CHAPITRE XX (Suite)
Le temps de l’apéritif, mon esprit vagabonde. Il est auprès d’Alice. A cette heure-ci, elle a terminé tous ses examens. Elle arrive maintenant dans la phase la plus pénible : l’attente.
Je l’imagine croquer un sandwich sans faim à la cafétéria de l’institut, perchée sur un tabouret haut, seule devant ses incertitudes. Je sais qu’elle pense à moi, probablement même bien avant de penser à elle. Je sais aussi qu’elle s’est interdite d’évoquer le futur même très proche par crainte de devoir atterrir en mode précipité. Je la vois en rétrospective sur la compétition de la veille où elle a magistralement survolé le concours hippique. Ce soir en quittant le travail, je passerai voir « Voie-Lactée ». Alice n’en aura pas le temps et elle se réjouira que j’y sois passé. Elle rentrera probablement tard dans la soirée et elle sera fatiguée physiquement et mentalement. Je lui préparerai un petit repas en amoureux qu’on prendra sur la terrasse. Il fait encore bon pour un mois de septembre même si la fraîcheur de la nuit nous enveloppera rapidement. J’ai prévu une couverture dans laquelle on pourra s’enrouler tous les deux au besoin. J’ai mis au frais ce matin avant de partir, une bouteille de champagne pour le cas où.
- Ça va Pascal ? Je te sens préoccupé.
- Des soucis personnels Sarah, rien de bien méchant me concernant.
Je n’ai pas envie de m’étaler plus que ça. Les entretiens du matin m’ont évité de gamberger, c’est déjà une bonne chose. Durant le repas, j’écoute mais là aussi, je suis ailleurs.
Manon, sans masque est plus mignonne que je pensais. Les femmes s’amusent, rient, parlent de tout et de rien. Les frusques, la mode, la bouffe, la plage. Tout y passe sauf...les mecs, et pour cause. La petite nouvelle n’a pas sa langue sans sa poche. J’aime sa voix posée au timbre chaud et légèrement grave. Elle est rigolote. Sous la table, je devine la main de Marion dans celle de Sarah. Je me demande si Manon s’est aperçue de quelque chose. Arrive le dessert où les femmes se goinfrent de chantilly et glace en tout genre.
- Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. L’été prochain les filles, vous allez regretter ;
- On va regretter quoi ?
- La descente de la chantilly sur le tour de hanche pardi. Je vois d’ici le mur des lamentations.
- Tu es vraiment rabat-joie s’écrie Marion. C'est trop bon et nous on a des secrets de filles pour garder la ligne dit-elle avec un énorme sourire envers Sarah.
Si Manon n’a pas compris...
On regagne le bureau après un café bien tassé, tous un peu guilleret avec l’apéritif et le vin blanc.
Je prends Manon à part dans mon bureau. Je lui explique le fonctionnement de notre équipe, les points où je suis plutôt cool, ceux pour lesquels j’ai tendance à être un peu plus strict comme la tenue vestimentaire, les délais de réalisation. Manon prendra son service dès demain matin. Elle sera en tutorat avec Jean pendant deux jours avant d’occuper pleinement son poste. Je lui explique aussi que Jean se voit confier momentanément la tête du site de Reims jusqu’à la rupture de son contrat, que parfois il sait être un peu rustre. C’est un homme de principe, droit mais un peu vieux jeu sur le regard qu’il veut porter sur les évolutions sociétales.
- Et Sarah et Marion ?
- Elles sont très sympathiques toutes les deux. Marion, me seconde aussi sur les opérations importantes. Tu travailleras essentiellement avec Sarah.
- Et elles … euh comment dire …
- Oui, elles sont assez fusionnelles toutes les deux, tu as dû remarquer ?
- Effectivement. Elles sont ... ensemble ?
- Oui. J’espère que ça ne te dérange pas ?
- Non, pas de soucis Pascal. Pour ma part, je suis hétérosexuelle mais je reste ouverte sur les autres orientations.
- Tu restes ouverte ?
- Désolée, je me suis mal exprimée.
Elle sourit et elle reprend.
- Je ne suis qu’hétéro et d’ailleurs j’ai un copain avec qui je ne vais pas tarder à partager ma vie. On habitera ensemble dès le mois prochain.
- Ah ! Ok, tu me rassures.
- C’est toujours bon à savoir. Il faudra juste que je sois vigilante pour ne pas créer de malentendu entre-elles.
- Tu as tout compris. Jeudi prochain, tu nous accompagneras à Reims. Je voudrai aussi que tu gardes un œil sur ce qui sera mis en place par Jean. Évidemment, on t’épaulera si tu as besoin.
- Ça marche pour moi. C’est super. Merci pour m’avoir sélectionnée, merci encore pour le repas de ce midi. Vous m’avez l’air d’une équipe bien sympathique. Je suis vraiment très contente et aussi très impatiente de commencer. A demain Pascal.
- Passe un bon après-midi et à demain Manon.
