18-09-2020, 03:08 PM
CHAPITRE 112 (325) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Un drôle d’intrus)
« Deux heures plus tard, bureau du général Mathéi »
- De quoi !!!! Où avez-vous dit qu’il est ??
- En cellule mon général !!
Le général manque d’en avaler son képi quand il se lève brusquement de son siège alors qu’il était jusqu’à présent assis tranquillement derrière son bureau.
- Sur ordre de qui ??
- J’ai pris cette initiative mon général, le temps que la police nationale vienne le chercher !!
- Mais enfin capitaine, vous êtes devenu fou ou quoi ?? Ce garçon est précisément celui que vous vouliez tous rencontrer !!
Le capitaine marque un bref instant de bug devant ce qu’il vient d’apprendre.
- Ses propos m’ont semblé complètement incohérents mon général, comment pouvais-je deviner ce qu’il était en le voyant ??
- Là !! Vous marquez un point j’avoue, mais vous auriez pu m’en avertir avant de prendre cette décision ? Ce ne sont pas nos habitudes de mettre des gamins en cellule alors qu’il n’avait rien sur lui qui puisse porter à nous faire craindre quoi que ce soit de sa part !! Rendez-vous compte que tout le monde cherche après lui depuis que les agents chargés de sa surveillance se sont aperçus de sa disparition ?
Le capitaine préfère ne pas répondre, voyant bien l’état d’excitation de son supérieur et il se demande quand même s’ils parlent bien de la même personne, le petit rouquin qu’il a fait arrêter ne ressemblant en rien à l’image qu’il aurait pu avoir d’un éminent chirurgien.
Le général voit bien le trouble de son subordonné, il finit par retrouver son calme en se disant qu’il n’avait fait que respecter la procédure et ce même si pour lui cela ressemble plus à de l’excès de zèle, aussi c’est d’une voix plus posée qu’il reprend la parole.
- Quelque chose à rajouter capitaine ?
- Je ne suis pas certain que nous parlons de la même personne mon général !! Ce gamin ne ressemble en rien à un quelconque docteur en chirurgie.
Le général soupire une nouvelle fois.
- Un mètre soixante-cinq environ ? Style crevette, avec les cheveux poils de carotte coiffés en pétard ?
- C’est bien lui mon général !! Comment pouvais-je me douter que…
- Je ne vous reproche rien capitaine, vous n’avez fait que ce que vous jugiez bon et c’est aussi de sa faute !! S’il n’avait pas voulu se soustraire à ceux qui sont chargés de le surveiller, rien de tout ceci ne lui serait arrivé.
- J’ai…. Enfin je suis désolé !!
- Bon, le sujet est clos !! Il ne nous reste plus qu’à faire prévenir les agents de la DST et de faire libérer le gamin !! Je m’en charge !! Quand à vous capitaine, faites prévenir les autorités de police que c’était une erreur et qu’ils n’ont pas à se déplacer.
***/***
« Une bonne demi-heure plus tôt »
- Houhou !! Y a quelqu’un ??
- (Le brigadier de garde) Silence !! Arrête de vouloir ameuter le quartier avec tes cris ou tu auras à faire à moi !!
- Je voudrais juste parler au général !! Personne ne veut m’écouter !!
- Au général ?? Rien que ça ?? Pourquoi pas au président tant que tu y es ??
- Bah !! Si vous voulez, l’un ou l’autre ça m’est égal du moment qu’ils me fassent sortir de là !! Je dois retrouver mes amis et j’ai autre chose à faire qu’à perdre mon temps ici !!
- Fallait pas entrer dans une enceinte militaire sans y avoir été convié mon gars !!
- Elle est bonne celle-là !! Ce n’est pas moi qui ai demandé à venir ici pour soigner vos copains blessés !! Je sais que j’ai merdé en sortant du pavillon de quarantaine sans mon escorte de gros bras, je voulais juste les narguer un petit peu !! Ce n’était pas méchant quand même ? Pas au point de me retrouver derrière des barreaux !!
Le brigadier s’approche visiblement curieux des dernières phrases prononcées avec conviction par le gosse, qui en plus reflète la réalité de ce que lui a appris sur les derniers événements de la veille et il sourit une fois de plus devant la bouille grêlée offusquée du gamin qui n’a vraiment pas l’air d’un terroriste, assis comme il l’est actuellement sur la paillasse en le fixant maintenant de ses yeux verts si prenants.
- Où as-tu pu savoir toutes ces choses que tu viens de dire ?
- J’y étais figure toi !!
Le brigadier contre toute attente déverrouille la cellule pour venir s’asseoir tranquillement près du gamin qui depuis qu’il lui est apparu ne le quitte pas de ses yeux étranges, à la limite de l’hypnotisme.
