19-09-2020, 09:46 AM
(Modification du message : 19-09-2020, 10:48 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 197 (410) (Paris) (Dimanche après-midi) (La mission)
L’effet d’annonce est tellement détonnant qu’un lourd silence s’installe dans le bureau, tout du moins jusqu’à ce que les dernières paroles de leur patron fassent le tour dans leur tête et qu’ils en comprennent bien le sens sans équivoque possible.
Victor comprend mieux l’atmosphère particulière qui depuis leur entrée dans le bureau lui semblait moins pesante que depuis ces derniers mois.
- J’imagine que ce n’est pas une plaisanterie ??
- Me crois-tu capable de vous avoir fait venir pour ce genre de chose ? Florian et Thomas sont bien de retour, j’ai eu Taha au téléphone qui m’a confirmé être avec eux !!
- (Camille) Où sont-ils ??
- C’est là où ça se complique !! Il semblerait qu’ils aient disparu depuis !!
- (Henry) A part Taha, quelqu’un d’autre les a vus ?? Que sait-il de cette disparition ??
- En fait pour être honnête, il a disparu lui aussi tout comme Antonin qui était avec lui !!
Maurice voit bien à leurs expressions que le scepticisme commence à remplacer l’espoir qu’il pouvait lire sur leurs visages quelques instants plus tôt, il préfère alors leur raconter toute l’histoire depuis la convocation de Benjamin et ses soupçons sur la présence réelle du corps de Florian enterré dans le cimetière d’Aix en Provence.
« Quelques minutes plus tard »
- Voilà toute l’histoire et je vous assure qu’elle est bien tout ce qu’il y a de plus réelle !!
- (Patrice) Plus rien ne devrait nous étonner depuis que nous connaissons « Flo », il viendrait donc bien d’ailleurs ??
- (Victor) Ce n’est pas le plus important il me semble, je me fous bien de ce qu’il est !! Pour moi c’est comme un fils et je ne souhaite que de pouvoir de nouveau le serrer très fort dans mes bras !!
- (Dorian) Tu as complètement raison, de plus nous savions tous qu’il n’était pas comme les autres mais le plus important pour l’instant c’est de le retrouver, je pense moi aussi qu’il s’amuse à l’idée de surprendre tout le monde.
- (Camille) Ne lui ôtons pas cette joie bien naturelle après tout ce qu’il vient de vivre.
- (Maurice) C’est la raison principale de votre présence ici, vous allez former trois groupes !! Gérôme avec Dorian dans le sud, Patrice et Camille direction Reims, Victor et les autres à Paris !! S'il y a d'autres préférences à vous de vous arranger entre vous !! Je veux que vous le retrouviez sans qu’il ne se doute de rien, laissez-le faire ce que bon lui semble tant qu’il n’y a aucun danger pour lui !! A la moindre alerte !! Le moindre doute du contraire, vous sonnez l’alerte générale et vous serrez les rangs autour de lui, c’est bien compris ?? Il ignore certainement encore toute l’importance de ce qu’il représente depuis que ses recherches médicales sont commercialisées et que notre atmosphère a été entièrement purifiée, si quelqu’un venait à le reconnaître alors que tous le croient mort !! Brrrr !!! Je préfère ne pas imaginer la suite pour l’instant.
- (Gérôme) Les gens sont en dévotion rien qu’à prononcer son nom, que peut-il bien risquer qui t’inquiète autant ??
- Justement ça figure toi !! Ça me rappelle un spectacle donné à Bercy avec Johnny Hallyday, j’ai bien cru ce jour-là qu’ils allaient le démembrer tellement ses fans étaient devenus hystériques !! Son service d’ordre a été complètement submergé et il s’en est fallu de peu pour que le spectacle n’ait pas lieu, ses yeux quand il les a tournés vers nous étaient dans un désarroi total ce soir-là et j’imagine qu’il a dû avoir la trouille de sa vie, tout ça pour dire que je ne voudrais pas que ça se reproduise avec Florian.
- (Victor) J’imagine qu’il ne vaut mieux pas que je prévienne les triplés ??
- Laissons-lui le plaisir de la surprise qu’il leur fera Hi ! Hi !
- (Camille) Je trouve quand même étrange que tu n’envisages pas d’autres possibilités comme par exemple le fait qu’ils auraient pu avoir été enlevés ou encore qu’ils soient tous repartis dans une autre probabilité.
- (Patrice) Réalité ma grande !!
- (Camille) Si tu veux !! Ça ne change rien à ma question !!
Tous se tournent alors vers Maurice en attente de sa réponse.
- Je ne pense pas qu’il y ait eu enlèvement tout simplement parce qu’il n’y avait aucune raison pour que ça arrive et l’entité appelons-le comme ça puisque c’est comme ça qu’Antonin nous l’a présentée !! L’entité donc avait modifié le corps de Florian pour faire le voyage et je vous assure qu’il n’y avait plus rien à voir avec celui que vous connaissiez, donc je ne vois vraiment pas qui aurait pu avoir l’idée d’un enlèvement.
