CHAPITRE XXI (Suite)
Mon amazone est somptueuse. Droite comme un piquet, ses petites fesses dans la selle, en tee-shirt, ses longs cheveux qui reposent sur ses épaules. J’admire son corps se déhancher en parfaite harmonie avec sa monture. Parfois elle se retourne pour s’assurer que tout va bien. A la sortie du centre équestre, en longeant la piste cyclable, il est possible d’être à deux de front. Je me hisse à sa hauteur.
- Tu te débrouilles bien mon chéri.
- J’essaye ma puce. Pour l’instant j'arrive à suivre mais je ne suis pas encore tout à fait habitué. Il m’en faudra un peu plus pour être à l’aise.
- C’est pas si mal déjà. Tiens regarde. A cheval on une vue totalement différente. Tu vois près des marres de chasse, là où il y a des canards sur l’eau, se sont des leurres qui sont disposés là pour attirer les oiseaux migrateurs et les rendre plus confiants. Et lorsqu’ils se posent pour se reposer, ils se font canarder. Ce que tu vois sous les tôles ondulées, se sont les huttes de chasse.
- Je n’aime pas la chasse. Le plaisir de tuer, c’est quelque chose qui me dépasse. Après je comprends qu’il faille réguler certaines espères pour éviter qu’elles ne prolifèrent de trop. Mais moi j’en suis incapable. Déjà, en voiture, quand j’écrase un lapin, je suis capable de pleurer rien qu’en pensant à la vie que je viens de retirer et c’est pareil pour un oiseau qui vient se jeter sur le pare-brise.
- Ça ne m’étonne pas de toi mon chéri. C’est aussi un aspect que j’aime beaucoup chez toi, un sorte de fragilité enfantine sous la force brute de l’homme que tu voudrais être.
- Tu te mets à la psychanalyse toi maintenant ?
- J’ai pas l’impression que tu te gènes trop avec moi mon chéri. Tu es capable de me déshabiller physiquement et moralement. Et dans les deux cas, j'ai remarqué que tu y prends beaucoup de plaisir. Je me trompe ?
- Là où je prends le plus de plaisir c’est quand je te dénude, j’adore. Surtout le moment où le vêtement ne tient plus qu’à un fil. Le désir de voir sublime ce qui doit être vu et comme tu es magnifique, c’est encore plus délicieux.
- Mouais, ça sert à rien de me caresser dans le sens du poil, tu n’auras rien de plus aujourd’hui.
- Ça c’est toi qui le dit.
Dans la zone des camping cars, on repasse en file indienne.
- On va bientôt arriver sur la plage mon chéri. Passe devant que je vois si ce qui doit être vu est bien intéressant à voir.
- Et tu mates quoi ?
- Euh ! Devine ? Prends le sentier de la Canche à droite. Au bout, il y un accès à la plage. Tu verras, c’est magnifique.
Passé le parking des camping-cars, Alice remonte à ma hauteur. Je discerne dans son regard l’excitation, l’enthousiasme. Elle est radieuse.
- D’habitude, je viens seule ici. Avant, on pouvait passer par l’ancien terrain de camping mais la zone a été condamnée. Je crois qu’ils voulaient en faire un port de plaisance mais avec la marée, c’était trop compliqué et très onéreux. Le projet a été abandonné. Lorsqu’on est sur la plage, avec « Voie-Lactée » on se défoule comme des folles toutes les deux. Je la laisse partir au galop. Elle adore. Elle se jetterait presque dans les vagues si je ne l’arrêtais pas. Ici, j’éprouve un sentiment de liberté énorme et ça je raffole. Je retrouve les mêmes sensations que chez mes parents lorsque je pouvais galoper à bride abattue dans les prés fraîchement fauchés.
- Je sais galoper mais « Pépère » est plein de rhumatismes. Il faut le ménager.
Je m’en sors bien sur ce coup là. Mais ma petite chérie n’est pas dupe. Parfois elle m’agace.
- Tu es sûr que le frein, c’est « Pépère » ? dit-elle moqueuse.
