Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (3)
Vendredi 24 juillet 1964, en voiture entre le col du Brünig et Kesswil
Le professeur demanda à ses passagers s’ils avaient faim et où ils voulaient s’arrêter pour souper. Peter répondit que les branlettes ouvraient l’appétit et il proposa l’aéroport de Zurich-Kloten, mais il ajouta que son salaire d’apprenti n’était pas très élevé et qu’il mangerait quelque chose de simple. Frédéric soupira, il avait compris que c’était lui qui réglerait l’addition une fois de plus. Il espéra que son père ne serait pas trop curieux quant aux dépenses qui s’accumulaient.
— OK pour l’aéroport, dit-il, je vous offre le repas.
— Merci, dit le professeur, j’aurais pu payer ma part.
— Pas de problème, vous nous véhiculez et vous avez les frais de l’essence.
Ils trouvèrent une table près de la fenêtre dans le restaurant qui donnait sur le tarmac et ils purent observer le trafic. Ils commandèrent de l’émincé de veau à la zurichoise avec des rösti, accompagnés de vin rouge de la région.
— Toi qui sait tout, demanda Frédéric à Koen, c’est quel type d’avion celui de la Pan Am ?
— Je n’en sais rien, ce n’est pas ma spécialité.
— Et la longueur de la bite du commandant de bord ?
— C’est comme si tu me demande l’âge du capitaine, je peux te dire qu’il est circoncis car il est né en Amérique.
— C’est un Boeing 707, dit Peter.
— C’est exact, fit le professeur. Vous avez déjà pris l’avion ?
— C’est beaucoup trop cher, mais je pense que Frédéric a déjà volé ?
— Non, mon père préférait passer ses vacances à la montagne. J’ai bien envie de traverser l’Atlantique l’année prochaine, pour fêter l’obtention de mon bac.
— Tu me prendras ? demanda Koen.
— Et moi aussi ? dit Stefan en riant.
— Je viens aussi, fit Peter.
— Il faudra que je loue un minibus si vous venez tous, avec Dominique et Daniel. Bon, vous êtes sur la liste d’attente, on verra ce qu’en pense mon père, c’est encore lui qui tient les cordons de la bourse.
— Friedrich Wilhelm, demanda Koen, avez-vous des contacts avec le Dr Kinsey ? J’ai beaucoup étudié son échelle et j’aimerais bien le rencontrer si je vais aux USA l’année prochaine.
— Il est malheureusement décédé. Venez tout d’abord visiter mon propre institut.
Les jeunes gens étaient fascinés par les avions qui atterrissaient et décollaient, ils seraient restés toute la soirée si le professeur ne leur avait pas rappelé qu’ils avaient encore deux heures de route jusqu’à Kesswil. Frédéric, Peter et Stefan s’endormirent à l’arrière de la voiture, tandis que Koen tint le professeur éveillé avec son bavardage incessant.
Vendredi 24 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Ils arrivèrent à Kesswil vers 22 heures, le soleil venait de se coucher. La maison Graf & de Bruson se situait au bord du lac, elle avait une petite plage et un port privés. Elle était en béton avec de larges baies vitrées, sur deux étages. La lumière extérieure s’alluma lorsque le professeur gara sa BMW. Un homme vint à leur rencontre. Il était dans la trentaine, musclé, cheveux courts, vêtu d’un tee-shirt et de shorts blancs.
— Bonsoir Monsieur le professeur, dit l’homme. Vous avez fait bon voyage ?
— Excellent. Je suis en très bonne compagnie.
— En effet. Quatre éphèbes rien que pour vous.
— Je vous présente Martin, comment dire… c’est l’homme à tout faire de mes amis Graf & de Bruson.
— Je suis le majordome, je suis aussi leur masseur et entraîneur sportif. Vous pouvez vous adresser à moi si vous avez un problème pendant le séjour. Vos hôtes sont à Bregenz pour la générale du festival d’opéra et m’ont prié de vous accueillir.
— À Bregenz ? Que donne-t-on cette année ? s’enquit Frédéric.
— Das Land der Lächelns (Le pays du sourire), de Franz Lehar. Ils sont invités car ce sont des mécènes. La première est demain, ils n’aiment pas ces soirées mondaines où il faut porter un smoking. Ici les tenues sont plus décontractées, chacun met ce qu’il veut. Pourriez-vous vous présenter que je sache à qui j’ai affaire ?
