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Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - Version imprimable

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Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

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CHAPITRE 1 (214) (Afrique) (Lundi matin) (Un message à transmettre)


- (Patrice étonné) Et vous avez gardé ça pour vous depuis tout ce temps ?
- Je l’avais oublié sans doute !!
- (Camille) Comment ça ??
- Vous n’allez pas me croire très certainement, mais pourtant c’est la vérité !! Tout me revient maintenant que vous m’en parlez, jusqu’à ce jour j’avais complètement oublié cette affaire étrange !!
- (Patrice surpris) Vous expliquez ça comment ?? Un bébé avec un tel « don » aurait dû au contraire vous marquer pour la vie, du moins c’est ce que je pense !!
- Je ne l’explique pas, c’est comme ça c’est tout !! Mais nous voilà arriver, tenez !! Le dispensaire est juste là sur votre gauche !! Vous pourrez poser la même question au vieux père, je suis quasiment certain qu’il vous donnera la même réponse !! Nous n’avons plus jamais reparlé de cette histoire au moment où l’enfant, le pilote et ses parents ont été héliportés jusqu’à la ville le soir même !!

Camille se tourne vers Patrice visiblement troublée.

- C’est étrange tu ne trouves pas ?
- En effet !! Le patron nous a prévenus que nous risquerions d’apprendre des choses qui nous dépassent, ça commence bien !!
- On dirait, oui !! Heureusement qu’il nous a bien briefés avant de ce qu’il connaissait déjà, bizarre qu’il ne nous ait pas parlé de ce rapport tout de même ?
- Il en a fait mention rappelle-toi !! Juste que ce que nous avons appris ensuite était encore plus incroyable et que ça a dû t’échapper !!

***/***

« Le père Antoine »

Le bruit de moteur venant de la piste se fait de plus en plus présent, Antoine termine son auscultation du petit garçon que ses parents lui ont amené.

- Ce n’est rien du tout, il a dû manger des baies pas suffisamment mûres et il devrait très vite voir disparaître ses crampes d’estomac !!

Le père Antoine sort une sucette de sa poche qu’il tend à l’enfant qui s’en empare avec avidité, ce qui fait sourire le brave homme qui ne doute pas que ces douleurs au ventre vont très vite disparaître après ça.

Il raccompagne la famille jusqu’à la sortie de l’infirmerie du dispensaire, juste au moment où le véhicule bien connu de son ami M’Balla apparaît à l’horizon.

C’est donc le sourire aux lèvres qu’il l’attend dehors, sa vision beaucoup plus perçante depuis quelques temps lui révèle qu’il n’est pas venu seul et qu’il y a deux passagers avec lui dans le tout terrain, ce qui ne manque pas de l’interpeller sur le pourquoi de cette visite imprévue.

Il ne se doute pas un instant bien évidemment qu’il puisse y avoir un lien quelconque avec ses recherches Internet d’il y a quelques jours et c’est donc avec de toutes autres pensées qu’il accueille les nouveaux arrivants devant son ami visiblement stupéfait de le voir aussi alerte pour son âge et surtout ce changement si soudain depuis sa dernière visite.

- Bonjour mon ami !! Qui donc nous amènes-tu là ? Les visites dans ce coin reculé sont si rares !!
- Je leur laisse le soin des présentations père Antoine !! Mais dis-moi mon ami ? Aurais-tu rajeuni soudainement ? Je te trouve en meilleur forme qu’à ma dernière visite !!
- C’est une longue histoire mon ami !! Et qui n’intéressera certainement pas ces jeunes gens, est ce mon dispensaire qui vous amènent d’aussi loin ?

Patrice tout comme sa collègue dévisage le brave homme depuis qu’il leur est apparu, il n’a certes pas l’allure d’un vieillard comme l’avait décrit leur guide et d’ailleurs lui-même semble surpris à entendre leur conversation.

C’est donc sans ne plus prendre de gants, comme demandé précédemment qu’il annonce la couleur de ce qu’ils sont et du but de leur visite.

- Patrice Chenaut !! Lieutenant à la DST !! Ma collègue le lieutenant Camille Nivelle !! Nous sommes mandatés par notre service pour vous poser quelques questions au sujet de vos recherches sur le jeune Florian De Bierne !!

M’Balla se tourne vers eux le visage marquant un début de la colère qu’il tente à réprimer du mieux possible.

- Je vous avais pourtant demandé de ne pas brusquer le vieux père !! Vous les jeunes n’avez aucun respect pour les personnes de son âge !!
- (Antoine sourit) Laisse mon ami !! Je dirais au contraire que ces jeunes gens arrivent comme par miracle Hi ! Hi !
- (M’Balla) Je ne comprends pas mon père, quel miracle ?
- Je cherchais un soutien pour justement faire parvenir un message au jeune De Bierne et ces jeunes gens vont très certainement me faciliter bien les choses.
- (Patrice) Quel genre de soutien mon père ?
- Un genre avec deux pieds, deux mains et un bien étrange message Hi ! Hi !
- (Camille) Un ami à vous peut être ?
- Aussi, oui !! Mais là n’est pas sa mission, vous allez devoir demander à votre employeur les autorisations nécessaires à sa sortie du territoire et je vous souhaite bien du courage pour y arriver, ce garçon est un jeune Masaï de la tribu du chef Okoumé.
- (Patrice) Votre jeune Masaï ne s’appellerait il pas Taha par hasard ??
- Comment pouvez-vous savoir ça jeune homme ??
- (Patrice) Nous sommes au courant de beaucoup plus de choses que vous semblez croire mon père, ce garçon a un lien avec nos démarches actuelles et je serai curieux de connaître ce message qu’il doit apporter jusqu’au jeune Florian, à moins qu’il n’ait un quelconque rapport avec de mystérieuses météorites qui sont tombées dans cette région il y a dix-huit ans ? Auquel cas nous en connaissons en partie la teneur !!
- (Camille) Vous semblez troubler mon père ?
- Plus que vous pourriez le croire mon enfant !! Mais je manque d’hospitalité à vous laisser dehors après un si long trajet, nous reprendrons cette conversation une fois que vous vous serez reposés.




CHAPITRE 2 (215) (Aix en Provence) (Lundi matin) (Jean Baptiste)


« Dans la cuisine des De Bierne »

Philippe sourit à ce bonjour timide du garçon qu’il découvre pour la première fois.

- Bonjour !!
- (Michel) Bien dormi ??
- Très bien je vous remercie !!
- (Maryse) Viens donc t’installer à table pour boire quelque chose de chaud, tu dois avoir faim en plus parce qu’hier tu n’as rien voulu prendre ? Sers toi et fais comme chez toi, ici il n’y a pas de tralala tu l’apprendras vite !!

Philippe observe d’un œil tout professionnel le jeune homme et sa gestuelle tout comme ses mimiques lui en apprennent plus qu’un long discours, aussi le laisse-t-il prendre son petit-déjeuner tranquillement avant de lui poser les quelques questions qui ne devraient que confirmer ce qu’il en pense déjà.

Michel lui aussi est très attentif et il sourit d’amusement devant l’intérêt certain que semble porter Philippe sur Jean Baptiste qui visiblement ne se doute pas un instant qu’il est sondé par un spécialiste reconnu en la matière.

Michel s’adresse alors au jeune homme qui termine sa dernière tartine et reporte enfin son attention vers eux.

- Je ne t’ai pas présenté notre ami Philippe !! C’est le psychiatre qui s’occupe de Florian depuis son retour du coma.
- (Jean Baptiste) Pourquoi donc a-t-il besoin d’un psy ??
- (Philippe) Pour comprendre ou du moins essayer de comprendre ce qu’il lui est arrivé, Florian n’a plus aucuns souvenirs de sa vie d’avant l’accident et il est revenu de son coma avec disons une autre réalité en tête, une réalité qui bien sûr n’existe pas ici tout du moins !! J’essaie donc avec son aide de recoller les morceaux de sa conscience pour faire en quelque sorte le tri entre le vrai et le faux, il me sera donc très utile d’avoir une conversation avec toi pour en connaître un peu plus sur les dernières semaines d’avant l’accident et peut être par là même lui faire revenir quelques souvenirs de ce passé très proche, tu comprends ?
- Oui, bien sûr !! Seulement j’en connais très peu sur Florian, mon frère pourrait vous aider beaucoup plus que moi car ils étaient souvent ensemble.
- (Michel) Il était avec lui le jour de l’accident ?
- Je n’en ai aucune idée, mais c’est très probable puisque comme je vous le disais juste avant ils étaient toujours ensemble.
- (Philippe) Tu savais qu’il n’était pas très fréquentable, n’est-ce pas ?
- Mon frère non plus vous savez ? Et puis je ne le fréquentais pas, il ne venait à la maison que pour Gilles !! Soit pour s’enfermer à discuter pendant des heures, ou alors pour repartir aussitôt ensemble je ne sais où !!
- (Philippe) Et pourtant tu es accouru jusqu’ici en apprenant qu’il s’en était sorti ?
- J’étais tellement heureux de le savoir en vie vous comprenez ? Je me rends bien compte maintenant combien c’était puéril de ma part, j’aurais dû mille fois faire demi-tour avant d’arriver jusqu’ici !! Mais je n’y ai même pas songé un seul instant, je n’avais que son visage et son sourire dans ma tête, je voulais le serrer dans mes bras pour lui montrer combien j’étais heureux pour lui.
- (Philippe sidéré) Tu l’aimes vraiment alors ? Je veux dire, tu as vraiment aimé l’ancien Florian ? Celui que tout le monde haïssait ?

Jean Baptiste ne comprend visiblement pas où veut en venir cet homme avec ses questions, il parle d’un ancien Florian que tout le monde soi-disant haïssait, alors que lui ne l’a connu que comme le copain de son frère qui lui-même était bien loin de ne pas l’apprécier bien au contraire puisque ils étaient toujours fourrés ensemble.

- Personne ne haïssait le Florian que je connais ?? Mes sentiments envers lui sont ce qu’ils sont et je n’y peux rien, hélas je dirais même !! Parce que s’ils n’existaient pas, je ne serais pas aussi mal dans ma peau depuis la première fois que je l’ai vu. Vous ne savez pas ce que c’est d’avoir le cœur qui s’affole en sa présence et l’estomac qui se retourne quand il n’est plus là et qu’il est reparti sans même un petit signe montrant un minimum d’attention.
- (Philippe) Je comprends très bien mon garçon, j’en suis sincèrement désolé pour toi que ce n’ait pas été réciproque !! Je peux juste t’assurer que le Florian que tu vas redécouvrir ne sera plus du tout comme ça, maintenant je ne peux rien te promettre sur ses sentiments envers toi quand il apprendra que tu existes et que tu l’as connu avant qu’il ne perde la mémoire de son passé, du moins de celui-là !
- (Jean Baptiste) Ça fait déjà plusieurs fois que j’entends ce genre d’allusion, je ne comprends pas vraiment où vous voulez tous en venir avec cette histoire de passé qui n’en est plus un et d’un autre qui n’a vraisemblablement jamais été et qui en devient un ??
- (Maryse) Ne t’emporte pas mon grand, Florian te dira tout ce qu’il y a à savoir j’en suis certaine !! D’ailleurs nous avons de la route à faire si nous voulons ne pas arriver trop tard, tu es toujours d’accord pour nous emmener mon cher Philippe ?
- (Philippe sourit) Bien sûr, quelle question !! Je suis trop curieux vous le pensez bien d’assister à cette rencontre !!
- (Jean Baptiste hésitant) C’est que je ne suis pas certain d’avoir envie d’y aller, je pense plutôt qu’il serait plus sage de rentrer chez moi afin d’oublier tout ça et de toute façon je n’ai ni vêtements de rechange, ni argent pour vous accompagner !! Tout juste ai-je assez sur moi pour rentrer à Paris !!
- (Philippe) Nous respecterons ta volonté n’en doute pas et d’ailleurs je ne vois pas comment ne pas le faire à moins de t’attacher Hi ! Hi ! Seulement réfléchis bien avant de prendre ta décision !! L’argent et les vêtements ne sont pas le vrai problème car nous pouvons facilement y remédier !! Le vrai problème est de savoir si tu as ou pas envie de revoir Florian et de t’en faire à minima un ami, parce que je suis convaincu qu’il le sera et ce n’est pas le genre d’ami qui s’en va sans un petit geste d’attention, nous sommes tous ici très bien placés pour le savoir.




CHAPITRE 3 (216) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Oups !!!)


Raphaël n’était jusque-là encore jamais tombé amoureux ni même seulement intéressé vraiment par quiconque que ce soit fille ou garçon avant la soirée d’hier où il a bien dû convenir que son regard était beaucoup plus attiré par les garçons de ce groupe d’amis que par les deux filles aussi belles soient elles.

Parmi les six gars qu’il a observé pendant le dîner, sa préférence n’était pas encore clairement définie et même loin s’en faut, chacun de ses six copains ayant un attrait certain quoique différent à son regard.

Raphaël trouve quand même ça étonnant alors que des beaux mecs il en a vu plus souvent qu’à son tour et qui ne l’ont jamais marqué d’un quelconque intérêt, tandis que brusquement la vue de ce groupe lui amène cette envie de rapprochement qu’il ne s’explique que par l’attrait autant sexuel qu’amical qu’il éprouve déjà envers eux sans les connaître réellement.

La réaction du petit rouquin venant s’asseoir sur ses genoux en l’embrassant tendrement le laisse sans voix tout comme Chloé d’ailleurs qui reste figer comme lui l’est à tenter de comprendre son geste.

Sentir ce corps quasiment nu, tout chaud contre le sien, qui de toute évidence se sent particulièrement bien installé comme il l’est sur ses genoux à boire goulûment son café en lui amenant des sensations et des sentiments qui se bousculent dans sa tête, pris comme il l’est entre ses envies et sa timidité mais surtout son éducation tout comme les tabous profondément enracinés d’une société qui l’empêchent de faire ce qu’il a envie en ce moment précis en le faisant rester figé à retenir sa respiration de peur que cet instant magique cesse brusquement et le ramène à une réalité beaucoup moins réjouissante que ce moment d’exception qu’il vit actuellement.

Chloé en est au même point, quand elle voit Florian lever enfin ses yeux vers elle après avoir vidé la moitié de son bol en s’étonnant de la voir le fixer de la sorte.

- Oui ??

La bouille étonnée qui la regarde l’éclate à un point tel qu’elle se sent fondre devant ce garçon qui est devenu en quelques semaines plus qu’un petit frère.

- Tu te sens bien là ? Ça va ?
- Bah oui pourquoi ?
- Il n’y a vraiment rien qui te gêne ?

Elle le regarde chercher visiblement ce qu’elle peut bien vouloir lui faire comprendre, Chloé le voit alors baisser les yeux vers son boxer et revenir les fixer dans les siens, cette fois avec une lueur espiègle dans le regard qui n’annonce rien de bien sérieux dans sa réponse.

- C’est parce que je bande, c’est ça ?? Pourtant tu devrais y être habitué Hi ! Hi ! Je n’ai pas encore eu droit au câlin ce matin c’est pour ça Hi ! Hi ! Faut dire aussi que cette nuit ça a été « waneguene » !! On s’est éclatés comme des ouf !! Sans doute l’air de la mer Hi ! Hi !
- Chez nous c’était beaucoup plus calme et je ne parlais pas de ton machin qui sort maintenant la tête, sans doute à cause aussi de l’air de la mer Hi ! Hi !

Chloé lui fait un signe circulaire du doigt pour qu’il se retourne.

- Regarde plutôt sur qui tu t’es assis en arrivant Hi ! Hi !
- Et bien quoi, c’est Rapha….. Oups !!!
- Exact, je te laisse lui expliquer ça pendant que je vais réveiller les autres !! ….Oups !! ….J’espère que tu trouveras mieux que ça comme explication Hi ! Hi !

***/***

Je la regarde s’éloigner sans oser bouger, comprenant la boulette que je viens de faire et le plus drôle dans tout ça c’est qu’il ne bouge pas lui non plus, semblant tout comme moi statufié par cette situation que d’aucun trouverait comique mais qui me met soudainement particulièrement mal à l’aise.

Je cherche désespérément une explication à lui donner quand quelque chose auquel je n’avais jusque-là pas vraiment fait attention me fait sourire à mon tour.

- Oups !! Toi aussi tu viens de te lever on dirait ??

***/***

Raphaël pendant ces dernières minutes a suivi la petite joute verbale entre Chloé et le petit rouquin toujours assis sur ses genoux et qui ne s’est pas encore rendu compte très certainement qu’il n’était pas sur les genoux d’un de ses copains avec qui il est sans doute habitué à ce genre d’intimité matinale.

Lui aussi s’était aperçu de cette raideur (pour y avoir une vue plongeante dessus) à laquelle faisait allusion Chloé avec son franc-parler bien à elle qu’il a appris à apprécier, mais il doit bien s’avouer que ce n’est pas dans la conversation ce qui l’a le plus surpris mais plutôt les paroles du garçon qui semblait parfaitement savoir sur qui il s’était assis et du coup la question qui lui est directement venue étant du pourquoi de ce baiser assurément donné avec beaucoup de naturel et de tendresse.

Il est donc resté un moment avec cette pensée avant de comprendre le sens de la dernière question qui lui a été posé et de s’apercevoir que lui aussi en tient une bien raide au niveau du bas ventre et que cette raideur caractéristique a été bien perçu par le petit gars qui lui en fait la remarque sans paraître une seule seconde en être le moins du monde incommodé et encore moins effarouché, puisque aucun geste de retrait ne suit ses paroles.

C’est donc d’une voix amusée bien loin de toutes les questions qu’il se posait avant ça sur la pudeur et les tabous qu’il lui répond du tac au tac, bizarrement mis en confiance par la désinvolture amicale avec laquelle a eu lieu la conversation.

- Moi non, mais lui oui Hi ! Hi !




Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 4 (217) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Quelques paroles dites sans réfléchir, sur le coup de l’émotion)


Je me lève de sur ses genoux pour me tourner vers lui et le fixer dans les yeux.

- Toi tu ne me connais pas encore mais pour moi tu es quelqu’un de très important.
- (Raphaël ahuri) Ça veut dire quoi cette phrase ?
- Je ne pense pas que l’instant soit bien approprié pour t’en dire plus, tout à l’heure j’ai simplement oublié que je n’étais plus dans cette réalité où toi et moi étions très liés, si tu veux bien je te rejoins chez toi dès que j’en ai terminé de déjeuner pour t’amener des preuves.
- (Raphaël) Je n’y comprends rien à toutes tes paroles, pourtant j’ai envie d’en savoir plus alors que je devrais tout simplement t’envoyer promener et je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi, mais peut être que tu le sais toi ??
- Ce sera un des buts de ma visite !!
- (Raphaël) Parce qu’il y en a d’autres ??
- Je ne serai pas contre un gros câlin Hi ! Hi ! Hé !! Rougis pas comme ça, je suis sûr que tu en as envie autant que moi !!
- (Raphaël) Dans tes rêves !!
- Tu ne crois pas si bien dire Hi ! Hi !

Je reprends mon sérieux en le fixant toujours aussi intensément.

- Ta mère est toujours autant malade des poumons ? Tu sais qu’elle va très bientôt déclencher une très grave pneumonie ?
- Comment tu sais ça toi d’abord ?? Mon père et moi n’en parlons à personne !!
- Pour les mêmes raisons que quand je te disais que nous étions très liés, tu devrais réfléchir à mes paroles « Raphi » !! Je passerai d’ici une petite heure et je te promets que je répondrai au mieux à toutes tes questions.

Raphaël détache enfin les yeux de ceux hypnotiques de Florian qui ne l’avaient pas lâché depuis qu’il s’était retourné vers lui, il ne sait encore quelle position prendre suite à ses paroles et hésite encore entre l’envoyer paître une bonne fois pour toute, ou attendre comme il le lui demande qu’il lui en amène la fameuse preuve tout à l’heure.

Maintenant Raphaël est bien conscient que déjà il éprouve beaucoup trop de chose pour ce petit gars, n’en serait-ce l’érection qui malgré la conversation peu orthodoxe ne l’a pas quitté et c’est donc avec un énorme soupir qu’il se lève à son tour pour prendre congé et retourner à ses occupations en attendant cette fameuse heure d’explications à venir.

- Bon !! D’accord !! Dans une heure chez moi, je présume que tu sais où c’est ??
- Bien sûr quelle question !!
- Ah !! Oui, enfin bon !! J’espère juste que tu ne t’es pas moqué de moi, quoique j’en doute fort et si c’est juste une méthode de drague, je dois quand même te prévenir qu’elle est archi mais alors vraiment archi nulle Hi ! Hi !

Je préfère lui sourire plutôt que de rallumer la polémique, il semble encore une fois déstabiliser et il reprend son vélo pour l’enfourcher afin de quitter la zone à toute vitesse, des questions plein la tête.

Chloé qui a tout suivi depuis le mobil home au lieu de réveiller les autres comme elle l’avait dit, revient vers moi avec une drôle de mine.

- J’ai tout entendu tu sais et je n’ai pas bien saisi pourquoi tu lui as déballé de but en blanc toutes ces allusions qu’il ne pouvait de toute façon pas comprendre !!
- Désolé mais je n’ai trouvé que ça à lui dire !!
- Et tu comptes faire quoi maintenant ?
- Justement !! Il me reste une heure pour y réfléchir Hi ! Hi !

Je lui prends la main en la regardant sérieusement.

- Je dois aller plus vite tu comprends ?
- Au risque de brûler les étapes et de laisser des personnes en route ??
- Tu as raison !! Maintenant tu me conseilles quoi ?
- Tes dessins ?
- Je ne les ai pas pris et ce serait trop long d’en refaire, en plus je n’ai pas le matériel qui va bien !!
- Tu pourrais lui envoyer un souvenir comme tu as fait avec nous ?
- Non !! Du moins pas maintenant !! Je veux qu’il soit totalement naturel avec nous, mes souvenirs pourraient altérer son jugement.
- Ton « Don » alors ? Pour soigner sa mère, puisque elle est gravement malade ça tombe plutôt bien !!
- C’était bien une de mes intentions !! Ahhh !!! Quelle merde !!! Pourquoi je l’ai abordé comme ça moi !! Mais quel con je te jure !!
- Tu as été surpris c’est tout, j’ai bien vu que tu étais ailleurs quand tu l’as embrassé et je suis certaine qu’il s’en souviendra quand tu lui apporteras les explications que tu lui as promises. Laisse-moi aller lui parler avant que tu n’y ailles, je trouverais de quoi le préparer à ta visite sans qu’il se sente pris pour un imbécile.

***/***

« Appartement des Moutier »

Anne sort de la salle de bain où elle vient encore d’aller vomir le peu qu’elle avait réussi à ingurgiter depuis le matin mais sa toux redouble d’intensité depuis plusieurs jours, la laissant de plus en plus faible à ne plus pouvoir même faire semblant d’aller bien devant son fils et son mari pour ne pas les inquiéter plus que nécessaire.

Les médicaments ne lui font plus guère d’effet et ses séjours à l’hôpital ne lui apportent plus beaucoup de soulagements eux non plus, si ce n’est la panique de ses hommes pendant tout le temps qu’elle y passe.

Raphaël l’observe sans rien dire, il n’est pas dupe de son manège et la seule chose qu’il voit, c’est l’amaigrissement qui de mois en mois la rend plus fragile.




CHAPITRE 5 (218) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Chloé prépare le terrain)


Chloé suit les instructions de Florian pour trouver où habite Raphaël, ce qui lui semble facile vu qu’il lui a donné le souvenir du chemin à parcourir dans le camp.

Elle reste soucieuse de ce qu’elle va bien pouvoir dire sans passer à son tour pour une mytho, les paroles irréfléchies de Florian étant ce qu’elles sont ne vont pas l’aider à rattraper le coup et plus elle se rapproche de son but, plus elle se demande bien pourquoi elle a voulu à tout prix parler avec Raphaël en premier.

Ce n’est qu’une fois devant la porte qu’un étrange sourire lui vient, Chloé serre son sac à main contre sa poitrine et sonne avec maintenant une détermination beaucoup plus marquée que quelques secondes auparavant, ayant trouvé ce qui sans conteste devrait amener la preuve ou du moins une partie de ce qu’est devenu son ami.

***/***

« Ding ! Dong ! »

Anne regarde son fils visiblement étonnée d’avoir de la visite à une heure si matinale.

- Tu peux aller voir mon chéri ?

Raphaël regarde sa montre en fronçant les sourcils car il n’attendait pas le petit rouquin aussi tôt, il se lève pour ouvrir et se retrouve tout bête devant Chloé qui le regarde avec une moue amusée, ayant bien remarqué son geste de recul en la reconnaissant.

- Ce n’est qu’une fille Hi ! Hi ! Pas de panique, je ne suis pas venu pour le câlin promis !!
- Pffttt !!! Très drôle !!
- Tu dois te demander ce que je fais là ?
- C’est un peu l’idée en effet !!
- Je suis venue pour disons…. Préparer le terrain à une meilleure compréhension de ce qu’a à te dire Florian, j’ai entendu votre petite conversation et je me doute bien qu’elle a dû te paraître des plus farfelues alors que chaque parole que t’a dite « Flo » n’est que la vérité, sauf qu’il aurait été plus judicieux de t’y préparer avant.
- Ce que tu es venue faire en arrivant avant lui je présume ?
- C’est exact !! Par contre ce que j’ai à te dire n’est pas de ce qui se révèle au coin d’une porte !!

Une voix très affaiblie se fait alors entendre.

- C’est qui mon chéri ?
- Une amie maman !!
- Une amie ?? Mais fais la donc entrer voyons !!

Raphaël soupire en faisant signe à Chloé de passer devant.

- Entre et surtout ne te laisse pas prendre aux jeux des questions qui ne vont pas manquer, plus curieuse que ma mère tu meurs et là en te présentant comme une amie, j’ai mis la machine en route crois-moi !!
- Pas de soucis mon chéri Hi ! Hi !

Raphaël la retient par le bras.

- Ne joue pas à ça s’il te plait, ce serait lui faire plaisir pour rien et je préfère que nous en restions à la vérité.
- Je comprends !! Pas de soucis !! Je ne voyais pas ça comme toi c’est tout.

Chloé entre dans le salon accompagnée de son « ami », elle y découvre une belle femme qui à l’évidence doit être bien malade et retient in extremis un sourire qui aurait pu être mal perçu.

L’instant des présentations passé, la conversation arrive enfin sur le but de sa visite.