- Tu sais que par moment, tu peux être énervante ma chérie ?
- J’y compte bien sinon ce ne serait même pas drôle. Allez viens on va traverser les dunes avant d’accéder à la plage. Tu feras attention à bien accompagner ton cheval dans les montées et les descentes sinon tu vas te retrouver par terre.
Je gère tant bien que mal la situation pendant qu’Alice avec un naturel déconcertant, survole les dunes de sable sur lesquelles s’enhardissent quelques oyats. Et là devant nous, à perte de vue, l’étendue de sable fin.
- Regarde mon chéri. C’est magnifique et il n’y a personne. Sur la droite, tu as l’embouchure de la Canche. Souvent il y des phoques qui se prélassent sur les bancs de sable. Tiens, la-bas au loin les petits points noirs que tu vois, c’en est. On va essayer de s’approcher. On pars au galop. A mi-parcourt, on repassera au trot puis au pas pour éviter de les effrayer. D’accord ?
- Ok ma puce.
« Pépère » se lance dans un petit galop pas très violent, ce qui n’est pas pour me déplaire. Alice me suit à côté. Je lance un coup d’œil dans sa direction. Elle me regarde. Je sais qu’elle est heureuse. J’apprécie moi aussi la chance que j’ai de pouvoir chevaucher en toute liberté avec mon amoureuse. J’ai conscience de vivre un moment important pour nous, pour notre couple, pour notre amour. C’est exaltant. Je la regarde admiratif ; ses cheveux au vent, son sourire qui ne la quitte plus, ses seins qui bougent à peine sous son tee-shirt, ses fesses admirables qui se jouent du cuir de la selle. J’adore ses jambes fines et effilées. Alice réduit l’allure pour passer au trot. Je ralentis moi aussi ma monture.
- Pas mal mon chéri. Je suis fière de toi.
On approche du banc de sable où les phoques dérangés nous épient inquiets avant de décider de regagner prudemment les flots protecteurs.
- On est à l’embouchure. Là, on est à marée à basse. A pieds, c’est dangereux parce que la mer remonte vite. A cheval, on ne risque rien. Il faut juste veiller à ne pas se faire enfermer avec les bâches. A droite tu as la plage de Saint-Gabriel. Sur cette plage, en 1898, le plus grand hôtel de la région avait été inauguré en front de mer et il a été détruit presque quinze ans plus tard par une grosse tempête. Il ne reste plus que des vestiges, des briques, des tuiles, un peu de ferraille aussi. Tout ça pour dire que le recul des terres, ce n’est pas obligatoirement un mal d’aujourd’hui, comme on s’emploie à nous le faire croire, à grand coup d’écologie.
- Tu m’y emmèneras ?
- Oui mon chéri, promis. D’autant que par la-bas, il y a une superbe balade « nature » à faire. Là, on va longer la mer pour se rapprocher du centre ville. Tu me suis ?
Alice prend les devants et j’avoue en voyant son petit derrière se trémousser, qu’être le second de cordée n’a pas que des inconvénients. Sa jument se rapproche à la lisière de l’eau et son cheval galope maintenant dans les vagues essoufflées qui viennent lécher le sable. J’en prends plein la figure. La chemise et le pantalon sont trempés. Je laisse un peu plus de distance pour m‘épargner l’éclaboussure des sabots. Alice se retourne en riant
- Ben alors ?
- Je suis trempé.
- Ce n’est rien, ça va sécher. Allez viens on continue. C’est trop cool.
Je remonte à sa hauteur. Ma chérie est aux anges. Elle nage dans le bonheur. Je fatigue mais je ne veux rien savoir. Je veux continuer l’aventure à ses côtés. C’est trop magique. Alice repasse au pas.
- On fait une pause ? Je te sens fatigué.
J'ai pris avec moi la petite boîte recouverte de feutrine mais je n'arrive pas à trouver le bon moment. Il faut dire aussi que jusqu'à présent, la situation ne s'y prêtait pas. J'ai besoin de réviser mes plans.