- (Victor) Tu oublies juste Benjamin et Antonin !! L’héritage qu’ils ont reçu en ont fait de parfaites victimes potentielles, ne serait-ce pour obtenir d’eux une forte rançon.
Maurice pâlit soudainement, n’ayant pas mais alors pas du tout pensé à ce cas de figure pourtant plus que plausible après réflexion, il finit néanmoins par retrouver son sourire quand il leur fait la remarque qui vient de traverser son esprit.
- Si c’est le cas, je plains les agresseurs Hi ! Hi ! Ça ne vous rappelle rien ? Il me semble que ceux qui s’y sont essayés ont très vite pris leurs jambes à leur cou Hi ! Hi !
- (Victor) C’est quand même une possibilité à prendre en compte tout comme celle qu’ils soient effectivement repartis ailleurs !!
- (Maurice) Pour cette option je peux affirmer que ce n’est pas possible, l’entité nous a expliqué qu’il fallait qu’il y ait un corps semblable en tout point de chaque côté pour que ça puisse se produire !! Je ne suis d’ailleurs pas certain que Florian soit revenu dans le bon corps, c’est encore une des choses importantes qu’il sera bon de vérifier sitôt que nous pourrons lui parler.
Il explique alors plus en détails ce qu’il n’avait pas révélé entièrement quelques minutes plus tôt.
- (Dorian) Pffttt !!! Décidément avec lui on n’a pas fini d’aller de découverte en découverte !! En attendant, tout ce que je retiens avec un plaisir pas possible c’est qu’il est revenu et je n’ai qu’une hâte, c’est de revoir sa frimousse le plus tôt possible.
CHAPITRE 198 (411) (Aix en Provence) (Dimanche soir) (Retour à la maison)
Tout est calme ce dimanche dans le lotissement qui a vu grandir Florian et Thomas, la nuit vient juste de tomber et personne dans la rue pour remarquer l’étrange manège des quatre silhouettes qui rasent les murs vêtus de la tête aux pieds de façon à ce que quasiment rien n’apparaisse de leurs corps.
Ils s’arrêtent devant le portillon donnant sur le jardin où vivaient les De Bierne et qui quoique toujours entretenu avec soin n’en demeure pas moins vide d’habitant depuis le décès de ses derniers occupants.
Un des quatre protagonistes passe souplement par-dessus la porte pour se diriger vers un vieux pot de fleur semblant abandonné là depuis des décennies, le soulève et en sort un trousseau de clés astucieusement caché dans un renflement central du pot.
Il ne faut plus que quelques minutes après ça pour que les quatre personnes entrent dans la maison en refermant avec soin derrière eux, ne reste plus qu’à ré enclencher le disjoncteur principal au tableau électrique pour qu’une lumière soit ensuite allumée dans une pièce où aucune fenêtre ne donne sur la rue.
Les vêtements tombent alors avec un soupir de satisfaction générale, venant des quatre garçons dans un ensemble parfait les faisant sourire.
- (Antonin) Ouf !! J’ai bien cru mourir de chaud sous ces fringues !!
- (Taha) Alors qu’est-ce que je devrais dire Hi ! Hi !
- (Thomas) C’était la seule solution pour passer inaperçu, vous le savez bien !!
- Inaperçu mon œil !! Habillés comme en plein hiver par un cagnard pareil, les gens ont dû nous prendre pour des barges Hi ! Hi !
- (Antonin) Je ne sais pas pour vous les gars, mais ça me fait tout drôle de me retrouver dans cette maison !!
Je capte du coin de l’œil le regard inquiet que Thomas porte sur moi, sans doute a-t-il encore en tête ma décision de ne rien changer du passé de cette réalité et c’est en fixant mes yeux dans les siens que je le rassure.
- Moi je suis bien content au contraire, j’ai tellement de bons souvenirs dans cette maison et d’ailleurs j’ai bien l’intention de continuer à y vivre même si ce ne sera certainement que pendant mes vacances.
Une question me vient alors à l’esprit.
- Raphaël habite où maintenant ? Je présume qu’il n’est pas resté tout seul ici après le décès de mes grands-parents ?
- (Thomas) Il n’a pas eu loin à déménager, les parents d’Éric ne se sont pas fait prier pour qu’il emménage chez eux dès son retour d’Afrique. Du moins c’était comme ça avant que je te rejoigne !!
- (Antonin) Je confirme que ça l’est toujours !!
- (Thomas) On s’installe ici pour cette nuit alors ?
