18-09-2020, 02:52 PM
CHAPITRE 108 (321) (Hôpital Bégin) (Mercredi matin) (Double mise au point technique)
Il règne une forte effervescence dans la caserne hôpital depuis le lever des couleurs, les ordres claquent de la bouche des sous-officiers qui ont reçu leurs missions et que ce soit au niveau de la sécurité ou encore à celui de la préparation des salles ainsi que des chambres qui vont bientôt recevoir leur contingent de blessés, tous s’affairent à ce que tout soit prêt pour l’arrivée des premières ambulances.
Le général Mathéi est en plein briefing avec ses officiers-chirurgiens pour les renseigner au mieux des dernières nouvelles, afin qu’ils sachent à quoi s’attendre et puissent ensuite s’organiser en conséquence.
- (Le général) Nous ne recevrons chez nous que les plus touchés, nous devons donc nous attendre à des pertes substantielles !! Je suis certain que chacun d’entre vous fera de son mieux pour limiter la casse, nous devrions recevoir de l’aide extérieure pour les cas les plus difficiles.
Un brouhaha de surprise et de contestation suit ses dernières paroles.
- Allons messieurs !! Un peu de silence s’il vous plait !! Je peux bien comprendre que vos ego soient quelques peu écornés, mais je pense avant tout à la survie de ces jeunes hommes et je ne tolérerai pas ce genre de protestations mal venues, tenez-vous le pour dit !!
- Excusez mon général, mais nous sommes suffisamment nombreux et formés à ce qui nous attend pour ne pas comprendre ce qu’amènerait de plus cette aide extérieure, si ce n’est très certainement de désorganiser nos services.
- (Le général) Il n’y aura aucune désorganisation du fait que j’ai demandé qu’une salle soit préparée dans une autre aile et qu’il n’y aura de ce fait aucune interaction entre vous et l’équipe qui y sera mise en place !! De plus, un cordon de sécurité spécifique empêchera quiconque d’entrer dans la zone de confinement menant à cette salle !!
- Peut-on connaître les raisons d’un tel déploiement de forces autour de ces personnes ?
- (Le général) C’est une exigence de la présidence qui m’est aussi incompréhensible qu’à vous, la seule chose que je suis habilité à vous révéler et que nous parlons du même chirurgien qui est intervenu dernièrement sur la famille impériale nippone, vous en connaissez sans doute les résultats probants si vous suivez un tant soit peu les actualités.
- Les médias du monde entier n’hésitent pas à employer le mot miracle !! Comment ne pas être au courant après tout le tapage que ça a fait dans la profession ?
- (Le général) Vous comprendrez donc pourquoi j’ai accepté ces conditions inhabituelles !!
- Dans ce cas, je ne vois plus rien à redire !! Nous jugerons sur le tas de ce qu’il en est réellement !!
- (Le général) Bien !! Les premiers cas devraient arriver dans la matinée, tenez-vous prêt avec vos équipes à les recevoir !! Messieurs !! Vous pouvez disposer, je vous ferais savoir si j’ai d’autres informations à vous communiquer !!
***/***
« Quelques heures avant au camping »
J’étais pourtant bien parti pour lézarder une heure ou deux de plus dans les bras de mon Thomas, quand j’entends la voix de Chloé qui sonne le rappel pour le petit déjeuner.
J’avoue sans honte que je m’en serais bien passé, lové comme je le suis contre le corps tout chaud de mon grand blond et ne serait-ce l’insistance de ma copine à rameuter tout le monde, c’est avec un fort soupir d’exaspération que je me décide à mettre un pied hors du lit.
Thomas ouvre les yeux et me sourit avec amusement en comprenant mon manque de motivation à me lever.
- Les nuits sont trop courtes !!
- A qui le dis-tu !!
Un coup contre la porte nous rappelle à l’ordre.
- Debout là-dedans !! Le café est prêt !! Allez oust !!
- (Thomas) On ferait mieux d’y aller sinon elle risque de débouler avec un seau d’eau Hi ! Hi !
- Hummm !!
- Si tu veux on ira ensuite sur la dune pour faire un gros câlin rien que nous deux.
- Yep !!!
Du coup je retrouve le sourire en me levant d’un bond pour aller direct sur la terrasse.
- Hep !! Hep !! Hep !! Prends au moins le temps de mettre un short s’il te plait !! Ça changera de l’habitude à montrer tes « avantages » à tout le monde Hi ! Hi !
- Personne ne s’en est jamais plaint il me semble ?
- Ce n’est pas quand ça reste entre nous que ça me dérange !! Seulement j’ai comme l’impression que certains voisins s’en sont rendu compte et si ça continue, il va y avoir très bientôt un attroupement pour assister au réveil de sa majesté Hi ! Hi !
- Fait savoir à ces marauds qu’ils peuvent aussi venir assister à mes ablutions intimes matinales, s’ils fournissent le pot de chambre et le papier cul bien sûr Hi ! Hi !
