CHAPITRE IV- Suite
Je suis tout chose devant celle qui captive mon cœur. Je me suis maintenant habitué à cette idée. J’ai décidé de ne plus résister et pourquoi diable résisterai-je ?
L’appartement d’Alice est coquet, simple, sans décoration outrancière, taillé à son image. Elle me reçoit dans un grand canapé trois places en tissus. Devant, il y a une table basse rectangulaire en pin recouverte d’une plaque vitrée sur laquelle elle a déposé deux verres, quelques bouteilles et quelques biscuits apéritifs. Alice s’est assise à côté de moi en respectant la distanciation sociale. J'étais prêt de mon côté à faire l'impasse sur cette distance de sécurité mais c'est comme ça... Je respecte.
Sur les murs quelques cadres représentant ici des chevaux sauvages en liberté sur la plage, là une peinture moderne qui se fond dans le décor de la pièce. Mon regard s’arrête sur une photo encadrée.
- Mon cheval, me dit-elle
Sa robe est blanche. Il est beau, puissant, majestueux. J’imagine Alice monter sur sa croupe, les cheveux au vent et dans cette vision, j’arrive même à ressentir la force de son bonheur.
- J’ai une compétition ce week-end.
- Une compétition ?
- Oui. C’est une épreuve de sauts d’obstacles. Elle devait compter pour le championnat de France mais il a été annulé avec le Covid-19. Dommage, j’étais bien classée pour une fois. Vous viendrez ?
- Avec plaisir Alice. C’est dimanche, c’est bien cela ? On se tutoie ?
- Samedi, c’est l’entraînement et je passe en compétition dimanche vers dix heures. C’est juste derrière la Canche. Vous … euh tu ne pourras pas le rater Pascal.
Je me lève pour détailler la photo de son cheval.
- Il est superbe. Tu lui as donné quel nom ?
- Elle s’appelle « voie-lactée ».
Elle m’a rejoint et elle est juste à côté de moi. Je sens son épaule frôler la mienne, un pur délice.
- Eh bien, tu as de la suite dans les idées dis-je en lui prenant la main.
Elle tressaille. Je sens que quelque chose cloche. Elle ne dit rien. Elle ne bouge pas, comme si elle était tétanisée. Je me tourne vers elle et je vois ses grands yeux. Ils sont craintifs. Elle a changé. Elle est pâle. Elle est perdue.
- Ça va ? Lui dis-je doucement.
Elle me lâche la main, fait semblant de rien mais elle ne sait pas faire semblant. Elle est nerveuse, elle tremble un peu et je ne sais pas pourquoi.
- Désolé, Alice, je ne voulais pas.
- Ce n’est rien Pascal. Ça va passer.
Je la sens gênée, préoccupée. Je cherche ce que j’ai pu dire qui puisse la mettre dans un état pareil. Je comprends que c’est probablement le contact de ma main sur sa main qui a déclenché ce changement d’attitude un peu comme un électrochoc qui a trop duré et je ne saisis toujours pas pourquoi.
Alice disparaît dans la cuisine. Lorsqu’elle revient quelques minutes plus tard, ses yeux sont humides, légèrement rosés. Elle donne le sentiment d’avoir repris le dessus mais je sais qu’elle a pleuré même si elle a cherché à masquer les traces de ses larmes.
J’ai repris ma place dans le canapé, ne sachant plus qu’elle attitude adopter. Je m’en veux d’avoir provoqué ce mal-être. Je suis sur le point d’écourter l’apéritif quand Alice se confie à nouveau.
- Je ne sais pas ce qui m’a prise. Des souvenirs pénibles se sont réveillés en moi. Je suis vraiment désolé. Mais rassures-toi Pascal, tu n’y es pour rien. Peut-être un jour, je t’expliquerais mais pour le moment j’en suis bien incapable.
Je l’écoute. Je ne pose pas de question. Je la regarde avec douceur et affection, pour ne pas dire avec amour.
- Prends le temps qu’il faudra Alice.
- Merci Pascal. J’apprécie énormément l’homme que tu es.
