Chapitre XXIV (Suite)
- Bonjour Roger. Je peux vous appeler Roger ?
- Oui pas de soucis Pascal. Bonjour. Un café ?
- Avec plaisir.
- Alice m’a dit que vous aimez bien prendre le café dans une petite tasse.
La tasse de café englouti, Roger me fait visiter les bâtiments. Ici, la bergerie, là l’étable, la salle de traite, le hangar pour les machines, la grange pour stocker le foin, les remises et dépendances diverses.
L’exploitation gère une cinquantaine d’hectares en bien propre et une trentaine en fermage. C’est assez impressionnant. Dans les yeux de Roger, il n’y a pas de lassitude, seulement la passion et l’amour de son métier. Je l’écoute attentivement. Je perçois aussi dans ses propos une certaine fierté d’avoir réussi avec sa femme à faire prospérer l’exploitation familiale qu’il tient de son père. Sur la route des pâturages, il me parle d’Alice, de sa jeunesse passée ici, de ses études d’infirmière et de son départ pour les Hauts de France, un peu comme un déchirement. Roger est fier de sa fille et il a de quoi. Je lui parle de la façon dont nous nous sommes rencontrés, de ce qu’elle représente pour moi, de l’amour que j’ai pour elle.
Je suis content. Avec Roger, le courant passe bien. On réuni les vaches à l’aide de Youki. C’est super rigolo, chaque vache porte un nom et je suis bien incapable de les différencier les unes des autres. Roger les connaît par cœur. Elles ont toutes en collier une cloche et le troupeau avançant, elles génèrent une cacophonie impressionnante. Les Salers connaissent le chemin sur le bout des ongles. Elles se dirigent d’un pas nonchalant vers la salle de traite. Et si par mégarde, l’une d’entre-elles s’éloigne du troupeau, Youki est là pour la remettre dans le droit chemin.
A la salle de traite, Roger m’explique le processus. J’avais en mémoire la traite au seau mais ici, tout est automatisé : lavage des trayons, vérification des premiers jets, pose des manchons de traite et nettoyage du matériel.
Je rejoins Alice encore alitée après avoir renvoyé les vaches à leur pâturage.
- Bonjour mon chéri.
- Bonjour ma puce. Bien dormi ?
- Comme un bébé. Je ne t’ai même pas entendu te lever. Ça s’est bien passée la traite ?
- Oui sans problème. J’ai sympathisé avec ton père.
- Mon père a le cœur sur la main et si en plus tu t’intéresses à ce qu’il fait, ça ne peut que bien fonctionner. On fait un brin de toilette, on prend le petit déjeuner et on va se promener. Ça te va comme programme ?
- Yes. Elle est où la douche ?
- Euh, … pour la douche mon chéri, il faut que tu remplisses le broc.
- Ah ! Tu me montres ?
On a bien passé une heure à la toilette matinale, non pas pour se savonner mais plutôt pour s’éclabousser. Ma chérie m’ayant copieusement versé le contenu du broc bien frais sur la tête, il a fallu mettre en œuvre des mesures de rétorsion appropriées à la hauteur de l'ignominie et comme elle n’est pas du genre à se laisser faire, ça a pris du temps. Au petit déjeuner, c’est le lait de la ferme qui prime. Alice se régale. Moi j’essaye et je finis mon bol par pure politesse. Mon amoureuse est amusée. Chantal, sa maman nous regarde rire du coin de l’œil. J’ai le sentiment qu’elle aimerait rire avec nous mais toute en retenue, je vois bien qu’elle s’y interdit. On se retrouve dehors en plein soleil, parés pour la promenade.
Main dans la main, Alice me fait découvrir son paysage natal. Ici un cours d’eau, la une carrière où il est possible de faire de l'escalade, les champs de foin que nous arpentons, les barbelés qu’il faut enjamber prudemment. Le paysage est magnifique. Derrière, c’est la montagne et devant la vallée ; une vallée profonde qui s’étale sur un toit de chênes feuillus avec à perte d’horizon les volcans d’Auvergne. Le regard ne croise aucune habitation. C’est la nature, le ciel et la terre. On s’assied pour profiter de ce spectacle improvisé. Alice pose sa tête sur mon épaule et la magie opère directement sur mon cœur.
- Merci mon amour pour ce magnifique cadeau que tu me fais.
- Quel cadeau ma chérie ?
- Celui d’être venu chez moi, de regarder mon pays avec tes yeux émerveillés, d’accepter un confort rudimentaire, d’être de bonne humeur le matin, d’être coquin le soir.
- Pas que le soir !
- Oui c’est vrai. D’être coquin presque tout le temps.
- C’est mieux. D’ailleurs …
- Non !
- Pff ingrate.
- Cette nuit, quand tout le monde sera couché.
- Avec le lit qui grince ?
- Non devant les étoiles. Tu verras c’est merveilleux.
- Tu l’as déjà fait ?
- Oui, une fois … avec toi gros nigaud, la-haut dans les dunes, tu ne te rappelles déjà plus ?
