions, plus ou moins intelligentes d'ailleurs, et on pouvait voir qu'ils avaient tous l'air parfaitement heureux. Ce qui nous frappa rapidement, c'est que dans ce petit groupe nous étions nettement les plus jeunes ce qui nous fut confirmé lorsqu'un des garçons, ayant connu notre âge, six ans, s'étonna car l'âge minimum était de huit ans…
Au bout d'un moment, une jeune femme, Léonine, renvoya tout le monde en classe, sauf nous qui fûmes conviés à un tour de l'établissement qui se termina dans la chambre que nous allions occuper désormais. Alors que la porte n'était pas encore ouverte, ce fut le seul moment où Pierre et moi, en nous regardant, avons paniqué au point que Léonine le remarqua
- Lé / Soyez tranquilles, tous se passera très bien, vous allez être très heureux, vous aurez de nombreux amis, de multiples distractions et vos professeurs seront très compréhensifs, même s'ils sont exigeants dans la manière de travailler. Allez, entrez !
Pierre avait la main sur la poignée mais ne se décidait pas à appuyer pour ouvrir et d'une voix tremblante
- Mais est-ce qu'on va être ensemble ?
Léonine, avec beaucoup de douceur, mis sa main sur celle de Pierre et appuya fermement et la porte s'ouvrit : ce fut l'éblouissement pour nous deux, nous nous jetâmes dans les bras l'un de l'autre, pleurant presque de joie et de réconfort : c'était une vaste pièce avec deux lits, deux bureaux et tout le reste à double, il était évident que nous restions ensemble, nous étions sauvés, les deux ensemble nous savions que nous serions forts et que rien ne pourrait nous arriver. Nos valises avaient disparu et toutes nos affaires étaient parfaitement rangées, dans les armoires ou les commodes, nos objets personnels sur les bureaux et sur les étagères situées au-dessus. Léonine nous fit remarquer qu'il nous appartiendrait de maintenir notre chambre rangée, que c'était à nous de faire nos lits et que c'était elle qui, vu notre jeune âge, s'occuperait de nous dans tous les domaines, sauf celui de l'enseignements où ce seraient les professeurs qui agiraient. Par contre, c'est elle qui veillerait, en plus des répétitions communes, à ce que notre travail soit exemplaire et, à ce sujet, elle serait intransigeante, il y allait de la réputation de l'institut. Elle nous laissa afin que nous puissions personnaliser notre installation, elle reviendrait peu avant 19h pour le dîner ce qui nous réjouit car les émotions, et nous en avions eu durant cette journée, creusent l'estomac.
Nos parents, à distance et par personnes interposées, nous ont appris à connaître et à aimer tout ce qui est beau, dans tous les domaines : c'est probablement la raison qui nous fit, très vite, apprécier le cadre et l'ambiance de notre nouveau chez nous. L'ancien bâtiment très bien entretenu et restauré de sorte qu'on ne lui aurait jamais donné son âge, les extensions modernes en belle pierre de taille, partie où nous avions notre chambre, s'intégraient parfaitement dans ce village de montagne. Le cadre n'avait rien d'exceptionnel car entouré de deux routes, sinon une vue merveilleuse sur les Alpes. À peu de distance, des terrains de sports parfaitement entretenus et, en altitude, un chalet d'hiver pour la saison du ski où l'on pouvait se réchauffer et déjeuner. Il y avait également une grande bibliothèque, parfaitement équipée en ouvrages de tous genres et les meubles de travail étaient modernes et fonctionnels ; dans cette pièce le silence était de rigueur afin que chacun puisse travailler à son aise et dans le calme. Enfin, dans la partie moderne, il y a avait une belle salle de sport avec tous les agrès nécessaires pour la culture du corps, sans parler des sanitaires permettant de prendre une bonne douche après l'effort physique. Pour terminer ce tour du propriétaire, il y avait le département artistique où la plus part des arts pouvait se développer au gré de la fantaisie des artistes en herbe sous la direction et les conseils avisés de professionnels. En un mot comme en cent, c'était un petit paradis sur terre, même si une discipline, bienveillante mais très stricte était de rigueur, du matin au réveil jusqu'à l'extinction des feux. Très vite Pierre et moi nous nous sommes sentis parfaitement à l'aise d'autant que l'encadrement humain était à la hauteur de ce bel ensemble.