Mon amazone est somptueuse. Droite comme un piquet, ses petites fesses dans la selle, en tee-shirt, ses longs cheveux qui reposent sur ses épaules. J’admire son corps se déhancher en parfaite harmonie avec sa monture. Parfois elle se retourne pour s’assurer que tout va bien. A la sortie du centre équestre, en longeant la piste cyclable, il est possible d’être à deux de front. Je me hisse à sa hauteur.
- Tu te débrouilles bien mon chéri.
- J’essaye ma puce. Pour l’instant j'arrive à suivre mais je ne suis pas encore tout à fait habitué. Il m’en faudra un peu plus pour être à l’aise.
- C’est pas si mal déjà. Tiens regarde. A cheval on une vue totalement différente. Tu vois près des marres de chasse, là où il y a des canards sur l’eau, se sont des leurres qui sont disposés là pour attirer les oiseaux migrateurs et les rendre plus confiants. Et lorsqu’ils se posent pour se reposer, ils se font canarder. Ce que tu vois sous les tôles ondulées, se sont les huttes de chasse.
- Je n’aime pas la chasse. Le plaisir de tuer, c’est quelque chose qui me dépasse. Après je comprends qu’il faille réguler certaines espères pour éviter qu’elles ne prolifèrent de trop. Mais moi j’en suis incapable. Déjà, en voiture, quand j’écrase un lapin, je suis capable de pleurer rien qu’en pensant à la vie que je viens de retirer et c’est pareil pour un oiseau qui vient se jeter sur le pare-brise.
- Ça ne m’étonne pas de toi mon chéri. C’est aussi un aspect que j’aime beaucoup chez toi, un sorte de fragilité enfantine sous la force brute de l’homme que tu voudrais être.
- Tu te mets à la psychanalyse toi maintenant ?
- J’ai pas l’impression que tu te gènes trop avec moi mon chéri. Tu es capable de me déshabiller physiquement et moralement. Et dans les deux cas, j'ai remarqué que tu y prends beaucoup de plaisir. Je me trompe ?
- Là où je prends le plus de plaisir c’est quand je te dénude, j’adore. Surtout le moment où le vêtement ne tient plus qu’à un fil. Le désir de voir sublime ce qui doit être vu et comme tu es magnifique, c’est encore plus délicieux.
- Mouais, ça sert à rien de me caresser dans le sens du poil, tu n’auras rien de plus aujourd’hui.
- Ça c’est toi qui le dit.
Dans la zone des camping cars, on repasse en file indienne.
- On va bientôt arriver sur la plage mon chéri. Passe devant que je vois si ce qui doit être vu est bien intéressant à voir.
- Et tu mates quoi ?
- Euh ! Devine ? Prends le sentier de la Canche à droite. Au bout, il y un accès à la plage. Tu verras, c’est magnifique.
Passé le parking des camping-cars, Alice remonte à ma hauteur. Je discerne dans son regard l’excitation, l’enthousiasme. Elle est radieuse.
- D’habitude, je viens seule ici. Avant, on pouvait passer par l’ancien terrain de camping mais la zone a été condamnée. Je crois qu’ils voulaient en faire un port de plaisance mais avec la marée, c’était trop compliqué et très onéreux. Le projet a été abandonné. Lorsqu’on est sur la plage, avec « Voie-Lactée » on se défoule comme des folles toutes les deux. Je la laisse partir au galop. Elle adore. Elle se jetterait presque dans les vagues si je ne l’arrêtais pas. Ici, j’éprouve un sentiment de liberté énorme et ça je raffole. Je retrouve les mêmes sensations que chez mes parents lorsque je pouvais galoper à bride abattue dans les prés fraîchement fauchés.
- Je sais galoper mais « Pépère » est plein de rhumatismes. Il faut le ménager.
Je m’en sors bien sur ce coup là. Mais ma petite chérie n’est pas dupe. Parfois elle m’agace.
- Tu es sûr que le frein, c’est « Pépère » ? dit-elle moqueuse.