CHAPITRE 109 (322) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Encore des projets qui tombent à l’eau)
« Petit déjeuner sur la terrasse »
Comme à l’habitude lors de ces moments privilégiés où nous sommes tous réunis, les conversations vont bon train sur entre autre la façon de passer cette nouvelle journée et personne ne semble manquer d’idées sur le sujet, prouvant par la même que l’ennui n’est pas d’actualité loin s’en faut au sein de notre groupe.
Pour la matinée c’est encore une fois chacun pour soi, mais je sens bien dans les regards que chacun se porte que pour l’après midi il en sera tout autre et du coup je fais une proposition qui semble ravir tout le monde, faisant même l’unanimité une fois que Raphaël est passé en nous donnant son accord.
- Ça fait plusieurs jours que j’ai envie d’aller faire un tour au cirque et que je reporte pour une raison ou pour une autre !! Nous pourrions le visiter l’après-midi et rester ensuite le soir pour voir le spectacle, vous en pensez quoi ?
- (Léa) Il faudra juste penser à prévenir Franck que nous ne dînerons pas là ce soir, sinon ça nous changera les idées !!
- (Chloé) Je peux demander à nos copains de se joindre à nous ?
- Bien sûr ma puce, au contraire !! Ça permettra de faire enfin leurs connaissances.
Je me tourne vers l’autre Thomas en souriant.
- Il n’y a plus que toi de célib « cousin », va falloir que tu te trouves vite fait une copine si tu ne veux pas avoir les baloches qui trainent par terre Hi ! Hi !
- Ne pense même pas à elles pour plaisanter sale obsédé Hi ! Hi !
- Oh l’autre !! Vous entendez comment il me parle ??
- (Antoine amusé) Tu n’avais qu’à pas le chercher non plus Hi ! Hi ! Il est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire, pas vrai « cousin » ?? Fais quand même gaffe en te levant de ne pas marcher dessus Hi ! Hi !
- Oulah !! Je vois que vous êtes en forme ce matin !! Parole !! C’est l’idée d’aller au cirque qui vous fait cet effet ??
***/***
Thomas écoute avec amusement cette petite mise en boite qui prouve rien que par le fait qu’elle se produise, que son homologue dans cette réalité est bien accepté de tous.
Il va pour en remettre une couche, quand il aperçoit Léonie et Dorian qui à l’évidence viennent dans leur direction, un petit sourire crispé lui vient alors en se tournant vers Florian pour l’avertir.
- Mon petit doigt me dit que nos projets pour cet après-midi tombent à l’eau, regarde qui arrivent au pas de charge !!
***/***
Je me tourne vers l’allée juste au moment où ils arrivent tous les deux sur nous, mes deux mains viennent aussitôt se plaquer sur mes joues n’ayant pas envie de me reprendre une baffe.
Léonie voit mon geste.
- Excuse-moi pour l’autre soir, je n’étais pas au fait de toute l’histoire !!
- Tu ne me frapperas plus alors ?
- Bien sûr que non !!
Thomas qui n’était pas au courant, la regarde avec un début de colère qu’il a du mal à réprimer et son ton de voix quand il lui adresse la parole en surprend plus d’un parmi nos amis qui ne sont pas habitués loin s’en faut à ce genre de réaction venant de sa part.
- Je ne sais pas à quoi rime cette histoire, juste qu’il ne vaudrait mieux pas en effet que ça se reproduise !!
Pour calmer le jeu, j’explique ce qu’il en est et les raisons qui l’ont poussée à ce geste de violence envers moi, heureux de voir que tout le monde se détend au fur et à mesure de mes éclaircissements sur ce qui l’a conduit à cette claque que je me dois d’avouer avoir quelque peu mérité.
A leur tour de nous confier le but de leur venue de si bon matin, je comprends très vite l’urgence de leur mission et je rentre vite fait pour me préparer au départ, pendant qu’ils font connaissance avec le reste de la bande.
Ce n’est qu’une fois dans les airs que nous reprenons notre conversation et que je tente de répondre du mieux que je peux à toutes les questions bien naturelles qu’ils se posent encore sur toute cette histoire incroyable que Maurice leur a raconté, ce n’est qu’à l’approche de Paris que le silence se fait et que chacun d’eux fait le point sur tout ce qu’il vient d’apprendre.
***/***
Nous survolons maintenant l’hôpital militaire qui m’apparaît tel que dans mes souvenirs, si ce n’est l’effervescence qui y règne et qui prouverait à elle seule si besoin était l’urgence de la situation.
CHAPITRE 110 (323) (Hôpital Bégin) (Mercredi midi) (Situation d’urgence)
L’hôpital ou plutôt son personnel est en plein chambardement avec toutes ces navettes d’hélicoptères et d’ambulances qui n’arrêtent pas depuis bientôt deux bonnes heures, amenant chacun un pauvre garçon cruellement touché dans ses chairs et qu’il faut ensuite prendre en charge jusqu’aux chambres près du bâtiment où se trouvent les blocs opératoires, déjà dans un premier temps pour un dernier bilan qui permettra de le diriger ensuite rapidement vers le chirurgien qui convient le mieux à son traumatisme quel qu’il soit.
Un capitaine relève régulièrement les différentes fiches et s’occupe ensuite du dispatching, réservant les cas les plus désespérés qu’il envoie ensuite dans un autre bâtiment comme il en a reçu l’ordre.
