CHAPITRE XIX (Fin de chapitre)
Au bar, c’est l’effervescence. Alice et Johanna sont ovationnées. L’ambiance est festive. Alice qui est plutôt une femme de l’ombre, n’apprécie guère de se retrouver en pleine lumière. Et, dès la première occasion, elle s’éclipse des projecteurs pour venir chercher refuge dans mes bras protecteurs.
Johanna qui excelle dans l’art de la communication, captive l’attention. Elle vient elle aussi, au secours de mon amoureuse en focalisant toutes les regards sur sa charmante personne. La jeune cavalière n’a pas froid aux yeux. La timidité, elle ne connaît pas. C’est une très belle femme avec un visage mi ange, mi démon, un corps de déesse à rendre Vénus jalouse pour l’éternité et une répartie qui amuse avant d’assassiner tout aventurier un peu trop lourd. Richard en a fait l’expérience. Depuis masque ou pas, entre lui et Johanna la distanciation sociale, c’est dix mètres minimum.
Alice s’est assise sur mes genoux. Elle regarde son amie gesticuler, admirative mais aussi soulagée.
- Tu ferais comment si je n’étais pas là ma puce ?
- Vu que tu es là, je ne me pose même pas la question.
Ma petite amoureuse est blottie dans mes bras, son visage tourné vers moi avec un sourire merveilleux. J’adore. Dans cette simplicité, il y a tant de choses qui circulent en toute innocence que le contact corporel n’en est que sublime. Ses lèvres interrogent les miennes avec une telle sensualité qu’il est impossible de résister. Nos corps se livrent l’un à l’autre. Nos lèvres s’unissent ensemble. J’ai les yeux amoureux, j’ai les mains téméraires même si devant la foule je tente une modération de circonstance. Mon cœur vient chercher le sien pour s’accorder sur la partition. Je fonds d’amour. Je fonds de bonheur.
- A ben quand même !
- Quoi quand même ?
- J’étais en manque et tu ne t’en rends même pas compte.
- Viens, on va y remédier tout de suite ma puce.
On s’écarte de la foule main dans la main. Il y a là derrière un petit coin d’intimité où on ne viendra pas nous embêter. Ici, c’est sans volet. D’ailleurs, c’est inutile puisqu’il n’y a, ni porte ni fenêtre, juste un toit végétal un peu rudimentaire pour témoigner de notre amour.
- J’ai envie de toi.
- Moi aussi.
- Et on fait comment ?
- On attend d’être rentré, gros coquin.
- Ah ! … Je voyais ça différemment.
J’adore ma petite amoureuse. J’aime son humour décalé, ses yeux provocants, son sourire déconcertant. Et bien au-delà du désir sexuel, ce que j’aime par-dessus tout, c’est simplement être avec elle.
Je suis fier de sa victoire. Immensément fier. Non pas par rapport aux autres mais juste par rapport à elle. C’est important pour le combat qu’elle doit affronter dans les jours qui suivent et qui risque d’être hautement plus compliqué.
On avale un petit en-cas avant de prendre la route. Je récupère la culotte de ma chérie au-dessus de l’armoire. On restitue la clé de la chambre. « Voie-Lactée » et « Belle-de-jour » réintègrent leur van respectif et on prend le chemin du retour. Comme à l’aller, Johanna nous suivra.
Alice est fatiguée. Elle m’a confié le volant. Elle me donne quelques conseils sur la façon d’aborder au mieux les spécificités de la route. Rassurée par la souplesse de ma conduite, elle finit par s’assoupir, confiante.
Quand je la regarde, endormie, rien ne laisse présager les tourments de son corps. Elle est paisible, la tête posée sur le montant de la vitre, la ceinture de sécurité qui passe entre ses seins, les cheveux tirés en arrière. A l’exception des bottes qu’elle a troquées contre une paire de baskets, elle a conservé sa tenue de cavalière.
Je me retrouve face à face avec ma conscience. Tôt demain matin, Alice prendra seule la direction de la capitale pour le centre anti-cancer de Villejuif. A son arrivée, elle se verra prélever sous anesthésie locale un échantillon des cellules malignes, une ponction dans chaque sein. Les prélèvements seront ensuite analysés et les conclusions de l’analyse lui seront communiqués dans le courant de l’après-midi. C’est le moment où elle sera fixée sur l’évolution de ses tumeurs et la façon d’organiser au mieux le traitement en fonction des chances de guérison.
Je crains l'instant où les résultats tomberont. Alice est restée silencieuse sur la façon dont elle appréhendera le pronostic. C’est une professionnelle de santé. Elle sait réagir pour les autres. Mais pour elle…
J’ai peur aussi de l’appel téléphonique qui suivra, entre soulagement, inquiétude ou désespoir. Je me dois pourtant d’être fort, pour elle avant tout. Pour nous aussi. Je ne sais pas si j’en serais capable. J’ai peur de m’effondrer.
Je la regarde si sereine, si ordinaire dans sa beauté juvénile que les larmes s’épuisent sur mes joues.
Ma chérie, l’amour de ma vie, parce que je sais que c’est l’amour de ma vie, c’est une battante sous ses airs de gamine. Moi qui croyais la protéger, je m’aperçois que c’est elle qui me prend sous son aile, qui me rassure, qui me donne la force d’essayer de l’épauler dans son combat.
