19-09-2020, 09:51 AM
(Modification du message : 19-09-2020, 11:07 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 209 (422) (Chine) (Mardi matin) (Un voyage imprévu)
« Résidence des Tsu »
Yuan se réveille lui aussi avec cet étrange rêve en tête, suffisamment diffus pour qu’il ne s’en rappelle pour ainsi dire plus sauf que peut-être qu’il lui a mis pendant un bref instant un certain espoir au cœur.
Bien sûr la réalité est toute autre, Yuan retournant rapidement dans ce mal-être qui depuis le terrible événement qui a emporté son ami ne l’a plus quitté.
C’est donc la mine sombre en traînant les pieds, qu’il se lève pour passer vite fait sous la douche et rejoindre ensuite la partie de l’immense bâtisse familiale réservée aux repas, pour y prendre son petit-déjeuner.
Un étrange remue-ménage de la domesticité lui fait relever la tête pour observer d’un air curieux ce qui ressemble étrangement aux préparatifs d’un voyage.
Le plus insolite dans tout ça est sans doute le nombre de valises qui attendent déjà dans le vestibule, s’empilant les unes sur les autres pour prendre un volume conséquent certainement pas dédié à l’usage d’une seule personne.
C’est donc avec la tête pleine de questionnement qu’il rejoint sa fiancée et son père à table, tous deux déjà habillés comme pour un départ rapide et terminant leurs petits-déjeuners en discutant d’une manière volubile qui est loin d’être dans leur habitude.
Ming aperçoit son fils et le fixe du regard avec comme une flamme dans les yeux qui trouble suffisamment Yuan pour qu’il sorte un instant de sa léthargie dépressive.
- Que se passe-t-il ce matin ?? Vous en faites une tête tous les deux ??
- (Ming) Presse-toi de déjeuner, nous partons aussitôt après !!
- C’est nouveau ça !! Pourrais-je savoir où tu as l’intention de nous emmener ??
- (Ming) Le jet est prêt, nous allons en France !!
- P’pa !! Tu sais bien que je ne veux plus aller là-bas !! J’y ai trop de souvenirs qui me brisent le cœur, c’est hors de question du moins pour l’instant !! Partez sans moi.
Yuan voit bien les yeux de « Pat » fixés sur son père, comme pour lui demander quoi faire pour le convaincre de les suivre.
- Il est arrivé quelque chose dans ta famille ma chérie ?
- Non ne t’inquiète pas, ils vont tous bien !!
- Alors pourquoi ce voyage et surtout pourquoi autant d’empressement à le faire ??
- (Ming) Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de te le dire maintenant !!
- Il le faudra bien si tu veux que j’aille avec vous !! Il faudra même que le motif soit suffisamment important, pour que je m’y décide et je ne vois rien qui pourrait l’être, c’est encore trop tôt pour moi d’envisager de revoir mes amis.
- (Patricia) Tu ne nous demandes même pas où nous allons exactement ?
- Bah !! Puisqu’il ne s’agit pas d’une raison familiale, à Paris j’imagine !!
- (Ming) Pas du tout !! Enfin si, juste un passage rapide pour amener le plus gros des bagages à l’appartement !! Sinon nous allons à Aix !!
- Vous êtes fou !! Jamais je ne retournerai là-bas !!
- (Ming) Pourtant tu devrais, quelqu’un t’y attend qui devrait te faire retrouver le sourire !!
Yuan reste un moment à essayer de traduire autant les sourires, que la nervosité inhabituelle de son père.
- Il n’y a qu’une seule chose qui le pourrait tu le sais bien !! Hélas nous savons tous que c’est impossible, alors pourquoi voudrais-tu à tout prix me ramener là-bas ?? Tu trouves peut-être que je n’ai pas assez mal comme ça qu’il n’y ait besoin d’aviver la douleur en me ramenant là où j’ai passé les plus beaux jours de ma vie et où est enterré mon meilleur ami ??
- (Ming) Vois-tu mon fils, il n’y a qu’une personne qui a su me prouver que le mot « impossible » n’appartenait pas à son vocabulaire et il me l’a encore prouvé d’une certaine façon il n’y a à peine que quelques heures.
- Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?