C’est le genre d’ordre justement qui par son ambiguïté fait couler beaucoup de salive depuis qu’il a été donné, certains allant jusqu’à penser que c’était tout simplement pour les laisser mourir en paix et ce loin du regard de leurs frères d’armes, afin que ceux toujours conscients qui peuvent encore être sauvés n’aient pas cette vision d’horreur et de désespoir à la vue de leurs corps déchiquetés.
C’est donc dans cette effervescence qu’arrive l’hélicoptère transportant Florian et ses gardes du corps, passant presque incognito au milieu de cette agitation.
Quatre hommes également en civil viennent dès sa sortie l’encadrer pour faire écran à un éventuel curieux qui pourrait avoir envie de savoir ce que fait un si jeune garçon visiblement en bonne santé, au milieu de tout ce capharnaüm d’ordres et de cris de douleur.
***/***
Une fois la porte du bâtiment franchie, je passe devant eux en connaissant parfaitement l’endroit où je dois me rendre et je ne suis qu’à moitié surpris en entrant dans le bloc, d’y voir l’équipe nippone du professeur Akihito qui déjà par deux fois m’a assisté.
- 再びあなたに会えて!この時間をもう一度させていただきます、私たちの最高の私たちの仲間の人間の苦しみを和らげるためにも与えます。 (Heureux de vous revoir !! Cette fois encore nous allons devoir donner le meilleur de nous-mêmes pour soulager les souffrances de nos semblables.)
Ils s’inclinent avec une marque de respect qui me touche profondément, la confiance qu’ont ces quatre personnes à mon encontre ne fait aucun doute.
Je me tourne vers un des hommes en civil.
- Pendant que je vais me préparer, pourriez-vous allez me chercher la personne qui nous assistera pour le transfert des patients jusqu’au bloc ? Dites-lui que nous commencerons d’ici un quart d’heure, chaque blessé devra avoir sa fiche médicale qui l’accompagne !! Il nous faudra également quelqu’un qui saura nous fournir rapidement quelques demandes d’équipement dont nous pourrions avoir besoin en urgence !!
- Entendu !!
Il s’adresse au reste de son équipe.
- Vous autres, vous ne laissez entrer personne dans cette salle qui ne soit indispensable !!.....
Le reste des ordres me devient inaudible au fur et à mesure que mon esprit s’imprègne du travail qui l’attend, c’est donc un petit quart d’heure plus tard que j’entre dans le bloc où déjà le premier patient est étendu en attente de l’intervention qui pour lui sera celle de la dernière chance.
***/***
« Vingt-trois heures trente »
L’homme est emmené en salle de réveil de là où il pourra ensuite être transporté dans une chambre, une fois que ses constantes montreront qu’il est hors de danger.
Plus de treize heures d’opérations à réparer sur ces soldats ce que les hommes sont capables de se faire subir, que ce soit brûlures, membres sectionnés, traumatismes divers, plaies profondes, éclats d’obus et j’en passe, me laisse d’un coup comme vidé de toute substance nerveuse à regarder hébété mes assistants épuisés eux aussi et leurs vêtements couverts comme les miens de sang.
Je me rends bien compte que je ne dois pas être en meilleur état qu’eux, mes jambes tremblantes de fatigue me permettent à peine de tenir debout et c’est avec reconnaissance que j’accepte le siège qui m’est proposé.
L’homme imposant que j’ai tout de suite reconnu et qui me l’a tendu me fixe si bizarrement, que j’arrive malgré tout à esquisser un léger sourire.
- Peut-on avoir une pause avant de faire entrer le prochain ?
- C’était le dernier de ceux que nous pensions perdus !! Mes équipes peuvent terminer de s’occuper des autres maintenant, je ne sais pas qui ou ce que vous êtes mon garçon !! Mais sachez que ce que vous avez fait aujourd’hui dépasse de loin ce que les meilleurs d’entre nous auraient pu réaliser, vous avez des mains ainsi qu’un esprit d’analyse et de connaissances qui valent de l’or !!
- Faudra dire ça à mes professeurs de fac à la rentrée Hi ! Hi !
- Comment ça ??
- Et bien oui quoi !! Je rentre normalement en première année de médecine en septembre, à condition bien sûr que je sois retenu.
La tête que fait Marcel m’éclate un maximum et malgré la fatigue qui me pèse, j’arrive à me lever en me tenant à son bras.
- En attendant j’aimerais dormir quelques heures avant de reprendre mes vacances si ça ne te fais rien !!
CHAPITRE 111 (324) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Débriefing)
La salle se remplit lentement des officiers chirurgiens au fur et à mesure de leur arrivée pour assister au débriefing des vingt-quatre dernières heures, un étrange silence montre que déjà quelques révélations somme toute assez incroyables ont percé et que depuis beaucoup de questions se posent à eux, cherchant dans l’analyse silencieuse des faits à démêler le vrai du faux.
C’est donc dans cette ambiance étonnamment studieuse que le général Mathéi fait son apparition, surpris à son tour par le silence de cathédrale qui règne dans la pièce.
