18-11-2020, 07:00 PM
Voici une nouvelle suite qui, j'espère vous plaira...
C'est Benjamin, souriant, oui, c'est lui.
Florentin pousse un gémissement, un cri comme une bête blessée et perd brièvement connaissance, Jean-Marie lui applique un linge mouillé sur le visage et le regarde avec inquiétude
- JM / Mais dis-moi qui est ce garçon, on dirait que tu as vu un fantôme, angélique ou infernal, je n'arrive pas à déceler
Flo / Oui, c'est bien lui, c'est un choc terrible, il y a des années que je ne l'ai pas revu, pendant des années je n'ai plus vraiment pensé à lui, je l'avais occulté de ma mémoire et ce n'est que lors de mon voyage à l'occasion du décès du Père B. que j'ai eu une profonde et longue méditation sur moi-même et mon avenir que, soudain, son image très précise s'est manifestée
- JM / Mais ce garçon, ce Ben qu'à un moment donné j'ai aimé physiquement et avec qui j'ai partagé de très beaux moments, tu l'as aimé aussi ? Oui, bien sûr que je suis bête, je comprends maintenant certaines réactions de culpabilité qu'il a parfois manifestées.
J'ai raconté à Jean-Marie tout ce que fut ma vie, notre vie à Benjamin et moi, ce que fut cet amour fou, viscéral qui nous a uni et qui s'est abruptement arrêté en raison de maladresses et de malentendus, chacun restant sur ses positions alors même que nous n'avions pas eu le courage d'en discuter ensemble.
Nous sommes abasourdis tous les deux, moi d'avoir tout dévoilé et Jean-Marie de réaliser
- JM / Mais c'est horrible ce que je t'ai fait, j'ai aimé celui qui devait être le garçon de ta vie, j'ai aimé le corps de celui que tu as aimé et caressé comme moi je l'ai caressé, tes oreilles et les miennes ont entendu les mêmes gémissements de jouissance dans l'explosion du plaisir. Jamais plus je n'oserai te regarder…
- Flo / Arrête Jean-Marie, arrête immédiatement ! Personne, tu m'entends personne n'est responsable de ce qui arrive, tu ne savais pas et tu ne me connaissais pas, j'ignorais tout des liens qui t'ont attachés à Benjamin
- JM / Tu dois savoir Florentin, que cette liaison amoureuse a été très brève et que, d'un commun accord, nous y avons mis un terme moi dans la perspective de la chasteté qui allait devoir être la mienne et Benjamin, je crois sincèrement que c'était par fidélité pour toi. Je ne me souviens pas qu'il ait jamais prononcé devant moi ton prénom, Florentin n'est pas si courant, mais je suis certain qu'il n'a jamais cessé de penser à toi et même de t'aimer
- Flo / [fâché et énervé] Mais alors, si ce que tu dis est vrai, pourquoi ne s'est-il jamais manifesté, il savait où j'habitais
- JM / Et toi, qu'as-tu fait vis-à-vis de lui ? toi également tu aurais pu reprendre le contact, tu aurais même dû, compte tenu de ton engagement dans la religion !
- Flo / [après un long silence] Oui, tu as raison mais je ne le pouvais pas pour deux raisons : accessoirement, il avait trompé la confiance que j'avais en lui en décidant seul de notre avenir commun mais la vraie raison, c'est que je ne lui ai jamais pardonné de m'avoir fait connaître les choses de la chair, les plaisirs charnels, même ceux les plus osés, alors que j'étais totalement innocent. Et cette initiation de sa part a fait que j'ai trahis mes engagements vis-à-vis du Père B. et cette trahison, je ne me la suis jamais pardonnée et je ne peux la pardonner à Benjamin.
- JM / Tu es un garçon raisonnable, ce qui est derrière nous ne peut plus être changé, il faut aller de l'avant, vers l'avenir. Que vas-tu faire maintenant que tu as redécouvert Benjamin, c'est l'une des deux décisions fondamentales que tu dois prendre maintenant.
- Flo / Lesquelles ?
- JM / Tu le sais très bien mais je vais te les énoncer afin que tu n'aies pas d'échappatoire : Que décides-tu pour Benjamin ? Sois tu fais tout pour repartir avec lui, soit tu tires un trait définitif sur lui. La deuxième décision, est-ce que tu persévères dans l'objectif de la prêtrise ou tu obliques vers l'étude, la recherche et l'enseignement ?
- Flo / A ta deuxième question je réponds que je termine le semestre et que je prendrai ma décision finale à ce moment mais, sauf événement particulier, je pense que je changerai d'orientation.
Pour ce qui concerne Benjamin, je vais… [silence prolongé] je vais lui écrire demain et, avant de l'envoyer, j'aimerais que tu la lises et que tu me donnes… ta bénédiction, mon futur petit curé adoré !