- (Raphaël) Chloé voulait me parler d’un de ses amis qui a eu une drôle de réaction en me voyant, il s’est comporté comme s’il me connaissait depuis toujours alors que je suis certain du contraire.
- (Anne curieuse) Tiens donc ?? J’avoue que l’idée me semble étrange, sans doute une erreur de votre ami mademoiselle ? Mon fils pose pour des magazines et il est possible que l’erreur vienne de là, vous ne croyez pas ?
- (Chloé) Il n’y a pas d’erreur pour Florian, juste qu’il va vous falloir avant connaître certaines choses sur lui et si vous le permettez je commencerais mes explications de façons détournées qui ensuite vous aideront beaucoup à accepter le reste de son histoire.

Chloé fouille dans son sac à main, y prend son portefeuille et en sort une carte plastifiée au format carte de crédit qu’elle tend à Raphaël pour qu’il en prenne connaissance.

Celui-ci reconnaît parfaitement la photo qui représente le visage de Chloé, il tend la carte à sa mère et se tourne vers son amie visiblement troublé.

- Mais !! C’est une carte d’handicapé ??




CHAPITRE 6 (219) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Découverte d’un garçon pas ordinaire)


- En effet et elle m’appartient !!

Chloé sort alors quelques photos la représentant à diverses époques de sa vie d’avant le retour de Florian, elle les lui tend une à une en prenant bien soin d’expliquer chacune d’elles.

- J’ai eu un accident il y a environ sept ans qui m’a privé de l’usage d’une de mes jambes, vous voyez que je tiens une canne sur toutes ces photos !! J’ai dû subir quatre grosses opérations qui m’ont laissé des cicatrices sans pour autant améliorer quoi que ce soit !! Tenez ??

Elle passe la dernière photo à Raphaël où elle est en short, sa cuisse affreusement mutilée s’y trouvant en premier plan.

- Voilà comment j’étais il y a encore quelques semaines, avant que le nouveau Florian ne refasse son apparition dans notre quartier et s’occupe en quelques minutes de me guérir complètement.

Bien sûr les regards de Raphaël et de sa mère se reportent aussitôt sur sa cuisse qui ne laisse plus rien voir de ces horreurs que leur montre la photo.

- (Anne) Ce n’est pas possible !!
- Tout comme il a paru impossible à votre fils que mon ami le connaisse aussi bien !! Pourtant je peux vous affirmer que pour Florian tout du moins c’est bien le cas !! Peut-être allez-vous m’écouter d’une autre oreille pour le reste que j’ai à vous dire ?? Florian pourra ensuite répondre à toutes vos questions, à condition bien sûr qu’il en ait les réponses et croyez-moi, il s’en pose tout autant que vous sur ce qui lui arrive.
- (Anne) Nous t’écoutons jeune fille.

Chloé narre alors brièvement ce qu’elle en sait de cette histoire, les doutes qu’ils ont eu avec sa famille avant que le miracle de sa jambe ne les oblige à y croire et que les planches de dessins aient révélé des scènes de famille différentes de leurs souvenirs, restant crédible par d’autres personnages qu’il était impossible à Florian d’avoir connu.

« Ding ! Dong ! »

Tous se tournent vers l’entrée un bref instant pour revenir à se fixer dans les yeux, chacun dans ses pensées en sachant toutefois qui est derrière la porte.

« Ding ! Dong ! »

- Y a quelqu’un ??

C’est Chloé devant les corps figés de ses hôtes qui demande.

- Je peux aller lui ouvrir ?
- (Anne) Oui ! Bien sûr !!

***/***

« De l’autre côté de la porte d’entrée »

Je suis prêt à sonner une troisième fois quand la porte s’ouvre enfin et qu’apparaissent Chloé et Raphaël, l’une souriante tandis que l’autre tire une trombine qui m’éclate un max.

- T’as pas eu le temps de conclure ou quoi ?? Je peux revenir un peu plus tard si vous voulez Hi ! Hi !
- (Chloé) Je te laisse ce privilège, après tout ce ne sera que la deuxième fois pas vrai ?
- Qui sait ??
- (Chloé) Tu as raison, avec toi il faut s’attendre à tout !! Je vous laisse vous expliquer entre homme Hi ! Hi ! Nous serons sur la plage si tu veux nous rejoindre.

Elle se tourne vers Raphaël.

- Toi aussi bien sûr, tu seras le bienvenu pour faire connaissance avec les autres garçons de la bande.

***/***

Anne entend la porte qui se referme et les pas qui arrivent vers elle, curieuse de connaître ce mystérieux garçon doté à entendre son amie de facultés pour le moins extraordinaires.

Ce n’est pas un scoop de dire que le garçon qui apparaît devant elle n’est pas et de très loin l’image qu’elle s’en était faite, lui amenant de suite un sourire amusé devant sa dégaine mais aussi un vif intérêt d’un physique des plus atypiques dans le meilleur sens du terme.

Sa surprise ne s’arrête certainement pas là quand elle le voit venir vers elle pour l’embrasser affectueusement, avec une fraîcheur qui ne trompe pas sur l’affectif réel que le jeune rouquin éprouve pour elle.

- Bonjour Anne !! J’arrive une nouvelle fois au bon moment on dirait ?? « Raphi » ?? Accompagne moi à la salle de bain tu veux bien ??

Raphaël me fixe avec stupeur, sans doute déjà à cause de mon entrée dans le salon mais aussi très certainement pour ma demande qui le surprend au plus haut point.

- Pourquoi donc ?
- Pour que je prépare de quoi soigner ta mère, tiens donc !! Oh !! Tu pensais à quoi coquin ? Avoue Hi ! Hi !




Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 7 (220) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Le « don »)


Anne les voit quitter le salon avec quand même une drôle d’impression, peut être le fait que ce soit le petit rouquin qui soit passé devant et ait pris le chemin de la salle de bains sans la moindre hésitation, alors que si il y a quelque chose de certain dans cette histoire c’est sans conteste qu’il met les pieds chez eux pour la première fois.

Elle repense aux paroles de la jeune fille qui était là juste avant son arrivée, comment pouvoir avoir vécu des événements dans un autre temps ou même encore plus fort, dans une autre réalité sans que personne n’y trouve à redire et même entre dans le jeu comme si c’était un fait avéré.

Anne dans ses pensées ne voit bien sûr pas le temps passé, trop obnubilée par toutes les questions que pose ce jeune garçon du fait même de son existence et surtout de sa façon d’être, visiblement particulièrement à l’aise dans un univers qui devrait pourtant lui être étranger.

C’est donc avec surprise qu’elle aperçoit le verre tendue presque sous son nez, relevant la tête pour voir son fils le visage grave.

- Il faut que tu boives tout d’un trait m’man !! Florian s’excuse de ne pas y avoir mis du sirop comme la première fois mais que de toute façon tu avais trouvé ça trop sucré, comprenne qui pourra mais pour ma part je ne cherche même plus !!
- Qu’est-ce que c’est ?

J’arrive derrière Raphaël au moment où Anne lui pose la question.

- Si je te le disais maintenant tu ne voudrais pas le boire, sache juste que c’est quelque chose de très efficace !! Il suffit de me faire confiance, de toute façon au pire ça n’aggravera pas ton état actuel !!
- (Raphaël) Rappelle-toi des photos de Chloé m’man !! Florian m’a dit que c’était exactement la même chose qu’il lui a donné.
- (Anne) Mais toi tu sais ce que c’est ?
- (Raphaël) J’ai vu ce que Florian y a mis si c’est ta question ? Pour toute réponse je ne peux que t’affirmer que ce n’est pas dangereux.

Je vois qu’elle hésite toujours à prendre le verre des mains de son fils, un verre opaque qui ne laisse pas voir ce qu’il contient si ce n’est en se penchant dessus.

Une quinte de toux la prend soudainement qui m’écorche les oreilles en entendant les sons caverneux démontrant dans quel état d’affaiblissement physique cette maladie l’a déjà amenée.

La toux cesse enfin, la laissant sans force à se tenir la poitrine pour reprendre désespérément son souffle et je profite de cet instant pour lui prendre doucement la tête en tendant une main vers Raphaël qui comprend et me passe le verre le visage livide d’inquiétude.

Tout ce fait ensuite très rapidement sans laisser à Anne le temps de comprendre, je lui mets le verre contre les lèvres en commençant à verser le breuvage qu’elle n’a pas la force de refuser et qu’elle avale d’un trait avant de fermer les yeux et de se laisser aller dans une torpeur proche de l’évanouissement.

Raphaël s’affole alors.

- Il faut appeler le Samu !! Elle ne va pas bien !!

Je prends son pouls, vérifie sa respiration qui déjà me semble légèrement moins rauque que précédemment et lui soulève une paupière pour m’assurer que ses pupilles ne sont pas anormalement dilatées, ensuite de quoi je l’allonge le plus confortablement possible.

- Elle s’est endormie !!
- Tu es sûr ??
- Certain !! Il faut laisser le temps à son organisme de se réparer, si tu veux te rendre utile en attendant tu ferais bien d’aller lui chercher de quoi manger !! Protéines, sucres lents et vitamines, vois avec Franck il saura de quoi je parle !!

Raphaël hésite, visiblement peu enclin à laisser sa mère seule après cette crise qu’elle vient d’avoir devant lui.

- Je reste près d’elle, ne t’inquiète pas !! Tu devrais te magner d’aller chercher ce que je t’ai demandé, ta mère en aura besoin à son réveil et après ça nous passerons à la deuxième partie du pourquoi de ma présence chez toi.
- Ah oui !! Et c’est quoi déjà ??

Je me redresse, m’approche de lui en le fixant dans les yeux et je le sens soudainement se relâcher, noyer qu’il est dans mon regard qui semble l’hypnotiser.

Je le vois déglutir visiblement troublé, c’est donc avec un sourire amusé que je lui dépose un bref baiser sur les lèvres avant de lui mettre une claque sur la fesse pour qu’il parte sans tarder faire la course que je lui ai demandée.

- Peut-être le câlin promis rappelle-toi !! En attendant, oust !! Va au ravitaillement et après on voit comment on procède Hi ! Hi !




CHAPITRE 8 (221) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Le « don ») (fin)


***/***

« Dix minutes plus tard »

Je suis en pleine lecture d’une revue traînant sur la table basse du salon quand la porte d’entrée s’ouvre à nouveau, je relève la tête m’attendant à voir arriver Raphaël quand c’est son père qui entre dans le salon visiblement surpris de m’y voir installer.

- Bonjour mon garçon, ce ne serait pas trop te demander de me dire ce que tu fais là ?
- J’attends le retour de Raphaël en surveillant le sommeil de sa mère, elle a eu une crise au moment où j’étais là mais c’est terminé maintenant.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ? Tu n’es pas médecin il me semble ??
- Il suffit de la regarder pour voir qu’elle se repose et qu’il n’y a plus de danger !!

Jean va pour s’emporter contre le jeune rouquin du manque manifeste de maturité de sa part pour ne pas avoir prévenu quelqu’un de suite quand il repense à son fils et se calme suffisamment pour poser la question.

- Raphaël est parti chercher son docteur je présume ?
- Pas du tout !! Il est chez Franck pour ramener un repas consistant à sa mère pour quand elle se réveillera, c’est moi qui l’y ai envoyé !!

La voix de Jean monte de plusieurs octaves sous la colère sourde qui commence à le prendre d’autant de manque de jugement de la part des deux garçons.

- On est dans la vraie vie ici !! On ne joue pas à la dînette !! Ma femme est gravement malade et son état nécessite un suivi médical immédiat dès qu’elle a une de ces crises !!

Une voix féminine intervient alors qui le fait se retourner aussitôt vers elle.

- Pourquoi cries-tu après ce jeune homme mon chéri ?
- Je ne crie pas, je lui faisais juste remarquer son insouciance devant la faiblesse où tu te trouves en ce moment et au lieu d’appeler le docteur, il a envoyé ton fils te chercher à manger !!

Anne se lève en souriant, se dirige d’un pas assuré vers la cuisine où elle ouvre différents placards et tiroirs pour en sortir assiette, verre ainsi que tout ce dont elle a besoin pour mettre un couvert sur la table.

Jean la regarde médusé, ça faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas vu s’affairer autant en si peu de temps.

- Mais !! Qu’est-ce que tu fais ma chérie ??

Anne se tourne vers nous, regarde un instant son mari avant de reporter son regard sur moi et venir me rejoindre pour ensuite m’embrasser sur le front, sa bouche venant ensuite se plaquer à mon oreille pour me murmurer doucement.

- Merci Florian !! Je me sens déjà beaucoup mieux grâce à toi !!

Ses yeux reviennent vers son mari qui reste debout, trop ahuri par ce qui arrive autour de lui depuis qu’il est rentré à la maison.

- J’espère que Raphaël ne va pas tarder, j’ai une faim d'ogre Hi ! Hi !

Jean abasourdi par ces paroles, mais surtout d’écouter ce rire joyeux qu’il ne lui avait plus entendu depuis bien trop longtemps.

- Mais enfin !! Quelqu’un pourrait-il me dire ce qu’il se passe ici à la fin ??
- (Anne) J’ai eu la visite d’une jeune fille ravissante au demeurant qui m’a expliqué ce que son copain pouvait faire pour guérir les gens, j’avoue en être resté des plus sceptiques au début tout du moins jusqu’à ce qu’elle nous donne la preuve que c’était bien le cas et c’est ensuite ce même jeune homme qui m’a fait boire je ne sais quoi si ce n’est que ça semble très efficace, car je ne me suis pas sentie aussi bien depuis des années.

La porte d’entrée s’ouvre une nouvelle fois.

- Florian !! Tu peux venir m’aider s’il te plait ?

Je fais un clin d’œil à Anne en partant rejoindre Raphaël les bras chargés de boites remplies de nourriture.

- T’as dévalisé le restaurant ou quoi ?
- Tu ne connais pas encore mon oncle sinon tu ne me poserais pas la question Hi ! Hi ! Maman est réveillée ??

Une voix venant de la cuisine.

- Oui mon chéri et j’ai faim, alors tu discuteras après avec ton copain !!

La tête que fait alors Raphaël m’éclate de rire, c’est donc sans plus perdre de temps que nous rejoignons ses parents à la cuisine et qu’à peine les boites déposées sur la table, que déjà Anne se précipite dessus pour leur faire un sort.

Jean ne fait plus attention à rien d’autre qu’à sa femme avec une joie indicible sur le visage et j’en profite pour prendre le bras de Raphaël qui lui aussi reste subjugué par le changement soudain qu’il perçoit dans la façon d’être de sa mère.

- On y va ??

Ses yeux se reportent vers moi complètement à l’ouest.

- Où ça ??

Je lui souris en approchant mon visage du sien.

- Dans ta chambre pardi !! J’ai tenu ma promesse de guérir ta mère, reste plus que celle que je t’ai faite à toi Hi ! Hi !




CHAPITRE 9 (222) (Afrique) (Lundi midi) (Visite au dispensaire)


Patrice et Camille se retrouvent après les quelques heures de sommeil qu’ils se sont accordés après ce long voyage, ils visitent tranquillement le dispensaire surpris de l’âge canonique de toutes les sœurs qu’ils croisent sur leur chemin.

- (Camille) Je n’ai encore pas croisé une seule personne de moins de soixante ans, tu trouves ça normal toi ?
- Je me faisais la même réflexion figure toi, peut-être qu’il y a pénurie de volontaires pour ce genre de sacerdoce ?
- L’église pourrait quand même leur envoyer de l’aide, tu ne crois pas ?
- Ce n’est certainement plus sa priorité d’envoyer le peu de personnes qui acceptent encore d’entrer dans les ordres dans des endroits aussi loin de tout !!
- (Camille remontée) Après on s’étonne que plus personne ne croit en rien !! Ces femmes passent leurs vies pour le bien des plus pauvres et en remerciement on les laisse s’épuiser jusqu’au dernier souffle, avoue que ce n’est quand même pas rien !!
- Il n’y a plus que l’argent qui gouverne le monde, l’humanitaire n’a plus sa place pour les puissants sauf bien sûr quand ça sert leurs politiques pour arriver à leurs fins !! Beaucoup de ces endroits ont disparu alors qu’ils sont plus nécessaires que jamais, toutes ces tribus finiront par ne plus exister d’ici quelques décennies !! La civilisation est un rouleau compresseur bien difficile à contenir et la mondialisation n’arrange rien, le capitalisme à outrance non plus d’ailleurs !! Que sont ces quelques milliers de gens qui vivent comme vivaient leurs ancêtres pour les consortiums pour qui faire des bénéfices est la seule religion.

Camille comprend bien la rancœur de son collègue et ami pour ne pas être bien loin de penser la même chose, elle va pour lui répondre quand elle aperçoit plusieurs silhouettes au loin venant de la jungle.

- Voilà de la visite pour le dispensaire, sûrement une famille qui vient pour des soins !!

Ils restent un moment immobile à observer les nouveaux arrivants qui en se rapprochant finissent par leur amener une certaine crainte devant les corps peints qu'ils arborent avec fierté, l’air peu commode et surtout les lances ainsi que les arcs qu’ils tiennent d'une main ferme.

- (Patrice) Essayons de trouver le père Antoine pour l’avertir, ils ne sont peut-être pas dangereux mais deux précautions valent mieux qu’une.
- Tu as raison, c’est peut-être nous qui n’y sommes pas habitués mais ça ne coûte rien de l’avertir, quoique je ne vois pas bien ce qu’il pourrait faire en cas de danger.

***/***

- (Taha) L’homme et la femme blanche ont semblé effrayés père ?
- (Okoumé) C’est parce qu’ils n’ont jamais vu des personnes comme nous, la civilisation protectrice des hommes blancs les rend couards devant ce qu’ils ne connaissent pas.
- Le père Antoine m’a dit un jour que nos peintures de chasse étaient souvent interprétées comme des ornements de guerre !!
- (Okoumé sourit) Imagine alors si ces deux blancs nous avaient vus avec Hi ! Hi ! Je crois qu’il nous aurait été difficile de les rattraper dans ce cas, la peur les aurait fait courir comme des gazelles sentant l’odeur d’un fauve.
- Ça court si vite que ça un blanc, père ?

Okoumé passe un bras affectueux autour des épaules de son fils.

- Comment le saurais-je mon fils, pour ça il faudrait que je peigne mon corps pour la guerre Hi ! Hi !

***/***

Le père Antoine sort de la salle de soins et tombe nez à nez avec ses deux visiteurs, il a eu depuis leur arrivée tout le temps de penser à leurs paroles et il semblerait qu’ils en connaissent beaucoup plus qu’il aurait pu l’imaginer sur toutes ces choses extraordinaires qu’il vit depuis quelques semaines.

- Vous êtes-vous reposés un peu ?
- (Camille) Ces quelques heures de sommeil nous ont fait du bien mon père.
- (Patrice) Je crois que vous avez de la visite, des guerriers armés arrivent depuis la jungle !!
- Sans doute Okoumé et ses chasseurs, il vient certainement aux nouvelles pour son fils !! Allons les accueillir si vous le voulez bien, n’ayez aucune crainte à leur sujet car ce sont tous des amis de longue date !! Je les ai tous connus quand ils étaient enfants, les sucreries sont bien plus efficaces que les prières croyez-moi Hi ! Hi !

Pendant les quelques minutes de marche qui suivent, le père Antoine leur donne quelques renseignements sur Okoumé et sa tribu.

- Okoumé est un chef très respecté parmi les siens, c’est un homme juste qui a eu beaucoup de malheurs !! Il a perdu son fils aîné Aomé et son cadet Akim dans des circonstances atroces, son dernier fils Taha lui est devenu plus cher que tout au monde. Qu’il accepte de l’envoyer loin de sa protection démontre à quel point ces entités auxquelles nous avons brièvement fait allusions à votre arrivée l’ont marqué et je vous demanderai de faire très attention à vos paroles à ce sujet, pour Okoumé ce sont ses dieux qui lui ont donné une mission vous comprenez ?
- (Patrice) Parfaitement mon père !! D’ailleurs pour nous ce n’est pas loin d’être la même chose, nous n’aurions jamais imaginé rencontrer une autre vie que la nôtre il n’y a encore pas si longtemps.
- Je veux bien vous croire !! Ah !! Je les vois, ce sont bien eux et Taha est avec son père, allons les accueillir !!

Camille maintenant qu’ils sont suffisamment proches pour bien les voir en détails, sursaute en constatant leur nudité.

- Mais !! Ils ne portent pas de vêtements !!

Le père Antoine la regarde visiblement amusé par sa réflexion.

- Les tailleurs et les boutiques de prêt à porter sont plutôt rares par ici je dois bien le reconnaître Hi ! Hi !




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CHAPITRE 10 (223) (Afrique) (Lundi midi) (Des fesses ma foi fortement appétissantes)


Les paroles du vieux prêtre toutes rassurantes soient-elles n’empêchent pas aux deux agents de la DST d’avoir une sueur froide d’appréhension qui leur dégouline du front et ce n’est que quand celui qui semble le chef prend le père Antoine dans ses bras, qu’ils comprennent alors que celui-ci avait raison de ne pas s’inquiéter.

Camille ne peut pas détacher son regard du fessier charnu et musclé d’un noir d’ébène d’Okoumé, le trouvant somme toute très appétissant, c’est Patrice qui est obligé de la faire revenir sur terre en lui donnant un bon coup de coude sur la hanche.

- Tu n’as pas fini !!
- Mmmm !!! J’adore ses fesses, elles sont à croquer !!
- Je te signale qu’on est là en mission et pas pour la bagatelle, alors arrête de les mater au-dessous de la taille, tu veux bien ?
- Je vais essayer mais reconnais qu’ils ont tous de beaux petits culs, surtout le chef !! Humm !!

Okoumé tout comme son fils ainsi que plusieurs de ses chasseurs, parlent et comprennent très bien le Français, ce qui ne les empêchent pas de palabrer dans leur langue avec le père Antoine qui la connaît très bien également et donc ils entendent et comprennent parfaitement la conversation entre les deux blancs inconnus, faisant comme si de rien était en se retenant malgré tout pour ne pas perdre le sérieux qu’ils tiennent depuis leur arrivée.

Okoumé se tourne vers Camille quand il entend qu’on parle plus précisément de lui.

- Je vous remercie du compliment mademoiselle, toutefois je pense que votre ami a entièrement raison et qu’il n’est pas temps pour la bagatelle, par contre certains de mes chasseurs n’ayant pas encore d’épouses pourraient très certainement vous faire visiter leurs huttes une fois que nous en aurons terminé du but de notre présence ici.

Camille écarquille les yeux de stupeur, ne sachant plus où se mettre après la raillerie dite quasiment sans accent du chef Okoumé.

- Je….Je…. !!!!
- (Patrice amusé) Veuillez excuser ma collègue, elle ne pensait pas à mal Hi ! Hi ! Par contre je suis certain qu’elle acceptera volontiers qu’un de vos chasseurs célibataires lui fasse visiter sa hutte !!
- Oh !! Toi !!…. Salaud !!

Camille fusille du regard son ami en lui mettant une claque sur le haut du bras et s’en retourne au pas de charge rouge comme une pivoine en direction du dispensaire, sous les regards et les rires amusés de tous ceux qui ont compris de quoi il retournait.

Le père Antoine présente alors Patrice en indiquant qu’il est envoyé par une personne très importante de son pays, pour vérifier les dires du même garçon que eux cherchent justement à joindre.

- Je ne savais plus à quel saint me vouer pour obtenir l’autorisation de sortie du territoire de ton fils et voilà que ce matin ces deux personnes arrivent et me demandent pourquoi j’ai effectué des recherches sur Florian De Bierne, le jeune homme que justement Taha doit rencontrer en France.
- (Okoumé) Nos dieux leur ont envoyé des signes !!
- (Patrice) C’est surtout l’importance de ce garçon pour notre service qui a fait que les recherches du père Antoine à son sujet soient suffisamment marquantes pour qu’on nous envoie en mission afin d’en connaître les raisons.
- (Le père Antoine) Et il semblerait qu’il n’y ait pas que ça, mais si nous allions discuter de tout ceci dans mon bureau ? J’avoue que ce que j’ai entendu dire depuis ce matin tourne dans ma tête sans que j’arrive à en trouver le fil conducteur.

« Un peu plus tard dans le bureau du père Antoine »

- (Patrice) Je vous dirais tout ce que je connais de cette histoire et ensuite vous me donnerez votre version ainsi que le message qui doit être délivré au jeune De Bierne.
- (Taha) Je ne connais pas le message, le dieu qui est entré dans ma tête me donnera les questions à poser au fur et à mesure par le biais de mon ami qui est resté près des pierres du ciel !!

Okoumé regarde Patrice qui n’a pas cillé en écoutant son fils.

- Tu connais l’existence des dieux des pierres du ciel homme blanc ?
- J’en ai entendu parler c’est exact !!
- Je comprends mieux alors pourquoi ton visage est resté impassible en écoutant les paroles de mon fils.
- (Patrice) Pourrais-je parler à une de ces entités par le biais du garçon ?
- (Taha) Je vais demander à Naomé qu’il leur en fasse la demande.

Taha ferme les yeux et se concentre, pas encore habitué à se mettre en relation mentale avec son ami.

***/***

« Conversation entre Taha et Naomé »

- (Naomé) Tu n’as juste qu’à penser à moi pour que ça se fasse tu sais ?
- (Taha amusé) Mais je pense tout le temps à toi Hi ! Hi !
- Moi aussi mais tu sais très bien ce que je voulais dire !!
- L’homme blanc voudrait parler avec nos dieux qu’il appelle entité ?
- Qu’il parle, il sera écouté !!

***/***

Taha se tourne vers Patrice.

- Tu peux parler homme blanc, nos dieux t’entendront par mes oreilles ainsi que la bouche de mon ami et répondront de la même façon !!
- Etes-vous présent dans d’autres réalités ?
- Nous le sommes !! Comment peux-tu connaître cela humain ?
- Parce que ça nous a été rapporté par le garçon que vous cherchez à joindre.
- L’âme errante a donc bien intégré ce corps comme nous le pensions, elle se souvient donc ?? Parle humain !! Dis-nous tout ce que tu as appris !!




CHAPITRE 11 (224) (Camping de la dune) (Lundi midi) (Mise au point)


Il est déjà presque midi quand je sors de chez Raphaël avec sa promesse de venir passer une partie de l’après-midi avec nous à la plage, notre discussion a été très constructive aussi bien pour l’un comme pour l’autre et la guérison de sa mère a beaucoup aidé à faire passer le reste de mon histoire.

