04-11-2020, 12:07 PM
Après ce malheureux épisode, nous étions tous occupés à ranger le matériel de gymnastique. En un quart d’heure c’était terminé. Nous avions ensuite, avec les mêmes équipes, fait un concours de tir au panier de basket. Enfin nous pouvions penser à autre chose. Ces concours mettaient de l’ambiance. Après le basket nous avions pu faire de la corde verticale, le principe était de monter le plus haut à la corde. Ensuite c’était de petits matchs en double de badminton. Nous ne comptions plus les points, car pour nous tous cela n’avait pas trop d’importance, le principal était de s’amuser tous ensemble. Nous étions heureux Julien et moi de voir que tous nos invités s’amusaient.
Il était temps de penser à manger un bout. Nos deux mamans étaient allées chercher des sandwichs variés, il y en avait au filet américain préparé, au jambon, au fromage et au pâté. Il y avait aussi des boissons fraîches. Pour bien terminer le repas les mamans avaient prévu des fruits ainsi que des friskos.
Une fois le ventre plein nous étions allés prendre le soleil au bord du terrain de football. C’est vers quatorze heures que les papas nous avaient demandé de nous préparer pour la suite, soit l’activité surprise. Nous avions placé nos sacs dans les coffres des voitures pour être à l’aise à vélo. Nous avions enfourché nos destriers de métal pour nous rendre à cette fameuse activité. J’avais pu remarquer que Jean-François et Pierre-Alain n’étaient plus là. Je me doutais bien qu’ils étaient les organisateurs de cette surprise.
Nous avions pris la direction du Fort Jaco à vélo. Durant tout ce trajet j’étais accompagné à chaque fois d’un invité différent. Chacun avait un mot ou une réflexion à mon égard pour savoir comment j’allais à la suite de cette attaque homophobe, savoir si je n’avais pas trop mal, etc. J’étais heureux de compter avec moi beaucoup d’amis, de véritables personnes qui étaient toutes attentives à ma personne et qui me redonnaient confiance en moi. C’est Julien qui avait terminé le trajet à mes côtés. Je voyais qu’il était un peu inquiet. Il m’avait d’ailleurs dit qu’il aurait préféré être à ma place pour que je ne souffre pas. Mon Juju avait un très grand cœur et je savais qu’il m’aimait vraiment. Je sentais dans sa voix qu’il s’en voulait de ne pas être sorti avec moi au bord du terrain de foot. J’avais beau lui dire que ce n’était rien, je savais qu’il en avait gros sur la patate, lui aussi.
Après une bonne vingtaine de minutes nous étions arrivés à l’endroit de la surprise, près du Verrewinkel, sur le plateau England, non loin de la rue du Fort Jaco. C’était une sorte de carrière de sable où j’allais faire du cross avec mon vélo quand j’étais un peu plus jeune. Directement j’avais remarqué le filin tendu depuis un gros arbre en direction du bas de la butte. Nous allions faire du Dead-ride ou si l’on veut, de la tyrolienne. J’étais ravi de cette initiative prise par les parents en vue de nous faire faire quelque chose de peu commun. Tous les invités étaient très contents de pouvoir faire cette activité. La dernière fois que j’en avait fait c’était au domaine de la FSC à La Fresnaye, où j’avais été invité par un ami scout. Cet ami scout se prénomme comme moi, Philippe et se fait appeler Phil par ses amis et ceux qui le connaissent bien, tout comme moi.
J’avais rejoint avec tous les invités Jean-François et Pierre-Alain. C’est Pierre-Alain qui avait apporté le matériel. David était au courant et il n’avait rien dit, le bougre, il avait su tenir sa langue. C’était une superbe surprise pour fêter notre anniversaire d’une façon originale.
J’avais laissé Julien partir en premier. Il avait mis le baudrier et le mousqueton avait été placé sur le filin. C’est Pierre-Alain qui s’occupait du départ avec l’aide de papa. Jean-François, quant à lui, était à la réception avec une corde de freinage aidé de Pierre. Les mamans quant à elles encourageaient les candidats au saut. J’avais fait signe à Maman et à Béatrice en vue de leur demander d’y aller elles aussi, mais elles avaient décliné cette invitation.
Lors de cette première descente Julien avait crié de joie un grand « youppie » ! J’avais suivi Julien et moi aussi j’avais crié de joie, j’étais heureux et j’avais oublié ce qui s’était passé durant cette matinée, cette attaque homophobe. J’étais ivre de cette sensation de liberté, comme si je volais ou plutôt, planais dans les airs !
