26-10-2020, 10:16 AM
Chapitre 11.
Place à la fête.
Mes parents ainsi que les deux filles étaient déjà à table. Il ne manquait que nous quatre. Nous avions salué et embrassé les membres de la famille déjà attablés. Puis nous nous étions assis. C’est maman qui nous avait demandé :
Mam : « Vous avez bien dormi les garçons ?
Moi : Oui maman, on a très bien dormi.
Luc : Oui Fanny, on très bien dormi, merci.
Mam : J’en suis très heureuse.
Del : Pour notre part aussi, nous avons bien dormi également. Mais la seule chose c’est qu’il nous a fallu un peu de temps pour nous endormir.
Papa : Je crois que c’est parce qu’il y avait un peu de bruit à l’étage, me semble-t-il.
Je voyais Lucas et Math rougir. Papa les avait d’ailleurs fixés du regard en prononçant cette phrase. Julien avait un petit sourire de complaisance. Il savait très bien que nous aussi nous avions peut-être fait un peu de bruit lors nos ébats.
Papa : Ne vous en faîtes pas Lucas et Mathieu, cette remarque est aussi bonne pour Julien et Phil d’ailleurs !
Moi : Désolé Papa, nous allons faire attention la prochaine fois.
Mam : Cela ne nous a pas dérangé. Cela nous a rappelé notre jeunesse.
Maman avait le sourire aux lèvres. Elle était très heureuse de voir l’attachement qui nous liait Julien et moi ainsi que Lucas et Mathieu.
Papa : L’important c’est que vous soyez heureux et que vous puissiez vous aimer dans de bonne condition.
Luc : Merci Alain.
Math : Merci à vous tous. Vous ne pouvez pas savoir comme c’est important pour moi d’être si bien accueilli et considéré par toute votre famille.
Des larmes coulaient sur les joues de Math. Il était encore très peiné par la première réaction de son père. Il avait Josiane, sa maman, mais ce n’était pas la même chose que de voir une famille unie tenir ainsi de tels propos rassurants à son égard. C’était Lucas qui l’avait pris dans ses bras pour le consoler. Puis une fois calmé, Math avait retrouvé son sourire. Il avait dit :
Math : Excusez-moi.
Mam : Tu n’as pas à t’excuser Mathieu, je sais que ce n’est pas facile pour toi en ce moment. Mais sache que tu seras toujours le bienvenu dans cette maison.
Math : Oh, merci, merci à vous tous. Vous ne savez pas la chance que vous avez d’être une famille si unie et si ouverte aux autres. Merci, je vous aime. »
Une nouvelle fois, des larmes coulaient sur les joues de Mathieu. On sentait qu’il avait gros sur le cœur et qu’il découvrait ce que c’était que de vivre dans une famille unie, dans les joies et parfois les peines. C’était cette fois maman qui s’était levée pour l’enlacer. J’étais heureux de savoir que mes nouveaux amis s’étaient si bien intégrés à notre groupe et à notre famille, ils étaient devenus des amis importants et nous étions tous là, présents pour leurs apporter soutien et réconfort. Nous avions alors terminé ce petit déjeuner en souriant et en racontant quelques petites histoires d’amitiés.
Ayant débarrassé la table, nous étions allés prendre l’air dans le jardin. C’était alors l’occasion de penser à la disposition des tables et de la tonnelle pour l’apéritif de la fête d’anniversaires en fonction de l’emplacement de la piscine. Les filles nous donnaient elles aussi des idées. Delphine pensait que nous aurions intérêt à placer deux tables de part et d’autre de la tonnelle pour déposer d’un côté les amuses bouches et de l’autre côté les boissons. Puis c’est Julien qui avait pensé à disposer plus des fauteuils autour de la piscine, tout en laissant assez de place pour pouvoir se déplacer sans problème. Il avait alors songé à demander à son cousin Aymeric s’il ne pouvait pas en disposer, par ailleurs il avait aussi été invité à la fête. J’avais alors suggéré de demander à Papa d’aller la veille éventuellement les prendre avec la remorque, s’il était d’accord. Bref nous étions tous en train de cogiter pour que tout ce goupille au mieux pour que cette fête soit une réussite.
Nous devions faire la même chose chez Julien. C’est chez lui que nous allions terminer la journée par le repas et la soirée. Puis certains resteraient pour dormir. Nous ne savions pas ce que nous allions faire, cela dépendait du nombre de logeurs. Il faut dire qu’il était temps de songer à tout car la fête devait avoir lieu dans deux jours.