- Garde à vous !!
Le général rend le salut à ses officiers avec un petit sourire en coin qui démontre à qui le connaît un tant soit peu, qu’il est particulièrement satisfait de ce qu’il s’apprête à leur annoncer.
- Repos messieurs !! Déjà je vous informe que nous avons reçu les félicitations de notre ministre de tutelle au vu des vies qui ont été sauvées grâce à votre professionnalisme. Avant que vous ne me posiez les questions qui vous brûlent les lèvres, je vais vous faire le résumé de la journée d’hier !! Sachez déjà que la rumeur qui court depuis ce matin est exacte, nous n’avons comptabilisé aucun décès !! Certains crieront au miracle, moi le premier si je n’avais pas été témoins de…. disons…. certaines choses.
- (Un officier) C’est impossible, sauf votre respect mon général !! Les hommes qui ont été envoyés sur vos ordres au pavillon de quarantaine n’ont certainement pas pu tous en réchapper ?? J’ai moi-même orienté les cas les plus désespérés, cinq ou six tout au plus et je vous assure que la plupart étaient déjà quasi mourant quand nous les y avons fait transporter !!
- (Le général) Et bien messieurs !! Rien de plus simple pour vous répondre que de vous conseiller d’aller le vérifier de visu, ces soldats ont été transférés à l’aube ce matin dans les chambres libres près de leurs compagnons d’armes.
- Mais enfin !! Comment….
- (Le général) Une question à laquelle il risque hélas de n'être jamais apporté de réponse satisfaisante, sauf peut-être si vous vous rendez assez vite aux chevets de vos patients. Il m’a été ordonné de me taire mais certainement pas d’empêcher mes officiers à poursuivre leurs tâches, je sais qu’une autre personne dont je n’ai pas le droit de parler a demandé à le faire avant de partir et donc avec un peu de chance, vous pourriez peut être satisfaire en partie et en partie seulement une curiosité bien naturelle, maintenant je ne vous ai rien dit.
- (Un officier) Permission de quitter la salle mon général ? Il est l’heure des visites, je voudrais m’assurer que tout va bien et que les soins ont bien été donnés comme je les ai prescrits aux personnels infirmiers.
- (Le général sourit) Permission accordée !! Nous reprendrons cette réunion en fin de matinée, je ne saurais que vous conseiller de rester discrets malgré tout !! Il est rare que l’état prenne autant de mesures pour la protection d’une seule personne, vous comprendrez très vite j’en suis certain la raison première de cette décision.
***/***
« Une petite heure plus tard »
- Où suis-je ??
C’est la première chose qui me vient à l’esprit quand j’ouvre les yeux, ça ne dure qu’un instant avant que je ne me rappelle de tout et que je souris de ce début de panique qui m’a pris, sans doute d’avoir eu peur d’être une nouvelle fois passé d’une réalité à l’autre.
Je reconnais maintenant la chambre réservée au personnel de garde du pavillon de quarantaine, aussi c’est avec un certain plaisir que mes craintes n’aient pas eu lieu d’être que je m’étends quelques secondes avant de mettre les pieds au sol pour aller aux toilettes et ensuite prendre une bonne douche avant de remettre avec une petite grimace mes affaires de la veille, petit imprévu d’intendance car je ne pensais vraiment pas rester coucher ici.
Un coup d’œil à ma montre pour constater que la matinée est déjà bien avancée, j’opte alors pour une dernière visite à mes patients avant qu’on vienne me chercher pour rentrer au camping.
Le sommeil m’a fait du bien, gommant quelque peu les images horribles de ces jeunes soldats atrocement touchés par une guerre qui n’était pas forcément la leur.
Je me doute bien que les hommes de Maurice attendent derrière la porte, ce qui a le don de m’agacer car j’estime cette façon de me cacher aux regards des autres plutôt déplacée ne serait-ce déjà à cause de l’endroit où je me trouve.
Si la sécurité de mon pays n’a plus confiance dans son armée, où va-t-on ?? Je louche un instant vers cette porte avec un petit rictus qui si mon Thomas me voyait au lieu de dormir encore, comprendrait qu’il ne prépare rien de bon pour ces messieurs chargés de ma protection.
Et il n’aurait pas tort car connaissant parfaitement l’endroit où je me trouve, j’entre de nouveau dans la salle de bain commune avec une autre chambre donnant dans un angle opposé du couloir et de ce fait rendant la porte de celle-ci invisible depuis celle de ma chambre actuelle devant laquelle mes gardiens doivent être tranquillement installés.
C’est donc avec un certain plaisir que je leur fausse compagnie pour m’éloigner du pavillon par une sortie de service et me retrouver dehors non loin du bâtiment administratif où le général a ses quartiers.
De là à l’idée de lui faire un petit coucou, il n’y a qu’un petit pas à faire et ma décision est vite prise, traverser la cour d’honneur vide ne me prend que quelques secondes pour me retrouver devant la porte automatique de l’accueil et c’est au moment où je me présente devant, qu’une voix grave derrière moi me fait sursauter.
- Qu’est-ce que vous faites ici jeune homme ? Qui vous a laissé entrer et tout d’abord, où sont vos autorisations d’accès ?
