23-11-2020, 10:11 PM
La vie laborieuse des deux garçons se poursuivit dans la perspective des examens et Florentin travaillait encore plus que de coutume car il voulait absolument garder toutes ses chances selon la décision qu'il prendrait, même si dans sa tête il penchait pour changer d'orientation ; et s'il arrêtait, il tenait à partir la tête haute.
Ils continuaient à très bien s'entendre et n'avaient pas interrompu leurs petites interventions intimes mais sans jamais aller au-delà. Cependant, Jean-Marie trouvait que son ami avait un peu perdu de sa gaité habituelle, il le voyait souvent perdu dans ses pensées, au point, parfois, de ne pas réagir à ses questions, l'obligeant à se répéter.
- JM / Tu sais Florentin, je te sens souvent absent, comme si tu étais perdu dans tes pensées. Si tu as des soucis, je suis toujours là pour t'aider ou, simplement, pour t'écouter
- Flo / T'inquiète pas, je sais que tu es là, mais c'est vrai que je ne suis pas vraiment dans mon état d'esprit habituel, je suis soucieux devant toutes ces décisions importantes pour mon avenir, j'hésite, je ne sais pas vraiment ce que je veux.
[silence] … et je suis angoissé par cette échéance du 15 novembre où je vais revoir Benjamin sans vraiment savoir si j'ai envie de renouer avec lui, si je serai capable de lui pardonner totalement et sans arrières pensées car si déjà, ce n'est pas pour faire un petit bout de chemin, ce ne serait que pour faire nos vies ensemble : c'est tout ou rien ! Et lui, dans quel état d'esprit est-il vis-à-vis de moi ? Lui également a également vécu une vie sans moi, nos chemins ont tellement divergé, dans tous les domaines… Tu vois, j'ai tellement vécu depuis notre brutale séparation, des moments très beaux et d'autres qui le sont moins, parfois même beaucoup moins. Je doute fortement que nous puissions vraiment rétablir cette relation unique que nous avons vécue, je crains qu'après un moment d'euphorie dans le plaisir de nous revoir, nous détruisions ce merveilleux souvenir qui m'habite toujours : cette destruction risquerait de me donner le coup de grâce. Oui, de plus en plus, je crois que, pour notre bien à tous les deux, nous devons mettre un terme à cette belle aventure. Mais en même temps, cela me brise le cœur.
Alors oui, j'ai peur, peur pour lui, peur de lui et peur pour nous.
La période des examens étaient terminées et les résultats des deux garçons étaient brillants. Florentin s'était engagé, à l'époque et dans son propre intérêt, vis-à-vis de Jean-Marie à prendre sa décision concernant ses études après les examens. Il en parla très ouvertement avec son ami et lui demanda de repousser l'échéance après le 15 novembre car sa décision serait forcément influencée par le résultat de la réunion à la chapelle de D. et, en attendant, il continuerait sa formation ecclésiastique afin d'avoir un véritable choix.
Pour les mois d'été, jusqu'à mi-septembre, il fut convenu que Florentin irait dans son village et ses montagnes et que Jean-Marie le rejoindrait pour passer deux trois semaines ensemble.
- Flo / Tu sais Jean-Marie, c'est vraiment dans la montagne que je me sens véritablement moi-même, je respire mieux, je vois les choses plus clairement. Là-haut, je me sens tellement heureux. Je crois que ma décision, je la prendrai cet été mais je la garderai pour moi pour ne pas fausser les dés, je persiste à croire que ce sera dans cette fameuse fraction de seconde que tout se jouera
De retour à Rome où les cours ont repris, Florentin travaille comme s'il allait continuer ses études, jusqu'au bout alors qu'en réalité il n'en savait rien. Jean-Marie était un compagnon à tout épreuve, il subissait et supportait les sautes d'humeur de son collègue de chambrée sans marquer la moindre impatience, cherchant toujours à le calmer et à le rassurer, même si, au fond, il ne savait pas ce qui serait le mieux pour son ami.
