27-10-2020, 12:39 PM
Suite de la suite d'hier, coupée par la limitation à 20'000 mots !!
La douche me calma un peu, j'avalais péniblement le contenu de mon assiette, le verre de vin rouge me fit du bien mais, surtout, le regard bienveillant de mes parents me donna du courage car il allait falloir que je leur raconte tout, y-compris cette funeste nuit.
Voilà, c'est fait, j'ai tout, mais vraiment tout raconté à mes parents qui m'ont écouté avec une extrême attention, m'encourageant à continuer lorsqu'ils sentaient que cela devenait excessivement difficile pour moi, me demandant parfois une précision. A certains moments de mon récit, par exemple lors de cet emballement de nos corps, je sentais leur tension interne mais quand je leur fait part de mes conclusions que je me sentais vraiment hétéro, que c'était le seul moment positif de cet expérience, j'ai remarqué leur soulagement, même si ma mère
- Oh, tu sais Romain, même si tu nous disais que tu étais gay, cela ne changerait rien à notre amour pour toi. [petit silence] Tu es sûr de toi, tu n'es vraiment pas gay ?
- Papa / Oh ! vous savez, on ne peut jamais être absolument certain dans ce domaine que l'on connait mal et surtout que l'on ne contrôle pas. Maintenant, sous le coup de ce que tu viens de vivre, je suis absolument certain que tu es convaincu de ton affirmation mais il ne faut préjuger de rien…
- Ro / Je sais papa, mais je sais que je ne pourrais jamais être…
- Papa / Attention, mon petit, le mot jamais est excessivement dangereux, on ne devrait l'utiliser que lorsqu'on parle du passé mais pas en évoquant le futur, personne, absolument personne connait le futur, que ce soit le tien, celui de ton Florentin ou de tout autre personne. Même l'avenir de l'humanité est inconnu. Je te crois absolument sincère, donc aujourd'hui tu n'es pas gay et j'en suis heureux pour toi car leur vie est rarement facile. Mais si cela devait évoluer, tu le sais, Romain, ta mère et moi nous sommes là pour toi.
Inutile de dire que nous étions tous les trois extrêmement émus. Nous discutâmes longuement, avec une franchise et une confiance totale et la conclusions fut qu'avant de parler avec Florentin, il fallait que je prenne contact avec le Père B., cet homme qui représentait tout pour lui, à qui, je le sens, il disait tout il n'y encore pas si longtemps. Et je pense que de toutes les personnes dont Florentin s'accusait d'avoir trahi leur confiance, c'était vis-à-vis de lui qu'il en éprouvait le plus de remord. Lorsque Florentin évoquait le suicide, en terme voilé il est vrai, je suis certain qu'il ne se sentirait pas le courage d'affronter son regard.
- Ro / Papa, j'ai vraiment peur pour Florentin, j'aimerais pouvoir parler maintenant au Père B
- Papa / [en regardant sa montre] Il est bien tard, mais je pense que cela vaut la peine d'essayer, allez, vas-y, et si nécessaire, je pourrais lui parler
Je ne connaissais pas cet homme, si ce n'est par ouïr dire et je me sentais tellement responsable ce qui arrivait que je fus pris de panique alors qu'un franc Ici le Père B. s'annonçait, j'étais incapable de prononcer deux paroles cohérentes, mon père se saisit du téléphone, il se présenta et raconta l'essentiel du drame qui se jouait.
- Papa / Je vous remercie et j'attends votre appel lorsque vous aurez parlé à Florentin et, selon ce que vous aurez convenu avec lui ou selon votre sentiment, j'irai avec mon fils le chercher pour qu'il dorme chez nous.
Mon père resta longtemps silencieux puis nous dit
- C'est un saint homme et en même temps un homme. Il a eu l'air bouleversé par les événements, pas tellement sur ce qui s'est passé, tout lui sera pardonné a-t-il dit, il ne doit surtout pas avoir peur de moi, je l'aime comme un fils, oui il avait peur d'une réaction incontrôlée, inconsidérée. Il lui téléphone immédiatement tout en espérant qu'il est chez lui et qu'il répondra. Dès qu'il aura parlé avec lui, et ça pourrait être long, il nous rappelle.