Ming regarde Patricia, semblant attendre un accord de sa part qu’elle lui donne après une brève hésitation et c’est avec un petit sourire mi-figue mi-raisin de la façon dont son fils va le prendre, qu’il se dirige vers son système interne de communication auquel chaque pièce est connectée.
« Traduit en Français »
- Sécurité !! Pouvez-vous me passer l’enregistrement du dernier appel international reçu et venant de France ?
- Bien maître Tsu !!
Quelques secondes d’attente suivies de quelques grésillements, puis une voix retentit dans la pièce
***/***
- 居住的大师祖 (Résidence de maître Tsu)
- 我可以跟你的主人是它吗?告诉他他是法国的一位朋友! (Pourrais-je parler à votre maître s’il vous plaît ? Dites-lui que c’est un ami de France !)
- 我分享您的请求主人! (Je fais part au maître de votre demande !!)
- 我非常感谢你太多! (Je vous remercie beaucoup !)
Léger temps d’attente.
- Tsu 到设备!谁有我荣幸? (Tsu à l’appareil !! A qui ai-je l’honneur ??)
- Ming ?? C’est toi ?? C’est Florian !!….. Allô ?? Il y a quelqu’un ?? Allô !!
***/***
Ming coupe alors la com en se précipitant vers son fils qui commence à chanceler, le visage devenu soudainement livide en comprenant enfin le pourquoi de toute cette fébrilité qu’il ressentait autour de lui depuis ce matin.
CHAPITRE 210 (423) (Aix en Provence) (Mardi matin) (Une famille aimante) (suite)
Il ne faut que quelques secondes pour que la porte de la chambre de Thomas s’ouvre à la volée, allant même jusqu’à claquer fortement dans un bruit sourd contre le mur et qu’Alain suivi d’Evelyne en tenues de nuit apparaissent devant eux, le visage marqué par l’énorme ressenti de ce à quoi ils ne peuvent encore pas croire et qui pourtant semble bien être la réalité.
Thomas quoique s’attendant pour sa part à ce qui arrive n’en est pas moins affecté que ses parents, ses yeux bleu azur soudainement noyés dans l’océan de ses larmes.
Derrière le grand blond qui, assurément, n’a plus rien à voir avec Benjamin apparaissent deux grands yeux verts hypnotiques par leur couleur si prenante, cernés de minuscules taches de son qui lui parsèment le haut des joues jusque sur le front et surmontés d’une touffe de cheveux roux en épis, qu’aucun peigne ne pourrait dompter.
Sous ce regard si spécial se trouve également un petit nez mutin avec juste au-dessous un sourire radieux montrant toute la joie qu’éprouve Florian à l’effet de surprise de ces retrouvailles et qui penche la tête les yeux brillants d’amusement, faisant entendre une nouvelle fois mais avec beaucoup plus de douceur et de tendresse voire de taquinerie dans la voix, le miaulement qui a été l’élément déclencheur de toute cette émotivité à fleur de peau que tous les quatre éprouvent actuellement.
- Miaouuu ??
Evelyne s’élance vers le lit en s’asseyant contre son fils pour le prendre dans ses bras, éclatant en sanglots d’une joie tellement forte qu’elle n’arrive plus à maîtriser son corps.
Alain la suit de près et attrape le petit rouquin qui sentant venir son geste, accroche ses bras autour de son cou et se laisse soulever et emporter dans un câlin presque filial contre cet homme qu’il a toujours connu du plus jeune qu’il s’en souvienne et qui lui démontre une fois de plus combien son amour pour lui est quelque chose qui lui vient du fond du cœur.
Un long moment passe ainsi où chacun comprenant l’émotion des autres, essaie de reprendre du mieux qu’il peut son calme pour le besoin d’explications qu’il va falloir ensuite satisfaire.
Thomas remplace Florian dans les bras de son père, alors que celui-ci à son tour vient se blottir dans ceux d’Evelyne et se laisse câliner à l’envi en ronronnant doucement tellement ces caresses mais surtout cet accueil chaleureux lui est des plus agréables, changeant complètement de l’amitié toute en réserve de leurs homologues de l’autre réalité.
Là il peut enfin se sentir lui-même, se laisser aller à redevenir le petit garçon amitieux et « parfois » coquin qu’il est resté au fond de lui et qui depuis tous ces longs mois lui avait manqué en se forçant au sérieux pour tenter par tous les moyens de recréer en vain et il s’en rend compte à présent ce monde bien à lui qu’il retrouve tel qu’il l’avait laissé.
