29-10-2020, 11:00 PM
Chapitre 2 - L’exposé de Koen (4)
Jeudi 23 juillet 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald
Le professeur prit sa sacoche et suivit les jeunes gens à la cuisine. Dans un coin il y avait une table rustique en bois avec deux bancs de chaque côté, ainsi qu’un buffet contenant de la vaisselle, c’était là que les cuisiniers mangeaient. Stefan sortit des assiettes et des tasses. Il proposa de faire du café, le Dr. Latte demanda du décaféiné. Il apporta ensuite une tarte aux pommes à la pâte très fine qu’il coupa en quatre parts.
— Excellent, fit le professeur. C’est vous qui l’avez faite ?
— Oui, je n’ai pas de mérite. C’est la spécialité de ma mère. J’étais à la cuisine avec elle dès mon plus jeune âge. J’aimerais travailler chez des grands chefs.
— Vous avez de l’ambition, j’aime cela, comme Monsieur Grotelul dans son domaine.
Le professeur mangea un peu de tarte, puis dit :
— Je vais vous expliquer pourquoi je suis ici. Connaissez-vous la revue Der Ring ? Je ne pense pas.
— Détrompez-vous, fit Frédéric, mon père est abonné.
— Votre père ? Pourriez-vous me dire son nom ?
— Charles de Goumoëns.
— Évidemment, j’aurais dû m’en douter. Vous le saluerez bien de ma part.
— Vous le connaissez ?
— Qui ne le connaît pas, il fait aussi partie du Ring, l’anneau, un groupe informel de personnalités qui, d’une part, soutient la publication du magazine et, d’autre part, met tout en œuvre pour lutter contre la discrimination envers les homosexuels et les autres personnes dont la sexualité est différente.
— Et quel est votre rôle dans ce groupe ?
— J’y viens. Je suis tout d’abord le conseiller médical qui écrit ou relit les articles concernant la sexualité publiés dans le magazine. Je me suis demandé si Monsieur Grotelul pourrait m’aider dans cette tâche, je suis surchargé et j’ai vraiment été impressionné par vos connaissances.
— Moi ? fit Koen, rédiger des articles ?
— Nous pourrions faire un essai, vous seriez rémunéré pour le faire.
— Avec plaisir. J’ai toujours besoin d’un peu d’argent de poche.
— J’ai une autre fonction, c’est celle d’inspecter les établissements comme cette école. S’ils respectent la charte du Ring, ils peuvent faire de la publicité dans le magazine.
Frédéric pensa que c’était surtout pour mater des jeunes gens nus que le professeur faisait ses tournées d’inspection.
— Je n’ai jamais eu de problème avec cette école, continua le professeur, mais je voudrais vous demander si vous avez constaté des dérapages, que ce soit parmi le personnel ou les élèves, des insultes homophobes par exemple. Monsieur Kaiser ?
— Non, répondit l’apprenti cuisinier, jamais. L’ambiance est plus détendue que dans d’autres endroits.
— Et parmi les élèves ?
— Franz remettrait à l’ordre tout élève qui n’obéirait pas aux règles expliqua Frédéric, il a une autorité naturelle qui fait que tout le monde obéit, mais je ne pense pas qu’il forcerait quelqu’un à faire quelque chose contre son gré.
— J’ai en effet constaté que tous ont accepté de se tâter les testicules ce soir.
— C’est normal, dit Koen, c’est pour notre santé.
— Savez-vous s’il y a des homosexuels parmi les élèves ? demanda le professeur.
— Il y a Laertes et Theo dont je suis sûr, peut-être Hiroshi.
— Koen et moi, ajouta Frédéric.
— Quatre ou cinq, dit le professeur, c’est plus que la proportion dans la population, preuve que cette école est tolérante.
Ils terminèrent de manger la tarte.
— Je peux vous offrir autre chose ? demanda Stefan.
— Non merci, répondit le Dr. Latte, je ne dois pas grossir. Vous êtes libre le week-end prochain ?
— Moi ? Oui, pourquoi ?
— Je passe le week-end chez des amis au bord du Bodensee, ils organisent souvent des fêtes le samedi soir et invitent des jeunes hommes talentueux, comme vous. Vous pourriez préparer quelques-unes de vos spécialités.