POV de Primus Camenzind
Je dois d'abord me présenter car même si vous avez déjà entendu parler de moi, vous ne me connaissez pas ! Primus est un prénom typiquement romanche, cette quatrième langue nationale de la Suisse, tout comme mon nom de famille est très courant dans mon village. Je connais très bien Florentin puisque nous avons fait toute notre scolarité ensemble dans le Collège de D. Etant du même âge, nous étions dans la même classe, à cette différence près que les cours terminés je rentrais chez mes parents alors que Florentin était un interne qui vivait dans le Collège. J'avais des résultats scolaires corrects mais c'était en bonne partie grâce à Florentin qui était mon répétiteur attitré et que j'admirais pour sa brillante intelligence, la patience qu'il avait pour m'expliquer, en termes tout simples, ce que de prime abord je ne comprenais pas.
Mon père tenait une petite épicerie non loin du Collège de sorte que lors des récréations le magasin était plein de jeunes qui venaient s'approvisionner, à croire qu'ils n'étaient pas nourris chez eux ! Etant natif du village de D., je faisais partie des élèves qui ont passé le plus d'années dans cet établissement et, avec Florentin, nous étions inséparables puisque lui était le "vieux" des internes.
Il venait volontiers manger le soir chez mes parents qui appréciaient sa bonne humeur, son ouverture aux autres et son intelligence. Mes parents l'avaient beaucoup soutenu lors de l'accident mortel de ses parents car même s'il ne les voyait, au mieux, qu'une fois par année, cela avait été un choc pour lui. Entre le Père B., le recteur du Collège, qui le connaissait depuis qu'il avait six ans, et mes parents, Florentin avait de solides soutiens et moi, Primus, je faisais ce que je pouvais pour le distraire, notamment en partant avec lui pour escalader les montagnes qui nous entouraient et qu'il adorait, comme il disait c'est là-haut que je trouve le calme et la paix.
Le départ de Florentin pour la grande ville a été un choc pour moi en ce sens que je l'imaginais mal dans un monde si différent de celui auquel il était habitué.
Je vous ai dit, plus haut que vous aviez entendu parler de moi, c'est vrai, mais ce ne fut qu'une phrase, une seule : Florentin, fait ce que tu crois être juste et bon pour toi !
Cette phrase, je l'ai prononcée dans la petite chapelle attenante à la grande nef, le soir de l'enterrement du Père B. où je me doutais qu'il viendrait à un moment ou un autre. Il ne m'a pas reconnu dans la quasi-obscurité du lieu mais également du fait que je m'étais déguisé afin qu'il ne me reconnaisse pas : mon apparition fut tellement brève qu'il a dû se poser la question s'il avait rêvé ou pas !
Quelques jours avant sa mort, le Père B. qui se savait très malade, m'avait fait venir dans son bureau
- Père B. / Primus, je te connais depuis des années, je sais que tu es un garçon en qui je peux avoir confiance. Es-tu capable de garder le secret absolu sur ce que je vais te demander ?
- Primus / Oui, évidemment
Et le Père B. me raconta tout ce qu'il connaissait de Florentin, sa vie désordonnée depuis qu'il était parti, sa rupture d'avec Benjamin que je connaissais pas, sa tentative de suicide, les études qu'il suivait à Rome. J'étais abasourdi par ce que j'appris, je me reprochais de ne pas avoir gardé un contact plus étroit avec lui car je suis sûr que j'aurais pu l'aider, lui éviter ces errements mais la distance et nos activités si différentes, moi j'avais repris la gestion de l'épicerie et lui était dans une prestigieuse université papale, avaient fait que nous nous étions perdus de vue.
- Père B / Tu connais toute l'affection que je lui porte, je l'ai aimé comme un fils, je l'ai protégé comme j'ai pu, je lui ai donné des conseils de vie qui n'étaient peut-être pas les bons. Quoiqu'il ait fait, je lui ai toujours pardonné et je continue à l'aimer. Dans très peu de temps, je vais quitter ce monde et j'ai peur pour Florentin. Je te demande de veiller sur lui un peu comme le ferait un frère. Dans cette enveloppe, tu trouveras toutes les informations utiles pour que tu prennes contact, discrètement, avec Jean-Marie, c'est l'ami avec qui il partage un studio, afin qu'il te tienne au courant s'il sent que Florentin a besoin d'aide.