C’est donc sur les genoux de Thomas qu’il relate une nouvelle fois son histoire, prenant le temps parfois d’une petite pause où il vient quémander à qui un câlin ou un bisou à l’un ou l’autre de ces deux adultes qui les lui offre volontiers sans se montrer avare de leurs sentiments.
Ce n’est qu’après le petit-déjeuner que Taha, Antonin, Éric et Raphaël les rejoignent accompagnés des parents d’Éric qui viennent d’apprendre eux aussi la nouvelle et qui ouvrent de grands yeux ahuris quand ils voient enfin de leurs propres yeux ce qu’ils prenaient plus ou moins pour une plaisanterie de mauvais goût.
S’ensuit une énième retranscription orale de toute l’histoire, laissant au final tout ce beau monde dans une allégresse qu’ils avaient fini par oublier qu’elle pourrait encore exister un jour.
C’est Alain qui le premier pense à son frère et à sa famille, qui eux ne sont pas encore au courant du retour du neveu prodigue et de son chéri plus aussi disparu que ça étant donné les clowneries qui depuis quelques minutes s’enchaînent à un rythme effréné qui déchaînent depuis lors un fou rire collectif qui réchauffent le cœur de tous et qui surtout les soulagent en faisant passer ces instants de trop grandes émotions qu’ils viennent de vivre.
Il se lève alors pour rejoindre l’entrée et composer le numéro connu par cœur, attendant avec fébrilité et un pincement au cœur que quelqu’un décroche enfin, lui permettant d’annoncer le premier la grande nouvelle tout en sachant qu’il faudra aussi aborder un sujet plus difficile.
Cette nouvelle prise de connaissance de Thomas au sujet de sa réelle filiation n’ayant pas encore été abordée, Alain tient à ce que ce sujet le soit au plus vite afin de connaître une bonne fois pour toutes le ressenti de son fils sur ce sujet épineux.
***/***
J’observe depuis quelques secondes le visage d’Alain depuis qu’il s’est rendu dans l’entrée pour téléphoner sans doute à son frère, d’abord débordant de joie puis devenu subitement fermé comme pris d’une immense inquiétude qu’il ne m’est pas difficile de comprendre.
J’entre alors dans l’esprit de Thomas pour l’avertir du mélodrame paternel qui se trame et qui s’il n’est pas traité rapidement risque de laisser des marques indélébiles dans l’esprit de cet homme qui a toujours été et sera toujours le père de mon chéri.
CHAPITRE 211 (424) (Aix en Provence) (Mardi matin) (Une famille aimante) (fin)
***/***
Thomas se lève pour le rejoindre, lui ceinturant le ventre de ses deux bras repliés.
- Ça ne va pas p’pa ??
- Si, si !! J’essaie d’avoir mon frère mais ça ne répond pas !!
- Ce serait peut-être mieux si c’est nous qui allons jusqu’à chez eux, j’ai hâte de retrouver mes cousins et leurs parents.
- Tes cousins ?? Mais…. !!!
- Je sais à quoi tu penses p’pa et je me doute aussi des questions que tu te poses, sache juste que pour moi il n’y a et il n’y aura jamais qu’une seule personne que j’appellerai papa et c’est pareil pour maman !! Mon oncle et ma tante resteront mon oncle et ma tante, rien de moins mais surtout rien de plus !! J’aimerais si ça ne te fait rien que ce sujet de conversation soit clos une bonne fois pour toutes, c’est compris !! « Papa » !!
Alain prend son grand fils dans ses bras, les yeux noyés une fois de plus d’émotion en cette journée qui pourtant ne fait que commencer mais qui lui a déjà mis l’affectif à rude épreuve.
- Je t’aime tant mon fils !! Je croyais bien t’avoir perdu à tout jamais, même si je savais que tu étais ailleurs et vivant, Je….
- Chut p’pa !! Je sais tout ça et c’était pareil pour moi et Florian, c’est lui qui a tout fait pour nous faire revenir. Regarde-moi !! Regarde-le !! Tu ne vois donc pas l’immense bonheur sur nos visages, de nous retrouver ici parmi vous tous, enfin de retour chez nous ??