Une fois notre plan d’implantation des diverses tables et tonnelles établi, nous avions l’intention de faire de même chez Julien. Maman avait donné son accord pour que nous allions chez Julien. Nous avions dès lors fait le déplacement à pied. Une fois chez Julien, Lucas, Mathieu, Delphine et moi avions dit bonjour à Béatrice. Pierre était parti au travail. Julien avait expliqué à sa maman ce que nous avions envisagé de faire pour la fête. Béatrice avait marqué son accord. Finalement nous avions trouvé l’emplacement pour présenter le buffet et placer le barbecue. Ensuite l’endroit où disposer les tonnelles et les tables pliantes pour le souper. Enfin nous ne savions pas combien de convives allaient rester loger. Nous allions demander à mon cousin David s’il pouvait avoir deux tentes à prêter. Il était scout et il avait déjà dit qu’il pouvait emprunter du matériel de la troupe. J’avais donc téléphoné à David. Il était très heureux que j’ai pensé à lui pour demander les tentes. Il nous avait dit qu’il confirmerait le prêt début d’après-midi. Nous avions déjà trouvé la place pour monter les deux tentes.
Vu l’heure tardive, Béatrice nous avait tous invité à manger un morceau. En fait elle avait fait un spaghetti bolognaise. C’est donc dans la bonne humeur de nous avions dîner tous ensemble. Julien avait montré à Béatrice le plan réalisé pour le placement de tout ce qu’il fallait pour que la fête soit réussie. Elle était contente car nous avions fait attention de ne pas être trop près de ses parterres de fleurs. Tout était en ordre. Il suffisait maintenant de songer au montage. Nous avions convenu de nous retrouver le lendemain, soit la veille de la fête pour tout installer.
Lucas et Mathieu nous avaient quitté à l’issue du repas. Julien était resté chez lui avec les deux filles. Pour ma part, j’étais rentré à la maison pour attendre le coup de téléphone de mon cousin David.
Une fois arrivé à la maison j’avais expliqué à mes parents ce que nous avions envisagé chez Julien. Papa avait approuvé et puis il m’avait dit que pour le hall sportif tout était arrangé. J’étais très heureux de voir que tout se goupillait à merveille. Puis c’est maman qui m’avait dit qu’elle avait déjà fait les commandes de sandwichs pour le repas de midi au hall des sports, ainsi que la commande pour l’apéritif en fin d’après-midi. Quel soulagement.
C’est donc dans le courant de l’après-midi que le téléphone avait sonné. J’avais décroché pensant avoir David au bout du fil. J’avais dit :
Moi : « Salut David, tu as des nouvelles ?
Jac : Salut Phil, non c’est Jacques !
Moi : Jacques, mais ...qu’y a-t-il ?
Jac : Je te téléphonais pour te dire que je rentre au pays dans une dizaine de jours.
Moi : OK, c’est bien. Mais pourquoi, tu voulais me voir ?
Jac : Oui, mais juste en copain, tu es toujours avec Julien ?
Moi : Bien sûr, je suis toujours avec Julien et on s’aime comme ce n’est pas possible !
Jac : Heureux de le savoir. Je suis content pour toi.
Moi : Merci.
Jac : Je voulais seulement retrouver un ou deux amis lorsque je serai revenu pour les vacances, soit pour un mois. Après je repars là-bas au Canada.
Moi : Il n’y a pas de problème on pourra se revoir toi et moi et Julien. J’en parlerai aussi à Amandine et Joseph.
Jac : C’est une très bonne idée. Je te laisse Phil. A bientôt.
Moi : Oui, à plus. »
Jacques avait raccroché. J’étais étonné de l’entendre au téléphone. J’allais le revoir mais il fallait qu’il sache que j’avais mon Julien et que je ne voulais en aucun cas lui être infidèle. D’ailleurs je comptais téléphoner à Julien pour lui raconter la conversation téléphonique que je venais d’avoir. Je n’avais pas eu le temps de prendre le combiné que le téléphone sonnait à nouveau. C’était David :
Dav : « Allo Phil, j’ai eu le chef de troupe, il est d’accord et il va lui-même apporter les deux tentes demain après-midi chez Julien. Je lui ai déjà donné l’adresse.
Moi : C’est super. Merci David. Au fait tu sais quoi, mon ancien ami Jacques m’a téléphoné, il revient dans dix jours pour les vacances, enfin un mois.
Dav : Ah oui, celui qui était dans ta classe et qui est parti au Canada.
Moi : Oui, c’est lui. Mais tu sais, je suis avec Julien et je veux que ça reste inchangé, j’aime Julien.
Dav : Tu as raison Phil. Vous êtes super bien Julien et toi. Je ne suis pas homo, mais je vous apprécie.
Moi : Merci David. Je vais téléphoner à Julien maintenant pour lui dire pour les deux tentes et aussi pour l’appel de Jacques.
Dav : C’est bien Phil, tu as raison, il faut qu’il soit aussi au courant.
