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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

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CHAPITRE 105 (318) (Paris) (Mardi après-midi) (Commissariat d’arrondissement)


C’est le visage anxieux que le jeune homme pousse la porte du commissariat, il semblerait qu’il y ait du nouveau sur la plainte pour recherche dans l’intérêt des familles qu’il a porté la semaine précédente quand son jeune frère n’est pas reparu chez eux après plusieurs jours sans nouvelle.

Le manque de sommeil évident peut se lire rien qu’en observant ses yeux cernés et rougis par l’inquiétude, Jean Baptiste n’étant pas du genre à découcher et encore moins sans prévenir, tout un tas de pensées toutes plus effrayantes les unes que les autres lui sont venues depuis lors sur ce qu’il pouvait lui être arrivé et justifient l’état d’angoisse dans lequel il se trouve actuellement.

Le responsable du fast-food où JB travaille avait l’air aussi surpris en venant aux nouvelles de ce qui l’a empêché à venir prendre son poste, ce qui l’a décidé à venir enregistrer sa plainte alors que le lieu est loin d’être de ceux qu’il aime fréquenter.

C’est donc avec une appréhension bien compréhensible qu’il se dirige vers l’accueil ou un homme en uniforme le voit arriver en le détaillant des pieds à la tête, ce qu’il voit de ce garçon visiblement inquiet semble le radoucir quelque peu quand il lui demande.

- C’est pour quoi ??

Gilles sourit tristement, son cœur s’accélérant d’apprendre ce qu’ils ont à lui dire.

- J’ai été contacté ce matin au sujet de la disparition de mon jeune frère Jean Baptiste !!
- Je suis au courant !! Un instant s’il vous plait, je vais chercher la personne avec qui vous avez été mis en contact !!

Le policier disparaît quelques minutes de sa vue le rendant encore plus nerveux de cette attente qui lui met les nerfs à rude épreuve, quand il le voit revenir accompagné d’un homme en civil à la carrure impressionnante et aux cheveux grisonnants taillés courts à la façon d’un militaire.
Maurice reconnait en ce garçon tous les stigmates d’une personne rongée par l’inquiétude, son regard porté sur lui brille des larmes qu’il retient avec peine et rien que cette vision change de tout au tout l’image qu’avait en tête Maurice du frère de Jean Baptiste, ne voyant rien d’autre en ce jeune homme qu’un garçon plongé dans l’angoisse d’apprendre qu’il puisse être arrivé un malheur au seul membre restant de sa famille.

Il s’avance donc rapidement vers lui avec un sourire rassurant qui semble déjà rasséréner quelque peu le garçon qui commence à trembler sur ses jambes du fait très certainement du relâchement de l’énorme stress qu’il pouvait ressentir en entrant dans le commissariat.

- Déjà avant toutes choses, Jean Baptiste va très bien et je déplore qu’il n’ait pas pensé à donner de ses nouvelles, nous serons mieux dans un bureau pour la suite de la discussion si vous voulez bien me suivre jeune homme ??

C’est le corps secoué par l’énorme soulagement que Gilles suit cet homme, les larmes cette fois ci s’échappant de ses yeux sans qu’il ne pense même à les retenir.

Ce n’est qu’une fois assis en face de Maurice qu’il reprend conscience d’où il se trouve et qu’il écoute les explications qui lui sont données en se reprenant petit à petit, maintenant qu’il a l’assurance que son petit frère va bien.

Après le soulagement arrive la colère d’apprendre que pendant qu’il se faisait un sang d’encre, celui-ci passait ses journées au bord de la mer avec des amis qu’il ne lui connaissait pas.

Maurice s’en aperçoit et ne peut lui en tenir rigueur, sachant très bien qu’il a toutes les raisons d’être furieux contre son jeune frère qui l’a laissé sans nouvelles à se morfondre.

- Je comprends que vous soyez en colère mon garçon, juste que je pourrais dire pour sa défense qu’il a rencontré des personnes peu communes avec qui il se découvre des affinités d’un garçon de son âge.
- Mais ça n’explique pas pourquoi il est parti comme ça, surtout sans prévenir !!
- Il a appris que quelqu’un en qui il tenait beaucoup était sorti du coma et il n’a pas réfléchi plus loin pour aller le rejoindre sans tarder, le cœur prend parfois le pas sur la réflexion et c’est assurément ce qui est arrivé à votre frère, il ne faut pas lui en vouloir !!
- Le cœur ?? Comment ça le cœur ??
- Ce n’est pas bien difficile à comprendre pourtant !!
- Je ne connais qu’une personne sortie du coma, il s’agit d’un de mes potes qui a eu un grave accident et je ne vois vraiment pas ce que vient faire cette histoire de cœur entre Jean Baptiste et lui ??

Gilles semble alors réaliser et regarde Maurice avec cette fois une lueur de peur dans les yeux, il pose alors la question qui lui vient de suite à l’esprit.

- Il l’aime ?? Mon frère est amoureux de Florian, c’est ce que vous cherchez à me faire comprendre avec cette histoire de cœur ??
- Exact !!
- Mais c’est de la folie pure !! Ils ne se connaissent quasiment pas !! Tout juste s’il l’a vu en coup de vent à la maison !! Et puis Florian est un casseur de PD et…. bon dieu !! Il faut que j’aille là-bas avant qu’il ne lui fasse du mal s’il s’en aperçoit.

Maurice ne peut s’empêcher de regarder Gilles avec un étonnement manifeste, celui-ci s’en rend compte et lui en fait la remarque visiblement surpris.

- J’ai dit quelque chose qui vous étonne ?
- J’avais juste cru comprendre que vous étiez vous aussi un casseur de PD comme vous dites !!
- C’est vrai que je ne les aime pas, mais là il s’agit de mon frère !! Florian est complètement dingue et rien ne l’arrête quand il s’agit de les faire souffrir, c’est viscéral vous comprenez !! Sa propre famille est bien placée pour le savoir, vous n’avez qu’à leur poser la question !!
- Je serais toi mon garçon, je ferais attention à mes paroles !! Elles pourraient se retourner contre toi si j’étais venu pour trouver les auteurs de certains actes qui ont donné lieu à de nombreuses plaintes !!

Gilles comprend qu’il parle trop et que le tutoiement employé soudainement doit lui servir d’avertissement, surpris malgré tout que cet homme n’en profite pas pour s’en servir contre lui.

- Mais qui êtes-vous à la fin ?? Pas juste un flic, c’est sûr !!
- Quelqu’un qui pour l’instant n’est pas là pour te condamner pour tous les méfaits que vous avez perpétrés avec Florian et le reste de votre bande de voyous, alors évite d’en rajouter et écoute moi bien !! Une personne te contactera pour avoir une discussion avec toi, je te conseille de ne pas chercher à lui mentir car il en sait déjà beaucoup et il n’est pas homme à s’en laisser conter !!
- Et pour mon frère ?
- Quoi ton frère ?
- Vous n’allez pas le laisser avec Florian après tout ce que je vous ai dit sur lui !!
- Il ne risque absolument rien je peux te l’assurer et là où il est avec ceux qui sont avec lui Florian y compris, s’il y a quelque chose à en dire c’est que l’homophobie est bien loin de leurs préoccupations. Je te conseille même de revoir ta propre façon de penser avant d’envisager de les rencontrer, ou du moins de la garder précieusement pour toi si tu es aussi intolérant que tu sembles le dire.




CHAPITRE 106 (319) (Paris) (Mardi fin d’après-midi) (Palais de l’Élysée) (État de crise)


« Salle du conseil »

Le brouhaha ambiant cesse brusquement quand apparaît le président, visiblement soucieux de ce qu’il vient d’apprendre et qui a occasionné cette réunion restreinte avec ses plus proches collaborateurs plus quelques autres qui cherchent encore à comprendre la raison de cette convocation, ceux-ci encore ignorant du sujet de cette réunion tardive.

- Messieurs l’heure est grave !! Nous venons d’apprendre de source sûre la perte d’une section complète de nos soldats engagés avec les forces de l’OTAN en Afghanistan, il y aurait au moins une dizaine de morts et le double de blessés graves, les médias n’ont pas encore eu vent de l’affaire mais cela ne saurait tarder !! Nos alliés ont subi également de lourdes pertes lors de cette attaque et nous demandent de réagir au plus vite en envoyant des forces armées en renfort, nous sommes le pays engagé avec eux le plus proche du terrain aussi j’ai donné les ordres nécessaires pour que soient déployées de nouvelles forces au plus vite. Je compte sur chacun d’entre vous pour diligenter ses services afin que tout se passe au mieux que ce soit aussi bien médiatiquement que dans la préparation de cette riposte militaire. Il faut aussi penser à ceux gravement atteints qui vont avoir besoin d’être évacués, j’ai donné l’assurance à nos alliés que leurs blessés trouveraient chez nous les meilleurs soins possibles.
- (Un conseiller) Nos hôpitaux militaires pourront ils recevoir tout le monde ?
- Le souci n’est pas là !! Nous avons encore plusieurs heures pour nous organiser, pour l’instant le plus important étant d’envoyer la logistique nécessaire à leur rapatriement au plus vite !! Certains sont gravement touchés, alors ne perdons pas plus d’un temps beaucoup trop précieux !! Au travail messieurs !! Général Mathéi ?
- Oui monsieur le président ?
- Vous allez recevoir les plus amochés, j’ai donné les ordres en conséquences et il va falloir que toutes vos équipes soient prêtes à temps !!
- Je ferais en sorte qu’elles le soient monsieur…. Toutefois si je peux me permettre ??
- Dites ce que vous avez sur le cœur général !!
- Il serait peut être bon de nous affecter quelques spécialistes civils en renfort, je….j’ai….entendu parler d’un chirurgien exceptionnel qui aurait réussi un exploit en sauvant des personnalités importantes.
- L’équipe du professeur Akihito est toujours au Val de Grâce, je pourrais lui demander de venir vous assister !!
- Merci monsieur le président !! Mais vous savez bien que ce n’est pas de lui que je parlais, même si je verrais d’un bon œil qu’il puisse nous apporter son aide.
- Je crains général de ne pouvoir accéder à votre requête !! La personne à laquelle vous faites allusion n’existe pas…. Du moins pas officiellement….

Le général sent une forte poussée non pas de colère, mais plutôt d’une forte injustice dans les paroles qu’il vient d’entendre.

- Il faut donc faire partie des puissants pour avoir le droit de vivre monsieur ? Vous avez pensé aux familles de ces garçons ? Nos jeunes hommes n’ont-ils pas droit à la considération du pays qui les a envoyés se battre ?
- Il suffit général !! A qui donc pensez-vous vous adresser !!

Le général se fige d’indignation, il arrive néanmoins à se reprendre et à saluer le président, avant de faire demi-tour pour sortir.

- Un instant !!

Le général surpris refait face à son interlocuteur.

- Monsieur ?
- Je vais voir ce que je peux faire !! Mais je vous préviens que vous serez tenu comme entièrement responsable si un seul mot sur ses actes ou sur son existence sort de l’enceinte de votre établissement, me suis-je bien fait comprendre ?
- Mais enfin monsieur !! Qu’a donc cet homme de si extraordinaire ??
- Votre insistance à l’avoir avec vous devrait répondre en partie à votre question général, pour le reste il en va du secret d’état et vous comprendrez dès lors que vous n’en saurez donc pas plus, sauf peut-être un point de détail qui a quand même son importance.
- Monsieur ?
- Il me semble avoir entendu dire qu’il n’acceptait pas l’ordre militaire, alors je vous demanderai de bien vous en souvenir le moment venu et de ne pas lui en tenir rigueur.

Le général salue une deuxième fois.

- Je saurais m’en souvenir monsieur, ce n’est pas ce que j’attends de lui de toute façon !!
- C’est très bien alors, vous serez contacté par les services qui s’occupent de sa sécurité afin de mettre les choses en place pour sa venue !! Ah, oui !! Une dernière chose avant de disposer général !! Je pense qu’il aura besoin de l’équipe du professeur Akihito avec lui, ils le connaissent bien et ça permettra au professeur de rester avec la famille princière au Val de Grâce, je n’ai rien d’autre à ajouter !! Vous pouvez disposer !! Nous nous reverrons sans doute, j’aimerais avoir vos impressions dès que tout ceci sera terminé.

Le président attend que la porte se soit refermée derrière lui, pour réfléchir à ces dernières minutes, pouvait-il refuser la demande du général comme ça avait été sa première intention ? Sans doute oui, mais la souffrance de ces jeunes hommes touchés dans leur chair pour avoir fait leur devoir envers leur pays l’aurait sans doute hanté pendant longtemps.

C’est en soupirant contre lui-même, que le président décroche le téléphone pour prévenir Maurice Désmaré de ses dernières prises de décisions concernant son jeune protégé qui décidément connaîtra des vacances pour le moins chaotiques.




CHAPITRE 107 (320) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Rencontre)


« Sur la plage »

Léonie surveille de loin la petite bande d’amis qui après un dîner plus que copieux, est venu profiter de la douceur de l’air pour passer un moment tranquille tous ensemble.

Dorian pour sa part à la tête ailleurs depuis qu’il a remarqué cet homme visiblement seul qui profite du calme ambiant pour lire, tranquillement installé sur sa serviette de plage à une dizaine de mètres à peine d’eux.

L’homme plus âgé que lui de quelques années, attire son regard comme un aimant et son physique à tomber n’est pas la seule raison pour cet intérêt soudain, l’expression virile, sereine et tranquille de son visage démontre un caractère entier qui plait beaucoup à Dorian.

- Tu ne crois pas que ce serait plus facile pour nous, si nous allions tout simplement nous joindre à eux ?

Dorian sursaute, surpris dans ses pensées.

- Hein !! Quoi !! Tu disais ??

Léonie soupire d’exaspération devant son collègue et ami qui ne s’intéresse visiblement pas à sa mission, mais plutôt à mater ce mec somme toute plutôt bien foutu et ce depuis son arrivée.

- Tu vas finir par te faire repérer à force de le fixer comme tu le fais !!

Dorian se tourne vers elle, son visage montrant son trouble.

- Je ne sais vraiment pas ce qu’il me prend, je t’assure !!
- Facile à deviner pourtant !

Léonie comprend que son ami ne répondra pas, le regard de Dorian se tournant une nouvelle fois vers l’inconnu qui ne s’aperçoit bien sûr pas de l’intérêt qu’il lui porte et c’est donc elle qui insiste.

- Il te plait donc tant que ça ??
- Humm !!!
- Mais dis-moi Dorian, tu ne m’avais pas dit que tu étais homo ??
- Tu ne me l’as jamais demandé !! Et puis d’ailleurs !! Je ne vais pas le crier partout non plus.
- Ça t’arrive souvent de tomber amoureux comme ça ?
- Jamais !! Et d’abord, qui te dit que je suis tombé amoureux ?
- (Léonie amusée) Mon intuition peut-être ? Je commence à bien te connaître tu sais et je ne te vois vraiment pas t’intéresser à quelqu’un juste pour la bagatelle.
- Ah oui !! Vraiment ??
- Ose dire le contraire ??
- Je…je ne sais pas en fait…. Tu as sans doute raison, je suis un gros naze !!

Léonie le regarde, visiblement surprise de sa répartie.

- Déjà tu n’es pas gros, loin s’en faut et ensuite je ne dirais pas ça de toi !!
- Et tu dirais quoi d’un mec qui n’ose pas s’assumer ?
- Que tu es un jeune homme particulièrement mignon et sentimental qui attend de trouver la bonne personne, mais certainement pas un gros naze comme tu viens de le dire !
- Pffttt !!! La bonne personne !! Comme si c’était possible dans ce milieu de trouver ce genre de perle rare !!
- Pourtant tu en as l’exemple sous les yeux il me semble ?

Devant l’incompréhension évidente de ses paroles, Léonie montre du doigt le groupe de jeunes qu’ils surveillent depuis quelques jours.

- Prends modèle sur eux et si ce que nous avons appris est exact, les sentiments qu’ils éprouvent ne sont pas si éloignés que ça de ta façon de voir les choses. N’oublies pas non plus que tu as été leur ami, s’il faut en croire ce qu’on nous a raconté sur toute cette histoire.

***/***

L’homme allongé à quelques mètres lève les yeux de son bouquin, écoutant cette conversation fort instructive le concernant et qui arrive à ses oreilles avec une netteté suffisante pour qu’il en comprenne le sens, observant discrètement maintenant mais avec attention ce jeune homme qui comme l’a dit si bien sa copine est vraiment très mais alors très mignon.

Au point qu’il sent son cœur s’accélérer brusquement, comprenant parfaitement pour sa part ce qu’il lui arrive sans qu’il n’y ait besoin de lui mettre les points sur les I.

Il a bien compris que le premier pas ne sera pas fait par ce garçon qui semble au demeurant plutôt timide comme l’a si bien fait comprendre sa collègue et que s’il veut avoir la moindre possibilité de le revoir, c’est à lui de faire le premier pas pour engager la conversation.

***/***

Pendant ce temps-là Léonie et son ami continuent leur conversation, sans se rendre compte un seul instant que le vent porte leurs paroles jusqu’à cet inconnu qui plait tant à Dorian et qui ne rate rien des sous-entendus portés à son égard, aussi c’est avec un sursaut de surprise qu’ils s’aperçoivent enfin qu’il s’est levé pour venir vers eux avec un étrange sourire en coin.

- Excusez-moi mais j’ai entendu que vous parliez de moi, alors quitte à faire autant que je participe vous ne croyez pas ?

Dorian pâlit d’un coup en déglutissant avec peine tout en fixant l’inconnu qui lui plait tant dans les yeux.

- Aïe !! Je fais quoi maintenant ? Je me mettrai bien la tête dans le sable, seulement j’ai peur du noir !!
- (L’inconnu amusé) Ça pourrait prêter à équivoque comme position tu ne trouves pas Hi ! Hi ! Surtout après ce que J’ai entendu tout à l’heure, conversation entre nous pas très discrète reconnaissez le !!
- (Léonie) C’était peut-être ce qu’il fallait en fin de compte, Dorian n’aurait jamais osé aller vous aborder, lui !!
- Alors que moi j’ai osé le faire ? Dorian ?? Humm !! Beau prénom qui te va très bien !!

L’inconnu tend alors sa main droite vers Dorian.

- Enchanté de faire ta connaissance, moi c’est Gérôme !!


Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 108 (321) (Hôpital Bégin) (Mercredi matin) (Double mise au point technique)


Il règne une forte effervescence dans la caserne hôpital depuis le lever des couleurs, les ordres claquent de la bouche des sous-officiers qui ont reçu leurs missions et que ce soit au niveau de la sécurité ou encore à celui de la préparation des salles ainsi que des chambres qui vont bientôt recevoir leur contingent de blessés, tous s’affairent à ce que tout soit prêt pour l’arrivée des premières ambulances.

Le général Mathéi est en plein briefing avec ses officiers-chirurgiens pour les renseigner au mieux des dernières nouvelles, afin qu’ils sachent à quoi s’attendre et puissent ensuite s’organiser en conséquence.

- (Le général) Nous ne recevrons chez nous que les plus touchés, nous devons donc nous attendre à des pertes substantielles !! Je suis certain que chacun d’entre vous fera de son mieux pour limiter la casse, nous devrions recevoir de l’aide extérieure pour les cas les plus difficiles.

Un brouhaha de surprise et de contestation suit ses dernières paroles.

- Allons messieurs !! Un peu de silence s’il vous plait !! Je peux bien comprendre que vos ego soient quelques peu écornés, mais je pense avant tout à la survie de ces jeunes hommes et je ne tolérerai pas ce genre de protestations mal venues, tenez-vous le pour dit !!
- Excusez mon général, mais nous sommes suffisamment nombreux et formés à ce qui nous attend pour ne pas comprendre ce qu’amènerait de plus cette aide extérieure, si ce n’est très certainement de désorganiser nos services.
- (Le général) Il n’y aura aucune désorganisation du fait que j’ai demandé qu’une salle soit préparée dans une autre aile et qu’il n’y aura de ce fait aucune interaction entre vous et l’équipe qui y sera mise en place !! De plus, un cordon de sécurité spécifique empêchera quiconque d’entrer dans la zone de confinement menant à cette salle !!
- Peut-on connaître les raisons d’un tel déploiement de forces autour de ces personnes ?
- (Le général) C’est une exigence de la présidence qui m’est aussi incompréhensible qu’à vous, la seule chose que je suis habilité à vous révéler et que nous parlons du même chirurgien qui est intervenu dernièrement sur la famille impériale nippone, vous en connaissez sans doute les résultats probants si vous suivez un tant soit peu les actualités.
- Les médias du monde entier n’hésitent pas à employer le mot miracle !! Comment ne pas être au courant après tout le tapage que ça a fait dans la profession ?
- (Le général) Vous comprendrez donc pourquoi j’ai accepté ces conditions inhabituelles !!
- Dans ce cas, je ne vois plus rien à redire !! Nous jugerons sur le tas de ce qu’il en est réellement !!
- (Le général) Bien !! Les premiers cas devraient arriver dans la matinée, tenez-vous prêt avec vos équipes à les recevoir !! Messieurs !! Vous pouvez disposer, je vous ferais savoir si j’ai d’autres informations à vous communiquer !!

***/***

« Quelques heures avant au camping »

J’étais pourtant bien parti pour lézarder une heure ou deux de plus dans les bras de mon Thomas, quand j’entends la voix de Chloé qui sonne le rappel pour le petit déjeuner.

J’avoue sans honte que je m’en serais bien passé, lové comme je le suis contre le corps tout chaud de mon grand blond et ne serait-ce l’insistance de ma copine à rameuter tout le monde, c’est avec un fort soupir d’exaspération que je me décide à mettre un pied hors du lit.

Thomas ouvre les yeux et me sourit avec amusement en comprenant mon manque de motivation à me lever.

- Les nuits sont trop courtes !!
- A qui le dis-tu !!

Un coup contre la porte nous rappelle à l’ordre.

- Debout là-dedans !! Le café est prêt !! Allez oust !!
- (Thomas) On ferait mieux d’y aller sinon elle risque de débouler avec un seau d’eau Hi ! Hi !
- Hummm !!
- Si tu veux on ira ensuite sur la dune pour faire un gros câlin rien que nous deux.
- Yep !!!

Du coup je retrouve le sourire en me levant d’un bond pour aller direct sur la terrasse.

- Hep !! Hep !! Hep !! Prends au moins le temps de mettre un short s’il te plait !! Ça changera de l’habitude à montrer tes « avantages » à tout le monde Hi ! Hi !
- Personne ne s’en est jamais plaint il me semble ?
- Ce n’est pas quand ça reste entre nous que ça me dérange !! Seulement j’ai comme l’impression que certains voisins s’en sont rendu compte et si ça continue, il va y avoir très bientôt un attroupement pour assister au réveil de sa majesté Hi ! Hi !
- Fait savoir à ces marauds qu’ils peuvent aussi venir assister à mes ablutions intimes matinales, s’ils fournissent le pot de chambre et le papier cul bien sûr Hi ! Hi !



CHAPITRE 109 (322) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Encore des projets qui tombent à l’eau)


« Petit déjeuner sur la terrasse »

Comme à l’habitude lors de ces moments privilégiés où nous sommes tous réunis, les conversations vont bon train sur entre autre la façon de passer cette nouvelle journée et personne ne semble manquer d’idées sur le sujet, prouvant par la même que l’ennui n’est pas d’actualité loin s’en faut au sein de notre groupe.

Pour la matinée c’est encore une fois chacun pour soi, mais je sens bien dans les regards que chacun se porte que pour l’après midi il en sera tout autre et du coup je fais une proposition qui semble ravir tout le monde, faisant même l’unanimité une fois que Raphaël est passé en nous donnant son accord.

- Ça fait plusieurs jours que j’ai envie d’aller faire un tour au cirque et que je reporte pour une raison ou pour une autre !! Nous pourrions le visiter l’après-midi et rester ensuite le soir pour voir le spectacle, vous en pensez quoi ?
- (Léa) Il faudra juste penser à prévenir Franck que nous ne dînerons pas là ce soir, sinon ça nous changera les idées !!
- (Chloé) Je peux demander à nos copains de se joindre à nous ?
- Bien sûr ma puce, au contraire !! Ça permettra de faire enfin leurs connaissances.

Je me tourne vers l’autre Thomas en souriant.

- Il n’y a plus que toi de célib « cousin », va falloir que tu te trouves vite fait une copine si tu ne veux pas avoir les baloches qui trainent par terre Hi ! Hi !
- Ne pense même pas à elles pour plaisanter sale obsédé Hi ! Hi !
- Oh l’autre !! Vous entendez comment il me parle ??
- (Antoine amusé) Tu n’avais qu’à pas le chercher non plus Hi ! Hi ! Il est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire, pas vrai « cousin » ?? Fais quand même gaffe en te levant de ne pas marcher dessus Hi ! Hi !
- Oulah !! Je vois que vous êtes en forme ce matin !! Parole !! C’est l’idée d’aller au cirque qui vous fait cet effet ??

***/***

Thomas écoute avec amusement cette petite mise en boite qui prouve rien que par le fait qu’elle se produise, que son homologue dans cette réalité est bien accepté de tous.

Il va pour en remettre une couche, quand il aperçoit Léonie et Dorian qui à l’évidence viennent dans leur direction, un petit sourire crispé lui vient alors en se tournant vers Florian pour l’avertir.

- Mon petit doigt me dit que nos projets pour cet après-midi tombent à l’eau, regarde qui arrivent au pas de charge !!

***/***

Je me tourne vers l’allée juste au moment où ils arrivent tous les deux sur nous, mes deux mains viennent aussitôt se plaquer sur mes joues n’ayant pas envie de me reprendre une baffe.

Léonie voit mon geste.

- Excuse-moi pour l’autre soir, je n’étais pas au fait de toute l’histoire !!
- Tu ne me frapperas plus alors ?
- Bien sûr que non !!

Thomas qui n’était pas au courant, la regarde avec un début de colère qu’il a du mal à réprimer et son ton de voix quand il lui adresse la parole en surprend plus d’un parmi nos amis qui ne sont pas habitués loin s’en faut à ce genre de réaction venant de sa part.

- Je ne sais pas à quoi rime cette histoire, juste qu’il ne vaudrait mieux pas en effet que ça se reproduise !!

Pour calmer le jeu, j’explique ce qu’il en est et les raisons qui l’ont poussée à ce geste de violence envers moi, heureux de voir que tout le monde se détend au fur et à mesure de mes éclaircissements sur ce qui l’a conduit à cette claque que je me dois d’avouer avoir quelque peu mérité.

A leur tour de nous confier le but de leur venue de si bon matin, je comprends très vite l’urgence de leur mission et je rentre vite fait pour me préparer au départ, pendant qu’ils font connaissance avec le reste de la bande.

Ce n’est qu’une fois dans les airs que nous reprenons notre conversation et que je tente de répondre du mieux que je peux à toutes les questions bien naturelles qu’ils se posent encore sur toute cette histoire incroyable que Maurice leur a raconté, ce n’est qu’à l’approche de Paris que le silence se fait et que chacun d’eux fait le point sur tout ce qu’il vient d’apprendre.

***/***

Nous survolons maintenant l’hôpital militaire qui m’apparaît tel que dans mes souvenirs, si ce n’est l’effervescence qui y règne et qui prouverait à elle seule si besoin était l’urgence de la situation.



CHAPITRE 110 (323) (Hôpital Bégin) (Mercredi midi) (Situation d’urgence)


L’hôpital ou plutôt son personnel est en plein chambardement avec toutes ces navettes d’hélicoptères et d’ambulances qui n’arrêtent pas depuis bientôt deux bonnes heures, amenant chacun un pauvre garçon cruellement touché dans ses chairs et qu’il faut ensuite prendre en charge jusqu’aux chambres près du bâtiment où se trouvent les blocs opératoires, déjà dans un premier temps pour un dernier bilan qui permettra de le diriger ensuite rapidement vers le chirurgien qui convient le mieux à son traumatisme quel qu’il soit.

Un capitaine relève régulièrement les différentes fiches et s’occupe ensuite du dispatching, réservant les cas les plus désespérés qu’il envoie ensuite dans un autre bâtiment comme il en a reçu l’ordre.

C’est le genre d’ordre justement qui par son ambiguïté fait couler beaucoup de salive depuis qu’il a été donné, certains allant jusqu’à penser que c’était tout simplement pour les laisser mourir en paix et ce loin du regard de leurs frères d’armes, afin que ceux toujours conscients qui peuvent encore être sauvés n’aient pas cette vision d’horreur et de désespoir à la vue de leurs corps déchiquetés.

C’est donc dans cette effervescence qu’arrive l’hélicoptère transportant Florian et ses gardes du corps, passant presque incognito au milieu de cette agitation.

Quatre hommes également en civil viennent dès sa sortie l’encadrer pour faire écran à un éventuel curieux qui pourrait avoir envie de savoir ce que fait un si jeune garçon visiblement en bonne santé, au milieu de tout ce capharnaüm d’ordres et de cris de douleur.

***/***

Une fois la porte du bâtiment franchie, je passe devant eux en connaissant parfaitement l’endroit où je dois me rendre et je ne suis qu’à moitié surpris en entrant dans le bloc, d’y voir l’équipe nippone du professeur Akihito qui déjà par deux fois m’a assisté.

- 再びあなたに会えて!この時間をもう一度させていただきます、私たちの最高の私たちの仲間の人間の苦しみを和らげるためにも与えます。 (Heureux de vous revoir !! Cette fois encore nous allons devoir donner le meilleur de nous-mêmes pour soulager les souffrances de nos semblables.)

Ils s’inclinent avec une marque de respect qui me touche profondément, la confiance qu’ont ces quatre personnes à mon encontre ne fait aucun doute.

Je me tourne vers un des hommes en civil.

- Pendant que je vais me préparer, pourriez-vous allez me chercher la personne qui nous assistera pour le transfert des patients jusqu’au bloc ? Dites-lui que nous commencerons d’ici un quart d’heure, chaque blessé devra avoir sa fiche médicale qui l’accompagne !! Il nous faudra également quelqu’un qui saura nous fournir rapidement quelques demandes d’équipement dont nous pourrions avoir besoin en urgence !!
- Entendu !!

Il s’adresse au reste de son équipe.

- Vous autres, vous ne laissez entrer personne dans cette salle qui ne soit indispensable !!.....

Le reste des ordres me devient inaudible au fur et à mesure que mon esprit s’imprègne du travail qui l’attend, c’est donc un petit quart d’heure plus tard que j’entre dans le bloc où déjà le premier patient est étendu en attente de l’intervention qui pour lui sera celle de la dernière chance.

***/***

« Vingt-trois heures trente »

L’homme est emmené en salle de réveil de là où il pourra ensuite être transporté dans une chambre, une fois que ses constantes montreront qu’il est hors de danger.

Plus de treize heures d’opérations à réparer sur ces soldats ce que les hommes sont capables de se faire subir, que ce soit brûlures, membres sectionnés, traumatismes divers, plaies profondes, éclats d’obus et j’en passe, me laisse d’un coup comme vidé de toute substance nerveuse à regarder hébété mes assistants épuisés eux aussi et leurs vêtements couverts comme les miens de sang.

Je me rends bien compte que je ne dois pas être en meilleur état qu’eux, mes jambes tremblantes de fatigue me permettent à peine de tenir debout et c’est avec reconnaissance que j’accepte le siège qui m’est proposé.

L’homme imposant que j’ai tout de suite reconnu et qui me l’a tendu me fixe si bizarrement, que j’arrive malgré tout à esquisser un léger sourire.

- Peut-on avoir une pause avant de faire entrer le prochain ?
- C’était le dernier de ceux que nous pensions perdus !! Mes équipes peuvent terminer de s’occuper des autres maintenant, je ne sais pas qui ou ce que vous êtes mon garçon !! Mais sachez que ce que vous avez fait aujourd’hui dépasse de loin ce que les meilleurs d’entre nous auraient pu réaliser, vous avez des mains ainsi qu’un esprit d’analyse et de connaissances qui valent de l’or !!
- Faudra dire ça à mes professeurs de fac à la rentrée Hi ! Hi !
- Comment ça ??
- Et bien oui quoi !! Je rentre normalement en première année de médecine en septembre, à condition bien sûr que je sois retenu.

La tête que fait Marcel m’éclate un maximum et malgré la fatigue qui me pèse, j’arrive à me lever en me tenant à son bras.

- En attendant j’aimerais dormir quelques heures avant de reprendre mes vacances si ça ne te fais rien !!



CHAPITRE 111 (324) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Débriefing)


La salle se remplit lentement des officiers chirurgiens au fur et à mesure de leur arrivée pour assister au débriefing des vingt-quatre dernières heures, un étrange silence montre que déjà quelques révélations somme toute assez incroyables ont percé et que depuis beaucoup de questions se posent à eux, cherchant dans l’analyse silencieuse des faits à démêler le vrai du faux.

C’est donc dans cette ambiance étonnamment studieuse que le général Mathéi fait son apparition, surpris à son tour par le silence de cathédrale qui règne dans la pièce.

- Garde à vous !!

Le général rend le salut à ses officiers avec un petit sourire en coin qui démontre à qui le connaît un tant soit peu, qu’il est particulièrement satisfait de ce qu’il s’apprête à leur annoncer.