Tous les invités s’étaient lancés sur cette tyrolienne. Ils étaient tous très heureux de l’avoir fait. J’avais alors dit que ceux qui voulaient y aller une seconde fois, qu’ils pouvaient refaire une nouvelle descente. Eh bien, j’en fut étonné, tous avaient voulu refaire ce Dead-ride tellement qu’ils avaient apprécié la première fois. C’était l’apothéose des activités de la journée. J’avais été chaleureusement remercier Pierre-Alain d’avoir accepté de faire cette activité. Il m’avait dit que cela lui avait fait très plaisir de faire ça pour moi et Julien. J’avais demandé qu’il reste à la soirée ou tout au moins au souper. Il avait accepté avec joie.
Une fois tout le matériel rangé, nous avions repris nos vélos pour revenir à la maison. Nous allions pouvoir piquer une tête dans la piscine. Puis nous allions pouvoir passer à l’apéro avant d’aller chez Julien pour le repas d’anniversaire. Nous étions par deux pour ne pas trop déborder sur la chaussée, précédé et suivi à chaque fois par une des voitures de nos parents.
Enfin nous étions arrivés à la maison. Nos invités étaient contents de ces activités faites à l’occasion de nos anniversaires. Nous nous étions installés près de la piscine. C’est moi qui avais suggéré de faire une partie de pétanque pour ceux qui en avaient envie. Plus de la moitié des personnes présentes avaient accepté. C’est papa qui s’était occupé de gérer cette activité. J’avais laissé Julien joué avec les autres. De mon côté j’aidais maman et Béatrice pour l’apéro. Nous avions déjà donné des boissons rafraîchissantes à ceux qui ne jouaient pas aux boules !
Une fois cette partie de pétanque terminée, nous nous étions tous retrouvés autour de la piscine. C’est Aymeric et Brieuc qui avaient souhaité profiter de la piscine. C’était à ce moment précis que les choses allaient se corser. J’avais alors dit à ceux qui avaient envie de piquer une tête dans la piscine qu’il n’y avait pas problème. C’est à ce moment que Aymeric avait dit :
Aym : « Merci Phil, mais on n’a pas de maillot !
Moi: Je ne vois pas le problème.
Aym : OK, je vois, tu crois qu’on peut se baigner à poil dans la piscine !
Moi : Mais oui, d’ailleurs je ne mets plus de maillot depuis longtemps !
Aym : Phil, tu te fous de moi, ou alors c’est une blague.
Moi : Non, c’est vrai. Qui veut se baigner ?
Certains invités : Nous, on veut bien.
Moi : OK, on y va. »
J’avais alors ôté mes vêtements pour me retrouver nu. Et puis j’avais plongé dans l’eau. Julien m’ayant vu a fait la même chose, il s’était déshabillé et avait plongé nu dans l’eau. David avait suivi, les deux sœurs aussi. Finalement nous étions presque tous à poil dans la piscine. Même les parents avaient ôté leurs habits et nous avaient rejoints dans l’eau. Jean-François et Pierre-Alain avaient aussi adopté la tenue d’Adam. Je m’étais rapproché du bord et j’avais demandé à ceux qui n’étaient pas avec nous dans l’eau de venir et de ne pas avoir peur de se montrer nus. Finalement Adrien, Christian et Amandine avaient enfin ôté leurs vêtements pour nous rejoindre. J’avais eu l’occasion de discuter avec certains amis pour leur expliquer que c’était pour nous, naturistes, une façon d’être en accord avec soi-même et la nature, que de toute façon nous étions faits de la même pâte et qu’il n’y avait rien de sexuel dans le fait à se montrer nu. Finalement tous étaient heureux d’avoir pu oser affronter leurs peurs de se montrer tels qu’ils étaient.
Nous avions ensuite pris l’apéro en tenue d’Adam et Eve. Amandine, ma confidente savait très bien que nous étions naturistes, elle avait d’ailleurs pu profiter de la piscine antérieurement.
Papa faisait attention avec Pierre pour que nous ne buvions pas trop. Nous devions nous rendre ensuite chez Julien pour le repas. Nous faisions des allées et venues entre la piscine et le « bar » tenu par les papas. Je savais que je devais faire attention, c’est pourquoi j’alternais les boissons alcoolisées et les softs. Je voulais avoir les idées claires pour la suite de la journée. J’avais pu voir que Julien aussi faisait attention. Je savais que Pierre avait dit à Aymeric et à Brieuc de faire attention et qu’il était temps de boire des limonades pour ne pas être malade avec l’alcool. Bref tous les invités faisaient attention de ne pas dépasser les bornes.