Il règne une forte effervescence dans la caserne hôpital depuis le lever des couleurs, les ordres claquent de la bouche des sous-officiers qui ont reçu leurs missions et que ce soit au niveau de la sécurité ou encore à celui de la préparation des salles ainsi que des chambres qui vont bientôt recevoir leur contingent de blessés, tous s’affairent à ce que tout soit prêt pour l’arrivée des premières ambulances.
Le général Mathéi est en plein briefing avec ses officiers-chirurgiens pour les renseigner au mieux des dernières nouvelles, afin qu’ils sachent à quoi s’attendre et puissent ensuite s’organiser en conséquence.
- (Le général) Nous ne recevrons chez nous que les plus touchés, nous devons donc nous attendre à des pertes substantielles !! Je suis certain que chacun d’entre vous fera de son mieux pour limiter la casse, nous devrions recevoir de l’aide extérieure pour les cas les plus difficiles.
Un brouhaha de surprise et de contestation suit ses dernières paroles.
- Allons messieurs !! Un peu de silence s’il vous plait !! Je peux bien comprendre que vos ego soient quelques peu écornés, mais je pense avant tout à la survie de ces jeunes hommes et je ne tolérerai pas ce genre de protestations mal venues, tenez-vous le pour dit !!
- Excusez mon général, mais nous sommes suffisamment nombreux et formés à ce qui nous attend pour ne pas comprendre ce qu’amènerait de plus cette aide extérieure, si ce n’est très certainement de désorganiser nos services.
- (Le général) Il n’y aura aucune désorganisation du fait que j’ai demandé qu’une salle soit préparée dans une autre aile et qu’il n’y aura de ce fait aucune interaction entre vous et l’équipe qui y sera mise en place !! De plus, un cordon de sécurité spécifique empêchera quiconque d’entrer dans la zone de confinement menant à cette salle !!
- Peut-on connaître les raisons d’un tel déploiement de forces autour de ces personnes ?
- (Le général) C’est une exigence de la présidence qui m’est aussi incompréhensible qu’à vous, la seule chose que je suis habilité à vous révéler et que nous parlons du même chirurgien qui est intervenu dernièrement sur la famille impériale nippone, vous en connaissez sans doute les résultats probants si vous suivez un tant soit peu les actualités.
- Les médias du monde entier n’hésitent pas à employer le mot miracle !! Comment ne pas être au courant après tout le tapage que ça a fait dans la profession ?
- (Le général) Vous comprendrez donc pourquoi j’ai accepté ces conditions inhabituelles !!
- Dans ce cas, je ne vois plus rien à redire !! Nous jugerons sur le tas de ce qu’il en est réellement !!
- (Le général) Bien !! Les premiers cas devraient arriver dans la matinée, tenez-vous prêt avec vos équipes à les recevoir !! Messieurs !! Vous pouvez disposer, je vous ferais savoir si j’ai d’autres informations à vous communiquer !!
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« Quelques heures avant au camping »
J’étais pourtant bien parti pour lézarder une heure ou deux de plus dans les bras de mon Thomas, quand j’entends la voix de Chloé qui sonne le rappel pour le petit déjeuner.
J’avoue sans honte que je m’en serais bien passé, lové comme je le suis contre le corps tout chaud de mon grand blond et ne serait-ce l’insistance de ma copine à rameuter tout le monde, c’est avec un fort soupir d’exaspération que je me décide à mettre un pied hors du lit.
Thomas ouvre les yeux et me sourit avec amusement en comprenant mon manque de motivation à me lever.
- Les nuits sont trop courtes !!
- A qui le dis-tu !!
Un coup contre la porte nous rappelle à l’ordre.
- Debout là-dedans !! Le café est prêt !! Allez oust !!
- (Thomas) On ferait mieux d’y aller sinon elle risque de débouler avec un seau d’eau Hi ! Hi !
- Hummm !!
- Si tu veux on ira ensuite sur la dune pour faire un gros câlin rien que nous deux.
- Yep !!!
Du coup je retrouve le sourire en me levant d’un bond pour aller direct sur la terrasse.
- Hep !! Hep !! Hep !! Prends au moins le temps de mettre un short s’il te plait !! Ça changera de l’habitude à montrer tes « avantages » à tout le monde Hi ! Hi !
- Personne ne s’en est jamais plaint il me semble ?
- Ce n’est pas quand ça reste entre nous que ça me dérange !! Seulement j’ai comme l’impression que certains voisins s’en sont rendu compte et si ça continue, il va y avoir très bientôt un attroupement pour assister au réveil de sa majesté Hi ! Hi !
- Fait savoir à ces marauds qu’ils peuvent aussi venir assister à mes ablutions intimes matinales, s’ils fournissent le pot de chambre et le papier cul bien sûr Hi ! Hi !
CHAPITRE 109 (322) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Encore des projets qui tombent à l’eau)
« Petit déjeuner sur la terrasse »
Comme à l’habitude lors de ces moments privilégiés où nous sommes tous réunis, les conversations vont bon train sur entre autre la façon de passer cette nouvelle journée et personne ne semble manquer d’idées sur le sujet, prouvant par la même que l’ennui n’est pas d’actualité loin s’en faut au sein de notre groupe.