— Je suis Peter, je viens pour chanter.
— Très bien, vous pourrez répéter avec le pianiste Alexandre dans l’après-midi.
— Je m’appelle Stefan, je suis là pour cuisiner.
— Exact, vous aurez du travail demain, le cuisinier ira avec vous faire les courses le matin, vous pourrez vous reposer dimanche.
— Et moi je suis Koen. Je pourrais faire une conférence sur le pénis.
— Ce serait intéressant, mais ne pense pas que nous aurons le temps.
— Alors je ne sais pas pourquoi je suis invité.
— Cela ne fait rien, vous pourrez-vous détendre et je me ferai un plaisir de vous masser.
— Frédéric, j’espère avoir l’occasion de parler aux architectes qui connaissent mon père.
— Certainement, je leur dirai. Monsieur le professeur, voulez-vous dormir dans une chambre ou plutôt au Sensorium avec ces jeunes gens ?
— Au Sensorium, cela me rajeunira.
— Vous n’êtes pas si âgé que ça et nous n’avons pas invité Méphistophélès. Le Sensorium est un projet de Graf & de Bruson afin d’accueillir leurs invités, expliqua Martin. Nous ne sommes pas un hôtel et il y a toujours beaucoup de monde aux soirées. L’idée était de prolonger l’ambiance conviviale durant la nuit. En contraste avec la maison de béton, où la lumière est intense, le Sensorium est un endroit plus intime, avec le bois pour donner une atmosphère chaleureuse.
— Est-ce l’un des architectes qui a conçu la maison et l’autre le Sensorium ? demanda Frédéric.
— Toutes leurs créations se font en commun, ils ne disent jamais qui a dessiné quoi. Au cas où vous ne l’auriez pas deviné, ils vivent en couple et sont ouvertement homosexuels. Suivez-moi. Je vous porte votre valise, Monsieur le professeur ?
— Non, ce ne sera pas nécessaire.
Le Sensorium était à une cinquantaine de mètres la maison, un couloir souterrain les reliait en cas de mauvais temps. La partie principale du bâtiment était une grande pièce elliptique, avec des matelas sur toute la surface, recouverts de draps, couvertures, duvets et oreillers aux couleurs de l’arc-en-ciel. La lumière indirecte éclairait la charpente de bois.
— Assez étonnant, dit Frédéric. Que représentent ces couleurs ?
— La diversité des humains, dit Martin, et, en particulier, de leur orientation sexuelle. Il est évidemment interdit de fumer à l’intérieur, mais pas d’avoir des activités ludiques, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne vous cache pas que vous ne dormirez pas très bien lorsqu’il y aura beaucoup de monde demain soir. Je vais vous montrer le reste du bâtiment.
Il y avait un petit local avec une table et des chaises, ainsi qu’un réfrigérateur et une cafetière.
— Je n’ai pas le droit de vous faire entrer dans la maison lorsque mes patrons ne sont pas là, expliqua Martin, mais je pourrais vous apporter des alcools si vous le désirez.
— Je ne pense pas, fit Koen, il ne faut pas trop boire.
— Conseil fort sage, vous serez en forme pour demain. Allons au vestiaire où vous pourrez vous mettre à l’aise.
Celui-ci était simple, deux bancs de bois au milieu de la pièce, des armoires pour ranger les habits et un long lavabo. Les invités étaient empruntés, ils semblaient attendre que Martin les laissât seuls, mais celui-ci restait. Ce fut finalement le professeur qui commença à sortir des affaires de toilette de sa valise.
— Je vais me laver les dents, dit-il.
— Vous pouvez aussi prendre une douche, dit le majordome. Je vais vous montrer lorsque vous serez prêts. Il y a du savon, des serviettes et d’autres articles d’hygiène à votre disposition.
Les jeunes hommes se déshabillèrent et rangèrent leurs habits dans les armoires. Il gardèrent leur slip.
— Il va sans dire que ce n’est pas nécessaire de laisser un caleçon pour vous rendre aux douches, dit Martin, à moins que vous ne soyez très pudiques.
— Je n’ai pas l’impression, fit le professeur qui avait terminé de se laver les dents. J’ai pu leur apprendre à tâter leurs testicules à l’école, à part Peter avec qui je pourrais faire un cours de rattrapage.
— Et vous, Monsieur le professeur, pardon je dois vous appeler Friedrich Wilhelm, demanda Stefan, vous êtes pudique ?