Les petits-fours avaient été très appréciés de même que les fleurs du chou-fleur et les bâtonnets de carotte crus avec de la sauce cocktail. Il y avait aussi des chips et des rondelles de saucisson, des cubes de fromages et des brochettes de petites tomates cerises avec de la mozzarella, sans compter les olives et les anchois à l’huile d’olive.
Comme boissons il y avait du mousseux, de la bière, des limonades, du coca-cola et du jus d’orange. Cet apéritif avait duré une bonne heure et demie. Il était alors temps de prendre les dispositions pour se rendre chez Julien pour le repas. Papa avait souhaité que personne ne reprenne son vélo pour s’y rendre pour des raisons de sécurité. Nous allions les laisser à la maison, à l’abri dans le jardin. Tout le monde irait en voiture chez Julien. Il y avait assez de voiture, les quatre des parents, celle de Jean-François et celle de Pierre-Alain et encore celle d’Olivier, mon frère, soit le copain de Julie !
Nous nous étions donc répartis dans les sept voitures. J’avais pris place avec Julien dans la voiture de mon frère Olivier avec Julie et Maxime. Les autres s’étaient répartis dans les autres véhicules. Nous n’avions que quelques minutes de trajet, mais c’était plus sécurisant en voiture qu’en vélo ; nous avions quand même pris quelques boissons alcoolisées. Durant le trajet j’avais demandé à Olivier ce qu’il avait pensé de cette première partie de la journée. Il m’avait dit :
Oli : « Phil quelle question ! Tu sais bien que je t’aime comme un frère aime son frère. Mais toi tu es autre chose qu’un frère. Tu fais toujours attention aux autres avant de prendre soin de toi !
Moi : Tu sais Olivier, c’est dans ma nature.
Oli : Je sais Phil, mais j’ai peur que tu ne te fasses avoir. Tu as vu tantôt, tu t’es fait surprendre par des homophobes qui en plus étaient « dirigés » par un gars de ton école !
Moi : Je sais Olivier. Mais je suis toujours attentif à ne pas m’exposer.
Oli : Je m’en doute mon petit frère adoré. Je sais que tu aimes Julien et je vous souhaite le meilleur.
Moi : Merci Oli, c’est très gentil de ta part !
Oli : Mais je le pense vraiment Phil !
Moi : Je sais Oli.
Oli : Tu sais que vous pouvez compter sur moi pour vous épauler. Puis papa est bien placé aussi.
Moi : Merci Oli, merci pour nous !
Je voyais bien que Maxime me regardait ainsi que Julien. Il avait les yeux humides. J’avais fait un clin d’œil à Julien qui lui aussi avait pu voir que Maxime était « bouleversé ». Mais pour quelle raison, Maxime était-il dans cet état ?
Je m’étais tourné vers Maxime et je lui avais posé la question :
Moi : Dis Maxime, tu ne vas pas bien ! Il y a quelque chose qui te chagrine ?
Max : Non Phil, heu…en fait oui !
Moi : Tu sais Max tu peux tout nous dire, ça restera entre nous !
Max : Tu vois Phil quand vous avez parlé toi et ton frère Olivier, ça m’a fait drôle. C’est un peu comme moi et Lucas. Je sais que Lucas m’aime comme un frère aîné ; et il est là pour m’aider au cas où.
Moi : Oui, je vois, c’est normal entre frères !
Max : Je sais Phil, mais il est gay, je l’accepte tel qu’il est mais c’est moi qui ne sais pas où j’en suis »
Moi : Tu veux dire que tu ne sais pas si tu aimes les filles ou alors si tu aimes les garçons !
Max : C’est ça Phil. Je ne suis pas attiré par les filles et parfois les garçons me semblent tellement idiots qu’ils ne m’intéressent pas non plus !
Moi : Tu sais Max, tu as le temps de voir et de te rendre compte de qui attirera véritablement ton attention. Que ce soit une fille ou même un mec.
Max : Je sais Phil, mais si j’aime les deux !
Jul : Si c’est le cas, et bien tu aimeras les deux, les filles et les garçons. J’ai un ami qui lui aussi aimes les deux, il est bisexuel, voilà tout.
Max : Tu sais Julien ça me fait un peu peur.
Moi : Je pense que tu découvriras assez tôt ton orientation sexuelle. Le principal c’est que tu puisses être heureux tel que tu es et surtout ne te prends pas la tête avec ça !