Ce n'est qu'une heure et demie plus tard que la sonnerie retentit, je voulus me saisir de l'appareil mais mon père fut plus rapide que moi et une longue discussion s'engagea et qui se termina par
- Bien mon Père, je pars immédiatement et on vous attend demain … Merci à vous également… Bien entendu… Oui, je le lui dirai… non, vous avez raison, car Romain est vraiment très mal. Bonne nuit mon Père
- Bon, heureusement que nous avons tous réagi très vite car effectivement votre Florentin avait des idées très noires et il a fallu toute la persuasion, tout l'amour qu'ils se portent l'un l'autre pour que Florentin veuille bien écouter le Père B. car il avait raccrocher deux fois. La troisième fut la bonne, ton ami s'est lâché complètement, il a pleuré, il a écouté et entendu ce que le Père lui disait, le réconfort qu'il lui apportait par des paroles d'amour, mais, m'a dit le Père, que ce fut dur, j'ai cru que je n'y arriverais jamais, il m'a fallu toute ma Foi et que j'arrive à la lui faire sentir ; surtout allez-y immédiatement. Bon, je vais chercher Florentin pour qu'il ne soit pas seul, mais il ne souhaite pas te voir ce soir, peut-être demain si lui et moi avons pu parler ensemble. Demain, le Père B. va arriver et il repartira probablement avec Florentin…
- Ro / Mais papa…
- Papa / Il n'y a pas de mais, c'est ce que nous avons décidé le Père B. et moi. La situation est suffisamment grave, nous avons pris les choses en main pour le moment mais sois certain, Romain, que nous ferons tout pour que vous retrouviez l'amitié qui vous animait, mais surtout pour que Florentin et Benjamin se réconcilient ce qui ne sera probablement pas facile. Voilà, au lit Romain, je vais chercher Florentin qui m'attend, du moins je l'espère
Je ne m'endormis pas, j'attendais pour savoir si mon père était bien revenu. J'entendis sa voix, ils étaient là, j'étais rassuré et je sombrais dans un profond sommeil.
Je me réveillais vers neuf heures et descendit immédiatement à la cuisine où je trouvais mon père et ma mère avec un visage très sérieux et un air épuisé.
- Ro / Vous avez mal dormi ?
- Papa / Quand je suis arrivé chez lui, curieusement la porte était entrouverte, je suis entré et j'ai vu Florentin par terre, très pâle, inanimé. A côté de lui, une boîte de médicament à moitié vide. Les secours sont arrivés très rapidement, heureusement, quand j'ai quitté l'hôpital, les médecins m'ont simplement dit qu'il était sauvé mais qu'il l'avait plongé dans un coma artificiel pour vingt-quatre heures. Comme je l'ai dit au Père B. que j'ai appelé après l'arrivée des secours, je ne pense pas qu'il a véritablement voulu se suicider car il n'aurait pas laissé la porte entrouverte, mais sachant que je venais le chercher, c'était un appel au secours désespéré qu'il a lancé pour souligner son désespoir, pour demander de l'aide.
J'étais effondré, incapable de prononcer un seul mot lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre. Ma mère alla ouvrir pour voir de quoi il s'agissait et se trouva face à un ecclésiastique en soutane : c'était le Père B. Après le téléphone au milieu de la nuit, il avait réveillé son adjoint pour lui dire brièvement ce qui se passait et qu'il partait immédiatement en voiture, il fallait impérativement qu'il soit sur place. Le vice-recteur connaissait l'affection et l'attachement que le Père B. portait à Florentin, aussi n'essaya-t-il même pas de lui suggérer d'attendre le lendemain matin, il lui demanda seulement, mais instamment, d’être prudent sur la route
- N'ayez crainte, un drame suffit. Victor, s'il-vous-plait, priez pour nous tous
Mon père réussit à convaincre son hôte de se reposer un peu de ces heures de route, que Florentin était dans de très bonnes mains et que de toutes façons, vu le coma artificiel nous n'aurions aucun contact, sinon tactile.
Je pleurais de désespoir, doucement, ma mère me caressait doucement, mon père tentait de me sourire mais il était inquiet pour moi car il ne m'avait jamais vu dans un état pareil, tout mon corps, tous mes sens souffraient. C'est alors que le Père B. approcha sa chaise de moi, me prit la main et me regarda dans les yeux avec un tel amour que j'en tressaillis
- Romain, nous sommes tous responsables de ce qui arrive, Florentin, Benjamin, toi et, peut-être avant tout, moi-même pour avoir infligé à ces deux enfants cette séparation dont j'ai totalement sous-estimé les conséquences. Mais toi, Romain, tu n'es pas plus responsable qu'un autre, en aucun cas ! En agissant comme tu l'as fait avec lui, tu voulais, tu as cru l'aider et c'est cela qui est important, même si le moyen choisit n'était peut-être pas le meilleur [dit-il avec un sourire]. Allez, courage, on va le sortir de ce mauvais pas et il va avoir besoin de notre soutien à tous, y-compris du tien.
- Ro / Et Benjamin, que fait-on ?
- Père B/ Je ne sais pas, pour l'instant je crois que le mieux est d'attendre la guérison physique de Florentin et c'est lui, avec mon aide, qui prendra la décision. Je crois avoir compris qu'il éprouve des doutes sur son attachement à Benjamin, donc il est prématuré d'en parler avec son ami. Qu'en pensez-vous Monsieur D. ?