Je pense qu’il a très bien compris maintenant mon geste d’affection de ce matin, sa curiosité sur les rapports que nous avions tous avec lui ainsi que les réponses que je lui ai données l’ont quelques peu perturbé et nous avons convenu de repartir à zéro en nous laissant les opportunités que nous voudrions bien prendre sans qu’il y ait obligation de quoi que ce soit, le début d’amitié qui commence à nous lier étant suffisant pour l’instant sans vouloir brûler les étapes d’une future relation plus passionnelle au risque de tout faire capoter.

En tout état de cause la bise que nous nous sommes donnés avant de nous séparer, ne laisse aucun doute qu’il se passe quelque chose entre nous et lui comme moi en sommes bien conscients aussi le petit sourire en coin qui s’en est suivi nous a fait pouffer de rire ensuite, nous faisant nous quitter avec une forte émotion dans le ventre.

Comme je ne sais pas si mes amis sont ou non déjà rentrés de la plage, je décide d’aller vite fait vérifier ça aux mobil homes avant d’escalader la dune ce qui avec cette chaleur n’est pas de la tarte et je n’ai pas du tout envie de faire cet effort pour rien.

Bien m’en a pris puisque j’aperçois au loin l’attroupement sur la terrasse prouvant qu’ils sont tous bel et bien rentrés, c’est donc avec un petit ouf de soulagement quand même que j’accélère le pas pour les rejoindre.

***/***

« Une heure plus tard à la fin du repas »

Les discussions vont bon train depuis que je leur ai fait un résumé de ma matinée, ils sont tous contents d’apprendre que la mère de Raphaël va beaucoup mieux et que celui-ci va passer le reste de la journée avec nous dès qu’il en aura terminé avec son travail.

- (Éric) Il a réagi comment quand il a su pour nous deux ? Enfin je veux dire dans tes souvenirs !!
- Il a été surpris tu le penses bien !! Maintenant il ne faut pas oublier que ce n’est plus la même réalité et nous nous sommes mis d’accord pour reprendre les choses à zéro, de toute façon je suis le seul ici à avoir ce genre de souvenir.
- (Éric) Tu entends quoi par remise à zéro ??
- Laisser les choses aller au feeling entre nous !! Dans mes souvenirs nous étions quasiment ici tous amants, à part Antoine et Benjamin bien sûr puisque je ne le connaissais pas d’avant ces dernières semaines, tu remarqueras qu’il n’en est rien actuellement !!
- (Benjamin) Pas encore !!
- Hummm !!! Si tu veux, mais ce n’était pas là mon propos et ce que je voulais dire c’est que les évènements que j’ai connus ne se reproduiront pas forcement, vous avez eu tous un autre vécu ou vous n’avez pas eu les mêmes liens d’enfance, de jeunesse et même d’adolescence, je ne suis apparu dans votre vie pour certains que bien plus tard et pour d’autres d’une façon qu’il ne sert plus à rien de rappeler.
- (Yuan) Pour l’instant tout semble aller comme tu t’en rappelles, pas vrai ?
- Tu parles pour toi et Antonin ?? « Toinou » fait déjà la différence car je n’avais pour lui qu’une amitié fraternelle et tu es bien placé pour savoir que ça va beaucoup plus loin maintenant !!
- (Benjamin) Qu’est-ce qu’on doit faire alors ?
- S’apprivoiser !! Se découvrir nos affinités !! Ne surtout pas gâcher cette amitié qui nous donne plaisir à être ensemble !! Rester tel que nous sommes et ce qui arrivera ce fera parce que nous en aurons envie et pas parce que c’était comme ça dans mes souvenirs !!
- (Chloé) Les dessins avec ces garçons que nous ne connaissons pas encore ??
- Oui ??
- (Chloé) Rien ne dit que nous les connaîtrons un jour si je comprends bien tes paroles ?
- Comme rien ne dit qu’ils ne seront pas ici aussi nos amis voir plus pour certains ou certaines d’entre nous et pas forcément avec les mêmes personnes qu’avec ceux ou celles avec qui je les ai représentés !! Il y a déjà des changements notoires rappelez-vous, Mathis par exemple qui était en couple avec Damien mon meilleur ami !! Vu le malheur qu’il est arrivé au frère de Léa et de Benjamin, vous comprenez tous l’impossibilité maintenant qu’ils soient de nouveau ensemble !!

Je vois bien Léa fixer son frère et je comprends bien où vont ses pensées.

- Benjamin n’est pas Mathis ma puce !!

Je fixe à mon tour Benjamin, son regard identique en tout point à un autre tant aimé me trouble encore et toujours davantage et c’est en me forçant à poursuivre mon idée, que je continue ma phrase.

- Comme il n’est pas Thomas !!
- (Léa) Mais il peut en remplacer un des deux si le courant passe ??
- (Chloé) Tu as dit toi-même que nous n’avions pas le même vécu que dans tes précédents souvenirs, c’est pareil pour Thomas tu sais !! Vous étiez amoureux depuis toujours et ici nous ne savons pas où il peut être, comment crois-tu que se passeront vos retrouvailles ? Tu crois sincèrement qu’il va te sauter dans les bras alors que tu seras pour lui un parfait inconnu et que vous allez reprendre votre histoire là où elle s’était interrompue ?? Que feras-tu s’il a déjà quelqu’un ?? Qui dit même qu’il n’a pas une copine et que les garçons ne l’attirent pas ?? Tu vois Florian, je ne fais que suivre ton raisonnement et s’il y a une chose de laquelle je me suis aperçue depuis cette semaine, ce sont les sentiments de Benjamin envers toi et ta façon d’éviter d’y répondre !!




CHAPITRE 12 (225) (Paris) (Lundi midi)


« Restaurant non loin des bureaux de la DST »

Maurice termine son déjeuner par un café gourmand comme il en a pris depuis quelques temps l’habitude, heureux de cette journée ensoleillée qui débute la semaine de la meilleure des façons.

Un coup d’œil à sa montre lui confirme que son rendez-vous ne devrait plus tarder, les nouvelles qu’il reçoit d’autre part sur plusieurs actions préventives de contre-espionnage l’ont mis suffisamment de bonne humeur pour qu’il envisage cette rencontre avec un minimum de calme et ce même si il s’avère qu’une fois encore les souvenirs de Florian pourraient concorder avec cette réalité.

La porte de l’établissement s’ouvre pour laisser entrer une jeune femme au physique agréable, celle-ci semble chercher quelqu’un du regard et Maurice reconnaît la photo du dossier qu’il a emmené avec lui, aussi lui fait-il signe pour qu’elle vienne vers lui.

- Monsieur Désmaré ?
- Lui-même et vous êtes Léonie Jaquemin, j’apprécie que vous soyez à l’heure !!
- C’est la moindre des choses monsieur, puis-je connaître le but de cette convocation dans un lieu aussi inattendu ?
- J’ai appris que vous veniez d’être affectée à nos services et je voulais avoir une conversation informelle avec vous avant de prendre, disons une distance plus officielle.
- Je comprends monsieur !!
- Très bien alors !! Je fais mener une enquête vous vous en doutez bien sur chaque nouvel agent qui intègre le département, je vous avouerai franchement que ce que j’ai appris sur vous m’a fait hésiter à avoir cette conversation et ce n’est que la promesse faite à un ami si elle se tient en ce moment !!
- Mais !!…. je…. Ne comprends pas !!!
- Le nom de Jean Delfosse doit vous dire quelque chose ??
- Bien sûr !! C’était mon second choix d’engagement, mais pourquoi cette question ?
- Oh !! Pour pas grand-chose en fait !! Juste m’assurer que vous ne travaillez pas pour lui en sous-marin !! Sachez que si c’est le cas, il vous est encore possible d’intégrer ses services !! Je ne vous donnerai que cette seule chance et si vous persistez à vouloir venir chez nous, sachez que n’ayant aucune preuve j’accepterai votre engagement mais qu’à la moindre incartade je serai intraitable sur le moyen de vous le faire regretter !! J’espère que j’ai été assez clair ??
- Mais !! Je vous assure que l’on vous a mal renseigné monsieur !!
- Et bien tant mieux alors !! Nous dirons que cette conversation n’a pas eu lieu et je vous confierai une mission avec un autre de nos nouveaux agents, nous nous reverrons en fin d’après-midi à dix-huit heures dans mon bureau et cette fois de façon officielle !!
- Puis je vous posez une question ?
- Bien entendu !!
- Qui a pu vouloir me mettre dans une telle situation dès mon entrée en service ?
- Vous le saurez en temps utile, sachez juste mademoiselle que cette personne souhaite tout autant que moi que l’information n’ai pas lieu d’être ici et c’est pourquoi j’ai tenu personnellement à vous rencontrer avant de prendre une quelconque décision, le fait que vous ayez soutenu mon regard est déjà un bon point pour vous mais vous voilà prévenue quant aux conséquences en cas de duperie.

Léonie devient pâle en comprenant ce que signifient pour elle ces conséquences, le timbre de voix tranchant comme l’acier qui lui a donné cet avertissement n’étant pas de ceux qu’il faut prendre à la plaisanterie.

- Je vous assure que vous n’aurez pas à vous plaindre de mon travail monsieur !!
- Je note vos paroles avec plaisir mademoiselle et je vous dis à tout à l’heure !!

Maurice la regarde s’éloigner en soupirant, elle lui a semblé sincère mais il doit aussi se rappeler que dans un autre temps elle a réussi avec brio à tromper Florian et les équipiers avec lesquels elle était en mission.

Il se souvient aussi que Florian parlait d’elle comme d’une amie qui s’était sacrifiée pour le prévenir du danger qui le guettait, il a donc ressorti de son coffre un dossier qui une fois entre de bonnes mains devrait mettre définitivement et très rapidement sur la touche celui qui avait été l’instigateur de cette folie.

***/***

« Dorian »

Le jeune lieutenant nouvellement promu termine de faire sa valise, la convocation qu’il a reçu pour le jour même de se présenter au grand patron en personne précisait qu’il devrait partir immédiatement en mission à l’étranger et qu’il devait donc s’organiser en conséquences, sans en préciser ni l’endroit ni le pourquoi de cette affectation.

Dorian n’est pas tranquille car il sait très bien qu’il est novice et que ce sera son baptême du feu, son estomac commençant déjà à se nouer d’appréhension.

- Du calme mon vieux !! Ils savent très bien que tu débutes alors ne commence pas à te faire des films !!

Il envoie une grimace à la glace devant laquelle il s’adresse, finit par retrouver le sourire qui le transforme alors en ce garçon qui plaît aux filles quand elles le croisent dans la rue et pour lesquelles pourtant il ne prête pas attention vu que lui les formes il les préfère en dessous de la ceinture plutôt qu’au-dessus.

Maintenant le fait de partir d’ici lui va plutôt bien puisque il espère trouver chaussure à son pied ailleurs que là où il a toujours vécu et où on pourrait le juger s’il venait à dévoiler au grand jour sa différence.

A presque vingt et un an il n’y a pas de temps de perdu et Dorian le sait très bien, seulement il souhaiterait trouver le bon du premier coup car quitte à faire les choses autant les faire comme il faut.

***/***

« Léonie »

La marche dans la capitale pour rejoindre son hôtel lui laisse le temps de réfléchir à cette accusation à peine voilée de trahison, qui a bien pu avoir le culot d’inventer une telle histoire se demande-t-elle et surtout pour quelle raison, Léonie se promet de mettre tout en œuvre pour découvrir celui qui lui en veut suffisamment pour chercher à lui nuire alors qu’elle n’a rien fait de mal et que ce n’est certes pas dans ses intentions de trahir son employeur.

C’est donc avec une rage folle qu’elle entre dans sa chambre pour venir directement se jeter sur le lit afin d’y pleurer tout son soûl, son émotivité n’ayant pas résisté à la trop forte pression de cette dernière heure.




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 13 (226) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Seul sur la dune)


Toute cette conversation pendant le repas m’a laissé un goût amère dans la bouche, aussi c’est en m’excusant auprès de mes amis que je me suis retrouvé seul sur la dune pour réfléchir et faire le point sur ces dernières semaines depuis mon retour ou plutôt mon arrivée dans cette réalité.

Ce sont surtout les paroles de Chloé qui m’ont donné à réflexions, il est vrai que même si je retrouve mon Thomas et il n’y a encore rien de certain sur ce fait, celui-ci ne me sautera certainement pas au cou comme je voyais les choses un peu naïvement jusque-là.

Je sais bien que le seul et le vrai Thomas est resté dans cette autre réalité, le seul moyen pour le retrouver serait à ce que moi j’arrive à y retourner et je n’ai pas la moindre idée de quoi faire pour y parvenir, ni d’ailleurs si c’est seulement envisageable.

Qui, ou que suis-je ?? Une fois la question posée, ne reste plus qu’à y répondre et je dois bien reconnaître que je suis plutôt sec à ce sujet, pourquoi tous ces « dons » ? Pourquoi ces souvenirs de vies passées ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Je commence à me prendre la tête avec toutes ces questions insolubles, ça n’existe pas des gens comme moi et pourtant je suis bien là, seul à chercher le pourquoi de mon existence.

Que représente Antonin d’aussi important, à part bien sur les sentiments sincères que j’éprouve pour lui ? Qu’ai-je bien pu lui mettre dans la tête pour qu’à l’époque où je l’ai fait, cela m’ait semblé primordial au point d’avoir épuisé une grande partie de mon énergie spirituelle ?

Pourquoi ai-je cette vision d’une porte et d’une clé ? D’un coffre et également d’une clé, sauf que cette fois le détenteur de cette clé semble ne plus être la même personne ?

Thomas = porte !! Antonin = clé !! Pour la première et pour l’autre ce serait l’inverse ? Il faut donc à tout prix que je trouve où est cette porte et peut-être donnera-t-elle la solution à toutes mes questions, peut-être que l’un de nous deux Thomas retrouvera l’autre dans une des deux réalités ?

En y réfléchissant bien, ce ne pourrait être que dans celle où je me trouve présentement puisque dans l’autre je suis sensé être mort et en poussant plus loin l’idée cela voudrait dire que c’est mon Thomas qui me rejoindrait ici ? Mais alors que deviendrait l’âme de celui de cette réalité ? Retournera-t-il là d’où je viens dans le corps de Thomas ? Comment réagiraient les gens autour de lui avec ses souvenirs d’une autre vie ? Ses parents ? Antonin ? Franck qui verrait alors un autre futur PDG de la DBIFC et devrait tout reprendre à zéro avec lui ?

Je respire un grand coup en essayant de faire un peu le tri dans toutes ces idées, il doit bien y avoir une solution et elle commence à se dessiner dans ma tête, semblant de plus en plus évidente quoique pas forcement aussi simple à mettre en pratique.

L’idée serait qu’au moment du transfert, il reste en mémoire l’autre personnalité comme un vécu qui aiderait à la transition et pour pouvoir réaliser ça, il faudra convaincre le Thomas de ce temps à accepter cette transition et à vivre cette autre vie que connaît actuellement celui dont l’absence saigne mon cœur chaque jour davantage.

Toutes ces idées certainement folles qui me passent par la tête ne font que m’embrouiller encore plus dans la vision de mon propre avenir, une autre possibilité m’arrive alors qui déjà me paraît beaucoup plus sensé.

Attendre tout simplement l’occasion d’une nouvelle réalité où nous ne serions pas séparés moi et mon Thomas et où nous pourrions réapprendre à nous aimer.

Un fou rire me prend soudainement à cette pensée de deux nouveaux nés se tenant par la main à vouloir sans arrêt se faire des mamours et surtout à l’étonnement de nos parents qui assisteraient à ça sans bien sûr en comprendre le sens.

Mine de rien le fait de rire un bon coup me remet du baume au cœur et c’est beaucoup plus serein que je reprends mes réflexions sur ce que je suis, reprenant point par point tout ce que je connais de moi et surtout en faisant un bilan des « dons » que j’ai eu, avec ceux qui me reviennent.

Je réalise seulement que l’un d’entre eux m’est revenu aussi puissant voire même plus encore qu’avant et que je n’ai pas retenté depuis l’unique expérience avortée d’entrer en contact avec celui que je considère comme l’autre moitié de moi.

Je concentre mes pensées à recréer cette porte qui était notre façon d’entrer en contact mental, je sens d’un coup mon esprit ainsi que toute mon énergie s’échapper de mon corps comme aspiré par quelque chose de plus puissant que ma volonté propre et soudainement la porte apparaît dans ma tête, la même que dans mes souvenirs.

Mes émotions prennent alors le pas sur tout le reste, me redonnant le regain d’énergie nécessaire pour garder la liaison et c’est en tremblant que je la pousse pour l’ouvrir, toute mon âme portée vers ce qui est de l’autre côté.

Un visage angélique marqué profondément par un étonnement d’une intensité peu commune m’apparaît alors, une phrase s’échappe de ses lèvres avant que je n’ai plus la force de maintenir la connexion qui m’épuise à un point tel que je me sens partir dans les limbes de l’évanouissement.

- Florian???....C’est bien toi ???




CHAPITRE 14 (227) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Le mauvais prénom ?)


Au campement ne reste que Benjamin et Antonin qui attendent Florian alors que les autres sont partis à la plage, en leur indiquant bien dans quel coin ils comptent aller et qui évite d’escalader la dune, pour qu’ils les y rejoignent dans l’après-midi.

Les deux amis font une petite sieste pour passer le temps quand Antonin se redresse brutalement après avoir cru entendre crier son copain, il se précipite sur la terrasse où Benjamin s’est allongé sur un transat alors que lui a préféré le confort d’un bon lit.

Benjamin est assis le visage en sueur, il regarde hébété autour de lui avant de s’apercevoir qu’Antonin est là à le scruter avec inquiétude.

- C’est toi qui viens de crier ?
- Tu as entendu toi aussi ? Je ne sais pas d’où ça venait, en attendant j’en ai des frissons tout partout !!
- J’ai pensé que c’était toi ?

Benjamin réfléchi un instant avant de répondre.

- Je n’en sais rien en fait, tu as peut-être raison !! J’ai fait un étrange rêve ou cauchemar appelle ça comme tu veux, où une porte s’ouvrait devant moi et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu l’impression qu’il y avait une infinie de moi qui regardaient cette porte s’ouvrir !!
- Tu as vu qui était de l’autre côté ??
- Il m’a semblé que c’était Florian !! Mais tout s’est passé si vite et puis il a disparu aussitôt, comme s’il s’évanouissait !!

Antonin est pris d’un étrange pressentiment.

- Lève-toi, vite !! Il faut qu’on retrouve « Flo » !! Ça urge !!
- Qu’est ce qui te fait dire ça ??
- La porte !! Il n’en a pas ouvert qu’une seule, mais toutes tu comprends ??
- Heu !! Non !! C’est quoi cette histoire de porte ??
- Pas le temps de t’expliquer !! Viens vite, il faut le retrouver !!

Les deux amis traversent le camping et courent alors vers la dune qu’ils commencent à escalader jusqu’à mi-hauteur avant de s’arrêter pour reprendre leur souffle, les jambes coupées par l’effort.

- (Antonin) Il doit être au même endroit qu’hier je pense !!

Benjamin ressent bien le stress de son copain qu’il lui communique à son tour, n’en connaissant pas la raison mais croyant comprendre que c’est en rapport avec un des secrets qui tournent autour du petit rouquin.

- Pourquoi tu t’affoles comme ça ??
- Florian a déjà eu une crise juste avant que tu sortes de l’hôpital, il faut que tu saches qu’il a des facultés mentales très puissantes qu’il ne contrôle pas encore et qui peuvent l’amener à le mettre en danger, je pense qu’il vient d’essayer d’envoyer une sonde psychique pour retrouver Thomas !!
- Qu’est-ce que tu racontes là ?? Tu délires ou quoi ??
- Je t’assure que non !! Il faut à tout prix qu’on le retrouve je t’assure !! Son esprit a dû l’emporter dans plusieurs des réalités qu’il a déjà vécu où même peut être où il se trouve encore et ça a sans doute été trop épuisant pour lui, c’est pour ça qu’il t’a paru disparaître quasiment aussitôt tu comprends ??
- Non !! Mais ce n’est pas grave, retrouvons le déjà et après il faudra qu’on parle tous les trois !!

Antonin va pour reprendre l’ascension de la dune, quand quelque chose l’en empêche et il se tourne vers Benjamin en le dévisageant avec attention, celui-ci bien sûr ne manque pas de s’en rendre compte.

- Quoi ??
- Tu te rappelles d’autre chose ?
- Ça a été si vite tu sais !! Presque un flash en fait !!
- Essaie de te souvenir, c’est important !!
- Il y a bien eu cette phrase qu’un des moi au moins a prononcée.
- Une phrase ?? Quelle phrase ?? Essaie de te souvenir Benjamin, c’est important !!

Benjamin plisse le front pour tenter de se remémorer son rêve étrange qui l’a mis dans tous ses états.

- Il me semble que ça disait, "C’est bien toi ?? " ou "Florian ?? C'est bien toi??"et puis plus rien, j’ai eu comme une coulée brutale de sueur et tu es arrivé au moment où je rouvrais les yeux !!

Antonin prend la main de son ami en le fixant avec un sourire resplendissant, le cœur bouleversé par l’éclair de compréhension soudaine qu’il vient d’avoir.

- Allons retrouver Florian si tu veux bien, je viens juste de me rendre compte que j’avais raison et même si ça parait fou, nous en trouverons bien un jour l’explication.
- Putain « Anto » !! Si tu arrêtais cinq minutes de ne parler que par énigmes, ça m’irait très bien tu sais ?? Trouver l’explication de quoi ??
- De ton prénom dans cette réalité !! Mais pour l’instant ce n’est pas le plus important, Florian doit être quelque part en haut de cette dune et il a sans doute besoin de nous.




CHAPITRE 15 (228) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Un seul vrai amour)


Les deux amis reprennent leur marche jusqu’au sommet du monticule de sable, une fois encore ils ont les jambes coupées par l’effort et doivent un instant se plier en deux pour reprendre leur respiration.

Benjamin est le premier à se redresser pour observer la dune, une forme assise à quelques dizaines de mètres d’eux lui fait pousser un cri de joie.

- Yeeee !!! C’est Florian là-bas !! Il a l’air d’aller bien !!
- Allons le retrouver alors !!

***/***

« Florian »

Ma joie a été plus forte que la fatigue occasionnée par le lien intemporel qui m’a redonné l’espoir d’entrer en contact avec mon Thomas, j’ai eu le temps d’analyser la vision aussi brève soit-elle et ce qu’il en ressort ne va pas me faciliter les choses, en effet il semblerait que quelques moi d’autres réalités ont également connus une forte histoire d’amour avec les Thomas qui leur étaient liés.

Je comprends aussi qu’il me sera difficile voire impossible de m’attacher autant à celui de ce présent et ce même si je finis par l’aimer sincèrement comme j’ai réappris à aimer Antonin et les autres.

Mon Thomas, celui qui est dans toutes mes pensées est bien celui de cette vie merveilleuse qui me sert de base pour mes souvenirs et rien ni personne ne pourra le remplacer car nonobstant le physique, il y a le vécu depuis l’enfance avec tout ce qui nous rattachent l’un à l’autre et que je ne connaîtrai jamais avec celui de cette réalité, tout comme je ne l’ai pas connu autrement que comme un ami d’enfance avec mon autre souvenir de myopathe.

Quant à celles dont je ne me souviens pas, que dire de plus que je n’ai pas été marqué par ces Thomas là non plus et j’en suis là dans mes pensées quand j’entends un cri pas très loin de moi derrière mon dos, me retournant péniblement car toujours dans une extrême lassitude suite à ma petite expérience de tout à l’heure.

C’est Benjamin qui s’effondre le premier en haletant près de moi.

- Tu vas bien ??
- Oui, pourquoi je n’irai pas bien ??
- C’est « Anto » qui nous a mis en panique quand je lui ai parlé de la porte !! Il a aussitôt voulu qu’on te rejoigne en disant plein de trucs auxquels je n’ai rien compris !! Comme quoi tu avais déjà eu une crise grave à cause d’une sonde psychique ou un truc dans le genre….

C’est à ce moment-là qu’Antonin arrive à son tour et lui coupe la parole, visiblement encore tout retourné par la révélation qu’il a eu.

- « Flo »… Benjamin !!! C’est…. Thomas !!!
- Ne dis pas n’importe quoi !!
- Je t’assure « Flo » !! Il t’a vu derrière la porte quand tu l’as ouverte pour entrer en contact avec les autres « Thom » !!
- Comment tu sais que je suis entré en contact avec Thomas ??
- Puisque je te dis que c’est Benjamin qui t’a vu !!! Tu es bouché ou quoi ??

Je regarde Benjamin avec ahurissement en comprenant enfin les implications de ce que me dit Antonin.

- Mais alors ?? Non !! Ce n’est pas possible !!
- Essaie à nouveau si tu ne me crois pas !!

Je fixe Benjamin qui nous écoute avec une telle hébétude que je ne peux m’empêcher de sourire, pourtant un immense espoir me noue le ventre et je reprends ma transe pour recréer la porte dans la tête de mon ami, en restant sidéré de voir qu’elle y est déjà mais que mes efforts restent vains pour l’ouvrir.

- Tu vois cette porte Benjamin ?
- Oui !! C’est la même que tout à l’heure on dirait !! Mais !! Comment tu fais ça ??
- Tu peux l’ouvrir ?

Je vois qu’il tend la main pour attraper quelque chose, je souris amusé par son geste.

- Elle est dans ta tête Benjamin, elle n’est pas réelle, il faut que tu l’ouvres par la pensée
- On t’a jamais dit que tu étais comique toi ?? Comment veux-tu que je fasse un truc pareil !!
- Essaye !!
- Pourquoi tu ne l’ouvres pas, toi ? Tu l’as bien fait tout à l’heure ??
- Peut-être mais là elle est fermée et je n’y arrive pas, la clé doit être de ton côté !! Regarde !!

Benjamin se fige, tout son esprit tendu pour ouvrir cette porte qui le nargue depuis que Florian l’a refaite apparaître.

- La clé ?? Oui c’est ça !! C’est moi la clé !! Arhh !!!

***/***

Antonin voit son ami entrer comme en transe, il entend ses paroles qui le désarçonnent à son tour et n’a que le temps de le maintenir pour l’amener jusqu’au sol sans qu’il se fasse mal au moment où son corps le lâche, s’évanouissant à ses pieds.