Vendredi 24 juillet 1964, en voiture entre le col du Brünig et Kesswil
Le professeur demanda à ses passagers s’ils avaient faim et où ils voulaient s’arrêter pour souper. Peter répondit que les branlettes ouvraient l’appétit et il proposa l’aéroport de Zurich-Kloten, mais il ajouta que son salaire d’apprenti n’était pas très élevé et qu’il mangerait quelque chose de simple. Frédéric soupira, il avait compris que c’était lui qui réglerait l’addition une fois de plus. Il espéra que son père ne serait pas trop curieux quant aux dépenses qui s’accumulaient.
— OK pour l’aéroport, dit-il, je vous offre le repas.
— Merci, dit le professeur, j’aurais pu payer ma part.
— Pas de problème, vous nous véhiculez et vous avez les frais de l’essence.
Ils trouvèrent une table près de la fenêtre dans le restaurant qui donnait sur le tarmac et ils purent observer le trafic. Ils commandèrent de l’émincé de veau à la zurichoise avec des rösti, accompagnés de vin rouge de la région.
— Toi qui sait tout, demanda Frédéric à Koen, c’est quel type d’avion celui de la Pan Am ?
— Je n’en sais rien, ce n’est pas ma spécialité.
— Et la longueur de la bite du commandant de bord ?
— C’est comme si tu me demande l’âge du capitaine, je peux te dire qu’il est circoncis car il est né en Amérique.
— C’est un Boeing 707, dit Peter.
— C’est exact, fit le professeur. Vous avez déjà pris l’avion ?
— C’est beaucoup trop cher, mais je pense que Frédéric a déjà volé ?
— Non, mon père préférait passer ses vacances à la montagne. J’ai bien envie de traverser l’Atlantique l’année prochaine, pour fêter l’obtention de mon bac.
— Tu me prendras ? demanda Koen.
— Et moi aussi ? dit Stefan en riant.
— Je viens aussi, fit Peter.
— Il faudra que je loue un minibus si vous venez tous, avec Dominique et Daniel. Bon, vous êtes sur la liste d’attente, on verra ce qu’en pense mon père, c’est encore lui qui tient les cordons de la bourse.
— Friedrich Wilhelm, demanda Koen, avez-vous des contacts avec le Dr Kinsey ? J’ai beaucoup étudié son échelle et j’aimerais bien le rencontrer si je vais aux USA l’année prochaine.
— Il est malheureusement décédé. Venez tout d’abord visiter mon propre institut.
Les jeunes gens étaient fascinés par les avions qui atterrissaient et décollaient, ils seraient restés toute la soirée si le professeur ne leur avait pas rappelé qu’ils avaient encore deux heures de route jusqu’à Kesswil. Frédéric, Peter et Stefan s’endormirent à l’arrière de la voiture, tandis que Koen tint le professeur éveillé avec son bavardage incessant.
Vendredi 24 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil
Ils arrivèrent à Kesswil vers 22 heures, le soleil venait de se coucher. La maison Graf & de Bruson se situait au bord du lac, elle avait une petite plage et un port privés. Elle était en béton avec de larges baies vitrées, sur deux étages. La lumière extérieure s’alluma lorsque le professeur gara sa BMW. Un homme vint à leur rencontre. Il était dans la trentaine, musclé, cheveux courts, vêtu d’un tee-shirt et de shorts blancs.
— Bonsoir Monsieur le professeur, dit l’homme. Vous avez fait bon voyage ?
— Excellent. Je suis en très bonne compagnie.
— En effet. Quatre éphèbes rien que pour vous.
— Je vous présente Martin, comment dire… c’est l’homme à tout faire de mes amis Graf & de Bruson.
— Je suis le majordome, je suis aussi leur masseur et entraîneur sportif. Vous pouvez vous adresser à moi si vous avez un problème pendant le séjour. Vos hôtes sont à Bregenz pour la générale du festival d’opéra et m’ont prié de vous accueillir.
— À Bregenz ? Que donne-t-on cette année ? s’enquit Frédéric.
— Das Land der Lächelns (Le pays du sourire), de Franz Lehar. Ils sont invités car ce sont des mécènes. La première est demain, ils n’aiment pas ces soirées mondaines où il faut porter un smoking. Ici les tenues sont plus décontractées, chacun met ce qu’il veut. Pourriez-vous vous présenter que je sache à qui j’ai affaire ?