Mon père approuva totalement cette décision et quant à moi, j'étais incapable de mettre deux idées à la suite, même si les paroles du Père B. m'avaient quelque peu rassénéré. Dans l'après-midi, nous sommes allés à l'hôpital voir Florentin ; il était étendu sur un lit, parfaitement immobile, un grand nombre de tuyaux était branché sur son corps, les tic-tac des appareils de contrôle étaient le seul bruit, inquiétant et rassurant tout à la fois. J'ai juste prit sa main, elle était chaude et vivante, je regardais ses yeux en espérant tellement y voir un signe de vie autre que celui retransmit par le battement de son cœur. Après quelques minutes, mon père et moi sommes sortis, laissant le Père B. seul avec Florentin.
Quelques jours plus tard, Florentin pu quitter l'hôpital et il partit directement avec le Père B. dans ce village qu'il aimait tant, sans me revoir : le médecin avait insisté qu'il fallait absolument lui éviter tout rappel de ce qu'il avait vécu et qui pouvait être la cause de son geste. Ce ne fut qu'après une longue période que je reçus un téléphone de Florentin, adorable mais assez distant, m'informant qu'il avait brillamment passé l'examen correspondant au bac français et qu'il s'était inscrit, de sa propre initiative précisa-t-il, à l'Université Pontificale grégorienne à Rome mais qu'il n'avait pas encore décidé de l'orientation qu'il prendrait, la prêtrise, la recherche ou l'enseignement universitaire. Je n'osais pas lui demander des nouvelles de Benjamin, mais le choix des études à Rome me laissait penser que leur relation était terminée. A la fin de la communication, il me dit
- Romain, merci de tout ce que tu as fait pour moi, je ne l'oublierai jamais. [quelques instants de silence puis très doucement] tu as été mon ami, tu es toujours mon ami et tu le resteras. Oublie-moi, mais ne m'oublie pas.
[il me sembla qu'il pleurait doucement, mais c'est possible que cela soit le fruit de mon imagination, de ce que j'aurais souhaité entendre]
Pour ma part, après tous ces événements oh combien tragiques et éprouvants, j'ai ressenti le besoin de changer d'air et alors que nous discutions mon père et moi des villes européennes, il faut être raisonnable, m'a fait la proposition de partir dans un grand campus sur la côte ouest des Etats-Unis : c'était l'un des rêves que j'avais mais que je n'osais pas exprimer mais mon père me dit
- Tu es un fils exceptionnel, tu as vécu des moments terribles où j'ai eu peur pour toi comme j'ai eu vraiment peur pour Florentin, tu mérites bien de pouvoir fréquenter cette célèbre école.
Une chose encore, s'il te plait, n'oublie jamais Florentin, il a été un des éléments constitutifs de ta personnalité et on ne sait pas ce que réserve l'avenir, ce que peut vous réserver l'avenir. Mais tâche de ne plus jamais te laisser envahir par une passion aveugle, mais de contrôler tes sentiments. Ces dernières paroles de mon père causèrent une impression indéfinissable, comme s'il avait lu dans l'avenir.
POV Benjamin
- JM / Et bien tu sais, tu n'as rien commis d'irréparable, nous avons seulement joué ensemble, dangereusement c'est vrai, mais l'irréparable aurait été de me pénétrer, et surtout de te laisser pénétrer. Et dans quelques mois, lorsque tu retourneras le trouver, tu lui avoueras ce moment de faiblesse et, comme tu me parles de lui, j'ai la conviction qu'il te pardonnera, même si, c'est certain, cela lui fera mal d'apprendre ce que tu as fait.
Et maintenant que je connais ton histoire, je vais tout faire pour te protéger, à commencer d'abord de toi-même et de ta faiblesse de manière que tu reprennes confiance en toi.
[en riant] Vois-tu, tu as réussi l'impossible avec moi, de me faire aimer un petit PD que je respecte et je me réjouis de le connaître son petit copain de PD !
Cette dernière phrase me fit rire également en me montrant que José-Maria pouvait probablement rester mon ami, ce que je souhaitais vraiment. Il a eu depuis, vis-à-vis de moi, une conduite exemplaire ponctuée toutefois de nos petites branlettes habituelles, ce n'était vraiment pas méchant. Mais quelque chose m'intriguait, je ne le voyais jamais sortir avec des filles, sinon dans la routine quotidienne, et comme il ne semblait pas attiré par les garçons, je me demandais comment il s'arrangeait. Un jour, je lui ai carrément posé la question car nous parlions très librement entre nous
- Ben / Je ne te vois jamais fréquenter des filles, tu m'as dit que tu n'étais pas gay et je te crois d'autant que je ne t'ai jamais vu être intime avec l'un ou l'autre, sauf avec moi, d'une certaine manière puisque nous logeons ensemble. Mais alors, comment fais-tu avec ta sexualité, ce ne sont quand même pas nos petits jeux, bien innocents, qui peuvent te suffire ?