Son esprit libère alors un flot d’informations que son ami reçoit comme une éponge qui se gorge d’eau, ses yeux baignent de larmes car il en comprend la signification et surtout que la porte s’est enfin ouverte, la clé le vidant maintenant du contenu précieux qu’il avait en charge.

Une fois chose faite, les deux garçons se relèvent hébétés et se regardent sans comprendre, visiblement oublieux des dernières minutes.

***/***

- (Antonin) Qu’est ce qui vient de nous arriver ??
- J’aimerai bien le savoir moi aussi !! Qu’est-ce que je fais ici d’ailleurs ?? Mais !!! Je connais cet endroit ??




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 16 (229) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Un seul vrai amour) (fin)


J’ai tout suivi avec ébahissement, comprenant que toutes les informations que j’avais mises en mémoire à l’Antonin de mes souvenirs viennent d’être libérées et que je vais pouvoir y accéder à mon tour dès que la porte entre moi et …. Thomas sera une nouvelle fois ouverte.

Depuis le transfert des données, ils ne se sont pas encore tournés vers moi et Antonin ne semble pas s’être aperçu des transformations pourtant évidentes qui se sont faites sous ses yeux, à moins que lui aussi ne soit plus l’Antonin qu’il était quelques minutes plus tôt.

Mon cœur bat à tout rompre en dévorant du regard le grand blond aux cheveux bouclés qui lui mangent à moitié les yeux, des yeux d’un bleu délavé si particulier et si magnifique qu’on pourrait s’y laisser se noyer, plus mûr de quelques années que celui qu’il vient de remplacer comme par un miracle que je ne m’explique toujours pas vraiment.

Antonin n’est visiblement pas choqué par la nouvelle apparence de son ami, ce qui me donnerai à penser que je n’ai pas tort de croire que lui aussi n’est plus le même et cela va très vite pouvoir se vérifier car le geste qu’ils ont d’essayer de comprendre où ils sont, fait se tourner leur visage vers moi.

Je ne saurai décrire la palette émotionnelle qui les prend pendant qu’ils réalisent qui ils ont devant eux, les larmes qui s’échappent des yeux de celui qui est l’amour de ma vie me font me relever d’un bond rapide et venir me jeter dans ses bras qu’il resserre sur moi comme s’il tenait la plus précieuse des choses au monde.

- (Thomas) Ce n’est pas encore un rêve ?? Dis-moi que ça n’en est pas un !!
- (Antonin) Florian !!!! Tu….Tu…..Tu es…. vivant ????
- Si c’est un rêve, il est drôlement réel !! Je vous avais promis qu’on se retrouverait un jour !!!
- (Thomas) Où sommes-nous ??
- Dans une autre réalité !! Du moins c’est ce que je pense !!
- (Antonin) Comment tu as fait ça ?? Pour nous ça va faire bientôt trois mois que tu es mort !!
- Et pour moi tout autant à quelques jours près que je suis revenu à la vie dans cette autre existence !!
- (Thomas) Tu ne vas pas nous renvoyer là-bas ??
- J’en serai bien incapable et crois-tu vraiment que j’en éprouve la moindre envie ??
- (Antonin) Mais ils vont nous chercher partout !!! Franck va s’inquiéter !!!
- Je ne le pense pas, non !! Nous avons beaucoup à faire avant de quitter cet endroit !! Il faut déjà que je vous transmette tout ce qu’il s’est passé depuis que je suis ici, ensuite vous en ferez autant pour moi et nous prendrons les décisions qui s’imposent ensuite, je ne vous cache pas qu’ici pour l’instant nous allons chambouler beaucoup de monde et que même pour vous deux il va falloir vous apprendre à contrôler vos élans envers ceux pour qui les liens ne sont pas encore tissés.
- (Antonin) Je n’ai pas tout compris mais pas grave !!
- Décontractez-vous les gars, je lance la vidéo Hi ! Hi !

Thomas me tient toujours dans ses bras n’ayant de toute évidence pas l’intention de me lâcher alors que j’essaie d’en sortir afin d’être plus à l’aise pour ce que j’ai à faire ensuite.

- (Thomas) Tu n’oublies rien par hasard ??

Mes yeux fixent les siens avec intensité.

- Quoi donc ??
- Ça par exemple !!

Ses lèvres viennent doucement effleurer les miennes en m’amenant un long frisson de bonheur, elles prennent rapidement du recul alors que les miennes tentent vainement d’y rester accroché.

- Ou encore ça !!

Sa bouche revient plus fougueusement à l’assaut de la mienne, nos langues reprenant un ballet qui m’avait manqué depuis si longtemps que des larmes d’un incommensurable bonheur s’échappent de mes yeux.

Une troisième bouche tout autant avide s’approche doucement des nôtres pour s’y mêlées, partageant toute l’émotion et l’amour de ce fort moment de retrouvailles, avant qu’il ne nous fasse nous séparer pour qu’enfin je puisse leur communiquer les choses essentielles qu’ils doivent savoir pour pouvoir avancer dans cette nouvelle vie en évitant le plus d’embûches possible.

***/***

« Une heure plus tard »

Nous revenons à la réalité des choses après qu’ils aient revécue avec moi toutes ces semaines depuis que je les ai quittés dans la clairière et qu’eux m’aient fait vivre leurs vécus après coups, j’ai pu découvrir à mon tour le malheur tout comme le désespoir ainsi que l’immense détresse affective qui en a suivi.

Mais aussi comment ils ont réussi grâce aux liens très forts de toutes ces amitiés vraies qui les ont soutenus, à reprendre le dessus pour aller de l’avant et ensuite chercher la paix du cœur dans le travail.

Je me rends bien compte qu’étant présent quasiment en permanence dans leurs pensées, cela n’a pas été pour eux une chose aisée à vivre au quotidien et tout comme eux à présent, je ressens l’immense bonheur de me sentir enfin entier.

- (Thomas) C’était bien toi alors qui a recréer et ouvert la porte tout à l’heure ?? Antonin ne voulait pas me croire !!
- Et pourquoi donc gamin de peu de foi ??
- (Antonin) Gamin toi-même Hi ! Hi ! Rends toi compte du choc que ça a été d’apprendre ça ?? Pour nous tu étais mort en Afrique Florian !!
- Me voilà bien vivant dans cette autre vie maintenant !! C’est Franck et mon père qui vont avoir la surprise de leurs vies Hi ! Hi ! Un futur PDG déjà presque autonome va leur tomber dans les pattes alors qu’ils cherchaient un apprenti !! Alors comme ça « Tonin », c’est toi qui devais reprendre la tête du dispensaire après la fin des travaux ?
- Oui !! Il fallait bien que quelqu’un continue derrière toi !!

Sa réponse me fait soudainement penser à ses paroles de tout à l'heure et que de l’autre côté ça va être aussi l’incompréhension totale, l’idée à elle seule m’amène un fou rire que je n’arrive pas à retenir plus longtemps.

- Hi ! Hi !


CHAPITRE 17 (230) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Révélations)


Mes deux amis me regardent, étonnés.

- (Thomas) Quoi encore ??
- (Antonin) Si tu nous faisais participer, ça a l’air d’être drôle en plus !!
- Je pensais à la tête qu’ils vont faire dans l’autre monde Hi ! Hi ! Un Thomas rajeuni de deux ans qui leur soutiendra mordicus s’appeler Benjamin accompagné d’un Antonin tout aussi perdu et avec qui ils devront tout reprendre à zéro !!
- (Thomas) La même sans doute que celles qu’ils vont tous faire ici en nous voyant débarquer, nous n’en avons pas fini ici non plus tu sais ??
- (Antonin) Beaucoup de choses se tiennent dans tout ce que nous avons appris jusque maintenant, sauf une qui me paraît quand même importante ??
- Benjamin ??
- (Antonin) C’est exactement ça, oui !! Comment expliques-tu qu’il n’ait pas les mêmes parents que Thomas ??
- J’ai ma petite idée la dessus figure toi !! Il ne peut en être autrement de toute façon sinon le transfert aurait été impossible !!
- (Thomas curieux) Et c’est quoi ??
- Que ton oncle et ta tante soient tes vrais parents tout simplement !! Pour le reste c’est juste une histoire de mère porteuse différente et ça explique ce que m’a raconté Philippe de sa première visite chez eux !!
- (Thomas) Et c’est ????
- Une engueulade entre ton père et ton oncle sur une histoire d’héritage !!
- (Thomas) Je ne vois pas le rapport ??
- (Antonin) Moi non plus ??
- Sauf si c’est d’héritage génétique qu’ils parlaient !!
- (Thomas) Non !!! Et tu crois que déjà avant c’était le cas ??
- Il y a de grandes chances mon grand, sinon je n’explique pas tout !!

Son visage rayonne et ses yeux étincelles de mille feux quand il me reprend dans ses bras.

- Je suis trop content !! Tu ne peux pas t’imaginer combien tu m’as manqué !! Je t’aime trop !!
- C’est pareil pour moi tu sais, j’étais prêt à retourner ciel et terre pour te retrouver !!
- Pourtant j’étais sous ton nez ??
- En quelque sorte c’est vrai !! J’aimais beaucoup Benjamin, mais ce n’était pas toi tu comprends ? Il était plus jeune, nous ne nous connaissions pas et puis il ne dégageait pas cette aura que tu as et qui fait que tout le monde se retourne à ton passage Hi ! Hi ! Ce n’était pas mon Thomas, celui qui m’espionnait en se tripotant depuis la chambre d’Éric quand je lisais tranquillement dans le jardin de mes grands-parents. Le Thomas qui riait tout le temps de mes bêtises à l’école et qui était toujours prêt à me défendre, voire même à se faire accuser à ma place quand j’étais allé trop loin. Le Thomas toujours qui m’a tellement manqué quand je suis parti pour Reims que j’ai été forcé de réaliser que ce n’était pas qu’une simple amitié que je ressentais pour toi, mais que ça allait beaucoup plus loin que ça. Le Thomas encore et toujours avec qui faire l’amour était le plus merveilleux des instants, non vraiment !! Benjamin n’aurait jamais pu remplacer tout ça !!
- Et moi dans tout ça ?? Je deviens quoi maintenant que vous vous êtes retrouvés ??

Nous nous tournons surpris de cette voix au ton d’une tristesse autant évidente qu’incompréhensible pour nous.

- Je n’ose pas comprendre le sens de ta question « Tonin » ??
- (Thomas) C’est « maintenant que nous nous sommes retrouvés » qu’il faut dire !!
- (Antonin) Vous m’avez très bien compris, cet amour que je lis dans vos yeux n’a pas de place pour le partage !!
- Tu l’as toujours su, comme tu as toujours su que nous t’aimons à notre façon !! Bien sûr ce n’est et ne sera jamais aussi fort qu’entre Thomas et moi, mais as-tu déjà connu un attachement aussi puissant que le nôtre autour de toi ? Je pense sincèrement que l’amour que nous te portons vaut largement une relation amoureuse dite normale sur ce bas monde.
- (Antonin) On reste ensemble alors ??
- (Thomas) Pourquoi penses-tu m’avoir suivi ici si ce n’était pas le cas ?
- (Antonin) Qu’est-ce que j’en sais moi, c’est tellement imprévu tout ça ?? Il était comment l’autre Antonin ?
- Humm !!! Tu fais bien d’en parler tiens !! Ton double était comment dire…. Plus déluré est l’expression qui devrait convenir, oui c’est ça !! L’Antonin de ce monde n’avait pas les mains dans ses poches niveau sexe, je pense qu’Antoine et Yuan vont vite s’apercevoir du changement Hi ! Hi !
- (Thomas) Antoine ?? Oui bien sûr je devrais le savoir puisque tu nous as tout expliqué !! J’avais seulement zappé ça dans toutes les informations que j’ai reçu, je dois te dire que j’aime beaucoup ton cousin et que ta…. mort nous a rapproché encore davantage, comme nous tous là-bas il a beaucoup souffert de ta disparition et….

Je comprends bien que c’est très difficile pour Thomas de revenir sur cet épisode tragique où ils ont dû tous endurer ma disparition.

- Ce n’est pas la peine de revenir sur ce sujet tu sais ?? J’ai tout lu dans vos mémoires et je sais parfaitement ce qu’il en est de tout ça !! C’est terminé maintenant, vous êtes là tous les deux et nous allons pouvoir reprendre le cours de notre vie ensemble, le reste ne sera qu’un réajustement que nous gérerons au fil de l’eau !! Vous allez découvrir tout comme moi des choses complètements différentes de vos propres souvenirs, la mort d’Erwan et de Mathis en sont une triste preuve tout comme la méchanceté de l’ancien Florian vis à vis de tous ceux en qui je tiens et je pense sincèrement que nous découvrirons encore d’autres choses tout aussi déplaisantes, il faudra en passer par là en sachant également que beaucoup de bonheur nous attend très certainement aussi. De toute façon la vie continue et il nous est donné une seconde chance incroyable de la vivre ensemble, ici il y a tout à faire vous savez ?? Je ne suis pas encore médecin reconnu, tout juste serais-je peut-être accepter d’entrer en fac de médecine et l’année qui vient doit absolument être celle de la compréhension de ce que je suis réellement si nous ne voulons pas que ça recommence.
- (Thomas) La compréhension de ce que nous sommes Florian, car je n’ai pas l’impression que ce soit si simple !!

Nous sommes interrompus dans nos réflexions philosophiques par Antonin qui depuis plusieurs secondes plisse le nez en cherchant apparemment quelque chose autour de lui.

- (Antonin) Vous ne trouvez pas que ça pue par ici ??



CHAPITRE 18 (231) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Surprise de taille)


- (Thomas amusé) C’est sans doute la pollution !! D’où nous venons l’air est devenu très pur grâce à toi Florian, les gouvernements ont mis en place des dispositions drastiques pour qu’il le reste et beaucoup de choses ont commencé à évoluer pour le bien de tous, je crois qu’ils ont enfin pris conscience que le bien le plus précieux pour eux était l’endroit qui leur permettait de vivre !!
- (Antonin) Ils feraient bien de s’y mettre ici aussi parce que ça chlingue grave !!
- Chaque chose en son temps les gars, pour l’instant ce n’est pas ma priorité et je pense qu’il serait temps de rejoindre les autres pour les explications aux questions qui ne vont pas manquer de nous tomber dessus !! Pour ce qui est de ta réflexion de tout à l’heure, j’y ai aussi pensé figure toi et j’ai la nette impression qu’il y a quelque chose de commun qui nous lie, quelque chose hors de tout ce que nous vivons !!
- (Thomas) Tu penses à quoi ?
- Si seulement j’avais cette réponse !! Je crois que ce sera l’explication finale de toute cette histoire, regarde autour de toi !! Tous ces gens vivent leur vie sans mystère, sans rien d’étrange !! Ils naissent !! Ils grandissent !! Ils font des enfants et ils meurent !! Ce qui est tout à fait normal en soit, alors que pour nous et tout ce qu’il nous arrive, je ne pense pas qu’on puisse appeler ça la normalité !!
- (Antonin) Tu crois que pour moi c’est pareil ??
- Peut-être, oui !! Je n’en suis pas sûr !! Peut-être est-ce simplement dû au fait que tu sois très proche de nous et que nous t’entraînons dans notre sillage !!
- (Thomas) Peut être que « tu » nous entraînes dans « ton » sillage comme tu le dis si bien et que ni moi ni « Tonin » n’aient quoi que ce soit d’exceptionnel !!
- Autant je pense que c’est bien le cas pour « Tonin », autant je suis certain que pour toi c’est différent !!
- (Thomas) Allons Florian !! Je n’ai ni tes pouvoirs, ni ton intelligence !! Que me reste-t-il qui me diffère des autres, tu veux bien me le dire ??
- Le Thomas de mes souvenirs d’handicapé tout comme Benjamin dans cette réalité et très certainement d’autres ailleurs dont je n’ai pas ou pas encore le souvenir sont de très beaux garçons je ne peux pas dire autrement, seulement ils n’ont pas cette chose bien particulière que toi tu as et qui font rester bouche bée d’envie et d’admiration les gens qui croisent ton chemin, j’ai souvent remarqué cette différence et encore maintenant je ne peux qu’en être témoin, non tu n’as pas mes « dons » et non tu n’as pas ou du moins tu ne montres pas une intelligence identique à la mienne, mais tu as ce charisme qu’on ne retrouve chez personne d’autre ailleurs et qui me laisserait à penser que tout comme moi tu caches un secret, c’est justement ce secret qu’il nous faut découvrir mais pas aujourd’hui !! Pour l’instant nous devons descendre de cette dune pour expliquer ou du moins tenter d’expliquer aux autres ce qu’il vient de nous arriver et même si ils sont déjà mentalement mieux préparés que d’autres à l’accepter, ça ne se fera pas sans peine croyez le bien !!
- (Thomas) Tu penses à Léa ??
- Principalement, oui !! Rends-toi compte qu’elle vient juste de retrouver un frère et qu’elle vient tout aussi rapidement de le perdre !!
- (Thomas) Mais je suis là, moi !!
- De deux ans plus âgé et qui va la considérer comme sa cousine ?? Je doute fort que ça soit pareil pour elle tu sais ?? Elle va vouloir savoir ce qu’est devenu Benjamin et elle ne sera pas la seule, comment réagiront ils ? Je n’en sais rien et surtout que répondre ?
- (Thomas) La vérité !! Après tout ils ont bien déjà accepté ce que tu es ??
- (Antonin) Tu n’y es pour rien en plus !! Ce n’est pas toi qui nous a fait revenir, du moins pas ce toi-là !! Toutes ces choses qui se sont libérées de ma tête, comme dans celle de l’Antonin de cette réalité avaient été mises en place bien avant que tu n’arrives ici pas vrai ?
- Parole les gars !! On nage en pleine science-fiction et pour une fois je ne peux qu’être d’accord sur le terme employé !! Je vais encore très certainement me réveiller et en rire ou en pleurer en comprenant que tout ça n’était en fait qu’un rêve ou un cauchemar !!

Antonin se lève en nous tendant la main pour que nous en fassions autant, il nous envoie un petit sourire moqueur avant de s’élancer pour redescendre la dune en hurlant d’amusement et en se laissant aller à tomber et rouler dans le sable tel un gosse.

- Le premier en bas !! Youppiiieeee !!! Putainnn !!! Que ça fait du bien d’être à nouveau ensemble !!

Thomas le regarde partir comme une fusée et faire ses cabrioles.

- Ah celui-là je te jure !! Heureusement qu’il était là tu sais, sinon je pense que j’aurais fait une bêtise !!
- Je le sais bien mon grand, tout est là dans ma tête et je préférerais que tu oublies tout ça, nous revoilà réuni et c’est déjà un grand miracle en soi, je n’aurais jamais pensé ce matin en me levant que le soir même j’aurais mon « Thom-Thom » tout à moi pour un gros câlin !!
- Hum !! Vivement ce soir alors !! Et pour « Tonin » ?
- Pas de soucis, il comprendra qu’on ait envie de se retrouver et en plus il va être tellement fatigué qu’il ne demandera pas son reste pour dormir Hi ! Hi !

Thomas regarde le petit blond continuer à dévaler la dune en riant, il se tourne alors vers moi avec étonnement pour me poser la question.

- Je ne vois pas trop ce qui te fait présager de la fatigue d’Antonin, regarde-le !! Il n’a pas l’air particulièrement épuisé il me semble ?
- Attends qu’il remonte la dune et on verra après ça comment il se sentira !!
- Pourquoi veux-tu qu’il fasse une chose pareille alors qu’il est presque arrivé en bas ?
- Tout simplement parce qu’il va finir par se rendre compte qu’il est descendu du mauvais côté Hi ! Hi !




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 19 (232) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Surprise de taille) 


Une fois le petit blond arrivé au bas de la dune, il tourne la tête vers nous surpris qu’on ne l’ait pas suivi et nous lui faisons de grands signes du bras jusqu’à ce qu’il comprenne son erreur, descendant à notre tour mais du bon côté cette montagne de sable qui très vite nous enlève à sa vue.

C’est mort de rire que nous prenons tranquillement le chemin du retour en nous tenant par la taille, trop content de sentir nos corps bouillants de vie s’être enfin retrouvé.

Ce n’est qu’une fois en bas de la dune que nous faisons une pose, un coin tranquille derrière une tente nous fait nous y diriger et nous y allonger l’un contre l’autre, chacun dévorant avidement le visage de celui qu’il croyait perdu à jamais.

C’est Thomas en posant sa tête sur ma poitrine, qui reprend la parole pour s’inquiéter de la réaction probable des gens qui vont s’apercevoir qu’il n’est plus celui qu’ils connaissaient.

- Comment on va expliquer ce qu’il nous arrive ?? Les proches de Benjamin ne vont rien y comprendre !!
- En fait Benjamin n’est revenu que depuis quelques jours à peine de son séjour du centre, il n’y a que très peu de personnes qui pourraient s’apercevoir du changement !! Il y a bien sûr ta famille et mes grands-parents, plus nos amis, tous des proches qui connaissent une partie de mon secret !! Ensuite il ne reste plus grand monde, Maurice Philippe et c’est à peu près tout puisque pour les autres tu ne devrais normalement jamais les revoir, au pire ils n’auront pas eu le temps de bien te connaitre et ne devraient pas montrer trop de curiosité d’ici quelques temps, quand la brusque repousse de tes cheveux n’aura plus lieu de poser de questions.
- Et ceux du camping ??
- On n’est là que depuis hier et au pire si quelqu’un nous le demande, tu n’auras qu’à dire que c’était ton frère et qu’il a dû repartir !!
- Humm !!!
- Tu t’inquiètes pour rien tu sais ?? Les gens ne font pas si attention que ça aux étrangers, tout juste y jettent ils un œil et ensuite ils reviennent à leurs priorités, en plus Benjamin n’était pas du genre à se faire remarquer. Le contraire par contre aurait été nettement plus difficile à faire passer !!
- Tu recommences avec ça !! Décidemment tu n’as pas changé Hi ! Hi ! Bon !! Admettons !! Et pour Antonin ??
- Là pas de soucis c’est un sosie parfait de celui qu’il remplace !! En plus comme pour Benjamin, il n’y a pas longtemps qu’il est avec nous et comme il ne m’a jamais lâché d’une semelle depuis que mes parents l’ont amené, il ne connaît donc que notre petit groupe.
- Il va donc falloir qu’on renoue avec tout le monde ??
- Comme moi depuis que je suis arrivé dans cette réalité, à trois ce sera plus facile que seul et j’ai déjà bien avancé comme tu as dû t’en rendre compte avec ma petite récap de tout à l’heure.
- Ce que je crains le plus ce sont les questions sur Mathis !! Je l’ai vu pas plus loin qu’il y a quelques jours et de savoir qu’ici il n’existe plus, Brrrr !!! Ça me donne des frissons !!!
- Tu n’auras qu’à te dire que celui que tu aimes poursuit tranquillement sa vie là d’où tu viens, c’est comme ça que je suis arrivé à le supporter tu comprends ? Maintenant que j’ai réalisé que c’est une autre vie, j’ai commencé à prendre du recul sur tout ce qu’il s’est produit ici avant mon arrivée. Bien sûr ce n’est pas facile, mais c’était ma seule façon d’en sortir indemne de ce qu’était le Florian de cette réalité avant que je prenne son corps. Au début je prenais ça comme si j’étais fautif de tous ses actes, c’était assez flippant !! Ça va beaucoup mieux maintenant que je commence à percevoir ce qu’il m’arrive de manière plus clair, de toute façon il faut bien que j’arrive à faire mon chemin dans cette vie puisque je n’ai aucune idée de comment en sortir.
- Qu’es-tu exactement d’après toi ?
- Qu’est-ce que j’en sais ?? La seule certitude que je puisse avoir c’est que je ne suis pas comme tout le monde, je fais des trucs impossibles à des gens normaux et le pire c’est que ça me parait bien souvent naturel au point que je le fais sans me poser de questions, tu trouves ça normal toi ?
- Tu te posais déjà beaucoup de questions rappelle toi ?
- C’est vrai !! Je sentais qu’il y avait autre chose, depuis je me souviens de deux anciennes vies et j’ai le pressentiment qu’il y en a eu bien d’autres, il fallait peut être que j’en vive un certain nombre avant de pouvoir en garder la mémoire qui sait !! Où c’est peut-être le fait de t’avoir trouvé qui a tout déclenché !!
- Pour ma part j’en suis au même point que toi avant que tu ne disparaisses !!
- Comment ça ?
- J’ai comme des flashs !! Des sortes de rêves qui me réveillent en sursaut sans que j’arrive à en comprendre le fil !! C’est perturbant et ça a commencé après ta mort !! Une dispute !! Un exil !! Quelque chose qui me brise le cœur !! La haine !! La peur !! La perte de quelque chose d’important !! En tout cas à chaque fois ça me laisse en sueur à crier un nom, Antonin pourra t’en dire plus puisque c’est lui que je réveille quand ça m’arrive !!
- Bizarre tout ça !! Faudra qu’on en parle à Philippe, il pourra peut-être t’aider à y voir plus clair.
- J’avais pensé le faire mais je n’ai pas eu l’occasion de le revoir depuis l’enterrement !! On devrait y aller tu ne crois pas ? « Tonin » ne devrait plus tarder à arriver !!

Nous ne sommes pas sortis depuis trente secondes que le petit blond nous apparait hors d’haleine et qui trouve encore la force de courir vers nous, ses yeux s’exorbitant d’ahurissement en regardant Thomas.

- Tu ne devineras jamais ce qu’il vient de m’arriver « Flo » !!!!! C‘est tout simplement incroyable !! Nous nous sommes retrouvés avec Benjamin dans l’agence de ton père à Aix et puis d’un coup je me suis retrouvé tout seul au milieu de la dune, tu n’y étais plus ni Ben…. !!! Mais ….ce n’est pas B…. ??? Non !!!!! Tho….Thomas ?????




CHAPITRE 20 (233) (Afrique) (Lundi après-midi) (Inquiétude)


« Dans la clairière, conversation mentale »

- N’en révèle pas trop aux humains, frère !! Ils ne sont pas prêts à recevoir certaines informations !!
- Je n’ai fait que lui confirmer quelque chose qu’il connaissait déjà !!
- Tu as nommé l’âme errante !!
- Il n’apprendra que ça venant de moi frère !!
- Alors c’est bien !! Si les humains connaissent notre existence, c’est "qu’il" se souvient et que le temps se rapproche pour "qu’il" retrouve sa puissance !!