- Repos messieurs !! Déjà je vous informe que nous avons reçu les félicitations de notre ministre de tutelle au vu des vies qui ont été sauvées grâce à votre professionnalisme. Avant que vous ne me posiez les questions qui vous brûlent les lèvres, je vais vous faire le résumé de la journée d’hier !! Sachez déjà que la rumeur qui court depuis ce matin est exacte, nous n’avons comptabilisé aucun décès !! Certains crieront au miracle, moi le premier si je n’avais pas été témoins de…. disons…. certaines choses.
- (Un officier) C’est impossible, sauf votre respect mon général !! Les hommes qui ont été envoyés sur vos ordres au pavillon de quarantaine n’ont certainement pas pu tous en réchapper ?? J’ai moi-même orienté les cas les plus désespérés, cinq ou six tout au plus et je vous assure que la plupart étaient déjà quasi mourant quand nous les y avons fait transporter !!
- (Le général) Et bien messieurs !! Rien de plus simple pour vous répondre que de vous conseiller d’aller le vérifier de visu, ces soldats ont été transférés à l’aube ce matin dans les chambres libres près de leurs compagnons d’armes.
- Mais enfin !! Comment….
- (Le général) Une question à laquelle il risque hélas de n'être jamais apporté de réponse satisfaisante, sauf peut-être si vous vous rendez assez vite aux chevets de vos patients. Il m’a été ordonné de me taire mais certainement pas d’empêcher mes officiers à poursuivre leurs tâches, je sais qu’une autre personne dont je n’ai pas le droit de parler a demandé à le faire avant de partir et donc avec un peu de chance, vous pourriez peut être satisfaire en partie et en partie seulement une curiosité bien naturelle, maintenant je ne vous ai rien dit.
- (Un officier) Permission de quitter la salle mon général ? Il est l’heure des visites, je voudrais m’assurer que tout va bien et que les soins ont bien été donnés comme je les ai prescrits aux personnels infirmiers.
- (Le général sourit) Permission accordée !! Nous reprendrons cette réunion en fin de matinée, je ne saurais que vous conseiller de rester discrets malgré tout !! Il est rare que l’état prenne autant de mesures pour la protection d’une seule personne, vous comprendrez très vite j’en suis certain la raison première de cette décision.

***/***

« Une petite heure plus tard »

- Où suis-je ??

C’est la première chose qui me vient à l’esprit quand j’ouvre les yeux, ça ne dure qu’un instant avant que je ne me rappelle de tout et que je souris de ce début de panique qui m’a pris, sans doute d’avoir eu peur d’être une nouvelle fois passé d’une réalité à l’autre.

Je reconnais maintenant la chambre réservée au personnel de garde du pavillon de quarantaine, aussi c’est avec un certain plaisir que mes craintes n’aient pas eu lieu d’être que je m’étends quelques secondes avant de mettre les pieds au sol pour aller aux toilettes et ensuite prendre une bonne douche avant de remettre avec une petite grimace mes affaires de la veille, petit imprévu d’intendance car je ne pensais vraiment pas rester coucher ici.

Un coup d’œil à ma montre pour constater que la matinée est déjà bien avancée, j’opte alors pour une dernière visite à mes patients avant qu’on vienne me chercher pour rentrer au camping.

Le sommeil m’a fait du bien, gommant quelque peu les images horribles de ces jeunes soldats atrocement touchés par une guerre qui n’était pas forcément la leur.

Je me doute bien que les hommes de Maurice attendent derrière la porte, ce qui a le don de m’agacer car j’estime cette façon de me cacher aux regards des autres plutôt déplacée ne serait-ce déjà à cause de l’endroit où je me trouve.

Si la sécurité de mon pays n’a plus confiance dans son armée, où va-t-on ?? Je louche un instant vers cette porte avec un petit rictus qui si mon Thomas me voyait au lieu de dormir encore, comprendrait qu’il ne prépare rien de bon pour ces messieurs chargés de ma protection.

Et il n’aurait pas tort car connaissant parfaitement l’endroit où je me trouve, j’entre de nouveau dans la salle de bain commune avec une autre chambre donnant dans un angle opposé du couloir et de ce fait rendant la porte de celle-ci invisible depuis celle de ma chambre actuelle devant laquelle mes gardiens doivent être tranquillement installés.

C’est donc avec un certain plaisir que je leur fausse compagnie pour m’éloigner du pavillon par une sortie de service et me retrouver dehors non loin du bâtiment administratif où le général a ses quartiers.

De là à l’idée de lui faire un petit coucou, il n’y a qu’un petit pas à faire et ma décision est vite prise, traverser la cour d’honneur vide ne me prend que quelques secondes pour me retrouver devant la porte automatique de l’accueil et c’est au moment où je me présente devant, qu’une voix grave derrière moi me fait sursauter.

- Qu’est-ce que vous faites ici jeune homme ? Qui vous a laissé entrer et tout d’abord, où sont vos autorisations d’accès ?




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 112 (325) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Un drôle d’intrus)


« Deux heures plus tard, bureau du général Mathéi »

- De quoi !!!! Où avez-vous dit qu’il est ??
- En cellule mon général !!

Le général manque d’en avaler son képi quand il se lève brusquement de son siège alors qu’il était jusqu’à présent assis tranquillement derrière son bureau.

- Sur ordre de qui ??
- J’ai pris cette initiative mon général, le temps que la police nationale vienne le chercher !!
- Mais enfin capitaine, vous êtes devenu fou ou quoi ?? Ce garçon est précisément celui que vous vouliez tous rencontrer !!

Le capitaine marque un bref instant de bug devant ce qu’il vient d’apprendre.

- Ses propos m’ont semblé complètement incohérents mon général, comment pouvais-je deviner ce qu’il était en le voyant ??
- Là !! Vous marquez un point j’avoue, mais vous auriez pu m’en avertir avant de prendre cette décision ? Ce ne sont pas nos habitudes de mettre des gamins en cellule alors qu’il n’avait rien sur lui qui puisse porter à nous faire craindre quoi que ce soit de sa part !! Rendez-vous compte que tout le monde cherche après lui depuis que les agents chargés de sa surveillance se sont aperçus de sa disparition ?

Le capitaine préfère ne pas répondre, voyant bien l’état d’excitation de son supérieur et il se demande quand même s’ils parlent bien de la même personne, le petit rouquin qu’il a fait arrêter ne ressemblant en rien à l’image qu’il aurait pu avoir d’un éminent chirurgien.

Le général voit bien le trouble de son subordonné, il finit par retrouver son calme en se disant qu’il n’avait fait que respecter la procédure et ce même si pour lui cela ressemble plus à de l’excès de zèle, aussi c’est d’une voix plus posée qu’il reprend la parole.

- Quelque chose à rajouter capitaine ?
- Je ne suis pas certain que nous parlons de la même personne mon général !! Ce gamin ne ressemble en rien à un quelconque docteur en chirurgie.

Le général soupire une nouvelle fois.

- Un mètre soixante-cinq environ ? Style crevette, avec les cheveux poils de carotte coiffés en pétard ?
- C’est bien lui mon général !! Comment pouvais-je me douter que…
- Je ne vous reproche rien capitaine, vous n’avez fait que ce que vous jugiez bon et c’est aussi de sa faute !! S’il n’avait pas voulu se soustraire à ceux qui sont chargés de le surveiller, rien de tout ceci ne lui serait arrivé.
- J’ai…. Enfin je suis désolé !!
- Bon, le sujet est clos !! Il ne nous reste plus qu’à faire prévenir les agents de la DST et de faire libérer le gamin !! Je m’en charge !! Quand à vous capitaine, faites prévenir les autorités de police que c’était une erreur et qu’ils n’ont pas à se déplacer.

***/***

« Une bonne demi-heure plus tôt »

- Houhou !! Y a quelqu’un ??
- (Le brigadier de garde) Silence !! Arrête de vouloir ameuter le quartier avec tes cris ou tu auras à faire à moi !!
- Je voudrais juste parler au général !! Personne ne veut m’écouter !!
- Au général ?? Rien que ça ?? Pourquoi pas au président tant que tu y es ??
- Bah !! Si vous voulez, l’un ou l’autre ça m’est égal du moment qu’ils me fassent sortir de là !! Je dois retrouver mes amis et j’ai autre chose à faire qu’à perdre mon temps ici !!
- Fallait pas entrer dans une enceinte militaire sans y avoir été convié mon gars !!
- Elle est bonne celle-là !! Ce n’est pas moi qui ai demandé à venir ici pour soigner vos copains blessés !! Je sais que j’ai merdé en sortant du pavillon de quarantaine sans mon escorte de gros bras, je voulais juste les narguer un petit peu !! Ce n’était pas méchant quand même ? Pas au point de me retrouver derrière des barreaux !!

Le brigadier s’approche visiblement curieux des dernières phrases prononcées avec conviction par le gosse, qui en plus reflète la réalité de ce que lui a appris sur les derniers événements de la veille et il sourit une fois de plus devant la bouille grêlée offusquée du gamin qui n’a vraiment pas l’air d’un terroriste, assis comme il l’est actuellement sur la paillasse en le fixant maintenant de ses yeux verts si prenants.

- Où as-tu pu savoir toutes ces choses que tu viens de dire ?
- J’y étais figure toi !!

Le brigadier contre toute attente déverrouille la cellule pour venir s’asseoir tranquillement près du gamin qui depuis qu’il lui est apparu ne le quitte pas de ses yeux étranges, à la limite de l’hypnotisme.

- Raconte !!!


CHAPITRE 113 (326) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Quiproquo)


***/***

Le général Mathéi traverse la cour d’honneur au pas de charge, faisant signe aux gars en civil qui sortent visiblement soucieux d’un bâtiment qu’ils viennent sans doute de fouiller de fond en comble sans résultats.

- Je sais où il est, suivez-moi !!

L’air visiblement soulagé des deux hommes n’étonne qu’à moitié le général qui comprend qu’au contact prolongé du gamin il ne puisse en être autrement, celui-ci dégageant une forte empathie autour de lui qui il le reconnait volontiers l’a déjà pris dans ses filets.

Un des deux agents parle alors dans son talkie d’une voie joyeuse qui conforte sa remarque précédente pour avertir les autres équipes de les rejoindre.

- C’est bon les gars !! Le général sait où il est !!
- Où êtes-vous ?
- Dehors dans la cour d’honneur !!
- Attendez nous, nous arrivons !! Putain !! On peut dire qu’il nous aura foutu la trouille !!

***/***

Le groupe arrive dans le couloir menant aux cellules quand une voix les arrête, reconnaissable pour eux entre toutes.

- Et là ça te fait quoi ??
- Arhh !! Putain !! Ça fait du bien, t’arrête pas !! Arhh !!

Le général se tourne incrédule vers les hommes de la DST derrière lui, n’osant pas comprendre ce que pourrait signifier ces petits cris de bien-être ajoutés à ces quelques paroles ambigües.

- Arhh !! Ouiiii !! Comme ça, n’arrête pas c’est trop bon !!
- Il était temps que je m’occupe de toi, pas vrai ??
- Arhh !! Tu as des doigts de fées !! Humm !! Ouiii !!

Les hommes dans le couloir n’osent plus faire un pas, une certaine gêne pour ne pas dire une gêne certaine pouvant se lire à livre ouvert sur leurs visages.

La conversation accompagnée des bruits semblant sans équivoque n’est pas pour les mettre spécialement à l’aise en les écoutant comme ils le font depuis le couloir des cellules.

- Profite en tant que c’est gratuit Hi ! Hi !
- Hummm !! Tu es un vrai pro !! Je me sens beaucoup mieux maintenant !!
- La prochaine fois tu feras attention où tu marches, ce n’était que quelques muscles froissés mais ça aurait pu être plus méchant. Pourquoi tu n’es pas aller plus tôt voir un kiné ?
- Je pensais que ça se remettrait tout seul avec le temps et visiblement j’avais tort !! Wouahhh !! Un vrai miracle, je n’ai plus mal du tout !!
- Evite juste les mouvements brusques pendant quelques temps, histoire que ton dos se renforce !! Tu peux remettre ta chemise et peut être que cette fois tu seras assez sympa pour prévenir Marcel que je suis là ?
- Marcel ??
- Le général si tu préfères !! J’ai perdu assez de temps ici et j’aimerais bien rejoindre mes potes au camping.

***/***

C’est précisément à ce moment-là que le général montre son nez, une fois qu’il a enfin compris de quoi il en retournait réellement entre les deux garçons et qu’il se présente à eux avec un sourire soulagé malgré tout que ces petits cris ainsi que ces soupirs de bien-être entendus plus tôt, ne soient que les conséquences de manipulations médicales.

- D'habitude le gardien se trouve de l’autre côté des barreaux il me semble ?

Le brigadier se redresse d’un bond dans un garde à vous plutôt comique avec sa chemise à moitié reboutonner, je préfère prendre la parole avant qu’il ne prenne une nouvelle rafale de reproches.

- Vous en avez mis du temps ?? Le prochain coup que vous aurez besoin de mes services, ce serait bien de prévenir tout le monde de ma présence !!

Je n’attends pas de réponse, la tête du général étant suffisamment expressive pour que je prenne les devants et que je lui passe sous le nez en faisant un petit clin d’œil amusé au brigadier.

- On discutera de ça une autre fois, pour l’instant je dois aller consulter mes patients avant qu’on me ramène au camping.


CHAPITRE 114 (327) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit)


Frédéric observe la cour principale depuis la cafétéria où il prend sa pose en buvant un café insipide, venant tout droit du distributeur qui pourtant vante le goût de ses produits par forces images pour le moins alléchantes.

Le break qui se gare attire son attention car sensiblement identique à son ancien véhicule, duquel il s’est séparé avec regret d’ailleurs quelques années plus tôt.

Il reste un moment rêveur quand l’homme au volant sort du coffre un fauteuil roulant, pendant qu’un jeune homme aide une toute jeune fille à sortir d’un des sièges arrière tandis qu’une femme encore attirante lève les yeux sur l’immense bâtiment toujours impressionnant pour qui le voit pour la première fois.

Frédéric se rappelle soudainement que son prochain rendez-vous est justement une fillette handicapée, il avale en grimaçant la dernière gorgée du liquide maintenant tiède et jette ensuite le gobelet dans la poubelle avant de sortir de la salle pour prendre le chemin de son bureau.

Quand il y arrive, la famille est déjà dans la salle d’attente et le père en conversation avec sa secrétaire, qui le voyant entrer lui adresse un sourire.

- Ah !! Docteur !! Votre rendez-vous vient juste d’arriver !!
- Veuillez entrer je vous prie !! Juste les parents si ça ne vous fait rien !!

Pendant que ceux-ci s’installent dans son bureau, Frédéric prend le dossier des mains de sa secrétaire pour en reprendre connaissance et comme la première fois qu’il l’a lu, Frédéric soupire d’amertume d’avoir à leur annoncer qu’il est fortement improbable que la petite Mélanie puisse un jour retrouver l’usage de ses jambes.

A la lecture du prénom de la jeune fille, Frédéric tique soudainement et il revient rapidement à la première page du dossier où le nom de famille y est inscrit, un doute le prend alors au point qu’il se précipite jusqu’au tiroir de sa table de travail afin d’en sortir la liste que lui a confié Maurice Désmaré.

Il lève alors les yeux vers l’homme visiblement surpris par sa précipitation qu’il rassure d’un sourire.

- Vous êtes bien André Dufour habitant à Thillois ?
- C’est bien moi en effet docteur !!
- Père de Mélanie et Sylvain Dufour ?
- C’est encore une fois exact, mais je ne comprends pas très bien le but de ces questions sur mon identité ainsi que celles de mes enfants ? Tout est inscrit sur la fiche médicale de ma fille il me semble ?

Frédéric se reprend et évite de répondre par une pirouette en reprenant le dossier de la petite Mélanie.

- C’était juste pour vérifier, cela n’a pas vraiment d’importance !! J’ai bien examiné le dossier de Mélanie, je ne me dois d’être honnête avec vous !! Sa pathologie est extrêmement complexe, une opération n’est pas envisageable pour le moment du moins pas tant que votre fille n’aura pas terminé sa croissance.
- (André) Combien de temps cela demandera-t-il ?
- Au moins cinq ans !! Il faudra éviter l’atrophie des muscles en attendant, les séances de kinésithérapie régulières que je vais vous prescrire seront nécessaires afin de lui garder une musculature suffisante pour une réadaptation rapide une fois l’opération terminée.
- Mais ma fille remarchera ??
- C’est très difficile de l’affirmer aujourd’hui, la colonne est gravement atteinte et les réparations de moelles épinières ne donnent pas toujours des résultats probants.
- (Fabienne) Il y a quand même de l’espoir docteur ?

Frédéric reste songeur quelques secondes avant de répondre.

- Il y en aurait bien un en effet !!
- (André) A quoi pensez-vous docteur ? Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour que notre petite remarche un jour.
- (Frédéric rassurant) Mes propos n’étaient pas tant pécuniaires mais plutôt axés sur la disponibilité de la seule personne à ma connaissance qui puisse intervenir avec succès.
- (André) Pouvons-nous prendre contact avec cette personne ?

Frédéric hésite avant de répondre de peur d’en dire plus que nécessaire et de ce fait, trahir un secret jusque-là bien gardé.

- Je crains hélas que ce ne soit pas possible pour le moment, je vous avertirais quand celui-ci sera venu mais sachez dès à présent que vous êtes sur la liste que je tiens dans les mains et qui vous a valu tout à l’heure cette expression d’incompréhension devant ma précipitation, je voulais juste en fait vérifier que c’était bien cette Mélanie qui y était inscrite.
- (Fabienne) Une liste ?? Mais quelle liste ??
- C’est un peu prématuré de vous en parlez, sachez juste que le nom de votre fille y est inscrit !!
- (André) Pouvez-vous me montrer cette liste ?
- Tenez !! Les noms qui sont dessus ne vous diront sans doute rien.

André et son épouse se penchent avidement sur la feuille où comme indiquer par le docteur, un nombre assez conséquent de noms y sont inscrits.

- Je ne comprends pas ?? Mon fils est aussi sur cette liste ainsi que deux de ses amis, pourtant aux dernières nouvelles ils ne sont pas malades que je sache ??
- Je n’ai jamais prétendu qu’elle ait cette fonction !!


CHAPITRE 115 (328) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit) (fin)


- Que représente-t-elle alors ?
- Ma réponse risque de vous troublez encore plus !!
- Ma femme et moi n’en sommes plus à ça près vous savez ?
- Très bien, alors disons que c’est plutôt une liste d’amis que quelqu’un cherche à retrouver et figurez-vous que celui qui fait ces recherches est justement la seule personne qui soit actuellement apte à opérer Mélanie avec succès, comme quoi le destin peut parfois paraître heureux vous ne trouvez pas !!
- (Fabienne) Connaissons-nous cet homme ??
- Je ne pense pas, non !! Mais lui vous a bien connu, ce serait trop long à entrer dans les détails et d’ailleurs vous ne me croiriez pas, le mieux serait encore que vous rencontriez une autre famille qui est tout aussi curieuse que vous d’en savoir plus sur cet homme. La seule différence de cette famille avec vous, c’est que leur enfant a déjà été soigné par ses soins.
- (André) Comment va-t-il ??
- On ne pourrait aller mieux aux dernières nouvelles !! Il s’agit du petit Ludovic Lemont, son nom est stabiloté en jaune comme tous ceux qui ont été retrouvés jusque maintenant.
- Pouvons-nous avoir une copie de cette liste ?
- Hélas je crains de ne pas pouvoir accédé à cette demande, si je vous en ai parlé c’est juste pour que vous gardiez espoir pour votre fille et pendant que nous y sommes, pourriez-vous m’indiquer où nous pourrions trouver les deux amis de votre fils qui sont sur cette liste ?
- (Fabienne) Pour ça c’est facile, ils doivent venir vivre chez nous pour le temps de leurs études.

André rend la feuille à Frédéric après avoir noté le nom de la famille qu’il leur a été conseillé d’aller visiter.

- Où pourrons-nous trouver ces personnes ?
- Je vous le ferai savoir rapidement, n’ayant pas cette information pour l’instant.

André va pour se lever quand une dernière question lui vient soudainement en se rappelant de l’en-tête inscrit sur la feuille qu’il a été bien obligé de rendre.

- C’est noté en haut de cette feuille « liste F.DB », que veut dire ce F.DB ?

Frédéric une fois encore hésite à répondre, mais les yeux fixés sur lui sont tellement avides de savoir qu’il lâche un soupir avant de leur donner une dernière indication.

- Ce sont les initiales de la personne qui a donné ces noms, sachez que tout ceci n’aurait jamais dû vous être révélé et que le gouvernement s’occupe de très près à la sécurité de cette personne qui a ….comment dire….des « dons » peu courants pour la médecine en général. Suffisamment peu courants pour qu’un certain anonymat soit préservé sur sa personne, vous comprendrez un jour tout ce qui aujourd’hui doit vous sembler loufoque et vous comprendrez également pourquoi je ne peux pas vous en dire plus, encore une fois j’aurai dû être moins bavard ! Mais je comprends vos attentes, je tiens une nouvelle fois à vous rassurez et je ne peux que vous conseillez vivement d’aller rencontrer cette famille, leur enfant était donné comme perdu par les plus grands spécialistes et pourtant à ce que j’en sais, il a retrouvé toutes ses facultés tant physiques que mentales.
- (André) De quoi souffrait-il ?
- D’une tumeur au cerveau en phase terminale !!
- Ahhh !!! Je vois !!!

Frédéric se lève avec le sourire en leur indiquant par ce geste que l’entretien est terminé pour aujourd’hui.

- Vous avez de la chance alors, parce que pour ma part je n’explique pas comment il a pu s’en sortir sauf peut-être dans ce que je qualifierais de miracle !! Nous nous reverrons dès qu’il sera temps pour Mélanie de commencer ses exercices de musculations et en attendant faites la suivre par un kiné, ma secrétaire vous fera parvenir à votre domicile l’ordonnance que je vais vous préparer.

Ce n’est qu’une fois qu’ils ont tous les deux quitté son bureau, que Frédéric s’assoit en poussant un profond ouf de soulagement de s’en être lui semble-t-il pas trop mal sorti de cette situation pour le moins inattendue.

Il sort de son portefeuille la carte de visite de Maurice et décide de l’appeler pour le prévenir qu’il a retrouvé quatre des noms de la fameuse liste, mais aussi de ce que ses paroles ont laissé échapper comme indications.

***/***

« Sur le parking du CHU »

André repense à cette conversation pour le moins bizarre qu’il vient d’avoir avec le chirurgien, il se tourne vers Sylvain pour lui demander.

- Ça te dit quelque chose à toi, un gars qui vous connaitrait ainsi que Carole et Sébastien, dont les initiales seraient F.DB ?
- Pfft !! Non !! Pourquoi ?




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 116 (329) (Camping de la dune) (Jeudi soir) (Régénération par le sexe ?)


Chloé sort le nez de son bouquin quand elle entend les garçons revenir de la douche, elle lève les yeux vers eux avec un petit sourire en coin du plaisir sans cesse renouvelé d’en prendre encore plein la vue de ses amis tout bronzés maintenant et qui donne à leurs corps cette couleur pain d’épice qui les rend encore plus craquant.

Seul Thomas ou plutôt « cousin » comme ils l’appellent tous maintenant n’a pas changé, son teint naturellement de cette couleur démontre les origines d’Afrique du nord de ses parents d’origine et Chloé reconnait qu’il n’y aurait pas cette particularité de couleur de peau, rien ne laisserait à penser qu’il ne soit pas caucasien comme la plupart d’entre eux.

C’est devenu maintenant un ami aussi cher que n’importe lequel de la bande, « cousin » ayant eu l’intelligence de bien comprendre son message quand il était devenu trop collant et Léa tout comme elle, n’ont plus eu depuis à s’en plaindre, l’appréciant maintenant à sa juste valeur.

La journée a été suffisamment riche en activités diverses pour qu’ils n’éprouvent tous que l’envie de se poser en attendant l’heure du dîner, se contentant d’écouter Thomas ou Antonin faire le bilan des activités de Florian au fil de l’eau comme ils semblent les vivre avec lui.

- (Yuan) Il est encore loin le rouquemoute ?
- (Thomas) Il devrait être bientôt là, la dernière fois qu’il avait les yeux ouverts il était dans l’hélico et ça va faire déjà un bon bout de temps.
- (Jean Baptiste) Il est toujours comme ça à dormir dès qu’il est en transport ?
- (Thomas amusé) Souvent, oui Hi ! Hi ! Faut dire aussi que ses nuits sont plutôt courtes, alors il profite de chaque moment où il peut reprendre des forces.
- (Éric) Je ne sais pas où il trouve toute l’énergie qu’il a, je le compare des fois à une pile électrique !!
- (Antonin) Plutôt un accu et je commence à me demander si ce n’est pas nous qui lui servons de chargeurs.
- (Thomas) Tu peux développer ton idée ?? J’ai moi aussi eu souvent cette impression, surtout pendant nos petites soirées à plusieurs.
- (Raphaël) Petites ?? Comment tu y vas toi !! Il nous lessive tous un par un et trouve encore le moyen d’être au beau fixe en se levant le matin, pour ma part j’avoue honnêtement que ce n’est pas mon cas !!
- (Éric amusé) Je confirme Hi ! Hi !
- (Yuan) Tu crois qu’il en est conscient ?

Voyant que ses amis le regardent sans comprendre.

- Je veux dire, qu’il est comme il est avec nous justement parce qu’il en a besoin sans s’en rendre compte !!
- (Antonin) C’est justement l’objet de ma réflexion, ce serait sa façon à lui de se….comment dire…régénérer ??
- (Antoine) Pour le savoir, il suffirait de le laisser quelques jours juste avec Thomas Hi ! Hi !
- Merci les copains !! Comme ça c’est moi qui serai sur les rotules Hi ! Hi ! Non sérieux !! Je pense qu’il y a du vrai dans tout ça, je m’en suis déjà fait bien souvent la remarque et ça arrive à chaque fois qu’il s’épuise dans une chose qui lui tient à cœur, vous n’aurez qu’à remarquer que c’est souvent après de gros efforts que sa libido devient incontrôlable.
- (Léa amusée) Alors les gars vous avez intérêt à bien vous nourrir ce soir, parce que si ce que dit Thomas est juste vous n’allez pas y couper Hi ! Hi !

Chloé n’en rate pas une miette et surtout de la réaction des garçons aux dernières paroles de sa copine, ceux-ci se regardant tous ou presque avec un petit sourire qui en dit long sur ce qui leur passe actuellement par la tête.

- Vous n’allez pas vous y mettre tous les sept quand même ?

Raphaël se tourne vers elle les yeux déjà brillants d’envie.

- Et pourquoi pas !! Nous verrons bien si ce qu’a dit « Tonin » est exact, j’aimerais bien le voir demander grâce au moins une fois !! Pas vous ??

Léa observe son cousin qui en a les yeux exorbités à comprendre ce qui se prépare entre ses nouveaux copains, elle lui prend gentiment le bras pour qu’il reporte son attention sur elle.

- Tu devrais envisager une sortie pour ce soir ou l’achat de bouchons d’oreilles Hi ! Hi !
- Mais !! C’est une vraie partouze qu’ils envisagent tous de faire, c’est quoi ce délire ??
- C’est juste leur façon de s’éclater tous ensemble, je pense qu’Antonin a entièrement raison et que s’il n’y avait pas Florian, ils ne penseraient pas à faire ce genre de trucs.
- Tu expliques ça comment, toi ?
- Florian n’est pas comme nous, son métabolisme ou je ne sais quoi d’autre le pousse à se nourrir de sexe !! Un conseil !! Suis mes recommandations et achète toi des bouchons d’oreilles, sinon je ne serais qu’à moitié étonnée si je te retrouvais demain matin avec eux ou encore complètement épuisé dans ton lit à avoir trop joué avec la bête.
- Tu crois que je vais passer ma nuit à les écouter en m’astiquant le manche ??
- Les sons qui sortent de sa gorge quand il est en état d’excitation se propagent assez loin et ceux qui les entendent même s’ils ne sont pas comme lui ne restent pas indifférents, je suis bien placée pour le savoir Hi ! Hi !
- Ah !! Parce que toi…

Il lance un regard vers Chloé en souriant, s’apercevant de ses joues devenues subitement bien rouge à les écouter.

- Non !!!….Vous aussi, vous…Ohhh !!!


CHAPITRE 117 (330) (Camping de la dune) (Jeudi soir) (Le « don » qui doit rester secret)


« Dans les airs »

Le temps du trajet m’a paru très court, sans doute dû au fait que j’ai dormi pendant une bonne partie du retour et je profite des quelques minutes qui restent pour une fois de plus faire un bilan de cette réalité où je ne me sens pas vraiment chez moi.

Bien sûr j’ai retrouvé mon Thomas, seulement j’y ai perdu deux amis et peut être encore d’autres d’ici à ce que mes recherches pour les retrouver tous aboutissent.

Mathis me manque terriblement, rien que de penser à lui m’amène une fois de plus les larmes aux yeux et plus j’y pense, plus l’idée que j’ai exposé à ses parents comme à son oncle et à Maurice me parait si ce n’est débile, du moins pas si bonne qu’à première vue.

Tenter de reproduire avec Mathis ce qui s’est passé avec Benjamin et Thomas, ne me semble plus si évident qu’il me l’était apparu il y a quelques jours.

Amener son cercueil jusque sur la dune à l’endroit où mes forces mentales semblent être décuplées, envoyer ensuite mon esprit dans cette autre réalité que j’ai visité en épuisant quasiment toutes mes forces psychiques ainsi que celles de mes amis en puisant en eux pour trouver ce monde où un Mathis existe mais qui se retrouve seul après le terrible accident lui ayant fait perdre toute sa famille.

Procéder ensuite à l’échange des deux corps, ne me semble plus l’idée lumineuse comme elle m’était apparue alors et les raisons évidentes me viennent à l’esprit au fur et à mesure que j’y pense.

Déjà une, il en résulterait bien trop de problèmes d’adaptation car ensuite en supposant bien sûr que je réussisse cet exploit de le ramener dans ce monde, ça n’enlèverait pas le souvenir qu’ont Léa et ses parents de son suicide ni toutes ses longues années passées à le pleurer.

Pour Mathis également le changement serait trop radical et il n’est pas certain qu’il arriverait à s’adapter dans cette nouvelle matérialité dans laquelle il apparaitrait après tout ce qu’il aura vécu jusqu’au décès malheureux qui aura valu à ce que je le choisisse lui plutôt qu’un autre et ce parmi toutes ces réalités qui maintenant me sont de plus en plus accessibles.

Comment revenir sur cette idée sans leur laisser à tous comme un arrière-goût d’amertume, voire d’une trop grande déception de cet immense espoir que je leur ai donné et qui j’en suis certain est depuis lors le sujet principal de leurs pensées.

Mais pourquoi a-t-il commis cet acte qui l’a détruit de si atroce façon ? Pourquoi personne n’a su voir arriver ce suicide après qu’il ait appris le malheur arrivé à son meilleur ami ? Pourquoi les autorités n’ont-elles pas mis en place une cellule psychologique pour justement éviter ce genre d’extrémités ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Tout s’embrouille dans ma tête….et si ?....la pensée qui me vient alors, me fait me relever d’un bond sur mon siège.

- Du calme mon garçon, qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- Nous arrivons bientôt ?
- Encore un petit quart d’heure, pourquoi ? Te voilà bien pressé tout d’un coup ?
- Je fixe Victor dans les yeux.
- J’ai besoin d’un peu plus de temps !!
- Combien ?
- Je n’en sais rien, il faut juste que tu me fasses confiance !!

Victor se tourne vers le pilote.

- Il nous reste combien de carburant ?
- Une heure de vol environ !!
- Ça te suffira ??

Mes yeux se ferment, commençant à libérer mon esprit de mon corps.

- Je pense que oui !!

***/***

« Aix en Provence, sept ans plus tôt »

Un jeune garçon blond d’une douzaine d’année, le visage ravagé par les larmes et l’immense sentiment d’être coupable du malheur qui vient d’arriver à son meilleur ami, enroule la corde autour de son cou puis fait le double nœud qui le maintiendra en place alors qu’il est assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre les pieds pendant dans le vide.

Rongé par le remord et le chagrin de s’être disputé pour une chose tellement puérile, les yeux rougis d’une nuit presque entière passée à pleurer toutes les larmes de son corps en fixant le vide sous ses pieds.

Il est prêt à donner la dernière impulsion, celle qui le libérera à tout jamais du remord de ne pas avoir été là à sa place quand une voix semblant venir de l’intérieur de sa tête le retient.


CHAPITRE 118 (331) (Camping de la dune) (Jeudi soir) (Le « don » qui doit rester secret) (suite)


***/***

- Ne fait pas ça Mathis !! Je te promets que ton ami s’en sortira !!

***/***

Ses mains s’accrochent au rebord de la fenêtre prêtes à lui donner la poussée nécessaire, quand la voix revient plus puissante encore.

***/***

- Pense à ta sœur, à tes parents !! Benjamin vivra je te le promets, ne fais pas ça !! Ta vie sera longue et heureuse, pourquoi la gâcher sur un moment de folie destructrice ??
- Benjamin est mort !! C’est ma faute !!
- Tu te trompes « Math » !! Benjamin est vivant et il aura besoin de toi !!
- Mais enfin !! Qui es-tu ??
-Quelqu’un qui t’aime trop pour accepter que tu sacrifies ta vie !! Quelqu’un qui te dira un jour que ce n’est pas un rêve que tu fais, n’en parle jamais à personne !! De toute façon qui te croirait ?? Mais fais-moi confiance.
- Benjamin est vraiment toujours vivant ?
- Enlève cette corde de ton cou et va rejoindre tes parents, ils t’aiment « Math » !! Tu ne voudrais pas qu’ils soient aussi malheureux que tu l’es en ce moment ?
- Bien sûr que non !!
- Alors rejoins-les et pleure avec eux, mais surtout ne gâche pas ta vie !! Ne gâche pas leurs vies!!

***/***

Les mains tremblantes du petit garçon dénouent la corde qui lui enserrait le cou, il referme la fenêtre une fois ses deux pieds sur le sol de sa chambre et court en pleurant jusqu’à celle de ses parents pour venir s’allonger entre eux deux qui le prennent chacun dans un de leurs bras en l’embrassant avec amour, comprenant son chagrin bien trop grand pour son âge sans jamais se douter à quel terrible malheur ils viennent d’échapper.

***/***

« Dans les airs »

D’autres mains maintiennent avec inquiétude le corps de Florian qui s’est écroulé d’un coup comme un pantin disloqué juste après ses dernières paroles, le tenant ainsi depuis presque une heure sans comprendre quel mal soudain l’a pris pour le mettre dans un état pareil.