- Difficile de faire autrement !! Nous allons devoir mettre des couvertures devant les fenêtres si nous voulons pouvoir circuler dans les pièces tranquillement sans se faire repérer, les volets ne sont pas suffisamment hermétiques pour ça.
Une fois chose faite, chacun se partage les tâches aussi bien de faire les lits des chambres que de mettre le chauffe-eau en marche forcée ou encore d’aller sortir des bocaux de conserves ainsi que des boissons de la cave.
Je dois bien m’avouer que autant le fait de retrouver la maison m’avait fait un immense plaisir, autant la visite de la cave avec tous ces bocaux amoureusement préparés et rangés par mes grands-parents m’amènent une tristesse soudaine qui un instant me paralyse en me renvoyant dans un panel d’émotions qui appelle mes larmes au plus grand désespoir de Thomas qui vient me prendre doucement par la taille.
- Il fallait bien que quelque chose de cette maison t’aide à faire ton deuil.
Je me blottis contre lui en laissant déferler toute la tristesse et tout le désespoir que je gardais au fond de moi et qui maintenant qu’ils se libèrent, m’envoient des coups de poignard dans le cœur.
***/***
Thomas voit Antonin accompagné de Taha qui descendent les premières marches, inquiétés par les pleurs qu’ils entendaient depuis l’étage et s’arrêtent net sur un signe de Thomas qui leur fait signe de reculer pour laisser à Florian le temps de pleurer enfin tout son soûl la disparition de ceux qui ont été tout pour lui depuis son plus jeune âge.
Il reste silencieux pendant un temps qui lui paraît des heures en se contentant de le tenir serré dans ses bras jusqu’à ce qu’il sente qu’il commence à se calmer, l’embrassant ensuite timidement jusqu’à ce que ses baisers lui soient rendus de plus en plus fiévreusement et que les yeux jusqu’alors noyés de chagrin commencent à briller d’une lueur dénotant tout l’amour que ressent pour lui son ami.
Quelques minutes encore avant que Thomas tente de s’écarter lentement de ce corps tout chaud qui commence à lui donner des envies beaucoup moins sages et pas forcément au moment le plus opportun qui soit, préférant s’emparer de quelques bocaux pour remonter rejoindre ses autres compagnons.
Il se tourne vers son petit rouquin juste avant de monter la première marche.
- Ça va aller mon chéri ?
- Oui !! Je vous rejoins dans un instant !! ….Hep, Thomas !!
Thomas qui s’apprêtait à remonter les marches, se retourne vers lui surpris.
- Oui ??
- Merci!!
Le grand blond comprend tout ce que représente ce simple mot pour son ami et lui envoie avec émotion son plus beau sourire, un murmure à peine audible sort alors de ses lèvres.
- Je t’aime !!
CHAPITRE 199 (412) (Aix en Provence) (Lundi matin) (Réveil)
Quand je me réveille ce matin-là, c’est avec une immense impression de plénitude que je n’avais plus ressentie depuis le voyage en Afrique à cause duquel je me suis retrouvé dans cette autre réalité fort différente de ce à quoi je m’étais attaché jusque-là.
Bien sûr je ne peux et c’est bien naturel, m’empêcher de penser à tous ceux que j’ai laissés là-bas derrière moi et qui ne doivent plus rien y comprendre, me doutant bien de la tristesse qu’ils doivent ressentir en ce moment même.
Je me dis pour ma défense, que je n’avais pas du tout prévu ce départ précipité et que j’ai été moi aussi pris dans un tourbillon d'événements auxquels je ne m’attendais pas du tout, ce qui quelque part dans mon esprit m’aide beaucoup à soulager ma conscience.
Maintenant je suis revenu et j’en suis très heureux, sentant bien au fond de moi que c’était ce à quoi j’avais toujours aspiré et cela depuis le début, retrouvant cette étrange impression sans en comprendre le pourquoi du comment que ce corps actuel correspond à cent pour cent à ce que je suis en réalité.
Je suis au top de ma forme ce matin sans qu’il y ait eu besoin de recharger mes batteries de quelque façon que ce soit et cette nuit tranquillement passée avec mon Thomas est resté très chaste, même si nous nous sommes enlacés toute la nuit dans les bras l’un de l’autre jusqu’au matin.
Mon esprit comme s’il était soudainement soulagé d’un carcan qui l’empêchait de libérer tout son potentiel, recommence à me titiller dans des équations complexes qui avant cette aventure m’amenaient souvent à me sentir détaché comme hors du temps à passer des heures à leurs résolutions.
C’est donc machinalement comme poussé par une forte impression de manque, que je me lève pour fouiller dans les tiroirs de ma chambre et en sortir avec le sourire quelques minutes plus tard un de ces fameux carnets qui ne me quittaient jamais et dans lesquels j’éprouvais le besoin d’y annoter toutes les idées ressortant de mes longues pérégrinations mentales.