***/***

Un moment passe où les entités deviennent muettes et attentives, Patrice s’aperçoit du changement quand Taha semble revenir à lui.

- Que se passe-t-il ??
- J’ai perdu la connexion d’avec mon ami !! Je ne comprends pas comment c’est arrivé !!

***/***

La brume entourant les pierres s’épaissit soudainement pour revenir très vite à la normale.

- Avez-vous ressentis le pic de fluctuation du continuum mes frères ?
- Tout comme toi frère !! Un passage s’est ouvert !!
- Thomasss ???
- Qui d’autre frère !!
- Nous ne devons plus être aveugles, il faut que le jeune humain termine au plus vite la mission que nous lui avons donnée !!
- Nous devons connaître la raison de sa venue dans ce monde et surtout d’où lui est venue cette puissance nécessaire pour y parvenir.
- Aurait il lui aussi retrouvé le souvenir de ce qu’il est ?
- Nous n’avons pas reçu les signes, c’est « lui » qui l’a rappelé !! Son amour doit être le but de sa quête, ce qu’il est ne lui est sans doute pas encore perceptible !!
- Thomasss ne doit pas encore se souvenir, c’est trop tôt et pourrait amener un grave conflit qui n’aiderait en rien à ce que « lui » se reconstruise !!
- Nous devons savoir !!
- Parle à l’humain !! Dis-lui qu’il faut qu’il délivre son message et qu’il est important qu’il soit auprès de « lui » !! Le temps presse mes frères, l’espace et le temps se resserrent, bientôt nous ne ferons plus qu’un avec nos frères des autres réalités !! Nous devons savoir si « lui » est prêt à redevenir l’unique !!
- Les prières sont puissantes !! La misère, la douleur et la peur réveillent les croyances anciennes, les peuples en appellent à « lui » comme dernier recourt à la misère et à la tyrannie des usurpateurs !!
- Eux aussi le cherchent surement !! S’ils le trouvent avant qu’il se souvienne, ils n’hésiteront pas à détruire cette planète qui lui sert à se ressourcer et à se repentir !! Quelle qu’en soit son nombre de répliques encore existantes dans l’espace-temps, ils détruiront tout.
- Cela ne peut être mes frères !! Ils sont fous de penser pouvoir exister encore s’il n’est plus !!
- Ce serait la fin de tout ce qui vit !!

***/***

« Au dispensaire »

Taha sursaute quand la voix de Naomé résonne de nouveau dans sa tête.

- Il faut que tu dises à l’homme blanc qu’il n’en saura pas plus mais qu’il doit te mener à cheveux de feu.
- Cheveux de feu ??
- C’est l’image du garçon bébé qu’ils ont gardé.

***/***

Taha regarde Patrice qui l’observe toujours avec attention, cherchant certainement à comprendre ce qu’a de si important ce jeune Massaï pour qu’il ait fait un si long voyage.

- Tu dois m’emmener à cheveux de feu homme blanc !!

Le père Antoine sourit devant l’expression de Patrice.

- C’est comme ça qu’ils nomment les cheveux roux !!
- (Patrice) Ah !! D’accord ! Et bien je vais faire mon rapport à mon supérieur, je ne doute pas un instant qu’il fera le nécessaire pour que ta demande se réalise mon garçon !! Il va juste nous falloir un peu de temps pour obtenir toutes les autorisations !!
- (Taha) Combien de temps ?
- (Patrice) Une dizaine de jours tout au plus, nous aurons l’opportunité comme ça d’en apprendre plus sur toute cette histoire !! Peut-être le chef acceptera-t-il également de nous faire découvrir son village ??
- (Okoumé railleur) La jeune femme blanche qui t’accompagne va en perdre la vue !!

Devant la tête ahurie que fait Patrice, il croit bon de préciser.

- Il y a beaucoup de jeunes chasseurs au mieux de leurs…. « formes » Hi ! Hi !




CHAPITRE 21 (234) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Un avenir pour Jean Baptiste)


« A bord de la BMW de Philippe en chemin vers le camping de la dune »

Jean Baptiste reste muet depuis le départ d’Aix en Provence, beaucoup trop de choses se sont passés depuis la veille pour qu’il n'éprouve pas le besoin de réfléchir à tout ça.

Ils ne sont plus très loin de leur but, s’ils ont été retardés ce n’est que pour s’être arrêté dans un centre commercial afin de le rhabiller pour qu’il puisse tenir plusieurs jours sans plus se poser de questions.

Jean Baptiste a bien sûr protesté qu’ils n’avaient pas à dépenser autant d’argent pour lui alors qu’il ne pourrait pas les rembourser de sitôt, n’ayant pas beaucoup de moyens et surtout pas ceux nécessaires pour les vêtements de marque qu’ils lui ont fait choisir.

Philippe surveille le jeune homme du coin de l’œil depuis leur départ, parcouru d’un étrange sentiment paternaliste auquel il n’a pas eu vraiment l’habitude d’être confronté envers quiconque depuis bien longtemps et lui aussi reste muet à tenter de comprendre ce lien qu’il sent se tisser avec ce garçon d’une gentillesse rare et ce malgré le milieu où il a été élevé qui ne lui semble pas propice à ce genre de personnalité.

- Tu fais quoi dans la vie si ce n’est pas indiscret ?

Jean Baptiste le regarde, visiblement surpris dans ses pensées.

- Je suis en fac monsieur, ou du moins je vais y entrer en octobre.
- Vers quel métier te diriges-tu ?
- Je ne sais pas trop encore monsieur, j’aimerais bien trouver quelque chose pour rester en contact avec les gens !! Pouvoir les comprendre et surtout les aider !!
- Un peu comme ce que je fais alors ?
- Je ne sais pas si j’en serais capable monsieur, il faut beaucoup d’années d’études pour cette spécialité et ce n’est pas facile de suivre de longues études en travaillant en même temps pour vivre.
- Je pensais que tu vivais chez tes parents ?
- Chez mon frère, pas chez mes parents monsieur et nous partageons les frais, vous comprenez ?
- Comment peux-tu vivre comme ça avec un frère qui risque à chaque instant de se retrouver en prison ?
- Je n’ai pas eu vraiment le choix vous savez, nos parents sont partis il y a plus d’un an maintenant et je n’ai plus que Gilles, c’est très dur à dix-sept ans de se retrouver abandonné. Heureusement que mon frère ne m’a pas laissé lui, sinon je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui.
- Je comprends !! Avant de repartir sur Paris, pense à venir me voir à mon cabinet !! J’aurais peut-être une proposition à te faire !!
- Une proposition monsieur ??
- C’est un peu tôt pour en parler, mais je te promets d’y réfléchir sérieusement !!
- Pourquoi feriez-vous ça pour moi monsieur ??

Devant le mutisme de Philippe, c’est Michel qui pose la main sur l’épaule de Jean Baptiste pour lui répondre.

- Tu sais mon garçon, il n’y a pas toujours qu’une réponse à certaines questions !! On éprouve parfois le besoin d’aider certaines personnes sans savoir exactement ce qui nous y pousse !! Il faut l’accepter comme un fait sans qu’il y ait besoin d’en connaître la cause, celle-ci t’apparaîtra le jour venu tu verras. Pour ma part je pourrai me hasarder à donner quelques pistes de réflexions, mais je m’en garderais bien !!
- (Philippe) Voilà qui risque d’être intéressant, j’aimerais bien que tu nous en donnes quelques-unes Hi ! Hi !
- (Michel) Tu es sûr de vouloir les entendre devant Jean Baptiste ?
- (Philippe) Pourquoi pas puisque c’est le premier concerné ?? À moins que tu nous amènes sur des idées scabreuses auxquelles je ne pensais pas du tout, sinon je t’écoute !!
- (Michel) J’ai appris avec les années à bien observer les choses autour de moi, je vois bien quand deux personnes sont en phase et je ne crois pas beaucoup me tromper en disant que c’est le cas pour vous deux.

Jean Baptiste étonné reporte son regard sur Philippe qui en fait autant un bref instant avant de redonner toute son attention à la route, ce bref moment suffit à les faire sourire tous les deux et c’est en se positionnant plus confortablement sur son siège que Philippe répond.

- Admettons que tu aies vu juste, ensuite ??
- (Michel) Et bien une fois ce constat reconnu par les deux parties comme ça semble l’être, je reviens sur ta question posée à Jean Baptiste et surtout à sa réponse. J’en conclus donc que tu envisages tout comme nous avec Antonin pour la société de mon fils, de proposer à ce garçon de reprendre ton cabinet après toi et de ce fait la proposition que tu as l’intention de lui faire, me paraît lumineuse.
- (Philippe) Et bien termine ton idée puisque tu es si bien parti !! Ça m’évitera d’avoir à lui demander s’il est d’accord Hi ! Hi !
- (Michel) Je pensais au studio libre au-dessus de ton cabinet et également à la conversation que nous avons eu sur ta recherche d’assistant pour vous soulagez toi et ta secrétaire !! Il me semble également que la fac d’Aix prend ce genre de cursus en charge, pas vrai ??
- (Philippe souriant) Exact !! Autre chose ??
- (Michel) Je pense avoir donné l’idée générale, ne reste plus à Jean Baptiste qu’à y réfléchir et te donner sa réponse lorsqu’il viendra te voir à ton cabinet.

Philippe se tourne vers Jean Baptiste.

- Je ne veux pas te forcer tu sais ?? C’est juste que Michel a raison quand il dit que je devrai un jour passer la main et que j’apprécie déjà beaucoup ce que je peux lire en toi sans pour autant pouvoir l’expliquer, alors je te laisse réfléchir et si l’idée te convient, il ne restera plus que les détails techniques à résoudre.

L’éminent psychiatre voit bien les yeux humides d’émotions du jeune homme, il préfère ne pas insister et revenir à sa conduite, son GPS lui signalant d’ailleurs qu’ils seront bientôt arrivés à destination.




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 22 (235) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Les flèches de Cupidon)


La réflexion d’Antonin me fait comprendre qu’une fois encore quelque chose s’est passée et que celui qui est près de nous est bien celui de cette réalité.

- C’est bien notre Thomas en effet !! Je suis autant surpris que toi tu sais ???
- (Antonin) Mais alors !! Où il est Benjamin ?? Ne me dis pas que….
- Je pense qu’il a pris la place de Thomas dans l’autre réalité !!
- (Antonin) Comment il va faire pour s’en sortir tout seul ??

Je lui explique rapidement ces dernières heures, que son homologue de là-bas a été avec nous suffisamment longtemps pour comprendre tout ce qui arrive et qu’il est heureux en fait qu’il y soit retourner pour pouvoir prendre en charge Benjamin, ne doutant pas un instant qu’ils arriveront à s’en sortir ensemble avec l’aide de tous nos amis restés là-bas.

Antonin s’approche de Thomas pour venir se blottir dans ses bras.

- J’ai tellement rêvé de cet instant tu sais ?? Nous retrouver tous les trois comme pendant toutes ces nuits merveilleuses qui m’ont aidé à ne pas sombrer plus loin dans le désespoir !!

J’explique alors à Thomas tout ce qu’il ignorait encore, il m’écoute avec attention en gardant Antonin serré contre lui et fini par prendre la parole à son tour.

- C’était donc ça ton évanouissement dans l’avion ??
- Je sentais qu’il m’arriverait quelque chose une fois que j’aurais posé les pieds en Afrique et j’ai voulu trouvé un moyen pour nous réunir à nouveau en cas où cela s’avère possible, comme tu vois j’avais raison puisque tu es là !!
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- On va de l’avant !! Je me sens beaucoup plus fort maintenant que je t’ai retrouvé, pour l’instant je n’ai qu’une envie c’est de crier ma joie à la terre entière Hi ! Hi !

***/***

« Sur la plage »

Yuan regarde sa montre visiblement soucieux.

- Il va bientôt être seize heures et toujours pas de Florian ni les autres en vue ??
- (Chloé) J’espère juste qu’il ne fait pas la gueule de ce que je lui ai dit à table ce midi !!
- (Antoine) Tu parles de ta réflexion sur Benjamin ?
- (Chloé) Bien sûr que veux-tu d’autre ??
- (Léa) Tu as eu raison de lui en faire la remarque, Benjamin est malheureux de se sentir mis à l’écart !!
- (Yuan) Mettez-vous aussi à la place de Florian cinq minutes ??
- (Chloé) Ce soir alors Hi ! Hi !
- (Yuan) Sérieusement !! Je comprends bien que Benjamin ait envie d’être plus intime avec nous et en particulier avec « Flo », mais il devrait aussi comprendre qu’il ne faut pas brusquer les choses !! Après tout ça ne fait que quelques jours à peine qu’il est sorti du centre, si Florian semble l’éviter c’est parce qu’il a des doutes sur qui est en définitif Benjamin et je suis quasiment certain que c’est justement toutes ces questions qui le bloquent, rendez-vous compte à quel point il ressemble à Thomas !!
- (Léa) Mon frère est amoureux, ça crève les yeux pourtant !!
- (Éric) Comme tous ici je pense, ce n’est pas pour ça qu’il faut vouloir aller trop vite !!
- (Antoine amusé) Dommage que tu dises ça, nous qui voulions te proposer de nous rejoindre ce soir Hi ! Hi !
- (Éric ahuri) C’est vrai ???
- (Antoine) Après ce que tu viens de dire, je ne sais plus trop qu’en penser, t’en dis quoi « Yu » ??

Yuan n’était plus dans la conversation depuis qu’il a aperçu Raphaël qui arrive vers eux, aussi est-il surpris d’être pris à partie par son copain.

- Hein !! De quoi !!! Tu disais ??
- (Antoine) Je te parlais d’Éric…

***/***

« Raphaël »

Ah !! Les voilà !! C’est ce que ce dit Raphaël en apercevant le petit groupe au loin, il sourit en accélérant le pas et bien sûr il cherche du regard celui qui le matin même a rendu la santé à sa mère, s’apercevant très vite avec déconvenue qu’il n’est pas parmi eux.

Du coup il reporte son attention sur les autres membres du groupe et en particulier sur celui qu’il ne connait pas encore à part de l’avoir aperçu de dos la veille au soir.

Le sourire lui revient alors quand il le compare aux deux autres, s’apercevant déjà même d’aussi loin qu’il est de la même trempe et que décidément Chloé et Léa n’ont pas menti quand elles parlaient de leurs amis.

Il est maintenant assez près pour qu’eux aussi s’aperçoivent de sa présence et se tournent vers lui avec un sourire amical du moins de la part des quatre avec qui il a déjà eu plus ou moins à faire, l’expression du cinquième étant tout autre comme s’il se trouvait soudainement intimidé par son arrivée vers eux.

Pourtant c’est vers ce garçon en particulier que ses yeux se fixent sans qu’il puisse en connaître la raison à part peut-être ce que lui a raconté Florian, quelque chose pourtant l’attire plus particulièrement vers ce beau brun ténébreux au visage à la virilité affirmée et ce n’est qu’une fois en face de lui qu’il comprend enfin pourquoi son cœur s’est accéléré brusquement et que son estomac s’est si soudainement noué.

C’est incontestable que ce garçon lui plait, c’est donc avec une certaine timidité qu’il lui tend la main pour se présenter à lui, frémissant au contact de cette paume qui l’électrise.

- Bonjour, je crois que tu es le seul ici que je ne connaisse pas encore !! Moi c’est Raphaël !!

Éric déglutit avec difficulté car lui aussi ressent les mêmes affres envers celui qu’il ne connaissait jusque-là que par revues interposées.

- Salut !! Moi c’est Éric !!




CHAPITRE 23 (236) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Certains destins sont intangibles)


Un long moment de silence finalement interrompu par Chloé qui bien sûr n’a pas manqué de percevoir le trouble évident des deux garçons, mais aussi la poignée de mains interminable qui en résulte.

- Et voilà encore deux célibataires de moins Hi ! Hi !
- (Yuan) C’était couru d’avance, Florian a encore été rattrapé par son autre réalité !!

Raphaël d’abord étonné de les entendre, comprend de quoi ils parlent en suivant leurs regards portés sur leur deux mains toujours nouées ensemble et c’est donc avec un petit sourire amusé qu’il se sépare d’Éric en reportant son attention vers eux.

- De quoi vous parlez tous les deux ??
- (Chloé) De toi et d’Éric bien sûr, ne fais pas celui qui n’a rien compris !!
- Qui n’a rien compris quoi ??
- (Chloé) Tu es d’accord avec moi que tout ce que tu as appris ce matin sur Florian était la vérité ?
- Bien sûr, oui !!
- (Chloé) Tu ne t’es pas demandé pourquoi nous sommes venus ici dans ce camping en particulier ?
- J’avoue que je ne me suis pas posé la question !!
- (Chloé) Pour toi évidemment, qui ou quoi d’autre sinon !! Florian depuis qu’il est dans cette réalité ne cherche qu’une chose, retrouver tous ses amis qu’il avait là d’où il vient et qu’importe où que ce soit, bien sûr tu en fais partie et pas le moindre puisque tu es l’un de ceux qu’il aime disons ….plus ….particulièrement !! Dans ses souvenirs nous t’avons rencontré dans ce même camping pendant les deux mois que nous y avons passé, nous nous sommes toujours dans ses souvenirs très vite liés d’amitiés avec toi et c’était réciproque comme ça semble l’être une nouvelle fois il me semble, Éric et toi êtes tombés amoureux l’un de l’autre, quelque chose de très fort pas juste une amourette de vacance si tu vois où je veux en venir ?? Depuis qu’il est dans cette réalité, Florian a déjà retrouvé quelques-uns de ses anciens amis et hélas aussi eu la terrible révélation d’autres qui ont disparu victimes d’accidents…

« Un bon moment plus tard »

- … et donc voilà où nous en sommes à l’heure où je te parle, je sais qu’à entendre raconter comme ça c’est un peu incroyable !! Seulement tu as bien vu ce matin que l’incroyable avec Florian n’existe pas et tout ce que je t’ai dit est exact, d’ailleurs les autres peuvent te le confirmer.
- (Raphaël) Ça expliquerait aussi l’étonnement de mon père lors des réservations, il m’a dit qu’il trouvait bizarre que la personne qu’il avait eue au téléphone semblait bien connaître le camping alors que lui était presque sûr que le nom ne lui disait rien !!
- (Chloé) Là !! Tu vois !! Encore une preuve en soi !!

Raphaël reste un petit moment dans ses pensées avant de se tourner une nouvelle fois vers Éric.

- Alors comme ça tu collectionnais mes photos ?
- C’est vrai, oui !!
- Pour quelle raison ??

Le visage devenu rouge vif du grand brun lui suffit comme réponse.

- D’ac....cord !! Je vois !! Pourtant j’ai toujours fait attention qu’il n’y a aucune connotation sexuelle en les faisant !!
- Je le sais bien et c’est d’ailleurs ce que j’ai le plus apprécié en toi !! Comment dire… ça prouvait que tu étais quelqu’un de bien avec qui on pouvait … Arrhhh !! Tu comprends ce que je veux dire !! Tout ça va bien trop vite en fait !!

Raphaël lui prend la main qu’il serre doucement pour le rassurer.

- T’inquiète pas pour ça, nous prendrons le temps qu’il faudra !!
- Tu veux dire que…
- Tu m’as très bien compris Hi ! Hi ! Et puis je ne voudrais quand même pas faire de la peine à Florian en allant contre ses souvenirs !!

Éric fixe le beau rouquin avec une lueur d’espoir qui le rend encore plus rayonnant.

- Tu crois que c’est possible ? Je veux dire, nous deux ??

Raphaël s’éloigne de lui de sa démarche féline qui font sortir les yeux de la tête du grand brun, bouillant d’une envie subite de le prendre très fort dans ses bras et se tourne vers Éric les yeux brillant de malice, sachant très bien l’effet qu’il fait dans ces moments-là.

- Ce sera à toi de m’en persuader !!

Chloé s’approche de son ami d’enfance pour lui glisser quelques mots à l’oreille, celui-ci l’écoute visiblement surpris de ces paroles et finit par reporter son regard sur celui qui depuis deux ans déjà est au centre de ses pensées les plus intimes.

Une légère poussée de son amie le décide à faire les quelques pas qui les séparent et prendre doucement Raphaël par la taille en sentant bien le frémissement venant de tout son corps au contact de ses mains, lui glissant à son tour quelques mots à l’oreille qui semblent déstabiliser le jeune rouquin qui jusque-là a suivi son geste avec une petite pointe d’ironie amicale.

- Crois-tu qu’il y en ait réellement besoin ??





CHAPITRE 24 (237) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Encore une drôle de découverte)


« Au camping »

Philippe sort de l’accueil du camping surpris malgré tout des réactions plus qu’amicales de l’homme derrière le comptoir quand il lui a demandé où se trouvaient les mobil homes réservés sous le nom de De Bierne.

Il est resté une bonne dizaine de minutes à discuter de choses et d’autres en comprenant bien les non-dits et les sous-entendus.

***/***

« Conversation entre Jean et Philippe »

- (Jean) Je vais vous donner un plan, ce sera plus facile de trouver votre chemin !! Vous êtes de la famille avec Florian ?
- Ses grands parents attendent dehors avec un de ses copains, sinon pour ma part je ne suis qu’un ami de la famille et de Florian en particulier, mais vous semblez déjà bien le connaitre ?? Ils ne sont arrivés qu’hier pourtant ??
- (Jean) Oui mais comment ne pas les remarquer Hi ! Hi !
- J’imagine que vous avez eu droit à un spectacle pittoresque de sa part à voir la tête que vous faites ??
- (Jean) Difficile d’y échapper, mais vous le connaissez mieux que moi pas vrai ??
- Exact !!
- (Jean curieux) Connaissez-vous la raison spéciale qui l’a fait venir ici ?
- Bien sûr !! Je vois à votre façon de m’interroger qu’il a dû déjà réaliser une partie de ce qu’il était venu y faire, je me trompe ??
- (Jean) Vous parlez de mon fils Raphaël ?
- Pas forcément !! Il vous a parlé de ses souvenirs ?
- (Jean) Ce matin en effet !!
- Toujours à voir votre expression, j’imagine qu’il vous a convaincu ?
- (Jean) Aussi bizarre que ça paraisse, je dirai oui !!
- Votre femme ??

Jean hoche la tête, comprenant que l’homme en face de lui connait tout ou partie de l’histoire.

- Elle va beaucoup mieux depuis ce matin !!
- J’imagine sans peine voyez-vous !! Et pour votre fils ??
- (Jean) Et bien disons que je le trouve changer lui aussi, sans doute va-t-il pouvoir enfin avoir de vrais amis !!
- Et bien c’est une bonne nouvelle !! Je ne vous embêterai pas plus pour aujourd’hui, j’espère néanmoins pouvoir reprendre cette conversation quand nous serons sûr tous les deux qu’il peut y avoir entière confiance l’un envers l’autre pour pouvoir parler de choses plus précises à cœur ouvert ?
- (Jean) J’en serai enchanté, bonne après-midi monsieur ??
- Espinach !! Philippe Espinach !!

Les deux hommes se serrent la main en souriant, déjà complices sans vouloir l’avouer.

- Heureux de vous connaitre, moi c’est Jean !!

***/***

Philippe rejoint ses amis avec en mains le plan pour s’y retrouver dans le camping, c’est donc d’un bon pas qu’ils se dirigent tous les quatre vers les emplacements où ils espèrent trouver quelqu’un.

C’est une terrasse vide qui les accueille, les deux mobil homes fermés à double tours et c’est Michel qui prend place sur un des transats en soupirant.

- Fallait bien s’y attendre !! Ils doivent être en pleine bronzette sur la plage avec un beau temps pareil Hi ! Hi !
- (Maryse) Ça a l’air d’être bien ici, nous pourrions nous aussi prendre quelques jours de vacances.
- (Michel) Une autre fois peut-être, laissons les tranquille !! Pour le moment ils ont besoin d’être entre eux, ils doivent souder leur groupe et surtout oublier le passé, nous ne ferions que les gêner !!
- (Maryse) Je suis certaine au contraire qu’ils seraient contents de nous avoir près d’eux !!
- (Michel) Je n’ai pas dit le contraire non plus !! Juste que ce n’est pas le moment !!
- (Philippe) Michel a raison, ils ont tous besoin d’apprendre à mieux se connaitre et je ne pense pas que leur imposer en ce moment une présence adulte, soit la meilleur chose à faire.
- (Jean Baptiste) Nous repartons quand alors ?
- (Philippe) J’ai réservé des chambres d’hôtes pour deux nuits si ça répond à ta question !!
- (Michel) Mais tu pourras rester plus longtemps si ça te chante tu sais !!
- (Jean Baptiste) Deux jours c’est bien je pense, déjà que ce n’était pas prévu à mon travail et j’ai bien senti que le manager faisait la tête d’être mis devant le fait accompli quand je l’ai appelé ce matin.
- (Philippe) Combien tu gagnes si ce n’est pas indiscret ?
- (Jean Baptiste) Les bons mois quand je travaille les quatre ou cinq week-ends complets, j’arrive à me faire presque cinq cent euros.
- (Michel) Et tu donnes combien à ton frère ?
- (Jean Baptiste) Il ne me demande que la moitié, le reste est pour moi !! Je dois m’habiller et payer pour la voiture !!
- (Maryse) Il ne doit pas te rester grand-chose après ce voyage jusqu’à Aix ?
- (Jean baptiste) C’était mes économies pour mon inscription en fac, je vais demander s’il est possible que je travaille à temps plein tout Août et Septembre et ça devrait le faire.

Jean Baptiste ne voit pas le regard que se portent Philippe et Michel, qui montre bien combien ils sont émus par ce garçon qui vraiment montre des qualités rares et ce malgré un environnement familial loin d’être idéal pour son épanouissement.




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CHAPITRE 25 (238) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Encore une drôle de découverte) (suite)


Philippe se racle la gorge pour reprendre un peu de la contenance qu’il avait commencé à perdre.

- Puisque les jeunes ne sont pas là et qu’à mon avis, ils ne sont pas prêts de revenir !! Pourquoi n’aurions-nous pas cette discussion que je t’ai promise ??
- (Michel) Je trouve que c’est une excellente idée !!
- (Maryse) Moi aussi !!

Jean Baptiste les regarde tous les trois visiblement troublé.

