CHAPITRE XX (Suite)
Je suis fébrile. L’icône est souriante. Le scénario le plus dramatique vient de prendre une claque, j’en suis convaincu. Elle va vivre. Ma petite chérie va vivre. Le soulagement est tel que je pleure maintenant à grosses larmes tant la tension interne est immense. Je me sens libéré d’un fardeau bien trop encombrant et contrairement à ce que j’aurai pu penser, je sens mes muscles se relâcher, presque m’abandonner. J’ai besoin de m’asseoir. Il me faut évacuer le stress très vite car je suis pressé d’entendre sa voix au téléphone. Je souris. Je ris nerveusement. En même temps, je pleure toutes les larmes de mon corps. J’ai conscience que tout n’est pas gagné, qu’il reste encore à connaître les conditions qui lui permettront de vivre le plus normalement possible. Elle attend mon appel. J’hésite encore quelques secondes avant de composer son numéro.
Je réalise que le mode de communication qu’elle m’a imposé me protège. Avec le SMS, je gère le délai qui me permet de réguler mes émotions. Elle le savait. Elle ne m’a rien dit. Elle a juste cherché à me préserver. Elle est super douée en psychologie mon amoureuse et elle est super attentionnée.
Avec sa sonorité caractéristique, l’appel est lancé. Alice décroche immédiatement.
- Ma puce ?
- Oui mon chéri.
Le timbre de sa voix me fait chaud au cœur. Cela fait presque une éternité que je ne l’ai pas entendu. Et mon dieu que c’est bon. Des larmes naissantes s’épanchent épisodiquement sur mes joues, impossible de les refouler. J’ai subitement peur d’avoir mal interprété son smiley. Et si … J’essaye de prendre un ton détaché, mais je n’y arrive pas. J’ai du mal à articuler. Je vais à l’essentiel, tout simplement.
- Alors ?
- Je suis contente. A priori ça se présente plutôt bien, voire même très bien. Sans rentrer dans le détail, la tumeur au sein droit n’a pas évolué depuis le dernier bilan. Sur le sein gauche, c’est différent puisque la tumeur est plus conséquente. Elle s’est étendue aux tissus voisins mais il semblerait qu’elle soit restée cantonnée à l’intérieur du sein sans déborder par ailleurs. Il n’y a pas d’autre solution que l’ablation totale. Pour l'instant, ils n’ont pas détecté de métastases dans mon corps. Si cela se confirme lors de l’opération, je devrais m’en sortir. Voilà, tu sais l’essentiel. Je te donnerai plus de détail en rentrant. Mais déjà, je suis rassurée. J’ai pleuré pour évacuer tout le stress accumulé, peut-être aussi de joie enfin, c’est relatif évidemment. En sortant, j’avais envie que tu sois là. Je voulais tes bras pour me protéger comme tu sais si bien faire, ta voix pour me réconforter, tes mains pour me consoler. Je regrette de t’avoir demandé de ne pas m’accompagner. Je ne m’en suis pas rendu compte mais c’était une erreur. J'ai l'impression d'avoir laissé la moitié de moi dans le Nord. Tu me manques tellement. Là je vais reprendre la route. Avec les bouchons et la circulation, j’en ai environ pour trois heures avant de venir me serrer contre toi. Je suis fatiguée mais heureuse. Je t’embrasse mon amour. Mets une bouteille de champagne au frais. Je t’aime.
- Je suis content moi aussi ma puce. On va enfin pouvoir se tourner vers notre avenir et j’ai plein d’idées sur le sujet. Je t’aime très fort moi aussi. Fais attention à toi sur la route, Météo France annonce des orages violents pour les Hauts de France. La bouteille de champ est déjà au frais. A tout à l’heure ma chérie. Je suis vraiment heureux moi aussi. Tout plein de bisous d’amour.
Je suis fébrile. L’icône est souriante. Le scénario le plus dramatique vient de prendre une claque, j’en suis convaincu. Elle va vivre. Ma petite chérie va vivre. Le soulagement est tel que je pleure maintenant à grosses larmes tant la tension interne est immense. Je me sens libéré d’un fardeau bien trop encombrant et contrairement à ce que j’aurai pu penser, je sens mes muscles se relâcher, presque m’abandonner. J’ai besoin de m’asseoir. Il me faut évacuer le stress très vite car je suis pressé d’entendre sa voix au téléphone. Je souris. Je ris nerveusement. En même temps, je pleure toutes les larmes de mon corps. J’ai conscience que tout n’est pas gagné, qu’il reste encore à connaître les conditions qui lui permettront de vivre le plus normalement possible. Elle attend mon appel. J’hésite encore quelques secondes avant de composer son numéro.
Je réalise que le mode de communication qu’elle m’a imposé me protège. Avec le SMS, je gère le délai qui me permet de réguler mes émotions. Elle le savait. Elle ne m’a rien dit. Elle a juste cherché à me préserver. Elle est super douée en psychologie mon amoureuse et elle est super attentionnée.
Avec sa sonorité caractéristique, l’appel est lancé. Alice décroche immédiatement.
- Ma puce ?
- Oui mon chéri.
Le timbre de sa voix me fait chaud au cœur. Cela fait presque une éternité que je ne l’ai pas entendu. Et mon dieu que c’est bon. Des larmes naissantes s’épanchent épisodiquement sur mes joues, impossible de les refouler. J’ai subitement peur d’avoir mal interprété son smiley. Et si … J’essaye de prendre un ton détaché, mais je n’y arrive pas. J’ai du mal à articuler. Je vais à l’essentiel, tout simplement.
- Alors ?
- Je suis contente. A priori ça se présente plutôt bien, voire même très bien. Sans rentrer dans le détail, la tumeur au sein droit n’a pas évolué depuis le dernier bilan. Sur le sein gauche, c’est différent puisque la tumeur est plus conséquente. Elle s’est étendue aux tissus voisins mais il semblerait qu’elle soit restée cantonnée à l’intérieur du sein sans déborder par ailleurs. Il n’y a pas d’autre solution que l’ablation totale. Pour l'instant, ils n’ont pas détecté de métastases dans mon corps. Si cela se confirme lors de l’opération, je devrais m’en sortir. Voilà, tu sais l’essentiel. Je te donnerai plus de détail en rentrant. Mais déjà, je suis rassurée. J’ai pleuré pour évacuer tout le stress accumulé, peut-être aussi de joie enfin, c’est relatif évidemment. En sortant, j’avais envie que tu sois là. Je voulais tes bras pour me protéger comme tu sais si bien faire, ta voix pour me réconforter, tes mains pour me consoler. Je regrette de t’avoir demandé de ne pas m’accompagner. Je ne m’en suis pas rendu compte mais c’était une erreur. J'ai l'impression d'avoir laissé la moitié de moi dans le Nord. Tu me manques tellement. Là je vais reprendre la route. Avec les bouchons et la circulation, j’en ai environ pour trois heures avant de venir me serrer contre toi. Je suis fatiguée mais heureuse. Je t’embrasse mon amour. Mets une bouteille de champagne au frais. Je t’aime.
- Je suis content moi aussi ma puce. On va enfin pouvoir se tourner vers notre avenir et j’ai plein d’idées sur le sujet. Je t’aime très fort moi aussi. Fais attention à toi sur la route, Météo France annonce des orages violents pour les Hauts de France. La bouteille de champ est déjà au frais. A tout à l’heure ma chérie. Je suis vraiment heureux moi aussi. Tout plein de bisous d’amour.
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