- Primus / Vous pouvez compter sur moi.
Trois jours plus tard, le Père B. nous avait quitté et je me suis arrangé pour que Florentin l'apprenne, j'étais quasiment certain qu'il serait là pour la cérémonie funèbre. C'est son ami Jean-Marie qui m'a tenu au courant des incertitudes et du profond désarroi dans lequel Florentin se trouvait, il m'a informé de la lettre envoyée à Benjamin, elle était si brève qu'il la connaissait par cœur… C'est encore son ami qui m'a annoncé l'arrivée de Florentin dans la journée du 14 novembre où il viendra seul.
- Jean-Marie / Oui, il sera là, c'est plutôt positif, mais malgré toutes mes tentatives, j'ignore complètement ce qu'il a décidé. Il m'a dit, il a y quelques temps, que sa décision serait probablement prise dans la fraction de seconde où leurs regards se croiseraient. S'il te plait, Primus, veille sur lui, je le sens actuellement si fragile
- Primus / Ne t'inquiète pas, je l'ai promis au Père B.
POV Benjamin
J'adore cette ville de San Francisco où je vis depuis bientôt quatre ans. Après avoir terminé mes études en sciences économiques, je pensais retourner en Europe lorsqu'une grande boîte m'a approché pour me proposer un poste très intéressant et, en plus, fort bien rémunéré. Avant d'accepter, j'ai fait observer que le permis de séjour que j'avais ne m'autorisait qu'à faire des études mais en aucun cas à travailler. Le grand patron qui me voulait absolument m'a rétorqué que ce n'était pas mon problème et qu'il s'en occupait : à peine deux mois plus tard, j'avais toutes les autorisations nécessaires, je signais mon contrat et j'emménageais dans un bel appartement avec vue sur la baie de San Francisco et avec mon ami Romain que je fréquentais depuis bientôt trois ans.
Comme moi, il venait de Suisse et avait toujours vécu dans la même ville, celle où j'habitais en son temps. Je l'avais rencontré dans une boîte gay, comme il y en a beaucoup, et d'emblée je m'étais senti attiré par lui, dans un tout premier temps par son physique très plaisant mais très vite, déjà dans la même soirée, par son ouverture d'esprit, par son extrême gentillesse et par son aptitude à vous mettre à l'aise : c'était un garçon attirant sous tous les aspects et je passais une soirée très agréable avec lui, sans excès d'aucune sorte même si nous ressentions l'un et l'autre une attirance physique qui ne se manifesta que par un bref baiser au moment de nous quitter en nous promettant de nous revoir rapidement. Le lendemain matin, en me réveillant, j'entendis sa voix sur le répondeur de mon téléphone qui me proposait de se rencontrer en début d'après-midi, ce que j'acceptais bien sûr.
C'est dans le courant de l'après-midi qu'il me raconta un épisode de sa vie qui l'avait particulièrement marqué, celui d'un ami avec qui il avait passé une nuit assez torride et qui avait tenté de se suicider après avoir été abandonné par le garçon avec qui ils avaient projeté de faire leur vie. A ma question, innocente, de son nom, il rit en me disant que c'était un nom rare, Florentin
- Benjamin / [avec une voix un peu bizarre] Quoi ! tu as baisé avec Florentin ?
- Romain / Oui, une nuit, pourquoi ? Cela te dérange ?
- Ben / Non, mais cela me fait un peu drôle, Florentin, il a été pendant longtemps mon petit ami avec qui nous avions fait des projets un peu fous de nous unir pour la vie. Il était très croyant et donc plein de remords pour s'être mis, selon lui, hors de l'Eglise. Son confesseur lui a suggéré de mettre fin à cette liaison au moins pour une année ce que j'ai mal accepté et on s'est séparé. C'est quand même étonnant les hasards de la vie !