- Raconte !!!
CHAPITRE 113 (326) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Quiproquo)
***/***
Le général Mathéi traverse la cour d’honneur au pas de charge, faisant signe aux gars en civil qui sortent visiblement soucieux d’un bâtiment qu’ils viennent sans doute de fouiller de fond en comble sans résultats.
- Je sais où il est, suivez-moi !!
L’air visiblement soulagé des deux hommes n’étonne qu’à moitié le général qui comprend qu’au contact prolongé du gamin il ne puisse en être autrement, celui-ci dégageant une forte empathie autour de lui qui il le reconnait volontiers l’a déjà pris dans ses filets.
Un des deux agents parle alors dans son talkie d’une voie joyeuse qui conforte sa remarque précédente pour avertir les autres équipes de les rejoindre.
- C’est bon les gars !! Le général sait où il est !!
- Où êtes-vous ?
- Dehors dans la cour d’honneur !!
- Attendez nous, nous arrivons !! Putain !! On peut dire qu’il nous aura foutu la trouille !!
***/***
Le groupe arrive dans le couloir menant aux cellules quand une voix les arrête, reconnaissable pour eux entre toutes.
- Et là ça te fait quoi ??
- Arhh !! Putain !! Ça fait du bien, t’arrête pas !! Arhh !!
Le général se tourne incrédule vers les hommes de la DST derrière lui, n’osant pas comprendre ce que pourrait signifier ces petits cris de bien-être ajoutés à ces quelques paroles ambigües.
- Arhh !! Ouiiii !! Comme ça, n’arrête pas c’est trop bon !!
- Il était temps que je m’occupe de toi, pas vrai ??
- Arhh !! Tu as des doigts de fées !! Humm !! Ouiii !!
Les hommes dans le couloir n’osent plus faire un pas, une certaine gêne pour ne pas dire une gêne certaine pouvant se lire à livre ouvert sur leurs visages.
La conversation accompagnée des bruits semblant sans équivoque n’est pas pour les mettre spécialement à l’aise en les écoutant comme ils le font depuis le couloir des cellules.
- Profite en tant que c’est gratuit Hi ! Hi !
- Hummm !! Tu es un vrai pro !! Je me sens beaucoup mieux maintenant !!
- La prochaine fois tu feras attention où tu marches, ce n’était que quelques muscles froissés mais ça aurait pu être plus méchant. Pourquoi tu n’es pas aller plus tôt voir un kiné ?
- Je pensais que ça se remettrait tout seul avec le temps et visiblement j’avais tort !! Wouahhh !! Un vrai miracle, je n’ai plus mal du tout !!
- Evite juste les mouvements brusques pendant quelques temps, histoire que ton dos se renforce !! Tu peux remettre ta chemise et peut être que cette fois tu seras assez sympa pour prévenir Marcel que je suis là ?
- Marcel ??
- Le général si tu préfères !! J’ai perdu assez de temps ici et j’aimerais bien rejoindre mes potes au camping.
***/***
C’est précisément à ce moment-là que le général montre son nez, une fois qu’il a enfin compris de quoi il en retournait réellement entre les deux garçons et qu’il se présente à eux avec un sourire soulagé malgré tout que ces petits cris ainsi que ces soupirs de bien-être entendus plus tôt, ne soient que les conséquences de manipulations médicales.
- D'habitude le gardien se trouve de l’autre côté des barreaux il me semble ?
Le brigadier se redresse d’un bond dans un garde à vous plutôt comique avec sa chemise à moitié reboutonner, je préfère prendre la parole avant qu’il ne prenne une nouvelle rafale de reproches.
- Vous en avez mis du temps ?? Le prochain coup que vous aurez besoin de mes services, ce serait bien de prévenir tout le monde de ma présence !!
Je n’attends pas de réponse, la tête du général étant suffisamment expressive pour que je prenne les devants et que je lui passe sous le nez en faisant un petit clin d’œil amusé au brigadier.
- On discutera de ça une autre fois, pour l’instant je dois aller consulter mes patients avant qu’on me ramène au camping.
CHAPITRE 114 (327) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit)
Frédéric observe la cour principale depuis la cafétéria où il prend sa pose en buvant un café insipide, venant tout droit du distributeur qui pourtant vante le goût de ses produits par forces images pour le moins alléchantes.
Le break qui se gare attire son attention car sensiblement identique à son ancien véhicule, duquel il s’est séparé avec regret d’ailleurs quelques années plus tôt.