***/***
Thomas s’éveille à son tour, réveil très certainement causé par le manque de présence soudaine contre lui du corps de son chéri qui lui amenait cette douce chaleur dont son propre corps ne peut plus que très difficilement se passer, tant la présence de son amour à ses côtés lui devient chaque jour de plus en plus indispensable.
Un sourire tout en émotion lui vient quand il le voit enfin, assis sur sa chaise devant son bureau à griffonner à une vitesse folle sur son sempiternel petit carnet, démontrant par ce simple constat que tout est ou du moins commence à rentrer dans l’ordre.
Le grand blond s’étire langoureusement avant de mettre à son tour les pieds au sol, se sentant reposé comme il ne l’avait plus ressenti depuis bien longtemps et c’est en contemplant toujours avec un forte émotion son petit rouquin qui ne semble même pas s’apercevoir de sa présence, qu’il s’habille pour passer ensuite aux toilettes soulager un besoin pressant avant de descendre au rez-de-chaussée en se gardant bien de déranger Florian alors qu’il est toujours perdu dans son monde de réflexion.
Antonin avec Taha sont déjà tous deux dans la cuisine à prendre le petit-déjeuner constitué de café et d’un paquet de biscotte retrouvé dans un placard, quand il y entre à son tour.
- Salut les gars !! Bien dormi ?
- (Antonin) Comme un gosse Hi ! Hi !
- (Taha) J’ai toujours du mal d’habitude avec vos lits trop mous pour moi, mais là j’avoue que j’ai passé une sacrée bonne nuit !!
- (Antonin curieux) Florian dort encore ?
Thomas lui fait signe de la tête que non en mimant la position de son chéri écrivant à toute vitesse sur son sempiternel carnet, ce qui fait bien sûr sourire Antonin bien au fait des « petites manies » de son petit rouquin chéri.
- Ça sent le retour des choses à la normale tout ça et je ne vais pas m’en plaindre, encore une découverte extraordinaire à plusieurs milliards de dollars qui va une fois de plus révolutionner le monde entier !!
- Tu sais ce qu’il pense de l’argent !! (Regard et grimace sur les biscottes) Va falloir que quelqu’un se dévoue pour aller rapidement faire des courses !!
- (Antonin amusé) J’ai compris Hi ! Hi ! Je m’y colle dès que j’ai terminé mon café !!
Thomas retourne dans l’entrée pour prendre son portefeuille, il compte l’argent liquide qu’il lui reste en grimaçant et revient vers Antonin en lui tendant quelques billets.
- Va falloir faire attention, les fonds ne sont pas inépuisables !! Ce serait dommage de se faire capter à tirer sur une carte bleue, nous avons encore besoin de quelques jours tranquilles et après ça n’aura plus d’importance !!
- (Taha) Maurice doit déjà être au courant, ses hommes ont dû faire leurs rapports depuis hier !! Rends-toi compte surtout après ce que je lui ai dit au téléphone, il doit angoisser à mort le pauvre !!
- (Thomas sourit) Je pense qu’il doit déjà connaître nos intentions, il connaît trop Florian pour ne pas avoir pensé lui aussi que nous voulions juste faire la surprise de notre retour à nos proches Hi ! Hi !
- (Antonin sceptique) Il peut aussi avoir en tête d’autres options moins plaisantes, nous devrions peut-être le mettre dans la confidence et lui expliquer nos intentions, après tout nous ne faisons rien de mal !!
- (Thomas) C’est à Florian de l’appeler, je verrais ça avec lui dès qu’il sera sorti de ses équations et qu’il aura remis les pieds sur terre !! Pour l’instant il est dans son monde et comprendrait tout de travers en entendant mes explications Hi ! Hi !
- (Antonin) Il y a longtemps que je ne t’ai pas vu aussi heureux Thomas, tu ne peux pas imaginer le bien que ça me fait de te retrouver comme ça !!
Une voix retentit dans l’escalier avec un bruit de pas précipités qui l’accompagne, les trois amis s’observent le fou rire au bord des lèvres quand le petit rouquin apparaît mimant une guitare dans les mains.
- Je marche seul dans la nuit noire !! Je suis un voyou, Hou !! Hou !! Ma dégaine sur le boul’vard !! J’fous l’malaise partout, Hou ! Hou !
Il s’aperçoit alors de l’énorme trouble de Thomas et abrège la chanson en souriant de toutes ses dents.
- Souris-moi mon gars !! Yehhh !!
C’en est trop pour le grand blond qui court s’enfermer dans les toilettes pour se laisser aller sans se retenir à toutes ces émotions qui le submergent, Florian surpris regarde ses amis restés près de lui.
- Qu’est ce qui lui prend ??
Antonin essuie les quelques larmes qui s’étaient échappés de ses yeux.