- JM / Tu sais, ce que nous avons fait tous les deux, je m'en suis d'abord confessé auprès de l'abbé de l'université car, dans une perspective lointaine, j'ai péché
- Ben / [en riant] Pourquoi, tu as fait vœux d'abstinence perpétuelle ?
- JM / D'une certaine manière, c'est bien cela, tu as raison. Je crois qu'on se connait suffisamment pour que je te confie ce que très peu de personne connaisse. Tu sais que je travaille beaucoup, que j'aime l'étude et en particulier le latin et le grec. Il y a quelque temps, tu as remarqué que j'apprenais, en option, l'hébreux, pas celui parlé aujourd'hui mais l'hébreux ancien.
Vois-tu, j'ai décidé d'entreprendre des études de théologie, le sujet me passionne plus pour son aspect historique que par croyance religieuse. Pour l'instant je me cherche sur l'orientation que je donnerai, le moment venu, à ces études, la recherche, l'enseignement, la théologie et même, pourquoi pas, le sacerdoce et donc la prêtrise. C'est dans le cadre de cette dernière option, que j'envisage assez sérieusement, que je me suis fixé comme objectif, l'abstention sexuelle. C'est difficile, mais c'est important pour moi.
- Alors là, j'en reste bouche bée ! Toi qui, le premier jour où je suis arrivé m'a accueillis alors que tu te branlais frénétiquement et même que tu éjaculais abondamment, toi qui te promènes tout nu dans notre chambre et m'as incité à en faire autant. Et sous prétexte de me mettre au lit, tu profites de me mettre à poil et de promener tes mains sur mon sexe et je te demandes d'arrêter car je ne m'appartiens pas, tu remets ça le matin alors que je suis encore endormi et surtout dans les vapeurs alcooliques et là, c'est vrai, je me suis laissé aller et j'ai aimé.
Et tu viens me dire maintenant que tu as fait vœux d'abstinence, alors que ce matin encore on s'est mutuellement branlé ! laisse-moi rire, vraiment, tu rigoles
- JM / Oui, je sais, tu as raison sur toute la ligne mais on dit que "la chair est faible", c'est vrai et, pour moi, surtout depuis que je te connais car tu es attirant, Benjamin, tu as non seulement un beau corps mais aussi une attitude qui inspire la confiance qui fait qu'on aimerait être proche de toi, être ton ami et que tu sois le mien. Mais je lutte contre la tentation et tu as remarqué que nous n'avons plus rien fait de véritablement sexuel ensemble, sinon, c'est exact, nos petites branlettes. Mais vois-tu, la masturbation est, pour l'Eglise, comment dire, oui… un mal nécessaire qui officiellement est condamné mais qui de fait est toléré tant que cela se déroule dans la sphère privée. Je te l'accorde, c'est assez hypocrite, mais tout le monde, jusque dans les plus hautes sphères du Vatican, il en est ainsi.
Si tu le souhaites, tu peux demander à changer de chambre mais, franchement, je souhaiterais beaucoup qu'on reste ensemble, cela serait pour moi un peu comme une mise à l'épreuve.
- On est vraiment la chambre des mis à l'épreuve, toi avec moi et moi avec Florentin [on rit tous les deux] mais je suis d'accord… pour autant qu'on continue nos petits jeux matinaux, ce sera notre exutoire !
Nous poursuivons nos études en travaillant, en nous appréciant, je gagne régulièrement le concours de celui qui éjaculera le plus loin, c'est probablement le fait que Jose-Maria pense de plus en plus à la chasteté qui l'attends, même si, sans le lui dire, j'ai vraiment des doutes qu'il y parvienne, en tout cas sur la durée… Lors des examens finaux, nous sortons en tête de notre volée, nous sommes à deux dixièmes du record de notre école et Jose-Maria ma bat d'un dixième de point. Ces résultats vont être fêtés comme il se doit mais nos camarades, sans très bien savoir pourquoi, respectent notre retenue.
Avant le grand départ de notre classe pour nos destinées, José-Maria m'informe que, à sa grande joie, sa candidature à l'Université Pontificale grégorienne à Rome a été acceptée et sans examen préalable vu l'excellence de son dossier. J'en profite pour lui dire que, pour ma part, je vais entrer dans un grand campus de la côte ouest des Etats-Unis ce dont je suis très reconnaissant à mes parents car, même s'ils gagnent bien leur vie, cela coûte une fortune !