Nous avons vécu pratiquement dix ans dans ce cadre qui nous convenait parfaitement même si, en grandissant, nous prenions conscience que nous étions terriblement privilégiés au point que parfois il nous arrivait d'envier les garçons du village dont nous sentions qu'ils bénéficiaient d'une liberté que nous ne connaissions pas et qu'ils vivaient la vraie vie. La durée moyenne des séjours à l'institut variait entre une et trois-quatre années de sorte que rapidement nous sommes devenus les anciens qui connaissaient tous les rouages et combines, parfois avec la complicité des responsables et, en particulier, du directeur de l'institut. Celui-ci devait disposer en ce qui nous concernait d'une grande marge de manœuvre et d'une vaste délégation de pouvoir car au fil des années nous bénéficions de privilèges qui nous donnaient une plus grande liberté. Il n'empêche que la vie dans un institut est finalement assez monotone et routinière de sorte que je ne vais pas vous abreuver du récit journalier de toutes ces années, je me bornerai à relater certains moments particulièrement significatifs de notre existence, sans ordre chronologique c'est-à-dire comme ils me viennent à l'esprit.
La première grande épreuve a dû avoir lieu un peu avant nos huit ans lorsque, rentrant d'une journée en plein air, un garçon était vautré sur mon lit, toutes mes affaires personnelles avaient été enlevées : la direction avait estimé que Pierre et moi devenions trop conviviaux et qu'il était temps que nous apprenions à être indépendants l'un de l'autre. Nous avons eu beau dire et beau faire, la direction fut intransigeante, il faut dire que le directeur en titre était absent depuis quelques semaines ayant dû se faire opérer et qu'un remplaçant, externe, assurait la direction de l'institut et c'est lui qui avait pris cette décision.
Le soir même, nous avions arrêté notre stratégie pour le faire plier, nous avons débuté une grève de la faim, nous contentant de boire de l'eau et d'une tranche de pain. Nos proches surveillants comprirent très rapidement que rien ne nous ferait changer d'avis et ils mirent en garde le remplaçant du directeur qui les envoya froidement promener déclarant qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il en avait maté des plus difficiles que nous deux : le malheureux, il ne nous connaissait pas !
Après vingt-quatre heures, nous étions convoqués dans son bureau où il chercha à nous convaincre de la nécessité de sa décision et nous étions prêts à être moins ensemble dans la journée mais que nous ne transigerions jamais sur la nécessité de partager la même chambre. Je vous materai fut sa seul réponse.
Au bout de trois jours la faim nous tenaillait déjà moins mais nous commencions à avoir des étourdissements, le quatrième jour, nous étions trop faibles pour quitter nos lits, dans deux chambres séparées, et le médecin rattaché à la maison vient nous voir et se montra très préoccupé par notre état et invita le directeur à nous remettre dans le même chambre : "ce ne sont pas des gamins qui vont me dicter ma conduite" fut sa réponse.
Le jour suivant, nous étions dans un semi-coma, le médecin nous fit transporter d'urgence à l'hôpital le plus proche où nous nous retrouvâmes dans la même chambre, mais il n'était pas question que nous cédions tant que nous n'aurions pas obtenu la certitude d'être remis ensemble.
Un médecin nous expliqua que nous risquions notre vie, nous sourîmes parait-il en faisant comprendre que nous serions dès lors sûrs d'être ensemble.
Un des responsables fit appel à la police, le directeur en titre rappelé d'urgence et il vient directement à notre chevet et nous parla très doucement en nous expliquant que tout cela était terminé, que tout reprendrait comme avant. Il parait que nous avons encore esquissé un sourire, on nous a nourri par intraveineuse, nous sommes lentement revenus à nous et deux semaines plus tard, nous étions de retour dans notre chambre, faibles mais heureux. Nous avons su que le remplaçant était en prison pour maltraitance de mineur et non-assistance à personne en danger. Avec le recul des années, le remplaçant n'avait peut-être pas tout-à-fait tort sur le fond mais la méthode n'était évidemment pas acceptable ; les liens du sang n'existaient pas entre nous, nous n'étions pas des frères, nous n'étions que des amis qui, un jour ou l'autre, risqueraient d'avoir des relations équivoques.
