18-09-2020, 10:12 AM
(Modification du message : 18-09-2020, 11:07 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 77 (290) (Camping de la dune) (Lundi) (Maurice tient parole)
« Plus tard dans l’après-midi, sur la plage »
Nous sommes tous, enfin surtout moi, en pleine sieste à notre bout de plage habituel et alors que mes amis se couvrent de crème solaire pour ensuite bizarrement chercher un coin d’ombre, je reste au contraire en plein cagnard allongé sur ma serviette de plage.
J’ouvre un œil de temps en temps pour assister le plus souvent au même manège des jeunes et moins jeunes qui viennent se rincer l’œil, attirés comme des mouches par notre groupe.
Certains moins timides s’arrêtent pour faire connaissance alors que d’autres beaucoup plus « émotifs » retournent vite fait se mettre dans l’océan jusqu’à la ceinture.
Un regain d’intérêt pourtant quand deux garçons s’approchent de Chloé et de Léa pour leur faire la bise, le sourire amical de mes deux copines démontre qu’ils se connaissent déjà et j’arrête là mon début d’intérêt pour ces deux garçons pour reprendre ma sieste en me disant que si elles veulent nous les présenter, elles sont assez grandes pour le faire.
***/***
« Une heure plus tard »
Un étrange cri d’oiseau me fait une nouvelle fois ouvrir les yeux, j’ai du mal au début avec le soleil à bien le discerner car il est assez haut dans le ciel et bizarrement ma vue s’adapte pour finir par faire comme un zoom sur l’animal, encore une étrangeté à mettre à mon actif pensais-je quand je reconnais dans cet oiseau un faucon pèlerin.
Du coup mon attention devient plus vive, me redressant sur les coudes pour mieux observer son manège et il devient vite évident que quelque chose a capté son attention au vu des cercles de plus en plus ciblés vers un endroit proche d’où je me trouve.
Mes yeux cherchent alors dans le taillis ce qui attire ainsi ce magnifique prédateur ailé, tous mes sens prennent une sensibilité extrême au point que je finis par entendre le léger couinement apeuré d’un autre animal tapi à quelques mètres de moi.
Ma vue une fois de plus s’adapte à la pénombre qui règne sous les buissons pour apercevoir une petite musaraigne à la fourrure marron clair, celle-ci tremble de tous ses membres ayant compris par un instinct millénaire qu’elle est la cible choisie par ce prédateur dont les cercles concentriques se réduisent à chaque tour davantage.
Au moment où le faucon fond sur sa proie, je me lève d’un bond en enroulant ma serviette autour de mon bras et en le tendant droit devant moi en poussant un son strident, l’animal en pleine chute libre reprend immédiatement son envol de quelques battements d’ailes pour venir se poser sur mon bras avec la grâce et la délicatesse d’un animal visiblement apprivoisé.
Bien sûr je ne suis pas le seul à l’avoir aperçu et je suis vite rejoint par mes amis d’abord, puis ensuite par un nombre grandissant de curieux qui poussent des cris d’admiration devant cet oiseau au demeurant magnifique qui me fixe dans les yeux d’un regard acéré mais d’où ne perce aucune crainte ni colère.
***/***
« Quelques dizaines de mètres plus loin, sur une hauteur de rocher bordant la plage »
Deux hommes avec des jumelles ont suivi de près toute la scène depuis le lâcher du faucon jusqu’à ce moment où il a répondu à l’appel et est venu se poser sur le bras du jeune rouquin.
- Vous avez votre réponse il me semble ??
- Il semblerait en effet !! Qu’avez-vous à m’apprendre sur le comportement de cet oiseau envers ce jeune homme ??
- Pour le moins inhabituel pour tout vous dire !! Je suis moi-même fortement troublé de son comportement, ce faucon ne connait que moi depuis qu’il est sorti de l’œuf et jamais, vous m’entendez !! Jamais il n’a répondu à un quelconque appel autre que le mien !!
- Si vous le faisiez revenir maintenant ??
- Entendu !!