Il reste un moment rêveur quand l’homme au volant sort du coffre un fauteuil roulant, pendant qu’un jeune homme aide une toute jeune fille à sortir d’un des sièges arrière tandis qu’une femme encore attirante lève les yeux sur l’immense bâtiment toujours impressionnant pour qui le voit pour la première fois.
Frédéric se rappelle soudainement que son prochain rendez-vous est justement une fillette handicapée, il avale en grimaçant la dernière gorgée du liquide maintenant tiède et jette ensuite le gobelet dans la poubelle avant de sortir de la salle pour prendre le chemin de son bureau.
Quand il y arrive, la famille est déjà dans la salle d’attente et le père en conversation avec sa secrétaire, qui le voyant entrer lui adresse un sourire.
- Ah !! Docteur !! Votre rendez-vous vient juste d’arriver !!
- Veuillez entrer je vous prie !! Juste les parents si ça ne vous fait rien !!
Pendant que ceux-ci s’installent dans son bureau, Frédéric prend le dossier des mains de sa secrétaire pour en reprendre connaissance et comme la première fois qu’il l’a lu, Frédéric soupire d’amertume d’avoir à leur annoncer qu’il est fortement improbable que la petite Mélanie puisse un jour retrouver l’usage de ses jambes.
A la lecture du prénom de la jeune fille, Frédéric tique soudainement et il revient rapidement à la première page du dossier où le nom de famille y est inscrit, un doute le prend alors au point qu’il se précipite jusqu’au tiroir de sa table de travail afin d’en sortir la liste que lui a confié Maurice Désmaré.
Il lève alors les yeux vers l’homme visiblement surpris par sa précipitation qu’il rassure d’un sourire.
- Vous êtes bien André Dufour habitant à Thillois ?
- C’est bien moi en effet docteur !!
- Père de Mélanie et Sylvain Dufour ?
- C’est encore une fois exact, mais je ne comprends pas très bien le but de ces questions sur mon identité ainsi que celles de mes enfants ? Tout est inscrit sur la fiche médicale de ma fille il me semble ?
Frédéric se reprend et évite de répondre par une pirouette en reprenant le dossier de la petite Mélanie.
- C’était juste pour vérifier, cela n’a pas vraiment d’importance !! J’ai bien examiné le dossier de Mélanie, je ne me dois d’être honnête avec vous !! Sa pathologie est extrêmement complexe, une opération n’est pas envisageable pour le moment du moins pas tant que votre fille n’aura pas terminé sa croissance.
- (André) Combien de temps cela demandera-t-il ?
- Au moins cinq ans !! Il faudra éviter l’atrophie des muscles en attendant, les séances de kinésithérapie régulières que je vais vous prescrire seront nécessaires afin de lui garder une musculature suffisante pour une réadaptation rapide une fois l’opération terminée.
- Mais ma fille remarchera ??
- C’est très difficile de l’affirmer aujourd’hui, la colonne est gravement atteinte et les réparations de moelles épinières ne donnent pas toujours des résultats probants.
- (Fabienne) Il y a quand même de l’espoir docteur ?
Frédéric reste songeur quelques secondes avant de répondre.
- Il y en aurait bien un en effet !!
- (André) A quoi pensez-vous docteur ? Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour que notre petite remarche un jour.
- (Frédéric rassurant) Mes propos n’étaient pas tant pécuniaires mais plutôt axés sur la disponibilité de la seule personne à ma connaissance qui puisse intervenir avec succès.
- (André) Pouvons-nous prendre contact avec cette personne ?
Frédéric hésite avant de répondre de peur d’en dire plus que nécessaire et de ce fait, trahir un secret jusque-là bien gardé.
- Je crains hélas que ce ne soit pas possible pour le moment, je vous avertirais quand celui-ci sera venu mais sachez dès à présent que vous êtes sur la liste que je tiens dans les mains et qui vous a valu tout à l’heure cette expression d’incompréhension devant ma précipitation, je voulais juste en fait vérifier que c’était bien cette Mélanie qui y était inscrite.
- (Fabienne) Une liste ?? Mais quelle liste ??
- C’est un peu prématuré de vous en parlez, sachez juste que le nom de votre fille y est inscrit !!
- (André) Pouvez-vous me montrer cette liste ?
- Tenez !! Les noms qui sont dessus ne vous diront sans doute rien.
André et son épouse se penchent avidement sur la feuille où comme indiquer par le docteur, un nombre assez conséquent de noms y sont inscrits.
- Je ne comprends pas ?? Mon fils est aussi sur cette liste ainsi que deux de ses amis, pourtant aux dernières nouvelles ils ne sont pas malades que je sache ??
- Je n’ai jamais prétendu qu’elle ait cette fonction !!
CHAPITRE 115 (328) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit) (fin)
- Que représente-t-elle alors ?