Quelques années plus tard, quatre jeunes gens arrivaient à l'institut et nous comprîmes qu'ils avaient été éduqués dans un milieu très conservateur où la moralité jouait un grand rôle, si ce n'est un rôle primordial. Assez vite nous comprîmes que ces nouveaux venus se prenaient très au sérieux, qu'ils donnaient des directives sur ce qu'il fallait faire ou ne pas faire pendant nos rares moments de temps véritablement libre et nous nous aperçûmes qu'ils ne nous aimaient pas, Pierre et moi. Il faut dire que nous avions nos habitudes, que nous étions très indépendants et que nous n'aimions pas qu'on se mêle de nos affaires : nous n'hésitions pas à leur répondre, avec un certain manque de diplomatie il est vrai.
Avec le temps et l'âge aidant, nous sentions que notre corps changeait, que notre relation, tout en restant aussi forte, évoluait dans une direction plus sensuel. Il n'y a pas si longtemps le corps de Pierre m'était parfaitement indifférent, je ne le voyais même pas mais depuis un certain temps, je le trouvais beau et il m'arrivait de mettre la main sur lui pour simplement sentir sa peau, sa chaleur. Je remarquais que, le matin, son sexe avait pris de l'ampleur et qu'il lui arrivait d'être humide alors que le mien était toujours le même comme me l'avait fait observer Pierre. Je lui avais fait la remarque que son zizi était de plus en plus dur le matin
- Moi (Antoine) / Dis-moi, ton zizi il est tout dur, cela doit être désagréable
- Pierre / Au début cela m'a gêné mais on s'habitue très vite et maintenant je trouve cela très agréable, surtout si je le touche car cela le durcit encore plus et cela me fait des chatouilles dans tout le ventre, j'adore ça !
- Moi / Si je te le touchais, cela te ferait aussi des choses ?
- Pierre / J'en sais rien, vas-y, on verra bien !
Et j'y suis allé, j'ai pris cette barre dans ma main, j'ai ressenti comme un spasme, elle était toute mouillée et j'ai entendu Pierre qui poussait un grand soupir. C'était la première fois que je mettais volontairement ma main dans cette partie de son corps et j'ai senti qu'il aimait ce toucher et j'ai réalisé que moi aussi cela ne m'avait pas laissé indifférent et surtout j'ai senti que mon organe avait eu une réaction étrange. Depuis ce jour, Pierre m'a demandé de plus en plus fréquemment de le toucher et, un matin, il a mis sa main sur la mienne pour lui imprimer un petit mouvement de va-et-vient qui apparemment lui faisait beaucoup de bien à entendre les soupirs de plus en plus prononcés que ce petit jeu lui procurait. Un jour j'ai demandé à Pierre de me faire la même chose et rapidement, moi aussi, je suis devenu dur, pas autant que lui mais j'ai rapidement fait des progrès.
Nous apprécions toujours plus ce moment d'intimité matinale, mais rapidement nous nous sommes sentis frustrés, il fallait trop se dépêcher alors que nous aurions souhaité prolonger ces échanges, mais l'horaire de l'institut ne le permettait pas. Un soir, alors que nous nous apprêtions à nous coucher, je remarquais que Pierre avait son sexe matinal
- Moi / Dit-donc, tu as vu ta barre, qu'est-ce qui t'arrive ?
- Pierre / [un peu gêné] C'est ce que j'imagine qui me fait bander : j'ai pensé qu'on devrait se faire plaisir le soir au lieu du matin où on est régulièrement à la bourre, qu'est-ce que tu en dis ?