— Je serais très honoré de le faire, mais ils ne me connaissent pas.
— Ne vous en faites pas, je vous recommanderai et ils vous paieront pour votre travail. Ils ont un cuisinier qui vous aidera. Je ne vous cache pas que ce n’est pas à cette soirée que vous rencontrerez beaucoup de femmes, ce sera plutôt… masculin, si vous me comprenez.
— Je comprends, dit Stefan en riant. J’ai l’habitude dans cette école d’être entre hommes.
Koen trouvait que le professeur s’intéressait trop à Stefan et pas assez à lui, il demanda :
— Et moi ? Pourrais-je aussi être invité à cette soirée ? Je suis aussi un jeune homme talentueux.
— Je ne pense pas qu’un exposé sur le pénis passionnerait beaucoup les invités de mes amis, ils préfèrent la pratique à la théorie, répondit le Dr Latte, que savez-vous faire d’autre de plus artistique ?
— Pas grand-chose.
— Tu pourrais faire un strip-tease, dit Frédéric en riant.
— À propos de strip-tease, pourrais-je vous photographier ? demanda le professeur.
— Me photographier ? Dans quel but ?
— Pour la collection anatomique de l’université. Au cas où ces photos seraient publiées, nous cacherions votre visage.
— Je suis d’accord de contribuer à cette collection.
— Je n’en attendais pas moins de vous.
— Pourrais-je la voir lorsque je ferai un stage ?
— Certainement. Mais elle comporte des milliers de photos, vous n’aurez pas le temps de les voir toutes.
Le professeur sortit son appareil de sa sacoche, un Leicaflex avec un flash.
— Euh… fit Koen, on fait les photos ici ?
— Pourquoi pas ? Mettez-vous contre le mur, le fond sera neutre.
Frédéric et Stefan furent amusés de voir Koen se déshabiller entièrement. Le professeur fit une dizaine de photos, certaines en gros plan des organes génitaux. Frédéric se dit que certaines ne termineraient pas leur vie dans les tiroirs poussiéreux de l’université mais plutôt dans les albums privés du professeur.
Franz entra au moment où le professeur photographiait le pénis en érection de Koen.
— C’est l’heure où ces jeunes hommes doivent se coucher, dit-il.
— Attendez, dit le professeur, nous devons encore terminer des prises de vue pour la collection de l’université. Voulez-vous aussi figurer dans cette prestigieuse collection ?
— Non merci, je réserve mes photos pour l’organe de l’Association fédérale de lutte suisse. Bonne nuit.
Franz sortit.
— Il ne rate jamais une occasion de nous mater, fit Frédéric.
— Cela vous dérange-t-il ? demanda le Dr Latte.
— Pas vraiment, nous avons l’habitude. Et c’est réciproque, nous avons aussi pu le mater.
— Bien, j’ai terminé avec Monsieur Grotelul. Voudriez-vous aussi vous déshabiller, Monsieur de Goumoëns ?
Frédéric hésita, puis dit :
— Seulement en gros plan, pas de photo de mon visage.
— Je comprends vos craintes, je vous assure que je n’ai jamais utilisé des photos dans un autre but que pour la science.
Frédéric ne baissa que ses pantalons et le professeur fit quelques photos du pénis. Stefan fut d’accord de se déshabiller si le professeur lui envoyait une copie de toutes les photos. Frédéric demanda :
— Vous les faites développer où ?
— Nous avons notre propre laboratoire, pour des raisons évidentes de discrétion. Nous ne voudrions pas que des photos de nos recherches sur l’orgasme soient interceptées pas des agents de l’est.
Le professeur fit de nombreuses photos de Stefan qui ne paraissait pas le moins du monde intimidé. Il rangea ensuite son appareil dans sa sacoche.
— Monsieur Franz avait raison, il se fait tard. Je quitterai l’école à 16 heures demain, soyez à l’heure si vous voulez venir avec moi. Je dois encore demander à mes amis s’ils vous invitent les trois, mais je pense que cela ne posera pas de problème.
— Même si nous n’avons pas de prestation artistique ? s’étonna Koen.
— Vous regarderez celle des autres, il y aura un couple de danseurs et un chanteur. Et les soirées se terminent par un bain de minuit dans le lac s’il fait beau, pas nécessaire de prendre votre slip de bain.