- L’hôpital nous attend patron !! Ils demandent s’il est toujours dans le même état de léthargie ?
- Réponds leur que oui !! Combien de temps avant que l’heure soit passée ?
- Dix minutes patron !! Il va falloir penser à se poser, nous allons vite être à court de carburant !!
- Il a demandé une heure !!
- Oui mais c’était avant qu’il ne tombe dans les pommes !!
- Peut-être y a-t-il un lien avec sa demande ? C’est comme si son corps n’était plus habité !!

Victor soupire en changeant légèrement sa position pour éviter la crampe qu’il sent venir dans son bras droit, il pose la tête de Florian dans le creux de son épaule en le fixant intensément.

- Allez petit !! Reviens !!

***/***

- Allez petit !! Reviens !!

Ce sont les paroles que j’entends en reprenant la maîtrise de mon corps, une énorme fatigue s’abat alors sur moi qui me permets à peine d’ouvrir les yeux.

- Petit ??


CHAPITRE 119 (332) (Camping de la dune) (Jeudi soir) (Le « don » qui doit rester secret) (fin)


Victor sursaute, son regard plonge alors dans celui du jeune homme qui pétille de malice malgré la lassitude évidente de ses traits.

- Ça va mieux ? Tu peux me dire ce qu’il t’est arrivé ?
- Dormir !!

Victor voit les yeux qui lentement se referment, le corps dans ses bras lui semble s’être remis de cette impression de vide qu’il lui trouvait avant son réveil et c’est beaucoup plus rassuré qu’il reporte son attention sur le pilote.

- Tu peux nous poser maintenant, je pense que sa crise est terminée !! Maintenant il dort !!
- Ouf !! On a eu chaud patron !! Le boss nous aurait taillés en morceaux s’il lui était arrivé quelque chose, c’est qu’il a l’air d’y tenir à ce môme !!

Victor a un petit sourire entendu que le pilote bien sûr ne peut voir, il passe ensuite une main paternelle sur la touffe de cheveux flamboyants toujours en manque d’un bon coup de peigne.

- Et il a de bonnes raisons, tu peux me croire !!

***/***

« Aux mobil homes »

Chloé et toute la bande regardent Thomas et Antonin qui viennent d’un coup de reprendre des couleurs, respirant mieux à leurs tours de cette heure passée où les deux garçons cherchaient désespérément à retrouver le contact mental qui les relie à Florian.

- Ça va mieux on dirait !! Vous l’avez retrouvé ??
- (Thomas) A l’instant !!
- Mais à quoi pense-t-il donc pour nous faire des frayeurs pareilles ?

Les deux garçons se regardent avec soulagement mais aussi avec effarement quand après presque une heure d’absence totale, l’esprit de Florian leur est redevenu accessible et surtout depuis qu’ils peuvent lire en lui ce qu’il vient de réaliser, ce qui pour eux semble incroyable et pour cause.

Ils se tournent alors visiblement incrédules vers un des garçons qui s’en aperçoit, haussant les sourcils d’un air curieux.

- Et bien quoi ? Qu’est-ce que vous avez à me dévisager comme ça ? Dites-nous plutôt si « Flo » va bien !!
- Il va bien rassure toi !!
- Il vous a dit pourquoi vous n’étiez plus en contact avec lui ? J’espère que vous allez lui passer un bon savon, ça ne se fait pas d’inquiéter ses amis comme il l’a fait !!
- (Thomas) Il avait une bonne raison pour ça !!
- Ah oui, vraiment ?? Laquelle ??
- (Antonin) Il vient de sauver la vie à quelqu’un et tu ne devineras jamais en faisant quoi ?
- Un petit coup de potion magique Hi ! Hi !
- (Thomas) Figure toi que c’est plus fort que ça !!
- Je suis curieux là !! Parole !! Il a fait quoi le rouquemoute pour que vous fassiez cette tête-là ?

Thomas le prend par le bras en l’éloignant un peu des autres et pouvoir lui parler plus librement sans que tout le monde l’entende.

- Pas grand-chose en fait !! Juste revenir sept ans en arrière pour entrer dans la tête d’un gosse qui voulait en finir avec la vie !!

Mathis devient soudainement blanc comme un linge, comprenant maintenant de quelle vie sauvée il est question.

- Je pense que je vais devoir le…. remercier !!

Thomas en venant le serrer très fort dans ses bras, lui susurre à l’oreille pour qu’il n’y ait que lui qui l’entende.

- A ton avis !! Maintenant tu ne te poseras plus jamais la question sur la nature de ses sentiments à ton égard, pas vrai…. « Petit frère ».




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 120 (333) (Hôpital de Bordeaux) (Vendredi matin) (Explications)


La nuit passée au calme dans cette chambre d’hôpital m’a fait un immense bien, aidé ensuite par un copieux petit déjeuner qui ne correspond certainement pas au quotidien d’un tel lieu.

Je n’ai bien sûr pas pu couper à la visite du chef de service de l’étage, qui a bien dû accepter que je sorte le matin même devant le constat évident de ma bonne santé physique.

- C’est à n’y rien comprendre jeune homme !! A croire qu’il ne vous est rien arrivé ??
- Sans doute le mal de l’air, je n’y suis pas habitué !!
- Hum !! Possible en effet !! Je ne saurais trop vous conseiller de les éviter autant que possible !!
- J’en prends bonne note docteur, à quelle heure pourrais-je sortir ?
- A partir de dix heures, je vais faire prévenir votre oncle qui attend à l’accueil.

Je retiens in-extremis mon sursaut de surprise qui pourrait créer des difficultés à Victor.

- Dites-lui surtout qu’il n’a plus à s’inquiéter.
- C’est déjà fait mon garçon, n’hésitez pas à revenir me voir si vous ne vous sentez pas bien ces prochains jours ?
- Je n’y manquerai pas docteur, merci beaucoup.

L’homme me sourit amicalement avant de sortir de la chambre, je profite des deux heures qu’il me reste à passer ici pour entrer en contact avec Thomas et Antonin afin de faire le point avec eux sur les changements qu’ont apporté dans leur vie mon intervention dans le passé.

Ce qui me trouble le plus, c’est que je suis le seul à avoir gardé les mêmes souvenirs alors que dans les leurs Mathis en fait partie intégrante.

Je peux lire dans leurs esprits ce qu’eux y ont gravés de tous ces moments passés avec « Math » depuis qu’ils ont fait sa connaissance et que ce soit Antonin à Aix ou Thomas quelques jours plus tôt quand il lui est apparu en tenant Léa par la main avant que Philippe ne les prenne tous les deux à part pour leur expliquer sa présence à la place de Benjamin, il a toujours depuis lors fait partie intégrante du groupe.

Je comprends donc l’énorme curiosité qu’ils ont tous les deux à entendre mon histoire, mais surtout de la revivre avec moi jusqu’au moment où j’ai disparu de leur tête pendant presque une heure.

- (Thomas) Comment tu expliques ça ? En changeant le passé, tu aurais dû toi aussi ne plus te souvenir de ce qui par le fait n’est jamais arrivé ?
- (Antonin) Et d’ailleurs comment as-tu pu faire une chose pareille !! Tu as remonté le temps ?? Comment tu as fait ??
- Je serais bien incapable de te répondre !! Je pensais à « Math » et je n’ai pas pu supporter plus longtemps qu’il ne soit pas avec nous, ensuite j’ai eu comme un flash !! Mon esprit commençait à quitter mon corps !! Le temps de prévenir Victor de ne pas s’inquiéter et j’étais dans la tête de « Math » juste avant qu’il se tue.
- (Thomas) Admettons !! Avec toi de toute façon, plus rien ne devrait nous étonner ! Mais logiquement puisqu’il restait en vie, tu ne devrais plus avoir le souvenir d’une chose qui ne s’est jamais réalisé ??
- Je pense que c’est justement parce que j’étais avec lui que pour moi rien n’a changé !! Le futur a dû permuter instantanément et quand je suis revenu à moi dans cette époque et bien mon esprit n’a tout simplement pas vécu le changement, je suis donc resté avec ce que j’avais connu jusque-là !! De toute façon je pense que je n’aurais pas pu intégrer sans risque pour ma santé mentale deux vies différentes dans la même réalité. C’est logique quand on y réfléchit un tant soit peu !! Comment aurais-je pu aller empêcher Mathis de se suicider si pour moi il n’était jamais mort ?
- (Antonin sarcastique) Houlaaa !!! Ça chauffe là-bas dedans !!
- (Thomas amusé) De toute façon ce qui est fait est fait, le principal est que « Math » soit avec nous et je serais presque à te renvoyer changer quelques petites choses, son caractère de bulldog avec les mecs qui le regardent de trop près par exemple Hi ! Hi !
- (Antonin) Je confirme Hi ! Hi ! Depuis que je le connais, il y en a eu un certain nombre qui se sont vu envoyer paître pour un simple regard un peu appuyé !! Moi le premier jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ressemblait trop à Thomas pour que je n’arrête pas de le fixer et que ce n’était pas parce que je voulais coucher avec lui Hi ! Hi !
- Et avec moi comment il est ?
- (Thomas) Tu le sais très bien !! Pareil amoureux que de là d’où nous venons, j’espère que ça ne va pas créer de problèmes !! Maintenant il ne se pose déjà plus la question de savoir si tu l’aimes, il sait ce qu’il te doit depuis que je lui ai parlé du petit garçon qui allait se pendre et qu’une voix l’en a empêché.
- Il va falloir garder ça secret, l’oublier même !! Rendez-vous compte si quelqu’un un jour apprenait ce que j’ai fait et veuille s’en servir pour modifier l’avenir à son avantage ??
- (Antonin) Tu l’as déjà modifié pourtant ?
- Oui !! Mais juste sur un seul gamin qui n’a rien changé de fondamental depuis, imagine si j’avais par exemple tué Hitler avant qu’il ne déclenche cette guerre qui a fait des millions de morts !! L’avenir ne ressemblerait plus du tout à celui qui est écrit dans les livres d’histoires et nous ne serions peut-être pas nés !!
- (Thomas) Comment ça ??


CHAPITRE 121 (334) (Hôpital de Bordeaux) (Vendredi matin) (Explications) (fin)


« Continuation de la conversation mentale avec Antonin et Thomas »

- Imagine tous ces hommes jeunes encore en vie, ils auraient eu des enfants eux aussi !! Ta mère ou la mienne ainsi que n’importe quelles autres mères de nos amis auraient pu tomber amoureuses de l’un deux et ne jamais connaitre nos pères !!
- (Antonin) Il n’y aurait jamais eu non plus le mur séparant en deux mon pays et mes parents n’auraient pas eu à se cacher toute leur vie ?? Mais tu as sans doute raison !! Qui peut savoir si ça aurait apporté plus de bon que de mauvais !!

Un silence assez long se fait, où chacun réfléchit à ce qui vient d’être dit.

- (Thomas) Mathis ne dira rien, j’ai eu une conversation avec lui hier soir dès que j’ai compris ce que tu venais de faire !! Attends toi quand même à la réaction qu’il aura tout à l’heure quand tu vas rentrer !! Il a été fortement secoué d’apprendre que c’était toi la voix dans sa tête.
- Et la mienne de réaction, tu y as pensé ?? Je ne sais pas si j’arriverai à contrôler mes émotions, si ce n’est pas le cas les autres vont avoir de sérieuses questions à se poser !!
- (Thomas) Tu l’aimes toujours autant ?
- Comme si tu avais besoin de me poser cette question !! Crois-tu que j’aurais trouvé la force de volonté nécessaire de faire ce que j’ai fait si ce n’était pas le cas ?
- (Antonin) Tu le referais pour quelqu’un d’autre ? Le fils de Maurice était aussi un de tes amis il me semble !!
- (Thomas) « Tonin » a raison !!
- Ce serait avec joie si seulement j’en savais assez pour le faire !! Je n’ai pas trop compris comment ça a pu réussir avec Mathis, alors de là à le reproduire sur « Wanou » ?? En plus je ne connais rien de l’accident, ni le moment, ni les circonstances, ni le lieu !! Avec Mathis c’était différent puisque je connaissais la date exacte ainsi que l’endroit où ça s’est produit et puis comme je viens de vous le dire, je n’ai aucune idée du comment j’ai pu faire pour envoyer mon esprit dans le passé !! C’est venu tout seul vous comprenez ??
- (Thomas) J’ai peut-être une idée sur le où, quand, pourquoi !! Tu te rappelles sur la dune le soir où tu as envoyé ton esprit dans d’autres réalités ?
- Bien sûr que oui !!
- Une chose que tu ignores peut-être c’est que j’ai failli partir avec toi et qu’il m’a fallu refermer cette porte virtuelle vite fait pour rester avec les autres, j’étais comme aspiré dans tes traces !! Sûrement parce que nous étions connectés ensemble à ce moment-là.
- Tu voudrais que j’emmène Maurice ??
- Tu as tout compris !! Lui seul connait tout ce que tu as besoin de savoir pour retrouver Erwan, qu’en penses-tu ?
- Que tu n’imagines même pas l’énergie qu’il m’a fallu pour le faire seul !! Si je suis dans cette chambre d’hôpital, ce n’est pas juste pour passer une nuit aux frais de la sécu !!
- On pourrait t’aider comme nous l’avons fait sur la dune, il suffirait de trouver une excuse valable à ce que tu veuilles emmener Maurice avec toi !! Je ne sais pas moi ??....
- (Antonin) Lui faire découvrir son fils tel qu’il est dans une autre réalité par exemple ?
- (Thomas) Bonne idée Hi ! Hi ! Comme quoi il n’est pas si bête que ça le petit !!
- (Antonin) Traite moi de blond pendant que tu y es ?? Remarque ça serait aussi bon pour toi Hi ! Hi !
- De toute façon ça ne résout pas le deuxième point qui pose problème, j’ignore totalement comment j’ai pu m’y prendre !!
- (Thomas) Rien ne presse, nous aurons le temps d’en reparler et de trouver une solution !! J’ai déjà une petite idée la dessus.

Antonin tout comme moi, nous lisons en lui l’idée qu’il vient d’avoir.

- (Antonin) Ça peut fonctionner !! C’est un peu ce que tu as fait dans l’hélico avec Mathis pas vrai ?
- Je ne sais pas en fait, peut être que ça pourrait marcher !!
- (Thomas) Tu veux revoir « Wanou » ?
- Bien sûr, quelle question !!
- (Thomas) Alors il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas !! A nous d’arriver à te mettre en conditions !!
- Et si je n’y arrive pas ?
- (Antonin) Qui le saura ?
- Maurice !!
- (Thomas) Pas forcement, tout dépend de ce qu’on lui dira !!
- Ça pourrait changer son avenir et imagine qu’il ne soit plus à son poste de directeur !!
- (Thomas) Oui et alors ? Au moins il aurait son fils près de lui, ce ne serait déjà pas si mal pas vrai ?
- Seulement le futur…. ce futur, s’en trouverait affecté !!
- (Antonin) Tu penses à tout ce qu’il fait pour toi ?
- (Thomas) Dans tes souvenirs ? Il a bien toujours eu ce poste pas vrai ? Pourquoi veux-tu qu’il en soit autrement ici ?
- Il faut que je réfléchisse !! Ça peut être dangereux !!
- (Thomas) Pour qui ? Pour toi ? Personne n’est obligé de mettre Erwan au courant !!
- Peut-être, mais Maurice le sera automatiquement puisqu’il sera avec moi ?
- (Antonin) Si c’est le cas tu n’as plus à te faire de soucis, c’est qu’il aura toujours son poste puisque pour lui l’avenir n’aura pas changé !!
- (Thomas) Waouhhh !!! Là « Anto » tu me scotches sur place Hi ! Hi ! En plus ça se tient !!


CHAPITRE 122 (335) (Camping de la dune) (Vendredi matin) (Rencontre)



« Fin de la conversation mentale avec Antonin et Thomas »

J’entends des pas dans le couloir, je jette un coup d’œil à ma montre et constate que ça fait presque deux heures qu’on discute tous les trois.

- On se voit au camping les gars !! C’est sûrement Victor qui vient me chercher.
- (Antonin amusé) Tu ne pourrais pas faire aussi quelque chose pour lui Hi ! Hi ! Je ne sais pas moi !! Mettre un petit coup de fouet aux chromosomes Y pendant la chevauchée fantastique pour que tu retrouves tes triplés Hi ! Hi ! J’imagine bien ton esprit en trois exemplaires à les stimuler pour gagner la course Hi ! Hi ! (Faisant la grosse voix) Allez les gars !! Du nerf !! Je veux retrouver mes trois copains moi !! Vous n’allez pas vous laissez battre par des gonzesses quand même Hi ! Hi !
- (Thomas) Pffttt !! Quel con celui-là, je te jure Hi ! Hi !
- J’allais te faire la même réflexion Hi ! Hi ! N’oubliez pas que nous ne sommes pas censés être au courant pour les triplées, heureusement que Victor pense à elles si fort tout le temps et j’aurais bien aimé que Maurice une fois de plus se fasse avoir en croyant me faire une farce !!

Mon attention revient sur l’endroit où je me trouve au moment où un bref coup annonce l’ouverture de la porte, Victor jette d’abord un œil avant d’entrer en souriant.

- Ça va mon gars ?? Tu as passé une bonne nuit ??
- J’en avais bien besoin !!
- J’imagine que tu n’as pas l’intention de me raconter ce qu’il t’est arrivé ?
- Ce serait trop long à t’expliquer, merci en tout cas d’avoir fait ce que je te demandais !!
- Tu n’étais pas malade au moins ?
- Non !! J’étais disons….ailleurs !!
- Ah !! Il me semblait bien que quelque chose clochait, c’est comme si ton corps n’était plus qu’une marionnette !!
- C’était un peu ça en effet !! Je présume que tu as prévenu Maurice ?
- Bien sûr !! N’oublie pas qu’il a fallu quand même te conduire à l’hôpital !!
- S’il te recontacte avant moi, dis-lui que ce n’est plus la peine de…. Non laisse tomber !! J’oubliais juste que je ne lui en ai jamais parlé Hi ! Hi ! L’effet papillon Hi ! Hi !
- Tu es sûr que ça va bien Florian ? Je trouve que tes paroles sont bizarres.
- C’est rien t’inquiète !! Juste que parfois je m’y perds avec toutes ces réalités que j’ai vécues.
- Très bien alors !! Dès que tu es prêt, je te ramène voir tes amis !!

Je me lève d’un bond.

- Cinq minutes, juste le temps de m’habiller et je descends !!
- Je t’attends sur le parking !! En roulant bien, je devrais pouvoir te ramener là-bas pour le déjeuner !!
- C’est cool !!

***/***

« Terrasse des mobil homes, juste avant midi »

La table est prête depuis quelques minutes, n’attendant plus que tous arrivent et s’installent pour le repas quand Thomas et Antonin font un signe discret à Mathis qui leur répond par un hochement de tête, s’éloignant par un autre chemin pour ne pas attirer l’attention.

Ils se rejoignent à l’autre bout du camping derrière le bâtiment sanitaire, l’endroit à cette heure étant désert et ils ont à peine passé l’angle de celui-ci, que Mathis pousse un cri en s’élançant sur celui qui les attend là les yeux brillants d’une émotion à fleur de peau.

L’étreinte à elle seule suffit au petit rouquin pour qu’il éclate en sanglots, serrant de ses bras frêles noués autour de son cou celui qu’il revoit enfin après toutes ces semaines à l’avoir pensé perdu à tout jamais.

Antonin et Thomas les laissent seuls, affectés eux aussi par le bouleversement affectif auquel ils assistent et c’est donc seuls que Mathis et Florian se prouvent tout ce qu’ils peuvent ressentir l’un pour l’autre en ce moment si particulier.

Mathis est ému lui aussi, mais certainement moins que son ami qu’il voit régulièrement depuis des semaines et il est donc surpris même s’il en connait la raison, de ce débordement affectif qui fait trembler celui qu’il aime de tout son cœur en sachant que c’est une cause perdu.

Imaginons alors sa surprise quand son visage se voit consteller d’une myriade de bisous se rapprochant inexorablement de ses lèvres pour au final venir fébrilement s’y coller dans un baiser prolongé qui trouble suffisamment Mathis pour qu’à son tour les larmes perlent de ses yeux.

Moment magique qu’il voudrait ne jamais voir s’arrêter, ses mains tremblantes à son tour caressent le dos hoquetant de son ami qui visiblement n’arrive pas à reprendre le dessus sur ses émotions à se retrouver près de lui.

Leurs yeux enfin s’ouvrent pour se fixer avec une telle flamme qu’un long frisson les prend dans un ensemble parfait, chacun noyé dans le regard vert si particulier de l’un et d’un bleu délavé identique à ceux de Thomas de l’autre.

Les lèvres enfin finissent par se séparer, donnant à Mathis un pincement au cœur de tristesse à être conscient que sans doute plus jamais il ne retrouvera cet instant magique qui lui a donné tant de bonheur en un si bref instant.

***/***

- Tu es bien vivant ??
- Grâce à toi !!
- Ne me refais plus jamais ça tu m’entends ??

***/***

Florian se détache soudainement de Mathis pris d’une frénésie incontrôlable à le frapper sans discontinuer de ses deux poings sur la poitrine, ses cris frénétiques faisant revenir Thomas et Antonin en courant pour les séparer.

***/***

- Plus jamais !! Jamais !! Jamais !! Jamaiiiis….





Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 123 (336) (Afrique) (Vendredi midi) (Village Masaï) (Un autre présent)


Okoumé termine son repas dans la hutte familiale, son épouse qu’il a connue très jeune a su garder sa beauté sauvage qui l’a rendu assez fou amoureux d’elle pour transgresser les lois de son peuple.

Malgré ses trois grossesses qui lui ont donné trois fils, elle n’a rien perdu de sa ligne svelte ni de sa musculature fine de chasseresse, qui aujourd’hui encore lui donne envie constamment de la serrer dans ses bras.

Il devrait donc être le plus heureux des hommes, ne serait-ce l’attitude de ses deux aînés qui depuis le triste accident défigurant son premier né a créé une ambiance délétère au sein de la famille et affecte autant Taha qui a été l’auteur involontaire de cette affreuse balafre occasionné lors d’une séance d’entrainement au maniement de l’arc et qui depuis a laissé son frère Aomé affreusement défiguré, que leur petit frère Akim qui les adore autant l’un que l’autre et qui ne comprend pas cette façon qu’ils ont chacun de faire comme si l’autre n’existait pas, alors que lui aimerait tant ne plus avoir à se partager entre eux deux.

Okoumé sait très bien que ce jour-là il y a maintenant presque sept étés, il a failli perdre un fils quand la flèche à quelques millimètres près se figeait inéluctablement dans la tête d’Aomé et que s’il n’avait eu ce réflexe salutaire de se tourner pour la voir arriver droit sur lui afin de pouvoir ainsi éviter le pire dans un geste certes insuffisant d’esquive, mais qui lui a malgré tout sauvé la vie.

Okoumé ce jour-là a prié ses dieux du lever du jour à la tombée de la nuit, comme il les a priés trois ans plus tard quand Akim fut mordu par un serpent et que par chance le vieux père blanc qui était en visite au village, a pu le sauver après une nuit complète passée à ses côtés à le veiller en lui administrant ses potions.

C’est à cette occasion qu’Okoumé a chassé définitivement l’homme médecine de la tribu, celui-ci refusant que le père Antoine s’occupe d’Akim sous prétexte que les dieux en avaient décidé autrement et qu’il lui fallait le laisser seul avec l’enfant pour prier ses mêmes dieux de ne pas l’emporter si jeune avec eux.

Il y a fallu la colère noire du père Antoine qui pestait contre l’ignorance du « sorcier » comme il l’appelait, en montrant une minuscule fiole qui disait-il serait beaucoup plus efficace que toutes ces gestuelles d’un autre âge.

Okoumé ce jour-là a beaucoup hésité avant de prendre partie contre les traditions de sa tribu et d’accepter que le père blanc se substitue au chaman, qui de colère lui lançait ses incantations ainsi que ses « grigri » au visage.

Okoumé depuis, voue une amitié indéfectible envers le vieux père qui par son insistance a finalement eu gain de cause et ainsi permis au jeune Akim de continuer à vivre.

Il ne comprendrait certainement pas que l’action entreprise par Florian a envoyé son esprit dans le passé, destinée essentiellement à ce qu’un jeune garçon blond à des milliers de kilomètres d’ici ne se suicide pas de désespoir ; ait pu avoir modifié le futur au point d’avoir des répercussions jusque dans le destin de sa famille.

***/***

Taha voit bien l’air songeur de son père qui les fixe lui, sa mère et ses frères avec les yeux dans le vague.

- Es-tu avec nous père ?

Okoumé sursaute en reprenant ses esprits.

- Je pensais à notre famille et à la chance de vous avoir tous en bonne santé !! Ce sera la première fois qu’un de vous quittera la tribu, nos dieux en ont décidés ainsi et je n’irais pas contre leurs volontés, même si de te savoir de l’autre côté du vaste océan ne m’apporte aucune joie.
- Je ne serai pas seul père !! L’homme et la femme blanche seront avec moi !! De toute façon comme je reste en contact avec « Akim », tu sauras régulièrement si tout va bien.
- (Akim) Tu vas partir longtemps ?
- (Taha) Certainement plusieurs lunes, petit frère !!
- (Akim) Tu vas me manquer tu sais ?

Taha sent le regard d’Aomé posé sur lui, il sait que s’il tourne la tête vers lui son frère fera comme s’il n’existait pas et son estomac une fois encore se noue de cette douleur que lui apporte depuis tous ces étés l’indifférence de celui qu’il aimait et aime toujours plus que tout.

Il prend Akim par les épaules en se forçant à sourire.

- J’aurai au moins cette joie dans le cœur de savoir qu’un de mes frères est avec moi tout le temps!!
- Je penserai à toi tous les jours, j’irai au dispensaire du père Antoine voir « Nao » pour savoir comment il va et aussi lui raconté comment c’est chez les hommes blancs.
- Je suis sûr que « Nao » aimera avoir un peu de compagnie!! Mais je ne suis pas encore parti, alors ne sois pas triste à l’avance !! As-tu des nouvelles sur la date du départ père ?
- Nous le saurons quand M’Balla reviendra de la grande ville avec les agents du grand chef blanc.


CHAPITRE 124 (337) (Camping de la dune) (Vendredi après-midi) (Réconciliation)


Le retour de Florian a rendu le sourire à toute la bande qui comme par hasard cet après-midi-là a décidé après le repas de rester tous ensemble, les voilà donc installés bien tranquillement sur leur petit coin de plage où ils ont pris l’habitude de se retrouver, du moins pour ceux qui préfèrent les après-midi bronzettes à des activités plus ludiques comme par exemple la visite des environs.

Thomas et Mathis sont allongés l’un près de l’autre sur leurs serviettes de plage, la ressemblance entre les deux garçons est si frappante que beaucoup de promeneurs ne peuvent s’empêcher de ralentir un instant pour les regarder.

- (Mathis) Qu’est-ce qu’ils ont tous à nous dévisager comme ça ?
- (Thomas) Ils doivent nous prendre pour des jumeaux Hi ! Hi !
- (Mathis) Dis plutôt qu’ils nous matent !!
- (Thomas) Et même si c’était le cas ? Je ne vois pas ce qu’il y a de mal !!
- (Mathis) Moi ça me gave !! Ils croient quoi bon dieu !! Qu’on va aller les rejoindre dans leurs pieux ??
- (Thomas amusé) Je reconnais bien le Mathis de l’autre réalité Hi ! Hi ! Tout aussi teigneux avec les étrangers !!
- (Mathis ironique) Au moins avec moi tu n’es pas dépaysé comme ça !!

Un long moment de silence s’instaure, jusqu’à ce qu’un rire cristallin les fasse se redresser sur un coude pour voir ce qui l’a occasionné.

- (Thomas) J’aime bien quand il est heureux comme ça !!

Mathis se frotte la poitrine de l’autre main en répondant d’un air moqueur.

- C’est sûr que c’est mieux que quand il passe sa colère sur toi !!
- (Thomas) Ce n’était pas de la colère, tu le sais très bien !! Ce sont ses nerfs qui ont craqué, il a été très malheureux quand il a appris ton suicide au point d’en tomber malade et de te revoir lui a fait un grand choc !! Vous étiez très liés dans l’autre réalité, plus que des amis et ce depuis toujours, pour être honnête avec toi je peux même te dire que vous vous aimiez très fort !!
- On a… été…. ensemble ?
- Non, pas jusque-là quand même !! Mais ce n’était pas l’envie qui vous manquait, crois-moi bien !!
- Pourquoi alors ??
- Tu sais bien comment il fonctionne et ce n’était pas possible entre nous deux, alors il a gardé ça pour lui pendant des années !! Ce n’est pourtant pas faute de ta part d’avoir essayé, au point de m’en vouloir d’exister.
- Oui mais ici le contexte n’est plus le même !!
- (Thomas curieux) Comment ça ?? Il est toujours Florian et moi qui te considérais comme un frère, tu en es devenu un vrai !!
- Oui mais pas pour moi !! Du moins pas comme vous l’avez vécu, excuse-moi de te dire ça Thomas mais je te considère plus comme un…. ami que comme un frère !! Je n’ai aucun souvenir de toi, tu nous es apparu brusquement à la place de Benjamin et je t’ai tout de suite aimé sache-le, au moins autant que j’aime Florian depuis qu’il est revenu !!

Mathis fixe son regard dans celui de Thomas avec franchise et quelque chose d’autre qui trouble celui-ci en devinant ce que seront ses prochaines paroles.

- Mais certainement pas comme un frère !!
- Humm !! Je sens que ça va être compliqué, parce que pour moi c’est uniquement ce que tu es !! Nous aurons l’occasion d’en reparler, mais voilà « Flo » qui arrive et il est encore trop bouleversé pour que nous abordions ce sujet avec lui.

***/***

Je laisse Yuan et Antoine continuer à s’amuser avec Antonin et Jean Baptiste pour retrouver Thomas qui semble en pleine conversation avec Mathis.

Les voir l’un près de l’autre me trouble énormément, déjà par leur ressemblance frappante mais aussi à cause des circonstances qui les ont fait une nouvelle fois se réunir.

Mon trouble est très vite remplacé par un sentiment de honte en voyant la poitrine couverte d’ecchymoses de Mathis, la libération de mon stress à le retrouver bien vivant m’a fait complètement disjoncter et je m’en veux de m’être laissé aller à de telles extrémités, n’ayant plus qu’une pensée en tête, celle de me faire pardonner.

J’arrive donc sur eux, leurs sourires me laisseraient à penser que « Math » ne me tient pas rigueur des coups que j’ai pu porter contre lui et j’ai alors un élan incontrôlable qui me pousse à venir m’allonger entre eux deux en enserrant chacun leur poitrine d’un bras et en les embrassant à tour de rôle en y mettant tous les sentiments que j’éprouve pour eux.

- Je vous aime tant tous les deux !!

Comme un chat je ronronne alangui contre leurs deux corps chaud, sentant leur cœur s’accélérer à l’unisson et je resserre mes bras pour les rapprocher au plus près afin de me retrouver vraiment sur eux à me pelotonner en continuant à leur montrer des marques d’affections par des bisous tantôt sur la joue ou le cou de l’un, tantôt à l’identique sur la joue et le cou de l’autre.


CHAPITRE 125 (338) (Camping de la dune) (Vendredi après-midi) (Réconciliation) (fin)


Ma langue vient lentement lécher les traces de coups sur la poitrine de Mathis, ceux-ci disparaissent alors presque instantanément et une fois satisfait du résultat je remonte lentement vers sa glotte offerte et si tentante sans oublier au passage de passer un petit coup de langue sur son téton érigé qui déclenche un grognement de plaisir venant de sa gorge, grognement si intense que je me sens pris dans une énorme bouffée de chaleur qui déclenche ces sons venant du plus profond de moi et qui n’appellent qu’aux plaisirs des sens.

Deux mains me redressent sur mes pieds, une serviette vient aussitôt faire le tour de mes reins et reviennent ensuite m’enlacer doucement jusqu’au moment où je reprends conscience et que mes yeux s’ouvrent pour voir dans quel état mes caresses ont laissé Mathis, la bouche béante et les yeux ailleurs, pris dans un plaisir qui le tétanise.

Il lui faut de longues secondes pour qu’il reprenne pied à son tour, nous regardant moi et Thomas avec les yeux brillants d’un bonheur immense.

- (Thomas) Venez !! Nous devons partir d’ici et toi « Math », mets une serviette autour de ta taille pour cacher ton érection !!
- (Mathis) Qu’est ce qui s’est passé ??
- (Thomas) Il ne faut pas qu’on reste là !!

Mathis me regarde soudainement inquiet.

- Qu’est-ce qu’il a ??
- Tu le demandes ? C’était à prévoir après les événements de ces deux derniers jours !! Il a envie de faire l’amour et rien ne l’arrêtera tant qu’il ne l’aura pas fait, il faut qu’on trouve un coin tranquille.
- Qu’on ??

Les bras autour de ma taille de Thomas me donnent des frissons, ça plus la vue de Mathis qui se relève le sourire aux lèvres en faisant apparaître ses abdos sous sa peau bronzée qu’une légère transpiration rend encore plus désirable.

- Rrrrrrr !!

Le sexe de Mathis fait un bond qui soulève la serviette, son regard redevient à nouveau brillant et ses lèvres enflent sous le coup du désir qui lui chauffe les reins, le rendant encore plus attirant.

- Rrrrr !!!

Thomas tremble à son tour, sa voix devient chevrotante quand elle résonne à mon oreille comme un chant divin.

- Essaie de te retenir « Flo », je t’en prie !! Sinon je ne sais pas ce qu’il va arriver, calme toi et je te promets que nous allons trouver un endroit tranquille.