Le temps de l’apéritif, mon esprit vagabonde. Il est auprès d’Alice. A cette heure-ci, elle a terminé tous ses examens. Elle arrive maintenant dans la phase la plus pénible : l’attente.
Je l’imagine croquer un sandwich sans faim à la cafétéria de l’institut, perchée sur un tabouret haut, seule devant ses incertitudes. Je sais qu’elle pense à moi, probablement même bien avant de penser à elle. Je sais aussi qu’elle s’est interdite d’évoquer le futur même très proche par crainte de devoir atterrir en mode précipité. Je la vois en rétrospective sur la compétition de la veille où elle a magistralement survolé le concours hippique. Ce soir en quittant le travail, je passerai voir « Voie-Lactée ». Alice n’en aura pas le temps et elle se réjouira que j’y sois passé. Elle rentrera probablement tard dans la soirée et elle sera fatiguée physiquement et mentalement. Je lui préparerai un petit repas en amoureux qu’on prendra sur la terrasse. Il fait encore bon pour un mois de septembre même si la fraîcheur de la nuit nous enveloppera rapidement. J’ai prévu une couverture dans laquelle on pourra s’enrouler tous les deux au besoin. J’ai mis au frais ce matin avant de partir, une bouteille de champagne pour le cas où.
- Ça va Pascal ? Je te sens préoccupé.
- Des soucis personnels Sarah, rien de bien méchant me concernant.
Je n’ai pas envie de m’étaler plus que ça. Les entretiens du matin m’ont évité de gamberger, c’est déjà une bonne chose. Durant le repas, j’écoute mais là aussi, je suis ailleurs.
Manon, sans masque est plus mignonne que je pensais. Les femmes s’amusent, rient, parlent de tout et de rien. Les frusques, la mode, la bouffe, la plage. Tout y passe sauf...les mecs, et pour cause. La petite nouvelle n’a pas sa langue sans sa poche. J’aime sa voix posée au timbre chaud et légèrement grave. Elle est rigolote. Sous la table, je devine la main de Marion dans celle de Sarah. Je me demande si Manon s’est aperçue de quelque chose. Arrive le dessert où les femmes se goinfrent de chantilly et glace en tout genre.
- Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. L’été prochain les filles, vous allez regretter ;
- On va regretter quoi ?
- La descente de la chantilly sur le tour de hanche pardi. Je vois d’ici le mur des lamentations.
- Tu es vraiment rabat-joie s’écrie Marion. C'est trop bon et nous on a des secrets de filles pour garder la ligne dit-elle avec un énorme sourire envers Sarah.
Si Manon n’a pas compris...
On regagne le bureau après un café bien tassé, tous un peu guilleret avec l’apéritif et le vin blanc.
Je prends Manon à part dans mon bureau. Je lui explique le fonctionnement de notre équipe, les points où je suis plutôt cool, ceux pour lesquels j’ai tendance à être un peu plus strict comme la tenue vestimentaire, les délais de réalisation. Manon prendra son service dès demain matin. Elle sera en tutorat avec Jean pendant deux jours avant d’occuper pleinement son poste. Je lui explique aussi que Jean se voit confier momentanément la tête du site de Reims jusqu’à la rupture de son contrat, que parfois il sait être un peu rustre. C’est un homme de principe, droit mais un peu vieux jeu sur le regard qu’il veut porter sur les évolutions sociétales.
- Et Sarah et Marion ?
- Elles sont très sympathiques toutes les deux. Marion, me seconde aussi sur les opérations importantes. Tu travailleras essentiellement avec Sarah.
- Et elles … euh comment dire …
- Oui, elles sont assez fusionnelles toutes les deux, tu as dû remarquer ?
- Effectivement. Elles sont ... ensemble ?
- Oui. J’espère que ça ne te dérange pas ?
- Non, pas de soucis Pascal. Pour ma part, je suis hétérosexuelle mais je reste ouverte sur les autres orientations.
- Tu restes ouverte ?
- Désolée, je me suis mal exprimée.
Elle sourit et elle reprend.
- Je ne suis qu’hétéro et d’ailleurs j’ai un copain avec qui je ne vais pas tarder à partager ma vie. On habitera ensemble dès le mois prochain.
- Ah ! Ok, tu me rassures.
- C’est toujours bon à savoir. Il faudra juste que je sois vigilante pour ne pas créer de malentendu entre-elles.
- Tu as tout compris. Jeudi prochain, tu nous accompagneras à Reims. Je voudrai aussi que tu gardes un œil sur ce qui sera mis en place par Jean. Évidemment, on t’épaulera si tu as besoin.
- Ça marche pour moi. C’est super. Merci pour m’avoir sélectionnée, merci encore pour le repas de ce midi. Vous m’avez l’air d’une équipe bien sympathique. Je suis vraiment très contente et aussi très impatiente de commencer. A demain Pascal.
- Passe un bon après-midi et à demain Manon.
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