- Ro / Tu l'as revu, tu l'aimes encore ?
- Ben / Non, on s'est complètement perdu de vue et je dois dire que je l'avais même oublié jusqu'à ce que tu l'évoques. Dis, tu viens manger chez moi, on fera venir des pizzas, j'ai une bouteille de vin et si tu veux tu peux même dormir, mon lit est vaste et on ne se dérangera pas
Ce qui fut fait, les pizzas étaient délicieuses surtout accompagnées d'un vin rouge de Californie. Nous écoutâmes de la musique tout en nous faisant part de nos préférences, nous parlâmes des films que nous souhaitions voir et c'était souvent les mêmes, nous étions vraiment sur la même longueur d'ondes, même lorsque ce fut le moment de partager mon lit, il garda son caleçon et j'en fis autant pour ne pas le mettre mal à l'aise. Couchés, nous percevions la chaleur de nos corps, de temps à autre un effleurement involontaire sur notre peau nous faisait frissonner, mais rien de plus. Le lendemain, le réveil fut agréable, nous rîmes tous les deux en voyant notre érection matinale qui déformait notre sous-vêtement, la douche fut prise séparément avant de nous mettre à réviser nos cours. Dans le cours de l'après-midi,
- Ro / Tu sais j'ai beaucoup apprécié notre soirée et plus particulièrement la nuit dans ton lit
- Ben / Moi également et pourtant il ne s'est rien passé d'exceptionnel me semble-t-il
- Ro / Justement, c'est ce que j'ai aimé, nous n'avons rien fait alors que moi comme toi je pense, nous y pensions, nous en avions même envie. Mais je trouve qu'une relation sérieuse, et c'est ce que je souhaite, doit se construire tranquillement, sans brûler les étapes. Mais j'espère malgré tout que nous nous donnerons assez vite le "départ" et que nous pourrons découvrir ensemble le plaisir des sens
- Ben / J'aime ta conception par étape, je crois avoir compris que tu es encore presque puceau alors que pour ma part j'ai une expérience certaine, même si elle ne fut pas toujours ce que j'aurais souhaité. Tu verras, tu n'as pas à t'inquiéter, je serai la douceur même et tu découvriras au fur et à mesure tous les plaisirs de l'amour entre deux êtres qui s'aiment.
Peu de temps après cette première nuit, nous nous sommes mis ensemble d'autant qu'un ami d'un ami partait à l'étranger et était tout content de nous mettre à disposition son studio, immense et surtout bien plus confortable que celui que j'avais occupé depuis mon arrivée. Comme je le lui avais laissé entrevoir, je conduisis Romain jusqu'aux plus hautes sphères du plaisir mais toujours en nous respectant, je découvris la finesse de sa peau si sensible selon les endroits, il me fit comprendre qu'après avoir éjaculé il appréciait que je lui masse le sexe, le gland en particulier, lorsque celui-ci était encore transpirant de sperme tiède et cela se voyait avec les spasmes tardifs qui le secouaient ;
Il apprit vite que j'aimais lorsqu'il promenait ses mains dans ma raie avec les deux globes bien écartés, qu'il jouait avec ma rondelle, qu'il titiait l'entrée de mon petit trou en essayant d'y introduire un doigt, en plaçant son pénis sur cette entrée privée dont pendant assez longtemps il n'eut pas la clé, jusqu'au soir où d'un commun accord, il me pénétra doucement, profondément jusqu'à ce que ses deux petites boules s'emmêlent dans ma toison pubienne. Ce fut le premier sommet, pour lui comme pour moi, le second sommet arriva lorsque ce fut mon tour, quelques jours plus tard, de le pénétrer et de sentir mon membre enveloppé dans son cul assez serré et, délice suprême, de percevoir les contractions de son sphincter lorsqu'il envoya plusieurs jets sur son ventre et qu'à mon tour je percevais mon propre sperme se répandre en lui. Moment de bonheur incomparable, de plénitude et de tendresse réciproque ; qu'y a-t-il de plus grisant que de faire l'amour non comme une brute affamée mais comme une récompense qui doit se mériter et qu'il convient de cultiver.