Raphaël arrive en courant suivit d’Éric et des autres qui ont ressenti eux aussi la montée soudaine de leurs libidos.

- Qu’est-ce qu’il lui arrive ??
- (Éric surpris) Dis plutôt qu’est-ce qu’il nous arrive, j’ai la queue qui me fait mal tellement je bande !!
- (Thomas) Il faut qu’on se reprenne tous sinon ça va être vite le cirque d’ici pas longtemps !!

Thomas craque d’un seul coup et sa bouche vient se coller dans mon cou tandis que ses mains descendent pour me prendre le sexe, Éric l’attrape alors à son tour par la taille tandis que Raphaël me prend des bras de Thomas.

- Je m’en occupe avec Éric !! Vous autres occupez-vous de « Math » !!

Ce n’était pas vraiment la chose à faire car sitôt dans les bras de Raphaël, ma libido repart de plus belle et mon corps épouse le sien qui à son tour ne résiste plus et commence à trembler d’envie.

C’est Chloé avec Léa qui font office de sauveur en écartant « Raphi » et en me prenant par les bras pour m'entrainer plus loin avec elles, pensant ainsi désamorcer la bombe à retardement que je suis soudainement devenu.

C’est en partie vrai mais en partie seulement car elles aussi sont fortement marquées par les sons qui sortent toujours de ma gorge, commençant à devenir plus caressantes d’une envie irrépressible qu’elles ont de plus en plus de mal à contrôler.

Quelques personnes commencent à se demander ce qu’il se passe sur ce bout de plage, Thomas ou plutôt « cousin » qui semble le moins affecté car sans doute le plus éloigné au moment où tout a commencé s’en rend très vite compte, comme il se rend compte avec stupeur que s’il ne fait rien dans les secondes qui viennent ce sera une vraie orgie de sexe d’ici pas longtemps.

Il a bien compris d’où vient le problème pour en avoir déjà entendu parler sans trop y croire et sa décision est vite prise quand il s’approche des filles qui ont les mains de plus en plus baladeuses sur le petit rouquin d’où sortent ces sons qui commencent à le perturber sérieusement à son tour.

Il les repousse assez vivement en s’en excusant auprès d’elles et sans plus réfléchir aux conséquences de son geste, il envoie une gifle sans en retenir le coup sur la joue de Florian qui en a la tête qui part sur le côté tellement il y a mis de force.

Pourtant même si la solution n’est pas la meilleure qui soit, elle est du moins la seule qu’il ait trouvée en si peu de temps et surtout qui semble des plus efficaces, car d’un coup tout commence à redevenir sinon normal disons tout du moins plus calme.

- Allez !! On gicle de là avant que ça vous reprenne !! Si vous vouliez vous donner tous en spectacle aujourd’hui et bien c’est réussi !!


CHAPITRE 126 (339) (Reims) (Vendredi fin d’après-midi) (Chez les Viala)


Toute la famille est rentrée à la maison ce vendredi soir, ou plutôt cette fin d’après-midi car ils n’ont pas encore dîné et vaquent chacun à leurs occupations en se croisant de temps à autre, sans pour autant y faire spécialement attention.

***/***

« Frédéric »

Frédéric comme à son habitude est confortablement installé dans le fauteuil de son bureau, il tient en mains la liste que lui a confiée Maurice en s’étonnant du peu de noms qu’il a pu retrouver et il attend encore les résultats de sa demande faite au service du personnel du CHU pour pouvoir l’appeler afin de lui faire un bilan des résultats qu’il a obtenus.

Il doit bien reconnaître que le plus gros coup a encore été celui avec la visite de la petite Mélanie qui lui a permis de souligner quatre noms d’un coup, ensuite il a réussi à retrouver quatre autres personnes.

En premier un certain Grégory Ménissier, pompier de son état et qui est bien connu au service des urgences pour sa gentillesse en premier lieu mais surtout un physique qui semble particulièrement intéresser la gent féminine du personnel affectée au service.

Le deuxième ou il faudrait plutôt dire la deuxième étant donné que c’est également une des infirmières du service urgentiste du CHU, s’appelle Émilie Soulas et Frédéric doit bien reconnaître au demeurant qu’elle aussi sort du lot de par un physique à tomber, qui n’enlève rien à son professionnalisme.

Du coup le troisième lui est tombé comme du pain béni dans la bouche puisque le jeune homme un certain Julien Emrot infirmier également de son état, semble être l’amoureux officiel d’Émilie quoiqu’un doute subsiste aux dires de certains qui prétendent l’avoir vu également dans les bras d’un magnifique garçon.

Après une recherche rapide, il s’avère que le fameux garçon, un certain Maxime Baye et le quatrième nom de la liste qu’il a déjà retrouvé en plus des quatre précédents, un beau jeune homme brun assez grand que Frédéric avait déjà eu l’occasion de croiser et qu’il appréciait déjà sans connaitre son nom de famille.
Il soupire en se demandant à quoi tout ça va les mener lui et sa famille, quand une exclamation venant du salon lui fait redresser la tête en tendant l’oreille.

- J’y crois pas !!! « Aurel » vient voir !! Si ce n’est pas le rouquin qui doit venir chez nous, à la télé, c’est son frère jumeau ??

***/***

« Annie »

Annie prépare le repas dans sa grande cuisine où elle se sent particulièrement bien en écoutant comme elle en a pris l’habitude sa radio favorite, elle chantonne visiblement heureuse de cette soirée de fin de semaine en famille qui s’annonce.

Elle met la tarte aux pommes dans le four en souriant à l’avance du cri de gourmandise que vont pousser ses garçons, quand elle l’apportera sur la table pour le dessert et qui disparaîtra si vite dans leur estomac pour n’en laisser que quelques miettes.

Ce qu’elle apprécie chez elle, c’est sa propension à ne plus penser au travail quand elle est à la maison et qui lui fait savourer à sa juste valeur ces moments passés dans l’intimité avec sa famille.

Pas besoin de les voir pour savoir qu’ils sont là, leurs présences imprègnent les lieux ne serait-ce déjà par tous ces petits bruits qu’ils font et qui les situent plus ou moins dans l’appartement.

Ses mains occupées par les gamelles qui mijotent, la tête bercée par la musique du poste radio, Annie n’en demande pas plus si ce n’est que souvent comme un grain de sable dans une machine bien huilée, la pensée d’avoir bientôt un pensionnaire lui amène une crispation à la fois de curiosité au vu de tout ce qu’elle a déjà appris sur lui mais aussi de doute justement par ce qu’elle connaissait de lui avant toute cette histoire.

Comment un tel changement est-il possible est la question qui revient en boucle et qui souvent depuis quelques semaines gâche quelque peu ces moments pour elle importants que sont ceux passés avec ses « hommes »

Elle en est là dans ses pensées, quand la voix marquant la surprise d’un de ses fils lui fait devenir attentive à ces paroles qui viennent du salon.

- J’y crois pas !!! « Aurel » vient voir !! Si ce n’est pas le rouquin qui doit venir chez nous, à la télé, c’est son frère jumeau ??




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 127 (340) (Reims) (Vendredi fin d’après-midi) (Chez les Viala) (suite)


***/***

« Damien »

Damien sort de la douche en s’ébrouant, il prend sa serviette et s’essuie énergiquement avant d’aller s’admirer dans le grand miroir au-dessus du lavabo.

Ne serait-ce sa petite taille, il se trouve plutôt pas mal et du haut de ses presque dix-huit ans, n’attend plus que de trouver la personne de ses rêves pour enfin connaitre ce que ses potes de bahut racontent fièrement à l’oreille de ceux qui veulent les entendre.

Seulement pour lui c’est sans doute moins simple que pour eux, quand ils se baladent en se pavanant avec leurs copines sous le bras et se redressent fier comme des paons, pour bien montrer aux copains célibataires que eux sont « déjà » en couple.

Damien lui aime les garçons depuis aussi longtemps qu’il se rappelle, il fait partie de ceux qui n’auront jamais à tenir quelqu’un par le bras dans la rue et s’en désole parce que pour lui c’est ça aussi d’être amoureux, ne pas se cacher en étant fier de montrer son amour quel que soit la personne fille ou garçon du moment que le cœur éprouve cette émotion qui le fait battre à toute allure.

Il a déjà été amoureux, un amour platonique puisque « JB » visiblement n’avait pas les mêmes penchants pour lui que lui Damien éprouvait pour ce garçon d’une beauté et d’une gentillesse rare qui ne souhaitait visiblement qu’être son ami.

Depuis qu’il est à Reims c’est le calme plat, pas que les garçons soient plus laids ou plus méchants qu’ailleurs loin de là, juste qu’il n’a jamais retrouvé en l’un d’eux la même crispation à l’estomac qu’il éprouvait à chaque fois qu’il voyait Jean Baptiste.

Il en est là dans ses pensées quand il entend la voix de son frère dans le salon, marquant un visible étonnement sur une émission qu’il regarde à la télé.

- J’y crois pas !!! « Aurel » vient voir !! Si ce n’est pas le rouquin qui doit venir chez nous à la télé, c’est son frère jumeau ??

***/***

« Aurélien »

L’aîné de la fratrie va bientôt avoir vingt et un ans, c’est un garçon rêveur qui aime prendre le temps de faire les choses et fait fi des moqueries sur sa façon d’être, avec le même détachement que tout ce qu’il peut entreprendre dans la vie.

Apprécier le moment présent dans le calme et la tranquillité est pour lui le summum du bien-être, loin de l’agitation de tous ces gens pressés qui courent en tous sens sans doute pour arriver plus rapidement au terme de leur vie.

Aurélien n’en est pas moins un garçon sur qui on peut compter, bon élève en général si ce n’est pour le sport qui pour lui est ressenti comme une véritable punition et qui lui vaut son surnom ironique de « bip bip coyote », surnom qui éclate de rire régulièrement tous ses amis sans qu’il y voit là le moindre mal.

Il est donc très difficile pour quiconque de ne pas l’aimer et se voit donc souvent entouré d’amis filles ou garçons, qui apprécient sa beauté nonchalante en reconnaissant volontiers être beaucoup plus décontractés voire même plus sereins en sa présence.

Aurélien repense de plus en plus à cette fille sur les dessins, au point qu’elle l’obnubile même dans ses masturbations où elle lui apparaît maintenant à la place de celles qui jusque-là libéraient sa libido qui régulièrement exige de lui qu’il s’occupe d’elle de main de maître.

Rare sport auquel il s’adonne avec un certain intérêt, surtout pour le plaisir qu’il y prend chaque jour renouvelé et qui ensuite le laisse comme c’est le cas actuellement dans un état d’esprit reposé qui lui permet de faire le vide sur ce qui l’entoure.

Il est donc en ce moment dans sa position favorite, allongé sur son lit les mains derrière la nuque à admirer le plafond quand l’appel de Guillaume lui fait plisser les yeux en soupirant, connaissant suffisamment son frère pour savoir qu’il ne lâchera pas l’affaire tant qu’il ne sera pas aller voir ce qui visiblement l’a surpris.

- J’y crois pas !!! « Aurel » vient voir !! Si ce n’est pas le rouquin qui doit venir chez nous à la télé, c’est son frère jumeau ??

***/***

« Guillaume »

Guillaume est le titi Parisien ou plutôt Rémois maintenant de la fratrie, sa dégaine de poulbot avec ses cheveux mi-longs et ses yeux remplis d’une éternelle malice, fait sourire tous ceux qui croisent son chemin.

Au contraire de son aîné, il faut toujours qu’il fasse quelque chose ne pouvant demeurer plus de quelques minutes à rester inactif et il a vite fait de mettre l’ambiance qu’importe l’endroit où il se trouve, ce qui fait de lui la coqueluche de sa classe ainsi que de ses amis tout comme c’est le cas pour Aurélien mais pour des raisons complètement opposées.

Son seul vrai problème et qui semble d’ailleurs être celui commun de la fratrie, serait la timidité avec le sexe opposé ou en général qui à dix-neuf ans ne lui a encore jamais permis de conclure malgré qu’il soit toujours convoité par une ou plusieurs de ces demoiselles qui mettraient bien la main dessus si seulement il y mettait du sien.

Guillaume regarde son feuilleton sur l’écran plat du salon en attendant qu’il soit l’heure de passer à table, quand l’éternelle publicité coupe la scène au moment justement où ça devenait intéressant.

Il se lève donc dans l’intention d’aller faire un tour jusqu’à la cuisine d’où s’échappe une bonne odeur qui déjà le met en appétit, quand il reste figer en se laissant retomber dans le canapé la bouche grande ouverte de stupéfaction.
La publicité pour une marque connue de vêtements, montre un groupe de jeunes en tenues de bain s’amusant entre eux sur une plage et d’une beauté à couper le souffle qui laisse Guillaume en admiration devant eux à les dévorer des yeux.

C’est là que tout d’un coup son esprit a comme un flash et qu’il reconnaît les deux filles magnifiques représentées sur les dessins qui se trouvent toujours dans le bureau de son père.

Il en est là les yeux ronds d’ahurissement quand apparaît à l’écran un jeune gars aux cheveux roux, le visage rieur qui de suite amène la sympathie mais aussi le rire des pitreries qu’il donne en spectacle et c’est là que Guillaume fait le rapprochement, le clip de quelques secondes lui ayant semblé avoir duré beaucoup plus longtemps.

- J’y crois pas !!! « Aurel » vient voir !! Si ce n’est pas le rouquin qui doit venir chez nous à la télé, c’est son frère jumeau ??


CHAPITRE 128 (341) (Reims) (Vendredi fin d’après-midi) (Chez les Viala) (fin)


Bien sûr quand Aurélien arrive, les autres sont déjà tous là à se demander quoi et comme le clip ne les a pas attendus, ils sont encore plus surpris de voir Guillaume leur montrer du doigt une pub sur les serviettes hygiéniques.

- (Damien) T’as tes règles « Gui Gui » ?? T’as besoin d’un conseil pour choisir la bonne taille Hi ! Hi !
- (Guillaume) Pffttt !!! Vous arrivez trop tard !! Juste avant il y avait une pub avec les filles des dessins et un rouquin comme Aurélien nous l’a décrit.
- (Frédéric surpris) Quels dessins ?? Ne me dis pas que tu as été fouillé dans mon bureau ??

Guillaume pâlit un bref instant avant de se reprendre en contrant les reproches justifiés il en convient de son père, par les arguments qui l’ont poussé à le faire malgré l’indélicatesse de son geste.

- Vous ne nous auriez pas mis la pression avec tout le mystère autour de ce mec qui doit venir vivre chez nous, je n’aurai jamais eu l’idée de le faire !!

Frédéric se retrouve le bec cloué par la répartie inattendue de son fils, étant suffisamment intelligent pour comprendre ce qui a motivé son geste.

- Il fallait venir me voir au lieu de fouiller dans mes affaires.
- (Guillaume) D’abord je n’ai pas fouillé comme tu dis, ils étaient posés sur ton bureau bien en évidence !! Je les ai juste « empruntés » quelques minutes pour les montrer à « Aurél » !!
- (Damien) Pourquoi vous ne m’en avez pas parlé ??

Il fusille ses deux frères du regard, qui baissent les yeux pas franchement fiers de l’avoir mis à l’écart.

- (Guillaume) Ce n’était pas contre toi mais plutôt pour une autre raison !!
- (Damien) Ah oui !! Vraiment !! J’aimerais bien la connaître ta raison !! Dites plutôt que vous vous méfiez de moi de peur que je raconte tout aux parents ??
- (Guillaume) Ca n’a rien à voir avec les parents !!

Frédéric commence à comprendre en se rappelant ce que représentaient les dessins, il prend donc la défense de Guillaume en utilisant une voie détournée pour se faire.

- Ce n’est pas bientôt fini vous deux ?? Ne croyez surtout pas vous en tirez par ce genre de pirouette !!

Annie voulant dédramatiser la chose qui elle le pressent bien, risque de mettre la soirée en l’air.

- Nous en reparlerons quand tout le monde sera plus calme !! En attendant il est l’heure de dîner et quand cette publicité refera son apparition, nous verrons bien ce qu’il en est de toute cette histoire !! Je ne vois vraiment pas ce que ces jeunes feraient dans cette pub d’ailleurs, à tous les coups tu as dû faire erreur !!
- (Guillaume) Mais non m’man je t’ass…
- (Annie) J’ai dit à table !! Ça suffit maintenant !!

Les quatre garçons se regardent en fronçant les sourcils car il est très rare que leur mère ou épouse s’emporte de la sorte et c’est suffisamment le cas pour qu’ils ne disent plus un mot et aillent s’asseoir à leurs places, ce qui une fois dans sa cuisine fait sourire Annie.

Ce n’est qu’au milieu du repas que le spot réapparait sur l’écran et que Guillaume se lève d’un bond pour courir devant la télé.

- Le revoilà !!

Il appuie sur la touche enregistrement de la télécommande.

- C’est bon !! Je l’ai copié à temps.

Il attend donc que tout le monde soient devant l’écran pour repasser l’enregistrement et là Frédéric tout comme Annie doivent bien constater qu’il avait raison et que ce sont bien les mêmes jeunes filles que sur les dessins, le rouquin apparaissant un bref instant fait encore une fois sortir Aurélien de sa réserve habituelle.

- Pas de doutes !! C’est bien l’autre tâche de rouquin !! Il a beau avoir changé de coiffure, je reconnaitrais sa tête entre mille !!
- (Damien) Il n’a pas l’air si féroce que ça bien au contraire !! Je le trouve plutôt marrant moi !!
- (Frédéric) Repasse image par image s’il te plait !!

Durant toute la durée du diaporama plus une parole n’est prononcée, chacun regardant chaque image pour des raisons toutes différentes et Guillaume surveille du coin de l’œil les réactions de son petit frère qui semble soudainement fortement marqué d’un intérêt pour un passage en particulier, qui laisse Guillaume songeur car il est certain que Damien n’a jamais vu les dessins.

Hors voilà-t-il pas que c’est justement ce même jeune gars blond avec qui il était représenté qui semble attirer toute son attention et une question se pose alors à lui, n’y aurait-il pas du vrai dans toute cette histoire qui devient décidemment de plus en plus étrange à ses yeux.


CHAPITRE 129 (342) (Japon) (Vendredi fin d’après-midi)


« Bureau du premier ministre Jun’ichirô »

L’homme assis en face de lui commence à devenir familier de Jun’ichirô et le fait qu’il ait demandé cet entretien en acceptant de venir en personne dans le palais du gouvernement, montre à quel point il peut être confiant dans la crainte de ce qu’il représente.

A moins que ce qu’il a à dire ne soit si important pour lui qu’il en perde toute prudence, mais ça étonnerait fort Jun’ichirô et de toute façon que ce soit pour l’une ou l’autre de ces raisons, le fait est qu’il n’a rien perdu de cette assurance qui fait de lui un des hommes les plus dangereux de son pays.

-Votre présence ici seul et sans arme vous honore et montre le respect que vous tenez à ma parole Oyabun !!
- Parole qui vous honore également monsieur le premier ministre.
- Venez-vous pour prendre des nouvelles de votre petit fils ? Nos derniers rapports indiquent qu’il se remet très vite, nous envisageons un prochain rapatriement du prince ainsi que sa famille et le garçon devrait être assez fort pour faire également partie du voyage.
- Mes sources vont dans le sens de votre rapport excellence, je vous sais gré de me le confirmer ! Ma demande d’entretien n’était toutefois pas dans ce but, mais plutôt pour vous donner quelques renseignements sur notre recherche commune.
- J’avoue Oyabun que nous n’avançons guère sur cette affaire, nos hommes semblent avoir été repérés par les services Français qui les baladent à leurs grés !!
- Alors j’espère que ma petite contribution fera avancer les choses.

L’Oyabun tend une enveloppe à Jun’ichirô qui la lui prend des mains en s’inclinant respectueusement, il l’ouvre d’un coup sec de l’ongle et en sort quelques photos ainsi qu’une petite clé usb, ses yeux montrant son étonnement en fixant ceux de son visiteur.

Celui-ci d’un geste lui demande de regarder, ce que fait bien sûr le premier ministre qui les étale une par une sur sa table de bureau et qui toutes montrent un jeune européen roux au visage souriant.

- Comment…
- Comment excellence ?? Je répondrai…. par pur hasard !!
- Et ce serait ce jeune garçon qui….non !! C’est impossible voyons !!
- Je comprends votre réticence à l’admettre excellence !! Rappelez-vous de notre première rencontre quand je vous ai parlé des anciennes croyances ? Je vous ai également fait part des visions qui ont hanté mes rêves durant des années.
- Je m’en rappelle fort bien en effet, ce serait donc ce garçon qui était dans vos visions ? Tout cela est bien étrange !!
- Le professeur Akihito a lui aussi mentionné un très jeune homme, ce sont bien ses paroles ?
- C’est exact !!

Jun’ichirô reste un long moment à réfléchir avant de reporter son attention sur son visiteur.

- Comment avez-vous eu ces clichés ?
- Simplement en regardant la télévision excellence, vous n’aurez qu’à visualiser le contenu de la clé qui était avec les photos pour comprendre.
- Je ne me permettrai jamais de mettre votre parole en doute, mais vous pourriez avoir confondu ce garçon avec celui de vos ….rêves….
- Croyez-vous vraiment que je n’y ai pas pensé excellence ? Mon père est très âgé, certains prétendent même qu’il n’a plus toute sa tête !! A la vue de ces photos pourtant, sa réaction a été exactement la même que la mienne.

Jun’ichirô décroche son téléphone.

- Je ne peux bien sûr pas négliger cette piste, mes agents sur place devraient découvrir assez facilement qui est ce garçon !! Il suffira de remonter depuis le producteur de l’émission de télévision qui a permis ces photos et nous finirons bien par trouver un nom ou une adresse.
- Je ne saurais trop vous conseiller la prudence, je ne voudrais pas que vos investigations amènent un quelconque danger sur lui !! La protection des autorités de son pays prouverait déjà qu’ils ont bien compris l’importance qu’il représente, à vous de découvrir ce qu’il en est exactement.

Le premier ministre fait signe d’un mouvement de tête qu’il a bien compris lui aussi l’importance de la discrétion dans toute cette affaire il compose son numéro puis raccroche après quelques phrases demandant la présence immédiate dans son bureau du directeur de ses services spéciaux.

- Et vous qu’allez-vous faire Oyabun ?
- Rien pour le moment, mon influence ne va pas jusqu’à celle de vos services excellence !! Du moins pas aussi loin et de toute façon si ce garçon est bien celui auquel je pense, il ne fait aucun doute que nous en entendrons très vite parler d’une manière ou d’une autre !!
- D’où vous vient cette assurance ?
- La conscience de ce qu’il est l’obligera à se dévoiler
- Qu’est-il d’après vous ?
- Je vous l’ai dit excellence !! Il est Isanagi !






Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 130 (343) (Camping de la dune) (Vendredi fin d’après-midi) (Un Mathis toujours droit dans ses idées)


Le repli de la plage se fait à vitesse grand « V » dans un silence total, ce n’est qu’une fois sur la route qui évite la remontée de la dune qu’ils commencent tous à se remettre de l’énorme trouble occasionné par cette envie quasi animale de copuler devant tout le monde.

« Cousin » tient toujours Florian en marchant d’un bon pas en tête de file afin qu’il reprenne ses esprits, mais surtout en n’ayant pas la vision de ses amis devant lui.

Maintenant que le plus dur semble passé, il tourne son visage vers lui et ne peut s’empêcher de sourire devant sa mine boudeuse.

- Tu m’en veux ??
- Non !!!
- Alors arrête de faire cette tête là et souris !!
- Pas envie !!
- Si tu fais un beau sourire au grand garçon, il te donnera une sucette !!
- Pftt !!! Hi ! Hi !
- Ah ! J’aime mieux ça !! On aurait cru un bébé qui boude Hi ! Hi !

Un peu plus loin derrière eux, Mathis et Thomas se tiennent côte à côte.

- (Thomas) On dirait que « Flo » va mieux, « cousin » a trouvé les mots pour le détendre un peu.
- (Mathis) Qu’est-ce qu’on va faire en arrivant ?
- (Thomas) Rien qui ne rallume la mèche en tout cas !!
- (Mathis) Je n’ai jamais ressenti une envie de plaisir aussi intense, c’est toujours comme ça avec toi ?
- Au début oui !!
- Pourquoi ? Ça va mieux après ?
- Non !! C’est pire Hi ! Hi !
- Te moque pas de moi « Thom », je ne trouve pas ça drôle tu sais !! Tu te rends compte qu’on était tous prêts à se donner en spectacle devant tout le monde ?
- Je sais mais toi comme moi ne pouvons rien y faire si ce n’est d’éviter certains rapprochements trop physiques, surtout après qu’il ait subi un stress ou une grande fatigue.
- Moi quand je suis crevé, je dors !!
- Toi peut-être, mais pas Florian !! Quand c’est le cas, il est au contraire beaucoup plus sensible à sa libido et hormis bien sûr dans des cas somme toute assez rares heureusement tel que celui que nous venons de vivre, nous ne nous en plaignons pas bien au contraire.
- Ça doit être super !!
- Oh oui, ça l’est crois-moi !!

Ils marchent quelques mètres en silence quand Mathis reprend la parole.

- Tu crois qu’il aura encore envie avec moi ?
- Et toi ?
- Si je te pose la question c’est bien parce que je n’ai pas la réponse !!
- Non !! Je te demandais, et toi ? En as-tu envie ?
- Bien sûr que oui !! En plus tu le sais bien !! Depuis qu’il est revenu à Aix et que nous sommes redevenus amis, je ne pense qu’à ça. Ce n’est pas ce qu’il vient de se passer qui arrange les choses crois moi, j’étais prêt à me faire à l’idée qu’il ne se passerait jamais rien et tout d’un coup, le voilà qui vient sur moi avec ses câlins !! Je ne sais plus quoi penser maintenant, j’avoue que je me sens un peu perdu.
- Je te comprends et si je peux me permettre un conseil, laisse faire le temps.
- Elle est bien bonne celle-là !! Ce n’est pas toi qui devras suivre tes conseils !! Ce soir tu vas t’éclater avec lui comme tous les soirs, alors c’est facile pour toi de dire des trucs pareils !!
- Ne t’énerve donc pas après moi, tu veux bien ? Tu connais ma position vis-à-vis de tout ça, ce n’est pas forcement la même que Florian et comme ici les choses ne sont pas celles que j’ai connu, tu as toutes tes chances si seulement tu sais être patient.
- Tu parles de ta position envers moi, mais tout à l’heure ça n’avait pas l’air de beaucoup te gêner qu’on soit l’un contre l’autre ?
- On ne faisait rien de mal il me semble ?
- Non bien sûr ! Mais je n’ai vraiment pas eu l’impression que tu me rejetais non plus ?

Thomas s’arrête pour le retenir par le bras en le fixant dans les yeux.

- Tu ne comprends donc pas ?? Ça n’a rien à voir avec le fait d’avoir envie ou pas de toi !!
- C’est quoi alors ??
- Mais enfin « Math » réfléchis une seconde !! Tu….es….mon….frère !!!
- Pffttt !!! Si tu le dis !! Moi tout ce que je vois c’est que tu te rends malheureux pour des conneries, dans l’autre réalité je peux le comprendre !! Nous…enfin, vous…. aviez vécu toute votre vie l’un près de l’autre mais pas ici !! Ici nous venons juste de nous rencontrer, tu comprends ?
- Ce que je comprends surtout c’est qu’ici ou là-bas tu es toujours aussi buté !! Écoute-moi bien « Math » !! Toi et Florian c’est votre problème et je ne ferais rien pour vous empêcher de faire ce que bon vous semble, par contre pour moi mes sentiments à ton égard sont ce qu’ils sont et tu auras beau dire ce que tu veux, ils n’ont pas changé. Je t’aime comme je t’ai toujours aimé et je vais même t’avouer quelque chose qui te fera plaisir, j’ai souvent eu envie de toi !! Mais….parce qu’il y a un mais et un gros en plus !! Il n’y aura jamais rien entre nous parce que je ne le pourrais pas, pour moi tu es ma famille !!! Je te demande juste de me comprendre et de te mettre à ma place, ce n’est quand même pas si difficile !!
- Ok !! J’imagine que si ça avait été mon cas, je penserais la même chose !!
- Ouf !! Alors c’est bon ?? On ne parle plus de ça, d’accord ?? Rejoignons les autres maintenant si tu veux bien !!

Mathis sourit en reprenant sa marche, Thomas l’observe du coin de l’œil parce qu’il sent bien que ce n’est pas encore fini et le sourire de Mathis ne lui dit rien qui vaille.

- Quoi encore ??
- J’ai rien dit !!
- Mais tu vas le faire, alors accouche !!
- C’est vrai que tu me connais bien Hi ! Hi ! Je pensais juste à un truc, je comprends que tous les deux c’est pas la peine d’y penser.
- Mais ??
- Hi ! Hi ! Rien ne nous empêche d’être dans la même pièce, pas vrai ??
- Rien en effet !!
- Alors c’est parfait !! Magne tes fesses « frangin » !! J’ai un petit rouquin qui va voir de quel bois je me chauffe Hi ! Hi !


CHAPITRE 131 (344) (Camping de la dune) (Vendredi fin d’après-midi) (Maurice) (L’espoir d’un père)


L’arrivée au camping à une bonne heure encore du dîner, fait s’éparpiller toute la bande et tandis que certains prennent leur nécessaire de toilette pour se diriger ensuite vers les douches, d’autres partent prendre un verre au bar ou encore comme c’est le cas de Florian et quelques autres, restent tranquillement sur la terrasse à attendre l’heure du repas.

Personne ne reparle de la cause de leur départ précipité, ne voulant pas remettre d’huile sur le feu et les conversations s’éteignent d’elles-mêmes au point que le petit rouquin s’endort sur son transat.

C’est une voix bien connue qui lui fait ouvrir les yeux surpris de sa présence.

- Maurice ?? En voilà une surprise ?? Je te croyais à Paris !!
- Hé bien il semble que non !! Je me suis occupé des papiers pour Thomas et Antonin, c’était préférable de le faire à Aix comme Thomas est censé y être né !!
- Pas Antonin pourtant ?
- Les siens je les ai reçus de son pays ce matin, il n’a plus qu’à signer sa demande de naturalisation et il sera définitivement tranquille, de toute façon il ne me manque plus que quelques photos d’identité pour que le tour soit joué autant pour l’un que pour l’autre.
- Ça n’a pas été trop difficile pour Thomas ?
- Rien n’est difficile quand les autorisations viennent du plus haut de l’État, Thomas sera officiellement le fils d’André et de Nathalie d’ici la fin de la semaine.
- Ah !! Je comprends !!
- Alain et Éveline ont déjà un Thomas et je ne pense pas qu’ils auraient accepté un second fils de bon cœur, alors que son frère n’a fait aucune remarque bien au contraire.
- C’est peut être aussi bien en fin de compte !! Sachant ce que nous savons sur la filiation réelle de mon Thomas !!
- Je pense aussi !! Et puis rien ne l’oblige à vivre avec eux, il est assez grand pour avoir sa liberté.
- Hum !! C’est une autre histoire, mon chéri est très famille tu sais !! Enfin !! C’est à lui de prendre sa décision.
- Tu n’as jamais pensé à vous mettre ensemble ??
- Si bien sûr, mais jusque-là c’était compliqué et j’ai encore trop de choses à faire pour y penser sereinement, nous serions trop souvent séparés du moins tant que mes projets n’auront pas suffisamment abouti.
- Qu’en pensent tes parents ??

Je me rends compte soudainement qu’ils ne sont sans doute même pas encore au courant du retour de Thomas dans cette réalité et comme en plus ils doivent être à l’autre bout du monde pour les contrats que mon père doit négocier, je ne sais pas trop comment les joindre.

- Oups !!
- Tu ne les as pas prévenus ??
- Pour ça faudrait déjà savoir où ils sont Hi ! Hi ! Honnêtement, tout est arrivé si vite que je n’y ai pas pensé mais je suis sûr qu’ils ont dû prendre des nouvelles auprès de mes grands-parents et que eux leur ont dit !!
- Tu sais que le téléphone existe ? Ton père a bien un portable quand même ??
- Oui c’est vrai !! Je les appellerai demain, quel fils je fais Hi ! Hi !
- Pense qu’ils ont la chance de t’avoir toujours….eux !!

La voix de Maurice est devenue soudainement triste, j’en comprends bien entendu la raison et du coup me revient l’idée que j’ai eue quelques temps plus tôt.

- Erwan te manque pas vrai ?
- Tu ne peux pas t’imaginer à quel point, de vous voir tous retrouver vos familles ne m’aide pas vraiment à ne pas y penser.
- J’ai peut-être une solution !! Je dis bien peut-être, car il me reste encore à savoir si je suis capable de le refaire comme pour Mathis.

Je vois son air de stupeur et je préfère lui couper la parole avant qu’il ne commence à me questionner pour lui expliquer ce qu’il est arrivé avec Mathis, Maurice m’écoute de plus en plus éberlué et il faut que je lui envoie dans son esprit mes souvenirs d’avant avoir changé l’avenir, lui faisant bien comprendre qu’il n’y a que moi qui ai gardé la mémoire du passé tel qu’il était avant mon intervention.

- Bien sûr Thomas, Mathis et Antonin sont également au courant, Mathis parce qu’il se rappelle de la voix qui est entrée dans sa tête pour l’empêcher de commettre son acte et les deux autres parce qu’ils l’ont lu dans mon esprit, comme nous sommes toujours connectés il aurait été difficile qu’il en soit autrement.

Maurice reste sans voix devant les implications de mes révélations, je peux lire l’immense espoir dans ses yeux quand il les fixe dans les miens.