Max : Je pense aussi que c’est le mieux à faire. De toute façon j’ai le temps !
Julie : Tu sais Maxime, on ne se connaît pas plus que ça, mais je peux te dire que tu ne dois pas t’en faire. Tu verras dans les prochains mois, tu auras l’occasion de faire des rencontres et puis c’est ton cœur qui te parlera.
Oli : C’est très juste Max. Julie a raison, tu dois te laisser guider par ton cœur le moment venu. Puis ce n’est pas parce que ton frère est gay que toi tu l’es forcement.
Moi : Alors Max, tu as entendu ce que nous en pensions, c’est toi qui doit faire toi-même ton cheminement et à ton rythme. Puis tu sais, si tu as encore des questions, nous serons là pour y répondre.
Max : Merci les gars, c’est très gentil de votre part. »
On pouvait enfin voir un sourire aux les lèvres de Maxime. Il avait besoin de parler et en fait il avait besoin de se rassurer. J’espérais que nous lui avions ouvert les yeux et apporté un début de réponse à ses questions. Je pense qu’il sera plus en confiance la prochaine fois qu’il voudra nous parler de ses affaires de cœur. Il est parfois plus facile de parler à une autre personne qu’à un membre de sa famille.
Voilà nous arrivions enfin chez Julien. Tous les invités étaient heureux de découvrir l’aménagement que nous avions fait avec l’aide de nos amis. Je proposais à ceux qui restaient loger, d’aller directement préparer leur matériel de couchage, avant le début de la fête. Les logeurs avaient placé leurs effets sous les deux tentes. J’avais déjà apporté mes affaires la veille. Julien avait lui aussi placé ses affaires à côté des miennes. David était dans le même tente que moi, ainsi que Lucas et Mathieu. L’autre tente était occupée par Aymeric, Brieuc, Joseph et Amandine et ensuite par Maxime.
Pour les autres, ceux qui n’étaient pas sous tente, Olivier et Julie prenaient la chambre de Julien, tandis que pour les filles, Delphine logeait avec Stéphanie dans la chambre de cette dernière.
Les copains de classe de Julien, Adrien et Christian rentraient chez eux. Pierre-Alain avait été invité à rejoindre un ami de fac qui habitait dans les environs et Jean-François, quant à lui, il rentrait chez lui retrouver son compagnon.
Pierre venait d’allumer le barbecue et papa lui donnait un coup de main. Les deux mamans s’affairaient autour des plats à apporter sur le buffet avec les sauces, les pommes de terre froides, le riz, les légumes, etc.
Delphine et Stéphanie s’occupaient à donner des boissons aux invités. Nous nous étions installés près de la grande tonnelle. Il faisait toujours très bon, le soleil devait se coucher dans plus de deux heures, ce qui nous laissait le temps de faire le barbecue et ainsi de pouvoir manger à la lumière du jour. Tous nos amis avaient une nouvelle fois levé leur verre à notre santé.
Le barbecue était déjà bien chaud et nos pères étaient occupés à mettre les premières viandes à griller. Les mamans avaient terminé l’installation des légumes et autres préparations. J’étais allé les trouver et je les avais enlacées en leur disant un grand merci. Julien m’ayant vu auprès d’elles, m’avait rejoint pour lui aussi les remercier. Maman en avait profité pour dire :
Mam : « Mes deux garçons, ça me fait très plaisir de vous voir si heureux. Je veux juste savoir Phil, comment te sens tu après cette agression de ce matin ?
Moi : Ça va maman, je n’y pense pratiquement plus. Ça va aller !
Mam : Je l’espère mon grand. Julien, fais attention à Phil, ce n’est anodin ce qui s’est passé. Toi aussi tu dois être secoué !
Jul : Oui, ça m’a fait un coup. J’avais mal pour Phil. Mais je pense qu’on va surmonter cette épreuve ensemble. Bien entendu que nous allons faire attention l’un à l’autre ; et puis nous avons nos amis et surtout deux familles sensationnelles !
Béa : Merci Julien, mais ne minimise pas ce qui s’est passé, car tu aurais pu être à la place de Phil ce matin !
Jul : Oui maman, je le sais très bien.
Moi : Si nous avons le moindre problème, nous viendrons vous trouver, sans faute !
Mam : Tu m’en vois un peu rassurée. Prenez soin de vous. Et bonne fêtes mes deux loulous !