— Je suis Peter, je viens pour chanter.
— Très bien, vous pourrez répéter avec le pianiste Alexandre dans l’après-midi.
— Je m’appelle Stefan, je suis là pour cuisiner.
— Exact, vous aurez du travail demain, le cuisinier ira avec vous faire les courses le matin, vous pourrez vous reposer dimanche.
— Et moi je suis Koen. Je pourrais faire une conférence sur le pénis.
— Ce serait intéressant, mais ne pense pas que nous aurons le temps.
— Alors je ne sais pas pourquoi je suis invité.
— Cela ne fait rien, vous pourrez-vous détendre et je me ferai un plaisir de vous masser.
— Frédéric, j’espère avoir l’occasion de parler aux architectes qui connaissent mon père.
— Certainement, je leur dirai. Monsieur le professeur, voulez-vous dormir dans une chambre ou plutôt au Sensorium avec ces jeunes gens ?
— Au Sensorium, cela me rajeunira.
— Vous n’êtes pas si âgé que ça et nous n’avons pas invité Méphistophélès. Le Sensorium est un projet de Graf & de Bruson afin d’accueillir leurs invités, expliqua Martin. Nous ne sommes pas un hôtel et il y a toujours beaucoup de monde aux soirées. L’idée était de prolonger l’ambiance conviviale durant la nuit. En contraste avec la maison de béton, où la lumière est intense, le Sensorium est un endroit plus intime, avec le bois pour donner une atmosphère chaleureuse.
— Est-ce l’un des architectes qui a conçu la maison et l’autre le Sensorium ? demanda Frédéric.
— Toutes leurs créations se font en commun, ils ne disent jamais qui a dessiné quoi. Au cas où vous ne l’auriez pas deviné, ils vivent en couple et sont ouvertement homosexuels. Suivez-moi. Je vous porte votre valise, Monsieur le professeur ?
— Non, ce ne sera pas nécessaire.
Le Sensorium était à une cinquantaine de mètres la maison, un couloir souterrain les reliait en cas de mauvais temps. La partie principale du bâtiment était une grande pièce elliptique, avec des matelas sur toute la surface, recouverts de draps, couvertures, duvets et oreillers aux couleurs de l’arc-en-ciel. La lumière indirecte éclairait la charpente de bois.
— Assez étonnant, dit Frédéric. Que représentent ces couleurs ?
— La diversité des humains, dit Martin, et, en particulier, de leur orientation sexuelle. Il est évidemment interdit de fumer à l’intérieur, mais pas d’avoir des activités ludiques, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne vous cache pas que vous ne dormirez pas très bien lorsqu’il y aura beaucoup de monde demain soir. Je vais vous montrer le reste du bâtiment.
Il y avait un petit local avec une table et des chaises, ainsi qu’un réfrigérateur et une cafetière.
— Je n’ai pas le droit de vous faire entrer dans la maison lorsque mes patrons ne sont pas là, expliqua Martin, mais je pourrais vous apporter des alcools si vous le désirez.
— Je ne pense pas, fit Koen, il ne faut pas trop boire.
— Conseil fort sage, vous serez en forme pour demain. Allons au vestiaire où vous pourrez vous mettre à l’aise.
Celui-ci était simple, deux bancs de bois au milieu de la pièce, des armoires pour ranger les habits et un long lavabo. Les invités étaient empruntés, ils semblaient attendre que Martin les laissât seuls, mais celui-ci restait. Ce fut finalement le professeur qui commença à sortir des affaires de toilette de sa valise.
— Je vais me laver les dents, dit-il.
— Vous pouvez aussi prendre une douche, dit le majordome. Je vais vous montrer lorsque vous serez prêts. Il y a du savon, des serviettes et d’autres articles d’hygiène à votre disposition.
Les jeunes hommes se déshabillèrent et rangèrent leurs habits dans les armoires. Il gardèrent leur slip.
— Il va sans dire que ce n’est pas nécessaire de laisser un caleçon pour vous rendre aux douches, dit Martin, à moins que vous ne soyez très pudiques.
— Je n’ai pas l’impression, fit le professeur qui avait terminé de se laver les dents. J’ai pu leur apprendre à tâter leurs testicules à l’école, à part Peter avec qui je pourrais faire un cours de rattrapage.
— Et vous, Monsieur le professeur, pardon je dois vous appeler Friedrich Wilhelm, demanda Stefan, vous êtes pudique ?
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