- C’est de te retrouver comme avant, il ne faut pas demander ce qu’il éprouvait comme malaise dans l’autre réalité !!
L’effet d’annonce est tellement détonnant qu’un lourd silence s’installe dans le bureau, tout du moins jusqu’à ce que les dernières paroles de leur patron fassent le tour dans leur tête et qu’ils en comprennent bien le sens sans équivoque possible.
Victor comprend mieux l’atmosphère particulière qui depuis leur entrée dans le bureau lui semblait moins pesante que depuis ces derniers mois.
- J’imagine que ce n’est pas une plaisanterie ??
- Me crois-tu capable de vous avoir fait venir pour ce genre de chose ? Florian et Thomas sont bien de retour, j’ai eu Taha au téléphone qui m’a confirmé être avec eux !!
- (Camille) Où sont-ils ??
- C’est là où ça se complique !! Il semblerait qu’ils aient disparu depuis !!
- (Henry) A part Taha, quelqu’un d’autre les a vus ?? Que sait-il de cette disparition ??
- En fait pour être honnête, il a disparu lui aussi tout comme Antonin qui était avec lui !!
Maurice voit bien à leurs expressions que le scepticisme commence à remplacer l’espoir qu’il pouvait lire sur leurs visages quelques instants plus tôt, il préfère alors leur raconter toute l’histoire depuis la convocation de Benjamin et ses soupçons sur la présence réelle du corps de Florian enterré dans le cimetière d’Aix en Provence.
« Quelques minutes plus tard »
- Voilà toute l’histoire et je vous assure qu’elle est bien tout ce qu’il y a de plus réelle !!
- (Patrice) Plus rien ne devrait nous étonner depuis que nous connaissons « Flo », il viendrait donc bien d’ailleurs ??
- (Victor) Ce n’est pas le plus important il me semble, je me fous bien de ce qu’il est !! Pour moi c’est comme un fils et je ne souhaite que de pouvoir de nouveau le serrer très fort dans mes bras !!
- (Dorian) Tu as complètement raison, de plus nous savions tous qu’il n’était pas comme les autres mais le plus important pour l’instant c’est de le retrouver, je pense moi aussi qu’il s’amuse à l’idée de surprendre tout le monde.
- (Camille) Ne lui ôtons pas cette joie bien naturelle après tout ce qu’il vient de vivre.
- (Maurice) C’est la raison principale de votre présence ici, vous allez former trois groupes !! Gérôme avec Dorian dans le sud, Patrice et Camille direction Reims, Victor et les autres à Paris !! S'il y a d'autres préférences à vous de vous arranger entre vous !! Je veux que vous le retrouviez sans qu’il ne se doute de rien, laissez-le faire ce que bon lui semble tant qu’il n’y a aucun danger pour lui !! A la moindre alerte !! Le moindre doute du contraire, vous sonnez l’alerte générale et vous serrez les rangs autour de lui, c’est bien compris ?? Il ignore certainement encore toute l’importance de ce qu’il représente depuis que ses recherches médicales sont commercialisées et que notre atmosphère a été entièrement purifiée, si quelqu’un venait à le reconnaître alors que tous le croient mort !! Brrrr !!! Je préfère ne pas imaginer la suite pour l’instant.
- (Gérôme) Les gens sont en dévotion rien qu’à prononcer son nom, que peut-il bien risquer qui t’inquiète autant ??
- Justement ça figure toi !! Ça me rappelle un spectacle donné à Bercy avec Johnny Hallyday, j’ai bien cru ce jour-là qu’ils allaient le démembrer tellement ses fans étaient devenus hystériques !! Son service d’ordre a été complètement submergé et il s’en est fallu de peu pour que le spectacle n’ait pas lieu, ses yeux quand il les a tournés vers nous étaient dans un désarroi total ce soir-là et j’imagine qu’il a dû avoir la trouille de sa vie, tout ça pour dire que je ne voudrais pas que ça se reproduise avec Florian.
- (Victor) J’imagine qu’il ne vaut mieux pas que je prévienne les triplés ??
- Laissons-lui le plaisir de la surprise qu’il leur fera Hi ! Hi !
- (Camille) Je trouve quand même étrange que tu n’envisages pas d’autres possibilités comme par exemple le fait qu’ils auraient pu avoir été enlevés ou encore qu’ils soient tous repartis dans une autre probabilité.
- (Patrice) Réalité ma grande !!
- (Camille) Si tu veux !! Ça ne change rien à ma question !!
Tous se tournent alors vers Maurice en attente de sa réponse.
- Je ne pense pas qu’il y ait eu enlèvement tout simplement parce qu’il n’y avait aucune raison pour que ça arrive et l’entité appelons-le comme ça puisque c’est comme ça qu’Antonin nous l’a présentée !! L’entité donc avait modifié le corps de Florian pour faire le voyage et je vous assure qu’il n’y avait plus rien à voir avec celui que vous connaissiez, donc je ne vois vraiment pas qui aurait pu avoir l’idée d’un enlèvement.