- Je….
- (Philippe) Laisse-moi te faire ma proposition, tu pourras ensuite dire ce que tu en penses !! J’ai au-dessus de mon cabinet un studio assez confortable qui est inhabité depuis que j’en ai fait l’acquisition, il était prévu pour moi à l’origine afin d’y passer une nuit de temps en temps quand le temps ou n’importe quelle autre circonstance imprévue m’aurait empêché de rentrer chez moi. Je dois bien dire que ça n’a pas été le cas souvent, un peu au début à cause très certainement de l’attrait de la nouveauté et aussi pour en justifier l’achat, mais très vite ça m’est passé.
- (Jean Baptiste) Vous auriez pu le louer ??
- J’aurais pu en effet, mais je ne tenais pas à faire entrer des étrangers chez moi tu comprends ?? Le risque qu’ils ne respectent pas les lieux m’a toujours rebuté à le faire. Mais ce n’est pas le propos d’aujourd’hui, ce studio est donc libre et habitable de suite !! Je recherche également un…. « assistant » pour aider à prendre les rendez-vous, ranger la paperasse et remplacer ma secrétaire au téléphone les jours où elle s’absente, il suffira de voir avec elle pour qu’elle s’arrange de ses absences pendant que tu n’auras pas cours. Tu pourrais ainsi suivre une voie toute tracée pour reprendre mon cabinet, voire même nous associer si tout va comme nous le souhaitons tous les deux. Tu en penses quoi ?
- Je ne suis pas certain d’avoir le niveau qu’il faut pour !!
- Je t’aiderai !! Tu pourras suivre avec moi certains de mes patients qui seront d’accord, s’il te faut des cours particuliers de mise à niveau ce n’est pas un problème non plus et cela te permettra de sortir de la précarité où tu te trouves actuellement, tu en penses quoi ??
- Que c’est trop beau !! Pourquoi voulez-vous faire ça pour moi ?? Après tout nous ne nous connaissons pas ??
- Vois-tu mon garçon, dans mon et bientôt ton métier, on se fait très vite une idée de la personnalité des gens que l’on rencontre !! Dès que je t’ai vu, j’ai su que tu étais celui que je cherchais plus ou moins consciemment depuis quelques temps et ensuite il y a eu comme une complicité entre nous, ne me dis pas que tu ne l’as pas ressenti toi aussi ??
- Oui bien sûr !! Mais de là à faire tout ce que vous voulez faire pour moi !!
- (Michel) Philippe ne te force pas la main, il te fait juste une proposition !! A toi maintenant de décider si oui ou non elle t’intéresse !!
- (Philippe) Tu es un garçon bien Jean Baptiste, d’autres que toi auraient déjà parlé salaire alors que toi tu ne t’occupes que de savoir si tes compétences seront suffisantes !!
- (Maryse) Ce que te propose Philippe est quelque chose qu’on ne te proposera peut-être plus jamais, il faut savoir saisir sa chance quand elle est à portée de mains. Nous serons là pour t’épauler, Aix est une belle ville où on se sent vite chez soi et tu t’y feras des amis, attends que les garçons arrivent et tu ne voudras plus repartir Hi ! Hi !
- (Jean Baptiste troublé) Mais !! Et mon frère !!
- (Philippe) Du peu que j’en sais, c’est déjà un miracle qu’il ne tâte pas de la prison. Que deviendrais-tu si ça lui arrivait ?? T’es-tu déjà posé la question ??
- (Michel) Avec ce que te propose Philippe, tu seras autonome et tu pourras venir en aide à ton tour à ton frère s’il lui arrive quelque chose, je ne pense pas que c’est le peu d’argent qu’il te réclamait qui lui manquera. S’il a fait ça c’est juste à mon avis pour t’apprendre que rien n’est gratuit, je suis même étonné qu’il soit aussi bien intentionné envers toi !! Ça prouve peut être que tout n’est pas perdu pour lui, qui sait !!
- (Philippe) Mais peut être as-tu quelqu’un à qui tu tiens à Paris ?? Bien sûr je ne parle pas de Florian tu t’en doutes bien !!
- Pas vraiment non !! J’avais bien un ami au collège, mais il est parti en province avec sa famille ça fait maintenant un an et depuis je n’ai pas maintenu le contact.
- (Philippe curieux) Il y avait une raison à ça ??
- Je…je crois qu’il m’aimait beaucoup !! C’est juste que je ne suis pas quelqu’un pour lui, j’ai trouvé préférable de couper les ponts avant qu’il regrette de m’avoir connu.
- (Philippe) Quand tu dis qu’il t’aimait beaucoup, tu peux préciser ta pensée ?
- Ben !!! Beaucoup quoi !!!
- (Philippe) Comme les sentiments que tu as envers Florian ??
- C’est ça oui !!
- Il te l’a dit ??
- Non, bien sûr !! Mais je le voyais bien !! De toute façon c’est de l’histoire ancienne tout ça et Damien méritait de connaitre quelqu’un dans sa condition, pas un gars comme moi qui n’a rien à proposer comme avenir. C’est pour ça que je n’ai pas répondu à ses attentes, me contentant d’être ami avec lui. C’était juste avant que je m’intéresse à Florian.

Philippe sursaute quand il entend le prénom du garçon, un sourire lui vient alors en même temps qu’un très fort ahurissement de découvrir le lien qu’il cherchait depuis hier entre le Florian actuel et celui qu’il était avant l’accident pour ce garçon, trouvant bizarre cette inter réactivité d’avec l’autre alors que jusqu’à présent seuls ceux qui ont partagé ses souvenirs à un moment ou un autre ont fait leurs réapparitions près de lui.




CHAPITRE 26 (239) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Encore une drôle de découverte) (fin)


Il se rappelle une conversation qu’il a eue avec Florian lors d’une de ces matinées où il cherchait encore des preuves que ses pensées n’étaient issues que de son imagination.

***/***

« Conversation »

- Tu ne parles quasiment jamais de cette autre réalité où tu étais handicapé ??
- C’est juste parce que les souvenirs que j’en ai ne sont pour la plupart que tristesse et soins médicaux, j’étais cloué au lit ou sur mon fauteuil à longueur de journée tu comprends ??
- Oui bien sûr !! Mais tu as dû connaitre quelques bons moments quand même ?? Tu étais ami avec Yuan, Antoine et quelques autres il me semble ??
- Oui mais ils étaient loin et ceux que j’avais connus à Aix m’ont vite oublié quand je n’ai plus pu marcher tout seul !! En fait il n’y a vraiment eu que Damien comme véritable ami à qui je pouvais confier tous mes secrets.
- Et lui ?? Te confiait-il les siens ??
- Aussi, oui !! Nous étions vraiment très proches tu sais !!
- Tu l’aimais ??
- Comment ça ??
- Te sentais-tu déjà attirer par les garçons dans cette vie-là ??
- J’en sais trop rien en fait, sans doute oui !! Mais de toute façon c’était impossible alors je préférais oublier ce genre de choses, je pense que Yuan m’aimait lui aussi !!
- Et Damien ??
- Aussi, oui !! D’ailleurs il me l’a fait comprendre une fois et résultat, nous avons pleuré tous les deux comme des madeleines Hi ! Hi !

***/***

Florian lui a alors raconté sans rien omettre la seule fois où il a eu du plaisir dans cette vie où il pensait bien que ça lui était impossible.

L’aveu qui avait déclenché cette seule masturbation, venait de Damien annonçant à son meilleur copain qu’il était tombé amoureux d’un garçon, pour ensuite plusieurs semaines plus tard amener une photo de classe à Florian afin de le lui montrer et que celui-ci l’avait trouvé à son goût, heureux que son ami ait d’autres pensées que de venir en aide à l’handicapé qu’il était.

***/***

C’est un beau mec mais je suis sûr que « Dami » n’aura jamais osé aller le voir et qu’il s’est contenté de l’admirer de loin Hi ! Hi ! Il est comme ça mon « Dami » tu sais ?? Et apparemment du peu qu’il m’en a dit ensuite, son « JB » ne lui montrait pas une attention particulière !! Il me semble quand même qu’ils étaient devenus amis, mais c’était vers la fin avant que je ne tombe dans le coma !!

***/***

Philippe se sent observer, il relève la tête en souriant toujours niaisement à la plus grande surprise de ceux qui ne le lâchent pas du regard.

- Tu connais le nom de famille de ton copain Damien ?
- Pffttt !!! J’ai dû le connaitre, mais on s’appelait toujours par nos diminutifs.

Michel percute soudainement, son regard sur Philippe devient alors attentif et quand il aperçoit le petit sourire en coin qu’il lui lance en signe qu’il a suivi lui aussi sa réaction de compréhension, il ne peut s’empêcher de se joindre à la conversation.

- Ton copain Damien, il ne s’appellerait pas Damien Viala par hasard ??

La tête de Jean Baptiste à elle seule leur suffit comme réponse, les yeux du garçon s’arrondissant d’ahurissement qu’ils puissent connaitre son copain de collège alors qu’ils ne le connaissent lui que depuis hier.

- (Michel) Je comprends beaucoup mieux maintenant !!
- (Philippe) La venue de Jean Baptiste comme un ami de « l’autre » me turlupinait depuis le début, son histoire bien sûr tient debout et je ne doute pas un instant qu’elle soit sincère, mais ça n’allait pas avec les schémas et les attentes de Florian, hors pour l’instant c’est toujours lui qui court après ses souvenirs et non l’inverse !!
- (Maryse) Vous oubliez le père Antoine ??
- (Philippe) Justement, non !! C’est parfaitement normal qu’il fasse son apparition puisque c’est déjà de cette façon qu’il s’est fait connaitre.

Jean Baptiste écoute sidéré cette conversation qui pour lui ne veux absolument rien dire, il en est encore à son étonnement que le nom de famille de Damien soit connu par ses gens pour qui il devrait être un parfait inconnu.

Philippe s’en rend compte et reporte son attention amicale sur lui, lui posant une main franche sur l’épaule pour le rassurer.

- Tu dois nager en pleine incompréhension, pas vrai ??
- J’avoue que j’avais suivi jusque-là, mais depuis cinq minutes je ne comprends plus rien.
- C’est normal tant que tu ne connaîtras pas toutes les imbrications du puzzle et crois-moi celui-là il est chiadé Hi ! Hi !
- Comment vous pouvez connaitre Damien ??
- En fait nous ne le connaissons que par ce que Florian nous en a dit !! Damien fait partie des souvenirs du Florian d’après l’accident.
- Encore cette histoire d’amnésie !!
- Ce n’est pas aussi simple, je vais essayer de te donner un exemple de ce que vit Florian depuis qu’il a quitté l’hôpital. Imagine que tu es en ce moment même avec nous et que brusquement tu te retrouves ailleurs, dans une autre réalité où tout ce que tu as connu a été modifié pour tout un tas de raisons dont la destinée de chacun ici-bas n’est pas la moindre dans l’ordre d’importance. Les gens te connaissent ou pas mais pas comme toi tu t’en rappelles, certains n’existent plus où encore sont parties si loin que pour eux tu n’as jamais existé ou encore que tes souvenirs d’eux n’ont rien à voir avec les leurs envers toi !! Tu imagines un peu comment tu en serais affecté ? Et bien tu vois c’est ce que vit Florian depuis quelques mois, nous aussi tout comme toi en ce moment avons cru à une invention venant d’un cerveau malade !! Mais il y a les preuves qu’il apporte à son moulin et que nous ne pouvons pas nier, cette histoire avec Damien il me l’a raconté comme souvenir d’une autre vie et le nom de Viala nous était complètement inconnu avant ça. C’est pour ça que quand Michel t’a posé la question, tu as bien vu que nous étions tous très attentifs à ta réponse ou plutôt à ta non réponse mais qui voulait dire la même chose. Nous avons encore une fois découvert une nouvelle preuve qu’il n’affabule pas et que tout ce qu’il nous raconte est exacte !
- Alors comme ça je suis dans ses souvenirs ??
Le souvenir d’une photo que lui a montré Damien peu de temps après qu’il lui ait révélé qu’il aimait un garçon nouvellement arrivé en cours d’année scolaire.
- Il a dit ça aussi ?? C’est vrai que j’ai dû changer de bahut à la mort de mes parents quand j’ai été vivre chez mon frère il y a un an et demi de ça environ.

Philippe resserre l’étreinte de sa main sur l’épaule de Jean Baptiste en le secouant doucement.

- Comment aurions-nous pu le savoir ?? Penses-y !!




CHAPITRE 27 (240) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Beaucoup de choses en même temps)


Le sourire banane que j’ai depuis que j’ai retrouvé mon Thomas ne me quitte pas bien au contraire, je remarque le changement autour de nous ainsi que tous ces regards souriants et envieux portés sur lui par les personnes qui croisent notre chemin, regards qui n’existaient pas ou du moins loin d’être aussi marquant à notre arrivée au passage de Benjamin.

Là c’est quasiment cent pour cent des gens qui marquent un moment de bug à la vision de mon grand blond, comme à chaque fois que quelqu’un le voit pour la première fois et mon bonheur n’a d’égal que le sien de nous être enfin retrouver, faisant fi comme à son habitude de l’effet dévastateur qu’il fait dans le cœur de ceux qui lui sont étrangers quand il rayonne de joie comme à présent.

Antonin par contre n’est lui aussi pas dupe du changement, son étonnement est à la mesure de ce que ses yeux lui montrent et son regard se reporte fréquemment sur Thomas puis sur moi, semblant chercher à comprendre ce qui est arrivé et ce malgré nos explications.

Ce n’est qu’en vue de notre emplacement que mon centre d’intérêt change tout aussi soudainement, en effet j’aperçois bien quatre personnes qui y sont installés et je plisse les yeux de curiosité en comprenant bien que ce ne sont pas les silhouettes du moins pour trois d’entre elles, de mes amis.

Il ne me faut que quelques secondes pour reconnaître mes grands-parents et le cri que je pousse fait sursauter mes amis.

- Yeeeeaaarrrr !!!

Le saut de cabri d’Antonin éclate de rire Thomas qui est habitué de longue date à mon mode d’exubérance affectif.

- Heureusement que tu n’es pas cardiaque Hi ! Hi !
- Qu’est-ce qu’il lui a pris aussi de brailler comme ça ?? T’es ouf mec !!
- Ce sont mes grands-parents qui sont venus nous voir avec Philippe et un jeune gars !!

Thomas ne peut s’empêcher d’avoir la larme à l’œil en apercevant à son tour Maryse et Michel qui pour lui étaient décédés d’une façon atroce quelques mois plus tôt.

- Ça va me faire drôle de les revoir après avoir été à leur enterrement !!

Je reporte mon regard sur mon Thomas en comprenant bien ce qu’il ressent et que moi aussi j’ai ressenti à mon éveil dans cette réalité.

Nos pas nous rapprochent de l’emplacement, je reconnais maintenant Philippe qui semble lui aussi nous avoir aperçu puisqu’il se redresse en tendant une main vers nous et fait de ce fait se diriger tous les visages des occupants de la terrasse dans notre direction.

Je dois dire que l’étonnement se ressent des deux côtés, déjà de ma part à me demander ce qu’ils viennent faire ici alors que ça ne fait pas deux jours que nous les avons quittés mais aussi de la leur diriger plus particulièrement vers Thomas au fur et à mesure de notre avancée vers eux.

Je me doute bien que le garçon qui les accompagne doit être pour l’essentiel dans leurs démarches et du coup j’essaie de me souvenir si je le connais ou pas et j’avoue que je reste un moment à me poser la question quand la mémoire me revient enfin, reconnaissant ce jeune gars comme celui posant sur la photo que Damien tout fier m’avait mise sous le nez pour me montrer justement celui dont il m’avait avoué être tomber amoureux à son bahut.

J’avoue sur le coup rester perplexe quant à sa présence ici avec eux et j’en attends les explications avec une certaine impatience, toutefois je réalise vite que ce ne sera pas la priorité des éclaircissements à venir car les regards visiblement ahuris venant aussi bien de Philippe que de mes grands-parents portés sur mon « Thom Thom » montrent bien qu’ils se sont aperçus sinon du changement, tout du moins que quelque chose a transformé suffisamment son apparence pour qu’ils s’en trouvent à ce point perturbés.

C’est donc avec un certain amusement que je monte la marche d’accès à la terrasse pour leur tomber dans les bras, remarquant au passage qu’ils ne détachent pas leurs regards de mon Thomas.

- Et bien !! Bonjour l’accueil Hi ! Hi ! On dirait que vous avez vu le loup Hi ! Hi !

Mon rire stoppe aussi vite qu’il était venu quand j’aperçois le visage ravagé par les larmes de Thomas, comprenant d’un coup que le fait de se retrouver devant Michel et Maryse qui étaient pour lui comme des grands parents font parties de ses émotions trop fortes qu’il ne puisse gérer sans laisser ressortir son trop plein d’émotions.

Il se dirige donc vers eux dans un élan de pure affection pour les prendre dans ses bras.

- (Thomas) Pappy !! Mammie !! Vous êtes bien là tous les deux !!! Vivant !!

Philippe est stupéfié par la scène à laquelle il assiste, son esprit tourne à cent à l’heure pour chercher à trouver une amorce de compréhension à ces épanchements aussi troublants venant de ce garçon qu’il a de plus en plus de mal à reconnaître comme le Benjamin qui a quitté Aix deux jours plus tôt.

Sa chevelure mi longue ondulée tout comme sa maturité beaucoup plus marquée lui amène soudainement un doute sur son identité réelle et c’est donc lui qui pose la question en sentant bien qu’elle ne viendrait ni de Michel, ni de Maryse qui sont visiblement trop abasourdis par ce qu’ils leur arrivent.

- Dis-moi Florian ?? Ôte-moi d’un doute !! Ce garçon, ce n’est pas Benjamin ??




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CHAPITRE 28 (241) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Beaucoup de choses en même temps) (suite)


- Bien sûr que non !! C’est Thomas!! Mon Thomas!! Le seul, le vrai, celui que j’aime !!
- Tu veux dire !! Que lui aussi, il vient de l’autre réalité ??

Philippe hoche la tête en signe de compréhension au comportement actuel du grand blond toujours en pleurs à étreindre les deux anciens qui écoutent subjugués la conversation entre lui et leur petit fils, commençant eux aussi à comprendre pourquoi ils se retrouvent dans les bras de ce jeune homme qu’ils avaient d’abord pris pour Benjamin sans comprendre la raison d’un tel débordement affectif.

Il faut alors que j’explique tout des quelques heures qui viennent de passer sans rien omettre, permettant ainsi petit à petit à tous de retrouver leur calme et surtout à Thomas de pouvoir se reprendre alors qu’au contraire je vois bien que du côté de l’autre garçon ce serait plutôt l’inverse et qu’il m’écoute les yeux ronds d’une stupéfaction grandissante que d’ailleurs je comprends très bien étant donné ce qu’il entend et du peu qu’il doit en savoir de tout ce qu’il m’est arrivé depuis ces quelques mois.

Thomas garde précieusement dans ses mains celles de mes grands-parents, son regard sur eux ne prête à aucune question sur la joie visible qu’il a de les retrouver.

- (Thomas) Je ne sais pas comment Florian a fait pour me faire venir dans sa nouvelle…réalité et ça restera sans doute un des mystères insolubles parmi ceux auxquels il nous a habitué. Je n’aurais jamais pu imaginer vous revoir tous les deux en bonne santé, c’est une joie sincère pour moi, même si pour vous je reste un inconnu et j’espère de tout mon cœur que nous retrouverons l’intimité qui faisait mon bonheur à chacune de nos rencontres.

Michel tout comme sa femme ressentent bien toute la sincérité des paroles de Thomas, sa gentillesse tout comme sa beauté resplendissante les troublent à un tel point qu’ils en restent tous deux muets et qu’à leurs tours quelques larmes d’émotions coulent sur leurs joues, montrant bien combien ces paroles les ont marqués.

Philippe de son côté décide de changer de sujet pour permettre à tout le monde de se reprendre de toutes ces émotions avant de revenir sur quelques points sûrement moins plaisants mais qu’il préfère éviter pour le moment, ne jugeant pas l’instant opportun pour en parler.

- Je présume que tu te souviens de ce jeune homme ??
- Bien sûr !! J’ai cherché qui il pouvait être et j’ai fini par me souvenir de lui, tu es Jean Baptiste l’ami de Damien ? Du moins c’est ce que tu étais dans un de mes souvenirs !!
- Je suis aussi le frère de Gilles !!

Je cherche un instant dans ma mémoire.

- Désolé mais ce prénom ne me dit rien ??
- (Philippe) Le contraire m’aurait étonné puisque son frère est ou du moins était un des…amis de l’autre.

Je fixe Jean Baptiste avec un regain d’intérêt, troublé d’avoir en face de moi un garçon qui a connu celui que j’étais avant dans cette réalité.

- Nous étions amis ??

Philippe perçoit l’hésitation qu’a Jean Baptiste à répondre.

- Ce n’est pas le bon terme en fait !! Disons pour faire court et éviter les détails gênants, qu’il éprouvait pour toi les mêmes sentiments qu’avaient pour lui Damien en cachette dans tes souvenirs.
- Ah !! D’accord !!

Je regarde Jean Baptiste plus en détails, ce qui me permet de conforter ce que déjà j’avais exprimé comme ressenti à Damien quand il m’avait montré la photo.

A le voir en vrai me prouve qu’à cette époque déjà j’avais eu raison de le trouver sympathique et attirant, heureux pour Damien qu’un garçon tel que « JB » lui plaise.

Son regard soucieux attend visiblement une suite au « Ah !!D’accord » en réponse à l’explication de Philippe, c’est donc avec un sourire sincère que je précise ma pensée en me rengorgeant fièrement dans l’intention de le détendre par la même occasion.

- Mais c’est un peu normal aussi Hi ! Hi ! T’as vu la bête ??

Voyant ses yeux qui s’allument visiblement rassuré par ma réaction à son égard, je redeviens sérieux pour cette fois lui demander avec curiosité.

- Je ne t’ai jamais rien fait de mal j’espère ?? Si je te pose cette question c’est juste parce que ce n’était apparemment pas dans mes habitudes de côtoyer les gens de mon entourage sans les faire souffrir d’une façon ou d’une autre !!
- Je n’ai jamais eu cette vision de toi pourtant !!





CHAPITRE 29 (242) (Camping de la dune) (Lundi après-midi) (Beaucoup de choses en même temps) (fin)


Je reporte mon attention sur Philippe qui comprenant toutes les questions me venant à l’esprit, prend le temps de m’expliquer en quelques phrases ce que lui en a déduit du pourquoi de cette réponse assurément positive venant de Jean Baptiste.

Je comprends beaucoup mieux après ça, prenant « JB » par la main pour l’éloigner suffisamment afin d’avoir avec lui une petite mise au point que je trouve nécessaire pour nous deux.

- Si tu as toujours envie d’être mon ami, c’est avec plaisir que je te compterai parmi les miens et je suis sincère n’en doute pas un instant, il faudra juste apprendre à se connaître tu comprends ? Pour le reste je ne ferme aucune porte mais je te préviens juste que si c’est l’exclusivité que tu veux, ce ne sera pas possible pour plusieurs raisons dont la première et de loin la plus importante en est et tu l’auras sûrement déjà compris que je suis déjà amoureux fou de mon Thomas. Je ne sais pas jusqu’où a été Philippe dans vos conversations à mon sujet, peut être t’a-t-il parlé de ma façon de voir les choses du sexe et si c’est le cas sache juste qu’il est préférable pour toi d’avoir quelqu’un de sérieux en qui tu tiens avant d’envisager quoi que ce soit d’autre. Maintenant c’est cool, je t’aime déjà beaucoup et je vois bien que tu es un gars particulièrement attachant, d’ailleurs la preuve en est déjà rien que par la réaction de Philippe à prendre la parole pour t’éviter la gêne de certaines explications délicates.
- J’ai été fou de venir dès que j’ai appris que tu étais sorti de l’hôpital, mais je n’ai pas pu faire autrement tu comprends ? J’en sais assez maintenant pour comprendre ce qu’il me serait arrivé si ce n’était pas celui que tu es maintenant qui se soit trouvé à ta place et honnêtement j’aime déjà beaucoup celui que tu es devenu, même si je n’ai pas encore tout compris sur le comment ça a été possible. Pour le reste tu as raison, sans fermer aucune porte nous avons le temps d’apprendre à mieux nous connaître.
- C’est cool alors !! J’espère que tu resteras avec nous, comme ça tu apprendras également à connaître la bande Hi ! Hi !
- J’aimerais bien mais ce n’est pas aussi simple !!
- Tu avais prévu de repartir quand ?
- Dans deux jours il me semble, c’est ce que Philippe a dit quand je lui ai posé la question !!
- Pas de souci alors !! Nous verrons ça le moment venu, en attendant nous ferions bien de retourner voir les autres avant qu’ils se posent des questions sur nous deux Hi ! Hi !

C’est en pleine conversation eux aussi avec mon Thomas rayonnant du plaisir de se trouver parmi eux, que nous les rejoignons en nous intégrant à la discussion jusqu’à suffisamment tard dans l’après-midi pour que je vois arriver le reste du groupe serviettes sous le bras.

Philippe se lève dès qu’il les aperçoit pour se diriger vers eux et prendre Léa à part, ce qui bien sûr amène la curiosité des autres en arrivant sur nous tout comme le regard anxieux que me jette Léa en se laissant emporter quelques mètres plus loin.

La première question est celle qui me serait tout de suite venue à l’esprit et c’est Antoine qui la pose en venant directement vers moi.

- Qu’est-ce qu’il se passe avec Léa ?? Rien de grave j’espère ??

Je vois bien que les autres attendent tout comme lui ma réponse en tendant l’oreille.

- Benjamin est parti !!
- (Yuan) Comment ça parti ??
- (Éric) Tu dis n’importe quoi allons !! Tu vois bien qu’il est là !!
- Regarde mieux mon grand et tu verras que ce n’est pas Benjamin, c’est.... Thomas !!

Bien sûr je n’ai pas fini ma phrase que déjà ils ont le visage qui se tourne vers Thomas, l’effet « kiss cool » fonctionne encore une fois à la perfection sauf que là je n’éprouve pas vraiment l’envie d’en rire car les explications qui vont suivre et ce même si rien au monde ne me ferait revenir en arrière si d’autant je le pouvais, seront de celles suffisamment difficiles pour qu’il n’y ait pas à en matière à plaisanterie.

