CHAPITRE XX (Suite)
Je décide de m’accorder quelques instants sur le canapé. J’ai besoin de prendre une peu de distance avec ces tourments pour le moins déstabilisants. Et heureusement maintenant, ils sont derrières.
Alice me surprend par sa force, son caractère, son audace, sa soif de vivre aussi. Je suis loin d’arriver à sa hauteur. C’est une femme formidable, exceptionnelle. Et cette femme, je voudrai maintenant qu’elle soit mienne, non pas dans la possession, juste dans l’esprit. Ne faire qu’un passionnément, se donner l’un à l’autre avec une fièvre folle, corps et âme sans autre modération que notre amour, juste endiablé par la puissance de nos désirs, à la vie, … à la mort. Si elle doit être mienne, je me dois d’être sienne. C’est pour moi une totale évidence.
Ma bonne humeur vient balayer mes chagrins, sans transition. Je me lève, direction la cuisine. Pour le repas, j’opte pour des crudités. A l’heure où elle rentrera, je pense qu’elle n’aura pas une faim de loup et puis il faut bien avouer que mes talents culinaires sont plutôt limités. Il faut parfois savoir se résigner à l’essentiel.
Sur la terrasse, les coupes attendent impatiemment les bulles. Quelques grignotines disposées pour l’apéritif se chamaillent sur la table basse. Les serviettes en papier fleurissent les couverts avec, sous l’une d’elles, une légère proéminence. J’hésite. Je suis indécis. Peut-être n’est-ce pas le meilleur moment ? Et puis, c’est banal, ça manque de romantisme. Je change d’avis. Demain, peut-être lors de la promenade sur la plage. Le contexte me semble plus approprié. Je retire la boîte de feutrine bleu-nuit pour la ranger en lieu sûr.
J’entends au loin gronder l’orage.
La clé dans la serrure, la porte grince. Ma puce apparaît dans l’encadrement. Elle est sérieuse. Elle me regarde et la pièce s’illumine de son sourire merveilleux. Elle pose sa petite valisette. Elle se précipite dans mes bras.
- Doucement mon chéri, fais attention c’est encore douloureux.
J’étais convaincu que chaque jour passé à ses côtés atteignait un sommet sentimental si énorme qu’il était impossible d’aller au-delà. Je pensais naïvement que ce jour passé en sa compagnie était si exceptionnel, si beau, qu’il fallait le graver dans ma mémoire pour pouvoir le conserver comme un record éternel. Et le jour suivant, dans les bras de mon amoureuse, parfois même sans rien faire, je m’apercevais que le jour d’après était juste banal, insignifiant, balayé par une intensité mille fois plus forte encore. L’amour au-delà de l’amour, je n’ai pas de mot mais je sais que c’est bien ce que je suis en train de vivre en ce moment avec mon amoureuse.
Je prends sa tête entre mes mains, tout en délicatesse, mes yeux pétillent d’amour devant la beauté juvénile de son sourire, ses pupilles magnifiques me dévorent. Ses lèvres me désirent, les miennes sont au bord de l’agonie et lorsqu’elles se rencontrent, lorsqu’elles s’effleurent pour mieux se dévoiler, c’est l’explosion des sens où la perte de soi s’enhardit des retrouvailles de l’autre. Le bout de sa langue toute rose tente une incursion timide. Mes lèvres l’emprisonnent avec délice. Elle rit et je fonds. Les barreaux volent en éclat laissant libre court à la petite ingénue téméraire qui, sortie de sa cachette, croise sans aucune difficulté son homologue, toute aussi espiègle.
Elles dansent, papilles contre papilles, langoureusement, passionnément. Elles s’enflamment maintenant pour combler les longues heures d’absence qu’on a osé leurs infliger, comme un sacrilège purement inacceptable. Il y a tant à rattraper que plus rien n’existe que se baiser si profond, si délicieux.
Une saveur salée vient se faufiler parfois entre nos lèvres, humidifiant davantage encore nos muqueuses gourmandes. Je sais qu’Alice pleure mais je ne sais pas encore qu’elle pleure de bonheur.
- Ça va ma chérie ?
J’essuie ses larmes avec mes doigts. J’en profite pour dessiner un tout petit cœur sur ses joues avec l’humidité récupérée que je m’empresse d’embrasser. Mes lèvres en profitent pour assécher ses paupières inondées.
- Maintenant que tu es là, ça va beaucoup mieux me souffle t’elle.
Elle pose sa tête toute chaude sur mon épaule. Dans mon corps, c’est la féerie de la sérénité retrouvée. Mon appareil sexuel mis en émoi par ce somptueux baiser passe en apnée, outré d’avoir été éveillé pour si peu.
Le ciel se déchaîne. Nous rentrons précipitamment dans l’appartement.
Après le repas, sur le canapé, l’un contre l’autre, on termine le champagne.
- Je vais ronfler.
- Tu ronfles toutes les nuits ma chérie.
- Ce n’est pas vrai. Tu n’es qu’un gros menteur. C’est toi qui ronfle tout le temps.
- On va se coucher ? J’ai envie.
- Envie de dormir ou … ?
- Et toi ?
Sans attendre sa réponse, je prends ma chérie dans mes bras et je la dépose sur le lit.