- Tu pourrais me rendre mon fils ??
- Pourquoi crois-tu que je viens de te raconter cette histoire, si ce n’était pas dans l’intention de le faire ?? Seulement il y a quelques conditions, deux pour être exact !! La première est que tu ne parles jamais à personne de ce nouveau « don » qui vient de m’être révélé.
- Il me semble que cette condition sera facile à tenir puisque si j’ai bien compris, le fait de modifier le passé me fera oublier cette conversation puisqu’elle n’aura plus lieu d’être ??
- Dans l’absolu c’est exact, sauf que ma deuxième condition est que tu viennes avec moi et donc pour toi à notre retour tu auras gardé comme moi le souvenir de ce passé, il faudra que tu fasses comme s’il avait toujours vécu avec vous !! Ce qui sera l’exacte vérité pour toutes les autres personnes l’ayant connu y compris sa mère, ne le sera pas pour toi tu comprends ?
- J’ignorerai tout ce qu’il a vécu avec moi ces dix dernières années ??
- Alors que lui il aura des souvenirs de tout ce que vous aurez fait ensemble, jusqu’au moment où nous reprendrons nos enveloppes corporelles et où le cours du temps reprendra normalement pour nous deux, nos souvenirs ensuite seront identiques pour nous comme pour lui.
- Te rends-tu compte de ce que tu dis ?? Tellement de choses peuvent se passer et que j’aurais manquées en dix ans !!


CHAPITRE 132 (345) (Camping de la dune) (Vendredi fin d’après-midi) (Maurice) (L’espoir d’un père) (fin)


- Je pourrais sans doute t’aider un peu en te donnant les souvenirs que lui il aura de ces années qui te manqueront, il suffira que je les pioche dans sa mémoire mais aussi dans celle de sa mère dès notre retour pour éviter les problèmes.
- Pourquoi fais-tu ça pour moi ?
- Parce que tu es mon ami, tu l’as toujours été et Erwan me manque comme me manquait Mathis, je n’accepte pas de perdre ceux que j’aime tu comprends ?? C’est sans doute la cause principale qui m’a fait développer ce « don » que je ne me connaissais pas avant. Je ne sais toujours pas ce que je suis tu sais ?? Mais c’est dans la logique de tout le reste si on y réfléchit un tant soit peu.

Je vois bien les yeux humides d’émotions de cet homme qui ne trouve plus ses mots devant l’immense espoir que je lui apporte de retrouver son garçon tel que je le lui ai dessiné quelques semaines plus tôt.

- Sois ici demain soir, nous irons tous sur la dune à l’endroit où mes pouvoirs sont décuplés !! Ce soir j’ai besoin de retrouver suffisamment de force car il en faut beaucoup pour sortir mon esprit de mon corps, alors deux tu imagines !! Mes amis nous aiderons par leurs présences, je pourrai puiser en eux l’énergie qui me sera nécessaire.
- Ils en connaitront la raison je présume ?
- Bien sûr !! Mais une fois terminé, ils ne se souviendront de rien si ce n’est que nous serons tous ensemble pour une raison que même moi j’ignore encore puisque le passé ne sera plus le même.
- Mais !! N’est ce dangereux de changer le déroulement des choses ?
- Je ne pense pas, du moins pas sur une si brève période pour un simple enfant qui éviterait un accident mortel !! Quand Mathis est réapparu, je n’ai perçu aucun autre changement essentiel autour de moi si ce n’est bien sûr sa présence qui m’a rempli de joie comme tu peux bien t’en douter.
- J’ai encore une question, pourquoi as-tu besoin que je sois avec toi ?? Ce serait plus simple je pense que je sois comme les autres et d’avoir toujours eu mon fils près de moi.
- C’est seulement parce que j’ignore tout sur l’endroit, l’heure et les circonstances de l’accident, je ne saurai pas où chercher alors que pour Mathis je savais exactement où le trouver.
- Tu pourrais prendre tous ces renseignements dans mes souvenirs ??
- Je pourrais c’est vrai !! Mais m’écoutera-t-il ?? Es-tu prêt à prendre ce risque, aussi minime soit-il ?? Si oui, j’irai seul !! Tu n’es pas obligé de me répondre maintenant, nous verrons ça demain soir et en attendant, penses y !!
- Tu ne me dis pas tout ce qui te pousse à ce que je t’accompagne, je sens qu’il y a une autre raison !!

Je pousse un profond soupir car je sais bien au fond de moi qu’il a raison.

- A quel moment as-tu cru à mon histoire ? Je veux dire, vraiment ?
- Quand tu m’as prouvé que tu disais vrai !!
- Et c’était à quelle occasion ?
- Quand Philippe m’a donné ton dessin et que j’ai vu à quel point l’annonce de la mort de mon fils te faisait mal, ce soir-là j’ai compris que tu ne pouvais pas avoir inventé tout ça.
- Tu as ta réponse !! Que serait-il arrivé si je n’avais rien eu à te donner pour prouver mes dires ? Pose-toi la question honnêtement !!
- (Maurice hésite) Je… n’en sais rien, sans doute que les choses auraient été différentes !! Mais tu avais d’autres arguments qui me laissaient déjà à réfléchir, alors rien ne dis non plus que ça aurait changé fondamentalement les choses !!
- La question est, suis-je prêt à prendre le risque alors que si tu m’accompagnes je n’en prends aucun ?? En plus comme je te l’ai dit, je peux te donner les souvenirs qu’aura Erwan de tous les moments qu’il aura passé avec toi ces dix dernières années et comme pour André avec Benjamin, tu auras les deux souvenirs en connaissant malgré tout la vérité sur ce que nous avons fait.

Maurice secoue la tête, visiblement surpris lui-même de croire à ce qui pour lui relève plus du conte de fée que de la réalité.

- C’est fou cette conversation !! Je t’écoute comme si tout ce que tu dis me parait normal, alors que je devrais me mettre la tête sous l’eau froide pour revenir à la réalité !! Je ne sais pas qui ou ce que tu es Florian, mais ce qui est certain c’est que quelqu’un comme toi n’a jusqu’à présent jamais existé !!

Je lui souris tristement.

- Tu crois que je ne me pose pas cette question en boucle depuis que tout a commencé ?? Je suis peut-être encore en train de rêver, qui sait si je ne vais pas me réveiller en constatant que je ne suis qu’un gars comme tout le monde à l’imagination débordante et qui aime se faire des films de super héros dans sa tête ?? Cette vie est à la fois une joie mais aussi une vraie consternation de tous les jours de constater combien je suis différent des autres. Tu ne sais pas ce que je donnerai pour savoir ce que je suis en vérité, je sens que j’ai les réponses dans ma tête mais il m’est impossible d’y avoir accès !! C’est comme une malédiction qui m’a été envoyé ou encore comme une punition pour châtier des fautes desquelles je n’ai aucun souvenir !!

Maurice se lève pour me prendre dans ses bras, il voit bien dans quel état toutes ces questions peuvent me mettre et son geste paternel libère toutes les peurs ainsi que les émotions qui sont en moi de chercher depuis tout ce temps à comprendre l’incompréhensible, me faisant éclater en sanglots dans ses bras.

***/***

Maurice comprend la détresse du jeune homme qui cherche désespérément à relier tout ce qu’il est à quelque chose de normal, un garçon attendrissant et d’une gentillesse jamais prise en défaut, alors qu’il pourrait utiliser ses « dons » à son seul profit sans tenir compte de ce que pourrait en penser qui que ce soit et non exclusivement comme c’est le cas pour sauver des vies ou pour le bien-être de ses proches.

- Calme-toi mon garçon !! Qui que tu sois, tu es un gars bien et certainement pas le monstre comme celui que tu essaies de te dépeindre.




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 133 (346) (Camping de la dune) (Vendredi soir) (Une régénération qui en épuisera plus d’un)


« Quelques heures plus tard, sur une plage au bord de l’océan »

Cette petite plage reculée à quelques centaines de mètres de celles plus touristiques où nous avions pris l’habitude de nous rendre, est suffisamment protégée de la vue pour rester quasiment déserte et aux dires de Raphaël qui vient de nous y amener, seuls les habitants de la région viennent s’y baigner en journée car la nuit l’accès n’est pas facile à trouver.

Je confirme volontiers ses paroles car j’ai bien failli me viander une bonne demi-douzaine de fois sur le chemin escarpé qui y mène et ce malgré qu’il fasse encore jour, alors c’est sûr que de nuit ça doit être super casse gueule.

J’en fais la remarque à Raphaël qui sourit en sortant une lampe torche de son sac à dos.

- T’inquiète j’ai pensé à tout !!
- Et c’est seulement maintenant que tu nous la montres cette plage ?
- Heu !! En fait je ne devrais pas, pour ceux qui vivent ici à l’année c’est un peu comme une propriété privée tu comprends ? Ils ne verraient pas d’un bon œil que j’y amène des touristes.
- Pourtant nous y allons ??
- Oui mais le soir ce n’est pas pareil, eux n’y sont plus et je suis sûr que nous y serons tranquilles, personne ne se hasarderait de nuit ici !! Ou du moins pas tout seul !!

Une fois arrivés, nous déballons les quelques affaires qui nous semblaient utiles d’emmener avec nous et c’est sans se concerter que nous nous déshabillons rapidement pour nous jeter ensuite à l’eau.

L’ambiance est aux jeux et à la rigolade, le temps passe rapidement et la nuit bientôt commence à se faire bien présente, au point où il nous faut nous rapprocher pour continuer à nous voir suffisamment.

Nous sommes tous là à part les filles et « cousin » qui ont bien compris après la démonstration de l’après-midi que cette virée dans un coin réservé avait un but plus de discrétion que d’autre chose, d’ailleurs personne ne s’y trompe car déjà Yuan et Thomas s’écartent un peu du groupe pour trouver un endroit tranquille, s’allongeant ensuite l’un contre l’autre pour commencer à s’embrasser.

Petit à petit seul ou en couple, chacun commence à les rejoindre et je dois bien admettre que la vision de tous ces corps s’embrassant, se caressant et se chauffant lentement en s’amusant visiblement beaucoup pour faire monter l’excitation à en entendre leurs petits cris et leurs rires joyeux, ne me laisse pas indifférent.

Au point où je me fais surprendre par Raphaël encore en plein dans notre jeu aquatique et que j’avale la tasse quand il me fait couler, toussant ensuite comme un beau diable à recracher cette eau salée qui me brûle les poumons.

- Excuse-moi « Flo », je pensais que tu m’avais vu arriver !!
- C’est de ma faute, je n’étais plus au jeu !!

Raphaël tourne la tête pour suivre la direction de mon regard et sourit d’un air gourmand en se retournant de nouveau vers moi.

- C’est l’heure d’un autre jeu apparemment ?? Ils auraient pu nous prévenir les salauds !!
- Pourquoi ça ?? On n’est pas bien tous les deux ??
- Hum !! Si pourquoi, tu veux qu’on reste juste nous deux ?

Raphaël commence à me prendre par la taille ce qui bien sûr m’amène un long frisson de bien-être et quand sa bouche se plaque à mon oreille pour me susurrer :

- Je ne suis absolument pas contre tu sais.

Un bruit dans l’eau tout près de nous, nous fait nous retourner vivement de surprise pour voir Mathis maintenant resté seul avec nous alors que le reste du groupe ne laisse aucun doute sur ce qu’il se prépare d’ici pas longtemps.

Son regard à la fois envieux et triste me fait mal au cœur, je comprends qu’il puisse se sentir délaissé subitement et sûrement que personne ne s’en est sans doute fait la remarque quant au moment de partir du camping il nous a suivis tout naturellement pour venir passer la soirée ici.

- (Raphaël) Oups !! Qu’est-ce qu’on fait ? On ne va pas le laisser seul quand même ?
- Bien sûr que non !!
- Je peux le ramener au camping si tu veux ?
- Si je l’ai fait revenir, ce n’est sûrement pas pour le rejeter à la première occasion !!
- Comment ça tu l’as fait revenir ??
- Laisse tomber !! Ce serait trop long à t’expliquer de toute façon, un autre jour peut-être !!
- Encore un de tes secrets ?? Bah !! Comme tu veux !! En attendant on fait quoi avec « Math » ? Je ne pense pas qu’il soit prêt à rejoindre les autres !!

Pendant que nous parlons, Mathis nous a tourné le dos et s’éloigne vers le côté opposé d’où sont regroupés nos amis pour s’asseoir sur le sable en posant sa tête sur ses genoux avec ses bras par-dessus.

- Les autres peut être pas, mais moi oui !!
- Je peux venir aussi ??

Je me retourne vers lui en captant son regard brillant d’envie qu’il porte sur Mathis.

- On peut toujours essayer Hi ! Hi ! Mais s’il t’envoie bouler tu ne lui en tiendras pas rigueur, ok ??
- Pffttt !! Il kiffe trop les rouquins tu verras !!

Je le retiens juste au moment où il allait commencer à se diriger vers « Math ».

- J’ai dit que j’allais le rejoindre, pas que j’allais coucher avec lui !!




CHAPITRE 134 (347) (Camping de la dune) (Vendredi soir) (Une régénération qui en épuisera plus d’un) (suite)


- C’est quoi cette embrouille encore ?? Pourtant c’était bien ton intention de le faire cet après-midi, si personne ne t’avait arrêté??
- C’est compliqué !! Crois moi j’essaie vraiment de faire au mieux.
- C’est Thomas alors ?
- Thomas n’a rien à voir là-dedans, enfin si quand même !! Mais comme je te l’ai déjà dit c’est compliqué, j’aime vraiment Mathis et je sais que c’est réciproque, seulement si je ne me retiens pas et que j’exprime avec lui toutes les envies que j’ai, j’aurais l’impression de tromper une autre personne qui compte énormément pour moi également.
- Je connais l’histoire !! Seulement pour l’instant ici tout du moins, ils ne se connaissent pas et qui pourrait reprocher à quelqu’un d’avoir eu d’autres amoureux avant lui, ce serait complètement débile !!
- Peut-être que tu as raison, va savoir !! Allez viens !! Ne le laissons pas plus longtemps à broyer du noir à se croire rejeté par tous !!

***/***

Nous rejoignons rapidement Mathis en nous asseyant près de lui, je lui entoure les épaules d’un de mes bras en le secouant légèrement pour qu’il redresse la tête.

Sa réaction me prend de court quand il vient se pelotonner dans mon cou avec un naturel et une douceur qui me retournent les sens, mettant toutes mes dernières forces de volontés à résister pour ne pas une nouvelle fois craquer.

Ses lèvres butinent sur ma peau à quelques centimètres de ma gorge, me couvrant le corps de frissons ainsi que mes bras et mes cuisses de la chair de poule.

***/***

Raphaël les regarde avec un petit sourire qui en dit long sur ce qu’il pense de la façon que Mathis utilise toute en finesse pour arriver à ses fins, c’était la seule solution pour ne pas qu’il braque Florian dans ses préjugés à son égard et qu’il l’amène doucement au point de non-retour, comme ça a été le cas cet après-midi sans pourtant que personne ne fasse quoi que ce soit en ce sens.

Raphaël se rappelle très bien des explications de Thomas sur le besoin irrépressible de sexe qu’éprouve son chéri après avoir été confronté à des situations difficiles comme celles de ses dernières quarante-huit heures et même s’il n’imagine même pas à quel point ça a été le cas, certaines choses comme son voyage dans le passé lui étant encore inconnu.

Malgré tout les barrières semblent tenir bon, alors que lui frissonne d’envie rien qu’à regarder la douceur alanguie de Mathis et c’est en captant justement son regard visiblement désespéré en ne sachant plus quoi faire d’autre pour la renverser, que Raphaël lui répond par un petit clin d’œil qui redonne immédiatement de l’espoir au grand blond qui lui répond par un grand sourire entendu.

Raphaël change alors de place pour venir dans le dos de Florian et lui poser avec douceur ses deux mains sur son ventre en le caressant doucement, l’embrassant à son tour du côté opposé de Mathis qui a repris ses bisous qui commencent avec les attouchements de son copain à mettre la marmite qu’est devenu le petit rouquin proche de l’ébullition.

***/***

Je sens ma « résistance » s’amenuiser de seconde en seconde, déjà bien mise à mal par le comportement tout en tendresse et en câlins de Mathis qui est d’autant plus surprenant que les souvenirs que j’ai de lui m’avaient laissé jusque-là à penser plutôt le contraire.

L’intervention de Raphaël n’arrange rien à ma résolution de ne pas céder à mes pulsions, le bougre sachant très bien l’effet que le contact de sa peau contre la mienne me rend complètement dingue de lui à un point que je n’arrive pas à comprendre tellement c’est comme une drogue qui me met à chaque fois dans tous mes états.

Le contact de ses lèvres m’arrache un cri de gorge qui sonne définitivement ma reddition, mes mains prennent soudainement vie en venant les prendre par la taille et en les plaquant contre moi quand j’entends encore dans un coin de mon esprit encore lucide, la voix amusée de Raphaël visiblement satisfaite des résultats et faisant le constat qui une fois encore montre à quel point il est conscient que l’envie entre nous est particulièrement forte.

- Et c’est reparti Hi ! Hi !

***/***

Mathis s’abandonne complètement à ses sens quand il comprend que l’envie est maintenant réciproque, son corps vibre au diapason de celui de ses deux copains et il se surprend lui-même à éprouver autant de désir pour Raphaël que pour Florian, acceptant sans réserves que celui-ci participe à ce qui pour lui sera une première fois et qui s’annonce rien que par les émotions intenses qu’il ressent déjà, comme inoubliables.




CHAPITRE 135 (348) (Camping de la dune) (Vendredi soir) (Une régénération qui en épuisera plus d’un) (fin)


***/***

Raphaël me regarde avec les yeux ronds autant de stupeur que d’incompréhension, quand il se retrouve comme quelques minutes plus tôt avec moi près de lui baignant dans l’océan avec de l’eau jusqu’à la poitrine et son regard se tourne aussitôt vers Mathis qui est maintenant allongé sur le sable, semblant s’être endormi.

- Mais !! Qu’est-ce que c’est encore ??
- Une illusion !! Rien qu’une illusion !! Il va bien dormir cette nuit et demain il comprendra que ce n’était qu’un rêve, je n’allais pas le laisser passer la nuit à se morfondre alors je lui ai donné ce qu’il désirait le plus.
- Putain « Flo » j’en bande encore tellement ça semblait vrai !!
- Je l’espère bien figure toi, parce que maintenant la réalité a repris le dessus et tout ça m’a donné grave envie, nous ferions bien de rejoindre les autres.

Raphaël m’attrape par la taille en me serrant contre lui, ses lèvres s’approchant des miennes prêtes à m’embrasser quand son regard s’allume et qu’il croit bon de préciser d’un ton suspicieux.

- Pas d’entourloupe cette fois !!

C’est moi qui fait le dernier geste pour que nos bouches se collent l’une à l’autre, mes bras lui enserrant le cou pour qu’il puisse nous amener hors de l’eau en me portant et nous conduire ainsi jusqu’à nos amis qui sont toujours dans les préliminaires à s’amuser en s’excitant par des attouchements de plus en plus ciblés.

Raphaël à l’évidence n’a pas envie de les rejoindre tout de suite, puisque il prend la direction intermédiaire entre eux et Mathis en me tenant toujours serrer contre lui, ses baisers de plus en plus ardents m’amenant cette fois réellement dans une excitation telle que mes mains lui attrapent les cheveux que je tire en arrière pour découvrir son cou, que je lape ensuite comme un chat affamé en ronronnant de plaisirs.

***/***

C’en est trop pour Raphaël qui comprend qu’il ne tiendra pas jusque l’emplacement où il se dirigeait, se laissant tomber sur la sable avec Florian pour pouvoir ainsi libérer ses mains et pouvoir explorer son corps à sa guise, l’envie de faire l’amour le submergeant tel un tsunami comme à chaque fois que leurs deux corps se retrouvent en contact aussi intime.

Il sent deux mains fébriles lui baisser le caleçon de bain, n’ayant que le réflexe de lever les jambes pour le voir voler ensuite à plusieurs mètres bientôt suivit d’un autre qui prend le même chemin.

Deux jambes cette fois viennent rapidement se positionner de chaque côté de ses épaules alors que le bassin de Florian se baisse pour lui amener son sexe près de son visage et qu’il sent une humidité chaude lui recouvrir le gland décalotté par une érection phénoménale, attrapant à son tour celui imposant qui se frotte à ses lèvres pour lui rendre la pareille.

Les deux garçons sont pris comme par une fièvre dévastatrice qui met leurs sens sans dessus dessous, les premières giclées sont reçues par l’un comme par l’autre avec gourmandise dans des grognements d’orgasme intense.

Raphaël a le cœur qui bat la chamade d’un plaisir qui le laisse exsangue, les yeux dans le vague alors que Florian en redemande et s’agenouille entre ses cuisses pour le prendre avec douceur, son sexe d’une raideur glorieuse ne laissant pas à penser qu’il vient de jouir à peine quelques secondes plus tôt.

Raphaël n’est plus qu’un corps pris dans l’orgasme, tous ses sens amènent à son cerveau leurs ressentis qui le baigne dans un plaisir qui l’électrise au point qu’il n’est plus qu’un pantin désarticulé ahanant des sons de gorges incompréhensibles.

***/***

Nous sommes rejoints par nos autres amis qui prennent la relève de Raphaël, comprenant bien que celui-ci a besoin de reprendre ses esprits et surtout qu’il sorte de cet orgasme ininterrompu qui semble le tétaniser.

Thomas me soulève pour me séparer de « Raphi » au moment où une nouvelle jouissance laisse fuser dans l’air une longue giclée blanche, Jean Baptise s’agenouille pour récupérer les dernières gouttes qui s’échappent de mon gland cramoisi tandis que n’en ayant pas encore assez, je lui maintiens la tête pour lui faire comprendre l’envie que j’ai qu’il continue à me prendre en bouche.

Le reste de la nuit est pour moi comme un rêve éveillé, où le plaisir des sens et de l’esprit n’a d’égal que celui que ressentent mes amis et où nos corps ne sont plus que sensations merveilleuses, plaisirs intenses, jouissances partagées et orgasmes fusionnels, qui nous laissent au petit matin comme hébétés par autant de sensations ressenties en une seule nuit.

***/***

Quand j’ouvre les yeux et que je vois le tableau que nous formons tous, nus et enlacés sur cette plage, un énorme sourire me vient en même temps qu’une impression très forte de plénitude totale.

Le réveil n’est pas une mince affaire pour tout le reste de la bande alors que moi de mon côté je pète le feu, ce qui me vaut les regards ahuris de ceux qui se sentent toujours épuisés de cette nuit passée aux plaisirs des corps.

***/***

Mathis regarde toute la bande en s’étonnant de les voir tous encore à moitié dans le sac, l’air ahuri lui aussi mais pas pour la même raison et ne comprenant pas ce qui lui a pris de s’endormir dans son coin, au lieu de participer à ce qui semble bien avoir été une orgie particulièrement intense.

Même s’il s’en est suivi un rêve merveilleux où tous ses fantasmes du moment se réalisaient, il aurait quand même préféré qu’on ne le laisse pas de côté comme ça a été le cas et en éprouve soudainement un profond ressentiment de rejet de la part de ceux qu’il prenait pour ses amis.




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 136 (349) (Camping de la dune) (Samedi matin) (Première dispute)


Thomas s’approche de lui pour voir ce qui occasionne cette tête d’enterrement qu’il fait depuis quelques minutes, il lui pose la main sur l’épaule et se retrouve surpris d’être rejeter fermement.

- Qu’est-ce qu’il se passe encore !!
- (Mathis) Encore !! Comment ça encore !! Vous êtes tous une bande de salauds !! Voilà ce qu’il se passe !! Puisque vous ne voulez pas de moi et bien vous savez quoi ?? Je me casse, comme ça je ne vous emmerderai plus par ma présence quand vous voudrez baiser tranquillement !!

Son ressentiment envers eux tous est si fort que sa voix s’est fait entendre des autres garçons qui s’approchent alors pour tenter de comprendre cette colère soudaine venant de Mathis.

Yuan l’arrête quand celui-ci commence à vouloir partir.

- C’est quoi cette embrouille !!
- (Mathis) Laisse-moi tranquille !! Tu es bien le même que les autres !!

Yuan regarde Thomas en cherchant à comprendre.

- Tu peux m’expliquer ce qu’il a ce matin ?
- (Thomas) Il nous reproche de l’avoir mis de côté cette nuit !!
- (Yuan) N’importe quoi !! Pour ça il faudrait déjà qu’au moins un de nous soit avec lui et ce n’est pas le cas il me semble ?? Ou alors c’est nouveau !! En plus pour qu’on l’envoie balader comme il dit, il y aurait déjà fallu qu’il vienne au lieu de s’endormir dans son coin comme il l’a fait !!
- (Raphaël) Tu faisais de beaux rêves avec Florian et moi pourtant Hi ! Hi !

Mathis le fusille du regard, les poings serrés prêt à lui rentrer dedans.

- Comment tu peux savoir ça !!

Il regarde vers moi qui me mordille les lèvres de gêne.

- Ah d’accord !! Je comprends, tu t’es bien foutu de ma gueule pas vrai !!
- Ecoute « Math », ce n’est pas ce que tu crois !!
- Et qu’est-ce que je dois croire ?? Tu aurais mieux fait de ne pas me faire revenir, si c’est pour me laisser seul avec les sentiments que j’éprouve pour toi !!
- (Raphaël surpris) Te faire revenir d’où d’abord ?? Ça fait la deuxième fois que j’entends ça, déjà « Flo » cette nuit avant de nous faire son tour d’illusionniste !!

Mathis fixe Raphaël visiblement surpris lui aussi.

- Nous ?? Comment ça nous ??
- Tu as bien entendu, j’ai bien dit nous !! Pour la bonne raison que j’y croyais moi aussi banane !!
- Alors….tu….merde alors !!
- J’y croyais dur comme fer !! (Il se touche le sexe amusé) où plutôt comme de l’acier Hi ! Hi ! Et ftttt !! Voilà t’y pas qu’au meilleur moment, je me retrouve comme dix minutes plus tôt dans la flotte avec Florian !!

Mathis se retourne vers moi.

- Pourquoi t’as fait ça ??
- Je croyais bien faire !!
- Et bien tu sais quoi ? Continue à bien faire et fais comme si je n’existais pas !! Je rentre à Aix où j’espère ne plus entendre jamais parler de toi, j’arriverais peut être à t’oublier comme ça et si ça ne te plait pas, et bien tu n’auras qu’à retourner dire au gamin que j’étais qu’il peut sauter !! De toute façon pour ce que ça changera au final !!

Mathis repousse Yuan le visage ravagé par à la fois la colère, mais aussi tous le voient bien par des larmes d’un immense désespoir et d’une toute aussi grande détermination qui suite à ses dernières paroles leur amènent les pires craintes.

***/***

Thomas entre dans ma tête dans un vent de panique.

- Fais quelque chose maintenant, sinon je sens bien qu’il va faire une connerie !!
- Tu veux quoi ?? Que je change ses sentiments pour moi ??
- Non !! Que tu reconnaisses enfin ceux que tu as pour lui, j’ai peur que sans ça il ne termine ce qu’il avait voulu faire sept ans plus tôt !!

***/***

Je n’ai pas quitté Mathis des yeux durant les brèves secondes de discussion mentale d’avec Thomas, je le regarde s’éloigner sans se retourner en tentant même de courir malgré le sable qui retient ses pieds.

Je sais que Thomas a raison, que j’ai toujours aimé comme un fou ce garçon qui ressemble tant à celui qui faisant fi de ses propres sentiments m’a fait cette demande, prouvant ainsi s’il en était besoin que pour lui aussi il compte plus que tout.


CHAPITRE 137 (350) (Camping de la dune) (Samedi matin) (Un aveu qui va tout changer)


Je m’élance à mon tour dans les pas de Mathis pour le rattraper, chose plus facile du fait de mon poids beaucoup plus léger que le sien et je l’attrape par le bras pour le faire se retourner vers moi.

Son visage ravagé par les larmes me fait mal, vraiment mal et sa voix presque hystérique quand il s’adresse à moi encore davantage.

- Qu’est-ce que tu veux encore ? Tu ne m’as sans doute pas fait assez souffrir à ton goût ?
- Ne dis donc pas de conneries et écoute moi !! Cette nuit ce n’était qu’une illusion et je reconnais que ce n’était pas vraiment malin de ma part de jouer à ça avec toi et « Raphi », seulement elle reflétait réellement mes envies !!
- Pourquoi t’as fait ça alors ??
- Parce que quelque chose en moi m’a toujours dit que ce ne serait pas bien, pour Thomas et pour …. Enfin pas bien quoi !! Mais je me rends compte juste maintenant que j’avais tort, que je t’ai toujours fait souffrir ou plutôt que je nous faisais souffrir !!
- Je….
- Non !! Ne dis rien, laisse-moi parler et te dire ce que j’ai à te dire jusqu’au bout !! Beaucoup de souvenirs d’anciennes vies me reviennent depuis quelques temps, tu y as toujours eu dans la plupart une place importante et à chaque fois nous avons eu les mêmes sentiments l’un pour l’autre, sentiments qui continuellement ont été contrecarrés par ce blocage que j’ai toujours eu pour les raisons que tu connais maintenant. Il est temps que ça cesse et que nous soyons…. que je sois honnête, je te promets qu’à partir de cette minute je ne te rejetterais plus et que tu seras pour moi à l’égal des autres qui nous regardent en ce moment avec la crainte de te voir faire une connerie, preuve s’il en est que tu comptes aussi beaucoup pour eux. Je sais ce que tu vas me dire !! Et pour Thomas ?? ….C’est lui qui m’a ouvert les yeux, rappelle-toi juste que pour lui l’amour qu’il éprouve pour toi quoique aussi fort que le mien et ça je peux te l’assurer, est quand même différent car il vient d’un lien familial très puissant où pour lui que ce soit toi ou Léa êtes comme son frère et sa sœur, c’est encore plus vrai maintenant que nous savons tous que c’est on ne peut plus réelle.
- Tu dis tout ça pour que je me calme !!
- Je t’assure que non !!
- Prouve-le alors !!
- Quand tu veux petit prince !!

Mathis me fixe visiblement surpris de s’entendre appeler ainsi.

- Comment tu m’as appelé ??
- Petit prince pourquoi ??
- Ça me fait tout drôle, tu appelles aussi Thomas comme ça ??
- Bien sûr que non !! Lui ce serait plutôt mon roi Hi ! Hi ! Ça prouve que tu n’es pas loin après lui dans la lignée !!
- Tu causes, tu causes !! Mais en douce, moi j’attends toujours !!

Dire que je craque devant son visage redevenu rayonnant malgré les cernes qui lui marquent toujours les yeux serait un terme bien fade au vu de ce que je ressens à l’instant présent, ma main qui n’a toujours pas lâché son bras le « force » à s’approcher suffisamment pour que mon autre main le prenne par la nuque pour amener son visage près du mien.

Le sourire resplendissant qu’il a alors me va droit au cœur et c’est sans plus me poser toutes ces questions qui depuis toutes ces années m’empêchent d’exprimer mes vrais sentiments pour lui, que nos lèvres se joignent dans un baiser qui une fois encore m’étonne par la douceur qu’il y met.

Très éloigné de son tempérament impulsif, mais qui une fois encore lui amène les larmes et je dois bien avouer les miennes en retour, qui lentement s’écoulent sur mes joues.

Un sentiment comme une étrange pudeur nous empêche de nous étaler trop loin dans nos épanchements, préférant réservés pour plus tard ce qui maintenant nous apparaît comme le début de quelque chose d’important.

- Je te reverrais alors ?

Mathis me fixe dans les yeux, la flamme que j’y vois donne la réponse avant même que ses lèvres ne la prononcent.

- Tu m’as donné matière à y réfléchir !!
- Alors allons rejoindre les autres si tu veux bien, ils ont été suffisamment inquiets comme ça !! Il n’y a pas à dire, quand tu as quelque chose dans la tête, tu ne l’as pas ailleurs !!
- Alors attends que ça redescende et tu m’en diras des nouvelles Hi ! Hi !

Bizarrement sa réflexion ne m’amène plus maintenant qu’un sourire amusé alors qu’avant cette conversation, elle m’aurait plutôt gênée plus qu’autre chose.

***/***

« Aux mobil homes »

Chloé est la première à les voir arriver, amusée par les traits tirés qu’elle peut y lire sur leurs visages.

- J’en connais qui ne vont pas beaucoup avoir l’occasion d’apprécier cette journée !! Ma parole vous avez passé une nuit blanche ?? Non, ne dites rien !! J’imagine bien à quoi vous l’avez passée Hi ! Hi !
- (Léa) Dans un lave-linge bloqué en mode essorage vu dans l’état où vous êtes Hi ! Hi !


CHAPITRE 138 (351) (Camping de la dune) (Samedi matin) (Vous avez dit dommage collatéral ??)


***/***

« Retour en début de nuit »

Léonie regarde l’heure à sa montre, elle soupire de satisfaction qu’il soit quasiment celle de la relève car elle ne comprend toujours pas pourquoi son équipier ne veut pas faire comme leur patron leur a conseillé et ne se contente pas de se mélanger avec ce groupe qui semble bien sympathique au demeurant, plutôt que de les épier comme ils le font depuis leur retour.

Des pas se rapprochant d’elle l’a fait se retourner pour voir apparaître Dorian qui vient s’accroupir près d’elle pour ne pas se faire remarquer.

- Alors ? Quoi de neuf ?
- Ils ont l’air de bien s’amuser !!
- Un peu normal puisque ils sont en vacances !! Ce qui n’est pas notre cas !!
- Oui mais je te le répète encore une fois, nous serions aussi bien avec eux.
- (Dorian) Pour nous faire surprendre comme des débutants en cas de problèmes ?
- Comment ça ?
- Ôte-moi juste d’un doute sur notre mission, tu veux bien ? Nous sommes ici pour qu’il n’arrive rien au petit rouquin ou pour le surveiller ?
- Pour qu’il ne lui arrive rien, c’est évident !! Pourquoi cette question stupide ?
- C’est juste en réponse aux tiennes qui le sont tout autant !! Si quelqu’un avait de mauvaises intentions, il attendrait que Florian soit seul pas vrai ?
- C’est évident !!
- Alors si nous étions avec eux comme tu dis le si bien !! Crois-tu que nous pourrions réagir ??
- (Léonie) Ça se tient, j’avoue que je n’y avais pas pensé !! Par contre ils pourraient savoir que nous sommes là !!
- Pour nous trahir rien qu’en cherchant même involontairement à savoir où nous sommes ? Décidément ma vieille tu n’es pas au top en ce moment !! Amoureuse peut-être ?