Jeudi 23 juillet 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald
Le professeur prit sa sacoche et suivit les jeunes gens à la cuisine. Dans un coin il y avait une table rustique en bois avec deux bancs de chaque côté, ainsi qu’un buffet contenant de la vaisselle, c’était là que les cuisiniers mangeaient. Stefan sortit des assiettes et des tasses. Il proposa de faire du café, le Dr. Latte demanda du décaféiné. Il apporta ensuite une tarte aux pommes à la pâte très fine qu’il coupa en quatre parts.
— Excellent, fit le professeur. C’est vous qui l’avez faite ?
— Oui, je n’ai pas de mérite. C’est la spécialité de ma mère. J’étais à la cuisine avec elle dès mon plus jeune âge. J’aimerais travailler chez des grands chefs.
— Vous avez de l’ambition, j’aime cela, comme Monsieur Grotelul dans son domaine.
Le professeur mangea un peu de tarte, puis dit :
— Je vais vous expliquer pourquoi je suis ici. Connaissez-vous la revue Der Ring ? Je ne pense pas.
— Détrompez-vous, fit Frédéric, mon père est abonné.
— Votre père ? Pourriez-vous me dire son nom ?
— Charles de Goumoëns.
— Évidemment, j’aurais dû m’en douter. Vous le saluerez bien de ma part.
— Vous le connaissez ?
— Qui ne le connaît pas, il fait aussi partie du Ring, l’anneau, un groupe informel de personnalités qui, d’une part, soutient la publication du magazine et, d’autre part, met tout en œuvre pour lutter contre la discrimination envers les homosexuels et les autres personnes dont la sexualité est différente.
— Et quel est votre rôle dans ce groupe ?
— J’y viens. Je suis tout d’abord le conseiller médical qui écrit ou relit les articles concernant la sexualité publiés dans le magazine. Je me suis demandé si Monsieur Grotelul pourrait m’aider dans cette tâche, je suis surchargé et j’ai vraiment été impressionné par vos connaissances.
— Moi ? fit Koen, rédiger des articles ?
— Nous pourrions faire un essai, vous seriez rémunéré pour le faire.
— Avec plaisir. J’ai toujours besoin d’un peu d’argent de poche.
— J’ai une autre fonction, c’est celle d’inspecter les établissements comme cette école. S’ils respectent la charte du Ring, ils peuvent faire de la publicité dans le magazine.
Frédéric pensa que c’était surtout pour mater des jeunes gens nus que le professeur faisait ses tournées d’inspection.
— Je n’ai jamais eu de problème avec cette école, continua le professeur, mais je voudrais vous demander si vous avez constaté des dérapages, que ce soit parmi le personnel ou les élèves, des insultes homophobes par exemple. Monsieur Kaiser ?
— Non, répondit l’apprenti cuisinier, jamais. L’ambiance est plus détendue que dans d’autres endroits.
— Et parmi les élèves ?
— Franz remettrait à l’ordre tout élève qui n’obéirait pas aux règles expliqua Frédéric, il a une autorité naturelle qui fait que tout le monde obéit, mais je ne pense pas qu’il forcerait quelqu’un à faire quelque chose contre son gré.
— J’ai en effet constaté que tous ont accepté de se tâter les testicules ce soir.
— C’est normal, dit Koen, c’est pour notre santé.
— Savez-vous s’il y a des homosexuels parmi les élèves ? demanda le professeur.
— Il y a Laertes et Theo dont je suis sûr, peut-être Hiroshi.
— Koen et moi, ajouta Frédéric.
— Quatre ou cinq, dit le professeur, c’est plus que la proportion dans la population, preuve que cette école est tolérante.
Ils terminèrent de manger la tarte.
— Je peux vous offrir autre chose ? demanda Stefan.
— Non merci, répondit le Dr. Latte, je ne dois pas grossir. Vous êtes libre le week-end prochain ?
— Moi ? Oui, pourquoi ?
— Je passe le week-end chez des amis au bord du Bodensee, ils organisent souvent des fêtes le samedi soir et invitent des jeunes hommes talentueux, comme vous. Vous pourriez préparer quelques-unes de vos spécialités.
— Je serais très honoré de le faire, mais ils ne me connaissent pas.