Ils continuaient à très bien s'entendre et n'avaient pas interrompu leurs petites interventions intimes mais sans jamais aller au-delà. Cependant, Jean-Marie trouvait que son ami avait un peu perdu de sa gaité habituelle, il le voyait souvent perdu dans ses pensées, au point, parfois, de ne pas réagir à ses questions, l'obligeant à se répéter.
- JM / Tu sais Florentin, je te sens souvent absent, comme si tu étais perdu dans tes pensées. Si tu as des soucis, je suis toujours là pour t'aider ou, simplement, pour t'écouter
- Flo / T'inquiète pas, je sais que tu es là, mais c'est vrai que je ne suis pas vraiment dans mon état d'esprit habituel, je suis soucieux devant toutes ces décisions importantes pour mon avenir, j'hésite, je ne sais pas vraiment ce que je veux.
[silence] … et je suis angoissé par cette échéance du 15 novembre où je vais revoir Benjamin sans vraiment savoir si j'ai envie de renouer avec lui, si je serai capable de lui pardonner totalement et sans arrières pensées car si déjà, ce n'est pas pour faire un petit bout de chemin, ce ne serait que pour faire nos vies ensemble : c'est tout ou rien ! Et lui, dans quel état d'esprit est-il vis-à-vis de moi ? Lui également a également vécu une vie sans moi, nos chemins ont tellement divergé, dans tous les domaines… Tu vois, j'ai tellement vécu depuis notre brutale séparation, des moments très beaux et d'autres qui le sont moins, parfois même beaucoup moins. Je doute fortement que nous puissions vraiment rétablir cette relation unique que nous avons vécue, je crains qu'après un moment d'euphorie dans le plaisir de nous revoir, nous détruisions ce merveilleux souvenir qui m'habite toujours : cette destruction risquerait de me donner le coup de grâce. Oui, de plus en plus, je crois que, pour notre bien à tous les deux, nous devons mettre un terme à cette belle aventure. Mais en même temps, cela me brise le cœur.
Alors oui, j'ai peur, peur pour lui, peur de lui et peur pour nous.
La période des examens étaient terminées et les résultats des deux garçons étaient brillants. Florentin s'était engagé, à l'époque et dans son propre intérêt, vis-à-vis de Jean-Marie à prendre sa décision concernant ses études après les examens. Il en parla très ouvertement avec son ami et lui demanda de repousser l'échéance après le 15 novembre car sa décision serait forcément influencée par le résultat de la réunion à la chapelle de D. et, en attendant, il continuerait sa formation ecclésiastique afin d'avoir un véritable choix.
Pour les mois d'été, jusqu'à mi-septembre, il fut convenu que Florentin irait dans son village et ses montagnes et que Jean-Marie le rejoindrait pour passer deux trois semaines ensemble.
- Flo / Tu sais Jean-Marie, c'est vraiment dans la montagne que je me sens véritablement moi-même, je respire mieux, je vois les choses plus clairement. Là-haut, je me sens tellement heureux. Je crois que ma décision, je la prendrai cet été mais je la garderai pour moi pour ne pas fausser les dés, je persiste à croire que ce sera dans cette fameuse fraction de seconde que tout se jouera
De retour à Rome où les cours ont repris, Florentin travaille comme s'il allait continuer ses études, jusqu'au bout alors qu'en réalité il n'en savait rien. Jean-Marie était un compagnon à tout épreuve, il subissait et supportait les sautes d'humeur de son collègue de chambrée sans marquer la moindre impatience, cherchant toujours à le calmer et à le rassurer, même si, au fond, il ne savait pas ce qui serait le mieux pour son ami.