Je ne lui ai pas répondu, mais je me suis glissé dans son lit, je me suis placé de manière telle qu'il pouvait se plaquer contre moi et, pour la première fois, j'ai senti son sexe contre mes fesses. J'avais pris mon organe en main et je me masturbais très lentement ce que Pierre ne tarda pas à remarquer : il passa son bras par-dessus mon corps et s'empara de ma queue, elle était presque aussi dure que la sienne, il exerça des petits mouvements, il me décalotta ce qui me fit gémir. Il me serrait très fort contre lui et je sentais son sexe se frotter contre mes fesses alors qu'il accentuait la masturbation sur mon sexe. Je me sentais devenir tout chose, j'avais envie de pisser, je me crispais, je sentais des spasmes qui me traversaient tout le corps. La queue de Pierre s'était infiltrée dans ma raie et devenait de plus en plus dure, ses soupirs devenaient des gémissements, j'avais l'impression qu'il mouillait. Soudain, ensemble, nous avons presque crié, nos corps se sont arqués sous la pression du plaisir, j'ai senti que Pierre lâchait son sperme dans mes fesses alors que sa main était soudain inondée de ma première éjaculation. Je me suis alors retourné, nous étions mon ventre gluant de ma jeune semence contre son ventre encore plus gluant que le mien, nos mains se promenaient sur nos corps, nos têtes étaient proches l'une de l'autre, nos lèvres se sont rapprochées, elles se sont unies et ont découvert nos salives : c'était notre premier baiser depuis nos quatre ans.
Nos rapports avec la bande des quatre ne s'amélioraient pas, bien au contraire, ils nous provoquaient régulièrement et nous ne nous gênions pas de nous moquer de leur arrogance ; ils étaient habiles car lorsqu'il y avait d'autres étudiants, ils se comportaient normalement, ils étaient même capables d'être assez sympathiques. Mais un soir, les choses se gâtèrent alors que l'extinction des feux avaient déjà sonné mais notre chambre avait droit à trente minutes supplémentaires. Nous étions encore habillés et nous lisions tranquillement, installés sur le lit de Pierre. Un léger bruit nous sortit de notre livre et nous vîmes la porte qui s'ouvrait et nos quatre gaillards qui entraient avec un sourire sournois.
L'accueil a été très chaleureux, nous étions aux portes de l'automne et les arbres prenaient des teintes multicolores, même si le vert foncé des sapins dominait largement. L'institut était au centre d'un vaste parc, avec tennis, piscine et terrains de sport ; les responsables étaient assez jeunes, très ouverts et tous nous embrassèrent avec beaucoup de chaleur tandis qu'une haie d'une bonne vingtaine de garçons de tout âge nous souhaitait la bienvenue avec une bienveillance et un plaisir évident. Cela nous rassura car nous imaginions un peu aller au-devant d'une sorte de prison alors que, de toute évidence, ce n'était pas le cas. C'était l'heure des quatre heures, avec tartines, fruits et boissons aussi nos nouveaux compagnons nous abreuvèrent-ils de questions, plus ou moins intelligentes d'ailleurs, et on pouvait voir qu'ils avaient tous l'air parfaitement heureux. Ce qui nous frappa rapidement, c'est que dans ce petit groupe nous étions nettement les plus jeunes ce qui nous fut confirmé lorsqu'un des garçons, ayant connu notre âge, six ans, s'étonna car l'âge minimum était de huit ans…
Au bout d'un moment, une jeune femme, Léonine, renvoya tout le monde en classe, sauf nous qui fûmes conviés à un tour de l'établissement qui se termina dans la chambre que nous allions occuper désormais. Alors que la porte n'était pas encore ouverte, ce fut le seul moment où Pierre et moi, en nous regardant, avons paniqué au point que Léonine le remarqua
- Lé / Soyez tranquilles, tous se passera très bien, vous allez être très heureux, vous aurez de nombreux amis, de multiples distractions et vos professeurs seront très compréhensifs, même s'ils sont exigeants dans la manière de travailler. Allez, entrez !
Pierre avait la main sur la poignée mais ne se décidait pas à appuyer pour ouvrir et d'une voix tremblante
- Mais est-ce qu'on va être ensemble ?