Jul et Moi : Merci ! »
Nous nous étions fait un gros câlin. Nous avions les yeux humides, tant nous que nos mamans. Je savais que je devais me reprendre et profiter de cette fin de journée avec mes amis et surtout avec mon Juju. J’étais tellement heureux avec lui. Nous avions ensuite rejoint nos invités pour poursuivre la fête. Les viandes étaient presque toutes cuites et nous allions pouvoir passer à table. C’est Olivier qui fut chargé d’ouvrir les bouteilles de vin, il y avait du rouge et du rosé.
Il était temps de penser à manger un bout. Nos deux mamans étaient allées chercher des sandwichs variés, il y en avait au filet américain préparé, au jambon, au fromage et au pâté. Il y avait aussi des boissons fraîches. Pour bien terminer le repas les mamans avaient prévu des fruits ainsi que des friskos.
Une fois le ventre plein nous étions allés prendre le soleil au bord du terrain de football. C’est vers quatorze heures que les papas nous avaient demandé de nous préparer pour la suite, soit l’activité surprise. Nous avions placé nos sacs dans les coffres des voitures pour être à l’aise à vélo. Nous avions enfourché nos destriers de métal pour nous rendre à cette fameuse activité. J’avais pu remarquer que Jean-François et Pierre-Alain n’étaient plus là. Je me doutais bien qu’ils étaient les organisateurs de cette surprise.
Nous avions pris la direction du Fort Jaco à vélo. Durant tout ce trajet j’étais accompagné à chaque fois d’un invité différent. Chacun avait un mot ou une réflexion à mon égard pour savoir comment j’allais à la suite de cette attaque homophobe, savoir si je n’avais pas trop mal, etc. J’étais heureux de compter avec moi beaucoup d’amis, de véritables personnes qui étaient toutes attentives à ma personne et qui me redonnaient confiance en moi. C’est Julien qui avait terminé le trajet à mes côtés. Je voyais qu’il était un peu inquiet. Il m’avait d’ailleurs dit qu’il aurait préféré être à ma place pour que je ne souffre pas. Mon Juju avait un très grand cœur et je savais qu’il m’aimait vraiment. Je sentais dans sa voix qu’il s’en voulait de ne pas être sorti avec moi au bord du terrain de foot. J’avais beau lui dire que ce n’était rien, je savais qu’il en avait gros sur la patate, lui aussi.
Après une bonne vingtaine de minutes nous étions arrivés à l’endroit de la surprise, près du Verrewinkel, sur le plateau England, non loin de la rue du Fort Jaco. C’était une sorte de carrière de sable où j’allais faire du cross avec mon vélo quand j’étais un peu plus jeune. Directement j’avais remarqué le filin tendu depuis un gros arbre en direction du bas de la butte. Nous allions faire du Dead-ride ou si l’on veut, de la tyrolienne. J’étais ravi de cette initiative prise par les parents en vue de nous faire faire quelque chose de peu commun. Tous les invités étaient très contents de pouvoir faire cette activité. La dernière fois que j’en avait fait c’était au domaine de la FSC à La Fresnaye, où j’avais été invité par un ami scout. Cet ami scout se prénomme comme moi, Philippe et se fait appeler Phil par ses amis et ceux qui le connaissent bien, tout comme moi.
J’avais rejoint avec tous les invités Jean-François et Pierre-Alain. C’est Pierre-Alain qui avait apporté le matériel. David était au courant et il n’avait rien dit, le bougre, il avait su tenir sa langue. C’était une superbe surprise pour fêter notre anniversaire d’une façon originale.
J’avais laissé Julien partir en premier. Il avait mis le baudrier et le mousqueton avait été placé sur le filin. C’est Pierre-Alain qui s’occupait du départ avec l’aide de papa. Jean-François, quant à lui, était à la réception avec une corde de freinage aidé de Pierre. Les mamans quant à elles encourageaient les candidats au saut. J’avais fait signe à Maman et à Béatrice en vue de leur demander d’y aller elles aussi, mais elles avaient décliné cette invitation.
Lors de cette première descente Julien avait crié de joie un grand « youppie » ! J’avais suivi Julien et moi aussi j’avais crié de joie, j’étais heureux et j’avais oublié ce qui s’était passé durant cette matinée, cette attaque homophobe. J’étais ivre de cette sensation de liberté, comme si je volais ou plutôt, planais dans les airs !