- Bonjour Roger. Je peux vous appeler Roger ?
- Oui pas de soucis Pascal. Bonjour. Un café ?
- Avec plaisir.
- Alice m’a dit que vous aimez bien prendre le café dans une petite tasse.
La tasse de café englouti, Roger me fait visiter les bâtiments. Ici, la bergerie, là l’étable, la salle de traite, le hangar pour les machines, la grange pour stocker le foin, les remises et dépendances diverses.
L’exploitation gère une cinquantaine d’hectares en bien propre et une trentaine en fermage. C’est assez impressionnant. Dans les yeux de Roger, il n’y a pas de lassitude, seulement la passion et l’amour de son métier. Je l’écoute attentivement. Je perçois aussi dans ses propos une certaine fierté d’avoir réussi avec sa femme à faire prospérer l’exploitation familiale qu’il tient de son père. Sur la route des pâturages, il me parle d’Alice, de sa jeunesse passée ici, de ses études d’infirmière et de son départ pour les Hauts de France, un peu comme un déchirement. Roger est fier de sa fille et il a de quoi. Je lui parle de la façon dont nous nous sommes rencontrés, de ce qu’elle représente pour moi, de l’amour que j’ai pour elle.
Je suis content. Avec Roger, le courant passe bien. On réuni les vaches à l’aide de Youki. C’est super rigolo, chaque vache porte un nom et je suis bien incapable de les différencier les unes des autres. Roger les connaît par cœur. Elles ont toutes en collier une cloche et le troupeau avançant, elles génèrent une cacophonie impressionnante. Les Salers connaissent le chemin sur le bout des ongles. Elles se dirigent d’un pas nonchalant vers la salle de traite. Et si par mégarde, l’une d’entre-elles s’éloigne du troupeau, Youki est là pour la remettre dans le droit chemin.
A la salle de traite, Roger m’explique le processus. J’avais en mémoire la traite au seau mais ici, tout est automatisé : lavage des trayons, vérification des premiers jets, pose des manchons de traite et nettoyage du matériel.
Je rejoins Alice encore alitée après avoir renvoyé les vaches à leur pâturage.
- Bonjour mon chéri.
- Bonjour ma puce. Bien dormi ?
- Comme un bébé. Je ne t’ai même pas entendu te lever. Ça s’est bien passée la traite ?
- Oui sans problème. J’ai sympathisé avec ton père.
- Mon père a le cœur sur la main et si en plus tu t’intéresses à ce qu’il fait, ça ne peut que bien fonctionner. On fait un brin de toilette, on prend le petit déjeuner et on va se promener. Ça te va comme programme ?
- Yes. Elle est où la douche ?
- Euh, … pour la douche mon chéri, il faut que tu remplisses le broc.
- Ah ! Tu me montres ?
On a bien passé une heure à la toilette matinale, non pas pour se savonner mais plutôt pour s’éclabousser. Ma chérie m’ayant copieusement versé le contenu du broc bien frais sur la tête, il a fallu mettre en œuvre des mesures de rétorsion appropriées à la hauteur de l'ignominie et comme elle n’est pas du genre à se laisser faire, ça a pris du temps. Au petit déjeuner, c’est le lait de la ferme qui prime. Alice se régale. Moi j’essaye et je finis mon bol par pure politesse. Mon amoureuse est amusée. Chantal, sa maman nous regarde rire du coin de l’œil. J’ai le sentiment qu’elle aimerait rire avec nous mais toute en retenue, je vois bien qu’elle s’y interdit. On se retrouve dehors en plein soleil, parés pour la promenade.
Main dans la main, Alice me fait découvrir son paysage natal. Ici un cours d’eau, la une carrière où il est possible de faire de l'escalade, les champs de foin que nous arpentons, les barbelés qu’il faut enjamber prudemment. Le paysage est magnifique. Derrière, c’est la montagne et devant la vallée ; une vallée profonde qui s’étale sur un toit de chênes feuillus avec à perte d’horizon les volcans d’Auvergne. Le regard ne croise aucune habitation. C’est la nature, le ciel et la terre. On s’assied pour profiter de ce spectacle improvisé. Alice pose sa tête sur mon épaule et la magie opère directement sur mon cœur.
- Merci mon amour pour ce magnifique cadeau que tu me fais.
- Quel cadeau ma chérie ?
- Celui d’être venu chez moi, de regarder mon pays avec tes yeux émerveillés, d’accepter un confort rudimentaire, d’être de bonne humeur le matin, d’être coquin le soir.
- Pas que le soir !
- Oui c’est vrai. D’être coquin presque tout le temps.
- C’est mieux. D’ailleurs …
- Non !
- Pff ingrate.
- Cette nuit, quand tout le monde sera couché.
- Avec le lit qui grince ?
- Non devant les étoiles. Tu verras c’est merveilleux.
- Tu l’as déjà fait ?
- Oui, une fois … avec toi gros nigaud, la-haut dans les dunes, tu ne te rappelles déjà plus ?
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