Je reprends donc une nouvelle fois la parole pour leur expliquer ce qu’il en est, ils m’écoutent avec un ahurissement bien compréhensible, heureusement beaucoup atténué par ce qu’ils connaissent déjà de moi et de mes possibilités à réaliser des choses jusqu’alors qualifiées d’impossible, prenant de ce fait pour argent comptant mes paroles qui dites à d’autres m’auraient sans doute valu l’asile.

Maintenant la preuve qu’ils ont sous les yeux n’est pas de celle qu’on peut réfuter, le grand blond souriant quoiqu’il ressemble beaucoup à Benjamin étant quand même de par ses années d’écart d’apparence plus mature et sa toison blonde ondulée n’ayant rien à voir avec les cheveux ras de celui qu’il remplace, les obligent à convenir de la réalité des choses.

Pour ma part je pense que la chance si on peut parler de chance qu’ils acceptent aussi facilement la venue parmi eux de mon Thomas, est surtout liée au fait qu’ils ne connaissaient finalement pas grand-chose de Benjamin qui pour la plupart ne leur est apparu qu’il n’y a que quelques jours à peine et qu’ils n’ont pas encore vraiment eu l’occasion de bien connaître, aidant ainsi beaucoup à ce que se fasse la transition sans réel problème ne serait-ce la réaction de Léa que j’attends en tendant le dos.




CHAPITRE 30 (243) (Paris) (Lundi fin d’après-midi) (Une nouvelle équipe pour une mission peu conventionnelle)


« Bureau du directeur de la DST »

Dorian a retrouvé Léonie avec joie quand tous deux se sont rencontrés devant le saint des saints de l’agence, ils n’ont pas vraiment eu le temps autre qu’un bonjour rapide avant que la porte ne s’ouvre devant le grand patron lui-même.

- Vous comptiez passez la nuit dans le couloir peut-être ?
- (Dorian) Heu !! Non…je… enfin, nous…

Maurice ne peut s’empêcher de sourire intérieurement devant le trouble manifeste du jeune homme.

- Et bien entrez !! Ce n’est pas la peine de faire tapisserie non plus !!

Il leur fait signe à tous deux de prendre place sur les sièges devant son bureau, avant de refermer la porte et d’aller s’installer à son tour dans son fauteuil.

Les deux dossiers les concernant sont étalés sur le plan de travail, Maurice prend le temps de relire quelques notes avant de les fixer droit dans les yeux.

- Bien !! Vous devez certainement vous demander ce que vous veut le grand patron au premier jour de votre affectation dans le service ? Je vous répondrais que vous n’êtes pas là fortuitement, mais qu’il fallait que ce soit vous !! J’imagine sans peine les questions qui vous passent par la tête en ce moment même et je vous préviens déjà que je n’y apporterais pas de réponses dans un premier temps, une fois la mission qui va vous être confié terminée nous en reparlerons. Cette mission est à la fois très simple mais aussi assez compliquée je dois bien le reconnaître, il s’agit de retrouver une famille dont nous ne connaissons que le nom et les prénoms !! Par contre nous ne savons pas où elle se trouve sauf que ce n’est certainement pas en France ni dans un quelconque autre pays ou les fichiers des résidents nous sont accessibles.

- (Dorian) Des criminels, patron ?
- Pas du tout !! Juste une famille dont nous devons retrouver la trace !! Il s’agit de Alain et Evelyne Louvain, nés tous les deux à Marseille et qui ont quittés le territoire national il y a maintenant une vingtaine d’année, depuis lors personne les connaissant n’a eu de leurs nouvelles.
- (Dorian) En quoi cela concerne nos services patron ?
- En rien si ce n’est qu’ils sont liés à une personne devenue récemment très importante pour l’état, je n’en dirai pas plus pour l’instant à part que je compte sur vous deux pour mener à bien cette mission !! Vous avez carte blanche pour utiliser tous les moyens que vous jugerez nécessaires afin de retrouver cette famille et plus particulièrement un éventuel fils qu’ils pourraient avoir eu !! L’agent spécial Novack sera votre responsable et c’est à lui que vous devrez rendre compte.

Dorian éclate de rire ce qui bien sûr surprend Maurice.

- Qu’y a-t-il de si comique pour vous mettre dans cet état ??
- J’ai compris Patron Hi ! Hi ! C’est une sorte de bizutage que vous faites subir à tous les nouveaux promus Hi ! Hi !

Maurice se redresse le front plissé de contrariété en plaquant fortement les mains sur son bureau, ce qui fait devenir soudainement livide Dorian qui comprend alors qu’il s’est complètement fourvoyé en pensant à une plaisanterie.

- J’ai la tête à ce genre de gag de potache peut-être !!
- Heu !! Non patron, pas vraiment !! Mais ça me semble tellement hors de… enfin c’est vrai quoi… excusez-moi patron !!

Maurice se rassoit en ouvrant un tiroir pour en sortir un dossier assez mince qu’il envoie sur le bureau en direction du jeune lieutenant.

- Voilà tout ce que nous connaissons déjà sur cette famille, vous avez vos ordres alors exécution !!

Ce n’est que quand ils sont sortis tous les deux que Maurice retrouve son sourire et que comme bien souvent il se parle à lui-même.

- Un bizutage ?? En voilà une idée Hi ! Hi ! Remarque que tu aurais pensé la même chose pas vraie !! Finalement il me plait bien ce Dorian !!

***/***

« Dans le couloir »

- (Dorian) Ouf !! Plutôt soupe au lait le boss !! Mais toi, pourquoi tu n’as rien dit ? Ça ne te semble pas insensé cette soi-disant mission ??
- (Léonie) Pas plus insensé que la conversation que j’ai eue avec lui plus tôt dans la journée crois-moi !!
- Tu me raconteras ?? En attendant il faut qu’on trouve un endroit pour se poser et voir de quelles sortes d’éléments nous disposons dans ce dossier, ensuite nous aviserons !!




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CHAPITRE 31 (244) (Camping de la dune) (Lundi fin d’après-midi) (Cousin germain ou frère ??)


« Fin de la conversation entre Philippe et Léa »

Léa a écouté Philippe sans l’interrompre une seule fois, seuls ses yeux montrent la tristesse d’apprendre que son frère à peine revenu parmi eux se retrouve déjà perdu à jamais dans une autre réalité.

Philippe lui a expliqué du mieux qu’il l’a pu qu’il n’y serait pas seul et que le Antonin qui est maintenant avec lui, connaît toute l’histoire et l’aidera à se faire une place déjà toute tracée à la tête des entreprises et de tous les biens qu’il a hérité du Florian décédé, celui-ci ayant profité de son passage chez le notaire pour la donation qu’il a reçu de Mireille pour y déposer une enveloppe contenant ses dernières volontés au cas où ses mauvaises prémonitions s’avéreraient exactes.

- (Léa) Mais c’est une fortune !!!
- (Philippe) Tu vois bien qu’il n’y aura aucun souci pour ton frère et en plus il vous retrouvera toi, Mathis et toute sa famille ainsi que les amis proches que Thomas a laissé derrière lui.
- Il va falloir qu’il change de nom alors ?
- Certainement, sûrement même !! Rien que pour éviter un grand nombre de complications, je pense qu’il n’y aura pas de problèmes et que Maurice là-bas aussi sera là pour lui.

Philippe comprend au sourire de la jeune fille, qu’elle commence à accepter ses explications.

- Et puis de toute façon Thomas est aussi ton frère donc ça ne changera pas grand-chose pour toi et ta famille, pense que c’est surtout pour lui que les prochaines semaines seront les plus difficiles à passer !!
- Comment ça ?? Il a retrouvé son Florian pas vrai ??
- Je ne pensais pas à ça mais à sa famille !! Ici il a perdu celui qu’il considérait comme son cousin et qu’il aimait comme un frère, il ignore où se trouvent ses parents ou du moins ceux qui pour lui le sont toujours !!
- Pourquoi dis-tu une chose pareille ?? Ils sont morts, tu le sais bien !!

Philippe explique alors ce que Léa ignore encore sur le fait que son oncle et sa tante pour elle inconnus étant stériles, ce sont ses parents à elle qui comme pour les Charlier ont accepté une reproduction par mère porteuse pour donner une descendance à cette branche de sa famille.

- Si un Thomas Louvain n’existe pas ici c’est tout simplement parce que les choses ne se sont pas aussi bien passés entre ton père et son frère dans cette réalité, tu pourras toujours lui en demander la raison si ça t’intéresse.
- Tu es certain de ce que tu viens de dire ??
- D’après Florian c’est la seule solution pour que le transfert ait pu se faire !! Il fallait qu’ici ce soit le vrai Thomas, mais surtout qu’il soit issu des mêmes parents et mon instinct me dit qu’il a raison dans sa logique.
- Donc à part l’âge et le prénom qui change, c’est bien mon frère qui est là ?
- Il semblerait bien en effet !! Pour lui c’est différent, il ignorait tout et il va lui falloir du temps pour effacer dans sa tête la Léa qui était sa cousine, mais surtout que tes parents sont réellement les siens !! Maintenant il les aimait déjà beaucoup dans l’autre réalité d’après Florian, alors il n’y a aucune raison pour qu’il ne s’y fasse pas très vite.
- Il est vraiment comme Benjamin en plus vieux ??
- Avec un petit quelque chose en plus, alors surtout pense à fermer la bouche quand tu seras près de lui Hi ! Hi !
- Et pourquoi je ferais ça ??
- Parce que nous l’avons tous fait !! Ce garçon dégage un charme peu commun que n’avait pas Benjamin, ni d’ailleurs maintenant que j’y pense personne d’autre que j’ai pu rencontrer un jour. Je ne serais pas plus étonné que ça d’apprendre un de ses quatre matins que lui et Florian ont…. Comment dire….. Un même secret commun ??…. Une même origine inconnue ??…. En tous les cas, l’un comme l’autre dégagent une aura différente du commun des mortels comme s’ils étaient issus d’un autre ….monde.

Léa éclate de rire.

- Vous les psychiatres avez de ces idées Hi ! Hi ! A se demander parfois si vous n’êtes pas plus dérangés que vos malades Hi ! Hi !

Philippe ne préfère pas répondre pour la bonne raison qu’il s’est déjà maintes fois posé cette question, il se contente de lui prendre la main en souriant afin de refaire les quelques mètres qui les séparent du reste du groupe en s’amusant à l’avance de la réaction de la jeune fille quand elle sera face à son grand « frère ».

Bien sûr Léa ne manque pas de se laisser prendre à son tour quand son regard se fige sur le garçon qui lui sourit en la reconnaissant, sa bouche s’ouvre en grand de stupeur devant la beauté angélique au corps harmonieusement dessiné mais surtout quand ses yeux plongent comme happés dans ceux merveilleux d’un bleu délavé qui la subjuguent en l’amenant proche de l’hypnose.

Thomas comme à son habitude ne se rend pas compte de l’effet dévastateur de son sourire, il s’approche rapidement pour prendre dans ses bras celle qui pour lui sera toujours sa cousine et ce même s’il connaît maintenant le lien exact qui les lie, la serrant toute tremblante contre son cœur pour l’embrasser ensuite sur le front avec une tendresse tellement perceptible qu’elle en donne la chair de poule à tous ceux qui assistent à cette scène d’effusion purement émotionnelle.

Thomas reste ainsi un long moment avant de s’écarter d’elle lentement et de lui prendre d’une main douce le menton pour que leurs regards soient de nouveaux l’un dans l’autre.

- J’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir pris la place de ton frère ??
- Je sais qu’il sera bien là où il se trouve maintenant !! Et puis tu es là, non ?? J’ai donc toujours mon frère, même s’il vient d’ailleurs !!




CHAPITRE 32 (245) (Camping de la dune) (Lundi soir) (Rapprochements)


« Après le dîner »

Comme dans mes anciens souvenirs venant de cette réalité d’où j’ai fait revenir Thomas, je me fais la réflexion que tout semble avoir été accepté bien rapidement de la part de tous et que déjà mon grand blond n’en est plus à être harceler de questions comme c’était le cas pendant les premières heures suivant son apparition.

Autant mes grands-parents que Philippe et tous mes amis sont maintenant avec lui comme ils sont entre eux, c’est à dire détendus et amicaux, alors que pour moi ce sont encore de nombreuses questions qui se rajoutent à celles toutes aussi nombreuses que je me posais déjà.

Maintenant leur comportement à tous me va bien et évite très certainement des situations qui pour certains pourraient être difficiles, ne reste plus qu’à voir comment les choses plus intimes vont bien pouvoir se passer avec toute la petite bande qui malgré tout n’arrêtent pas de nous dévisager avec un trouble certain dans le regard qui n’a plus rien à voir avec l’échange miraculeux qui s’est produit dans l’après-midi.

J’en suis à me demander comment faire pour passer la nuit tranquille avec mon chéri quand une proposition vient de Raphaël qui me sourit en prenant la parole.

- Si tu veux je peux vous laisser ma chambre pour que vous vous retrouviez un peu seuls tous les deux, je présume que vous avez beaucoup de chose à vous…dire après cette longue séparation !!

J’attrape mon « Raphi » par la taille pour lui déposer un bisou au coin des lèvres.

- Tu ferais ça ??
- Après ce que tu as fait pour ma mère ce matin, c’est la moindre des choses !!
- Tu vas dormir où, toi ??

Raphaël regarde Éric avec aplomb, un demi-sourire aux lèvres qui ne trompe personne sur ce qu’il attend de lui.

- Quelqu’un m’invitera bien en me faisant une petite place ??

C’est Antonin qui prend les devants histoire de narguer gentiment Éric.

- Il y a le canapé lit de dispo dans le salon si tu veux ??

Chloé entre à son tour dans le jeu.

- Il y a le même aussi dans notre mobil home !!

Léa en rajoute une couche en s’amusant comme une folle de la tête que fait le grand brun.

- Le lit de Benjamin est libre de toute façon !! Faudra juste que tu partages la chambre avec Éric si tu choisis cette solution.

Antoine ne voulant pas être en reste.

- A moins que tu veuilles tenir chaud à « Tonin » Hi ! Hi ! Il va être perdu tout seul dans son grand lit !!
- (Yuan) Sauf si « Tonin » partage le nôtre ?? Il a peut-être envie d’un câlin lui aussi.

Je les écoute depuis le début avec amusement jusqu’au moment où ils parlent de « Tonin », mon regard se porte vers lui qui reste dans son coin subitement muet le visage devenu triste d’un coup.

Un bref coup d’œil à Thomas pour m’assurer qu’il a bien suivi lui aussi le même chemin de pensées, un petit signe de tête de sa part qui me donne assurément le feu vert et je reprends la parole avant que mon petit blondinet n’éprouve trop de peine de se sentir abandonné par nous alors qu’il était toujours présent avec nous dans les rêves qu’il faisait.

- Là les gars vous vous mettez les doigts dans l’œil !! Antonin reste avec nous, sauf bien sûr s’il préfère une autre solution !! C’est super sympa de nous proposer ta chambre « Raphi », mais nous avons la nôtre et si ta proposition était aussi pour pouvoir rester ici ce soir il n’y a pas de problèmes, comme tu l’as entendu tout le monde est prêt à te faire une place là où tu voudras aller. Arrête de faire marronner Éric car j’ai bien compris que vous avez autant envie l’un tout comme l’autre de vous rapprocher, installons nous sur la terrasse et je vous montrerai un souvenir qui je pense ne va pas vous laisser sans faire son petit effet.

Je vois Chloé et Léa se diriger vers les premiers sièges.

- Hep !! Hep !! Hep !! Ce n’est pas pour vous les filles Hi ! Hi ! A moins que vous aimiez le porno gay Hi ! Hi !




CHAPITRE 33 (246) (Camping de la dune) (Lundi soir) (Agitations)


En fait de porno, je leur montre à tous des images subjectives des relations que nous avions tous ensemble hormis bien sûr Antoine qui avait son amoureux tout à lui et j’insiste sur les souvenirs que j’ai de ces forts moments que chacun éprouvait envers tous en donnant le meilleur de lui-même avec un bonheur sans cesse renouvelé.
Je sens que le lien se forme de nouveau et qu’il m’est inutile de continuer ma petite séance rétro, préférant laisser maintenant le temps au temps pour retrouver cette complicité à laquelle Yuan Antonin et Antoine participe déjà, ne doutant pas un instant que les autres nous rejoignent rapidement.

Il est temps pour chacun d’aller se coucher, aussi c’est avec plaisir que j’entraîne Thomas et Antonin vers les douches pour ensuite rejoindre notre chambre où le petit blond surprend Thomas en allant directement lui caresser les fesses avec les yeux brillants d’envie.

Je le regarde, amusé par son manège qui est bien loin de la timidité de son alter ego dans l’autre réalité et qui m’a souvent surpris agréablement par son audace tout comme dans ses ardeurs depuis qu’il est réapparu dans ma nouvelle vie.

- Il va falloir t’y habituer Hi ! Hi ! Je t’avais prévenu qu’il n’avait pas les mains dans les poches celui-là !!

Je vois Antonin s’agenouiller devant Thomas en lui baissant direct le slip de bain pour lui prendre le sexe en bouche qui d’un coup s’épanouit devant mes yeux, excité par avance de la nuit qui promet de ne pas être triste.

Thomas me fixe en souriant, visiblement étonné d’autant de culot de la part du blondinet qui s’est mis à téter avec assurance et gourmandise, ce mât maintenant fièrement dressé.

- Ni la bouche Hi ! Hi !

Ce n’est que le début d’une nuit de retrouvailles particulièrement agitée où nous nous sommes finalement endormis très tard ou plutôt pour être tout à fait exact, très tôt le matin suivant repus de sexe, d’amour et de caresses.

***/***

« Mardi neuf heures du matin »

Les filles sont déjà sur la terrasse et finissent leur petit-déjeuner quand Éric se réveille à son tour, d’abord étonné de sentir un corps chaud contre le sien alors qu’il n’avait jamais dormi autrement que seul depuis toutes ces années.

Il ouvre un œil pour observer le visage épanoui grêlé de taches de rousseur de celui qui s’est allongé près de lui la veille, en s’endormant presque aussitôt son bras possessif lui enserrant la taille comme si déjà il lui appartenait.

Éric a comme on s’en doute bien, mis un temps beaucoup plus long à s’endormir bien trop pris dans la contemplation de son Raphaël qui est miraculeusement sorti de ces pages de magazines pour être en réel près de lui en exauçant ainsi un de ses vœux les plus chers.

Cette nuit il s’en souviendra toute sa vie, même s’ils ne sont restés que simplement allongés l’un contre l’autre avec seulement le simple contact du bras de Raphaël sur sa poitrine nue.

Éric s’est senti heureux comme il ne l’avait plus été depuis si longtemps, libéré de tous ses démons qui lui pourrissaient la vie depuis ces sept longues dernières années et il ne souhaite plus maintenant que d’avoir ce garçon chaque nuit auprès de lui, comprenant combien il compte déjà beaucoup.

Raphaël ouvre les yeux à son tour, il a un instant de bug lui aussi à se demander où il est et finit par se souvenir de l’endroit mais surtout de la raison pour laquelle il s’y trouve, souriant devant celui qui le mange du regard et qui le voyant éveillé, vient doucement poser ses lèvres sur les siennes pour un baiser aussi bref que marqué par un sentiment profond qui n’ose pas encore dire son nom.

- (Éric) Tu as bien dormi ??
- Comme un bébé et toi ??
- Pareil !! J’aimerais que toutes mes nuits soient désormais aussi belles !!
- Pourquoi ne le seraient-elles pas ??
- Ça voudrait dire que tu serais à côté de moi !!
- C’est ce que tu voudrais vraiment ??

Éric en guise de réponse, redonne le même baiser que précédemment à Raphaël qui en ferme les yeux de plaisir.

- Tu en penses quoi ??
- Que c’est plutôt bien parti pour, surtout si tu m’embrasses encore souvent comme tu viens de le faire !!

Éric sourit à son ami en se penchant pour lui donner un baiser passionné qui dure cette fois beaucoup plus longtemps, donnant à Raphaël si besoin était la mesure des sentiments qu’éprouve pour lui celui qui dès le premier regard avait déjà conquis son cœur.

C’est en tremblant d’émotion que les lèvres s’entrouvrent enfin pour laisser place aux langues tout d’abord timides mais qui ensuite prennent rapidement de l’audace pour qu’enfin le baiser devienne brûlant et que les corps osent venir se frotter avec envie en gardant toutefois une réserve qu’aucun des deux garçons ne veut pour l’instant briser, sachant bien qu’ils auront le temps plus tard pour d’autres attouchements plus passionnels ceux-là mais que pour le moment le simple contact des chairs suffit pour nourrir le début de ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre.

- (Éric) Tu ne travailles pas aujourd’hui ?
- Non !! C’est mon jour de repos !!
- Tu restes avec nous alors ??
- C’était bien mon intention figure toi Hi ! Hi !
- Cool !!! Voilà des vacances qui s’annoncent bien on dirait !!
- Maintenant reste à savoir comment elles se termineront !!

Éric fixe Raphaël dans les yeux.

- Je sais à quoi tu penses mais tu n’as pas à t’en faire, nous avions trouvé la solution dans les souvenirs de Florian et il n’y a pas de raison qu’ici aussi ce ne soit pas pareil !!




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CHAPITRE 34 (247) (Camping de la dune) (Mardi matin) (Besoin d’argent)


Il n’est pas loin de dix heures quand enfin tout le monde est autour de la table, finissant de dévorer avec envie les dernières miettes du petit déjeuner quand ils sont rejoints par ceux qui dormaient dans les chambres d’hôtes.

Je repense à la conversation que j’ai eue avec Jean Baptiste en voyant bien la facilité avec laquelle il s’intègre dans notre groupe, ne serait-ce que sa façon de venir naturellement embrasser les filles et venir ensuite serrer la main des garçons qui semblent tous le revoir avec plaisir.

J’attends que les conversations soient suffisamment animées pour m’arranger à me rapprocher de Philippe et de l’emmener un peu plus loin pour tenter d’en connaître un peu plus sur ce garçon, mais surtout ce qui pourrait le retenir à rester passer le reste du séjour avec nous.

- (Philippe) Quelque chose qui ne va pas Florian ?
- J’aimerais que tu me parles de Jean Baptiste !!
- (Philippe étonné) Il y a un problème avec lui ?
- Pas du tout, bien au contraire !! C’est juste qu’hier je lui ai proposé de rester avec nous et il m’a paru à la fois tenté et réticent, je me demande bien ce qui le chagrine ?? Si c’est nous ou autre chose !!

Philippe m’explique alors le peu qu’il connaît et qu’il a appris par Jean Baptiste depuis qu’il lui a été présenté, je l’écoute avec attention en le laissant aller jusqu’au bout sans l’interrompre.

- En fait j’ai l’impression que ce garçon mérite mieux que ce qu’il a connu jusque-là et c’est pourquoi je lui ai proposé de l’aider pour qu’il arrive plus vite à s’en sortir, car il ne fait aucun doute qu’il a la volonté nécessaire pour le faire !!
- Il te plait ??
- Comment ça ??
- Hi ! Hi ! Ne fait pas cette tête-là, je ne parlais pas de sexe !! Je voulais juste dire que tu éprouves quelque chose pour lui !!
- Je l’aime bien si c’est la réponse que tu attends de moi !! Il y a en lui quelque chose qui me donne envie d’être autre chose qu’un étranger, tu comprends ??
- Bien sûr !! On voit bien qu’il est attachant, d’ailleurs regarde la petite bande !! Elle ne s’y trompe pas elle non plus et ils l’ont déjà tous accepté !! Ce serait donc l’argent qui lui ferait défaut ??
- Il travaille pour se payer ses études et tu dois bien te douter que ce n’est pas facile pour un garçon de sa condition !!
- Et bien il suffit de trouver un moyen pour qu’elle change, tu ne crois pas ??
- Tu penses à quoi ??
- A faire en sorte que l’argent ne soit plus un problème pour lui !!
- Je ne sais pas ce que tu as en tête, mais fait attention avec lui Florian !! C’est un garçon très sensible qui a des principes et je ne pense pas qu’il accepterait de l’aide sans pouvoir le rendre rapidement d’une façon ou d’une autre, tu remarqueras que dans ma proposition j’ai fait très attention à ne pas heurter sa sensibilité.
- Quel jour on est ??
- Mardi pourquoi ??
- Ça je le sais, je voulais dire la date exacte ??

***/***

« Milieu d’après-midi, La Teste de Buch »

Philippe jette un coup d’œil fréquent vers le petit rouquin qui occupe le siège passager à côté du sien dans le bus, il se retourne ensuite amusé par les visages curieux de toute la troupe alors que lui seul connaît le but exact de cette sortie imprévue.

Il revient donc vers Florian avec quand même un doute sur son projet.

- Tu es certain que ça va marcher ??
- J’estime les chances à quatre-vingt-quinze pour cent !! Il peut y avoir un décalage entre mes souvenirs et cette réalité, mais ce serait quand même étonnant !!
- Oui mais rappelle-toi que nous partons demain !!
- Je le sais bien et c’est pour ça que mon plan est à deux étapes, le seul hic pour la première c’est que je ne puisse pas trouver ce que je veux, la ville est petite et il y aura sûrement moins de choix que dans une plus grande.
- (Philippe) Bah !! Au pire il y a encore demain et Bordeaux n’est pas si loin !!

Je me tourne vers Philippe pour le regarder dans les yeux.

- Y a pas de doute, tu l’aimes déjà vraiment beaucoup toi aussi pas vrai ?
- Disons que je pense avoir trouvé la personne que je cherchais inconsciemment depuis quelque temps et que j’aimerais bien que mes idées se concrétisent.
- Moi ce n’est pas pour moi que je fais ça tu sais ?? Enfin si un peu quand même, mais pas pour la raison que tu pourrais imaginer !!
- Pour ne plus que tous tes amis les plus démunies soient dépendant et envisagent sereinement l'avenir sans avoir l'impression d'abusés de la gentillesse des autres ??
- T’es vraiment trop fort !! Comment tu as deviné ça ??
- Pas vraiment difficile tu sais !! Il suffit d’assembler les pièces du puzzle !! Le plus difficile avec toi, c'est de les obtenir pour pouvoir les placer au bon endroit!!




CHAPITRE 35 (248) (Camping de la dune) (Mardi après-midi) (Besoin d’argent)


« Pendant ce temps-là, derrière eux dans le bus »

Antonin discute tranquillement avec Thomas tandis qu’Éric et Raphaël continuent à apprendre à mieux se connaître, alors que les filles sont restées au camping avec les grands-parents de Florian.