- C’était donc si terrible là-bas ??
- Pas du tout !! Mais ce n’était juste pas chez nous, tu comprends ??
- Je crois, oui !!
- C’est terrible tu sais d’être auprès de tous ces gens identiques à ceux qui comptent pour nous mais pour qui nous n’étions que de parfaits inconnus, bien sûr nous redevenions amis avec eux mais ça n’a rien à voir avec ce que nous avions connu avec vous tous !! En plus Florian n’allait pas bien du tout, d’après ce que j’en ai compris il n’aurait pas pu survivre là-bas beaucoup plus longtemps !!
Alain se tourne vers moi qui ai suivi toute la conversation.
- C’est quoi encore cette histoire ?
- Je n’étais pas dans le bon corps si j’ai bien compris !!
- Tu veux dire que…. Non !!! Tu es sorti du cercueil ??
- Non quand même pas Hi ! Hi !
- (Thomas) Il n’y a jamais eu personne d’enterré p’pa !! C’était pour que personne ne se pose de questions, tu comprends ??
- (Alain) Comment voudrais-tu que je comprenne, c’est fou cette histoire !!
- (Taha) Le corps du dieu des dieux ne peut pas mourir, ce sont les dieux des pierres qui me l’ont dit !!
Je souris devant l’étonnement de tous mes amis des paroles de Taha.
- C’est la façon qu’a Taha et son peuple de voir les choses en ce qui me concerne, il ne faut pas prendre ça au premier degré non plus !! Pour eux tout ce qui sort un peu de l’ordinaire devient vite mystique Hi ! Hi !
Je regarde les deux femmes avec amusement.
- A partir d’aujourd’hui vous ne m’appelez plus mon doudou, c’est compris ??
Monique sentant à ma voix venir la connerie, ne manque pas de poser la question.
- Et comment devra-t-on t’appeler à l’avenir ??
- Eh bien, mon Jésus tiens donc !! Hi ! Hi ! Comme ça, ça restera dans l’idée générale !!
Taha semble troubler que je prenne ses croyances avec autant de désinvolture, alors que lui sait ce qu’il a vu et entendu.
- C’est sans doute au premier degré également que je dois prendre la transformation de ton corps en ce vieux bonhomme ??
- Sans doute une des possibilités innées chez les entités, je ne nie pas leur existence mais juste l’aspect divin que toi et ta tribu leur donnent !! L’évolution qu’ils ont connue leur en a sans doute donné la possibilité comme celle d’enfermer leurs essences dans les débris de leur planète.
- Un jour tu te rappelleras et tu ne me prendras plus pour un sauvage inculte !!
- Je n’ai jamais pensé ça de toi !! Je n’ai parlé que de culture différente et qui dit culture différente, dit également croyances différentes !!
José entre dans la conversation à son tour, prenant plus ou moins la défense du jeune Masaï.
- Il faut quand même reconnaître que tu n’es pas un garçon comme les autres, le voyage que tu as fait dans l’autre réalité prête quand même à se poser tout un tas de questions et c’est sans compter sur toutes ces « choses », ces « dons » qui font de toi ce que tu es !!
- Je suis entièrement d’accord avec toi !! Seulement voilà !! Même si je suis prêt à croire que je ne suis pas ou du moins pas entièrement de ce monde, il y a encore un sacré pas à faire pour que je sois ce que semble vouloir croire Taha et ce pas vois-tu, je ne suis pas prêt loin de là à le franchir !!
- (Alain) Qui que tu sois, pour nous tu es et tu resteras Florian !! Maintenant si nous allions annoncer la bonne nouvelle de votre retour à tous les deux au reste de notre famille ? J’en connais quatre qui vont faire une drôle de tête et j’ai hâte de voir ça, pas vous ??
- (Antonin) Surtout Mathis !! Tu risques de le trouver bien changé, depuis ta m…. enfin disons plutôt ta disparition, il ne se passe pas un jour sans qu’il se rende au cimetière et qu’il en revienne les yeux bouffis d’avoir trop pleuré, je me faisais comme beaucoup ici du souci pour lui tu sais ?? Heureusement qu’il y a eu l’histoire avec Benjamin !! Même s’il a beaucoup souffert également de la disparition de Thomas, il a au moins compris que vous existiez toujours quelque part.
