Chapitre XXVII (Fin du chapitre et FIN du roman)
Je m’appelle Alice PARIS. Je suis maman d’un petit garçon que j’ai appelé Sacha comme le souhaitait son papa. A la suite de mon intervention chirurgicale, et après avoir mis fin à ma ménopause chimique, je ne me suis pas inquiétée de ne pas avoir de règles. J’étais habituée. Je n’y ai même pas prêté attention et surtout dans l’immensité de ma souffrance, j’étais à dix mille lieux de toute réalité.
Ce n’est que trois mois plus tard, en pleine dépression que les premiers symptômes sont apparus et le diagnostic fut sans appel. J’attendais bel et bien un enfant. Pour Pascal, pour Sacha, j’ai réussi à trouver la force de me hisser au bord du néant laissant à mes démons le soin de gérer mon aliénation. J’ai retrouvé un goût de vivre, certes bien amer mais suffisant pour commencer à remonter la pente. Et avec ce merveilleux cadeau que Pascal m’a laissé en héritage et qu’il m’incombe maintenant de choyer seule, la vie prenait un autre tournant, une revanche sur le destin. J’avais au plus profond de moi un trésor inestimable qu’il fallait protéger à tout prix de mes récents excès. Et, en rentrant de la consultation médicale, là où j’ai appris que j’allais être maman, j’ai ouvert les persiennes pour laisser pénétrer la lumière. J’ai respiré un grand coup avant de m’asseoir sur la terrasse, là où nous nous asseyions tous les deux pour contempler la mer. J’ai essuyé mes larmes en épongeant ma tristesse pour ne garder que ce merveilleux côté positif. A ce moment-là, je n’arrivais pas encore à exprimer ma joie. On aurait dû être trois. Nous ne sommes plus que deux mais ce petit deuxième c’est aussi beaucoup de lui.
Un an après l’arrivée de Sacha, j’ai retrouvé des seins normaux. Ils sont beaux, mais il n’y a plus personne pour les caresser. Et lorsque je suis devant ma glace, je crois discerner parfois dans le reflet du miroir une ombre fugitive.
Un peu avant le décès de mes parents, j’ai repris la ferme familiale, toute seule comme une grande et j’en suis fière. Sacha m’aide de temps en temps mais il est surtout occupé à courir les jupons. Il a seize ans aujourd’hui. Quand je le regarde, je crois voir son père. Je me demande toujours quelle solution son papa aurait été en mesure de me trouver pour concilier sa vie de citadin à celle de paysan. Car je suis certaine qu’il aurait trouvé une solution pour qu’on puisse vieillir ensemble.
« Voie-Lactée » a pris elle aussi un coup de vieux et j’ai arrêté la compétition. Le bel étalon qui est à ses côtés, c’est Sacha qui le monte. Je lui ai offert à ses dix ans. Sacha a repris le flambeau et au centre équestre, c’est le coq dans le poulailler.
Je suis toujours aussi fière de mon amoureux, de mon fiancé, de celui qui fut l’amant de ma vie et qui aurait dû devenir mon mari. Cet homme merveilleux, né sous « X » que j’ai adoré. Du haut de ses trente-cinq ans, fort et pourtant si fragile, réconfortant, posé, câlin, fougueux, prudent, téméraire, complice et coquin en même temps.
J’ai fait une entorse à ses dernières volontés. Je n’ai pas réussi à me résigner à la crémation. Pascal repose maintenant au cimetière de mon pays. J’ai réussi à le faire transférer jusqu’ici au prix de nombreux tracas administratifs. Mais maintenant, c’est chose faite. Il est avec moi, pas très loin d’ici et chaque semaine, lorsque je vais au marché local, je passe lui faire un petit coucou.
Sacha se destine lui aussi à l’informatique et c'est en réparant le vieil ordinateur de son père, sous le regard toujours aussi bienveillant de Camille, qu'il a trouvé un fichier surprenant, une histoire de chats qui crient dans la nuit m’a-t’il dit. Je me suis précipitée. J’ai lu et j’ai versé toutes les larmes de mon corps. Je ne savais pas qu’il écrivait. Il ne m’avait rien dit. Je savais qu’il était fou amoureux tout comme je le suis encore moi aussi mais j’étais loin, très loin d’imaginer que ce fut à ce point.
Voilà Pascal, mon chéri, mon amour, l'homme et le cœur de ma vie. Je pousse la couverture de ton roman sur la dernière page pour qu’il puisse rejoindre lui-aussi ma boîte à trésors, en sachant que notre histoire ne s’arrêtera définitivement que lorsque mes lèvres rejoindront les tiennes pour l’éternité.