Pour la matinée c’est encore une fois chacun pour soi, mais je sens bien dans les regards que chacun se porte que pour l’après midi il en sera tout autre et du coup je fais une proposition qui semble ravir tout le monde, faisant même l’unanimité une fois que Raphaël est passé en nous donnant son accord.
- Ça fait plusieurs jours que j’ai envie d’aller faire un tour au cirque et que je reporte pour une raison ou pour une autre !! Nous pourrions le visiter l’après-midi et rester ensuite le soir pour voir le spectacle, vous en pensez quoi ?
- (Léa) Il faudra juste penser à prévenir Franck que nous ne dînerons pas là ce soir, sinon ça nous changera les idées !!
- (Chloé) Je peux demander à nos copains de se joindre à nous ?
- Bien sûr ma puce, au contraire !! Ça permettra de faire enfin leurs connaissances.
Je me tourne vers l’autre Thomas en souriant.
- Il n’y a plus que toi de célib « cousin », va falloir que tu te trouves vite fait une copine si tu ne veux pas avoir les baloches qui trainent par terre Hi ! Hi !
- Ne pense même pas à elles pour plaisanter sale obsédé Hi ! Hi !
- Oh l’autre !! Vous entendez comment il me parle ??
- (Antoine amusé) Tu n’avais qu’à pas le chercher non plus Hi ! Hi ! Il est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire, pas vrai « cousin » ?? Fais quand même gaffe en te levant de ne pas marcher dessus Hi ! Hi !
- Oulah !! Je vois que vous êtes en forme ce matin !! Parole !! C’est l’idée d’aller au cirque qui vous fait cet effet ??
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Thomas écoute avec amusement cette petite mise en boite qui prouve rien que par le fait qu’elle se produise, que son homologue dans cette réalité est bien accepté de tous.
Il va pour en remettre une couche, quand il aperçoit Léonie et Dorian qui à l’évidence viennent dans leur direction, un petit sourire crispé lui vient alors en se tournant vers Florian pour l’avertir.
- Mon petit doigt me dit que nos projets pour cet après-midi tombent à l’eau, regarde qui arrivent au pas de charge !!
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Je me tourne vers l’allée juste au moment où ils arrivent tous les deux sur nous, mes deux mains viennent aussitôt se plaquer sur mes joues n’ayant pas envie de me reprendre une baffe.
Léonie voit mon geste.
- Excuse-moi pour l’autre soir, je n’étais pas au fait de toute l’histoire !!
- Tu ne me frapperas plus alors ?
- Bien sûr que non !!
Thomas qui n’était pas au courant, la regarde avec un début de colère qu’il a du mal à réprimer et son ton de voix quand il lui adresse la parole en surprend plus d’un parmi nos amis qui ne sont pas habitués loin s’en faut à ce genre de réaction venant de sa part.
- Je ne sais pas à quoi rime cette histoire, juste qu’il ne vaudrait mieux pas en effet que ça se reproduise !!
Pour calmer le jeu, j’explique ce qu’il en est et les raisons qui l’ont poussée à ce geste de violence envers moi, heureux de voir que tout le monde se détend au fur et à mesure de mes éclaircissements sur ce qui l’a conduit à cette claque que je me dois d’avouer avoir quelque peu mérité.
A leur tour de nous confier le but de leur venue de si bon matin, je comprends très vite l’urgence de leur mission et je rentre vite fait pour me préparer au départ, pendant qu’ils font connaissance avec le reste de la bande.
Ce n’est qu’une fois dans les airs que nous reprenons notre conversation et que je tente de répondre du mieux que je peux à toutes les questions bien naturelles qu’ils se posent encore sur toute cette histoire incroyable que Maurice leur a raconté, ce n’est qu’à l’approche de Paris que le silence se fait et que chacun d’eux fait le point sur tout ce qu’il vient d’apprendre.
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Nous survolons maintenant l’hôpital militaire qui m’apparaît tel que dans mes souvenirs, si ce n’est l’effervescence qui y règne et qui prouverait à elle seule si besoin était l’urgence de la situation.
CHAPITRE 110 (323) (Hôpital Bégin) (Mercredi midi) (Situation d’urgence)
L’hôpital ou plutôt son personnel est en plein chambardement avec toutes ces navettes d’hélicoptères et d’ambulances qui n’arrêtent pas depuis bientôt deux bonnes heures, amenant chacun un pauvre garçon cruellement touché dans ses chairs et qu’il faut ensuite prendre en charge jusqu’aux chambres près du bâtiment où se trouvent les blocs opératoires, déjà dans un premier temps pour un dernier bilan qui permettra de le diriger ensuite rapidement vers le chirurgien qui convient le mieux à son traumatisme quel qu’il soit.
Un capitaine relève régulièrement les différentes fiches et s’occupe ensuite du dispatching, réservant les cas les plus désespérés qu’il envoie ensuite dans un autre bâtiment comme il en a reçu l’ordre.