« Résidence des Tsu »
Yuan se réveille lui aussi avec cet étrange rêve en tête, suffisamment diffus pour qu’il ne s’en rappelle pour ainsi dire plus sauf que peut-être qu’il lui a mis pendant un bref instant un certain espoir au cœur.
Bien sûr la réalité est toute autre, Yuan retournant rapidement dans ce mal-être qui depuis le terrible événement qui a emporté son ami ne l’a plus quitté.
C’est donc la mine sombre en traînant les pieds, qu’il se lève pour passer vite fait sous la douche et rejoindre ensuite la partie de l’immense bâtisse familiale réservée aux repas, pour y prendre son petit-déjeuner.
Un étrange remue-ménage de la domesticité lui fait relever la tête pour observer d’un air curieux ce qui ressemble étrangement aux préparatifs d’un voyage.
Le plus insolite dans tout ça est sans doute le nombre de valises qui attendent déjà dans le vestibule, s’empilant les unes sur les autres pour prendre un volume conséquent certainement pas dédié à l’usage d’une seule personne.
C’est donc avec la tête pleine de questionnement qu’il rejoint sa fiancée et son père à table, tous deux déjà habillés comme pour un départ rapide et terminant leurs petits-déjeuners en discutant d’une manière volubile qui est loin d’être dans leur habitude.
Ming aperçoit son fils et le fixe du regard avec comme une flamme dans les yeux qui trouble suffisamment Yuan pour qu’il sorte un instant de sa léthargie dépressive.
- Que se passe-t-il ce matin ?? Vous en faites une tête tous les deux ??
- (Ming) Presse-toi de déjeuner, nous partons aussitôt après !!
- C’est nouveau ça !! Pourrais-je savoir où tu as l’intention de nous emmener ??
- (Ming) Le jet est prêt, nous allons en France !!
- P’pa !! Tu sais bien que je ne veux plus aller là-bas !! J’y ai trop de souvenirs qui me brisent le cœur, c’est hors de question du moins pour l’instant !! Partez sans moi.
Yuan voit bien les yeux de « Pat » fixés sur son père, comme pour lui demander quoi faire pour le convaincre de les suivre.
- Il est arrivé quelque chose dans ta famille ma chérie ?
- Non ne t’inquiète pas, ils vont tous bien !!
- Alors pourquoi ce voyage et surtout pourquoi autant d’empressement à le faire ??
- (Ming) Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de te le dire maintenant !!
- Il le faudra bien si tu veux que j’aille avec vous !! Il faudra même que le motif soit suffisamment important, pour que je m’y décide et je ne vois rien qui pourrait l’être, c’est encore trop tôt pour moi d’envisager de revoir mes amis.
- (Patricia) Tu ne nous demandes même pas où nous allons exactement ?
- Bah !! Puisqu’il ne s’agit pas d’une raison familiale, à Paris j’imagine !!
- (Ming) Pas du tout !! Enfin si, juste un passage rapide pour amener le plus gros des bagages à l’appartement !! Sinon nous allons à Aix !!
- Vous êtes fou !! Jamais je ne retournerai là-bas !!
- (Ming) Pourtant tu devrais, quelqu’un t’y attend qui devrait te faire retrouver le sourire !!
Yuan reste un moment à essayer de traduire autant les sourires, que la nervosité inhabituelle de son père.
- Il n’y a qu’une seule chose qui le pourrait tu le sais bien !! Hélas nous savons tous que c’est impossible, alors pourquoi voudrais-tu à tout prix me ramener là-bas ?? Tu trouves peut-être que je n’ai pas assez mal comme ça qu’il n’y ait besoin d’aviver la douleur en me ramenant là où j’ai passé les plus beaux jours de ma vie et où est enterré mon meilleur ami ??
- (Ming) Vois-tu mon fils, il n’y a qu’une personne qui a su me prouver que le mot « impossible » n’appartenait pas à son vocabulaire et il me l’a encore prouvé d’une certaine façon il n’y a à peine que quelques heures.
- Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?
Ming regarde Patricia, semblant attendre un accord de sa part qu’elle lui donne après une brève hésitation et c’est avec un petit sourire mi-figue mi-raisin de la façon dont son fils va le prendre, qu’il se dirige vers son système interne de communication auquel chaque pièce est connectée.