Le fauconnier sort un sifflet à ultrason qu’il porte à sa bouche pour rappeler l’oiseau de proie, il souffle plusieurs fois dedans et reste un moment comme pensif avant de réitérer une seconde fois, Maurice sourit devant le froncement de sourcil inquiet du fauconnier.
- Votre sifflet fonctionne au moins ?
- Bien sûr !! Mais je ne comprends pas, il a toujours obéi en l’entendant !! Que se passe-t-il donc avec ce garçon ??
- Ce serait beaucoup trop long à vous expliquer, le mieux serait d’aller le rechercher vous ne pensez pas ? Sinon nous pourrions attendre ici encore longtemps je vous assure !!
L’homme souffle une dernière fois avant de baisser les bras en comprenant que ça ne sert à rien, rangeant son sifflet dans sa poche d’un geste nerveux.
- Allons-y avant qu’il y ait un accident, le visage de ce garçon est bien trop près de la tête de l’oiseau et il risque d’être blessé !!
- Croyez-moi sur parole, cela n’arrivera pas et je vous conseillerais même d’attendre avant de vouloir le récupérer que ce soit Florian qui vous le demande, sinon c’est très certainement vous qui risqueriez l’accident !! En tous les cas je vous remercie d’avance d’avoir accepté de faire ce test et d’avoir fait tout ce chemin avec moi.
- Pourrais-je au moins connaitre vos motivations ?
- Oh mais très certainement !! Je voulais m’assurer qu’il n’y avait aucun danger pour honorer une promesse que j’ai faite à ce garçon.
- Quel genre de promesse, si ce n’est pas trop indiscret de ma part de poser une telle question bien sûr ??
- Croyez-moi, il vaut mieux pour vous de ne pas la connaitre Hi ! Hi !
CHAPITRE 78 (291) (Camping de la dune) (Lundi) (Maurice tient parole) (fin)
***/***
« Sur la plage, pendant ce temps-là »
- Alors petit gars ?? Qu’est-ce que tu fais dans le coin ??
L’oiseau pousse un petit cri sans que son regard ne quitte une seule seconde le mien, j’entends ensuite un appel sûrement émis par un sifflet à ultrasons et mon attention se porte aussitôt vers la direction d’où il provient, j’aperçois alors deux hommes dont un en particulier que je ne manque pas de reconnaître à sa stature.
- On dirait bien que notre ami Maurice a voulu me tester Hi ! Hi !
- (Antonin) A qui tu parles ? Pas à l’oiseau quand même ?
- (Thomas) Tu penses qu’on peut le caresser ?
- Et d’un je parlais tout seul et de deux oui bien sûr si tu ne fais pas de mouvements brusques qui pourraient l’effaroucher !
Thomas va donc pour lui donner sa caresse quand je le retiens d’un geste.
- Montre lui ta main avant, il doit comprendre ton intention !!
- Ah !! D’accord !!
Thomas vient se placer dans mon dos pour ensuite suivre mes consignes, l’oiseau se laisse faire en semblant apprécier la caresse de mon ami.
- (Thomas) Il a une bague à la patte, tu as vu ??
- Bien sûr !! Comme je vois son propriétaire venir le récupérer avec notre ami Maurice.
- (Antonin) Ça ressemble beaucoup à un coup monté cette histoire, tu sais pourquoi il a fait ça toi ?
- A cause d’une demande que je lui ai faite cette nuit, je voulais vérifier si j’ai toujours mon « don » avec les animaux et je lui ai demandé s’il pouvait m’emmener au cirque, passer une heure ou deux avec la ménagerie.
- (Thomas) Tu parles bien du même cirque que celui d’où nous venons ?
- Bien sûr, pourquoi ?
- C’est cool Hi ! Hi ! J’aimerai être là cette fois pour voir la tête de « Raphi » quand il joue les dentistes avec un lion !!
- (Antonin surpris) Il a fait quoi ??
J’envoie à « Tonin » le souvenir de ce matin-là, en surveillant d’un œil l’arrivée de Maurice qui n’est plus qu’à quelques mètres de nous maintenant.
- (Antonin) Hi ! Hi ! Il a été courageux quand même !! Wouff !! Et ben dis donc, c’était déjà pas du chiqué vous deux !! Même le lion en chope la gaule Hi ! Hi !