- Tu sais que par moment, tu peux être énervante ma chérie ?
- J’y compte bien sinon ce ne serait même pas drôle. Allez viens on va traverser les dunes avant d’accéder à la plage. Tu feras attention à bien accompagner ton cheval dans les montées et les descentes sinon tu vas te retrouver par terre.
Je gère tant bien que mal la situation pendant qu’Alice avec un naturel déconcertant, survole les dunes de sable sur lesquelles s’enhardissent quelques oyats. Et là devant nous, à perte de vue, l’étendue de sable fin.
- Regarde mon chéri. C’est magnifique et il n’y a personne. Sur la droite, tu as l’embouchure de la Canche. Souvent il y des phoques qui se prélassent sur les bancs de sable. Tiens, la-bas au loin les petits points noirs que tu vois, c’en est. On va essayer de s’approcher. On pars au galop. A mi-parcourt, on repassera au trot puis au pas pour éviter de les effrayer. D’accord ?
- Ok ma puce.
« Pépère » se lance dans un petit galop pas très violent, ce qui n’est pas pour me déplaire. Alice me suit à côté. Je lance un coup d’œil dans sa direction. Elle me regarde. Je sais qu’elle est heureuse. J’apprécie moi aussi la chance que j’ai de pouvoir chevaucher en toute liberté avec mon amoureuse. J’ai conscience de vivre un moment important pour nous, pour notre couple, pour notre amour. C’est exaltant. Je la regarde admiratif ; ses cheveux au vent, son sourire qui ne la quitte plus, ses seins qui bougent à peine sous son tee-shirt, ses fesses admirables qui se jouent du cuir de la selle. J’adore ses jambes fines et effilées. Alice réduit l’allure pour passer au trot. Je ralentis moi aussi ma monture.
- Pas mal mon chéri. Je suis fière de toi.
On approche du banc de sable où les phoques dérangés nous épient inquiets avant de décider de regagner prudemment les flots protecteurs.
- On est à l’embouchure. Là, on est à marée à basse. A pieds, c’est dangereux parce que la mer remonte vite. A cheval, on ne risque rien. Il faut juste veiller à ne pas se faire enfermer avec les bâches. A droite tu as la plage de Saint-Gabriel. Sur cette plage, en 1898, le plus grand hôtel de la région avait été inauguré en front de mer et il a été détruit presque quinze ans plus tard par une grosse tempête. Il ne reste plus que des vestiges, des briques, des tuiles, un peu de ferraille aussi. Tout ça pour dire que le recul des terres, ce n’est pas obligatoirement un mal d’aujourd’hui, comme on s’emploie à nous le faire croire, à grand coup d’écologie.
- Tu m’y emmèneras ?
- Oui mon chéri, promis. D’autant que par la-bas, il y a une superbe balade « nature » à faire. Là, on va longer la mer pour se rapprocher du centre ville. Tu me suis ?
Alice prend les devants et j’avoue en voyant son petit derrière se trémousser, qu’être le second de cordée n’a pas que des inconvénients. Sa jument se rapproche à la lisière de l’eau et son cheval galope maintenant dans les vagues essoufflées qui viennent lécher le sable. J’en prends plein la figure. La chemise et le pantalon sont trempés. Je laisse un peu plus de distance pour m‘épargner l’éclaboussure des sabots. Alice se retourne en riant
- Ben alors ?
- Je suis trempé.
- Ce n’est rien, ça va sécher. Allez viens on continue. C’est trop cool.
Je remonte à sa hauteur. Ma chérie est aux anges. Elle nage dans le bonheur. Je fatigue mais je ne veux rien savoir. Je veux continuer l’aventure à ses côtés. C’est trop magique. Alice repasse au pas.
- On fait une pause ? Je te sens fatigué.
J'ai pris avec moi la petite boîte recouverte de feutrine mais je n'arrive pas à trouver le bon moment. Il faut dire aussi que jusqu'à présent, la situation ne s'y prêtait pas. J'ai besoin de réviser mes plans.
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