La douche me calma un peu, j'avalais péniblement le contenu de mon assiette, le verre de vin rouge me fit du bien mais, surtout, le regard bienveillant de mes parents me donna du courage car il allait falloir que je leur raconte tout, y-compris cette funeste nuit.
Voilà, c'est fait, j'ai tout, mais vraiment tout raconté à mes parents qui m'ont écouté avec une extrême attention, m'encourageant à continuer lorsqu'ils sentaient que cela devenait excessivement difficile pour moi, me demandant parfois une précision. A certains moments de mon récit, par exemple lors de cet emballement de nos corps, je sentais leur tension interne mais quand je leur fait part de mes conclusions que je me sentais vraiment hétéro, que c'était le seul moment positif de cet expérience, j'ai remarqué leur soulagement, même si ma mère
- Oh, tu sais Romain, même si tu nous disais que tu étais gay, cela ne changerait rien à notre amour pour toi. [petit silence] Tu es sûr de toi, tu n'es vraiment pas gay ?
- Papa / Oh ! vous savez, on ne peut jamais être absolument certain dans ce domaine que l'on connait mal et surtout que l'on ne contrôle pas. Maintenant, sous le coup de ce que tu viens de vivre, je suis absolument certain que tu es convaincu de ton affirmation mais il ne faut préjuger de rien…
- Ro / Je sais papa, mais je sais que je ne pourrais jamais être…
- Papa / Attention, mon petit, le mot jamais est excessivement dangereux, on ne devrait l'utiliser que lorsqu'on parle du passé mais pas en évoquant le futur, personne, absolument personne connait le futur, que ce soit le tien, celui de ton Florentin ou de tout autre personne. Même l'avenir de l'humanité est inconnu. Je te crois absolument sincère, donc aujourd'hui tu n'es pas gay et j'en suis heureux pour toi car leur vie est rarement facile. Mais si cela devait évoluer, tu le sais, Romain, ta mère et moi nous sommes là pour toi.
Inutile de dire que nous étions tous les trois extrêmement émus. Nous discutâmes longuement, avec une franchise et une confiance totale et la conclusions fut qu'avant de parler avec Florentin, il fallait que je prenne contact avec le Père B., cet homme qui représentait tout pour lui, à qui, je le sens, il disait tout il n'y encore pas si longtemps. Et je pense que de toutes les personnes dont Florentin s'accusait d'avoir trahi leur confiance, c'était vis-à-vis de lui qu'il en éprouvait le plus de remord. Lorsque Florentin évoquait le suicide, en terme voilé il est vrai, je suis certain qu'il ne se sentirait pas le courage d'affronter son regard.
- Ro / Papa, j'ai vraiment peur pour Florentin, j'aimerais pouvoir parler maintenant au Père B
- Papa / [en regardant sa montre] Il est bien tard, mais je pense que cela vaut la peine d'essayer, allez, vas-y, et si nécessaire, je pourrais lui parler
Je ne connaissais pas cet homme, si ce n'est par ouïr dire et je me sentais tellement responsable ce qui arrivait que je fus pris de panique alors qu'un franc Ici le Père B. s'annonçait, j'étais incapable de prononcer deux paroles cohérentes, mon père se saisit du téléphone, il se présenta et raconta l'essentiel du drame qui se jouait.
- Papa / Je vous remercie et j'attends votre appel lorsque vous aurez parlé à Florentin et, selon ce que vous aurez convenu avec lui ou selon votre sentiment, j'irai avec mon fils le chercher pour qu'il dorme chez nous.
Mon père resta longtemps silencieux puis nous dit
- C'est un saint homme et en même temps un homme. Il a eu l'air bouleversé par les événements, pas tellement sur ce qui s'est passé, tout lui sera pardonné a-t-il dit, il ne doit surtout pas avoir peur de moi, je l'aime comme un fils, oui il avait peur d'une réaction incontrôlée, inconsidérée. Il lui téléphone immédiatement tout en espérant qu'il est chez lui et qu'il répondra. Dès qu'il aura parlé avec lui, et ça pourrait être long, il nous rappelle.