***/***
Maurice ne manque pas le fou rire d’Antonin même s’il n’en comprend pas la raison, malgré tout son regard se porte rapidement sur Florian et le faucon qui se frotte la tête contre son épaule, comme le ferait n’importe quel animal domestique avec son maître.
L’homme qui l’accompagne semble de plus en plus surpris.
- C’est quoi ton secret mon gars ??
- L’empathie monsieur !! C’est un magnifique oiseau, très intelligent au demeurant !!
- Il est surtout bien dressé, l’intelligence n’a pas grand-chose à voir dans sa façon d’être.
- Détrompez-vous !! En voulez-vous une preuve ?
- Je serais curieux de voir ça !!
Je sonde rapidement le taillis où la musaraigne était terrée, elle y est toujours avec la même peur de sentir le prédateur si proche d’elle.
Je lui envoie une série de sons qui très vite la font cesser de trembler, son petit museau apparaît alors au recoin d’une grosse touffe d’herbes et je me retourne alors vers l’oiseau en lui imprimant ma demande en pensée tout en la formulant à voix haute.
- Va la chercher !! Ne lui fais aucun mal surtout !!
Je l’aide ensuite à prendre son envol avec mon bras, quelques battements d’ailes pour prendre suffisamment d’élan et le voilà qui plonge vers la végétation, la survolant en rase-motte pour revenir aussitôt sur moi pour y déposer la petite créature dans la paume de ma main.
Celle-ci se dressant aussitôt sur ses petites pattes arrière et se nettoie tranquillement les moustaches avec celles de devant, visiblement pas effarouchée pour deux sous.
L’oiseau revient en piqué pour cette fois se poser sur le gant de son maître qui lui met un cache sur les yeux afin d’être certain qu’il ne s’envolera plus.
- (L’homme) Et moi qui croyais avoir tout vu !! Si je racontais ce à quoi je viens d’assister, personne ne me croirait c’est sûr !!
Maurice le prend à part pour lui parler, l’homme acquiesce plusieurs fois avant de lui serrer la main et de nous faire un signe d’adieu, il quitte ensuite la plage non s’en s’être retourné plusieurs fois pour me regarder visiblement toujours autant stupéfié de la petite démonstration à laquelle il vient de participer.
- (Maurice) Tu n’étais pas obligé d’en rajouter avec la souris tu sais ? Il y a fallu que je lui promette de t’emmener à sa fauconnerie pour qu’il accepte de partir sans plus poser de questions.
- C’est loin ??
- Un peu quand même, ce gars est le frère d’un de mes agents et il est fauconnier-chef au Puy du Fou en Vendée.
- Je n’y suis jamais allé mais j’ai vu plusieurs reportages et j’aimerais beaucoup que nous nous y rendions un de ces quatre, il parait qu’il y a des aigles de plusieurs espèces !!
- (Maurice ironique) C’est sûr qu’ils n’attendent que toi pour apprendre à danser Hi ! Hi !
- Ça pourrait être drôle pas vrai ?? Maintenant je présume que tu es rassuré et que tu vas accepter ma demande d’aller faire un tour au cirque ?
- Je n’ai qu’une parole mon garçon, juste qu’il faut avant que j’aille en discuter avec le propriétaire pour qu’il ne te voie pas arriver là-bas comme un fou furieux à vouloir ouvrir les cages des fauves !!
CHAPITRE 79 (292) (Paris) (Mardi matin) (Hôpital du Val de Grâce)
« Service des grands blessés »
Frédéric avant son retour pour Reims, est venu une dernière fois visiter avec le professeur Assaki et son équipe, les trois patients opérés l’avant-veille, suivant avec discrétion les auscultations minutieuses du chirurgien qui a accepté sa demande d’être présent cette fois encore.
Tous les tests cliniques tendent à donner le même verdict, la santé des trois accidentés n’étant plus en danger et le fait d’être présent encore ce matin, démontrent une fois de plus qu’il n’a pas rêvé cette aventure comme il était tenté de le penser tellement elle lui a paru surréaliste.
Akihito accroche les radios de la princesse Masako sur l’écran lumineux fixé à la cloison, il reste ensuite un long moment à en observer les détails avant de se retourner vers son confrère.