« Traduit en Français »
- Sécurité !! Pouvez-vous me passer l’enregistrement du dernier appel international reçu et venant de France ?
- Bien maître Tsu !!
Quelques secondes d’attente suivies de quelques grésillements, puis une voix retentit dans la pièce
***/***
- 居住的大师祖 (Résidence de maître Tsu)
- 我可以跟你的主人是它吗?告诉他他是法国的一位朋友! (Pourrais-je parler à votre maître s’il vous plaît ? Dites-lui que c’est un ami de France !)
- 我分享您的请求主人! (Je fais part au maître de votre demande !!)
- 我非常感谢你太多! (Je vous remercie beaucoup !)
Léger temps d’attente.
- Tsu 到设备!谁有我荣幸? (Tsu à l’appareil !! A qui ai-je l’honneur ??)
- Ming ?? C’est toi ?? C’est Florian !!….. Allô ?? Il y a quelqu’un ?? Allô !!
***/***
Ming coupe alors la com en se précipitant vers son fils qui commence à chanceler, le visage devenu soudainement livide en comprenant enfin le pourquoi de toute cette fébrilité qu’il ressentait autour de lui depuis ce matin.
CHAPITRE 210 (423) (Aix en Provence) (Mardi matin) (Une famille aimante) (suite)
Il ne faut que quelques secondes pour que la porte de la chambre de Thomas s’ouvre à la volée, allant même jusqu’à claquer fortement dans un bruit sourd contre le mur et qu’Alain suivi d’Evelyne en tenues de nuit apparaissent devant eux, le visage marqué par l’énorme ressenti de ce à quoi ils ne peuvent encore pas croire et qui pourtant semble bien être la réalité.
Thomas quoique s’attendant pour sa part à ce qui arrive n’en est pas moins affecté que ses parents, ses yeux bleu azur soudainement noyés dans l’océan de ses larmes.
Derrière le grand blond qui, assurément, n’a plus rien à voir avec Benjamin apparaissent deux grands yeux verts hypnotiques par leur couleur si prenante, cernés de minuscules taches de son qui lui parsèment le haut des joues jusque sur le front et surmontés d’une touffe de cheveux roux en épis, qu’aucun peigne ne pourrait dompter.
Sous ce regard si spécial se trouve également un petit nez mutin avec juste au-dessous un sourire radieux montrant toute la joie qu’éprouve Florian à l’effet de surprise de ces retrouvailles et qui penche la tête les yeux brillants d’amusement, faisant entendre une nouvelle fois mais avec beaucoup plus de douceur et de tendresse voire de taquinerie dans la voix, le miaulement qui a été l’élément déclencheur de toute cette émotivité à fleur de peau que tous les quatre éprouvent actuellement.
- Miaouuu ??
Evelyne s’élance vers le lit en s’asseyant contre son fils pour le prendre dans ses bras, éclatant en sanglots d’une joie tellement forte qu’elle n’arrive plus à maîtriser son corps.
Alain la suit de près et attrape le petit rouquin qui sentant venir son geste, accroche ses bras autour de son cou et se laisse soulever et emporter dans un câlin presque filial contre cet homme qu’il a toujours connu du plus jeune qu’il s’en souvienne et qui lui démontre une fois de plus combien son amour pour lui est quelque chose qui lui vient du fond du cœur.
Un long moment passe ainsi où chacun comprenant l’émotion des autres, essaie de reprendre du mieux qu’il peut son calme pour le besoin d’explications qu’il va falloir ensuite satisfaire.
Thomas remplace Florian dans les bras de son père, alors que celui-ci à son tour vient se blottir dans ceux d’Evelyne et se laisse câliner à l’envi en ronronnant doucement tellement ces caresses mais surtout cet accueil chaleureux lui est des plus agréables, changeant complètement de l’amitié toute en réserve de leurs homologues de l’autre réalité.
Là il peut enfin se sentir lui-même, se laisser aller à redevenir le petit garçon amitieux et « parfois » coquin qu’il est resté au fond de lui et qui depuis tous ces longs mois lui avait manqué en se forçant au sérieux pour tenter par tous les moyens de recréer en vain et il s’en rend compte à présent ce monde bien à lui qu’il retrouve tel qu’il l’avait laissé.