Léonie hausse les épaules.

- N’importe quoi !! En parlant de ça, il va comment ton Gérôme ??
- Comment veux-tu que je le sache, je ne l’ai pas revu depuis l’autre fois !!
- Ah !! Ça me surprend un peu, je croyais que c’était le coup de foudre entre vous deux ?
- Un coup de foudre qui nous a rendus idiot !!
- (Léonie surprise) Comment ça idiot ?
- Bah oui, quoi !! On s’est quittés comme ça sans se donner rendez-vous et sans téléphone ni adresse pour se contacter !!
- Je vois qu’il n’y a pas que moi qui ai des lacunes Hi ! Hi ! Vous voilà bien maintenant !! Tu as essayé la plage ? Si ma mémoire est bonne il me semble qu’il nous a dit aimer venir là.
- J’en reviens figure toi et il n’y avait personne, je crois que c’est mort !

Léonie voit le groupe partir avec des sacs à dos, alors que les filles ainsi qu’un des garçons les avaient déjà quittés depuis un petit moment.

- Tiens !! Les voilà qui sortent, je me demande bien où ils vont encore ??
- Sûrement à la plage vu l’attirail qu’ils prennent avec eux.
- (Léonie amusée) Avec ce qu’on a appris sur eux, tu ne devrais pas t’ennuyer cette nuit pendant ton tour de garde !! Voilà sans doute pourquoi les filles sont sorties à part.
- Je ferai bien de les suivre !! Je te contacte en cas de soucis, bonne soirée !!

Dorian regarde sa collègue repartir, il soupire en repensant à ses dernières paroles car si leurs intentions sont bien celles annoncées, ça ne va pas l’aider à rester zen alors qu’il ne pense déjà qu’à ça depuis qu’il a rencontré Gérôme.

Il prend donc le même chemin que les garçons en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer, comprenant au bout d’un moment que ça ne va pas être facile vu le chemin escarpé qu’ils prennent et c’est justement au moment où son pied trébuche dans un trou, qu’une voix derrière lui l’interpelle de façon autant amicale que moqueuse.

- Faites donc attention aux ornières jeune homme, ce serait dommage d’avoir à te conduire aux urgences alors que j’ai la chance de te voir sans ton chaperon Hi ! Hi !

Gérôme ressent une grosse bouffée de chaleur en reconnaissant celui dont la pensée l’a fait justement faire cette erreur.

- Chut !! Pas si fort !! Je suis en mission, qu’est-ce que tu fais là ?
- En mission ??

Dorian se mord soudainement les lèvres d’avoir trop parler, son regard se porte sur Gérôme qui le fixe maintenant comme si il le jaugeait pour savoir ce que ça signifie.

- Pffttt !! Bon d’accord !! En fait je suis dans la police et je suis chargé de surveiller un des jeunes de ce groupe, tu comprends ?
- C’est bien ce qu’il me semblait en vous écoutant la dernière fois sur la plage, pourquoi ont-ils envoyés des novices sur cette mission ?
- Mais….mais….que…. !!!!
- Ah !! J’y suis !! Parce que pour vous aussi il est censé avoir été votre ami dans une autre vie ?


CHAPITRE 139 (352) (Camping de la dune) (Samedi matin) (Vous avez dit dommage collatéral ??) (suite)


Dorian regarde son nouveau copain les yeux écarquillés de stupéfaction.

- Comment tu es au courant de ça toi ?
- Juste parce que je suis là pour les mêmes raisons !!
- Tu surveilles aussi Florian ? Non !! Je n’y crois pas !!
- C’est sans doute parce que je suis plus doué que toi et ta copine !!
- Mais alors notre rencontre ? Ce n’était pas sincère ?
- (Gérôme) Bien sûr que si !! Je n’avais pas l’intention de vous abordez, plutôt de vous laisser faire en parallèle quand j’ai découvert à quoi vous jouiez et je t’assure que ce n’est que quand je vous ai entendu parler de moi, que je me suis senti comme obliger de venir vers vous ou pour être tout à fait exact vers toi !!
- Donc si tu es là ce soir c’est pour le travail ?
- Oui et non !! J’ai échangé mon tour de garde avec un collègue quand j’ai vu que ta copine faisait la journée, tu devineras aisément pourquoi !!
- (Dorian amusé) Pour pas que je me foule la cheville peut-être ??
- C’est exactement ça !!

Gérôme le voit se rembrunir, son regard magnifique cherchant dans le sien la vérité dans ses paroles et Gérôme finit par sourire à son tour, reconnaissant que décidément ce garçon lui fait vraiment beaucoup d’effet.

- Allons gamin !! Je plaisante !! Tu sais très bien pourquoi j’ai fait ça, maintenant nous devrions peut-être reprendre notre marche avant de les perdre de vue.
- Tu as raison, surtout qu’on ignore où ils vont exactement.
- T’inquiète pas pour ça, je sais très bien où Raphaël les emmène !!
- Tu connais un des autres garçons ?
- Qui ne connaît pas Raphaël par ici, je me le demande ? C’est la fierté de la région.

Voyant l’incrédulité dans son regard quand Dorian se tourne une nouvelle fois vers lui, il croit bon de préciser.

- C’est l’autre rouquin, il fait du mannequinat pour payer ses études !! Un garçon très bien, qui fait la joie de ses parents.
- Tu es donc d’ici ? De la DST toi aussi je présume ?
- Tu présumes faux gamin !! Je suis de la nationale, sergent au commissariat de la Test pour tout te dire !! Alors comme ça tu es de la DST ? Et bien !! Tu m’en diras tant !!

Dorian encore une fois stupéfié, ne retient qu’un mot.

- Nationale ?? Que vient faire la police nationale dans une affaire telle que celle-là ??
- Très bonne question, que j’ai d’ailleurs posée à mes chefs !! Réponse, les ordres viennent de très haut et ton nom a été cité pour que ce soit toi qui t’en occupe !! Deux jours plus tard un gars du nom de Novack s’est présenté à mon bureau et m’a raconté cette histoire complètement folle d’un jeune rouquin avec qui j’ai été ami dans une autre vie, il m’a débité ensuite tout un tas d’autres informations plus invraisemblables les unes que les autres.
- Pourtant tu verras au fur et à mesure que tu le connaîtras mieux que ce n’est pas aussi invraisemblable que ça en fait. Purée !! C’est de plus en plus casse gueule ici, nous sommes encore loin ?
- Non !! Il va falloir que tu me suives, je connais un endroit d’où nous pourrons les voir sans trop de risques de se faire repérer
- C’est quoi cet endroit où ils vont ?
- Une micro plage tranquille que les touristes ne connaissent pas pour la plupart, elle est cachée suffisamment des autres et quasiment inaccessible par la plage elle-même, seul ce chemin y mène en fait. En plus personne n’y vient jamais la nuit, sauf avoir des intentions cochonnes ou illicites.
- Les connaissant un peu mieux que toi, je pencherai pour la première idée !!
- Il n’y a que des garçons ??
- Justement Hi ! Hi !
- Tiens donc ?? Raphaël quel petit cachottier tu fais ?? Qui aurait cru ça !! Bon !! Nous voilà arrivés, d’ici nous pourrons même discerner ce qu’ils font quand la nuit sera tombée.
- (Dorian) Tu as l’habitude de jouer les voyeurs à ce que je vois ??
- Comme je te l’ai dit, il se passe parfois des choses pas très nettes sur cette plage et l’endroit où nous sommes m’a permis de faire de belles prises, pour le reste je ne venais pas ici pour tenir la chandelle et il faut bien laisser un peu de liberté aux jeunes, j’aimerai certainement moi aussi passer une nuit à la belle étoile avec la personne que j’aime.
- C’est sûr, moi aussi !! Mais ce n’est pas si simple.
- (Gérôme ironique) Surtout quand on est en service, pas vrai ??

Dorian a un léger sursaut de surprise en tournant vivement la tête vers Gérôme, il est aussitôt capté par son regard pénétrant qui lui envoie un long frisson dans le dos.

- Comment ça ??

Gérôme fait comme s’il n’avait pas entendu la question et son attention se reporte vers la plage où la bande commence à se regrouper, les jeux devenant visiblement plus ciblés sur leurs anatomies mais aussi beaucoup plus érotiques.

C’est précisément à ce même moment qu’un étrange son leur parvient.




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 140 (353) (Camping de la dune) (Samedi matin) (Vous avez dit dommage collatéral ??) (Fin)


***/***

« Retour au moment présent »

- Dring ! Dring !

Le son rétro du téléphone sonne sa litanie depuis déjà un long moment quand Dorian ouvre enfin un œil.

- Dring ! Dring !
- Oui !! Voilà !! Et merde !! Il est passé où ce foutu téléphone ??

Dorian réalise alors seulement plusieurs faits anormaux, en premier qu’il est allongé complètement nu dans un endroit qui ressemble à une butte avec vue sur la mer ou plutôt l’océan quand son esprit s’éclaircit enfin et ensuite qu’une autre personne nue également est vautrée sur lui, ronflant comme un ours.

Les souvenirs lui reviennent alors comme une onde de choc, lui rappelant la nuit de débauche sexuelle qu’il vient de passer avec Gérôme et la stupeur est vite remplacée par un sourire d’amusement quand il se fait la réflexion que pour sa première fois c’était plutôt torride.

Sa main curieuse se porte à ses fesses, histoire de vérifier que ses souvenirs sont bien la réalité et non un rêve très réaliste, deux doigts entrent sans coup férir dans son anus encore bien écarté des coups de rein virils qu’il a reçu avec un plaisir immense quasiment toute la nuit.

- Wouahhhh !!! Mais qu’est ce qui nous a pris bon dieu !!

Le corps sur lui commence à s’agiter à son tour, les yeux de Gérôme s’ouvrent en ayant la même expression que lui quelques secondes plus tôt et c’est avec un certain amusement que Dorian lui laisse le temps de comprendre, éclatant de rire quand il lui voit faire le même geste vers ses fesses.

- Je suis sûr que si tu pètes ça va faire des bulles Hi ! Hi !
- Wouahhh !!! Mais c’était quoi ce délire ??
- J’appellerai ça après réflexion, un dommage collatéral !!
- Tu peux expliquer ??
- Oh !! Mais c’est assez facile à comprendre pour qui a été mis au courant de certaines….disons, particularités de Florian et je suis même étonné qu’ils ne soient déjà plus là, parce que pour eux la nuit a dû être aussi chaude que la nôtre. Voire plus encore puisque eux savaient à quoi s’attendre, je comprends mieux maintenant pourquoi ils ne sont pas restés aux mobil homes !!
- (Gérôme étonné) C’est lui qui a déclenché ça ?? Mais….comment ?? Ah, oui !! Je me rappelle, le son étrange que nous avons entendu !!
- Bingo !!

Gérôme regarde Dorian dans les yeux toujours incrédule.

- On a vraiment fait tout ça cette nuit ?? J’y crois pas !!
- On dirait pourtant bien !! Tu regrettes ??
- Bien sûr que non !! Mais c’était tellement fort, je ne me croyais pas capable de jouir autant en si peu de temps !! Pas toi ??
- Vu que c’était ma première fois, je n’ai pas vraiment de base pour juger mais je veux bien te croire sur paroles.

Gérôme ne le quitte pas des yeux, seul son visage change d’expression en passant de l’incrédulité à la confusion.

- Tu m’en veux ??
- Je t’ai déjà répondu il me semble !!

C’est au tour de Dorian de voir son visage changer d’expression, devenant subitement inquiet en fixant Gérôme.

- Après cette nuit tu comptes faire quoi ??
- Je ne comprends pas ta question !!
- Je parlais de nous deux !! Tu as toujours envie qu’on continue à se voir ??
- Et bien non banane, maintenant que j’ai eu ce que je voulais !! Il va falloir que je me dégotte un autre jeune puceau, qu’est-ce que tu croyais ??

Les larmes qui s’écoulent brusquement des yeux de Dorian tout comme ses tremblements soudain qui lui prennent le corps de la tête aux pieds, alarme subitement Gérôme qui comprend que sa plaisanterie a été prise au premier degré par son tout nouveau mais au combien émotif petit ami.

Il bascule sur le côté en l’entraînant avec lui pour qu’à son tour ce soit Dorian qui se retrouve allongé sur lui, ses bras lui caressant alors le dos jusqu’à la cambrure de ses reins.

Le contact est si troublant qu’il perd un instant le but de sa manœuvre, ce n’est que le déluge de larmes qui cette fois lui tombe directement sur le visage qui le ramène à la réalité.

- Je plaisantais !! Tu m’entends Dorian ?? Je plai….san….tais !!! Comment voudrais-tu que je te rejette alors que je ne pense qu’à toi depuis notre première rencontre et ce n’est certainement pas cette nuit que nous avons passé qui va me faire changer d’avis, bien au contraire.
- C’est vrai ??

Dorian tend sa bouche vers celle de son chéri, ses mains lui prenant la tête pour un baiser qui remet le feu dans leurs corps et laissant encore pour un moment une Léonie inquiète qu’il ne réponde pas à ses appels répétés, se demandant où il peut être mais surtout s’il ne lui est rien arrivé. .


CHAPITRE 141 (354) (Camping de la dune) (Samedi après-midi) (Le cirque)


La nuit a dû être particulièrement fatigante pour mes amis, pour qu’ils ne soient encore pas levés à presque trois heures de l’après-midi.

Nous ne sommes donc que cinq installés sur la terrasse à se demander quoi faire, quand l’idée me reprend d’aller faire un tour au cirque.

- Quelqu’un veut venir avec moi ? J’ai envie d’aller au cirque !!
- (Mathis) Drôle d’idée !!
- (Chloé) Tu crois que Maurice serait d’accord ?
- (Mathis) Qu’est-ce qu’il a à voir avec ça ? Florian est libre d’aller où il veut que je sache ?
- (Léa) Il y a encore certaines choses comme pour nous tous d’ailleurs que tu ignores, alors ne parle pas trop vite et si Chloé pose la question c’est qu’elle est au courant de quelque chose, pas vraie ?
- (Chloé) Pas vraiment en fait, c’est juste que je me méfie des idées de « Flo » !!
- (Cousin) Bah !! Je ne vois pas ce qu’une visite d’un cirque pourrait déranger votre Maurice, par contre j’aimerais bien savoir ce que les autres ont fait cette nuit pour dormir comme ils le font ?
- Pas sûr que la réponse te soit satisfaisante, mais si tu veux tout savoir c’était disons très chaud entre nous.
- (Cousin) Tu parles de sexe ?
- Tu comprends vite « cousin » !! Bon !! On se la fait cette visite ?

***/***

« En vue du cirque Gruss »

L’immense chapiteau avec ses trois pistes me rappelle des souvenirs et c’est avec une certaine émotion que je franchis les quelques centaines de mètres qui nous séparent de l’entrée, celle-ci n’étant pas spécialement gardée à cette heure de l’après-midi encore loin de l’ouverture du spectacle.

Je préfère quand même que nous attendions que quelqu’un nous remarque, l’avertissement du directeur me restant en mémoire.

C’est d’ailleurs très vite le cas quand un homme se dirige vers nous dès qu’il nous aperçoit.

- Le cirque est fermé !! Revenez aux heures d’ouverture !!
- Pourrais-je voir le directeur s’il vous plait ??
- Que lui voulez-vous ? Mais !! Je te reconnais toi !! Tu es le gamin qui a remis Malou dans le rang il y a quelques jours pendant la présentation ?
- C’est bien moi en effet !!
-Alors je crains bien que tu ne puisses pas entrer, ce sont les ordres !! Désolez !!

Je suis dépité quand je me tourne vers mes amis, ceux-ci viennent m’entourer pour me proposer de faire une ballade en ville puisque nous sommes arrivés jusque-là et nous nous apprêtons à repartir quand une voix que je reconnaîtrais entre mille se fait entendre derrière nous.

- Qu’est-ce qu’il se passe ici ?
- C’est le gars que ton oncle nous a interdit de laisser entrer, tu te rappelles !! Il demandait justement à le voir et je leur ai demandé de partir !!

Ramirez observe les cinq jeunes qui se sont de nouveau retournés pour comprendre ce qu’il se passe, il se rappelle très bien du petit rouquin qui lui avait déjà fait une forte impression durant les quelques secondes où il l’avait remarqué et son cœur une fois de plus réagit fortement à sa vue, visiblement troublé par l’attrait certain qu’il éprouve à sa présence.

- Vous vouliez juste faire une visite ?
- Oui !! C’est tout !!

Ramirez se tourne vers son copain.

- Je m’occupe d’eux !!
- Mais !! Ton oncle ?
- Je m’en occupe aussi, ne t’inquiète pas et de toute façon je resterai avec eux, donc pas de soucis.
- Ok comme tu veux.

L’homme repart d’où il venait non sans se retourner plusieurs fois, Ramirez sourit en nous tendant la main et une fois les présentations faites, il nous laisse entrer en nous recommandant bien de rester près de lui.

- On commence par quoi ?
- Comme tu veux mais je vais être franc avec toi, j’ai comment dire…. Un certain feeling avec les animaux.
- (Ramirez) Du genre ??
- Disons pour faire bref qu’ils m’aiment bien !!
- (Chloé) Florian peut leur demander ce qu’il veut, je l’ai vu faire avec un faucon et je t’assure que même son maître était bluffé !!


CHAPITRE 142 (355) (Camping de la dune) (Samedi après-midi) (Le cirque) (suite)


Elle lui raconte en quelques phrases ce à quoi elle avait assisté sur la plage, Ramirez l’écoute fortement intrigué sans me lâcher une seule seconde du regard.

- Tu peux vraiment faire ce genre de truc avec n’importe quel animal ?
- C’est un peu pour ça que je suis venu ici !! Honnêtement je pense que oui !!
- Et bien !! Rien de plus simple, il suffit de vérifier !! Tu voudrais qu’on commence par quoi ?

Je me retiens in extremis de lui dire les tigres, sachant bien qu’il prendrait ça pour une plaisanterie et je me contente d’abonder dans son sens en lui proposant de faire un essai avec les chevaux.

Ramirez sourit jusqu’aux oreilles.

- Ca tombe bien, c’est justement ma spécialité !! Suivez-moi !!

Il nous amène jusque sous le chapiteau en nous demandant d’aller tranquillement nous asseoir dans les gradins le temps qu’il aille chercher ses étalons.

Bien sûr il nous a à peine tourné le dos, que mes amis ne sont pas avares de leurs petites réflexions sur la façon qu’a Ramirez de me regarder.

- (Léa) Encore un de perdu pour le sexe féminin, vous avez vu comment il fixait « Flo » ?
- (Chloé) Il n’y a pas à dire, tu es un vrai aspirateur à mecs !!
- (Cousin) Manquerait plus qu’un des étalons s’appelle Tornado Hi ! Hi !…. Aspirateur…. Tornado…. capitche ??
- (Mathis amusé) Mais c’est qu’il a de l’humour le cousin !! Chloé a raison mais j’ai eu comme l’impression que tu connaissais ce gars, l’histoire des chevaux n’est pas venue là par hasard !!
- Vous devriez vous en rappelez, c’est…. Enfin c’était le copain d’Erwan le fils de Maurice dans cette autre réalité !!
- (Léa) Je m’en souviens que tu en avais parlé maintenant que tu le dis, plutôt intéressant comme garçon !!
- (Chloé) Je trouve aussi, il dégage quelque chose qui donne envie de mieux le connaître.
- (Mathis) Surtout ce qui me plaît dans ce gars, c’est qu’il ne me dévisage pas comme les autres !! Je trouve ça cool.

***/***

Voyant que je ne réponds plus, ils se tournent tous les quatre vers moi et me regardent intrigués des gestes qu’ils me voient faire avec mes bras, suivant ensuite des yeux la direction que leur indique les miens.

Sur la piste principale à l’intérieur d’une immense cage, ils voient deux magnifiques tigres du Bengale qui viennent de faire leur apparition et semblent soudainement se figer, leurs gueules tournées dans leur direction.

Leurs têtes font ensuite d’étranges mouvements qui n’ont apparemment aucun sens, le dompteur qui vient d’entrer à son tour reste un moment à les observer sans comprendre.

Ses ordres claquent alors sans que rien n’y fasse, les deux magnifiques tigres continuant comme hypnotisés à faire ses étranges mouvements de têtes.

***/***

Chloé est la première à faire le rapprochement avec les mêmes gestes que je fais avec mes bras.

- C’est toi qui fais faire ça aux tigres ??
- Oui !! Tu as vu comme ils m’obéissent ??

L’homme dans la cage fait claquer une nouvelle fois son fouet, de plus en plus surpris par le comportement anormal de ses deux félins et nous sommes tous les yeux fixés sur la façon avec laquelle il se démène à tenter de se faire obéir, quand une voix nous surprend.

- Hé !! Oh !! Ça va faire bientôt cinq minutes que je vous appelle depuis la piste de droite, vous êtes sourds ou quoi ??

Chloé lui montre l’autre piste de la main.

- Regarde, il se passe un truc avec les tigres !!
- De quoi ??

Ramirez reporte son attention sur la piste principale, il n’est pas long à comprendre qu’il se passe en effet quelque chose de pas naturelle voire même de réellement bizarre entre le dompteur et ses fauves.

- Qu’est-ce qu’ils leur arrivent ??
- (Chloé) Demande à Florian Hi ! Hi !

Le regard de Ramirez se tourne vers moi, il semble surpris de me voir si concentré et finit lui aussi par faire le rapprochement entre mes gestes et les réactions des félins, je stoppe mes sons de gorge en tournant mes yeux pour les fixer dans les siens en souriant.

- Tu vois bien maintenant que nous te disions la vérité tout à l’heure !!


CHAPITRE 143 (356) (Camping de la dune) (Samedi après-midi) (Réveil tout en surprise)


« Mobil homes »

Thomas est le premier à se lever, sa montre indiquant quatre heures de l’après-midi lui amène un sourire amusé.

- Et bien mon cochon !! On pourra dire que tu nous as mis sur les rotules cette fois encore, tu devais avoir drôlement besoin de reprendre des forces.
- Tiens ?? Tu parles tout seul maintenant ??

Thomas fait un grand clin d’œil à Yuan qui est le deuxième à émerger après la nuit torride qu’ils ont vécue.

- Ça m’aide à réfléchir !!
- Si tu le dis !! Il est où le gnome ??
- Il est en ballade avec ceux qui ont échappé à la soirée et qui ont pu se lever à une heure normale.
- Ouaih !! Mais je ne regrette rien Hi ! Hi ! Purée, quelle nuit !!

Ils continuent à discuter un moment en mordant à pleines dents dans les sandwiches qu’ils ont trouvés dans le frigo des filles et mis là à l’évidence pour eux, quand ils aperçoivent deux personnes venir dans leur direction.

Thomas a un sursaut de surprise en reconnaissant l’homme qui accompagne le père de Raphaël, celui-ci un trousseau de clés en main l’accompagnant certainement pour lui montrer où se trouve sa location.

Bien sûr Thomas est le seul à le reconnaître et connaissant très bien le personnage, il se doute bien qu’il ne se trouve pas ici par hasard.

Maintenant reste à savoir qui le paie et surtout pourquoi, que cherche-t-il à savoir sur Florian car il ne voit vraiment pas pour quelle autre raison il pourrait être ici.

Jean leur fait un petit signe de la main en leur adressant la parole depuis l’allée.

- Bonjour les garçons !! Vous n’auriez pas vu Raphaël ? Il n’est pas venu travailler ce matin, ce n’est pourtant pas dans ses habitudes !!
- (Yuan) Il dort encore comme un loir, cette nuit a été assez épuisante pour certains d’entre nous Hi ! Hi !
- (Jean) Tu me rassures !! N’empêche qu’il va m’entendre, du coup j’ai dû me taper tout le travail et dieu sait que le samedi ce n’est pas la sinécure !!
- (Thomas) Je suis sûr qu’il sera le premier désolé !!
- (Jean) Bah !! J’ai été jeune !! Bon je vous laisse, votre nouveau voisin va finir par s’impatienter.

Ils s’éloignent après un dernier petit geste de la main, une fois suffisamment loin d’eux Thomas prend Yuan par le bras.

- Je connais ce gars-là !!
- (Yuan) Ami ou ennemi ??
- Ami d’autant que je me souvienne !! Maintenant ça dépend de qui le paie et surtout pourquoi !!
- (Yuan) Tu en parles comme quelqu’un de dangereux.
- Habile surtout !! Ce type est un des meilleurs de sa profession, c’est un mercenaire de l’espionnage qui vend ses services au plus offrant. Nous avons eu la chance de le connaître parce que son employeur d’alors était devenu un grand ami de Florian, il voulait juste avoir des renseignements sur les « dons » que « Flo » avait utilisés pour sauver son fils. Rien ne dit qu’il en va de même dans cette réalité !!
- (Yuan) Rien ne dit le contraire non plus !!
- Je le sais bien, il faut juste être prudent et attendre que Florian rentre pour lui en parler.
- (Yuan) Envoie-lui un message pour le prévenir !!
- Ce n’est pas si urgent que ça et pour l’instant il s’amuse trop bien où il est pour que je l’ennuie avec l’arrivée de "Jo" au camping !!
- (Yuan) C’est le nom du gars ??
- Joseph pour être exact, mais pas sûr qu’il se soit inscrit sous ce nom la !! Avec lui il faut s’attendre à tout !!
- (Yuan) S’il vient ici pour nous espionner et s’il est aussi bon que tu le prétends, le pauvre gars ne va plus rien y comprendre quand il va se faire capter par Maurice vite fait bien fait Hi ! Hi !

***/***

Joseph attend que le gérant du camping reparte pour revenir sur l’étrange impression qu’il a eu en passant devant le mobil-home sur la terrasse duquel se tenaient les deux garçons.

Le grand blond qui au demeurant est d’une beauté certaine, même pour lui pour qui l’attirance n’est vraiment pas portée et c’est peu de le dire sur les hommes, ce jeune homme donc a eu un réflexe de surprise en le voyant alors que si Joseph est bien certain d’une chose, c’est qu’il ne l’avait jamais vu jusqu’à aujourd’hui.

Peut-être, sûrement même, a-t-il été confondu avec une autre personne que ce garçon connaîtrait mais alors dans ce cas pourquoi ce visage impassible ensuite ?

Le sixième sens qui l’avertit toujours en cas de danger ne semble pas fonctionner comme il le fait habituellement, aussi il se contente de soupirer en déballant sa valise.

Joseph se dit qu’il devient sûrement trop parano et qu’il serait temps de prendre un peu de vacances après cette mission somme toute inhabituelle.

L’homme qui l’a engagé en payant une petite fortune ne lui ayant donné que deux directives une fois qu’il aurait retrouvé la trace de celui qu’il cherche, la première de le protéger coûte que coûte en cas de besoin et la seconde d’en apprendre le maximum sur lui, certaines révélations qui lui ont été faites ayant suffisamment aiguisé sa curiosité pour qu’il accepte cette mission et ce même si elle est loin de celles qui lui ont amené sa notoriété, dans certains milieux tout du moins.




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 144 (357) (Camping de la dune) (Samedi après-midi) (Le cirque) (fin)


Ramirez regarde une nouvelle fois en direction des félins qui cette fois sont assis tout contre les barreaux, les yeux rivés sur eux à ronronner comme de jeunes chats.

- C’est vraiment toi qui les rends comme ça ??
- Qui veux-tu d’autre ? Tu crois que je pourrais les voir de plus près ?
- Ça dépend de ce que tu appelles plus près !!
- Vraiment tout près !!

Ramirez sursaute en comprenant mon intention.

- Tu ne veux pas dire avec eux dans la cage quand même ??
- S’il te plait !!
- C’est de la pure folie !! Même moi qui les ai vus naître, je ne m’y hasarderai pas !! Mon oncle avait raison en disant que tu ne devais pas mettre les pieds ici, je vous raccompagne à la sortie ça suffit pour aujourd’hui !!

Un homme entre sous le chapiteau, il jette un œil rapide sur les tigres avant de suivre leurs regards et venir rapidement jusqu’à nous.

- Que fais-tu avec ces jeunes gens ??
- Je leur faisais juste faire une petite visite mon oncle, de toute façon ils allaient repartir.

L’homme se tourne une nouvelle fois vers les félins toujours assis le regard fixé dans notre direction à ronronner sous les yeux de leur dresseur qui visiblement à ses expressions du visage, ni comprend rien de ce comportement somme toute inhabituel venant d’eux.

Son attention se reporte alors directement sur moi.

- J’ai eu ce matin une personne au téléphone, ses propos m’ont tout d’abord paru plus que loufoques jusqu’à ce qu’il me révèle son identité et me donne le moyen de vérifier son exactitude. Je n’ai été donc qu’à moitié étonné quand on est venu m’avertir de ta présence.
- Que vous a dit Maurice ??
- Que tu avais une espèce de particularité avec tous les animaux et qu’en prenant toutes les précautions que je jugerais appropriées, il serait bien que je t’autorise à les approcher.
- (Ramirez ahuri) Tu ne vas quand même pas accéder à sa demande ??
- J’hésite encore, seulement la contrepartie qu’il m’a proposé laisse à réfléchir tellement elle est inespérée.
- Il vous a promis de faire en sorte que vous obteniez cette demande de droit d’hivernage qui jusqu’à maintenant vous a toujours été refusée, c’est bien de ça qu’il s’agit n’est-ce pas ??
- En effet, mais comment peut tu savoir ça ??
- C’est un peu compliqué à expliquer en cinq minutes, disons simplement que je suis au courant !! Vous avez accepté son offre ?
- Pas encore !! Il m’avait annoncé sa visite pour demain, je n’avais pas prévu que tu viendrais avant.
- Et bien pas de soucis !! Attendons donc demain, je ne tiens pas à vous forcer la main mais sachez que tout ce que Maurice a pu vous dire n’est que l’exacte vérité !! Par contre avant de partir je vais renvoyer les deux tigres dans leur cage, ils risquent de devenir nerveux quand je vais m’éloigner d’eux et je ne voudrais pas qu’il y ait un accident par ma faute.

Ma gorge émet alors un son bien sûr inaudible à l’oreille humaine, que j’accompagne d’un geste de la main pour prouver mes dires et les deux félins se redressent dans un ensemble parfait pour retourner dans le tunnel menant à leur cage.

La tête que font alors le dompteur, Ramirez et son oncle, vaut le détour.

- Ne vous inquiétez pas, tout sera revenu à la normale bien avant le spectacle.
- Je commence à croire que tout ce que j’ai entendu puisse être vrai !!
- Demain vous en serez persuadé Hi ! Hi !

Je me tourne vers Ramirez qui me fixe toujours avec ses yeux ronds de stupeur.

- Quand tu veux !!

***/***

« Une fois devant l’entrée »

Je tends la main à Ramirez avant de le quitter.

- A demain alors ?? J’aurais peut-être une surprise pour toi.
- Ah oui !! Question surprise tu sembles être un spécialiste, c’est quoi cette fois ? Faire danser les girafes Hi ! Hi !
- Disons un truc plus personnel, peut-être ce que tu cherches vainement depuis quelques temps.
- Et comment pourrais-tu le savoir ??
- Ce n’est pas le jour des explications, mais je te promets que nous en reparlerons.

***/***

« Quelques centaines de mètres plus loin »

- (Chloé) C’est quoi le truc plus personnel ?
- Tu devrais plutôt me demander c’est qui ma puce.


CHAPITRE 145 (358) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Rendez-vous sur la dune)


A part Thomas et Antonin qui sont bien placés pour connaître les pensées de Florian, les autres par contre discutent pas mal entre eux pour trouver la raison de sa demande de tous le rejoindre ce soir-là en haut de la dune.

Demande suffisamment peu courante venant de lui, qui leur a toujours laissé le libre arbitre pour décider comment passer leurs soirées.

Ils essaient bien entendu de soutirer des informations à Thomas qui a la même réponse sibylline, qui les laisse encore plus dans l’expectative.

- De toute façon quoi que je vous dise, vous ne vous en souviendrez plus et moi non plus!!
- (Yuan) Pourquoi Florian n’est pas monté avec nous ?
- (Thomas) C’est juste parce qu’il attend Maurice qui doit arriver.
- (Antoine curieux) Maurice ?? Ce n’est donc pas pour s’amuser qu’il nous a demandé de venir ??

Thomas malgré qu’il veuille en dire le moins possible, se rend compte que ce ne sera pas évident devant la curiosité bien naturelle de toute la bande et s’apprête à en révéler à minima, quand une voix pas très éloigné d’eux appelle à l’aide.

***/***

- J’ai besoin d’un coup de main les gars, pour aider une dame à escalader la dune !!

***/***

« Quelques temps plus tôt »

J’attends aux mobil homes comme convenu l’arrivée de Maurice et conscient au son de sa voix au téléphone quand nous sommes rentrés du cirque, du trouble qui l’habite à ce que nous nous apprêtons à faire.

Il ne m’a toujours pas donné sa réponse de savoir si son esprit m’accompagnera ou si je devrai comme pour Mathis y aller seul après avoir pris tous les renseignements nécessaires dans ses souvenirs.

J’avoue franchement de n’être pas vraiment chaud pour cette dernière solution, avec les risques qu’elle représente et je n’aimerai pas me retrouver comme plusieurs mois en arrière, à tout devoir reprendre à zéro.

Maintenant je sais pertinemment que je n’irai pas outre de sa décision, l’idée même me fait grimacer car je suis conscient que si je faisais une chose pareille, j’aurais du mal ensuite à me regarder dans une glace.

J’en suis là dans mes réflexions quand j’entends des pas sur le gravier de l’allée, me retournant pour constater avec surprise qu’il n’est pas venu seul.