- Ma réponse risque de vous troublez encore plus !!
- Ma femme et moi n’en sommes plus à ça près vous savez ?
- Très bien, alors disons que c’est plutôt une liste d’amis que quelqu’un cherche à retrouver et figurez-vous que celui qui fait ces recherches est justement la seule personne qui soit actuellement apte à opérer Mélanie avec succès, comme quoi le destin peut parfois paraître heureux vous ne trouvez pas !!
- (Fabienne) Connaissons-nous cet homme ??
- Je ne pense pas, non !! Mais lui vous a bien connu, ce serait trop long à entrer dans les détails et d’ailleurs vous ne me croiriez pas, le mieux serait encore que vous rencontriez une autre famille qui est tout aussi curieuse que vous d’en savoir plus sur cet homme. La seule différence de cette famille avec vous, c’est que leur enfant a déjà été soigné par ses soins.
- (André) Comment va-t-il ??
- On ne pourrait aller mieux aux dernières nouvelles !! Il s’agit du petit Ludovic Lemont, son nom est stabiloté en jaune comme tous ceux qui ont été retrouvés jusque maintenant.
- Pouvons-nous avoir une copie de cette liste ?
- Hélas je crains de ne pas pouvoir accédé à cette demande, si je vous en ai parlé c’est juste pour que vous gardiez espoir pour votre fille et pendant que nous y sommes, pourriez-vous m’indiquer où nous pourrions trouver les deux amis de votre fils qui sont sur cette liste ?
- (Fabienne) Pour ça c’est facile, ils doivent venir vivre chez nous pour le temps de leurs études.
André rend la feuille à Frédéric après avoir noté le nom de la famille qu’il leur a été conseillé d’aller visiter.
- Où pourrons-nous trouver ces personnes ?
- Je vous le ferai savoir rapidement, n’ayant pas cette information pour l’instant.
André va pour se lever quand une dernière question lui vient soudainement en se rappelant de l’en-tête inscrit sur la feuille qu’il a été bien obligé de rendre.
- C’est noté en haut de cette feuille « liste F.DB », que veut dire ce F.DB ?
Frédéric une fois encore hésite à répondre, mais les yeux fixés sur lui sont tellement avides de savoir qu’il lâche un soupir avant de leur donner une dernière indication.
- Ce sont les initiales de la personne qui a donné ces noms, sachez que tout ceci n’aurait jamais dû vous être révélé et que le gouvernement s’occupe de très près à la sécurité de cette personne qui a ….comment dire….des « dons » peu courants pour la médecine en général. Suffisamment peu courants pour qu’un certain anonymat soit préservé sur sa personne, vous comprendrez un jour tout ce qui aujourd’hui doit vous sembler loufoque et vous comprendrez également pourquoi je ne peux pas vous en dire plus, encore une fois j’aurai dû être moins bavard ! Mais je comprends vos attentes, je tiens une nouvelle fois à vous rassurez et je ne peux que vous conseillez vivement d’aller rencontrer cette famille, leur enfant était donné comme perdu par les plus grands spécialistes et pourtant à ce que j’en sais, il a retrouvé toutes ses facultés tant physiques que mentales.
- (André) De quoi souffrait-il ?
- D’une tumeur au cerveau en phase terminale !!
- Ahhh !!! Je vois !!!
Frédéric se lève avec le sourire en leur indiquant par ce geste que l’entretien est terminé pour aujourd’hui.
- Vous avez de la chance alors, parce que pour ma part je n’explique pas comment il a pu s’en sortir sauf peut-être dans ce que je qualifierais de miracle !! Nous nous reverrons dès qu’il sera temps pour Mélanie de commencer ses exercices de musculations et en attendant faites la suivre par un kiné, ma secrétaire vous fera parvenir à votre domicile l’ordonnance que je vais vous préparer.
Ce n’est qu’une fois qu’ils ont tous les deux quitté son bureau, que Frédéric s’assoit en poussant un profond ouf de soulagement de s’en être lui semble-t-il pas trop mal sorti de cette situation pour le moins inattendue.
Il sort de son portefeuille la carte de visite de Maurice et décide de l’appeler pour le prévenir qu’il a retrouvé quatre des noms de la fameuse liste, mais aussi de ce que ses paroles ont laissé échapper comme indications.
***/***
« Sur le parking du CHU »
André repense à cette conversation pour le moins bizarre qu’il vient d’avoir avec le chirurgien, il se tourne vers Sylvain pour lui demander.
- Ça te dit quelque chose à toi, un gars qui vous connaitrait ainsi que Carole et Sébastien, dont les initiales seraient F.DB ?