POV de Primus Camenzind
Je dois d'abord me présenter car même si vous avez déjà entendu parler de moi, vous ne me connaissez pas ! Primus est un prénom typiquement romanche, cette quatrième langue nationale de la Suisse, tout comme mon nom de famille est très courant dans mon village. Je connais très bien Florentin puisque nous avons fait toute notre scolarité ensemble dans le Collège de D. Etant du même âge, nous étions dans la même classe, à cette différence près que les cours terminés je rentrais chez mes parents alors que Florentin était un interne qui vivait dans le Collège. J'avais des résultats scolaires corrects mais c'était en bonne partie grâce à Florentin qui était mon répétiteur attitré et que j'admirais pour sa brillante intelligence, la patience qu'il avait pour m'expliquer, en termes tout simples, ce que de prime abord je ne comprenais pas.
Mon père tenait une petite épicerie non loin du Collège de sorte que lors des récréations le magasin était plein de jeunes qui venaient s'approvisionner, à croire qu'ils n'étaient pas nourris chez eux ! Etant natif du village de D., je faisais partie des élèves qui ont passé le plus d'années dans cet établissement et, avec Florentin, nous étions inséparables puisque lui était le "vieux" des internes.
Il venait volontiers manger le soir chez mes parents qui appréciaient sa bonne humeur, son ouverture aux autres et son intelligence. Mes parents l'avaient beaucoup soutenu lors de l'accident mortel de ses parents car même s'il ne les voyait, au mieux, qu'une fois par année, cela avait été un choc pour lui. Entre le Père B., le recteur du Collège, qui le connaissait depuis qu'il avait six ans, et mes parents, Florentin avait de solides soutiens et moi, Primus, je faisais ce que je pouvais pour le distraire, notamment en partant avec lui pour escalader les montagnes qui nous entouraient et qu'il adorait, comme il disait c'est là-haut que je trouve le calme et la paix.
Le départ de Florentin pour la grande ville a été un choc pour moi en ce sens que je l'imaginais mal dans un monde si différent de celui auquel il était habitué.
Je vous ai dit, plus haut que vous aviez entendu parler de moi, c'est vrai, mais ce ne fut qu'une phrase, une seule : Florentin, fait ce que tu crois être juste et bon pour toi !
Cette phrase, je l'ai prononcée dans la petite chapelle attenante à la grande nef, le soir de l'enterrement du Père B. où je me doutais qu'il viendrait à un moment ou un autre. Il ne m'a pas reconnu dans la quasi-obscurité du lieu mais également du fait que je m'étais déguisé afin qu'il ne me reconnaisse pas : mon apparition fut tellement brève qu'il a dû se poser la question s'il avait rêvé ou pas !
Quelques jours avant sa mort, le Père B. qui se savait très malade, m'avait fait venir dans son bureau
- Père B. / Primus, je te connais depuis des années, je sais que tu es un garçon en qui je peux avoir confiance. Es-tu capable de garder le secret absolu sur ce que je vais te demander ?
- Primus / Oui, évidemment
Et le Père B. me raconta tout ce qu'il connaissait de Florentin, sa vie désordonnée depuis qu'il était parti, sa rupture d'avec Benjamin que je connaissais pas, sa tentative de suicide, les études qu'il suivait à Rome. J'étais abasourdi par ce que j'appris, je me reprochais de ne pas avoir gardé un contact plus étroit avec lui car je suis sûr que j'aurais pu l'aider, lui éviter ces errements mais la distance et nos activités si différentes, moi j'avais repris la gestion de l'épicerie et lui était dans une prestigieuse université papale, avaient fait que nous nous étions perdus de vue.
- Père B / Tu connais toute l'affection que je lui porte, je l'ai aimé comme un fils, je l'ai protégé comme j'ai pu, je lui ai donné des conseils de vie qui n'étaient peut-être pas les bons. Quoiqu'il ait fait, je lui ai toujours pardonné et je continue à l'aimer. Dans très peu de temps, je vais quitter ce monde et j'ai peur pour Florentin. Je te demande de veiller sur lui un peu comme le ferait un frère. Dans cette enveloppe, tu trouveras toutes les informations utiles pour que tu prennes contact, discrètement, avec Jean-Marie, c'est l'ami avec qui il partage un studio, afin qu'il te tienne au courant s'il sent que Florentin a besoin d'aide.