- (Victor) Tu oublies juste Benjamin et Antonin !! L’héritage qu’ils ont reçu en ont fait de parfaites victimes potentielles, ne serait-ce pour obtenir d’eux une forte rançon.
Maurice pâlit soudainement, n’ayant pas mais alors pas du tout pensé à ce cas de figure pourtant plus que plausible après réflexion, il finit néanmoins par retrouver son sourire quand il leur fait la remarque qui vient de traverser son esprit.
- Si c’est le cas, je plains les agresseurs Hi ! Hi ! Ça ne vous rappelle rien ? Il me semble que ceux qui s’y sont essayés ont très vite pris leurs jambes à leur cou Hi ! Hi !
- (Victor) C’est quand même une possibilité à prendre en compte tout comme celle qu’ils soient effectivement repartis ailleurs !!
- (Maurice) Pour cette option je peux affirmer que ce n’est pas possible, l’entité nous a expliqué qu’il fallait qu’il y ait un corps semblable en tout point de chaque côté pour que ça puisse se produire !! Je ne suis d’ailleurs pas certain que Florian soit revenu dans le bon corps, c’est encore une des choses importantes qu’il sera bon de vérifier sitôt que nous pourrons lui parler.
Il explique alors plus en détails ce qu’il n’avait pas révélé entièrement quelques minutes plus tôt.
- (Dorian) Pffttt !!! Décidément avec lui on n’a pas fini d’aller de découverte en découverte !! En attendant, tout ce que je retiens avec un plaisir pas possible c’est qu’il est revenu et je n’ai qu’une hâte, c’est de revoir sa frimousse le plus tôt possible.
CHAPITRE 198 (411) (Aix en Provence) (Dimanche soir) (Retour à la maison)
Tout est calme ce dimanche dans le lotissement qui a vu grandir Florian et Thomas, la nuit vient juste de tomber et personne dans la rue pour remarquer l’étrange manège des quatre silhouettes qui rasent les murs vêtus de la tête aux pieds de façon à ce que quasiment rien n’apparaisse de leurs corps.
Ils s’arrêtent devant le portillon donnant sur le jardin où vivaient les De Bierne et qui quoique toujours entretenu avec soin n’en demeure pas moins vide d’habitant depuis le décès de ses derniers occupants.
Un des quatre protagonistes passe souplement par-dessus la porte pour se diriger vers un vieux pot de fleur semblant abandonné là depuis des décennies, le soulève et en sort un trousseau de clés astucieusement caché dans un renflement central du pot.
Il ne faut plus que quelques minutes après ça pour que les quatre personnes entrent dans la maison en refermant avec soin derrière eux, ne reste plus qu’à ré enclencher le disjoncteur principal au tableau électrique pour qu’une lumière soit ensuite allumée dans une pièce où aucune fenêtre ne donne sur la rue.
Les vêtements tombent alors avec un soupir de satisfaction générale, venant des quatre garçons dans un ensemble parfait les faisant sourire.
- (Antonin) Ouf !! J’ai bien cru mourir de chaud sous ces fringues !!
- (Taha) Alors qu’est-ce que je devrais dire Hi ! Hi !
- (Thomas) C’était la seule solution pour passer inaperçu, vous le savez bien !!
- Inaperçu mon œil !! Habillés comme en plein hiver par un cagnard pareil, les gens ont dû nous prendre pour des barges Hi ! Hi !
- (Antonin) Je ne sais pas pour vous les gars, mais ça me fait tout drôle de me retrouver dans cette maison !!
Je capte du coin de l’œil le regard inquiet que Thomas porte sur moi, sans doute a-t-il encore en tête ma décision de ne rien changer du passé de cette réalité et c’est en fixant mes yeux dans les siens que je le rassure.
- Moi je suis bien content au contraire, j’ai tellement de bons souvenirs dans cette maison et d’ailleurs j’ai bien l’intention de continuer à y vivre même si ce ne sera certainement que pendant mes vacances.
Une question me vient alors à l’esprit.
- Raphaël habite où maintenant ? Je présume qu’il n’est pas resté tout seul ici après le décès de mes grands-parents ?
- (Thomas) Il n’a pas eu loin à déménager, les parents d’Éric ne se sont pas fait prier pour qu’il emménage chez eux dès son retour d’Afrique. Du moins c’était comme ça avant que je te rejoigne !!
- (Antonin) Je confirme que ça l’est toujours !!
- (Thomas) On s’installe ici pour cette nuit alors ?
- Difficile de faire autrement !! Nous allons devoir mettre des couvertures devant les fenêtres si nous voulons pouvoir circuler dans les pièces tranquillement sans se faire repérer, les volets ne sont pas suffisamment hermétiques pour ça.