Léonine, avec beaucoup de douceur, mis sa main sur celle de Pierre et appuya fermement et la porte s'ouvrit : ce fut l'éblouissement pour nous deux, nous nous jetâmes dans les bras l'un de l'autre, pleurant presque de joie et de réconfort : c'était une vaste pièce avec deux lits, deux bureaux et tout le reste à double, il était évident que nous restions ensemble, nous étions sauvés, les deux ensemble nous savions que nous serions forts et que rien ne pourrait nous arriver. Nos valises avaient disparu et toutes nos affaires étaient parfaitement rangées, dans les armoires ou les commodes, nos objets personnels sur les bureaux et sur les étagères situées au-dessus. Léonine nous fit remarquer qu'il nous appartiendrait de maintenir notre chambre rangée, que c'était à nous de faire nos lits et que c'était elle qui, vu notre jeune âge, s'occuperait de nous dans tous les domaines, sauf celui de l'enseignements où ce seraient les professeurs qui agiraient. Par contre, c'est elle qui veillerait, en plus des répétitions communes, à ce que notre travail soit exemplaire et, à ce sujet, elle serait intransigeante, il y allait de la réputation de l'institut. Elle nous laissa afin que nous puissions personnaliser notre installation, elle reviendrait peu avant 19h pour le dîner ce qui nous réjouit car les émotions, et nous en avions eu durant cette journée, creusent l'estomac.
Nos parents, à distance et par personnes interposées, nous ont appris à connaître et à aimer tout ce qui est beau, dans tous les domaines : c'est probablement la raison qui nous fit, très vite, apprécier le cadre et l'ambiance de notre nouveau chez nous. L'ancien bâtiment très bien entretenu et restauré de sorte qu'on ne lui aurait jamais donné son âge, les extensions modernes en belle pierre de taille, partie où nous avions notre chambre, s'intégraient parfaitement dans ce village de montagne. Le cadre n'avait rien d'exceptionnel car entouré de deux routes, sinon une vue merveilleuse sur les Alpes. À peu de distance, des terrains de sports parfaitement entretenus et, en altitude, un chalet d'hiver pour la saison du ski où l'on pouvait se réchauffer et déjeuner. Il y avait également une grande bibliothèque, parfaitement équipée en ouvrages de tous genres et les meubles de travail étaient modernes et fonctionnels ; dans cette pièce le silence était de rigueur afin que chacun puisse travailler à son aise et dans le calme. Enfin, dans la partie moderne, il y a avait une belle salle de sport avec tous les agrès nécessaires pour la culture du corps, sans parler des sanitaires permettant de prendre une bonne douche après l'effort physique. Pour terminer ce tour du propriétaire, il y avait le département artistique où la plus part des arts pouvait se développer au gré de la fantaisie des artistes en herbe sous la direction et les conseils avisés de professionnels. En un mot comme en cent, c'était un petit paradis sur terre, même si une discipline, bienveillante mais très stricte était de rigueur, du matin au réveil jusqu'à l'extinction des feux. Très vite Pierre et moi nous nous sommes sentis parfaitement à l'aise d'autant que l'encadrement humain était à la hauteur de ce bel ensemble.
Nous avons vécu pratiquement dix ans dans ce cadre qui nous convenait parfaitement même si, en grandissant, nous prenions conscience que nous étions terriblement privilégiés au point que parfois il nous arrivait d'envier les garçons du village dont nous sentions qu'ils bénéficiaient d'une liberté que nous ne connaissions pas et qu'ils vivaient la vraie vie. La durée moyenne des séjours à l'institut variait entre une et trois-quatre années de sorte que rapidement nous sommes devenus les anciens qui connaissaient tous les rouages et combines, parfois avec la complicité des responsables et, en particulier, du directeur de l'institut. Celui-ci devait disposer en ce qui nous concernait d'une grande marge de manœuvre et d'une vaste délégation de pouvoir car au fil des années nous bénéficions de privilèges qui nous donnaient une plus grande liberté. Il n'empêche que la vie dans un institut est finalement assez monotone et routinière de sorte que je ne vais pas vous abreuver du récit journalier de toutes ces années, je me bornerai à relater certains moments particulièrement significatifs de notre existence, sans ordre chronologique c'est-à-dire comme ils me viennent à l'esprit.
La première grande épreuve a dû avoir lieu un peu avant nos huit ans lorsque, rentrant d'une journée en plein air, un garçon était vautré sur mon lit, toutes mes affaires personnelles avaient été enlevées : la direction avait estimé que Pierre et moi devenions trop conviviaux et qu'il était temps que nous apprenions à être indépendants l'un de l'autre. Nous avons eu beau dire et beau faire, la direction fut intransigeante, il faut dire que le directeur en titre était absent depuis quelques semaines ayant dû se faire opérer et qu'un remplaçant, externe, assurait la direction de l'institut et c'est lui qui avait pris cette décision.