Tous les invités s’étaient lancés sur cette tyrolienne. Ils étaient tous très heureux de l’avoir fait. J’avais alors dit que ceux qui voulaient y aller une seconde fois, qu’ils pouvaient refaire une nouvelle descente. Eh bien, j’en fut étonné, tous avaient voulu refaire ce Dead-ride tellement qu’ils avaient apprécié la première fois. C’était l’apothéose des activités de la journée. J’avais été chaleureusement remercier Pierre-Alain d’avoir accepté de faire cette activité. Il m’avait dit que cela lui avait fait très plaisir de faire ça pour moi et Julien. J’avais demandé qu’il reste à la soirée ou tout au moins au souper. Il avait accepté avec joie.
Une fois tout le matériel rangé, nous avions repris nos vélos pour revenir à la maison. Nous allions pouvoir piquer une tête dans la piscine. Puis nous allions pouvoir passer à l’apéro avant d’aller chez Julien pour le repas d’anniversaire. Nous étions par deux pour ne pas trop déborder sur la chaussée, précédé et suivi à chaque fois par une des voitures de nos parents.
Enfin nous étions arrivés à la maison. Nos invités étaient contents de ces activités faites à l’occasion de nos anniversaires. Nous nous étions installés près de la piscine. C’est moi qui avais suggéré de faire une partie de pétanque pour ceux qui en avaient envie. Plus de la moitié des personnes présentes avaient accepté. C’est papa qui s’était occupé de gérer cette activité. J’avais laissé Julien joué avec les autres. De mon côté j’aidais maman et Béatrice pour l’apéro. Nous avions déjà donné des boissons rafraîchissantes à ceux qui ne jouaient pas aux boules !
Une fois cette partie de pétanque terminée, nous nous étions tous retrouvés autour de la piscine. C’est Aymeric et Brieuc qui avaient souhaité profiter de la piscine. C’était à ce moment précis que les choses allaient se corser. J’avais alors dit à ceux qui avaient envie de piquer une tête dans la piscine qu’il n’y avait pas problème. C’est à ce moment que Aymeric avait dit :
Aym : « Merci Phil, mais on n’a pas de maillot !
Moi: Je ne vois pas le problème.
Aym : OK, je vois, tu crois qu’on peut se baigner à poil dans la piscine !
Moi : Mais oui, d’ailleurs je ne mets plus de maillot depuis longtemps !
Aym : Phil, tu te fous de moi, ou alors c’est une blague.
Moi : Non, c’est vrai. Qui veut se baigner ?
Certains invités : Nous, on veut bien.
Moi : OK, on y va. »
J’avais alors ôté mes vêtements pour me retrouver nu. Et puis j’avais plongé dans l’eau. Julien m’ayant vu a fait la même chose, il s’était déshabillé et avait plongé nu dans l’eau. David avait suivi, les deux sœurs aussi. Finalement nous étions presque tous à poil dans la piscine. Même les parents avaient ôté leurs habits et nous avaient rejoints dans l’eau. Jean-François et Pierre-Alain avaient aussi adopté la tenue d’Adam. Je m’étais rapproché du bord et j’avais demandé à ceux qui n’étaient pas avec nous dans l’eau de venir et de ne pas avoir peur de se montrer nus. Finalement Adrien, Christian et Amandine avaient enfin ôté leurs vêtements pour nous rejoindre. J’avais eu l’occasion de discuter avec certains amis pour leur expliquer que c’était pour nous, naturistes, une façon d’être en accord avec soi-même et la nature, que de toute façon nous étions faits de la même pâte et qu’il n’y avait rien de sexuel dans le fait à se montrer nu. Finalement tous étaient heureux d’avoir pu oser affronter leurs peurs de se montrer tels qu’ils étaient.
Nous avions ensuite pris l’apéro en tenue d’Adam et Eve. Amandine, ma confidente savait très bien que nous étions naturistes, elle avait d’ailleurs pu profiter de la piscine antérieurement.
Papa faisait attention avec Pierre pour que nous ne buvions pas trop. Nous devions nous rendre ensuite chez Julien pour le repas. Nous faisions des allées et venues entre la piscine et le « bar » tenu par les papas. Je savais que je devais faire attention, c’est pourquoi j’alternais les boissons alcoolisées et les softs. Je voulais avoir les idées claires pour la suite de la journée. J’avais pu voir que Julien aussi faisait attention. Je savais que Pierre avait dit à Aymeric et à Brieuc de faire attention et qu’il était temps de boire des limonades pour ne pas être malade avec l’alcool. Bref tous les invités faisaient attention de ne pas dépasser les bornes.
Les petits-fours avaient été très appréciés de même que les fleurs du chou-fleur et les bâtonnets de carotte crus avec de la sauce cocktail. Il y avait aussi des chips et des rondelles de saucisson, des cubes de fromages et des brochettes de petites tomates cerises avec de la mozzarella, sans compter les olives et les anchois à l’huile d’olive.