- Pfft !! Non !! Pourquoi ?
« Deux heures plus tard, bureau du général Mathéi »
- De quoi !!!! Où avez-vous dit qu’il est ??
- En cellule mon général !!
Le général manque d’en avaler son képi quand il se lève brusquement de son siège alors qu’il était jusqu’à présent assis tranquillement derrière son bureau.
- Sur ordre de qui ??
- J’ai pris cette initiative mon général, le temps que la police nationale vienne le chercher !!
- Mais enfin capitaine, vous êtes devenu fou ou quoi ?? Ce garçon est précisément celui que vous vouliez tous rencontrer !!
Le capitaine marque un bref instant de bug devant ce qu’il vient d’apprendre.
- Ses propos m’ont semblé complètement incohérents mon général, comment pouvais-je deviner ce qu’il était en le voyant ??
- Là !! Vous marquez un point j’avoue, mais vous auriez pu m’en avertir avant de prendre cette décision ? Ce ne sont pas nos habitudes de mettre des gamins en cellule alors qu’il n’avait rien sur lui qui puisse porter à nous faire craindre quoi que ce soit de sa part !! Rendez-vous compte que tout le monde cherche après lui depuis que les agents chargés de sa surveillance se sont aperçus de sa disparition ?
Le capitaine préfère ne pas répondre, voyant bien l’état d’excitation de son supérieur et il se demande quand même s’ils parlent bien de la même personne, le petit rouquin qu’il a fait arrêter ne ressemblant en rien à l’image qu’il aurait pu avoir d’un éminent chirurgien.
Le général voit bien le trouble de son subordonné, il finit par retrouver son calme en se disant qu’il n’avait fait que respecter la procédure et ce même si pour lui cela ressemble plus à de l’excès de zèle, aussi c’est d’une voix plus posée qu’il reprend la parole.
- Quelque chose à rajouter capitaine ?
- Je ne suis pas certain que nous parlons de la même personne mon général !! Ce gamin ne ressemble en rien à un quelconque docteur en chirurgie.
Le général soupire une nouvelle fois.
- Un mètre soixante-cinq environ ? Style crevette, avec les cheveux poils de carotte coiffés en pétard ?
- C’est bien lui mon général !! Comment pouvais-je me douter que…
- Je ne vous reproche rien capitaine, vous n’avez fait que ce que vous jugiez bon et c’est aussi de sa faute !! S’il n’avait pas voulu se soustraire à ceux qui sont chargés de le surveiller, rien de tout ceci ne lui serait arrivé.
- J’ai…. Enfin je suis désolé !!
- Bon, le sujet est clos !! Il ne nous reste plus qu’à faire prévenir les agents de la DST et de faire libérer le gamin !! Je m’en charge !! Quand à vous capitaine, faites prévenir les autorités de police que c’était une erreur et qu’ils n’ont pas à se déplacer.
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« Une bonne demi-heure plus tôt »
- Houhou !! Y a quelqu’un ??
- (Le brigadier de garde) Silence !! Arrête de vouloir ameuter le quartier avec tes cris ou tu auras à faire à moi !!
- Je voudrais juste parler au général !! Personne ne veut m’écouter !!
- Au général ?? Rien que ça ?? Pourquoi pas au président tant que tu y es ??
- Bah !! Si vous voulez, l’un ou l’autre ça m’est égal du moment qu’ils me fassent sortir de là !! Je dois retrouver mes amis et j’ai autre chose à faire qu’à perdre mon temps ici !!
- Fallait pas entrer dans une enceinte militaire sans y avoir été convié mon gars !!
- Elle est bonne celle-là !! Ce n’est pas moi qui ai demandé à venir ici pour soigner vos copains blessés !! Je sais que j’ai merdé en sortant du pavillon de quarantaine sans mon escorte de gros bras, je voulais juste les narguer un petit peu !! Ce n’était pas méchant quand même ? Pas au point de me retrouver derrière des barreaux !!
Le brigadier s’approche visiblement curieux des dernières phrases prononcées avec conviction par le gosse, qui en plus reflète la réalité de ce que lui a appris sur les derniers événements de la veille et il sourit une fois de plus devant la bouille grêlée offusquée du gamin qui n’a vraiment pas l’air d’un terroriste, assis comme il l’est actuellement sur la paillasse en le fixant maintenant de ses yeux verts si prenants.
- Où as-tu pu savoir toutes ces choses que tu viens de dire ?
- J’y étais figure toi !!
Le brigadier contre toute attente déverrouille la cellule pour venir s’asseoir tranquillement près du gamin qui depuis qu’il lui est apparu ne le quitte pas de ses yeux étranges, à la limite de l’hypnotisme.