Moi : Merci pour tout David. Bisous.
Dav : Mais de rien mon cousin préféré. Bisous ! »
Je pouvais être heureux d’avoir un cousin comme David. Ce n’était pas le dernier à faire une connerie, mais il était très fidèle en amitié et très ouvert. Il m’avait accepté tel que j’étais. Puis il m’avait encouragé à reprendre contact avec Julien. Il avait été très heureux d’apprendre que nous étions ensemble Julien et moi. J’avais un cousin formidable. J’avais hâte d’être le jour de la fête.
J’avais composé le numéro de téléphone de Julien, enfin celui de la maison de ses parents. Je connaissais le numéro par cœur bien entendu. La sonnerie retentissait cinq fois et enfin j’avais entendu « allo ». C’était Stéphanie. Je lui avais demandé de me passer Julien. Elle m’avait dit qu’elle allait l’appeler.
Enfin deux minutes plus tard j’entendais Julien :
Jul : « Allo Phil !
Moi : Salut Juju. J’ai deux choses à te dire.
Jul : OK, vas-y pour la première.
Moi : Voilà, mon cousin David a re-sonné et c’est OK pour deux tentes. C’est son chef de troupe qui les apporte demain.
Jul : C’est super ; ton cousin est génial, je le remercierai demain. Et ensuite ?
Moi : C’est un peu compliqué sans l’être. Voilà, je pensais avoir David au téléphone pour les tentes et lorsque j’avais décroché, c’était Jacques.
Jul : Oh merde alors ! Désolé, mais qu’est-ce qu’il te voulait ?
Moi : Il m’a dit qu’il arrivait dans une dizaine de jours pour les vacances. Il reste un mois.
Jul : Et alors tu lui as dit quoi ?
Moi : Je lui ai demandé s’il voulait me voir et il a répondu « oui ». Je lui ai alors dit que j’étais toujours avec toi et que je t’aimais plus que tout !
Jul : Tu as bien fait. Tu sais Phil moi aussi je t’aime plus que tout !
Moi : Mais je le sais Juju. Je suis embêté, je ne suis pas très heureux de le revoir car c’est toi que ‘aime !
Jul : Ne t’en fait pas. Et ensuite il a dit autre chose ?
Moi : Je lui ai dit que s’il voulait me voir ce serait en même temps que toi. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je souhaite que tu sois avec moi.
Jul : Tu es surprenant Phil, bien entendu que je serai avec toi.
Moi : Merci Juju. Puis je lui ai dit que je pouvais prévenir Amandine et Joseph. Nous pourrions être ensemble pour une activité ou l’autre.
Jul : Tu as très bien fait Phil. Tu sais que je sais que tu tiens à moi. Je t’aime et en plus je te remercie de ta franchise. C’est super de savoir que nous ne nous cachons rien !
Moi : Mais tu sais Juju, c’est normal. Je tiens à toi, je ne veux pas que tu penses le contraire. Je t’aime Juju, si tu savais combien je t’aime.
Jul : Merci Phil. Bon je crois que nous devons d’abord nous occuper de notre fête. Pour Jacques on verra plus tard.
Moi : Merci Juju. Je t’aime !
Jul : Moi aussi je t’aime. A plus ! »
Nous avions raccroché le combiné. J’étais très content d’avoir pu dire ce qui se passait à mon amour. Il est évident qu’il fallait que tout soit clair et net entre nous. Pas cachotteries, pas choses cachées, il fallait avoir confiance et cela passait par la vérité. J’étais certain que cette révélation allait mettre de la tension entre Julien et moi, mais il fallait passer outre. Pour ma part j’étais amoureux de Julien et il était hors de question que je le trahisse de quelque façon que ce soit.
Maman était à la maison et j’avais envie, non il fallait que je le dise ; je ne pouvais pas garder ça pour moi. Je l’avais dit à Julien mais il fallait que maman le sache aussi. J’étais allé la trouver alors qu’elle était occupée à lire un magasine dans le living. Je lui avais raconté ce qui s’était passé, les coups de téléphones, mes réactions et l’appel à Julien. Maman avait approuvé mes réactions. Elle était heureuse de voir que j’avais pu prendre le dessus et m’imposer. Le fait de revoir Jacques avec d’autres personnes était la meilleure chose à faire.
Il ne me restait plus qu’à en parler à Amandine et à Joseph. Je verrai bien leurs réactions, mais il fallait que je relativise de mon côté. Je me demandais pourquoi cela m’affectais si fort. Je tenais tellement à Julien que j’avais peur de revoir Jacques. Jacques était presque devenu un inconnu pour moi. Je l’avais oublié. Je ne ressentais plus aucun sentiment envers lui, mais j’avais des appréhensions à le revoir.