« En Anglais traduit »
- Remarquable n’est-il pas ?
Frédéric se penche à son tour pour étudier les radios.
- Le mot me semble bien faible pour définir le travail de réparation osseuse que nous avons sous les yeux.
- J’étais présent pour les trois actes chirurgicaux et j’avoue sans honte m’être senti plusieurs fois complètement dépasser, tant que cela restait dans ma spécialité j’ai pu suivre sans trop de problèmes et même apprendre certaines choses fortes intéressantes, mais pour le reste j’avoue être resté médusé par autant de connaissances de la part d’un si jeune homme.
- (Frédéric) Je doute qu’il existe une autre personne en détenant autant, il lui a fallu mettre en œuvre un grand nombre de spécialisations à la pointe de nos connaissances de la chirurgie actuelle et il me semble même que certains actes étaient de réelles innovations, il aurait fallu enregistrer toutes ces heures pour en apprendre davantage.
Akihito réfléchi un instant avant de prendre Frédéric par le bras.
- Suivez-moi !! J’ai quelque chose à vous montrer.
Les deux hommes redescendent aux blocs opératoires jusqu’à celui qui a servi la nuit précédente, sa main montre alors un point précis au plafond non loin de la lampe à forte puissance qui sert lors des interventions.
- J’avais remarqué la led bleue qui indique que cette caméra était en service, alors cela répond-il à votre question mon cher collègue ?
- Oui mais je crains fort que nous n’obtenions jamais qu’on nous en confie une copie un jour !!
Akihito s’approche plus près de Frédéric pour lui souffler quelques mots à l’oreille.
- Prévenez notre ami commun que si des gens très puissants apprennent qu’un tel enregistrement existe, il lui sera difficile de garder longtemps secret ce qu’il contient.
- Que voulez-vous dire ??
- Je crains en avoir déjà trop dit !! Veuillez m’excuser mais je dois retourner auprès de mes patients !!
Frédéric reste un long moment à réfléchir le regard levé vers la petite caméra presque indétectable pour qui ignore sa présence, il semble ensuite se ressaisir et quitte le bloc non sans montrer un visage soucieux à ceux qui le croisent dans les couloirs.
Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de sa voiture, qu’il se décide d’appeler Maurice pour l’avertir de ce qui lui a bien semblé être un avertissement à prendre très au sérieux.
Une fois chose faite et cette fois ci relativement soulagé de ne pas avoir gardé ça pour lui, Frédéric démarre pour entamer son trajet de retour vers Reims.
Il a à peine passé la barrière de l’hôpital, qu’une berline avec deux hommes de type asiatique à l’intérieur démarre à son tour et s’engage dans la circulation pour le suivre avec la discrétion qui dénote bien le professionnalisme de ces deux occupants.
Un piéton attendant apparemment l’autorisation de traverser voit passer les deux voitures, il plaque alors sa main sur son oreille en suivant des yeux les deux véhicules jusqu’à ce qu’ils ne soient plus visibles dans la circulation.
- C’est Henri !! Dites au patron qu’il avait vu juste, deux agents du Naisho ont bien pris en filature le professeur Viala !! J’attends vos instructions !!
- ….
- Compris !! Je rentre à la base !! Terminé !!
Henri remonte son col pour se protéger de la pluie fine mais insidieuse qui commençait à lui couler dans le cou, un sourire de satisfaction aux lèvres en reconnaissant que depuis sa nomination à la tête du service le nouveau patron obtient des résultats qui dépassent et de loin s’en faut, ceux de son prédécesseur.
***/***
Alain Durieux reçoit presque immédiatement l’information qui pour lui n’est pas vraiment une surprise, car en effet il lui a été signalé que depuis deux jours les agents Nippons ont un regain d’activités dans la capitale et plus particulièrement aux alentours du Val de Grâce.
La chose étant dite, elle lui parait aussi bien naturelle étant donné les circonstances dues à la présence du couple impériale.
Présence qui se montre comme une aubaine pour la DST, qui peut ainsi repérer certains agents non encore répertoriés par ses services de contre-espionnage et en valider également quelques autres qui étaient déjà suspectés d’y appartenir.