- Primus / Vous pouvez compter sur moi.
Trois jours plus tard, le Père B. nous avait quitté et je me suis arrangé pour que Florentin l'apprenne, j'étais quasiment certain qu'il serait là pour la cérémonie funèbre. C'est son ami Jean-Marie qui m'a tenu au courant des incertitudes et du profond désarroi dans lequel Florentin se trouvait, il m'a informé de la lettre envoyée à Benjamin, elle était si brève qu'il la connaissait par cœur… C'est encore son ami qui m'a annoncé l'arrivée de Florentin dans la journée du 14 novembre où il viendra seul.
- Jean-Marie / Oui, il sera là, c'est plutôt positif, mais malgré toutes mes tentatives, j'ignore complètement ce qu'il a décidé. Il m'a dit, il a y quelques temps, que sa décision serait probablement prise dans la fraction de seconde où leurs regards se croiseraient. S'il te plait, Primus, veille sur lui, je le sens actuellement si fragile
- Primus / Ne t'inquiète pas, je l'ai promis au Père B.
POV Benjamin
J'adore cette ville de San Francisco où je vis depuis bientôt quatre ans. Après avoir terminé mes études en sciences économiques, je pensais retourner en Europe lorsqu'une grande boîte m'a approché pour me proposer un poste très intéressant et, en plus, fort bien rémunéré. Avant d'accepter, j'ai fait observer que le permis de séjour que j'avais ne m'autorisait qu'à faire des études mais en aucun cas à travailler. Le grand patron qui me voulait absolument m'a rétorqué que ce n'était pas mon problème et qu'il s'en occupait : à peine deux mois plus tard, j'avais toutes les autorisations nécessaires, je signais mon contrat et j'emménageais dans un bel appartement avec vue sur la baie de San Francisco et avec mon ami Romain que je fréquentais depuis bientôt trois ans.
Comme moi, il venait de Suisse et avait toujours vécu dans la même ville, celle où j'habitais en son temps. Je l'avais rencontré dans une boîte gay, comme il y en a beaucoup, et d'emblée je m'étais senti attiré par lui, dans un tout premier temps par son physique très plaisant mais très vite, déjà dans la même soirée, par son ouverture d'esprit, par son extrême gentillesse et par son aptitude à vous mettre à l'aise : c'était un garçon attirant sous tous les aspects et je passais une soirée très agréable avec lui, sans excès d'aucune sorte même si nous ressentions l'un et l'autre une attirance physique qui ne se manifesta que par un bref baiser au moment de nous quitter en nous promettant de nous revoir rapidement. Le lendemain matin, en me réveillant, j'entendis sa voix sur le répondeur de mon téléphone qui me proposait de se rencontrer en début d'après-midi, ce que j'acceptais bien sûr.
C'est dans le courant de l'après-midi qu'il me raconta un épisode de sa vie qui l'avait particulièrement marqué, celui d'un ami avec qui il avait passé une nuit assez torride et qui avait tenté de se suicider après avoir été abandonné par le garçon avec qui ils avaient projeté de faire leur vie. A ma question, innocente, de son nom, il rit en me disant que c'était un nom rare, Florentin
- Benjamin / [avec une voix un peu bizarre] Quoi ! tu as baisé avec Florentin ?
- Romain / Oui, une nuit, pourquoi ? Cela te dérange ?
- Ben / Non, mais cela me fait un peu drôle, Florentin, il a été pendant longtemps mon petit ami avec qui nous avions fait des projets un peu fous de nous unir pour la vie. Il était très croyant et donc plein de remords pour s'être mis, selon lui, hors de l'Eglise. Son confesseur lui a suggéré de mettre fin à cette liaison au moins pour une année ce que j'ai mal accepté et on s'est séparé. C'est quand même étonnant les hasards de la vie !
- Ro / Tu l'as revu, tu l'aimes encore ?