- JM / D'accord, ce sera alors ma première bénédiction et je ne l'oublierai jamais
et sur ce il me prit dans ses bras, me serra très fort tout en me disant
- Courage, va de l'avant je sais que tout va s'arranger
Lettre à Benjamin
Benjamin,
Tu le sais, je t'ai aimé. Peut-être que tu m'aimes toujours et je pense que je t'aime. Je crois que notre serment est toujours valable. Je te donne rendez-vous le 15 novembre de cette année dans la petite chapelle de D. Si toi ou moi ne sommes pas là, nous aurons compris. Si nous sommes tous les deux présents, nous aurons aussi compris.
Toi comme moi, nous tenons notre destin personnel dans nos mains, en toute liberté.
Tibi, Florentin
Lorsque Florentin présenta sa lettre, Jean-Marie resta saisi en la lisant
- JM / Là, tu as fait très fort, je m'attendais à une longue lettre avec des tas d'explications, des excuses et des regrets : rien de cela
Je pensais à une description sur les raisons et les circonstances de cette reprise de contact, après tant d'années de silence : rien de cela
Il y aurait pu avoir des souhaits, des supplications pour repartir ensemble ou, au contraire, un rejet pur et simple : rien de cela, tu es là ou tu n'es pas là, il sera là ou pas
Tu aurais pu évoquer votre double serment, entre vous deux d'abord et vis-à-vis du Père B. : Seul le lieu de votre rendez-vous esquisse cette veille promesse.
C'est court, c'est bref mais tu as tout dit. Mais je me demande si tu ne devrais pas lui laisser entrevoir ce que tu espè…
- Flo / Non Jean-Marie ! non, je ne peux pas parce que je n'en sais rien pour le moment, je ne peux pas car je lui en veux toujours d'avoir joué avec moi, de m'avoir contraint à me violer moi-même. Non, tout se décidera, probablement au tout dernier moment, dans ce moment où nos deux regards se recroiseront à nouveau et dans cette fraction de seconde, je saurai si notre avenir sera commun ou ne sera pas.
Florentin n'en a pas démordu, il a écouté son ami sans rien dire, sans modifier son intransigeance même quand Jean-Marie lui a reproché de jouer à la roulette russe avec la vie de Bernardin. Rien n'y fit, il mit la lettre dans une enveloppe avec la mention "à transmettre à Benjamin" et le tout dans une autre enveloppe à l'adresse des parents
C'est Benjamin, souriant, oui, c'est lui.
Florentin pousse un gémissement, un cri comme une bête blessée et perd brièvement connaissance, Jean-Marie lui applique un linge mouillé sur le visage et le regarde avec inquiétude
- JM / Mais dis-moi qui est ce garçon, on dirait que tu as vu un fantôme, angélique ou infernal, je n'arrive pas à déceler
Flo / Oui, c'est bien lui, c'est un choc terrible, il y a des années que je ne l'ai pas revu, pendant des années je n'ai plus vraiment pensé à lui, je l'avais occulté de ma mémoire et ce n'est que lors de mon voyage à l'occasion du décès du Père B. que j'ai eu une profonde et longue méditation sur moi-même et mon avenir que, soudain, son image très précise s'est manifestée
- JM / Mais ce garçon, ce Ben qu'à un moment donné j'ai aimé physiquement et avec qui j'ai partagé de très beaux moments, tu l'as aimé aussi ? Oui, bien sûr que je suis bête, je comprends maintenant certaines réactions de culpabilité qu'il a parfois manifestées.
J'ai raconté à Jean-Marie tout ce que fut ma vie, notre vie à Benjamin et moi, ce que fut cet amour fou, viscéral qui nous a uni et qui s'est abruptement arrêté en raison de maladresses et de malentendus, chacun restant sur ses positions alors même que nous n'avions pas eu le courage d'en discuter ensemble.
Nous sommes abasourdis tous les deux, moi d'avoir tout dévoilé et Jean-Marie de réaliser
- JM / Mais c'est horrible ce que je t'ai fait, j'ai aimé celui qui devait être le garçon de ta vie, j'ai aimé le corps de celui que tu as aimé et caressé comme moi je l'ai caressé, tes oreilles et les miennes ont entendu les mêmes gémissements de jouissance dans l'explosion du plaisir. Jamais plus je n'oserai te regarder…
- Flo / Arrête Jean-Marie, arrête immédiatement ! Personne, tu m'entends personne n'est responsable de ce qui arrive, tu ne savais pas et tu ne me connaissais pas, j'ignorais tout des liens qui t'ont attachés à Benjamin
- JM / Tu dois savoir Florentin, que cette liaison amoureuse a été très brève et que, d'un commun accord, nous y avons mis un terme moi dans la perspective de la chasteté qui allait devoir être la mienne et Benjamin, je crois sincèrement que c'était par fidélité pour toi. Je ne me souviens pas qu'il ait jamais prononcé devant moi ton prénom, Florentin n'est pas si courant, mais je suis certain qu'il n'a jamais cessé de penser à toi et même de t'aimer
- Flo / [fâché et énervé] Mais alors, si ce que tu dis est vrai, pourquoi ne s'est-il jamais manifesté, il savait où j'habitais
- JM / Et toi, qu'as-tu fait vis-à-vis de lui ? toi également tu aurais pu reprendre le contact, tu aurais même dû, compte tenu de ton engagement dans la religion !