« Plus tard dans l’après-midi, sur la plage »
Nous sommes tous, enfin surtout moi, en pleine sieste à notre bout de plage habituel et alors que mes amis se couvrent de crème solaire pour ensuite bizarrement chercher un coin d’ombre, je reste au contraire en plein cagnard allongé sur ma serviette de plage.
J’ouvre un œil de temps en temps pour assister le plus souvent au même manège des jeunes et moins jeunes qui viennent se rincer l’œil, attirés comme des mouches par notre groupe.
Certains moins timides s’arrêtent pour faire connaissance alors que d’autres beaucoup plus « émotifs » retournent vite fait se mettre dans l’océan jusqu’à la ceinture.
Un regain d’intérêt pourtant quand deux garçons s’approchent de Chloé et de Léa pour leur faire la bise, le sourire amical de mes deux copines démontre qu’ils se connaissent déjà et j’arrête là mon début d’intérêt pour ces deux garçons pour reprendre ma sieste en me disant que si elles veulent nous les présenter, elles sont assez grandes pour le faire.
***/***
« Une heure plus tard »
Un étrange cri d’oiseau me fait une nouvelle fois ouvrir les yeux, j’ai du mal au début avec le soleil à bien le discerner car il est assez haut dans le ciel et bizarrement ma vue s’adapte pour finir par faire comme un zoom sur l’animal, encore une étrangeté à mettre à mon actif pensais-je quand je reconnais dans cet oiseau un faucon pèlerin.
Du coup mon attention devient plus vive, me redressant sur les coudes pour mieux observer son manège et il devient vite évident que quelque chose a capté son attention au vu des cercles de plus en plus ciblés vers un endroit proche d’où je me trouve.
Mes yeux cherchent alors dans le taillis ce qui attire ainsi ce magnifique prédateur ailé, tous mes sens prennent une sensibilité extrême au point que je finis par entendre le léger couinement apeuré d’un autre animal tapi à quelques mètres de moi.
Ma vue une fois de plus s’adapte à la pénombre qui règne sous les buissons pour apercevoir une petite musaraigne à la fourrure marron clair, celle-ci tremble de tous ses membres ayant compris par un instinct millénaire qu’elle est la cible choisie par ce prédateur dont les cercles concentriques se réduisent à chaque tour davantage.
Au moment où le faucon fond sur sa proie, je me lève d’un bond en enroulant ma serviette autour de mon bras et en le tendant droit devant moi en poussant un son strident, l’animal en pleine chute libre reprend immédiatement son envol de quelques battements d’ailes pour venir se poser sur mon bras avec la grâce et la délicatesse d’un animal visiblement apprivoisé.
Bien sûr je ne suis pas le seul à l’avoir aperçu et je suis vite rejoint par mes amis d’abord, puis ensuite par un nombre grandissant de curieux qui poussent des cris d’admiration devant cet oiseau au demeurant magnifique qui me fixe dans les yeux d’un regard acéré mais d’où ne perce aucune crainte ni colère.
***/***
« Quelques dizaines de mètres plus loin, sur une hauteur de rocher bordant la plage »
Deux hommes avec des jumelles ont suivi de près toute la scène depuis le lâcher du faucon jusqu’à ce moment où il a répondu à l’appel et est venu se poser sur le bras du jeune rouquin.
- Vous avez votre réponse il me semble ??
- Il semblerait en effet !! Qu’avez-vous à m’apprendre sur le comportement de cet oiseau envers ce jeune homme ??
- Pour le moins inhabituel pour tout vous dire !! Je suis moi-même fortement troublé de son comportement, ce faucon ne connait que moi depuis qu’il est sorti de l’œuf et jamais, vous m’entendez !! Jamais il n’a répondu à un quelconque appel autre que le mien !!
- Si vous le faisiez revenir maintenant ??
- Entendu !!
Le fauconnier sort un sifflet à ultrason qu’il porte à sa bouche pour rappeler l’oiseau de proie, il souffle plusieurs fois dedans et reste un moment comme pensif avant de réitérer une seconde fois, Maurice sourit devant le froncement de sourcil inquiet du fauconnier.