C’est le genre d’ordre justement qui par son ambiguïté fait couler beaucoup de salive depuis qu’il a été donné, certains allant jusqu’à penser que c’était tout simplement pour les laisser mourir en paix et ce loin du regard de leurs frères d’armes, afin que ceux toujours conscients qui peuvent encore être sauvés n’aient pas cette vision d’horreur et de désespoir à la vue de leurs corps déchiquetés.
C’est donc dans cette effervescence qu’arrive l’hélicoptère transportant Florian et ses gardes du corps, passant presque incognito au milieu de cette agitation.
Quatre hommes également en civil viennent dès sa sortie l’encadrer pour faire écran à un éventuel curieux qui pourrait avoir envie de savoir ce que fait un si jeune garçon visiblement en bonne santé, au milieu de tout ce capharnaüm d’ordres et de cris de douleur.
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Une fois la porte du bâtiment franchie, je passe devant eux en connaissant parfaitement l’endroit où je dois me rendre et je ne suis qu’à moitié surpris en entrant dans le bloc, d’y voir l’équipe nippone du professeur Akihito qui déjà par deux fois m’a assisté.
- 再びあなたに会えて!この時間をもう一度させていただきます、私たちの最高の私たちの仲間の人間の苦しみを和らげるためにも与えます。 (Heureux de vous revoir !! Cette fois encore nous allons devoir donner le meilleur de nous-mêmes pour soulager les souffrances de nos semblables.)
Ils s’inclinent avec une marque de respect qui me touche profondément, la confiance qu’ont ces quatre personnes à mon encontre ne fait aucun doute.
Je me tourne vers un des hommes en civil.
- Pendant que je vais me préparer, pourriez-vous allez me chercher la personne qui nous assistera pour le transfert des patients jusqu’au bloc ? Dites-lui que nous commencerons d’ici un quart d’heure, chaque blessé devra avoir sa fiche médicale qui l’accompagne !! Il nous faudra également quelqu’un qui saura nous fournir rapidement quelques demandes d’équipement dont nous pourrions avoir besoin en urgence !!
- Entendu !!
Il s’adresse au reste de son équipe.
- Vous autres, vous ne laissez entrer personne dans cette salle qui ne soit indispensable !!.....
Le reste des ordres me devient inaudible au fur et à mesure que mon esprit s’imprègne du travail qui l’attend, c’est donc un petit quart d’heure plus tard que j’entre dans le bloc où déjà le premier patient est étendu en attente de l’intervention qui pour lui sera celle de la dernière chance.
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« Vingt-trois heures trente »
L’homme est emmené en salle de réveil de là où il pourra ensuite être transporté dans une chambre, une fois que ses constantes montreront qu’il est hors de danger.
Plus de treize heures d’opérations à réparer sur ces soldats ce que les hommes sont capables de se faire subir, que ce soit brûlures, membres sectionnés, traumatismes divers, plaies profondes, éclats d’obus et j’en passe, me laisse d’un coup comme vidé de toute substance nerveuse à regarder hébété mes assistants épuisés eux aussi et leurs vêtements couverts comme les miens de sang.
Je me rends bien compte que je ne dois pas être en meilleur état qu’eux, mes jambes tremblantes de fatigue me permettent à peine de tenir debout et c’est avec reconnaissance que j’accepte le siège qui m’est proposé.
L’homme imposant que j’ai tout de suite reconnu et qui me l’a tendu me fixe si bizarrement, que j’arrive malgré tout à esquisser un léger sourire.
- Peut-on avoir une pause avant de faire entrer le prochain ?
- C’était le dernier de ceux que nous pensions perdus !! Mes équipes peuvent terminer de s’occuper des autres maintenant, je ne sais pas qui ou ce que vous êtes mon garçon !! Mais sachez que ce que vous avez fait aujourd’hui dépasse de loin ce que les meilleurs d’entre nous auraient pu réaliser, vous avez des mains ainsi qu’un esprit d’analyse et de connaissances qui valent de l’or !!
- Faudra dire ça à mes professeurs de fac à la rentrée Hi ! Hi !
- Comment ça ??
- Et bien oui quoi !! Je rentre normalement en première année de médecine en septembre, à condition bien sûr que je sois retenu.
La tête que fait Marcel m’éclate un maximum et malgré la fatigue qui me pèse, j’arrive à me lever en me tenant à son bras.
- En attendant j’aimerais dormir quelques heures avant de reprendre mes vacances si ça ne te fais rien !!
CHAPITRE 111 (324) (Hôpital Bégin) (Jeudi matin) (Débriefing)
La salle se remplit lentement des officiers chirurgiens au fur et à mesure de leur arrivée pour assister au débriefing des vingt-quatre dernières heures, un étrange silence montre que déjà quelques révélations somme toute assez incroyables ont percé et que depuis beaucoup de questions se posent à eux, cherchant dans l’analyse silencieuse des faits à démêler le vrai du faux.
C’est donc dans cette ambiance étonnamment studieuse que le général Mathéi fait son apparition, surpris à son tour par le silence de cathédrale qui règne dans la pièce.
- Garde à vous !!