Le soir même, nous avions arrêté notre stratégie pour le faire plier, nous avons débuté une grève de la faim, nous contentant de boire de l'eau et d'une tranche de pain. Nos proches surveillants comprirent très rapidement que rien ne nous ferait changer d'avis et ils mirent en garde le remplaçant du directeur qui les envoya froidement promener déclarant qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il en avait maté des plus difficiles que nous deux : le malheureux, il ne nous connaissait pas !
Après vingt-quatre heures, nous étions convoqués dans son bureau où il chercha à nous convaincre de la nécessité de sa décision et nous étions prêts à être moins ensemble dans la journée mais que nous ne transigerions jamais sur la nécessité de partager la même chambre. Je vous materai fut sa seul réponse.
Au bout de trois jours la faim nous tenaillait déjà moins mais nous commencions à avoir des étourdissements, le quatrième jour, nous étions trop faibles pour quitter nos lits, dans deux chambres séparées, et le médecin rattaché à la maison vient nous voir et se montra très préoccupé par notre état et invita le directeur à nous remettre dans le même chambre : "ce ne sont pas des gamins qui vont me dicter ma conduite" fut sa réponse.
Le jour suivant, nous étions dans un semi-coma, le médecin nous fit transporter d'urgence à l'hôpital le plus proche où nous nous retrouvâmes dans la même chambre, mais il n'était pas question que nous cédions tant que nous n'aurions pas obtenu la certitude d'être remis ensemble.
Un médecin nous expliqua que nous risquions notre vie, nous sourîmes parait-il en faisant comprendre que nous serions dès lors sûrs d'être ensemble.
Un des responsables fit appel à la police, le directeur en titre rappelé d'urgence et il vient directement à notre chevet et nous parla très doucement en nous expliquant que tout cela était terminé, que tout reprendrait comme avant. Il parait que nous avons encore esquissé un sourire, on nous a nourri par intraveineuse, nous sommes lentement revenus à nous et deux semaines plus tard, nous étions de retour dans notre chambre, faibles mais heureux. Nous avons su que le remplaçant était en prison pour maltraitance de mineur et non-assistance à personne en danger. Avec le recul des années, le remplaçant n'avait peut-être pas tout-à-fait tort sur le fond mais la méthode n'était évidemment pas acceptable ; les liens du sang n'existaient pas entre nous, nous n'étions pas des frères, nous n'étions que des amis qui, un jour ou l'autre, risqueraient d'avoir des relations équivoques.
Quelques années plus tard, quatre jeunes gens arrivaient à l'institut et nous comprîmes qu'ils avaient été éduqués dans un milieu très conservateur où la moralité jouait un grand rôle, si ce n'est un rôle primordial. Assez vite nous comprîmes que ces nouveaux venus se prenaient très au sérieux, qu'ils donnaient des directives sur ce qu'il fallait faire ou ne pas faire pendant nos rares moments de temps véritablement libre et nous nous aperçûmes qu'ils ne nous aimaient pas, Pierre et moi. Il faut dire que nous avions nos habitudes, que nous étions très indépendants et que nous n'aimions pas qu'on se mêle de nos affaires : nous n'hésitions pas à leur répondre, avec un certain manque de diplomatie il est vrai.
Avec le temps et l'âge aidant, nous sentions que notre corps changeait, que notre relation, tout en restant aussi forte, évoluait dans une direction plus sensuel. Il n'y a pas si longtemps le corps de Pierre m'était parfaitement indifférent, je ne le voyais même pas mais depuis un certain temps, je le trouvais beau et il m'arrivait de mettre la main sur lui pour simplement sentir sa peau, sa chaleur. Je remarquais que, le matin, son sexe avait pris de l'ampleur et qu'il lui arrivait d'être humide alors que le mien était toujours le même comme me l'avait fait observer Pierre. Je lui avais fait la remarque que son zizi était de plus en plus dur le matin
- Moi (Antoine) / Dis-moi, ton zizi il est tout dur, cela doit être désagréable
- Pierre / Au début cela m'a gêné mais on s'habitue très vite et maintenant je trouve cela très agréable, surtout si je le touche car cela le durcit encore plus et cela me fait des chatouilles dans tout le ventre, j'adore ça !