Bien sûr mon étonnement ne dure que le temps de le dire car je connais suffisamment Maurice ainsi que l’affection qu’il porte à son épouse, pour que sa présence m’amène maintenant un grand sourire aux lèvres.

- J’aurais dû me douter que tu ne viendrais pas seul
- Qu’est-ce que tu veux gamin !! On est mariés pour le meilleur comme pour le pire, nous avons vécu le pire à deux !! Tu comprendras donc que nous tenons à vivre le meilleur également à deux.
- Ça signifie donc que vous venez tous les deux avec moi ??
- (Maurice) Nous en avons longuement parlé depuis que tu m’as fait cette proposition, il nous a semblé préférable de vivre cette expérience ensemble !! L’idée que l’un de nous n’ait pas les mêmes souvenirs que l’autre nous a paru incongru.
- Je pouvais y aller seul, c’était l’autre option tu le sais bien !!
- (Maurice ému) Ce que tu vas faire pour nous est ce que nous souhaitions le plus au monde, ne pas perdre notre seul enfant et je ne veux pas prendre le risque que cette amitié que tu éprouves pour notre famille puisse se retourner contre toi, à cause de ta générosité à vouloir nous rendre notre fils.
- C’est aussi un de mes amis les plus cher que je tiens à retrouver, j’espère juste que je vais pouvoir refaire ce que j’ai réussi avec Mathis !! Il n’y a pas de formule magique, ça m’est venu comme ça sans que je comprenne vraiment comment ça a été possible.
- Victor m’a raconté l’histoire qu’il t’est arrivé dans l’hélicoptère !!
- (Martine) Depuis que nous sommes là, tu me regardes comme si tu me connaissais depuis toujours ??
- C’est bien le cas, je me doute que pour toi ça doit te faire bizarre Hi ! Hi !
- (Martine) C’est surtout qu’il m’a fallu du temps avant de comprendre que Maurice n’avait pas perdu complètement la tête !! Tout ce que j’ai entendu depuis ces derniers jours m’a paru tellement fantastique que j’avoue avoir encore du mal à y croire.
- Asseyez-vous, nous allons prendre le temps qu’il faudra pour te convaincre avant d’aller rejoindre ceux qui vont me donner l’énergie dont j’aurais besoin pour le « voyage » qui nous attend.

J’envoie alors dans leurs esprits quelques scènes qu’ils ont vécues avec Erwan, scènes suffisamment subjectives pour leur amener cette intense émotion que je peux lire sur leurs visages et qui devient si forte que je préfère très vite en rester là.

- Je pense que c’est suffisant, il serait temps d’y aller maintenant !!

Monter la dune n’est déjà pas une mince affaire pour Maurice qui peine visiblement une fois attaquée la deuxième moitié du chemin, s’en est une tout autre pour Martine qui n’en peut visiblement plus et qui me fait élever la voix pour demander de l’aide à mes amis qui nous attendent déjà là-haut.

***/***

- J’ai besoin d’un coup de main les gars, pour aider une dame à escalader la dune !!


CHAPITRE 146 (359) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Souvenirs du passé)


Thomas et Mathis descendent pour rejoindre ce dernier, visiblement curieux de connaitre cette « dame » qui a besoin d’aide et c’est Thomas souriant qui vient l’embrasser tout naturellement pendant que son « frère » semble aussi surpris que la dite « dame » d’un tel élan de sympathie.

Maurice de son côté observe attentivement les deux grands jeunes hommes blonds, cherchant de toute évidence les points pouvant les différentier.

C’est lui qui prend le premier la parole, autant pour rompre le silence que pour répondre à la question muette de son épouse.

- Thomas vient de la même réalité que Florian chérie, ne t’étonne donc pas qu’il t’embrasse comme une amie !!
- (Martine souriante) Je veux bien être embrassée souvent par un si charmant jeune homme !! Deux je pourrais même dire.
- (Thomas) C’est mon frère Mathis, permettez que nous vous aidions madame ?
- (Martine) Avec plaisir !!

***/***

« Quelques minutes plus tard en haut de la dune, après les présentations d’usage »

J’explique en quelques mots à mes amis ce que j’attends d’eux, bien sûr mes paroles ne manquent pas de les surprendre et encore plus quand Mathis leur révèle sa propre expérience, s’en suit alors d’innombrables questions qui prennent un assez long moment à apporter les réponses suffisamment satisfaisantes pour que tous finissent enfin par se taire.

- Bien les amis !! Vous connaissez maintenant le but de notre présence à tous ici, si tout fonctionne comme prévu vous ne vous rappellerez de rien comme pour Mathis et sinon…. et bien nous aurons au moins essayé !!

Je me tourne vers Maurice, qui au fil des explications en comprenant que le moment qu’il attend depuis des heures lui semblant interminable va bientôt arriver, se sent de plus en plus nerveux.

- M’autorises-tu à aller chercher les informations auxquelles j’ai besoin dans tes souvenirs ?
- (Martine) Mon mari était absent ce jour-là, c’est moi qui étais avec mon fils !! C’est aussi pour cette raison que j’ai tant insisté auprès de lui pour être parmi vous ce soir.
- Je comprends !! Je peux alors ??
- Bien entendu !!

Je m’adresse alors à tous.

- Faites un cercle le plus compact possible autour de moi en posant vos mains sur mes épaules les unes au-dessus des autres !! Ceux qui se sentiraient trop épuisés par l’énergie que je puiserai en eux, devront les ôter au plus vite car je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il pourrait arriver sinon !!

Il leur faut plusieurs minutes pour trouver la position adéquate pour que tous soient assez près, c’est donc en se positionnant de côté avec juste une main posée sur moi que cela devient possible.

- Bien !! Maintenant je vais entrer dans ton esprit pour chercher les renseignements qui vont m’être utiles, vous revivrez tous ces moments ce qui me permettra de vérifier que la liaison mentale sera assez forte avec vous tous.

Maurice sourit à son épouse pour lui donner le courage nécessaire de revivre ces instants tragiques, sachant très bien que ce sera également pour lui qui n’était pas présent ce jour-là quelque chose de terrible à vivre.

- Tu seras assez forte ma chérie ?
- Il le faudra bien !!

Je jette un dernier coup d’œil vers tous mes amis avant de fermer les yeux pour me concentrer sur l’esprit de Martine, il me faut quelques secondes pour trouver les informations que je cherche et commencer à visionner ce que ses yeux ont suivi de cette tragédie.

Un « Oh » collectif montre que je suis bien relié à tous mes amis quand les premières images apparaissent dans ma tête, m’envoyant avec une précision extraordinaire cette matinée qui dix ans plus tôt à changer la vie heureuse d’une famille en un affreux cauchemar.

***/***

« Souvenirs »

Le petit garçon termine son petit-déjeuner, visiblement pressé de partir pour ne pas arriver en retard à l’école et répondant à sa mère qui vient de lui poser une question.

- Tout est dans le cartable maman, la maîtresse nous avait conseillé de les y mettre en rentrant de l’école hier soir !!
- C’est très bien alors !! Pressons nous, sinon tu vas rater ton bus !!
- Encore une minute maman, je termine mon chocolat !!
- Si tu t’étais levé quand je t’ai appelé la première fois, nous n’aurions pas à courir !!

Erwan ne répond pas, sans doute parce qu’il a bien compris que c’est de sa faute s’il n’a pas le temps ce matin-là et il boit rapidement le reste de son bol avant de le reposer sur la table de la cuisine, enfilant son blouson et ses chaussures, pour mettre ensuite son cartable en bandoulière en regardant sa mère ranger les couverts dans le lave-vaisselle.

- Je suis prêt maman !!
- J’arrive mon chéri !!


CHAPITRE 147 (360) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Erwan)


***/***

Les actions s’enchaînent alors, nous les voyons prendre l’ascenseur, sortir dans la rue et marcher le long du trottoir main dans la main, jusqu’au moment où Erwan s’échappe en reconnaissant un de ses copains et traverse la route en courant, un énorme crissement de pneus fait tourner le visage de Martine dans la direction d’où provient ce bruit strident.

Nous voyons alors un véhicule tourner à toute allure l’angle de la rue en se déportant franchement vers la gauche et venir droit vers l’enfant qui reste comme figé en ne trouvant rien de mieux pour se protéger du choc que de mettre ses mains devant ses yeux.

***/***

Quelque chose alors se passe en moi, comme si soudainement mon corps n’existait plus et je me retrouve soudainement au-dessus de la tête de Martine juste avant qu’Erwan ne se libère de sa main qui jusque-là le tenait comme chaque fois qu’elle est avec son fils dans la rue.

***/***

Thomas ressent comme l’autre fois mais sans le tiraillement de se sentir partir dans plusieurs réalités à la fois, son esprit qui tourbillonne pour s’échapper de son corps et suivre Florian dans son périple, seulement ça va si vite cette fois ci qu’il n’arrive pas à s’en détacher comme d’ailleurs pour tous ceux qui étaient en liaison mentale avec lui et qui se sentent aspirés comme dans un tourbillon pour se retrouver flottant eux aussi à quelques mètres à peine au-dessus de Martine et de son fils.

***/***

« Dix ans plus tôt »

Martine se sent tirailler par Erwan qui lui tient la main en la faisant presque courir.

- Hé !! Doucement, tu vas finir par me faire tomber !! Ne tire pas comme ça voyons !!

Une voix entre alors dans sa tête.

***/***

- Ne lui lâche pas la main !! Il va essayer de s’échapper !!

***/***

Martine a un hoquet de surprise qui par bonheur fait exactement ce qui lui est recommandé, crispant ses doigts autour de ceux de son fils qui lui secoue la main en criant.

- C’est Louis là-bas !! Lâche-moi maman !! Tu me fais mal...

***/***

Une voix revient encore plus impérieuse dans sa tête, ressemblant étrangement à celle de son mari.

***/***

- Surtout ne le lâche pas chérie !! Je t’en prie, écoute-moi !!

***/***

Martine s’agrippe alors à son fils en cherchant d’où peuvent provenir ces voix, alors qu’au même moment un énorme crissement de pneus se fait entendre et qu’une voiture tourne l’angle de la rue à toute allure, lui passant sous le nez sans ralentir.

Son corps se met à trembler en comprenant qu’elle vient d’éviter un drame terrible, soulevant son fils pour le serrer dans ses bras le visage soudainement couvert de larmes.

Son visage se tourne alors vers le ciel, ses lèvres laissant échapper une phrase courte mais d’une ferveur toute nouvelle.

- Merci mon dieu !!

***/***

« Retour au présent »

La soirée bat son plein et comme souvent se termine sur la dune à rire de tout et de rien avec en plus ce soir-là leur nouveau copain qui vient juste de les rejoindre après le spectacle comme il leur avait promis, quand un grand silence se fait soudainement et qu’Erwan voit tous ses amis s’ébrouer en regardant hébétés tout autour d’eux, finissant tous par le fixer avec un ahurissement tellement visible qu’il s’en étonne en prenant à témoin le seul qui semble être resté lui-même.

- Mais qu’est-ce qu’il leur prend d’un seul coup ??
- Tu devrais le savoir mieux que moi !! Je ne vous connais que d’aujourd’hui rappelle-toi ?? C’est peut-être le contre coup de la visite au cirque, ou encore un truc au dîner qui ne passe pas !!
- Ne dis donc pas n’importe quoi « Ram » !! En plus nous n’étions que six à y être allé rappelle-toi et j’ai mangé la même chose qu’eux !! Oh !! Ça va les gars ?? Mais….bordel qu’est ce qui leur arrive encore ??

Ramirez tout comme Erwan les voit tous s’affaler brusquement au sol comme pris d’un énorme épuisement.

- (Erwan affolé) J’appelle mon père !! Ce n’est pas normal !! Reste avec eux tu veux bien ?? Je vais faire le plus vite que je peux !!





Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 148 (361) (Orléans) (Dimanche matin) (Visite imprévue)


« Chez les Lemont »

Bastien termine son petit-déjeuner, heureux du silence qui règne dans l’appartement depuis la veille quand les garçons sont tous à part Ludovic, partis pour quelques jours de vacances en montagne.

Ce n’est pas que Bastien n’aime pas les avoir chez lui bien au contraire, mais seulement le brouhaha continu de leurs jeux et de leurs conversations n’était pas vraiment de tout repos, alors il profite de cette matinée avec un sourire satisfait.

- (Henriette) Comme c’est calme ce matin !!
- Comme tu dis chérie, profite s’en le temps que ça dure !!

Un claquement de porte suivi d’un hurlement dans le couloir les fait sursauter.

« Clac »

- Maman !!! Maman !!!

Bastien fait un clin d’œil à sa femme en soupirant.

- Qu’est-ce que je te disais Hi ! Hi !

Henriette lui envoie une grimace entendue en guise de réponse, puis sort de la cuisine pour voir pourquoi son cadet a besoin d’elle.

- J’arrive mon chéri !! Tu n’étais pas obligé de hurler comme ça non plus !! Qu’est-ce qu’il t’arrive ??

Ludovic qui vient de sortir torse nu de la salle de bain, lève son bras pour montrer son aisselle à sa mère.

- Regarde maman, j’ai des cheveux qui poussent sous les bras !!
- (Henriette amusée) Non !! C’est vrai !! Montre-moi ça !!

Elle doit écarquiller les yeux pour distinguer quelques poils blonds qui se battent en duel et sourit à son fils qui la regarde fier comme un paon.

- C’est parce que tu vas bientôt devenir un beau jeune homme, comme papa et ton grand frère !! Tu grandis mon chéri et bientôt les filles vont te regarder comme elles regardent Flavien.
- Cool !!
- Allez !! Va t’habiller, ce n’est pas encore pour demain Hi ! Hi !

Henriette lui met une petite tape sur les fesses pour qu’il retourne dans la salle de bain, un grand sourire aux lèvres en se rappelant à peu près la même scène avec Flavien une dizaine d’année plus tôt quand lui s’est présenté tout nu devant eux en montrant son pubis couvert d’un léger duvet blond en criant.

- Papa !! Maman !! Regardez!! On dirait Antoine !!

Une larme de nostalgie perle de ses yeux en se souvenant de ce moment qui leur a valu un énorme fou rire, le temps passe pense-t-elle mais la vie suit toujours les mêmes règles immuables.

Henriette soupire en s’essuyant les yeux, se disant que le prochain sera sans doute elle l’espère dans quelques années son petit-fils, qui lui aussi s’inquiètera ou s’enorgueillira de voir son corps changer.

C’est la sonnette de la porte d’entrée qui la ramène au présent, plissant le front en se demandant qui peut bien venir leur rendre visite si tôt un dimanche.

« Dring ! Dring ! »

Un réflexe bien féminin lui fait lisser sa robe de ses deux mains pour soigner sa présentation avant d’aller ouvrir, se retrouvant en face d’un couple accompagné d’une fillette assise dans un fauteuil roulant.

La première impression qui lui vient à l’esprit est que ces gens lui paraissent sympathiques et c’est donc avec un sourire chaleureux qu’elle les accueille avec curiosité.

- Oui ??

L’homme lui renvoie son sourire, prenant la parole d’une voix grave non dénuée de charme.

- Madame Lemont ??
- C’est bien moi en effet !!
- Excusez-nous de venir vous importuner à une heure aussi matinale, nous avons eu votre nom par le docteur Frédéric Viala qui est le médecin de Mélanie notre fille.
- Je ne connais pas ce docteur ??
- Lui semblait vous connaitre pourtant, il nous a parlé de l’opération au cerveau que votre fils a subi dernièrement et comme son nom apparait sur la même liste que ma fille, nous avons ….

Henriette lui coupe la parole, visiblement intriguée de ces dernières paroles.

- Une liste dites-vous ?? Quelle liste ??
- Celle du chirurgien qui serait intervenu pour sauver votre fils !!
- Connaissez-vous son nom ??
- En fait non, juste ses initiales et c’est justement pour en savoir plus sur lui que nous sommes venus vous rendre visite !! Nous avons pensé que ce serait mieux d’en parler de vive voix plutôt qu’au téléphone, surtout qu’il semble régner un certain mystère pour ne pas dire plus autour de son existence.

Bastien qui a suivi plus ou moins la conversation, arrive à son tour dans l’entrée visiblement curieux lui aussi de cette étrange visite.

- Quelles sont ces initiales ??
- F.DB !! Ça vous dit quelque chose ??


CHAPITRE 149 (362) (Orléans) (Dimanche matin) (Visite imprévue) (fin)


Bastien plisse le front en observant cette famille qui maintenant le regarde avec les yeux remplis d’attente de connaitre sa réponse.

- Bien sûr que ça nous dit quelque chose !! Mais entrez donc, nous serons bien mieux à l’intérieur que sur le pas de la porte pour discuter de tout ça !!

***/***

« Une demi-heure plus tard »

Bastien termine son histoire sous le regard médusé de la famille Dufour.

- Et comme vous le voyez de vos propres yeux….

Il montre Ludovic d’un mouvement de tête.

- Tout va pour le mieux pour Ludovic qui ne s’est jamais senti aussi bien que depuis qu’il est ressorti de l’hôpital.
- (Henriette) Sa tumeur devait agir aussi sur les possibilités de son cerveau car depuis qu’il en est débarrassé, il n’a plus que des bonnes notes à l’école et sa maitresse voudrait même qu’il saute une classe, tellement elle lui trouve des aptitudes scolaires qui dépassent de loin ce qu’elle a l’habitude d’observer chez ses élèves.

André sourit en acquiesçant, observant lui-même le gamin depuis quelques minutes et qui semble être obnubilé par le visage de sa fille qu’il ne quitte pas un instant des yeux depuis qu’il est sorti de la salle de bain.

Il ne peut bien sûr pas manquer la réciprocité venant de Mélanie, qui semble avoir le regard perdu à contempler le petit blondinet au demeurant fort mignon il doit bien le reconnaitre.

- Je ne doute pas que d’autres aptitudes vont vite se faire remarquer chez votre fils, ne serait-ce déjà sa façon de plaire aux filles Hi ! Hi !

Bastien, Henriette et Fabienne, le regarde sans comprendre jusqu’à ce qu’il leur montre d’un geste explicite de la tête les deux enfants qui ne semblent même pas s’être aperçu qu’il parlait d’eux tellement ils sont plongés chacun dans le regard de l’autre.

Un sourire entendu entre les adultes change alors complètement l’atmosphère de la pièce, ceux-ci comprennent que de simples hôtes et visiteurs, il commence à se créer entre les deux familles des liens d’amitié.

Début d’amitié duquel tant le secret devenu commun de ce fameux F.DB où comme l’ont appris les Dufour, Florian De Bierne, que le visible rapprochement de leurs enfants en sont très certainement les éléments déclencheurs.

- (Bastien) « Ludo » !! Si tu faisais visiter ta chambre à Mélanie ?? Vous pourriez ainsi faire mieux connaissance pendant que nous parlons entre adultes !!
- (Ludovic sourit) D’accord papa !! Tu viens « Mél » ?? Je vais te montrer mes estampes japonaises Hi ! Hi !
- (Henriette affolée) Ludovic !!! Allons !! Où as-tu encore appris ça ??
- C’est Flavien maman !! Il dit ça à chaque fois qu’une fille entre dans sa chambre !!

Henriette comme les autres adultes se mordent les lèvres pour ne pas éclater de rire devant la bouille innocente du blondinet qui ne baisse pas les yeux visiblement surpris de s’être fait reprendre par sa mère alors qu’il ne disait rien de mal.

Celle-ci lui fait un geste du bras, lui faisant comprendre de quitter la pièce et quand les deux enfants en sont sortis, elle fait un tour d’horizon des autres adultes pour éclater de rire avec eux.

- (André) Il a du bagou c’est sûr Hi ! Hi ! Vous n’avez pas fini avec lui d’ici quelques années !!
- (Henriette) Il copie tout ce que fait ou dit son grand frère !! Il est en adoration pour lui vous comprenez ?
- (Fabienne) Oh que oui !! C’est pareil pour Mélanie avec notre grand fils Sylvain.
- (André) Vous habitez Reims si j’ai bien compris ??
- (Bastien) Un petit village en proche banlieue, mais c’est tout nouveau !! Nous sommes originaires du nord de la France, j’ai hérité de mon père sa maison et ça nous a paru judicieux de venir y habiter, en plus notre fils et ses amis entrent en fac cette année à Reims et c’est donc tout bénéfice pour tout le monde.
- (André) C’est drôle comme le monde est petit, mon fils et son copain Marc font déjà leurs études universitaires là-bas, étrange coïncidence vous ne trouvez pas ?
- (Fabienne) Vous ne pensez pas qu’il pourrait y avoir une association d’idée avec cette fameuse liste ??

Chacun se regarde un moment, avant de répondre.

- (Bastien) Ça se tient en plus !! En fait ce que je trouve étrange dans cette liste, c’est qu’il y aurait également des personnes telles que votre fils et ses amis qui y sont notifiés, alors qu’ils sont nous dites-vous en excellente santé.

André sort de sa poche la feuille de carnet où il a inscrit quelques prénoms qu’il avait pu lire sur la liste du docteur Viala et qui étaient biffés d’un coup de stabilo à côté justement de celui de Ludovic.

- Il semblerait que ce soit également le cas pour vous, j’ai noté de mémoire quelques prénoms qui étaient à côté de celui de votre fils sur la liste. Il y avait bien un Flavien ainsi qu’un Marc, mais aussi un Aléxie et un Arnault !! Ça vous parle peut être ??
- (Bastien ahuri) Ce sont notre neveu et les amis de mon fils !! Mais, qu’est donc au juste cette liste à la fin ??
- (André) J’ai posé la même question au docteur Viala, il m’a répondu que c’était une liste d’amis !! Etrange vous ne trouvez pas.
- (Bastien) Oui et non en fait !! J’avais déjà eu cette impression en la lisant, je parle de la lettre qui accompagnait le paquet pour soigner Ludovic, mais la seule chose qui est certaine c’est qu’à part peut-être Arnault qui l’aurait vu et reconnu comme le fils de son patron actuel, personne d’autre ne connaît ce Florian s’il s’agit bien de lui !


CHAPITRE 150 (363) (Camping de la dune) (Retour au samedi soir) (Retournement inattendu)


***/***

« Sur la dune »

- (Erwan affolé) J’appelle mon père !! Ce n’est pas normal !! Reste avec eux tu veux bien ?? Je vais faire le plus vite que je peux !!

***/***

- Ce ne sera pas la peine fiston, nous sommes ici pour nous occuper d’eux !! Messieurs !! Veuillez transporter ces jeunes gens jusqu’aux ambulances !! Vous savez ensuite ce que vous avez à faire !!

Erwan et Ramirez stupéfiés voient alors la vingtaine d’hommes en blouses blanches apparaître derrière Maurice au sommet de la dune, ils restent figés tout le temps que dure l’opération qui consiste à mettre leurs amis sur les brancards et les descendre avec précautions jusqu’aux ambulances qui doivent certainement les attendre juste en bas.

Ce n’est que quand il perd les derniers de vue, qu’il se retourne de nouveau vers son père.

- Comment as-tu su ce qui allait leur arriver ??
- C’est une bien longue histoire fiston !! Sache juste que c’était écrit !!

***/***

« Retour dix ans en arrière, le jour où l’accident a été évité »

- (Martine) Merci mon dieu !!

Tous comprennent qu’ils viennent d’assister au sauvetage d’Erwan et alors qu’ils s’attendent maintenant à retrouver leur enveloppe corporelle et revenir à leur époque, l’esprit de Florian communique avec eux ou pour être vraiment précis avec l’esprit de Maurice et de son épouse, mais de façon à ce que tous entendent et comprennent ses paroles.

- Vous deux allez rester là comme témoins de votre nouvelle vie, vous resterez dans vos corps respectifs comme simples observateurs et en reprendrez le contrôle que quelques heures avant que nous reprenions nous même nos esprits, pour pouvoir le cas échéant amener les secours en cas où l’énergie que nous absorbons actuellement ait trop épuisé nos corps. Normalement ces quelques heures de souvenirs communs ne devraient pas vous portez préjudice, juste peut-être vous embrouillez pendant quelques temps et vous pourrez ainsi suivre l’adolescence d’Erwan comme si vous y étiez Hi ! Hi ! C’était, il me semble l’ombre au tableau que tu craignais le plus, perdre dix ans de vie de ton fils ??
- (L’esprit de Maurice) Tu peux vraiment faire ça ??
- Qu’est-ce que j’en sais Hi ! Hi ! Juste que c’est ce que je souhaite, je vais vous libérer de mon emprise et logiquement ça devrait le faire Hi ! Hi ! Allez, vous autres !! On rentre au bercail !!

***/***

« Temps présent »

Maurice sourit à son garçon en venant l’étreindre enfin alors qu’il est redevenu lui-même, l’émotion très forte de cet instant trouble Erwan qui bien sûr n’en comprend pas la raison.

- Qu’est-ce qu’il t’arrive p’pa ?? On dirait que tu ne m’as pas vu depuis une éternité !!

Maurice l’embrasse une nouvelle fois avant de lui répondre d’une voix visiblement émue.

- Le temps des explications viendra en son heure, pour le moment je dois prévenir ta mère que tout s’est passé comme prévu !! Elle a été beaucoup plus atteinte que moi à notre « retour » légèrement anticipé, comme l’avait prévu Florian !!
- (Erwan) Toi me parler encore longtemps petit nègre ??

Maurice se détache de son fils avec un léger sourire amusé, les cernes autour de ses yeux montrent qu’il lui a fallu faire un réel effort pour quitter l’hôpital où ils avaient été admis plus tôt dans la matinée après l’évanouissement dû à l’extrême fatigue qu’ils ont ressentie lui ainsi que son épouse quand ils ont retrouvé l’usage de leurs corps en reprenant le cours du temps « normal ».

Ces dix ans passés en observateur dans son propre corps, lui ont paru au final pas plus long qu’un battement de paupière, ce qui a été sans doute le cas mais lui donnant le temps suffisant néanmoins pour qu’il puisse suivre l’évolution de son fils dans cette vie que lui Maurice ne connaîtra jamais que par ce souvenir venant de sa propre vision accélérée des choses.

L’anachronisme de cette situation lui fait tourner la tête, il est bien conscient que jamais il ne comprendra exactement comment ça a pu être possible de vivre un futur qui vient de son passé en se retrouvant tel qu’avant cette réunion sur la dune, avec néanmoins la différence essentielle pour sa famille qu’est la présence de leurs fils vivant à leurs côtés et le souvenir qu’il en a gardé de toutes ses années qu’il croyait ne jamais connaître.

Il n’est qu’à la moitié de sa descente quand Maurice s’oblige à s’asseoir un instant tellement sa tête lui tourne de toutes ces pensées qui l’assaillent, perdu un bref instant dans ce qui est le vrai du faux jusqu’à ce qu’il se rende compte que tout est vrai à la différence près qu’il va devoir gérer ces doubles souvenirs avec beaucoup plus de recul s’il ne veut pas perdre la raison.

Un sourire lui vient toutefois en se disant que Florian avait vu presque juste dans sa peur qu’il ne le croit pas, le petit séjour carcéral quoique bref qu’il y a vécu ne manquant pas de piquant dans ce nouveau futur auquel bien sûr ni Florian ni ses amis n’auront souvenance.







Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 151 (364) (Camping de la dune) (Dimanche en fin d’après-midi) (Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes)


« Hôpital de Bordeaux »

La salle de repos réservée aux patients est pleine à craquer de nos amis qui après un bon sommeil réparateur, sont prêts à repartir pour poursuivre leurs vacances.

Les conversations on s’en doute bien n’ont tourné que sur ce qu’ils ont vécu la nuit précédente, les laissant pour la plupart encore stupéfiés et c’est peu de le dire, de ce à quoi ils ont pourtant été les témoins privilégiés.

Maintenant et comme bien souvent quand il s’agit des actions même les plus incroyables venant de Florian, les choses plus futiles reprennent le dessus sur le miraculeux qui petit à petit commence déjà à s’estomper de leurs pensées comme allant de soi.

C’est donc sans plus se formaliser sur les réactions qu’ils auront très certainement tous de la présence d’Erwan qu’ils reverront pour la deuxième fois à leur retour au camping, qu’ils poussent tous un cri de joie quand on vient leur annoncer que les véhicules qui doivent les ramener là-bas les attendent dans la cour.

***/***

« Retour au camping »

Maurice, son épouse et son fils sont là pour les accueillir, ils ont longuement discuté avec Erwan qui s’inquiétait de connaître le fin mot de cette histoire mais surtout de l’état de santé de ses amis.

La conversation on peut s’en douter n’a pas été sans laisser Erwan dans une stupeur telle, qu’il lui a fallu toute la conviction qu’il pouvait lire sur les visages de ses parents pour qu’un doute lui vienne que peut-être il pourrait y avoir un fond de vérité dans tout ça.

Il surveille donc tout particulièrement l’arrivée de ses amis pour se faire sa propre conviction sur ce qu’il vient d’entendre, toujours pas vraiment convaincu qu’on ne lui monte pas un énorme bateau pour une raison qu’il ne saurait d’ailleurs expliquer.

***/***

Une scène d’un réalisme hallucinant lui vient à l’esprit qui le déconnecte complètement de l’instant présent, Il voit ses parents faire le cercle comme tous ses autres amis autour de Florian et leur main droite à tous étrangement posée de façon à lui toucher l’une ou l’autre épaule et faire en sorte d’avoir un contact direct avec son corps.

Erwan entend les dernières recommandations du petit rouquin ainsi que celles de ses parents.

- Tu seras assez forte ma chérie ?
- Il le faudra bien !!

Il entend ensuite le « Oh » collectif de surprise quand la scène change à nouveau pour le montrer beaucoup plus jeune à finir son petit-déjeuner, sa conversation avec sa mère qui le presse pour ne pas être en retard jusqu’au moment où il reconnaît son ami Louis dans la rue marchant sur le trottoir d’en face pour se rendre lui aussi à l’école.

Erwan entend clairement la voix qu’il reconnaît comme étant celle de Florian qui ordonne à sa mère de ne pas le lâcher alors que c’était à l’évidence son intention de s’échapper des mains de sa mère pour traverser la rue et rejoindre son copain, il entend tout aussi clairement celle de son père qui l’abjure une nouvelle fois de le retenir.

C’est seulement ensuite que sa mémoire fait le lien avec le souvenir réel de sa mère le prenant dans ses bras alors qu’une voiture leur passe sous le nez à une vitesse folle en faisant hurler ses pneus.

***/***

Le défilement d’image s’arrête là, lui redonnant conscience du présent et lui faisant ouvrir les yeux pour se retrouver presque nez à nez ne serait-ce la taille qui l’en empêche, avec Florian qui le fixe avec une moue amusée.

- Normalement tu étais au milieu de la rue quand la voiture est passée !! Boum !!!
- Mais….comment !! Pourquoi !!!
- D’après toi ?? Quand j’ai découvert ce « don », il était impensable pour moi de ne pas retrouver l’ami que tu as toujours été !! Maintenant et comme pour Mathis avant toi, je n’ai plus à ma connaissance à pleurer la perte d’un proche.
- Mathis !!! Pourquoi tu ne me le dis que maintenant ?? J’ignorais que….
- Parce que tout simplement je l’ai sauvé avant toi et que tu ne pouvais pas l’apprendre avant aujourd’hui, je sais que c’est plutôt compliqué à comprendre !! Dis-toi juste que c’est une histoire de tempo, un futur en a remplacer un autre qui a été une fois de plus remplacé par un autre !! Seuls ceux qui en ont gardé la mémoire parce qu’ils l’ont vécu avec moi peuvent se rappeler qu’hier encore pour nous tu étais mort dans ce sinistre accident. Il va juste te falloir nous laisser le temps de réapprendre à te connaître, car tu l’as bien compris maintenant ces dernières semaines où toi tu nous as connu n’existent pas pour nous.
- Mais alors !! Ramirez ??
- Il fait partie de ton présent, nous n’avions pas encore sympathisé avec lui au point qu’il soit avec nous cette nuit-là sur la dune et d’ailleurs notre rencontre avec lui ne datait que de quelques heures à peine cet après-midi-là.
- Comme pour moi en fait !!
- Il fallait bien que petit à petit les deux futurs, le nôtre et le tien se rejoignent, c’est du moins la seule explication que je peux te donner !!

Erwan fait un tour d’horizon de ses amis qui ont écouté jusque-là en l’observant sans rien dire, un sourire amusé lui vient soudainement quand il s’approche tour à tour d’eux pour leur serrer la main à tous.

- Et bien !!! Salut les gars !! Moi c’est Erwan Hi ! Hi !


CHAPITRE 152 (365) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Tel est pris qui croyait prendre)


Ce matin-là, toute la bande est sur la terrasse à prendre son petit-déjeuner et l’ambiance est autant au plaisir d’être tous ensemble, qu’aux questions qu’ils se posent encore sur les derniers événements du weekend.

Thomas aperçoit Joseph qui semble prendre le sien en lisant un journal, il se rappelle alors qu’il voulait avertir Florian de sa présence et que l’histoire avec Erwan le lui avait fait complètement oublier.

- Tu as vu le type qui a emménagé en face de nous ce week-end ?
- Non !! Qu’est-ce qu’il a de si particulier ?
- Et bien retourne toi et tu vas vite t’en rendre compte !! Mais évite de montrer que tu le reconnais, si il est là ce ne doit pas être par hasard !!

C’est donc en prenant mon temps mais avec une très forte curiosité, que je tourne la tête pour apercevoir un homme le visage encore caché de moi par le journal qu’il tient devant ses yeux.

Par contre la couleur de sa peau d’un noir d’ébène et sa stature élancée ne prêtent à aucun doute pour moi, c’est donc visiblement surpris que je reporte mon attention sur Thomas.