- Votre sifflet fonctionne au moins ?
- Bien sûr !! Mais je ne comprends pas, il a toujours obéi en l’entendant !! Que se passe-t-il donc avec ce garçon ??
- Ce serait beaucoup trop long à vous expliquer, le mieux serait d’aller le rechercher vous ne pensez pas ? Sinon nous pourrions attendre ici encore longtemps je vous assure !!
L’homme souffle une dernière fois avant de baisser les bras en comprenant que ça ne sert à rien, rangeant son sifflet dans sa poche d’un geste nerveux.
- Allons-y avant qu’il y ait un accident, le visage de ce garçon est bien trop près de la tête de l’oiseau et il risque d’être blessé !!
- Croyez-moi sur parole, cela n’arrivera pas et je vous conseillerais même d’attendre avant de vouloir le récupérer que ce soit Florian qui vous le demande, sinon c’est très certainement vous qui risqueriez l’accident !! En tous les cas je vous remercie d’avance d’avoir accepté de faire ce test et d’avoir fait tout ce chemin avec moi.
- Pourrais-je au moins connaitre vos motivations ?
- Oh mais très certainement !! Je voulais m’assurer qu’il n’y avait aucun danger pour honorer une promesse que j’ai faite à ce garçon.
- Quel genre de promesse, si ce n’est pas trop indiscret de ma part de poser une telle question bien sûr ??
- Croyez-moi, il vaut mieux pour vous de ne pas la connaitre Hi ! Hi !
CHAPITRE 78 (291) (Camping de la dune) (Lundi) (Maurice tient parole) (fin)
***/***
« Sur la plage, pendant ce temps-là »
- Alors petit gars ?? Qu’est-ce que tu fais dans le coin ??
L’oiseau pousse un petit cri sans que son regard ne quitte une seule seconde le mien, j’entends ensuite un appel sûrement émis par un sifflet à ultrasons et mon attention se porte aussitôt vers la direction d’où il provient, j’aperçois alors deux hommes dont un en particulier que je ne manque pas de reconnaître à sa stature.
- On dirait bien que notre ami Maurice a voulu me tester Hi ! Hi !
- (Antonin) A qui tu parles ? Pas à l’oiseau quand même ?
- (Thomas) Tu penses qu’on peut le caresser ?
- Et d’un je parlais tout seul et de deux oui bien sûr si tu ne fais pas de mouvements brusques qui pourraient l’effaroucher !
Thomas va donc pour lui donner sa caresse quand je le retiens d’un geste.
- Montre lui ta main avant, il doit comprendre ton intention !!
- Ah !! D’accord !!
Thomas vient se placer dans mon dos pour ensuite suivre mes consignes, l’oiseau se laisse faire en semblant apprécier la caresse de mon ami.
- (Thomas) Il a une bague à la patte, tu as vu ??
- Bien sûr !! Comme je vois son propriétaire venir le récupérer avec notre ami Maurice.
- (Antonin) Ça ressemble beaucoup à un coup monté cette histoire, tu sais pourquoi il a fait ça toi ?
- A cause d’une demande que je lui ai faite cette nuit, je voulais vérifier si j’ai toujours mon « don » avec les animaux et je lui ai demandé s’il pouvait m’emmener au cirque, passer une heure ou deux avec la ménagerie.
- (Thomas) Tu parles bien du même cirque que celui d’où nous venons ?
- Bien sûr, pourquoi ?
- C’est cool Hi ! Hi ! J’aimerai être là cette fois pour voir la tête de « Raphi » quand il joue les dentistes avec un lion !!
- (Antonin surpris) Il a fait quoi ??
J’envoie à « Tonin » le souvenir de ce matin-là, en surveillant d’un œil l’arrivée de Maurice qui n’est plus qu’à quelques mètres de nous maintenant.
- (Antonin) Hi ! Hi ! Il a été courageux quand même !! Wouff !! Et ben dis donc, c’était déjà pas du chiqué vous deux !! Même le lion en chope la gaule Hi ! Hi !