- Flo / [après un long silence] Oui, tu as raison mais je ne le pouvais pas pour deux raisons : accessoirement, il avait trompé la confiance que j'avais en lui en décidant seul de notre avenir commun mais la vraie raison, c'est que je ne lui ai jamais pardonné de m'avoir fait connaître les choses de la chair, les plaisirs charnels, même ceux les plus osés, alors que j'étais totalement innocent. Et cette initiation de sa part a fait que j'ai trahis mes engagements vis-à-vis du Père B. et cette trahison, je ne me la suis jamais pardonnée et je ne peux la pardonner à Benjamin.
- JM / Tu es un garçon raisonnable, ce qui est derrière nous ne peut plus être changé, il faut aller de l'avant, vers l'avenir. Que vas-tu faire maintenant que tu as redécouvert Benjamin, c'est l'une des deux décisions fondamentales que tu dois prendre maintenant.
- Flo / Lesquelles ?
- JM / Tu le sais très bien mais je vais te les énoncer afin que tu n'aies pas d'échappatoire : Que décides-tu pour Benjamin ? Sois tu fais tout pour repartir avec lui, soit tu tires un trait définitif sur lui. La deuxième décision, est-ce que tu persévères dans l'objectif de la prêtrise ou tu obliques vers l'étude, la recherche et l'enseignement ?
- Flo / A ta deuxième question je réponds que je termine le semestre et que je prendrai ma décision finale à ce moment mais, sauf événement particulier, je pense que je changerai d'orientation.
Pour ce qui concerne Benjamin, je vais… [silence prolongé] je vais lui écrire demain et, avant de l'envoyer, j'aimerais que tu la lises et que tu me donnes… ta bénédiction, mon futur petit curé adoré !
- JM / D'accord, ce sera alors ma première bénédiction et je ne l'oublierai jamais
et sur ce il me prit dans ses bras, me serra très fort tout en me disant
- Courage, va de l'avant je sais que tout va s'arranger
Lettre à Benjamin
Benjamin,
Tu le sais, je t'ai aimé. Peut-être que tu m'aimes toujours et je pense que je t'aime. Je crois que notre serment est toujours valable. Je te donne rendez-vous le 15 novembre de cette année dans la petite chapelle de D. Si toi ou moi ne sommes pas là, nous aurons compris. Si nous sommes tous les deux présents, nous aurons aussi compris.
Toi comme moi, nous tenons notre destin personnel dans nos mains, en toute liberté.
Tibi, Florentin
Lorsque Florentin présenta sa lettre, Jean-Marie resta saisi en la lisant
- JM / Là, tu as fait très fort, je m'attendais à une longue lettre avec des tas d'explications, des excuses et des regrets : rien de cela
Je pensais à une description sur les raisons et les circonstances de cette reprise de contact, après tant d'années de silence : rien de cela
Il y aurait pu avoir des souhaits, des supplications pour repartir ensemble ou, au contraire, un rejet pur et simple : rien de cela, tu es là ou tu n'es pas là, il sera là ou pas
Tu aurais pu évoquer votre double serment, entre vous deux d'abord et vis-à-vis du Père B. : Seul le lieu de votre rendez-vous esquisse cette veille promesse.
C'est court, c'est bref mais tu as tout dit. Mais je me demande si tu ne devrais pas lui laisser entrevoir ce que tu espè…
- Flo / Non Jean-Marie ! non, je ne peux pas parce que je n'en sais rien pour le moment, je ne peux pas car je lui en veux toujours d'avoir joué avec moi, de m'avoir contraint à me violer moi-même. Non, tout se décidera, probablement au tout dernier moment, dans ce moment où nos deux regards se recroiseront à nouveau et dans cette fraction de seconde, je saurai si notre avenir sera commun ou ne sera pas.
Florentin n'en a pas démordu, il a écouté son ami sans rien dire, sans modifier son intransigeance même quand Jean-Marie lui a reproché de jouer à la roulette russe avec la vie de Bernardin. Rien n'y fit, il mit la lettre dans une enveloppe avec la mention "à transmettre à Benjamin" et le tout dans une autre enveloppe à l'adresse des parents