Comme boissons il y avait du mousseux, de la bière, des limonades, du coca-cola et du jus d’orange. Cet apéritif avait duré une bonne heure et demie. Il était alors temps de prendre les dispositions pour se rendre chez Julien pour le repas. Papa avait souhaité que personne ne reprenne son vélo pour s’y rendre pour des raisons de sécurité. Nous allions les laisser à la maison, à l’abri dans le jardin. Tout le monde irait en voiture chez Julien. Il y avait assez de voiture, les quatre des parents, celle de Jean-François et celle de Pierre-Alain et encore celle d’Olivier, mon frère, soit le copain de Julie !
Nous nous étions donc répartis dans les sept voitures. J’avais pris place avec Julien dans la voiture de mon frère Olivier avec Julie et Maxime. Les autres s’étaient répartis dans les autres véhicules. Nous n’avions que quelques minutes de trajet, mais c’était plus sécurisant en voiture qu’en vélo ; nous avions quand même pris quelques boissons alcoolisées. Durant le trajet j’avais demandé à Olivier ce qu’il avait pensé de cette première partie de la journée. Il m’avait dit :
Oli : « Phil quelle question ! Tu sais bien que je t’aime comme un frère aime son frère. Mais toi tu es autre chose qu’un frère. Tu fais toujours attention aux autres avant de prendre soin de toi !
Moi : Tu sais Olivier, c’est dans ma nature.
Oli : Je sais Phil, mais j’ai peur que tu ne te fasses avoir. Tu as vu tantôt, tu t’es fait surprendre par des homophobes qui en plus étaient « dirigés » par un gars de ton école !
Moi : Je sais Olivier. Mais je suis toujours attentif à ne pas m’exposer.
Oli : Je m’en doute mon petit frère adoré. Je sais que tu aimes Julien et je vous souhaite le meilleur.
Moi : Merci Oli, c’est très gentil de ta part !
Oli : Mais je le pense vraiment Phil !
Moi : Je sais Oli.
Oli : Tu sais que vous pouvez compter sur moi pour vous épauler. Puis papa est bien placé aussi.
Moi : Merci Oli, merci pour nous !
Je voyais bien que Maxime me regardait ainsi que Julien. Il avait les yeux humides. J’avais fait un clin d’œil à Julien qui lui aussi avait pu voir que Maxime était « bouleversé ». Mais pour quelle raison, Maxime était-il dans cet état ?
Je m’étais tourné vers Maxime et je lui avais posé la question :
Moi : Dis Maxime, tu ne vas pas bien ! Il y a quelque chose qui te chagrine ?
Max : Non Phil, heu…en fait oui !
Moi : Tu sais Max tu peux tout nous dire, ça restera entre nous !
Max : Tu vois Phil quand vous avez parlé toi et ton frère Olivier, ça m’a fait drôle. C’est un peu comme moi et Lucas. Je sais que Lucas m’aime comme un frère aîné ; et il est là pour m’aider au cas où.
Moi : Oui, je vois, c’est normal entre frères !
Max : Je sais Phil, mais il est gay, je l’accepte tel qu’il est mais c’est moi qui ne sais pas où j’en suis »
Moi : Tu veux dire que tu ne sais pas si tu aimes les filles ou alors si tu aimes les garçons !
Max : C’est ça Phil. Je ne suis pas attiré par les filles et parfois les garçons me semblent tellement idiots qu’ils ne m’intéressent pas non plus !
Moi : Tu sais Max, tu as le temps de voir et de te rendre compte de qui attirera véritablement ton attention. Que ce soit une fille ou même un mec.
Max : Je sais Phil, mais si j’aime les deux !
Jul : Si c’est le cas, et bien tu aimeras les deux, les filles et les garçons. J’ai un ami qui lui aussi aimes les deux, il est bisexuel, voilà tout.
Max : Tu sais Julien ça me fait un peu peur.
Moi : Je pense que tu découvriras assez tôt ton orientation sexuelle. Le principal c’est que tu puisses être heureux tel que tu es et surtout ne te prends pas la tête avec ça !
Max : Je pense aussi que c’est le mieux à faire. De toute façon j’ai le temps !
Julie : Tu sais Maxime, on ne se connaît pas plus que ça, mais je peux te dire que tu ne dois pas t’en faire. Tu verras dans les prochains mois, tu auras l’occasion de faire des rencontres et puis c’est ton cœur qui te parlera.