***/***
Maurice ne manque pas le fou rire d’Antonin même s’il n’en comprend pas la raison, malgré tout son regard se porte rapidement sur Florian et le faucon qui se frotte la tête contre son épaule, comme le ferait n’importe quel animal domestique avec son maître.
L’homme qui l’accompagne semble de plus en plus surpris.
- C’est quoi ton secret mon gars ??
- L’empathie monsieur !! C’est un magnifique oiseau, très intelligent au demeurant !!
- Il est surtout bien dressé, l’intelligence n’a pas grand-chose à voir dans sa façon d’être.
- Détrompez-vous !! En voulez-vous une preuve ?
- Je serais curieux de voir ça !!
Je sonde rapidement le taillis où la musaraigne était terrée, elle y est toujours avec la même peur de sentir le prédateur si proche d’elle.
Je lui envoie une série de sons qui très vite la font cesser de trembler, son petit museau apparaît alors au recoin d’une grosse touffe d’herbes et je me retourne alors vers l’oiseau en lui imprimant ma demande en pensée tout en la formulant à voix haute.
- Va la chercher !! Ne lui fais aucun mal surtout !!
Je l’aide ensuite à prendre son envol avec mon bras, quelques battements d’ailes pour prendre suffisamment d’élan et le voilà qui plonge vers la végétation, la survolant en rase-motte pour revenir aussitôt sur moi pour y déposer la petite créature dans la paume de ma main.
Celle-ci se dressant aussitôt sur ses petites pattes arrière et se nettoie tranquillement les moustaches avec celles de devant, visiblement pas effarouchée pour deux sous.
L’oiseau revient en piqué pour cette fois se poser sur le gant de son maître qui lui met un cache sur les yeux afin d’être certain qu’il ne s’envolera plus.
- (L’homme) Et moi qui croyais avoir tout vu !! Si je racontais ce à quoi je viens d’assister, personne ne me croirait c’est sûr !!
Maurice le prend à part pour lui parler, l’homme acquiesce plusieurs fois avant de lui serrer la main et de nous faire un signe d’adieu, il quitte ensuite la plage non s’en s’être retourné plusieurs fois pour me regarder visiblement toujours autant stupéfié de la petite démonstration à laquelle il vient de participer.
- (Maurice) Tu n’étais pas obligé d’en rajouter avec la souris tu sais ? Il y a fallu que je lui promette de t’emmener à sa fauconnerie pour qu’il accepte de partir sans plus poser de questions.
- C’est loin ??
- Un peu quand même, ce gars est le frère d’un de mes agents et il est fauconnier-chef au Puy du Fou en Vendée.
- Je n’y suis jamais allé mais j’ai vu plusieurs reportages et j’aimerais beaucoup que nous nous y rendions un de ces quatre, il parait qu’il y a des aigles de plusieurs espèces !!
- (Maurice ironique) C’est sûr qu’ils n’attendent que toi pour apprendre à danser Hi ! Hi !
- Ça pourrait être drôle pas vrai ?? Maintenant je présume que tu es rassuré et que tu vas accepter ma demande d’aller faire un tour au cirque ?
- Je n’ai qu’une parole mon garçon, juste qu’il faut avant que j’aille en discuter avec le propriétaire pour qu’il ne te voie pas arriver là-bas comme un fou furieux à vouloir ouvrir les cages des fauves !!
CHAPITRE 79 (292) (Paris) (Mardi matin) (Hôpital du Val de Grâce)
« Service des grands blessés »
Frédéric avant son retour pour Reims, est venu une dernière fois visiter avec le professeur Assaki et son équipe, les trois patients opérés l’avant-veille, suivant avec discrétion les auscultations minutieuses du chirurgien qui a accepté sa demande d’être présent cette fois encore.
Tous les tests cliniques tendent à donner le même verdict, la santé des trois accidentés n’étant plus en danger et le fait d’être présent encore ce matin, démontrent une fois de plus qu’il n’a pas rêvé cette aventure comme il était tenté de le penser tellement elle lui a paru surréaliste.
Akihito accroche les radios de la princesse Masako sur l’écran lumineux fixé à la cloison, il reste ensuite un long moment à en observer les détails avant de se retourner vers son confrère.