Au bar, c’est l’effervescence. Alice et Johanna sont ovationnées. L’ambiance est festive. Alice qui est plutôt une femme de l’ombre, n’apprécie guère de se retrouver en pleine lumière. Et, dès la première occasion, elle s’éclipse des projecteurs pour venir chercher refuge dans mes bras protecteurs.
Johanna qui excelle dans l’art de la communication, captive l’attention. Elle vient elle aussi, au secours de mon amoureuse en focalisant toutes les regards sur sa charmante personne. La jeune cavalière n’a pas froid aux yeux. La timidité, elle ne connaît pas. C’est une très belle femme avec un visage mi ange, mi démon, un corps de déesse à rendre Vénus jalouse pour l’éternité et une répartie qui amuse avant d’assassiner tout aventurier un peu trop lourd. Richard en a fait l’expérience. Depuis masque ou pas, entre lui et Johanna la distanciation sociale, c’est dix mètres minimum.
Alice s’est assise sur mes genoux. Elle regarde son amie gesticuler, admirative mais aussi soulagée.
- Tu ferais comment si je n’étais pas là ma puce ?
- Vu que tu es là, je ne me pose même pas la question.
Ma petite amoureuse est blottie dans mes bras, son visage tourné vers moi avec un sourire merveilleux. J’adore. Dans cette simplicité, il y a tant de choses qui circulent en toute innocence que le contact corporel n’en est que sublime. Ses lèvres interrogent les miennes avec une telle sensualité qu’il est impossible de résister. Nos corps se livrent l’un à l’autre. Nos lèvres s’unissent ensemble. J’ai les yeux amoureux, j’ai les mains téméraires même si devant la foule je tente une modération de circonstance. Mon cœur vient chercher le sien pour s’accorder sur la partition. Je fonds d’amour. Je fonds de bonheur.
- A ben quand même !
- Quoi quand même ?
- J’étais en manque et tu ne t’en rends même pas compte.
- Viens, on va y remédier tout de suite ma puce.
On s’écarte de la foule main dans la main. Il y a là derrière un petit coin d’intimité où on ne viendra pas nous embêter. Ici, c’est sans volet. D’ailleurs, c’est inutile puisqu’il n’y a, ni porte ni fenêtre, juste un toit végétal un peu rudimentaire pour témoigner de notre amour.
- J’ai envie de toi.
- Moi aussi.
- Et on fait comment ?
- On attend d’être rentré, gros coquin.
- Ah ! … Je voyais ça différemment.
J’adore ma petite amoureuse. J’aime son humour décalé, ses yeux provocants, son sourire déconcertant. Et bien au-delà du désir sexuel, ce que j’aime par-dessus tout, c’est simplement être avec elle.
Je suis fier de sa victoire. Immensément fier. Non pas par rapport aux autres mais juste par rapport à elle. C’est important pour le combat qu’elle doit affronter dans les jours qui suivent et qui risque d’être hautement plus compliqué.
On avale un petit en-cas avant de prendre la route. Je récupère la culotte de ma chérie au-dessus de l’armoire. On restitue la clé de la chambre. « Voie-Lactée » et « Belle-de-jour » réintègrent leur van respectif et on prend le chemin du retour. Comme à l’aller, Johanna nous suivra.
Alice est fatiguée. Elle m’a confié le volant. Elle me donne quelques conseils sur la façon d’aborder au mieux les spécificités de la route. Rassurée par la souplesse de ma conduite, elle finit par s’assoupir, confiante.
Quand je la regarde, endormie, rien ne laisse présager les tourments de son corps. Elle est paisible, la tête posée sur le montant de la vitre, la ceinture de sécurité qui passe entre ses seins, les cheveux tirés en arrière. A l’exception des bottes qu’elle a troquées contre une paire de baskets, elle a conservé sa tenue de cavalière.
Je me retrouve face à face avec ma conscience. Tôt demain matin, Alice prendra seule la direction de la capitale pour le centre anti-cancer de Villejuif. A son arrivée, elle se verra prélever sous anesthésie locale un échantillon des cellules malignes, une ponction dans chaque sein. Les prélèvements seront ensuite analysés et les conclusions de l’analyse lui seront communiqués dans le courant de l’après-midi. C’est le moment où elle sera fixée sur l’évolution de ses tumeurs et la façon d’organiser au mieux le traitement en fonction des chances de guérison.
Je crains l'instant où les résultats tomberont. Alice est restée silencieuse sur la façon dont elle appréhendera le pronostic. C’est une professionnelle de santé. Elle sait réagir pour les autres. Mais pour elle…
J’ai peur aussi de l’appel téléphonique qui suivra, entre soulagement, inquiétude ou désespoir. Je me dois pourtant d’être fort, pour elle avant tout. Pour nous aussi. Je ne sais pas si j’en serais capable. J’ai peur de m’effondrer.
Je la regarde si sereine, si ordinaire dans sa beauté juvénile que les larmes s’épuisent sur mes joues.
Ma chérie, l’amour de ma vie, parce que je sais que c’est l’amour de ma vie, c’est une battante sous ses airs de gamine. Moi qui croyais la protéger, je m’aperçois que c’est elle qui me prend sous son aile, qui me rassure, qui me donne la force d’essayer de l’épauler dans son combat.
- °° -