C’est donc sur les genoux de Thomas qu’il relate une nouvelle fois son histoire, prenant le temps parfois d’une petite pause où il vient quémander à qui un câlin ou un bisou à l’un ou l’autre de ces deux adultes qui les lui offre volontiers sans se montrer avare de leurs sentiments.
Ce n’est qu’après le petit-déjeuner que Taha, Antonin, Éric et Raphaël les rejoignent accompagnés des parents d’Éric qui viennent d’apprendre eux aussi la nouvelle et qui ouvrent de grands yeux ahuris quand ils voient enfin de leurs propres yeux ce qu’ils prenaient plus ou moins pour une plaisanterie de mauvais goût.
S’ensuit une énième retranscription orale de toute l’histoire, laissant au final tout ce beau monde dans une allégresse qu’ils avaient fini par oublier qu’elle pourrait encore exister un jour.
C’est Alain qui le premier pense à son frère et à sa famille, qui eux ne sont pas encore au courant du retour du neveu prodigue et de son chéri plus aussi disparu que ça étant donné les clowneries qui depuis quelques minutes s’enchaînent à un rythme effréné qui déchaînent depuis lors un fou rire collectif qui réchauffent le cœur de tous et qui surtout les soulagent en faisant passer ces instants de trop grandes émotions qu’ils viennent de vivre.
Il se lève alors pour rejoindre l’entrée et composer le numéro connu par cœur, attendant avec fébrilité et un pincement au cœur que quelqu’un décroche enfin, lui permettant d’annoncer le premier la grande nouvelle tout en sachant qu’il faudra aussi aborder un sujet plus difficile.
Cette nouvelle prise de connaissance de Thomas au sujet de sa réelle filiation n’ayant pas encore été abordée, Alain tient à ce que ce sujet le soit au plus vite afin de connaître une bonne fois pour toutes le ressenti de son fils sur ce sujet épineux.
***/***
J’observe depuis quelques secondes le visage d’Alain depuis qu’il s’est rendu dans l’entrée pour téléphoner sans doute à son frère, d’abord débordant de joie puis devenu subitement fermé comme pris d’une immense inquiétude qu’il ne m’est pas difficile de comprendre.
J’entre alors dans l’esprit de Thomas pour l’avertir du mélodrame paternel qui se trame et qui s’il n’est pas traité rapidement risque de laisser des marques indélébiles dans l’esprit de cet homme qui a toujours été et sera toujours le père de mon chéri.
CHAPITRE 211 (424) (Aix en Provence) (Mardi matin) (Une famille aimante) (fin)
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Thomas se lève pour le rejoindre, lui ceinturant le ventre de ses deux bras repliés.
- Ça ne va pas p’pa ??
- Si, si !! J’essaie d’avoir mon frère mais ça ne répond pas !!
- Ce serait peut-être mieux si c’est nous qui allons jusqu’à chez eux, j’ai hâte de retrouver mes cousins et leurs parents.
- Tes cousins ?? Mais…. !!!
- Je sais à quoi tu penses p’pa et je me doute aussi des questions que tu te poses, sache juste que pour moi il n’y a et il n’y aura jamais qu’une seule personne que j’appellerai papa et c’est pareil pour maman !! Mon oncle et ma tante resteront mon oncle et ma tante, rien de moins mais surtout rien de plus !! J’aimerais si ça ne te fait rien que ce sujet de conversation soit clos une bonne fois pour toutes, c’est compris !! « Papa » !!
Alain prend son grand fils dans ses bras, les yeux noyés une fois de plus d’émotion en cette journée qui pourtant ne fait que commencer mais qui lui a déjà mis l’affectif à rude épreuve.
- Je t’aime tant mon fils !! Je croyais bien t’avoir perdu à tout jamais, même si je savais que tu étais ailleurs et vivant, Je….
- Chut p’pa !! Je sais tout ça et c’était pareil pour moi et Florian, c’est lui qui a tout fait pour nous faire revenir. Regarde-moi !! Regarde-le !! Tu ne vois donc pas l’immense bonheur sur nos visages, de nous retrouver ici parmi vous tous, enfin de retour chez nous ??