- Joseph ??
- Si ce n’est pas lui, c’est son frère jumeau !! Tu en penses quoi ??
- Pffttt !!! Comment veux-tu que je le sache ?? Ça serait étonnant que ce soit Hassan qui le paie cette fois, puisque je ne suis pas intervenu sur son fils pour le soigner !!
- Ami ou ennemi ??
- Humm !! Ennemi je ne pense pas, en fait il y a bien deux solutions qui me paraissent crédibles et le plus simple c’est encore d’aller le lui demander, j’en connais un qui va être surpris de se voir découvert Hi ! Hi ! Son ego va en prendre un coup, c’est certain !!

Je me reverse une bolée de café en prenant le temps de le sucrer tranquillement avant de me lever et d’aller m’asseoir sur la terrasse à la table de Joseph, celui-ci sent bien ma présence et baisse son journal pour me regarder avec étonnement, je bois une gorgée de café en prenant mon temps avant de poser le bol sur la table en souriant.

- Comment va Joseph ?? Quel beau métier que le tien d’être payé à prendre des vacances, tu ne trouves pas ??
- Mais !!! Qui êtes-vous jeune homme ??
- Celui que tu es chargé de surveiller Hi ! Hi ! Qui te paie cette fois ? Pas Hassan ? Non ? J’en étais sûr !!

***/***

Joseph pose son journal en le repliant avec soin, ce qui lui laisse le temps nécessaire à la réflexion avant d’engager à son tour la conversation.

Le jeune homme qui se tient là devant lui, semble plutôt relaxe et lui parle comme s’ils étaient amis de longue date, ce qui bien sûr est impossible puisque c’est la première fois qu’il l’a en face de lui.

Le sourire amusé du jeune rouquin le déstabilise suffisamment pour que Joseph en perde sa garde habituelle, sentant bien qu’encore une fois un nouveau mystère vient mettre du grain à moudre à ce qu’il en savait déjà sur lui.

***/***

- Vous devez faire erreur sur la personne !!
- Bahhh !! Non, tu vois !! Je suis sûr que tu es ici pour en savoir plus sur moi, celui qui te paie est sans doute curieux de connaître les raisons d’un tel mystère sur ma personne et j’aimerais bien savoir comment il a pu apprendre où je me trouvais et surtout qui j’étais ??
- Encore une fois vous faites erreur sur la personne, vos paroles ou plutôt devrais-je dire vos élucubrations n’ont aucun sens et je vous prierais de me laisser finir mon petit-déjeuner en paix !!

J’aperçois Léonie qui épie un peu plus loin et qui n’est vraiment pas douée pour ce genre de sport, je lui fais un signe discret de la main sans que Joseph le voit pour qu’elle intervienne rapidement et je fais ensuite semblant de réfléchir, le temps qu’elle s’approche suffisamment pour m’entendre.

- Très bien, dans ce cas je pense qu’un petit séjour dans les sous-sols de la DST devrait libérer tes souvenirs !! Je n’ai rien contre toi Joseph, juste que je me dois d’être prudent et connaitre tes véritables intentions à mon égard !!

Joseph va pour se lever quand il sent une main ferme sur son épaule le maintenir assis, l’objet froid qui s’appuie ensuite dans son dos lui est trop bien connu pour qu’il tente quoi que ce soit et reste sans bouger en reportant son attention sur le jeune rouquin qui l’observe toujours avec son sourire amical, malgré la situation qui laisserait à penser tout le contraire.

- (Léonie) Je ne saurais que vous conseiller de ne pas chercher à faire le moindre geste inconsidéré !! Tu connais cet homme Florian ?
- Et comment que je le connais !!


CHAPITRE 153 (366) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Tel est pris qui croyait prendre) (fin)


- (Léonie) On fait quoi maintenant ?
- Ça dépend entièrement de Joseph !! Ou il joue carte sur table et on discute amicalement, ou il s’entête dans ses dénégations et je te laisse prendre les choses en mains avec Maurice, à lui de voir !!

Léonie hoche la tête en poussant un peu plus sur l’arme qu’elle pointe toujours dans le dos du fameux Joseph.

- Vous décidez quoi ??
- (Joseph perturbé) Je ne comprends rien à cette histoire !!

Je me lève en tenant toujours mon bol de café dans la main, j’en bois une gorgée en le regardant toujours avec attention.

- Dans ce cas, je vous laisse !! Je pense que les services de la DST seront satisfaits de pouvoir enfin mettre un visage sur un agent mercenaire de ta réputation.

Je fais demi-tour pour revenir vers mes amis, quand je tourne une dernière fois la tête vers lui.

- Ah, oui !! Tu diras à ton patron l’Oyabun que je ne souhaite ni être protégé, ni être espionné !! Je pense qu’il comprendra le message, désolé être obligé d'en passer par là avec toi « Jo » mais comme tu ne veux rien admettre ….

Cette fois je rejoins mes amis qui à la façon qu’ils ont tous de dévisager Joseph, ont dû avoir des explications de Thomas sur ce qu’il est en réalité.

Thomas bien sûr a tout suivi de notre conversation, il me fait une grimace très explicite sur ce qu’il ressent de voir son ami se faire arrêter.

- Ce n’est pas cool pour lui !!
- Je le sais bien, mais qu’est-ce que j’y peux ?? Maurice saura lui faire comprendre son intérêt à coopérer, je me demande bien ce qui a pu me trahir ??
- Il est très doué, rappelle toi ?

Je regarde de l’autre côté de l’allée, ses yeux me fixent intensément et cherchent très certainement à comprendre tout ce qu’il lui arrive alors qu’il n’a rien fait de répréhensible, ni même débuter son enquête.

- Hummm !! J’espère juste que je ne me suis pas trompé sur celui qui l’envoie.
- Tout allait trop bien jusque maintenant, il fallait bien que les emmerdes arrivent !! Tu es sûr que personne ne t’a vu quand tu as opéré son petit fils ?
- Certain !! Du moins pas quelqu’un qui l’aurait répété !! En plus il ne me cherchait pas, il savait me trouver là sinon pourquoi aurait-il loué dans ce camping et pas dans un autre ?? Même le professeur Akihito et son staff ne savaient pas où je passais mes vacances !
- Tu crois qu’ils enverront quelqu’un d’autre ?
- Pas si Joseph lui passe mon message !! S’il m’envoie quelqu’un d’autre ce sera lui en personne.
- Comment peux-tu être aussi sûr de ça ??
- Parce que cet homme sait qui je suis, ou du moins il pense le savoir !!
- Et ??
- Ça m’intéresse de le savoir aussi figure toi, peut-être connaît-il des choses sur moi que j’ignore !! Déjà dans l’autre réalité, il m’avait semblé bizarre à la façon qu’il avait de me fixer.

Je regarde Léonie emmener Joseph avec elle, un peu triste malgré tout de ne pas lui avoir inspiré suffisamment confiance pour qu’il accepte de m’en dire plus.

J’aurais très bien pu lire dans ses pensées, seulement cette façon d’agir n’est pas de celles que je privilégie et ce surtout pour y trouver des réponses qu’on ne voudrait pas me donner librement.

Je chasse toutes ces pensées de ma tête pour revenir au présent, regardant mes amis qui depuis mon retour sur la terrasse nous écoutent sans dire un mot.

Je m’aperçois qu’il en manque un à part bien sûr Raphaël qui est reparti plus tôt travailler.

- « Wanou » n’est plus là ??
- (Antonin) Il nous a dit qu’il serait de retour pour midi, il est parti rejoindre Ramirez au cirque !! Il est visiblement grave mordu de ce mec en douce !!
- Ce n’est pas d’hier Hi ! Hi ! Le plus chiant pour eux deux, c’est qu’il va leur falloir tout reprendre à zéro, j’espère que personne n’a dit à « Wanou » qu’ils étaient ensemble dans mes souvenirs ??
- (Yuan amusé) Et comment tu veux qu’on se rappelle de ça ?? Puisque nous sommes revenus en même temps que toi, si nous lui en avons parlé et bien lui seul peut se le rappeler !!
-(Antoine) Toujours ce paradoxe avec le temps, j’espère que nous ne nous apercevrons pas un jour d’une modification trop grande par rapport à notre vécu !! Sinon bonjour l’angoisse !!
- Vous comprendrez mieux ce que je ressens comme ça Hi ! Hi ! Le cirque tu disais ? Du coup ça me fait penser que je devais y retourner !!
- (Thomas) Qui te dit que nous y sommes déjà allés ?? Tu oublies que tu as changé le passé ??
- Sauf que Ramirez était avec nous à notre retour, comment tu expliquerais ça si nous n'y étions pas allés ??
- Là tu marques un point Hi ! Hi ! Reste plus qu’à savoir ce que tu y as fait comme bourde cette fois ci !!


CHAPITRE 154 (367) (Aix en Provence) (Lundi matin) (Ailleurs)


« Chambre de Thomas »

Une voix résonne dans la maison.

- Thomas !! Petit déj !!!!

Le grand blond s’ébroue pour tenter de faire disparaître les derniers limbes de sommeil.

- J’arrive M’man !!
- Dépêche-toi sinon Franck va encore ronchonner comme à chaque fois que tu n’es pas prêt quand il vient te prendre !!

Là pour le coup, il se lève d’un geste souple en faisant miauler Miquette de surprise de se voir chasser de la sorte alors qu'elle était venue juste pour une caresse.

- Miaouuuu !!!
- Excuse-moi ma belle, mais là ça urge Hi ! Hi !
- Miaouuu !!!

Une petite caresse pour la faire ronronner de bonheur et le voilà enfilant ses habits pour descendre au pas de charge rejoindre la cuisine où sa mère l’attend.

Une fois la bise donnée, il s’attable devant son bol fumant en attrapant une des tartines qui n’attendent que lui pour disparaître.

- (Evelyne) Vivement que tu passes ton permis, comme ça Franck n’aura plus tout ce trajet à faire chaque matin.
- J’espère l’avoir avant l’automne.
- Pense à faire faire la révision de la voiture, depuis le temps qu’elle est dans le garage !!
- Pourquoi P’pa ne veut-il jamais la prendre aussi ??
- Allons mon grand !! Tu le sais très bien.
- Tu crois qu’il m’acceptera un jour sans regretter Thomas ?
- Ne dis donc pas de bêtises, ton père t’aime tu le sais bien !!
- Alors pourquoi ne m’appelle-t-il jamais par mon nouveau prénom ?
- Comprends-le aussi !! Cela ne fait que quelques semaines, je suis certaine qu’il finira par s’y faire lui aussi !! Je m’y suis bien faite, moi !!
- Il n’y a pas que lui tu sais ? C’est pareil pour Franck et Chloé !! Quand à Mathis et Léa, je ne t’en parle même pas depuis qu’ils ont appris qui étaient mes parents biologiques.
- Je t’avais prévenu que ce n’était pas une bonne idée de le leur dire !! André et Nathalie avaient gardé le secret jusque-là et tout allait pour le mieux comme ça, mais il y a fallu que tu en parles !!
- J’ai trouvé ça plus honnête envers eux.
- Ce n’est pas un reproche, nous même aurions dû tout leur dire depuis longtemps mais ton père ne s’y est jamais résolu !! Peut-être avait-il peur de te perdre, ou du moins de perdre Thomas.

Le bruit d’une voiture qui se gare devant chez eux, stoppe net cette conversation qui revient régulièrement entre Evelyne et Benjamin depuis qu’il leur est apparu avec Antonin pour leur raconter son étrange aventure, seul le fait qu’ils aient suffisamment connu Florian et ses capacités qu’eux même qualifiaient de surnaturelles, leur a fait accepter sans trop la mettre en doute cette histoire pour le moins abracadabrantesque.

Benjamin devenu depuis officiellement Thomas grâce à une manipulation sur les registres de naissance faite par Maurice, c’est vu à la tête d’une fortune que certains pourraient facilement qualifier de colossale voire même faramineuse et a dû depuis réapprendre tout de cette nouvelle vie, aidé par ceux qui étaient les amis de Thomas et qui sont devenus les siens par la force des choses.

Benjamin garde pour lui ses véritables sentiments depuis son arrivée dans cette réalité, sentiments d’abandon et ce malgré tous les efforts que tous font pour ne pas changer leurs façons d’être d’avec celui qui a disparu.

Seul Antonin le comprend, peut-être parce qu’il a assisté au transfert et qu’il a eu les explications venant directement de Florian, s’avérant depuis pour Benjamin le seul îlot de sérénité sincère sur lequel il peut s’appuyer.

Ce n’est pourtant pas faute des efforts de sa part pour reprendre les choses là où les avaient laissé Thomas, mais il sait très bien que jamais il n’aura cette aura ni ce charme qui était apparemment à ce qu’il en a compris sa marque de fabrique.

Une seule chose obnubile ses pensées depuis tous ces jours passés loin des siens, les retrouver et trouver un moyen quel qu’il soit d’inverser le processus pour les rejoindre, plusieurs faits qu’il a collectés depuis et qui ne collent pas avec ce qu’il entend, ne serait-ce déjà cette tombe fleurie et chérie par tous sauf par celui qui pourtant est encore très fortement touché par sa mort, Maurice en effet n’a jamais aux dires de tous remis les pieds dans le petit cimetière où Florian est enterré.

Il voit entrer Franck souriant comme à son habitude de ce sourire crispé, qui dénote bien tout le travail qu’il reste à faire pour qu’il soit réellement accepté dans ce monde.

Benjamin garde pour lui la boule de tristesse et d’amertume qui lui noue l’estomac comme à chaque fois qu’il surprend ce genre de comportement de la part d’un de ceux qui pourtant lui certifient qu’ils ne font aucunes différences entre lui et celui auquel il a pris bien involontairement la place, attendant avec empressement ce que va donner l’entretien que va avoir Antonin avec les entités depuis qu’il est reparti il y a deux jours officiellement pour suivre l’avancement des travaux du centre médical.




Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 4) - laurentdu51100 - 19-09-2020

CHAPITRE 155 (368) (Afrique) (Lundi matin) (Ailleurs) (Mort ou vivant)


Antonin marche d’un bon pas pour suivre celui de Taha, cela fait déjà une bonne heure qu’ils mènent ce rythme mi marche, mi-course et le petit blondinet commence à accuser sur le coup de la fatigue.

- On ne pourrait pas faire une pause, je n’en peux plus !!

Taha s’arrête pour se retourner vers son ami.

- Excuse-moi de n’y avoir pas pensé plus tôt !! J’oublie tout le temps que vous les blancs n’avez pas la même résistance que nous.

Taha cherche du regard un endroit où son copain pourra reprendre son souffle, il fait encore quelques dizaines de mètres avant de s’arrêter dans un endroit frais recouvert de mousse où ils pourront s’asseoir confortablement.

Antonin s’essuie le front couvert de sueur avant de sourire de reconnaissance au jeune Masaï.

- Merci !! Nous sommes encore loin ?
- Nous avons fait un peu plus de la moitié du chemin,…. je peux te poser une question ?
- Bien sûr !!
- Pourquoi voulais-tu absolument revenir là-bas ? Notre ami y a perdu la vie et moi-même n’éprouvais plus ni l’envie, ni le besoin d’y retourner un jour !!
- Je cherche, ou plutôt devrais-je dire nous cherchons des informations et nous croyons que les entités pourraient y répondre, en partie tout du moins.
- (Taha surpris) Tu es venu pour parler aux dieux des pierres ??
- C’est mon intention en effet, j’espère qu’elles voudront bien me répondre !!
- Mon père ne les entend plus depuis plus de six lunes, ce n’est pas faute pourtant de s’y rendre pour essayer !! Il m’a dit que les dieux avaient quitté les pierres, l’aura les entourant a disparu également depuis que le dieu des dieux nous a quittés.
- Okoumé me l’a dit, mais il fallait que je m’en assure tu comprends ??
- Pas vraiment !! Qu’attends-tu d’eux au juste ??
- Comme je te l’ai dit, des réponses.

Antonin voit bien les yeux de son ami brillés de curiosité, il n’attend donc pas la question suivante pour lui répondre.

- Comme par exemple comment peut mourir un dieu ?? Ou du moins quelqu’un comme Florian qui avait le « don de guérir » ??
- Pourquoi te poses-tu cette question ?? Doutes-tu de sa mort ??
- Tu es au courant pour Thomas ?
- Comment ignorer cette histoire !! Ça devrait répondre à ta question puisque tu as été toi aussi dans cette autre vie où est réincarné le dieu des dieux.
- Ce qui s’est produit le pourrait peut-être se produire de nouveau !!
- Pour ça il faudrait qu’un autre cheveux de feu tel que lui existe sur cette terre et tu sais bien que c’est impossible, allons !!
- Un autre peut être pas, mais si Florian n’était pas mort ??

Le visage de Taha reflète alors toute l’incompréhension qu’il ressent aux dernières paroles de son ami.

- Tu es sûr que ça va ?? Ton esprit ne serait-il pas un peu dérangé ?? C’est comme ça que vous dites chez les hommes blancs il me semble ??

Antonin sourit d’amusement, comprenant très bien ce que ses paroles peuvent avoir d’étranges sans les explications qui vont avec

- Benjamin ou plutôt le nouveau Thomas, a remarqué certaines choses qui lui ont paru bizarre !! Il m’en a fait part et j’ai fait plus attention depuis, jusqu’à y trouver moi aussi quelques étrangetés de la part de gens qui sont proche du pouvoir !
- Son ami Maurice ??
- En premier lieu, oui !! Mais aussi de Franck celui qui était un peu le tuteur de Florian du fait de la mort de ses parents !
- Qu’ont-ils fait qui vous semble si mystérieux ?
- Ce serait plutôt ce qu’ils n’ont pas fait qui nous interpelle !! Jamais une fleur de leur part sur la tombe alors qu’elle en reçoit de partout, jamais une visite non plus là où il est enterré alors que tous ses amis s’y rendent dès qu’ils le peuvent !! Même l’empereur Akihito a fait le déplacement avec sa famille, tu te rends compte ??
- Florian était beaucoup aimé, mais ça ne veut rien dire !! Chez nous aussi il y a des personnes qui ne rendent jamais hommage pour toutes sortes de raisons à leurs morts.
- Il n’y a pas que ça, il est coutume dans mon pays de rendre visite aux défunts avant l’enterrement et le cercueil était fermé, il nous a été refusé de le voir une dernière fois alors que c’est une tradition !! Quand Benjamin, enfin Thomas l’a appris !! Il a essayé d’interroger Maurice et celui-ci lui a répondu que c’était un vœu de Florian, une chose complètement absurde car je le connaissais bien et jamais il n’aurait exigé une chose pareille !!
- Hum !! Chez nous aussi nous rendons office à nos morts en allant les voir une dernière fois, tu penses qu’il ne serait pas mort ? C’est ça ?
- Disons plutôt qu’il se pourrait que son corps soit toujours vivant, c’est du moins l’idée qu’en a Benjamin et je ne suis pas loin de croire à cette possibilité moi aussi !! Son « don » a peut être protégé son corps, même si son âme s’est réincarné dans cette autre réalité et il y a peut-être un moyen de la faire revenir, c’est pour ça que je dois parler aux entités de la clairière ! Si ce moyen existe, eux seuls doivent le connaitre !!
- Pourquoi ton ami cherche-t-il à tout prix à faire revenir son âme ?? Ça n’a pas de sens !!
- Tout simplement pour retourner chez lui, voilà pourquoi et pour ma part je veux retrouver ceux que j’aime, si il y a une seule chance de pouvoir le faire je veux la tenter.

Taha se relève en faisant signe à Antonin qu’il est temps de reprendre leur marche

- Tu ne sais pas ce que je donnerai pour que tu aies raison !! Florian était aussi mon ami et chaque jour qui passe, je pense à lui.
- Alors allons voir ce que tes dieux des pierres ont à nous dire !!


CHAPITRE 156 (369) (Afrique) (Lundi matin) (Ailleurs) (Les dieux des pierres)


L’heure qui suit reste silencieuse entre les deux amis, trop pris dans leurs pensées et c’est presque sans s’en rendre compte, qu’ils arrivent à destination en reconnaissant les premiers arbres torturés.

Antonin ressent un serrement au cœur à l’idée de pénétrer dans cette clairière où il a perdu celui qu’il aimait avec Thomas le plus au monde, se rappelant précisément de tous ces moments où ils ont été inconsolables de cette perte si soudaine.

Il y eut ensuite la tentative heureusement avortée grâce à eux tous du suicide de Thomas, de ses longues semaines de reconstruction nécessaires à son ami pour que enfin il reprenne quelque peu goût à la vie et tout ça pour finir par le perdre lui aussi, récupérant par la-même un Benjamin perdu dans cette réalité qui n’est pas la sienne.

La clairière n’a pas changé de celle de ses souvenirs, à part la singulière aura bleutée qui recouvrait l’amas de météorites qui sert d’habitat à cette race si évoluée qu’elle en a perdu son enveloppe physique naturelle trop fragile.

La souche est toujours là elle aussi et c’est justement vers elle que les pas de Taha les mènent, celui-ci s’y asseyant en lui faisant signe d’en faire autant.

Ils restent un long moment assis en silence à ne pas trop savoir quoi attendre, quand un léger bruissement feutré fait réagir le chasseur alerte qu’est le jeune Masaï et que son regard fixe avec attention la direction d’où le bruit provient.

- (Antonin) Qu’est-ce….
- Chuttt !! Quelque chose vient vers nous !!

Un long frisson couvre le corps du blondinet, qui pourtant ne ressent étrangement aucune menace jusqu’à ce qu’il apparaisse noir comme dans ses souvenirs et que Taha pousse un cri de joie de le retrouver enfin alors qu’il avait disparu depuis ce jour funeste.

- Kinou !!! Viens ici mon beau !!
- Rrrrrr !!!!
- Tu savais qu’on viendrait pas vrai ??
- Rrrrrr !!!

Le mâle puissant qu’est devenu Kinou, s’approche d’une démarche souple jusque devant les deux garçons en tenant dans la gueule une pierre ressemblant étrangement à celles qui se trouvent dans la clairière.

L’animal hésite un bref instant avant de poursuivre sa marche jusqu’à l’amas où il dépose délicatement son fardeau au milieu des autres Météorites.

Le regard acéré de Taha voit alors ce qui au premier abord ne lui avait pas sauté aux yeux.

- Il y en a beaucoup plus que dans mes souvenirs !!
- De quoi parles-tu donc ??
- Des pierres où habitent nos dieux !!

Un autre bruissement se fait entendre qui laisse apparaitre une autre panthère tachetée cette fois, tenant elle aussi une pierre dans sa gueule et qu’elle va déposer à son tour au milieu des autres.

- (Antonin) On croirait qu’ils se regroupent ?? Pour quelles raisons font-ils ça ??

Une lueur bleutée vient alors nimber les météorites en prenant de plus en plus d’opacité, au point de ne plus voir l’amas à l’intérieur et une voix entre dans leurs têtes, faisant sourire de joie Taha et sursauter d’inquiétude Antonin.

- Nous connaissons le but de ta quête jeune humain.
- (Antonin) Peut-être pourriez-vous y répondre ??
- Sache juste que le corps réel de l’unique ne peut mourir et qu’un temps viendra où toutes les enveloppes charnelles à son image disparaîtront, à ce moment l’heure sera venue pour qu’il retrouve rapidement toutes ses facultés et que son esprit s’ouvre enfin à ce qu’il est.
- (Antonin) Il pourrait donc bien être sur ce monde ??
- Nous lisons en toi humain !! Tes doutes deviennent les nôtres et la possibilité que toi et ton autre ami aient vu juste, n’est pas de celle que nous devons négliger. Il y a une façon et une seule d’en avoir l’assurance, celle que l’un des nôtres entre dans son corps et je suis celui qui le connaît mieux que quiconque puisque j’ai passé dix-huit de vos années avec lui.
- (Antonin) Comment savoir si c’est le bon avec certitude ?
- Seul le corps d’origine de l’unique peut survivre sans son âme, si nous le retrouvons nous aurons cette assurance !!


CHAPITRE 157 (370) (Camping de la dune) (Lundi fin d’après-midi) (Retour du cirque)


Nous sommes tous là deux par deux à marcher d’un bon pas sur le trottoir, avec chacun ses pensées soit sur le bilan de la journée ou soit encore pour réfléchir à comment passer la soirée.

Pour ma part ce serait plutôt la première option qui m’amène cette tête d’enterrement qui a fait sourire Thomas, n’ayant pu encore cette fois approcher les fauves tant j’étais collé aux basques par le directeur du cirque et ses frères.

Le seul bilan positif de cette journée somme toute plutôt barbante, pour moi tout du moins car ce n’est pas à l’évidence le cas de tout le monde et surtout « Wanou » qui manque déjà par deux fois de s’étaler sur le bitume tellement il a l’esprit dans les nuages de cette journée passée avec Ramirez.

- (Thomas) Ça fait bizarre tu ne trouves pas ?
- Quoi donc ?
- Cette façon qu’a Erwan de parler naturellement comme à des vieux amis à tout le monde alors que pour nous il réapparaît seulement d’hier dans notre vie.
- C’est vrai !! Je n’ai toujours pas compris comment j’ai bien pu faire pour vous emmener tous avec moi dans le passé !!
- Nous avons tous été….comment dire….aspirés !! Oui c’est ça….aspirés avec toi sans que nous ne puissions rien y faire, c’était assez flippant tu sais ? Du moins au début, jusqu’au moment où nous avons compris qu’il ne nous arriverait rien.
- Ce n’est pas le cas de Maurice et Martine !! Ces quelques heures à revivre les ont beaucoup perturbés, pourtant il fallait que quelqu’un se réveille avant les autres pour venir voir si tout allait bien sur la dune.
- Il y avait Erwan et Ramirez, c’était suffisant pour appeler les secours !!
- Et comment pouvais-je savoir qu’ils seraient là ?? Je peux peut-être jusqu’à un certain point changer le passé, mais je suis loin de pouvoir lire l’avenir !!

Nous marchons quelques centaines de mètres en silence, quand Thomas me bloque le bras pour que je m’arrête.

- Tu pourrais nous ramener chez nous ??
- Comment ça chez nous ?? Tu veux dire à Aix ??
- Non !! Enfin si, mais pas celui-là !! Le vrai chez nous !!
- Tu n’arrives pas à t’y faire toi non plus d’être ici, c’est bien ça ??
- Je ne retrouve plus mes repères, ma famille me manque tout comme mon travail et mes amis !!

Thomas voit bien que je regarde la bande avec incompréhension.

- Je ne parle pas d’eux « Flo » !! Mais de tous les autres !!
- Nous les retrouverons !!
- Tu ne me comprends pas !!
- Bien sûr que si !! Ce que tu te dis, c’est que ce seront eux mais pas avec les souvenirs que nous avons vécus tous ensemble !! Un peu comme avec la bande actuelle pas vrai ?
- Tout juste !!
- Nous nous ferons d’autres souvenirs voilà tout, si tu es vraiment malheureux ici….je pourrais voir s’il est possible d’inverser le processus pour te renvoyer là-bas !!

Je le regarde intensément dans les yeux la peur au ventre qu’il choisisse de dire oui, ce serait alors pour moi la fin de tout et déjà je sens bien mes yeux s’humidifier de larmes, comprenant le choix cornélien que je viens de lui proposer.

Thomas soupire en se penchant pour m’embrasser la joue.

- Laisse tomber !! Je ne veux pas te perdre une deuxième fois, le bien serait pire que le mal !! Je vais me faire une raison et tenter d’oublier le passé.

Les larmes me viennent alors sans que je puisse un seul instant les contrôler, l’amour que me porte Thomas est au moins aussi fort que le mien et rien jamais ne viendra l’éteindre, je lui saute dans les bras en tremblant pour venir blottir ma tête dans son cou.

Thomas lui aussi sent ses yeux devenir soudainement humides, quand il me serre contre lui.

- Allons mon petit chat !! Je suis là !!
- ….Miaou ??
- Pfttt !!
- ….Miaouuuuu ??
- Hi ! Hi ! Tu es un vrai gosse quand tu t’y mets !!
- Rrrrrr !!!
- « Flo » Non !!! Pas ici !!!

***/***

Un vent de libido exacerbé commence à prendre toutes les personnes dans l’entourage du jeune couple, suivi rapidement d’un stade de panique pour ceux qui comprennent ce changement de comportement autour d’eux et « Cousin » encore une fois soupire en s’approchant du couple, sentant qu’il n’a guère le temps d’intervenir avant que lui aussi ne soit pris dans le piège de ces envies de sexe.

***/***

« Clac !!! »

- Aiieee !!!

Je mets ma main sur ma joue en regardant « Cousin » avec effarement, celui-ci sourit tristement avant de prendre la parole.

- Dis donc le rouquin excité ?? Si tu crois que je vais jouer à être ton fouteur de baffes attitré, tu te mets le doigt dans l’œil !! Ok ??


CHAPITRE 158 (371) (Camping de la dune) (Nuit de lundi à mardi) (Présentations)


Il est presque minuit quand le silence commence à se faire dans le camping et que la bande se regroupe aux mobil homes, s’installant tranquillement sur la terrasse pour une dernière discussion avant d’aller se coucher.

Les murmures des conversations s’arrêtent d’un coup quand les garçons aperçoivent leurs deux copines arriver vers eux en tenant chacune un garçon par la taille, visiblement plus que des amis vu la façon dont ils se serrent les uns contre les autres.

- (Yuan) Ah !! Quand même !! Les voilà enfin qui se décident à nous les présenter, ce n’est pas trop tôt !!
- (Antoine) Wouah !! Plutôt beaux gosses les mecs !
- Du calme les gars, pas touche !!
- (Éric amusé) Pourquoi tu dis ça « Flo » ? Tu les veux rien que pour toi ??
- Mon Dieu qu’il est drôle !! Les filles ont aussi le droit d’avoir des amoureux il me semble, je ne voudrais pas qu’ils se sentent mal à l’aise parmi nous à cause de notre façon de les accueillir.
- Je plaisantais !!
- Je le sais mon grand, c’est juste un rappel général pour que nous fassions tous attention à nos paroles !! Du moins au début, après s’il s’avère que nous sympathisions avec eux je ne dis pas que nous ne pourrons pas de temps en temps les mettre en boite Hi ! Hi !
- (Cousin) Tiens c’est marrant, je n’ai jamais eu cette impression ??

Je le fixe en caressant ma joue.

- Je ne suis pas maso non plus !!
- (Cousin) Dites plutôt que je ne vous plais pas !!
- Oups !! Qu’est-ce que tu nous fais là ??
- (Antoine) Si c’est une petite place dans notre lit que tu veux, on se serrera !! Pas vrai Éric ??
- (Cousin) Pffttt !! Ce n’est pas ce que je voulais dire, vous le savez tous aussi bien que moi !!

Nous n’avons pas le temps de lui répondre que déjà il a quitté la terrasse pour s’éloigner seul dans l’allée.

- (Antonin) Qu’est ce qui lui prend d’un seul coup ?? Il a viré homo ou quoi ??
- (JB) Si c’est le cas je comprends qu’il fasse la gueule, avouez que nous avons tendance à le mettre de côté dès que nous parlons sexe et comme ça arrive assez souvent, j’imagine combien il doit se croire mis à l’écart le « cousin » !!
- (Yuan) Je pense plutôt qu’il doit se sentir seul arrivé le soir !!
- (Antoine) Il n’a qu’à se trouver une gonzesse, ce n’est pas ce qui manque ici en plus.
- (Thomas) Je pense plutôt qu’il est plus timide qu’il veut bien laisser le faire croire, je comprends un peu ce qu’il peut ressentir !! Après tout nous sommes tous des inconnus pour lui, je pense qu’il va falloir qu’on le houspille un peu de temps en temps pour qu’il se sente intégré.
- Bonne idée !! J’y go !! Je vais le chercher et je reviens, en attendant vous pourriez faire connaissance avec les copains des filles !!

Je n’attends aucune réponse de leur part, aussi je me lève à mon tour pour partir à la recherche de Thomas et tenter de lui faire comprendre que l’indifférence qu’il pense que nous avons envers lui n’est que dans sa tête.

***/***

Chloé monte les deux marches qui mènent à la terrasse en regardant s’éloigner Florian dans l’allée.

- Un problème avec Florian ?
- (Antonin) C’est « cousin » qui vient de nous faire un caca tout mou et « Flo » est juste parti le rejoindre pour le ramener !!
- (Chloé soucieuse) Vous vous êtes pris la tête avec lui ??
- (Yuan) Bien sûr que non !!
- (Thomas) Je crois que ton cousin ne se sent pas vraiment intégré dans notre groupe.
- (Léa) Comment ça pas intégré ??

Thomas regarde les deux garçons qui les accompagnent en souriant, déjà de la tête qu’ils font à le regarder et ensuite pour les explications qui vont suivre.

- Florian nous disait de faire attention à nos paroles envers vos copains en guise d’accueil, il avait peur qu’on les fasse fuir en leur montrant trop ….d’intentions, si tu vois où je veux en venir Hi ! Hi !
- (Léa) J’imagine sans peine, oui !! Mais ne vous inquiétez pas pour eux, nous les avons mis à la page de ce à quoi ils peuvent s’attendre Hi ! Hi !
- (Thomas) Ah oui ?? Tant mieux alors !! Pour en revenir à Thomas, il semblait nous reprocher justement de n’avoir jamais voulu le chahuter à ce sujet et je pense que c’est pour ça qu’il est parti sinon fâché, tout du moins suffisamment contrarié pour vouloir être un peu seul.
- (Chloé) Il n’avait pas tort, nous l’avions nous aussi remarqué !!
- (Yuan) Pourtant je t’assure que c’est involontaire de notre part, j’aime beaucoup Thomas et nous le considérons tous comme un ami, pas vrai les gars ??
- (Léa) Il serait bien de le lui dire de temps en temps, vous ne pensez pas ??
- (Thomas) Pourquoi crois-tu que Florian lui coure après ??

Il regarde les deux frères en souriant toujours de la façon qu’ils ont de le fixer avec ahurissement, il décide alors de s’amuser à leurs dépens.

- Lequel de vous deux partage mon lit avec mon copain ce soir ? J’avoue que si le lit était assez grand, je prendrais bien les deux !!