- Moi / Si je te le touchais, cela te ferait aussi des choses ?
- Pierre / J'en sais rien, vas-y, on verra bien !
Et j'y suis allé, j'ai pris cette barre dans ma main, j'ai ressenti comme un spasme, elle était toute mouillée et j'ai entendu Pierre qui poussait un grand soupir. C'était la première fois que je mettais volontairement ma main dans cette partie de son corps et j'ai senti qu'il aimait ce toucher et j'ai réalisé que moi aussi cela ne m'avait pas laissé indifférent et surtout j'ai senti que mon organe avait eu une réaction étrange. Depuis ce jour, Pierre m'a demandé de plus en plus fréquemment de le toucher et, un matin, il a mis sa main sur la mienne pour lui imprimer un petit mouvement de va-et-vient qui apparemment lui faisait beaucoup de bien à entendre les soupirs de plus en plus prononcés que ce petit jeu lui procurait. Un jour j'ai demandé à Pierre de me faire la même chose et rapidement, moi aussi, je suis devenu dur, pas autant que lui mais j'ai rapidement fait des progrès.
Nous apprécions toujours plus ce moment d'intimité matinale, mais rapidement nous nous sommes sentis frustrés, il fallait trop se dépêcher alors que nous aurions souhaité prolonger ces échanges, mais l'horaire de l'institut ne le permettait pas. Un soir, alors que nous nous apprêtions à nous coucher, je remarquais que Pierre avait son sexe matinal
- Moi / Dit-donc, tu as vu ta barre, qu'est-ce qui t'arrive ?
- Pierre / [un peu gêné] C'est ce que j'imagine qui me fait bander : j'ai pensé qu'on devrait se faire plaisir le soir au lieu du matin où on est régulièrement à la bourre, qu'est-ce que tu en dis ?
Je ne lui ai pas répondu, mais je me suis glissé dans son lit, je me suis placé de manière telle qu'il pouvait se plaquer contre moi et, pour la première fois, j'ai senti son sexe contre mes fesses. J'avais pris mon organe en main et je me masturbais très lentement ce que Pierre ne tarda pas à remarquer : il passa son bras par-dessus mon corps et s'empara de ma queue, elle était presque aussi dure que la sienne, il exerça des petits mouvements, il me décalotta ce qui me fit gémir. Il me serrait très fort contre lui et je sentais son sexe se frotter contre mes fesses alors qu'il accentuait la masturbation sur mon sexe. Je me sentais devenir tout chose, j'avais envie de pisser, je me crispais, je sentais des spasmes qui me traversaient tout le corps. La queue de Pierre s'était infiltrée dans ma raie et devenait de plus en plus dure, ses soupirs devenaient des gémissements, j'avais l'impression qu'il mouillait. Soudain, ensemble, nous avons presque crié, nos corps se sont arqués sous la pression du plaisir, j'ai senti que Pierre lâchait son sperme dans mes fesses alors que sa main était soudain inondée de ma première éjaculation. Je me suis alors retourné, nous étions mon ventre gluant de ma jeune semence contre son ventre encore plus gluant que le mien, nos mains se promenaient sur nos corps, nos têtes étaient proches l'une de l'autre, nos lèvres se sont rapprochées, elles se sont unies et ont découvert nos salives : c'était notre premier baiser depuis nos quatre ans.
Nos rapports avec la bande des quatre ne s'amélioraient pas, bien au contraire, ils nous provoquaient régulièrement et nous ne nous gênions pas de nous moquer de leur arrogance ; ils étaient habiles car lorsqu'il y avait d'autres étudiants, ils se comportaient normalement, ils étaient même capables d'être assez sympathiques. Mais un soir, les choses se gâtèrent alors que l'extinction des feux avaient déjà sonné mais notre chambre avait droit à trente minutes supplémentaires. Nous étions encore habillés et nous lisions tranquillement, installés sur le lit de Pierre. Un léger bruit nous sortit de notre livre et nous vîmes la porte qui s'ouvrait et nos quatre gaillards qui entraient avec un sourire sournois.