Ce n'est qu'une heure et demie plus tard que la sonnerie retentit, je voulus me saisir de l'appareil mais mon père fut plus rapide que moi et une longue discussion s'engagea et qui se termina par
- Bien mon Père, je pars immédiatement et on vous attend demain … Merci à vous également… Bien entendu… Oui, je le lui dirai… non, vous avez raison, car Romain est vraiment très mal. Bonne nuit mon Père
- Bon, heureusement que nous avons tous réagi très vite car effectivement votre Florentin avait des idées très noires et il a fallu toute la persuasion, tout l'amour qu'ils se portent l'un l'autre pour que Florentin veuille bien écouter le Père B. car il avait raccrocher deux fois. La troisième fut la bonne, ton ami s'est lâché complètement, il a pleuré, il a écouté et entendu ce que le Père lui disait, le réconfort qu'il lui apportait par des paroles d'amour, mais, m'a dit le Père, que ce fut dur, j'ai cru que je n'y arriverais jamais, il m'a fallu toute ma Foi et que j'arrive à la lui faire sentir ; surtout allez-y immédiatement. Bon, je vais chercher Florentin pour qu'il ne soit pas seul, mais il ne souhaite pas te voir ce soir, peut-être demain si lui et moi avons pu parler ensemble. Demain, le Père B. va arriver et il repartira probablement avec Florentin…
- Ro / Mais papa…
- Papa / Il n'y a pas de mais, c'est ce que nous avons décidé le Père B. et moi. La situation est suffisamment grave, nous avons pris les choses en main pour le moment mais sois certain, Romain, que nous ferons tout pour que vous retrouviez l'amitié qui vous animait, mais surtout pour que Florentin et Benjamin se réconcilient ce qui ne sera probablement pas facile. Voilà, au lit Romain, je vais chercher Florentin qui m'attend, du moins je l'espère
Je ne m'endormis pas, j'attendais pour savoir si mon père était bien revenu. J'entendis sa voix, ils étaient là, j'étais rassuré et je sombrais dans un profond sommeil.
Je me réveillais vers neuf heures et descendit immédiatement à la cuisine où je trouvais mon père et ma mère avec un visage très sérieux et un air épuisé.
- Ro / Vous avez mal dormi ?
- Papa / Quand je suis arrivé chez lui, curieusement la porte était entrouverte, je suis entré et j'ai vu Florentin par terre, très pâle, inanimé. A côté de lui, une boîte de médicament à moitié vide. Les secours sont arrivés très rapidement, heureusement, quand j'ai quitté l'hôpital, les médecins m'ont simplement dit qu'il était sauvé mais qu'il l'avait plongé dans un coma artificiel pour vingt-quatre heures. Comme je l'ai dit au Père B. que j'ai appelé après l'arrivée des secours, je ne pense pas qu'il a véritablement voulu se suicider car il n'aurait pas laissé la porte entrouverte, mais sachant que je venais le chercher, c'était un appel au secours désespéré qu'il a lancé pour souligner son désespoir, pour demander de l'aide.
J'étais effondré, incapable de prononcer un seul mot lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre. Ma mère alla ouvrir pour voir de quoi il s'agissait et se trouva face à un ecclésiastique en soutane : c'était le Père B. Après le téléphone au milieu de la nuit, il avait réveillé son adjoint pour lui dire brièvement ce qui se passait et qu'il partait immédiatement en voiture, il fallait impérativement qu'il soit sur place. Le vice-recteur connaissait l'affection et l'attachement que le Père B. portait à Florentin, aussi n'essaya-t-il même pas de lui suggérer d'attendre le lendemain matin, il lui demanda seulement, mais instamment, d’être prudent sur la route
- N'ayez crainte, un drame suffit. Victor, s'il-vous-plait, priez pour nous tous
Mon père réussit à convaincre son hôte de se reposer un peu de ces heures de route, que Florentin était dans de très bonnes mains et que de toutes façons, vu le coma artificiel nous n'aurions aucun contact, sinon tactile.
Je pleurais de désespoir, doucement, ma mère me caressait doucement, mon père tentait de me sourire mais il était inquiet pour moi car il ne m'avait jamais vu dans un état pareil, tout mon corps, tous mes sens souffraient. C'est alors que le Père B. approcha sa chaise de moi, me prit la main et me regarda dans les yeux avec un tel amour que j'en tressaillis
- Romain, nous sommes tous responsables de ce qui arrive, Florentin, Benjamin, toi et, peut-être avant tout, moi-même pour avoir infligé à ces deux enfants cette séparation dont j'ai totalement sous-estimé les conséquences. Mais toi, Romain, tu n'es pas plus responsable qu'un autre, en aucun cas ! En agissant comme tu l'as fait avec lui, tu voulais, tu as cru l'aider et c'est cela qui est important, même si le moyen choisit n'était peut-être pas le meilleur [dit-il avec un sourire]. Allez, courage, on va le sortir de ce mauvais pas et il va avoir besoin de notre soutien à tous, y-compris du tien.
- Ro / Et Benjamin, que fait-on ?
- Père B/ Je ne sais pas, pour l'instant je crois que le mieux est d'attendre la guérison physique de Florentin et c'est lui, avec mon aide, qui prendra la décision. Je crois avoir compris qu'il éprouve des doutes sur son attachement à Benjamin, donc il est prématuré d'en parler avec son ami. Qu'en pensez-vous Monsieur D. ?