- C’était donc si terrible là-bas ??
- Pas du tout !! Mais ce n’était juste pas chez nous, tu comprends ??
- Je crois, oui !!
- C’est terrible tu sais d’être auprès de tous ces gens identiques à ceux qui comptent pour nous mais pour qui nous n’étions que de parfaits inconnus, bien sûr nous redevenions amis avec eux mais ça n’a rien à voir avec ce que nous avions connu avec vous tous !! En plus Florian n’allait pas bien du tout, d’après ce que j’en ai compris il n’aurait pas pu survivre là-bas beaucoup plus longtemps !!
Alain se tourne vers moi qui ai suivi toute la conversation.
- C’est quoi encore cette histoire ?
- Je n’étais pas dans le bon corps si j’ai bien compris !!
- Tu veux dire que…. Non !!! Tu es sorti du cercueil ??
- Non quand même pas Hi ! Hi !
- (Thomas) Il n’y a jamais eu personne d’enterré p’pa !! C’était pour que personne ne se pose de questions, tu comprends ??
- (Alain) Comment voudrais-tu que je comprenne, c’est fou cette histoire !!
- (Taha) Le corps du dieu des dieux ne peut pas mourir, ce sont les dieux des pierres qui me l’ont dit !!
Je souris devant l’étonnement de tous mes amis des paroles de Taha.
- C’est la façon qu’a Taha et son peuple de voir les choses en ce qui me concerne, il ne faut pas prendre ça au premier degré non plus !! Pour eux tout ce qui sort un peu de l’ordinaire devient vite mystique Hi ! Hi !
Je regarde les deux femmes avec amusement.
- A partir d’aujourd’hui vous ne m’appelez plus mon doudou, c’est compris ??
Monique sentant à ma voix venir la connerie, ne manque pas de poser la question.
- Et comment devra-t-on t’appeler à l’avenir ??
- Eh bien, mon Jésus tiens donc !! Hi ! Hi ! Comme ça, ça restera dans l’idée générale !!
Taha semble troubler que je prenne ses croyances avec autant de désinvolture, alors que lui sait ce qu’il a vu et entendu.
- C’est sans doute au premier degré également que je dois prendre la transformation de ton corps en ce vieux bonhomme ??
- Sans doute une des possibilités innées chez les entités, je ne nie pas leur existence mais juste l’aspect divin que toi et ta tribu leur donnent !! L’évolution qu’ils ont connue leur en a sans doute donné la possibilité comme celle d’enfermer leurs essences dans les débris de leur planète.
- Un jour tu te rappelleras et tu ne me prendras plus pour un sauvage inculte !!
- Je n’ai jamais pensé ça de toi !! Je n’ai parlé que de culture différente et qui dit culture différente, dit également croyances différentes !!
José entre dans la conversation à son tour, prenant plus ou moins la défense du jeune Masaï.
- Il faut quand même reconnaître que tu n’es pas un garçon comme les autres, le voyage que tu as fait dans l’autre réalité prête quand même à se poser tout un tas de questions et c’est sans compter sur toutes ces « choses », ces « dons » qui font de toi ce que tu es !!
- Je suis entièrement d’accord avec toi !! Seulement voilà !! Même si je suis prêt à croire que je ne suis pas ou du moins pas entièrement de ce monde, il y a encore un sacré pas à faire pour que je sois ce que semble vouloir croire Taha et ce pas vois-tu, je ne suis pas prêt loin de là à le franchir !!
- (Alain) Qui que tu sois, pour nous tu es et tu resteras Florian !! Maintenant si nous allions annoncer la bonne nouvelle de votre retour à tous les deux au reste de notre famille ? J’en connais quatre qui vont faire une drôle de tête et j’ai hâte de voir ça, pas vous ??
- (Antonin) Surtout Mathis !! Tu risques de le trouver bien changé, depuis ta m…. enfin disons plutôt ta disparition, il ne se passe pas un jour sans qu’il se rende au cimetière et qu’il en revienne les yeux bouffis d’avoir trop pleuré, je me faisais comme beaucoup ici du souci pour lui tu sais ?? Heureusement qu’il y a eu l’histoire avec Benjamin !! Même s’il a beaucoup souffert également de la disparition de Thomas, il a au moins compris que vous existiez toujours quelque part.
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