Je suis tout chose devant celle qui captive mon cœur. Je me suis maintenant habitué à cette idée. J’ai décidé de ne plus résister et pourquoi diable résisterai-je ?
L’appartement d’Alice est coquet, simple, sans décoration outrancière, taillé à son image. Elle me reçoit dans un grand canapé trois places en tissus. Devant, il y a une table basse rectangulaire en pin recouverte d’une plaque vitrée sur laquelle elle a déposé deux verres, quelques bouteilles et quelques biscuits apéritifs. Alice s’est assise à côté de moi en respectant la distanciation sociale. J'étais prêt de mon côté à faire l'impasse sur cette distance de sécurité mais c'est comme ça... Je respecte.
Sur les murs quelques cadres représentant ici des chevaux sauvages en liberté sur la plage, là une peinture moderne qui se fond dans le décor de la pièce. Mon regard s’arrête sur une photo encadrée.
- Mon cheval, me dit-elle
Sa robe est blanche. Il est beau, puissant, majestueux. J’imagine Alice monter sur sa croupe, les cheveux au vent et dans cette vision, j’arrive même à ressentir la force de son bonheur.
- J’ai une compétition ce week-end.
- Une compétition ?
- Oui. C’est une épreuve de sauts d’obstacles. Elle devait compter pour le championnat de France mais il a été annulé avec le Covid-19. Dommage, j’étais bien classée pour une fois. Vous viendrez ?
- Avec plaisir Alice. C’est dimanche, c’est bien cela ? On se tutoie ?
- Samedi, c’est l’entraînement et je passe en compétition dimanche vers dix heures. C’est juste derrière la Canche. Vous … euh tu ne pourras pas le rater Pascal.
Je me lève pour détailler la photo de son cheval.
- Il est superbe. Tu lui as donné quel nom ?
- Elle s’appelle « voie-lactée ».
Elle m’a rejoint et elle est juste à côté de moi. Je sens son épaule frôler la mienne, un pur délice.
- Eh bien, tu as de la suite dans les idées dis-je en lui prenant la main.
Elle tressaille. Je sens que quelque chose cloche. Elle ne dit rien. Elle ne bouge pas, comme si elle était tétanisée. Je me tourne vers elle et je vois ses grands yeux. Ils sont craintifs. Elle a changé. Elle est pâle. Elle est perdue.
- Ça va ? Lui dis-je doucement.
Elle me lâche la main, fait semblant de rien mais elle ne sait pas faire semblant. Elle est nerveuse, elle tremble un peu et je ne sais pas pourquoi.
- Désolé, Alice, je ne voulais pas.
- Ce n’est rien Pascal. Ça va passer.
Je la sens gênée, préoccupée. Je cherche ce que j’ai pu dire qui puisse la mettre dans un état pareil. Je comprends que c’est probablement le contact de ma main sur sa main qui a déclenché ce changement d’attitude un peu comme un électrochoc qui a trop duré et je ne saisis toujours pas pourquoi.
Alice disparaît dans la cuisine. Lorsqu’elle revient quelques minutes plus tard, ses yeux sont humides, légèrement rosés. Elle donne le sentiment d’avoir repris le dessus mais je sais qu’elle a pleuré même si elle a cherché à masquer les traces de ses larmes.
J’ai repris ma place dans le canapé, ne sachant plus qu’elle attitude adopter. Je m’en veux d’avoir provoqué ce mal-être. Je suis sur le point d’écourter l’apéritif quand Alice se confie à nouveau.
- Je ne sais pas ce qui m’a prise. Des souvenirs pénibles se sont réveillés en moi. Je suis vraiment désolé. Mais rassures-toi Pascal, tu n’y es pour rien. Peut-être un jour, je t’expliquerais mais pour le moment j’en suis bien incapable.
Je l’écoute. Je ne pose pas de question. Je la regarde avec douceur et affection, pour ne pas dire avec amour.
- Prends le temps qu’il faudra Alice.
- Merci Pascal. J’apprécie énormément l’homme que tu es.
- °° -