Je décide de m’accorder quelques instants sur le canapé. J’ai besoin de prendre une peu de distance avec ces tourments pour le moins déstabilisants. Et heureusement maintenant, ils sont derrières.
Alice me surprend par sa force, son caractère, son audace, sa soif de vivre aussi. Je suis loin d’arriver à sa hauteur. C’est une femme formidable, exceptionnelle. Et cette femme, je voudrai maintenant qu’elle soit mienne, non pas dans la possession, juste dans l’esprit. Ne faire qu’un passionnément, se donner l’un à l’autre avec une fièvre folle, corps et âme sans autre modération que notre amour, juste endiablé par la puissance de nos désirs, à la vie, … à la mort. Si elle doit être mienne, je me dois d’être sienne. C’est pour moi une totale évidence.
Ma bonne humeur vient balayer mes chagrins, sans transition. Je me lève, direction la cuisine. Pour le repas, j’opte pour des crudités. A l’heure où elle rentrera, je pense qu’elle n’aura pas une faim de loup et puis il faut bien avouer que mes talents culinaires sont plutôt limités. Il faut parfois savoir se résigner à l’essentiel.
Sur la terrasse, les coupes attendent impatiemment les bulles. Quelques grignotines disposées pour l’apéritif se chamaillent sur la table basse. Les serviettes en papier fleurissent les couverts avec, sous l’une d’elles, une légère proéminence. J’hésite. Je suis indécis. Peut-être n’est-ce pas le meilleur moment ? Et puis, c’est banal, ça manque de romantisme. Je change d’avis. Demain, peut-être lors de la promenade sur la plage. Le contexte me semble plus approprié. Je retire la boîte de feutrine bleu-nuit pour la ranger en lieu sûr.
J’entends au loin gronder l’orage.
La clé dans la serrure, la porte grince. Ma puce apparaît dans l’encadrement. Elle est sérieuse. Elle me regarde et la pièce s’illumine de son sourire merveilleux. Elle pose sa petite valisette. Elle se précipite dans mes bras.
- Doucement mon chéri, fais attention c’est encore douloureux.
J’étais convaincu que chaque jour passé à ses côtés atteignait un sommet sentimental si énorme qu’il était impossible d’aller au-delà. Je pensais naïvement que ce jour passé en sa compagnie était si exceptionnel, si beau, qu’il fallait le graver dans ma mémoire pour pouvoir le conserver comme un record éternel. Et le jour suivant, dans les bras de mon amoureuse, parfois même sans rien faire, je m’apercevais que le jour d’après était juste banal, insignifiant, balayé par une intensité mille fois plus forte encore. L’amour au-delà de l’amour, je n’ai pas de mot mais je sais que c’est bien ce que je suis en train de vivre en ce moment avec mon amoureuse.
Je prends sa tête entre mes mains, tout en délicatesse, mes yeux pétillent d’amour devant la beauté juvénile de son sourire, ses pupilles magnifiques me dévorent. Ses lèvres me désirent, les miennes sont au bord de l’agonie et lorsqu’elles se rencontrent, lorsqu’elles s’effleurent pour mieux se dévoiler, c’est l’explosion des sens où la perte de soi s’enhardit des retrouvailles de l’autre. Le bout de sa langue toute rose tente une incursion timide. Mes lèvres l’emprisonnent avec délice. Elle rit et je fonds. Les barreaux volent en éclat laissant libre court à la petite ingénue téméraire qui, sortie de sa cachette, croise sans aucune difficulté son homologue, toute aussi espiègle.
Elles dansent, papilles contre papilles, langoureusement, passionnément. Elles s’enflamment maintenant pour combler les longues heures d’absence qu’on a osé leurs infliger, comme un sacrilège purement inacceptable. Il y a tant à rattraper que plus rien n’existe que se baiser si profond, si délicieux.
Une saveur salée vient se faufiler parfois entre nos lèvres, humidifiant davantage encore nos muqueuses gourmandes. Je sais qu’Alice pleure mais je ne sais pas encore qu’elle pleure de bonheur.
- Ça va ma chérie ?
J’essuie ses larmes avec mes doigts. J’en profite pour dessiner un tout petit cœur sur ses joues avec l’humidité récupérée que je m’empresse d’embrasser. Mes lèvres en profitent pour assécher ses paupières inondées.
- Maintenant que tu es là, ça va beaucoup mieux me souffle t’elle.
Elle pose sa tête toute chaude sur mon épaule. Dans mon corps, c’est la féerie de la sérénité retrouvée. Mon appareil sexuel mis en émoi par ce somptueux baiser passe en apnée, outré d’avoir été éveillé pour si peu.
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Le ciel se déchaîne. Nous rentrons précipitamment dans l’appartement.
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Après le repas, sur le canapé, l’un contre l’autre, on termine le champagne.
- Je vais ronfler.
- Tu ronfles toutes les nuits ma chérie.
- Ce n’est pas vrai. Tu n’es qu’un gros menteur. C’est toi qui ronfle tout le temps.
- On va se coucher ? J’ai envie.
- Envie de dormir ou … ?
- Et toi ?
Sans attendre sa réponse, je prends ma chérie dans mes bras et je la dépose sur le lit.
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