— Ne vous en faites pas, je vous recommanderai et ils vous paieront pour votre travail. Ils ont un cuisinier qui vous aidera. Je ne vous cache pas que ce n’est pas à cette soirée que vous rencontrerez beaucoup de femmes, ce sera plutôt… masculin, si vous me comprenez.
— Je comprends, dit Stefan en riant. J’ai l’habitude dans cette école d’être entre hommes.
Koen trouvait que le professeur s’intéressait trop à Stefan et pas assez à lui, il demanda :
— Et moi ? Pourrais-je aussi être invité à cette soirée ? Je suis aussi un jeune homme talentueux.
— Je ne pense pas qu’un exposé sur le pénis passionnerait beaucoup les invités de mes amis, ils préfèrent la pratique à la théorie, répondit le Dr Latte, que savez-vous faire d’autre de plus artistique ?
— Pas grand-chose.
— Tu pourrais faire un strip-tease, dit Frédéric en riant.
— À propos de strip-tease, pourrais-je vous photographier ? demanda le professeur.
— Me photographier ? Dans quel but ?
— Pour la collection anatomique de l’université. Au cas où ces photos seraient publiées, nous cacherions votre visage.
— Je suis d’accord de contribuer à cette collection.
— Je n’en attendais pas moins de vous.
— Pourrais-je la voir lorsque je ferai un stage ?
— Certainement. Mais elle comporte des milliers de photos, vous n’aurez pas le temps de les voir toutes.
Le professeur sortit son appareil de sa sacoche, un Leicaflex avec un flash.
— Euh… fit Koen, on fait les photos ici ?
— Pourquoi pas ? Mettez-vous contre le mur, le fond sera neutre.
Frédéric et Stefan furent amusés de voir Koen se déshabiller entièrement. Le professeur fit une dizaine de photos, certaines en gros plan des organes génitaux. Frédéric se dit que certaines ne termineraient pas leur vie dans les tiroirs poussiéreux de l’université mais plutôt dans les albums privés du professeur.
Franz entra au moment où le professeur photographiait le pénis en érection de Koen.
— C’est l’heure où ces jeunes hommes doivent se coucher, dit-il.
— Attendez, dit le professeur, nous devons encore terminer des prises de vue pour la collection de l’université. Voulez-vous aussi figurer dans cette prestigieuse collection ?
— Non merci, je réserve mes photos pour l’organe de l’Association fédérale de lutte suisse. Bonne nuit.
Franz sortit.
— Il ne rate jamais une occasion de nous mater, fit Frédéric.
— Cela vous dérange-t-il ? demanda le Dr Latte.
— Pas vraiment, nous avons l’habitude. Et c’est réciproque, nous avons aussi pu le mater.
— Bien, j’ai terminé avec Monsieur Grotelul. Voudriez-vous aussi vous déshabiller, Monsieur de Goumoëns ?
Frédéric hésita, puis dit :
— Seulement en gros plan, pas de photo de mon visage.
— Je comprends vos craintes, je vous assure que je n’ai jamais utilisé des photos dans un autre but que pour la science.
Frédéric ne baissa que ses pantalons et le professeur fit quelques photos du pénis. Stefan fut d’accord de se déshabiller si le professeur lui envoyait une copie de toutes les photos. Frédéric demanda :
— Vous les faites développer où ?
— Nous avons notre propre laboratoire, pour des raisons évidentes de discrétion. Nous ne voudrions pas que des photos de nos recherches sur l’orgasme soient interceptées pas des agents de l’est.
Le professeur fit de nombreuses photos de Stefan qui ne paraissait pas le moins du monde intimidé. Il rangea ensuite son appareil dans sa sacoche.
— Monsieur Franz avait raison, il se fait tard. Je quitterai l’école à 16 heures demain, soyez à l’heure si vous voulez venir avec moi. Je dois encore demander à mes amis s’ils vous invitent les trois, mais je pense que cela ne posera pas de problème.
— Même si nous n’avons pas de prestation artistique ? s’étonna Koen.
— Vous regarderez celle des autres, il y aura un couple de danseurs et un chanteur. Et les soirées se terminent par un bain de minuit dans le lac s’il fait beau, pas nécessaire de prendre votre slip de bain.
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