- Raconte !!!
CHAPITRE 113 (326) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Quiproquo)
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Le général Mathéi traverse la cour d’honneur au pas de charge, faisant signe aux gars en civil qui sortent visiblement soucieux d’un bâtiment qu’ils viennent sans doute de fouiller de fond en comble sans résultats.
- Je sais où il est, suivez-moi !!
L’air visiblement soulagé des deux hommes n’étonne qu’à moitié le général qui comprend qu’au contact prolongé du gamin il ne puisse en être autrement, celui-ci dégageant une forte empathie autour de lui qui il le reconnait volontiers l’a déjà pris dans ses filets.
Un des deux agents parle alors dans son talkie d’une voie joyeuse qui conforte sa remarque précédente pour avertir les autres équipes de les rejoindre.
- C’est bon les gars !! Le général sait où il est !!
- Où êtes-vous ?
- Dehors dans la cour d’honneur !!
- Attendez nous, nous arrivons !! Putain !! On peut dire qu’il nous aura foutu la trouille !!
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Le groupe arrive dans le couloir menant aux cellules quand une voix les arrête, reconnaissable pour eux entre toutes.
- Et là ça te fait quoi ??
- Arhh !! Putain !! Ça fait du bien, t’arrête pas !! Arhh !!
Le général se tourne incrédule vers les hommes de la DST derrière lui, n’osant pas comprendre ce que pourrait signifier ces petits cris de bien-être ajoutés à ces quelques paroles ambigües.
- Arhh !! Ouiiii !! Comme ça, n’arrête pas c’est trop bon !!
- Il était temps que je m’occupe de toi, pas vrai ??
- Arhh !! Tu as des doigts de fées !! Humm !! Ouiii !!
Les hommes dans le couloir n’osent plus faire un pas, une certaine gêne pour ne pas dire une gêne certaine pouvant se lire à livre ouvert sur leurs visages.
La conversation accompagnée des bruits semblant sans équivoque n’est pas pour les mettre spécialement à l’aise en les écoutant comme ils le font depuis le couloir des cellules.
- Profite en tant que c’est gratuit Hi ! Hi !
- Hummm !! Tu es un vrai pro !! Je me sens beaucoup mieux maintenant !!
- La prochaine fois tu feras attention où tu marches, ce n’était que quelques muscles froissés mais ça aurait pu être plus méchant. Pourquoi tu n’es pas aller plus tôt voir un kiné ?
- Je pensais que ça se remettrait tout seul avec le temps et visiblement j’avais tort !! Wouahhh !! Un vrai miracle, je n’ai plus mal du tout !!
- Evite juste les mouvements brusques pendant quelques temps, histoire que ton dos se renforce !! Tu peux remettre ta chemise et peut être que cette fois tu seras assez sympa pour prévenir Marcel que je suis là ?
- Marcel ??
- Le général si tu préfères !! J’ai perdu assez de temps ici et j’aimerais bien rejoindre mes potes au camping.
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C’est précisément à ce moment-là que le général montre son nez, une fois qu’il a enfin compris de quoi il en retournait réellement entre les deux garçons et qu’il se présente à eux avec un sourire soulagé malgré tout que ces petits cris ainsi que ces soupirs de bien-être entendus plus tôt, ne soient que les conséquences de manipulations médicales.
- D'habitude le gardien se trouve de l’autre côté des barreaux il me semble ?
Le brigadier se redresse d’un bond dans un garde à vous plutôt comique avec sa chemise à moitié reboutonner, je préfère prendre la parole avant qu’il ne prenne une nouvelle rafale de reproches.
- Vous en avez mis du temps ?? Le prochain coup que vous aurez besoin de mes services, ce serait bien de prévenir tout le monde de ma présence !!
Je n’attends pas de réponse, la tête du général étant suffisamment expressive pour que je prenne les devants et que je lui passe sous le nez en faisant un petit clin d’œil amusé au brigadier.
- On discutera de ça une autre fois, pour l’instant je dois aller consulter mes patients avant qu’on me ramène au camping.
CHAPITRE 114 (327) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit)
Frédéric observe la cour principale depuis la cafétéria où il prend sa pose en buvant un café insipide, venant tout droit du distributeur qui pourtant vante le goût de ses produits par forces images pour le moins alléchantes.
Le break qui se gare attire son attention car sensiblement identique à son ancien véhicule, duquel il s’est séparé avec regret d’ailleurs quelques années plus tôt.
Il reste un moment rêveur quand l’homme au volant sort du coffre un fauteuil roulant, pendant qu’un jeune homme aide une toute jeune fille à sortir d’un des sièges arrière tandis qu’une femme encore attirante lève les yeux sur l’immense bâtiment toujours impressionnant pour qui le voit pour la première fois.