« En Anglais traduit »
- Remarquable n’est-il pas ?
Frédéric se penche à son tour pour étudier les radios.
- Le mot me semble bien faible pour définir le travail de réparation osseuse que nous avons sous les yeux.
- J’étais présent pour les trois actes chirurgicaux et j’avoue sans honte m’être senti plusieurs fois complètement dépasser, tant que cela restait dans ma spécialité j’ai pu suivre sans trop de problèmes et même apprendre certaines choses fortes intéressantes, mais pour le reste j’avoue être resté médusé par autant de connaissances de la part d’un si jeune homme.
- (Frédéric) Je doute qu’il existe une autre personne en détenant autant, il lui a fallu mettre en œuvre un grand nombre de spécialisations à la pointe de nos connaissances de la chirurgie actuelle et il me semble même que certains actes étaient de réelles innovations, il aurait fallu enregistrer toutes ces heures pour en apprendre davantage.
Akihito réfléchi un instant avant de prendre Frédéric par le bras.
- Suivez-moi !! J’ai quelque chose à vous montrer.
Les deux hommes redescendent aux blocs opératoires jusqu’à celui qui a servi la nuit précédente, sa main montre alors un point précis au plafond non loin de la lampe à forte puissance qui sert lors des interventions.
- J’avais remarqué la led bleue qui indique que cette caméra était en service, alors cela répond-il à votre question mon cher collègue ?
- Oui mais je crains fort que nous n’obtenions jamais qu’on nous en confie une copie un jour !!
Akihito s’approche plus près de Frédéric pour lui souffler quelques mots à l’oreille.
- Prévenez notre ami commun que si des gens très puissants apprennent qu’un tel enregistrement existe, il lui sera difficile de garder longtemps secret ce qu’il contient.
- Que voulez-vous dire ??
- Je crains en avoir déjà trop dit !! Veuillez m’excuser mais je dois retourner auprès de mes patients !!
Frédéric reste un long moment à réfléchir le regard levé vers la petite caméra presque indétectable pour qui ignore sa présence, il semble ensuite se ressaisir et quitte le bloc non sans montrer un visage soucieux à ceux qui le croisent dans les couloirs.
Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de sa voiture, qu’il se décide d’appeler Maurice pour l’avertir de ce qui lui a bien semblé être un avertissement à prendre très au sérieux.
Une fois chose faite et cette fois ci relativement soulagé de ne pas avoir gardé ça pour lui, Frédéric démarre pour entamer son trajet de retour vers Reims.
Il a à peine passé la barrière de l’hôpital, qu’une berline avec deux hommes de type asiatique à l’intérieur démarre à son tour et s’engage dans la circulation pour le suivre avec la discrétion qui dénote bien le professionnalisme de ces deux occupants.
Un piéton attendant apparemment l’autorisation de traverser voit passer les deux voitures, il plaque alors sa main sur son oreille en suivant des yeux les deux véhicules jusqu’à ce qu’ils ne soient plus visibles dans la circulation.
- C’est Henri !! Dites au patron qu’il avait vu juste, deux agents du Naisho ont bien pris en filature le professeur Viala !! J’attends vos instructions !!
- ….
- Compris !! Je rentre à la base !! Terminé !!
Henri remonte son col pour se protéger de la pluie fine mais insidieuse qui commençait à lui couler dans le cou, un sourire de satisfaction aux lèvres en reconnaissant que depuis sa nomination à la tête du service le nouveau patron obtient des résultats qui dépassent et de loin s’en faut, ceux de son prédécesseur.
***/***
Alain Durieux reçoit presque immédiatement l’information qui pour lui n’est pas vraiment une surprise, car en effet il lui a été signalé que depuis deux jours les agents Nippons ont un regain d’activités dans la capitale et plus particulièrement aux alentours du Val de Grâce.
La chose étant dite, elle lui parait aussi bien naturelle étant donné les circonstances dues à la présence du couple impériale.
Présence qui se montre comme une aubaine pour la DST, qui peut ainsi repérer certains agents non encore répertoriés par ses services de contre-espionnage et en valider également quelques autres qui étaient déjà suspectés d’y appartenir.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li