- Ben / Non, on s'est complètement perdu de vue et je dois dire que je l'avais même oublié jusqu'à ce que tu l'évoques. Dis, tu viens manger chez moi, on fera venir des pizzas, j'ai une bouteille de vin et si tu veux tu peux même dormir, mon lit est vaste et on ne se dérangera pas
Ce qui fut fait, les pizzas étaient délicieuses surtout accompagnées d'un vin rouge de Californie. Nous écoutâmes de la musique tout en nous faisant part de nos préférences, nous parlâmes des films que nous souhaitions voir et c'était souvent les mêmes, nous étions vraiment sur la même longueur d'ondes, même lorsque ce fut le moment de partager mon lit, il garda son caleçon et j'en fis autant pour ne pas le mettre mal à l'aise. Couchés, nous percevions la chaleur de nos corps, de temps à autre un effleurement involontaire sur notre peau nous faisait frissonner, mais rien de plus. Le lendemain, le réveil fut agréable, nous rîmes tous les deux en voyant notre érection matinale qui déformait notre sous-vêtement, la douche fut prise séparément avant de nous mettre à réviser nos cours. Dans le cours de l'après-midi,
- Ro / Tu sais j'ai beaucoup apprécié notre soirée et plus particulièrement la nuit dans ton lit
- Ben / Moi également et pourtant il ne s'est rien passé d'exceptionnel me semble-t-il
- Ro / Justement, c'est ce que j'ai aimé, nous n'avons rien fait alors que moi comme toi je pense, nous y pensions, nous en avions même envie. Mais je trouve qu'une relation sérieuse, et c'est ce que je souhaite, doit se construire tranquillement, sans brûler les étapes. Mais j'espère malgré tout que nous nous donnerons assez vite le "départ" et que nous pourrons découvrir ensemble le plaisir des sens
- Ben / J'aime ta conception par étape, je crois avoir compris que tu es encore presque puceau alors que pour ma part j'ai une expérience certaine, même si elle ne fut pas toujours ce que j'aurais souhaité. Tu verras, tu n'as pas à t'inquiéter, je serai la douceur même et tu découvriras au fur et à mesure tous les plaisirs de l'amour entre deux êtres qui s'aiment.
Peu de temps après cette première nuit, nous nous sommes mis ensemble d'autant qu'un ami d'un ami partait à l'étranger et était tout content de nous mettre à disposition son studio, immense et surtout bien plus confortable que celui que j'avais occupé depuis mon arrivée. Comme je le lui avais laissé entrevoir, je conduisis Romain jusqu'aux plus hautes sphères du plaisir mais toujours en nous respectant, je découvris la finesse de sa peau si sensible selon les endroits, il me fit comprendre qu'après avoir éjaculé il appréciait que je lui masse le sexe, le gland en particulier, lorsque celui-ci était encore transpirant de sperme tiède et cela se voyait avec les spasmes tardifs qui le secouaient ;
Il apprit vite que j'aimais lorsqu'il promenait ses mains dans ma raie avec les deux globes bien écartés, qu'il jouait avec ma rondelle, qu'il titiait l'entrée de mon petit trou en essayant d'y introduire un doigt, en plaçant son pénis sur cette entrée privée dont pendant assez longtemps il n'eut pas la clé, jusqu'au soir où d'un commun accord, il me pénétra doucement, profondément jusqu'à ce que ses deux petites boules s'emmêlent dans ma toison pubienne. Ce fut le premier sommet, pour lui comme pour moi, le second sommet arriva lorsque ce fut mon tour, quelques jours plus tard, de le pénétrer et de sentir mon membre enveloppé dans son cul assez serré et, délice suprême, de percevoir les contractions de son sphincter lorsqu'il envoya plusieurs jets sur son ventre et qu'à mon tour je percevais mon propre sperme se répandre en lui. Moment de bonheur incomparable, de plénitude et de tendresse réciproque ; qu'y a-t-il de plus grisant que de faire l'amour non comme une brute affamée mais comme une récompense qui doit se mériter et qu'il convient de cultiver.