Frédéric se rappelle soudainement que son prochain rendez-vous est justement une fillette handicapée, il avale en grimaçant la dernière gorgée du liquide maintenant tiède et jette ensuite le gobelet dans la poubelle avant de sortir de la salle pour prendre le chemin de son bureau.
Quand il y arrive, la famille est déjà dans la salle d’attente et le père en conversation avec sa secrétaire, qui le voyant entrer lui adresse un sourire.
- Ah !! Docteur !! Votre rendez-vous vient juste d’arriver !!
- Veuillez entrer je vous prie !! Juste les parents si ça ne vous fait rien !!
Pendant que ceux-ci s’installent dans son bureau, Frédéric prend le dossier des mains de sa secrétaire pour en reprendre connaissance et comme la première fois qu’il l’a lu, Frédéric soupire d’amertume d’avoir à leur annoncer qu’il est fortement improbable que la petite Mélanie puisse un jour retrouver l’usage de ses jambes.
A la lecture du prénom de la jeune fille, Frédéric tique soudainement et il revient rapidement à la première page du dossier où le nom de famille y est inscrit, un doute le prend alors au point qu’il se précipite jusqu’au tiroir de sa table de travail afin d’en sortir la liste que lui a confié Maurice Désmaré.
Il lève alors les yeux vers l’homme visiblement surpris par sa précipitation qu’il rassure d’un sourire.
- Vous êtes bien André Dufour habitant à Thillois ?
- C’est bien moi en effet docteur !!
- Père de Mélanie et Sylvain Dufour ?
- C’est encore une fois exact, mais je ne comprends pas très bien le but de ces questions sur mon identité ainsi que celles de mes enfants ? Tout est inscrit sur la fiche médicale de ma fille il me semble ?
Frédéric se reprend et évite de répondre par une pirouette en reprenant le dossier de la petite Mélanie.
- C’était juste pour vérifier, cela n’a pas vraiment d’importance !! J’ai bien examiné le dossier de Mélanie, je ne me dois d’être honnête avec vous !! Sa pathologie est extrêmement complexe, une opération n’est pas envisageable pour le moment du moins pas tant que votre fille n’aura pas terminé sa croissance.
- (André) Combien de temps cela demandera-t-il ?
- Au moins cinq ans !! Il faudra éviter l’atrophie des muscles en attendant, les séances de kinésithérapie régulières que je vais vous prescrire seront nécessaires afin de lui garder une musculature suffisante pour une réadaptation rapide une fois l’opération terminée.
- Mais ma fille remarchera ??
- C’est très difficile de l’affirmer aujourd’hui, la colonne est gravement atteinte et les réparations de moelles épinières ne donnent pas toujours des résultats probants.
- (Fabienne) Il y a quand même de l’espoir docteur ?
Frédéric reste songeur quelques secondes avant de répondre.
- Il y en aurait bien un en effet !!
- (André) A quoi pensez-vous docteur ? Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour que notre petite remarche un jour.
- (Frédéric rassurant) Mes propos n’étaient pas tant pécuniaires mais plutôt axés sur la disponibilité de la seule personne à ma connaissance qui puisse intervenir avec succès.
- (André) Pouvons-nous prendre contact avec cette personne ?
Frédéric hésite avant de répondre de peur d’en dire plus que nécessaire et de ce fait, trahir un secret jusque-là bien gardé.
- Je crains hélas que ce ne soit pas possible pour le moment, je vous avertirais quand celui-ci sera venu mais sachez dès à présent que vous êtes sur la liste que je tiens dans les mains et qui vous a valu tout à l’heure cette expression d’incompréhension devant ma précipitation, je voulais juste en fait vérifier que c’était bien cette Mélanie qui y était inscrite.
- (Fabienne) Une liste ?? Mais quelle liste ??
- C’est un peu prématuré de vous en parlez, sachez juste que le nom de votre fille y est inscrit !!
- (André) Pouvez-vous me montrer cette liste ?
- Tenez !! Les noms qui sont dessus ne vous diront sans doute rien.
André et son épouse se penchent avidement sur la feuille où comme indiquer par le docteur, un nombre assez conséquent de noms y sont inscrits.
- Je ne comprends pas ?? Mon fils est aussi sur cette liste ainsi que deux de ses amis, pourtant aux dernières nouvelles ils ne sont pas malades que je sache ??
- Je n’ai jamais prétendu qu’elle ait cette fonction !!
CHAPITRE 115 (328) (CHU de Reims) (Jeudi matin) (Comme quoi le monde est petit) (fin)
- Que représente-t-elle alors ?