Une fois chose faite, chacun se partage les tâches aussi bien de faire les lits des chambres que de mettre le chauffe-eau en marche forcée ou encore d’aller sortir des bocaux de conserves ainsi que des boissons de la cave.
Je dois bien m’avouer que autant le fait de retrouver la maison m’avait fait un immense plaisir, autant la visite de la cave avec tous ces bocaux amoureusement préparés et rangés par mes grands-parents m’amènent une tristesse soudaine qui un instant me paralyse en me renvoyant dans un panel d’émotions qui appelle mes larmes au plus grand désespoir de Thomas qui vient me prendre doucement par la taille.
- Il fallait bien que quelque chose de cette maison t’aide à faire ton deuil.
Je me blottis contre lui en laissant déferler toute la tristesse et tout le désespoir que je gardais au fond de moi et qui maintenant qu’ils se libèrent, m’envoient des coups de poignard dans le cœur.
***/***
Thomas voit Antonin accompagné de Taha qui descendent les premières marches, inquiétés par les pleurs qu’ils entendaient depuis l’étage et s’arrêtent net sur un signe de Thomas qui leur fait signe de reculer pour laisser à Florian le temps de pleurer enfin tout son soûl la disparition de ceux qui ont été tout pour lui depuis son plus jeune âge.
Il reste silencieux pendant un temps qui lui paraît des heures en se contentant de le tenir serré dans ses bras jusqu’à ce qu’il sente qu’il commence à se calmer, l’embrassant ensuite timidement jusqu’à ce que ses baisers lui soient rendus de plus en plus fiévreusement et que les yeux jusqu’alors noyés de chagrin commencent à briller d’une lueur dénotant tout l’amour que ressent pour lui son ami.
Quelques minutes encore avant que Thomas tente de s’écarter lentement de ce corps tout chaud qui commence à lui donner des envies beaucoup moins sages et pas forcément au moment le plus opportun qui soit, préférant s’emparer de quelques bocaux pour remonter rejoindre ses autres compagnons.
Il se tourne vers son petit rouquin juste avant de monter la première marche.
- Ça va aller mon chéri ?
- Oui !! Je vous rejoins dans un instant !! ….Hep, Thomas !!
Thomas qui s’apprêtait à remonter les marches, se retourne vers lui surpris.
- Oui ??
- Merci!!
Le grand blond comprend tout ce que représente ce simple mot pour son ami et lui envoie avec émotion son plus beau sourire, un murmure à peine audible sort alors de ses lèvres.
- Je t’aime !!
CHAPITRE 199 (412) (Aix en Provence) (Lundi matin) (Réveil)
Quand je me réveille ce matin-là, c’est avec une immense impression de plénitude que je n’avais plus ressentie depuis le voyage en Afrique à cause duquel je me suis retrouvé dans cette autre réalité fort différente de ce à quoi je m’étais attaché jusque-là.
Bien sûr je ne peux et c’est bien naturel, m’empêcher de penser à tous ceux que j’ai laissés là-bas derrière moi et qui ne doivent plus rien y comprendre, me doutant bien de la tristesse qu’ils doivent ressentir en ce moment même.
Je me dis pour ma défense, que je n’avais pas du tout prévu ce départ précipité et que j’ai été moi aussi pris dans un tourbillon d'événements auxquels je ne m’attendais pas du tout, ce qui quelque part dans mon esprit m’aide beaucoup à soulager ma conscience.
Maintenant je suis revenu et j’en suis très heureux, sentant bien au fond de moi que c’était ce à quoi j’avais toujours aspiré et cela depuis le début, retrouvant cette étrange impression sans en comprendre le pourquoi du comment que ce corps actuel correspond à cent pour cent à ce que je suis en réalité.
Je suis au top de ma forme ce matin sans qu’il y ait eu besoin de recharger mes batteries de quelque façon que ce soit et cette nuit tranquillement passée avec mon Thomas est resté très chaste, même si nous nous sommes enlacés toute la nuit dans les bras l’un de l’autre jusqu’au matin.
Mon esprit comme s’il était soudainement soulagé d’un carcan qui l’empêchait de libérer tout son potentiel, recommence à me titiller dans des équations complexes qui avant cette aventure m’amenaient souvent à me sentir détaché comme hors du temps à passer des heures à leurs résolutions.
C’est donc machinalement comme poussé par une forte impression de manque, que je me lève pour fouiller dans les tiroirs de ma chambre et en sortir avec le sourire quelques minutes plus tard un de ces fameux carnets qui ne me quittaient jamais et dans lesquels j’éprouvais le besoin d’y annoter toutes les idées ressortant de mes longues pérégrinations mentales.