Le général rend le salut à ses officiers avec un petit sourire en coin qui démontre à qui le connaît un tant soit peu, qu’il est particulièrement satisfait de ce qu’il s’apprête à leur annoncer.
- Repos messieurs !! Déjà je vous informe que nous avons reçu les félicitations de notre ministre de tutelle au vu des vies qui ont été sauvées grâce à votre professionnalisme. Avant que vous ne me posiez les questions qui vous brûlent les lèvres, je vais vous faire le résumé de la journée d’hier !! Sachez déjà que la rumeur qui court depuis ce matin est exacte, nous n’avons comptabilisé aucun décès !! Certains crieront au miracle, moi le premier si je n’avais pas été témoins de…. disons…. certaines choses.
- (Un officier) C’est impossible, sauf votre respect mon général !! Les hommes qui ont été envoyés sur vos ordres au pavillon de quarantaine n’ont certainement pas pu tous en réchapper ?? J’ai moi-même orienté les cas les plus désespérés, cinq ou six tout au plus et je vous assure que la plupart étaient déjà quasi mourant quand nous les y avons fait transporter !!
- (Le général) Et bien messieurs !! Rien de plus simple pour vous répondre que de vous conseiller d’aller le vérifier de visu, ces soldats ont été transférés à l’aube ce matin dans les chambres libres près de leurs compagnons d’armes.
- Mais enfin !! Comment….
- (Le général) Une question à laquelle il risque hélas de n'être jamais apporté de réponse satisfaisante, sauf peut-être si vous vous rendez assez vite aux chevets de vos patients. Il m’a été ordonné de me taire mais certainement pas d’empêcher mes officiers à poursuivre leurs tâches, je sais qu’une autre personne dont je n’ai pas le droit de parler a demandé à le faire avant de partir et donc avec un peu de chance, vous pourriez peut être satisfaire en partie et en partie seulement une curiosité bien naturelle, maintenant je ne vous ai rien dit.
- (Un officier) Permission de quitter la salle mon général ? Il est l’heure des visites, je voudrais m’assurer que tout va bien et que les soins ont bien été donnés comme je les ai prescrits aux personnels infirmiers.
- (Le général sourit) Permission accordée !! Nous reprendrons cette réunion en fin de matinée, je ne saurais que vous conseiller de rester discrets malgré tout !! Il est rare que l’état prenne autant de mesures pour la protection d’une seule personne, vous comprendrez très vite j’en suis certain la raison première de cette décision.
***/***
« Une petite heure plus tard »
- Où suis-je ??
C’est la première chose qui me vient à l’esprit quand j’ouvre les yeux, ça ne dure qu’un instant avant que je ne me rappelle de tout et que je souris de ce début de panique qui m’a pris, sans doute d’avoir eu peur d’être une nouvelle fois passé d’une réalité à l’autre.
Je reconnais maintenant la chambre réservée au personnel de garde du pavillon de quarantaine, aussi c’est avec un certain plaisir que mes craintes n’aient pas eu lieu d’être que je m’étends quelques secondes avant de mettre les pieds au sol pour aller aux toilettes et ensuite prendre une bonne douche avant de remettre avec une petite grimace mes affaires de la veille, petit imprévu d’intendance car je ne pensais vraiment pas rester coucher ici.
Un coup d’œil à ma montre pour constater que la matinée est déjà bien avancée, j’opte alors pour une dernière visite à mes patients avant qu’on vienne me chercher pour rentrer au camping.
Le sommeil m’a fait du bien, gommant quelque peu les images horribles de ces jeunes soldats atrocement touchés par une guerre qui n’était pas forcément la leur.
Je me doute bien que les hommes de Maurice attendent derrière la porte, ce qui a le don de m’agacer car j’estime cette façon de me cacher aux regards des autres plutôt déplacée ne serait-ce déjà à cause de l’endroit où je me trouve.
Si la sécurité de mon pays n’a plus confiance dans son armée, où va-t-on ?? Je louche un instant vers cette porte avec un petit rictus qui si mon Thomas me voyait au lieu de dormir encore, comprendrait qu’il ne prépare rien de bon pour ces messieurs chargés de ma protection.
Et il n’aurait pas tort car connaissant parfaitement l’endroit où je me trouve, j’entre de nouveau dans la salle de bain commune avec une autre chambre donnant dans un angle opposé du couloir et de ce fait rendant la porte de celle-ci invisible depuis celle de ma chambre actuelle devant laquelle mes gardiens doivent être tranquillement installés.
C’est donc avec un certain plaisir que je leur fausse compagnie pour m’éloigner du pavillon par une sortie de service et me retrouver dehors non loin du bâtiment administratif où le général a ses quartiers.
De là à l’idée de lui faire un petit coucou, il n’y a qu’un petit pas à faire et ma décision est vite prise, traverser la cour d’honneur vide ne me prend que quelques secondes pour me retrouver devant la porte automatique de l’accueil et c’est au moment où je me présente devant, qu’une voix grave derrière moi me fait sursauter.
- Qu’est-ce que vous faites ici jeune homme ? Qui vous a laissé entrer et tout d’abord, où sont vos autorisations d’accès ?
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