Mon père approuva totalement cette décision et quant à moi, j'étais incapable de mettre deux idées à la suite, même si les paroles du Père B. m'avaient quelque peu rassénéré. Dans l'après-midi, nous sommes allés à l'hôpital voir Florentin ; il était étendu sur un lit, parfaitement immobile, un grand nombre de tuyaux était branché sur son corps, les tic-tac des appareils de contrôle étaient le seul bruit, inquiétant et rassurant tout à la fois. J'ai juste prit sa main, elle était chaude et vivante, je regardais ses yeux en espérant tellement y voir un signe de vie autre que celui retransmit par le battement de son cœur. Après quelques minutes, mon père et moi sommes sortis, laissant le Père B. seul avec Florentin.
Quelques jours plus tard, Florentin pu quitter l'hôpital et il partit directement avec le Père B. dans ce village qu'il aimait tant, sans me revoir : le médecin avait insisté qu'il fallait absolument lui éviter tout rappel de ce qu'il avait vécu et qui pouvait être la cause de son geste. Ce ne fut qu'après une longue période que je reçus un téléphone de Florentin, adorable mais assez distant, m'informant qu'il avait brillamment passé l'examen correspondant au bac français et qu'il s'était inscrit, de sa propre initiative précisa-t-il, à l'Université Pontificale grégorienne à Rome mais qu'il n'avait pas encore décidé de l'orientation qu'il prendrait, la prêtrise, la recherche ou l'enseignement universitaire. Je n'osais pas lui demander des nouvelles de Benjamin, mais le choix des études à Rome me laissait penser que leur relation était terminée. A la fin de la communication, il me dit
- Romain, merci de tout ce que tu as fait pour moi, je ne l'oublierai jamais. [quelques instants de silence puis très doucement] tu as été mon ami, tu es toujours mon ami et tu le resteras. Oublie-moi, mais ne m'oublie pas.
[il me sembla qu'il pleurait doucement, mais c'est possible que cela soit le fruit de mon imagination, de ce que j'aurais souhaité entendre]
Pour ma part, après tous ces événements oh combien tragiques et éprouvants, j'ai ressenti le besoin de changer d'air et alors que nous discutions mon père et moi des villes européennes, il faut être raisonnable, m'a fait la proposition de partir dans un grand campus sur la côte ouest des Etats-Unis : c'était l'un des rêves que j'avais mais que je n'osais pas exprimer mais mon père me dit
- Tu es un fils exceptionnel, tu as vécu des moments terribles où j'ai eu peur pour toi comme j'ai eu vraiment peur pour Florentin, tu mérites bien de pouvoir fréquenter cette célèbre école.
Une chose encore, s'il te plait, n'oublie jamais Florentin, il a été un des éléments constitutifs de ta personnalité et on ne sait pas ce que réserve l'avenir, ce que peut vous réserver l'avenir. Mais tâche de ne plus jamais te laisser envahir par une passion aveugle, mais de contrôler tes sentiments. Ces dernières paroles de mon père causèrent une impression indéfinissable, comme s'il avait lu dans l'avenir.
POV Benjamin
- JM / Et bien tu sais, tu n'as rien commis d'irréparable, nous avons seulement joué ensemble, dangereusement c'est vrai, mais l'irréparable aurait été de me pénétrer, et surtout de te laisser pénétrer. Et dans quelques mois, lorsque tu retourneras le trouver, tu lui avoueras ce moment de faiblesse et, comme tu me parles de lui, j'ai la conviction qu'il te pardonnera, même si, c'est certain, cela lui fera mal d'apprendre ce que tu as fait.
Et maintenant que je connais ton histoire, je vais tout faire pour te protéger, à commencer d'abord de toi-même et de ta faiblesse de manière que tu reprennes confiance en toi.
[en riant] Vois-tu, tu as réussi l'impossible avec moi, de me faire aimer un petit PD que je respecte et je me réjouis de le connaître son petit copain de PD !
Cette dernière phrase me fit rire également en me montrant que José-Maria pouvait probablement rester mon ami, ce que je souhaitais vraiment. Il a eu depuis, vis-à-vis de moi, une conduite exemplaire ponctuée toutefois de nos petites branlettes habituelles, ce n'était vraiment pas méchant. Mais quelque chose m'intriguait, je ne le voyais jamais sortir avec des filles, sinon dans la routine quotidienne, et comme il ne semblait pas attiré par les garçons, je me demandais comment il s'arrangeait. Un jour, je lui ai carrément posé la question car nous parlions très librement entre nous
- Ben / Je ne te vois jamais fréquenter des filles, tu m'as dit que tu n'étais pas gay et je te crois d'autant que je ne t'ai jamais vu être intime avec l'un ou l'autre, sauf avec moi, d'une certaine manière puisque nous logeons ensemble. Mais alors, comment fais-tu avec ta sexualité, ce ne sont quand même pas nos petits jeux, bien innocents, qui peuvent te suffire ?