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Thomas s’éveille à son tour, réveil très certainement causé par le manque de présence soudaine contre lui du corps de son chéri qui lui amenait cette douce chaleur dont son propre corps ne peut plus que très difficilement se passer, tant la présence de son amour à ses côtés lui devient chaque jour de plus en plus indispensable.
Un sourire tout en émotion lui vient quand il le voit enfin, assis sur sa chaise devant son bureau à griffonner à une vitesse folle sur son sempiternel petit carnet, démontrant par ce simple constat que tout est ou du moins commence à rentrer dans l’ordre.
Le grand blond s’étire langoureusement avant de mettre à son tour les pieds au sol, se sentant reposé comme il ne l’avait plus ressenti depuis bien longtemps et c’est en contemplant toujours avec un forte émotion son petit rouquin qui ne semble même pas s’apercevoir de sa présence, qu’il s’habille pour passer ensuite aux toilettes soulager un besoin pressant avant de descendre au rez-de-chaussée en se gardant bien de déranger Florian alors qu’il est toujours perdu dans son monde de réflexion.
Antonin avec Taha sont déjà tous deux dans la cuisine à prendre le petit-déjeuner constitué de café et d’un paquet de biscotte retrouvé dans un placard, quand il y entre à son tour.
- Salut les gars !! Bien dormi ?
- (Antonin) Comme un gosse Hi ! Hi !
- (Taha) J’ai toujours du mal d’habitude avec vos lits trop mous pour moi, mais là j’avoue que j’ai passé une sacrée bonne nuit !!
- (Antonin curieux) Florian dort encore ?
Thomas lui fait signe de la tête que non en mimant la position de son chéri écrivant à toute vitesse sur son sempiternel carnet, ce qui fait bien sûr sourire Antonin bien au fait des « petites manies » de son petit rouquin chéri.
- Ça sent le retour des choses à la normale tout ça et je ne vais pas m’en plaindre, encore une découverte extraordinaire à plusieurs milliards de dollars qui va une fois de plus révolutionner le monde entier !!
- Tu sais ce qu’il pense de l’argent !! (Regard et grimace sur les biscottes) Va falloir que quelqu’un se dévoue pour aller rapidement faire des courses !!
- (Antonin amusé) J’ai compris Hi ! Hi ! Je m’y colle dès que j’ai terminé mon café !!
Thomas retourne dans l’entrée pour prendre son portefeuille, il compte l’argent liquide qu’il lui reste en grimaçant et revient vers Antonin en lui tendant quelques billets.
- Va falloir faire attention, les fonds ne sont pas inépuisables !! Ce serait dommage de se faire capter à tirer sur une carte bleue, nous avons encore besoin de quelques jours tranquilles et après ça n’aura plus d’importance !!
- (Taha) Maurice doit déjà être au courant, ses hommes ont dû faire leurs rapports depuis hier !! Rends-toi compte surtout après ce que je lui ai dit au téléphone, il doit angoisser à mort le pauvre !!
- (Thomas sourit) Je pense qu’il doit déjà connaître nos intentions, il connaît trop Florian pour ne pas avoir pensé lui aussi que nous voulions juste faire la surprise de notre retour à nos proches Hi ! Hi !
- (Antonin sceptique) Il peut aussi avoir en tête d’autres options moins plaisantes, nous devrions peut-être le mettre dans la confidence et lui expliquer nos intentions, après tout nous ne faisons rien de mal !!
- (Thomas) C’est à Florian de l’appeler, je verrais ça avec lui dès qu’il sera sorti de ses équations et qu’il aura remis les pieds sur terre !! Pour l’instant il est dans son monde et comprendrait tout de travers en entendant mes explications Hi ! Hi !
- (Antonin) Il y a longtemps que je ne t’ai pas vu aussi heureux Thomas, tu ne peux pas imaginer le bien que ça me fait de te retrouver comme ça !!
Une voix retentit dans l’escalier avec un bruit de pas précipités qui l’accompagne, les trois amis s’observent le fou rire au bord des lèvres quand le petit rouquin apparaît mimant une guitare dans les mains.
- Je marche seul dans la nuit noire !! Je suis un voyou, Hou !! Hou !! Ma dégaine sur le boul’vard !! J’fous l’malaise partout, Hou ! Hou !
Il s’aperçoit alors de l’énorme trouble de Thomas et abrège la chanson en souriant de toutes ses dents.
- Souris-moi mon gars !! Yehhh !!
C’en est trop pour le grand blond qui court s’enfermer dans les toilettes pour se laisser aller sans se retenir à toutes ces émotions qui le submergent, Florian surpris regarde ses amis restés près de lui.
- Qu’est ce qui lui prend ??
Antonin essuie les quelques larmes qui s’étaient échappés de ses yeux.
- C’est de te retrouver comme avant, il ne faut pas demander ce qu’il éprouvait comme malaise dans l’autre réalité !!
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