Je m’appelle Alice PARIS. Je suis maman d’un petit garçon que j’ai appelé Sacha comme le souhaitait son papa. A la suite de mon intervention chirurgicale, et après avoir mis fin à ma ménopause chimique, je ne me suis pas inquiétée de ne pas avoir de règles. J’étais habituée. Je n’y ai même pas prêté attention et surtout dans l’immensité de ma souffrance, j’étais à dix mille lieux de toute réalité.
Ce n’est que trois mois plus tard, en pleine dépression que les premiers symptômes sont apparus et le diagnostic fut sans appel. J’attendais bel et bien un enfant. Pour Pascal, pour Sacha, j’ai réussi à trouver la force de me hisser au bord du néant laissant à mes démons le soin de gérer mon aliénation. J’ai retrouvé un goût de vivre, certes bien amer mais suffisant pour commencer à remonter la pente. Et avec ce merveilleux cadeau que Pascal m’a laissé en héritage et qu’il m’incombe maintenant de choyer seule, la vie prenait un autre tournant, une revanche sur le destin. J’avais au plus profond de moi un trésor inestimable qu’il fallait protéger à tout prix de mes récents excès. Et, en rentrant de la consultation médicale, là où j’ai appris que j’allais être maman, j’ai ouvert les persiennes pour laisser pénétrer la lumière. J’ai respiré un grand coup avant de m’asseoir sur la terrasse, là où nous nous asseyions tous les deux pour contempler la mer. J’ai essuyé mes larmes en épongeant ma tristesse pour ne garder que ce merveilleux côté positif. A ce moment-là, je n’arrivais pas encore à exprimer ma joie. On aurait dû être trois. Nous ne sommes plus que deux mais ce petit deuxième c’est aussi beaucoup de lui.
Un an après l’arrivée de Sacha, j’ai retrouvé des seins normaux. Ils sont beaux, mais il n’y a plus personne pour les caresser. Et lorsque je suis devant ma glace, je crois discerner parfois dans le reflet du miroir une ombre fugitive.
Un peu avant le décès de mes parents, j’ai repris la ferme familiale, toute seule comme une grande et j’en suis fière. Sacha m’aide de temps en temps mais il est surtout occupé à courir les jupons. Il a seize ans aujourd’hui. Quand je le regarde, je crois voir son père. Je me demande toujours quelle solution son papa aurait été en mesure de me trouver pour concilier sa vie de citadin à celle de paysan. Car je suis certaine qu’il aurait trouvé une solution pour qu’on puisse vieillir ensemble.
« Voie-Lactée » a pris elle aussi un coup de vieux et j’ai arrêté la compétition. Le bel étalon qui est à ses côtés, c’est Sacha qui le monte. Je lui ai offert à ses dix ans. Sacha a repris le flambeau et au centre équestre, c’est le coq dans le poulailler.
Je suis toujours aussi fière de mon amoureux, de mon fiancé, de celui qui fut l’amant de ma vie et qui aurait dû devenir mon mari. Cet homme merveilleux, né sous « X » que j’ai adoré. Du haut de ses trente-cinq ans, fort et pourtant si fragile, réconfortant, posé, câlin, fougueux, prudent, téméraire, complice et coquin en même temps.
J’ai fait une entorse à ses dernières volontés. Je n’ai pas réussi à me résigner à la crémation. Pascal repose maintenant au cimetière de mon pays. J’ai réussi à le faire transférer jusqu’ici au prix de nombreux tracas administratifs. Mais maintenant, c’est chose faite. Il est avec moi, pas très loin d’ici et chaque semaine, lorsque je vais au marché local, je passe lui faire un petit coucou.
Sacha se destine lui aussi à l’informatique et c'est en réparant le vieil ordinateur de son père, sous le regard toujours aussi bienveillant de Camille, qu'il a trouvé un fichier surprenant, une histoire de chats qui crient dans la nuit m’a-t’il dit. Je me suis précipitée. J’ai lu et j’ai versé toutes les larmes de mon corps. Je ne savais pas qu’il écrivait. Il ne m’avait rien dit. Je savais qu’il était fou amoureux tout comme je le suis encore moi aussi mais j’étais loin, très loin d’imaginer que ce fut à ce point.
Voilà Pascal, mon chéri, mon amour, l'homme et le cœur de ma vie. Je pousse la couverture de ton roman sur la dernière page pour qu’il puisse rejoindre lui-aussi ma boîte à trésors, en sachant que notre histoire ne s’arrêtera définitivement que lorsque mes lèvres rejoindront les tiennes pour l’éternité.
- ° FIN ° -