- JM / Tu sais, ce que nous avons fait tous les deux, je m'en suis d'abord confessé auprès de l'abbé de l'université car, dans une perspective lointaine, j'ai péché
- Ben / [en riant] Pourquoi, tu as fait vœux d'abstinence perpétuelle ?
- JM / D'une certaine manière, c'est bien cela, tu as raison. Je crois qu'on se connait suffisamment pour que je te confie ce que très peu de personne connaisse. Tu sais que je travaille beaucoup, que j'aime l'étude et en particulier le latin et le grec. Il y a quelque temps, tu as remarqué que j'apprenais, en option, l'hébreux, pas celui parlé aujourd'hui mais l'hébreux ancien.
Vois-tu, j'ai décidé d'entreprendre des études de théologie, le sujet me passionne plus pour son aspect historique que par croyance religieuse. Pour l'instant je me cherche sur l'orientation que je donnerai, le moment venu, à ces études, la recherche, l'enseignement, la théologie et même, pourquoi pas, le sacerdoce et donc la prêtrise. C'est dans le cadre de cette dernière option, que j'envisage assez sérieusement, que je me suis fixé comme objectif, l'abstention sexuelle. C'est difficile, mais c'est important pour moi.
- Alors là, j'en reste bouche bée ! Toi qui, le premier jour où je suis arrivé m'a accueillis alors que tu te branlais frénétiquement et même que tu éjaculais abondamment, toi qui te promènes tout nu dans notre chambre et m'as incité à en faire autant. Et sous prétexte de me mettre au lit, tu profites de me mettre à poil et de promener tes mains sur mon sexe et je te demandes d'arrêter car je ne m'appartiens pas, tu remets ça le matin alors que je suis encore endormi et surtout dans les vapeurs alcooliques et là, c'est vrai, je me suis laissé aller et j'ai aimé.
Et tu viens me dire maintenant que tu as fait vœux d'abstinence, alors que ce matin encore on s'est mutuellement branlé ! laisse-moi rire, vraiment, tu rigoles
- JM / Oui, je sais, tu as raison sur toute la ligne mais on dit que "la chair est faible", c'est vrai et, pour moi, surtout depuis que je te connais car tu es attirant, Benjamin, tu as non seulement un beau corps mais aussi une attitude qui inspire la confiance qui fait qu'on aimerait être proche de toi, être ton ami et que tu sois le mien. Mais je lutte contre la tentation et tu as remarqué que nous n'avons plus rien fait de véritablement sexuel ensemble, sinon, c'est exact, nos petites branlettes. Mais vois-tu, la masturbation est, pour l'Eglise, comment dire, oui… un mal nécessaire qui officiellement est condamné mais qui de fait est toléré tant que cela se déroule dans la sphère privée. Je te l'accorde, c'est assez hypocrite, mais tout le monde, jusque dans les plus hautes sphères du Vatican, il en est ainsi.
Si tu le souhaites, tu peux demander à changer de chambre mais, franchement, je souhaiterais beaucoup qu'on reste ensemble, cela serait pour moi un peu comme une mise à l'épreuve.
- On est vraiment la chambre des mis à l'épreuve, toi avec moi et moi avec Florentin [on rit tous les deux] mais je suis d'accord… pour autant qu'on continue nos petits jeux matinaux, ce sera notre exutoire !
Nous poursuivons nos études en travaillant, en nous appréciant, je gagne régulièrement le concours de celui qui éjaculera le plus loin, c'est probablement le fait que Jose-Maria pense de plus en plus à la chasteté qui l'attends, même si, sans le lui dire, j'ai vraiment des doutes qu'il y parvienne, en tout cas sur la durée… Lors des examens finaux, nous sortons en tête de notre volée, nous sommes à deux dixièmes du record de notre école et Jose-Maria ma bat d'un dixième de point. Ces résultats vont être fêtés comme il se doit mais nos camarades, sans très bien savoir pourquoi, respectent notre retenue.
Avant le grand départ de notre classe pour nos destinées, José-Maria m'informe que, à sa grande joie, sa candidature à l'Université Pontificale grégorienne à Rome a été acceptée et sans examen préalable vu l'excellence de son dossier. J'en profite pour lui dire que, pour ma part, je vais entrer dans un grand campus de la côte ouest des Etats-Unis ce dont je suis très reconnaissant à mes parents car, même s'ils gagnent bien leur vie, cela coûte une fortune !