Oli : C’est très juste Max. Julie a raison, tu dois te laisser guider par ton cœur le moment venu. Puis ce n’est pas parce que ton frère est gay que toi tu l’es forcement.
Moi : Alors Max, tu as entendu ce que nous en pensions, c’est toi qui doit faire toi-même ton cheminement et à ton rythme. Puis tu sais, si tu as encore des questions, nous serons là pour y répondre.
Max : Merci les gars, c’est très gentil de votre part. »
On pouvait enfin voir un sourire aux les lèvres de Maxime. Il avait besoin de parler et en fait il avait besoin de se rassurer. J’espérais que nous lui avions ouvert les yeux et apporté un début de réponse à ses questions. Je pense qu’il sera plus en confiance la prochaine fois qu’il voudra nous parler de ses affaires de cœur. Il est parfois plus facile de parler à une autre personne qu’à un membre de sa famille.
Voilà nous arrivions enfin chez Julien. Tous les invités étaient heureux de découvrir l’aménagement que nous avions fait avec l’aide de nos amis. Je proposais à ceux qui restaient loger, d’aller directement préparer leur matériel de couchage, avant le début de la fête. Les logeurs avaient placé leurs effets sous les deux tentes. J’avais déjà apporté mes affaires la veille. Julien avait lui aussi placé ses affaires à côté des miennes. David était dans le même tente que moi, ainsi que Lucas et Mathieu. L’autre tente était occupée par Aymeric, Brieuc, Joseph et Amandine et ensuite par Maxime.
Pour les autres, ceux qui n’étaient pas sous tente, Olivier et Julie prenaient la chambre de Julien, tandis que pour les filles, Delphine logeait avec Stéphanie dans la chambre de cette dernière.
Les copains de classe de Julien, Adrien et Christian rentraient chez eux. Pierre-Alain avait été invité à rejoindre un ami de fac qui habitait dans les environs et Jean-François, quant à lui, il rentrait chez lui retrouver son compagnon.
Pierre venait d’allumer le barbecue et papa lui donnait un coup de main. Les deux mamans s’affairaient autour des plats à apporter sur le buffet avec les sauces, les pommes de terre froides, le riz, les légumes, etc.
Delphine et Stéphanie s’occupaient à donner des boissons aux invités. Nous nous étions installés près de la grande tonnelle. Il faisait toujours très bon, le soleil devait se coucher dans plus de deux heures, ce qui nous laissait le temps de faire le barbecue et ainsi de pouvoir manger à la lumière du jour. Tous nos amis avaient une nouvelle fois levé leur verre à notre santé.
Le barbecue était déjà bien chaud et nos pères étaient occupés à mettre les premières viandes à griller. Les mamans avaient terminé l’installation des légumes et autres préparations. J’étais allé les trouver et je les avais enlacées en leur disant un grand merci. Julien m’ayant vu auprès d’elles, m’avait rejoint pour lui aussi les remercier. Maman en avait profité pour dire :
Mam : « Mes deux garçons, ça me fait très plaisir de vous voir si heureux. Je veux juste savoir Phil, comment te sens tu après cette agression de ce matin ?
Moi : Ça va maman, je n’y pense pratiquement plus. Ça va aller !
Mam : Je l’espère mon grand. Julien, fais attention à Phil, ce n’est anodin ce qui s’est passé. Toi aussi tu dois être secoué !
Jul : Oui, ça m’a fait un coup. J’avais mal pour Phil. Mais je pense qu’on va surmonter cette épreuve ensemble. Bien entendu que nous allons faire attention l’un à l’autre ; et puis nous avons nos amis et surtout deux familles sensationnelles !
Béa : Merci Julien, mais ne minimise pas ce qui s’est passé, car tu aurais pu être à la place de Phil ce matin !
Jul : Oui maman, je le sais très bien.
Moi : Si nous avons le moindre problème, nous viendrons vous trouver, sans faute !
Mam : Tu m’en vois un peu rassurée. Prenez soin de vous. Et bonne fêtes mes deux loulous !
Jul et Moi : Merci ! »
Nous nous étions fait un gros câlin. Nous avions les yeux humides, tant nous que nos mamans. Je savais que je devais me reprendre et profiter de cette fin de journée avec mes amis et surtout avec mon Juju. J’étais tellement heureux avec lui. Nous avions ensuite rejoint nos invités pour poursuivre la fête. Les viandes étaient presque toutes cuites et nous allions pouvoir passer à table. C’est Olivier qui fut chargé d’ouvrir les bouteilles de vin, il y avait du rouge et du rosé.