- Ma réponse risque de vous troublez encore plus !!
- Ma femme et moi n’en sommes plus à ça près vous savez ?
- Très bien, alors disons que c’est plutôt une liste d’amis que quelqu’un cherche à retrouver et figurez-vous que celui qui fait ces recherches est justement la seule personne qui soit actuellement apte à opérer Mélanie avec succès, comme quoi le destin peut parfois paraître heureux vous ne trouvez pas !!
- (Fabienne) Connaissons-nous cet homme ??
- Je ne pense pas, non !! Mais lui vous a bien connu, ce serait trop long à entrer dans les détails et d’ailleurs vous ne me croiriez pas, le mieux serait encore que vous rencontriez une autre famille qui est tout aussi curieuse que vous d’en savoir plus sur cet homme. La seule différence de cette famille avec vous, c’est que leur enfant a déjà été soigné par ses soins.
- (André) Comment va-t-il ??
- On ne pourrait aller mieux aux dernières nouvelles !! Il s’agit du petit Ludovic Lemont, son nom est stabiloté en jaune comme tous ceux qui ont été retrouvés jusque maintenant.
- Pouvons-nous avoir une copie de cette liste ?
- Hélas je crains de ne pas pouvoir accédé à cette demande, si je vous en ai parlé c’est juste pour que vous gardiez espoir pour votre fille et pendant que nous y sommes, pourriez-vous m’indiquer où nous pourrions trouver les deux amis de votre fils qui sont sur cette liste ?
- (Fabienne) Pour ça c’est facile, ils doivent venir vivre chez nous pour le temps de leurs études.
André rend la feuille à Frédéric après avoir noté le nom de la famille qu’il leur a été conseillé d’aller visiter.
- Où pourrons-nous trouver ces personnes ?
- Je vous le ferai savoir rapidement, n’ayant pas cette information pour l’instant.
André va pour se lever quand une dernière question lui vient soudainement en se rappelant de l’en-tête inscrit sur la feuille qu’il a été bien obligé de rendre.
- C’est noté en haut de cette feuille « liste F.DB », que veut dire ce F.DB ?
Frédéric une fois encore hésite à répondre, mais les yeux fixés sur lui sont tellement avides de savoir qu’il lâche un soupir avant de leur donner une dernière indication.
- Ce sont les initiales de la personne qui a donné ces noms, sachez que tout ceci n’aurait jamais dû vous être révélé et que le gouvernement s’occupe de très près à la sécurité de cette personne qui a ….comment dire….des « dons » peu courants pour la médecine en général. Suffisamment peu courants pour qu’un certain anonymat soit préservé sur sa personne, vous comprendrez un jour tout ce qui aujourd’hui doit vous sembler loufoque et vous comprendrez également pourquoi je ne peux pas vous en dire plus, encore une fois j’aurai dû être moins bavard ! Mais je comprends vos attentes, je tiens une nouvelle fois à vous rassurez et je ne peux que vous conseillez vivement d’aller rencontrer cette famille, leur enfant était donné comme perdu par les plus grands spécialistes et pourtant à ce que j’en sais, il a retrouvé toutes ses facultés tant physiques que mentales.
- (André) De quoi souffrait-il ?
- D’une tumeur au cerveau en phase terminale !!
- Ahhh !!! Je vois !!!
Frédéric se lève avec le sourire en leur indiquant par ce geste que l’entretien est terminé pour aujourd’hui.
- Vous avez de la chance alors, parce que pour ma part je n’explique pas comment il a pu s’en sortir sauf peut-être dans ce que je qualifierais de miracle !! Nous nous reverrons dès qu’il sera temps pour Mélanie de commencer ses exercices de musculations et en attendant faites la suivre par un kiné, ma secrétaire vous fera parvenir à votre domicile l’ordonnance que je vais vous préparer.
Ce n’est qu’une fois qu’ils ont tous les deux quitté son bureau, que Frédéric s’assoit en poussant un profond ouf de soulagement de s’en être lui semble-t-il pas trop mal sorti de cette situation pour le moins inattendue.
Il sort de son portefeuille la carte de visite de Maurice et décide de l’appeler pour le prévenir qu’il a retrouvé quatre des noms de la fameuse liste, mais aussi de ce que ses paroles ont laissé échapper comme indications.
***/***
« Sur le parking du CHU »
André repense à cette conversation pour le moins bizarre qu’il vient d’avoir avec le chirurgien, il se tourne vers Sylvain pour lui demander.
- Ça te dit quelque chose à toi, un gars qui vous connaitrait ainsi que Carole et Sébastien, dont les initiales seraient F.DB ?
- Pfft !! Non !! Pourquoi ?
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