Yuan et Antoine sont eux en pleine conversation avec Jean Baptiste qu’ils apprécient déjà beaucoup et qui ils le sentent très bien tous les deux, va vite devenir un ami qui comptera beaucoup pour eux.

- (Jean Baptiste) Vous savez où nous allons ??
- (Yuan) A La Teste très certainement puisque c’est là où va le bus !!
- (JB) Il y a quoi là-bas pour que Florian veuille y aller absolument ??
- (Antoine) Les mystères de mon cousin sont impénétrables tout comme ses envies sont imprévisibles, tu l’apprendras vite avec le temps Hi ! Hi !
- (Yuan) Philippe a l’air de connaître la raison de cette promenade on dirait, à la façon qu’ils ont de parler pour qu’il n’y ait qu’eux qui entendent.
- (Antoine) Donc ça nous concerne ou du moins l’un d’entre nous !!

Il se tourne vers Thomas.

- Dis donc beau blond ?? Toi qui connaît le loustic depuis plus longtemps que nous, tu n’aurais pas une petite idée de la raison qu’a Florian pour nous emmener ici ??
- Aucune idée !! Mais je ne suis là que depuis hier soir et cette nuit nous n’avons pas eu trop le temps pour parler Hi ! Hi !
- (Yuan) On a entendu ça !!
- (Thomas) Le prochain coup vous saurez ce qu’il vous reste à faire !!
- (Antoine) On n’y manquera pas Hi ! Hi !
- (Antonin taquin) Thomas parlait juste de boules pour oreilles.
- (Yuan) Dans tes rêves Hi ! Hi ! Elles ont ailleurs où aller mes boules !!
- (Antoine) Ça ne répond pas à ma question pour Florian ??
- (Antonin) Le mieux c’est d’attendre et nous le saurons rapidement, juste que j’ai surpris une fin de conversation hier entre « Flo » et Philippe, ils parlaient de Jean Baptiste il me semble !! Enfin !! Je ne suis sûr de rien non plus !!

Yuan se tourne vers son nouveau copain.

- Tu as discuté avec « Flo » hier ?
- Un peu, oui !!
- De quoi vous avez parlé ??
- De pas grand-chose en fait, juste de la raison qui m’a fait venir et de choses plus intimes qui en découlent.
- Tu l’aimes vraiment ?? Je veux dire, tu as aimé réellement le Florian qu’il était avant ?? C’est un truc de fou !!
- Pourquoi tu dis ça, il me semble que toi aussi tu l’aimais malgré tout ce qu’il t’a fait voir ?? C’est Philippe qui m’a expliqué un peu tout ça pour essayer de me faire comprendre ce qu’il en était maintenant.
- Tu as peut-être raison finalement !! Rien d’autre sinon ??
- Rien d’autre quoi ??
- Vous n’avez parlez de rien d’autre ??
- Heu !! Non !! Ah, si !! Il m’a demandé si je voulais rester avec vous tous au camping, je lui ai juste dit que ce n’était pas possible et que je n’étais là que pour deux jours.

Antonin qui écoutait depuis le début la conversation.

- C’était après t’avoir quitté qu’il a eu sa discussion avec Philippe, connaissant « Flo » je suis quasiment sûr qu’il a voulu en savoir plus sur tes raisons de refuser !!
- (Yuan) Tu n’es pas obligé de nous le dire si c’est trop indiscret !!
- (JB) Il n’y a rien à cacher, c’est juste parce que je dois absolument travailler pour payer mon inscription en fac et remettre sur mon compte la somme que j’ai dépensé pour venir ici quand j’ai appris que Florian était sorti du coma !!
- (Thomas) Alors ne cherchez pas plus loin la raison pour laquelle nous sommes là les gars !! D’ailleurs ça me rappelle une situation quasiment identique où Florian avec l’aide du père de Raphaël a joué à un jeu radiophonique pour qu’un de nos amis puisse se rhabiller et vivre correctement ses années d’études alors qu’il n’avait pas vraiment les moyens nécessaires pour le faire.
- (Raphaël) J’y crois pas Hi ! Hi ! Mon père à la radio !! Wouah !! J’aurais voulu entendre sa parole Hi ! Hi !

Thomas explique en quelques phrases le fameux jour concerné, essayant de décrire au mieux la tête de chacun à chaque réponse qui était donnée aux questions du fameux « JPF » sur RTL.

- (Antoine) Tu crois qu’il va refaire le coup ??
- (Thomas) Ça m’étonnerait quand même, je ne vois pas l’utilité de venir jusqu’ici sinon !! Je pense plutôt qu’il a une autre idée en tête et avec lui il faut s’attendre à tout !! Si j’ai un conseil à te donner Jean Baptiste, c’est de faire point par point ce qu’il te demandera de faire pour arriver à ses fins !!
- (Antonin curieux) Pourquoi lui demanderait-il de faire quelque chose alors qu’il pourrait s’en occuper lui-même ??
- (Thomas) Pour que Jean Baptiste croit que ça vient de lui tout simplement car je présume que Philippe t’avait déjà proposé de t’aider et que tu as refusé ?
- (JB) Je me suis toujours débrouillé seul et je ne suis pas venu ici pour que ça change !!
- (Antoine) Il faut parfois mettre son orgueil de côté quand des personnes souhaitent sincèrement nous venir en aide, pense y « JB » il n’y a aucune honte à ça si c’est fait en toute amitié et sans arrière-pensée.

Jean Baptiste reste un instant songeur, déjà agréablement surpris du diminutif qu’a pris Antoine pour s’adresser à lui et ensuite du ton amical de ses paroles qui il l’a bien compris ne le juge pas mais lui donne simplement matière à réfléchir.




CHAPITRE 36 (249) (Camping de la dune) (Mardi après-midi) (Besoin d’argent) (suite)


Thomas comprend au ralentissement du bus que celui-ci arrive à destination, il pose sa main amicalement sur l’épaule de Jean Baptiste.

- Ce que t’a dit Antoine est plein de bon sens, Florian ou du moins ce Florian fera tout pour que celui qu’il considère comme un ami ne soit jamais en galère et tu devrais en tenir compte en te disant que s’il fait ça pour toi c’est justement parce que pour lui tu n’es déjà plus un étranger.
- (JB) Mais….Je….
- Fais celui qui ne se doute de rien et laisse toi aller dans son jeu, je ne connais pas ses intentions mais ce dont je suis certain c’est qu’il fera en sorte que ça ne froisse pas ta sensibilité et puis tu tiens à rester son ami pas vrai ?
- Bien sûr !!
- Alors accepte l’aide d’un ami, ils sont faits aussi pour ça !!

***/***

« Centre-ville de La Teste de Buch »

La demi-heure qui suit suffit largement pour faire le tour des vitrines du centre-ville, ils décident ensuite de s’arrêter pour boire un coup et manger une glace offerte généreusement par Philippe dans un petit bistrot tabac-presse-loto plein de charme.

Ils en sont tous là à discuter joyeusement en sirotant leur verre quand Antonin s’aperçoit de l’étrange surveillance qu’a l’air de faire Florian sur le comptoir à chaque fois qu’une personne achète un ticket à gratter de la française des jeux.

Ses yeux s’allument alors en comprenant à quoi il joue et il ne peut s’empêcher de lui en faire la remarque.

- Tu cherches un ticket gagnant donc ??

Je prends l’air le plus naturel possible pour lui répondre alors que c’est bien le but de ma recherche.

- Tu sais bien que ce n’est pas possible !!
- Avec toi plus rien ne m’étonne, dis-moi à quoi tu joues alors ??
- A rien je t’assure !! Juste que j’aimerais tenter la chance, on ne sait jamais Hi ! Hi !
- (Yuan) Alors vas-y, qu’est-ce que tu attends ??
- J’ai oublié mon porte-monnaie Hi ! Hi !
- (Thomas) Pffttt !!! Je vois qu’ici aussi tu es bien le même, désolé mais pour moi c’est pareil et je ne pourrai pas te servir de banquier pour l’instant, va falloir que tu tapes quelqu’un d’autre Hi ! Hi !

Je le regarde en faisant mon air de cocker, ce qui bien sûr amuse tout le monde mais je trouve étrange quand même qu’aucun de mes amis ne se propose à me prêter les quelques Euros qui me seraient nécessaires.

- Hé les gars !! Ce n’est pas parce qu’on est au bord de la mer qu’il faut avoir des oursins dans vos poches !! Vous voulez que j’aille faire la manche dehors ou quoi ?? En plus je partage avec celui qui me prête des tunes si je gagne !!

Éric sort une pièce de deux euros de sa poche.

- Aller !! Avec le bol que tu as je suis sûr que je vais faire fortune Hi ! Hi !

Antonin sort deux euros de sa poche à son tour qu’il dépose près de ceux d’Éric sur la table.

- Moi aussi et ça tombe bien parce que mes fonds sont plutôt bas Hi ! Hi ! Aller les gars chacun met deux euros et on laisse notre chanceux choisir les bons tickets !!

Je fais un clin d’œil à « Tonin » qui apparemment semble entrer dans mon jeu, bientôt les pièces tombent les unes après les autres jusqu’à ce que tous y aient mis leurs contributions et je note avec plaisir que Jean Baptiste n’est pas le dernier à le faire.

Je vais donc pouvoir mettre en œuvre la première étape de mon plan, je ramasse donc toute la somme et je vais en faisant le pitre jusqu’au comptoir où le patron qui a suivi la discussion sans en avoir l’air m’accueille avec amusement.

- Tes amis ont l’air de croire en toi gamin Hi ! Hi !
- Vous voulez jouer avec nous ? Ça vous permettra de remettre un petit coup de peinture dans le bar Hi ! Hi !
- Chiche gamin !!
- Topez là monsieur !! Prévenez votre banquier Hi ! Hi ! Ça va lui faire un choc !!

Le patron rit avec moi en sortant la pièce de sa poche et en la mettant avec celles que j’ai déposées sur le comptoir.

- Je vais peut-être attendre de voir avant, histoire de ne pas passer pour un drôle Hi ! Hi !
- Je peux choisir ??
- Ce n’est pas une demande courante mais rien ne l’interdit non plus, juste que c’est moi qui te montre si tu n’y vois pas d’inconvénients !!
- Ça me va !!

Je mets bien cinq minutes à choisir pour les dix-huit euros qu’il y a sur la table puisque Éric a misé pour moi mais aussi pour lui et Yuan en a fait autant pour Thomas, bien sûr je fais très attention à ne pas trop porter mon regard sur chaque ticket afin de ne pas amener le doute que je pourrais voir ce qu’il y a d’inscrit à travers la partie à gratter.

Ce qui pourtant est bien le cas, du moins pas complètement non plus car ça reste flou mais suffisant toutefois pour percevoir les ombres des chiffres derrière la barrière de gomme qui est censée les protéger du regard.

Aussi je choisis en premier ceux pour qui la somme est inscrite en grosse lettre comme par exemple pour les banco, n’omettant pas de prendre celui que j’avais déjà eu le temps de repérer avant de me lever de ma chaise.

- Bon !! Voilà c’est fait !! On fait comment maintenant ? On partage sur l’ensemble où chacun prend le ou les siens suivant la valeur du ticket ?
- (Philippe) Tu es l’instigateur du jeu alors c’est toi qui choisis, tout le monde est d’accord ?

Personne ne semblant s’y opposer, je fais donc la distribution en donnant bien sûr à Jean Baptiste celui que j’avais repéré tout à l’heure.

- Je sens que j’ai eu la main verte Hi ! Hi !

Le patron commence à gratter le sien sous les regards curieux de tous les clients qui sont dans le bar et qui ont assisté à la conversation, je vois à ses yeux la surprise que lui révèle son ticket une fois qu’il a fini son grattage et son regard incrédule se reporter ensuite vers moi.

- Cent euros de gains !! Je rejoue avec toi quand tu veux gamin !! Pas de quoi appeler mon banquier mais ça fait toujours plaisir quand même, du coup la tournée est pour moi !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 37 (250) (Camping de la dune) (Mardi après-midi) (Besoin d’argent) (fin)


C’est avec une certaine fébrilité que chacun fait ensuite comme lui, bien sûr les gains ne sont pas aussi importants et ceux qui ont eu deux tickets n’en ont qu’un seul de gagnant, les sommes allant du remboursement à une dizaine d’euros.

Par contre la tête de Jean Baptiste montre que pour lui c’est différent et ses yeux s’arrondissent devant la somme indiquée.

- (Yuan) « JB » a touché le jackpot on dirait !!
- (Antonin) Fais voir ?? Waouh !! Cinq cent euros !! Putain la chance !!

Le patron sourit, montrant par là même qu’il n’est pas du tout jaloux et qu’il est bien comme je l’avais pressenti, un gars honnête déjà bien content d’empocher ces cent euros gagnés en quelques secondes.

- Normalement je ne devrais pas vous versez la somme et il vous faudrait aller jusqu’à la française des jeux la plus proche, mais vu les circonstances je vais faire une exception comme ça vous n’aurez pas à aller jusqu’à Bordeaux.
- (Philippe) C’est gentil de votre part monsieur !!

Il s’absente donc quelques minutes dans son arrière-boutique pour échanger ensuite à Jean Baptiste son ticket gagnant contre la somme indiquée après bien sûr avoir vérifié qu’il n’y avait pas d’erreur.

Ce n’est que quand il vient se rasseoir à notre table, qu’Antoine lui demande.

- Tu vas pouvoir rester avec nous maintenant que tu es plein aux as Hi ! Hi !
- (Yuan) S’il te plaît, reste !! Ce serait sympa

Jean Baptiste fixe Philippe en semblant lui demander son avis.

- (Philippe) Je pense que ça te fera du bien et comme ça tu pourras réfléchir à ma proposition, de plus tout est payé d’avance donc ça compensera ton manque à gagner. Regarde autour de toi, tous ces garçons ne demandent qu’à ce que tu restes avec eux et je ne doute pas un instant que leurs amitiés te soient acquises et soient sincères.

Jean Baptiste regarde alors tous ceux qui autour de lui hochent la tête en guise d’accord avec les paroles de Philippe, ses yeux soudainement brillent d’émotion pour venir enfin se fixer dans les miens.

- C’est vrai alors ?? On est vraiment amis ??
- C’est un truc qui se décide à deux Hi ! Hi ! Mais oui, je peux t’assurer que c’est ce que je ressens pour toi et je t’en ai déjà parlé il me semble. Maintenant les gars comme je me sens en pleine gagne, je vous propose de mettre une partie de vos gains pour faire un loto.

Je me penche pour parler à voix basse, ne tenant pas à être entendu par les autres clients et le patron qui il me semble ont toujours une oreille à l’écoute sur notre groupe.

- J’ai des numéros qui me trottent dans la tête si vous voyez ce que je veux dire ??
- (Antoine sidéré) Tu parles de ta mémoire photographique ??
- Exactement !!
- (Raphaël) C’est impossible puisque le tirage n’a pas encore eu lieu !!
- (Thomas) Ici peut-être mais rappelez-vous que là d’où je viens cette journée s’est déjà produite !!
- (Philippe ahuri) Et tu te rappelles de choses aussi insignifiantes que ça alors que je présume tu n’as jamais joué à ce jeu ??
- En fait tu as raison sur le principe, juste que c’est une information que j’ai gardé en mémoire parmi tant d’autres et c’est pour ça qu’hier j’ai demandé quelle date exacte nous étions.
- (Antonin) Tu te rappelles aussi du gain ??
- Bien sûr, oui !!
- Et ????
- C’est beaucoup Hi ! Hi ! Assez pour que chacun de nous n’ait plus à se préoccuper de son argent de poche pendant un bout de temps !! Ça aidera pour terminer nos études.
- (Philippe) Quand tu dis « nos », je présume que tu penses surtout à ceux de tes amis qui sont en galères ??
- Bien sûr !! Mais c’est aussi pour dédouaner les autres d’être aux crochets de leurs parents et surtout pour qu’entre nous le partage soit équitable, alors vous en dites quoi ??
-(Éric) C’est de la triche, si quelqu’un s’en aperçoit nous aurons l’air malin !!
- Comment ça de la triche ?? Le tirage n’a pas encore eu lieu pas vrai ?? En plus rien ne dit que ce seront les mêmes numéros qui sortiront, il y a quand même quelques écarts d’une réalité à l’autre et certains même qui m’ont déjà affecté plus que d’autres il me semble !!
- (Philippe) Je ne vois rien à redire à ça !! Ton raisonnement se tient, la chance a encore son mot à dire en fin de compte et ce même si les probabilités se trouvent largement améliorées !! Il faut juste que tu prennes en compte que la somme sera moitié moindre puisqu’il y a eu au moins un gagnant dans tes souvenirs.
- Alors banco !! On joue aussi pour les filles, d’accord ?? Chacun mettra sa part et nous irons jouer ailleurs qu’ici, ce serait imprudent sinon après ce que nous avons déjà dit ou fait dans ce bar.

***/***

« Une demi-heure plus tard »

Antoine sort du bureau de tabac situé à l’autre bout de la petite ville en tenant en main le reçu pour le tirage du samedi qui vient, il me le tend et s’étonne que je n’accepte pas de le prendre.

- Ça ne change rien que tu le prennes puisque nous partagerons si il est gagnant !!
- Justement, pourquoi moi ?? Garde-le puisque c’est toi qui l’as validé !!




CHAPITRE 38 (251) (Camping de la dune) (Mardi fin d’après-midi) (Où on aimerait être ailleurs)


Le retour aura été encore plus joyeux que l’aller et en y regardant bien, beaucoup de choses semblent avoir évolué en très peu de temps.

Ne serait-ce déjà les affinités qui commencent à bien se remarquer, Éric avec Raphaël bien sûr mais aussi des intérêts collatéraux qui m’amusent particulièrement rien qu’au fait qu’ils ressemblent étrangement à mes souvenirs.

Déjà Thomas qui se place pour le retour entre Yuan et moi alors que Raphaël prend la place libre à ma gauche et qu’Antonin termine de remplir la dernière place du fond du car aux côté d’Éric qui de ce fait se retrouve entre mon petit blond et celui qu’il couve des yeux depuis hier, Antoine pour sa part se tenant près de Yuan à l’autre extrémité de l’immense banquette arrière.

Philippe s’est replacé au même endroit qu’à l’aller et a maintenant « JB » près de lui, la conversation animée et joyeuse entre eux deux montre bien que le courant passe décidément très fort et qu’il ne fait plus guère de doute sur la décision finale de Jean Baptiste à la proposition de son nouvel ami.

Hormis bien sur Mathis, je suis super content d’avoir retrouvé tous ceux du sud qui comptaient pour moi et je commence à envisager d’en faire autant très vite avec ceux de Reims pour terminer avec ceux de Paris en me doutant bien que ce ne sera pas aussi simple pour ces derniers puisque beaucoup moins proches de moi.

Je me demande aussi si ce serait judicieux d’aller vérifier si le cirque Gruss ne serait pas par hasard dans la région, Erwan ayant lui aussi malheureusement disparu ne connaîtra donc jamais son chéri acrobate équestre et cette pensée me rembrunit en même temps que je me fais la réflexion que jusqu’à maintenant depuis que je suis ici et ne serait-ce les abeilles, je n’ai pas encore eu trop le temps de tester mon feeling avec les animaux.

C’est là que je me rends compte du chemin me restant à parcourir, ça et le manque que je ressens de plus en plus puissant d’exercer ce métier que j’aime du plus profond de mon être et ce besoin de venir en aide à ceux marqués par la maladie et les accidents de la vie.

J’essaie de chasser ces pensées soudaines empreintes de morosité, pour revenir au présent et profiter comme il se doit de mes amis qui eux à l’évidence n’ont pas l’esprit à autre chose qu’à la plaisanterie au vu des rires accompagnés des paroles volubiles et bruyantes qui m’arrivent aux oreilles.

Du coup mes sens reprennent le dessus, la douce chaleur des cuisses nues de Thomas et de Raphaël contre les miennes commençant même à me faire un effet qui bien sûr va très rapidement devenir facilement détectable si je ne calme pas très vite ma montée brusque de libido.

Autant je connais l’effet que me fait le contact d’avec mon Thomas, autant je suis conscient également de l’excitation particulière qui me prend quand j’ai le même genre de contact avec Raphaël et je dois dire que les deux ensemble me stimulent singulièrement au point que j’en ai la gorge sèche à retenir mes mains qui petit à petit se rapprochent de leurs cuisses dans l’intention d’aller les caresser malgré que je sois bien conscient que l’endroit ne se prête pas à ce genre d’attouchement en public.

Pourtant ces peaux bronzées aux duvets blonds et roux qui se frottent à mes cuisses commencent sérieusement à m’exciter grave, mon sexe d’ailleurs ni résiste pas et sa raideur m’envoie des picotements dans tout le corps, m’électrisant d’une envie de plus en plus forte de le prendre en mains alors qu’il m’est bien sûr impossible de le faire.

Jusque-là personne ne s’en est encore aperçu, trop occupé dans leurs discussions pour ça et je prie pour qu’aucun d’entre eux n’ait l’idée d’y porter le regard, tirant doucement sur mon tee-shirt pour tenter de cacher au mieux cette raideur qui bien sûr n’a pas l’intention de se calmer, mon esprit étant trop obnubilé dessus pour ça.

Cinq minutes se passent où tout continue à aller pour le mieux quand je sens le regard de Thomas qui s’inquiète certainement de mon mutisme depuis que je suis monté dans le bus, je lève les yeux sur lui et je vois les siens qui s’allument avec un petit sourire moqueur au coin des lèvres, je comprends alors que je viens de me faire capter et je sens la bouffée de chaleur me prendre le visage en lui envoyant un petit sourire en retour lui montrant à quel point je suis gêné d’être ainsi exposé aux yeux de tous, mais surtout des autres voyageurs qui ne manqueraient pas de se moquer de moi s’ils venaient eux aussi à s’en apercevoir.

Je le vois regarder autour de lui, sans doute cherche-t-il quelque chose pour cacher mon érection mais hélas nous sommes tous seulement vêtus d’un short et d’un tee-shirt à part Philippe qui lui a un pantalon, un polo et une veste, je lui fais signe que non quand je comprends son intention et je ferme les yeux de honte quand malgré tout il se lève pour aller vers lui.

Quelques secondes plus tard je sens quelque chose qui me recouvre le bas ventre et j’ouvre à nouveaux les yeux pour m’apercevoir que ce que je craignais le plus venait d’arriver et que ce sont maintenant tous les regards moqueurs de mes amis qui me dévisagent, m’amenant dans un moment de solitude que je ne souhaite à personne.

Ils doivent s’en apercevoir à leurs tours car très vite leurs regards dévient pour regarder ailleurs, à part Raphaël qui semble jubilé et qui maintenant frotte doucement sa cuisse en une longue caresse sur la mienne, s’amusant visiblement de ma gêne en me fixant avec un mélange de moquerie amicale mais aussi d’un certain trouble de comprendre qu’il en est très certainement pour une bonne part responsable.

L’envie que j’ai de lui augmente alors de manière exponentielle et mes yeux étincellent dans les siens jusqu’à ce qu’un mouvement me fasse baisser le regard pour comprendre le motif de son geste qui amène une partie de la veste de Philippe sur son short à lui.
J’éclate alors d’un rire phénoménal qui me secoue des pieds à la tête, faisant se retourner sur moi tous les regards des voyageurs qui se demandent ce qu’il arrive et commencent à partir en vrilles à leur tour, ne pouvant résister au rire communicatif qui me noue l’estomac et à ma plus grande joie, me fait débander à la vitesse de l’éclair.

Seul celui qui a eu ce genre de fou rire peut savoir combien ça semble long et surtout combien ça fait mal, les minutes qui suivent le démontrent encore cette fois ci jusqu’à ce qu’enfin le calme revienne et que je regarde de nouveau Raphaël qui en a encore les larmes aux yeux.

- Toi mon gaillard !! Tu ne perds rien pour attendre !!

Puis plus bas à l’oreille.

- Rendez-vous avec Éric ce soir en haut de la dune, je vous y attends avec Thomas et ceux qui voudront venir, on verra si tu joueras autant le malin quand ce sera à mon tour de venir t’aguicher devant les autres.


CHAPITRE 39 (252) (Camping de la dune) (Mardi début de soirée) (Révélation)


Une fois de retour au camping, nous rejoignons ceux qui étaient restés là pour leur expliquer comment nous avons passé l’après-midi et c’est volontiers que Chloé et Léa mettent la main au porte-monnaie pour payer leur tribut, les yeux brillants déjà de l’espoir d’un gain substantiel.

Philippe revient vers moi après s’être absenté un long moment.

- J’ai prévenu Maurice pour Thomas, tu te doutes bien qu’il m’a encore pris pour un illuminé Hi ! Hi ! Attendons-nous à le voir ici d’ici pas longtemps.
- Tu crois qu’il est encore temps pour lui redonner sa véritable identité ??
- Pour ça il faudra que tu voies avec lui, je ne sais pas où il en était avec les papiers de Benjamin !! N’oublies pas qu’il y a encore les parents de Léa à mettre au courant, je ne saurais prédire leurs réactions tu sais ?? Ils aimaient vraiment Benjamin !!
- Quand ils comprendront que Thomas dans l’autre réalité était aussi leur fils, je pense qu’ils l’accepteront !! Après tout que ce soit pour le frère d’André plutôt que pour leurs amis qu’ils ont donné l’embryon, qu’est-ce que ça change ??
- Tu vois ça à ta fenêtre !! Rappelle-toi qu’il y a eu une grave dispute sûrement à ce sujet qui a séparé la fratrie Louvain, j’espère juste qu’André regrette après toutes ses années et que son frère lui manque suffisamment pour qu’il accepte l’idée qu’ailleurs dans un autre temps un fils lui revienne.
- Bah !!! De toute façon mon « Thom Thom » est irrésistible, tu n’as qu’à regarder comment Léa est déjà après lui depuis hier.
- (Philippe sourit) J’avoue qu’il dégage un charme fou pour le moins inhabituel !! Je ne serai pas étonné d’apprendre qu’il porte en partie le même secret que toi !!

Les dernières paroles de Philippe raisonnent dans ma tête, et s’il avait raison ? Comment expliquer sinon qu’il ait pu traverser lui aussi d’une réalité à l’autre ? Je me suis obnubilé à croire que c’est ce que j’avais mis dans la tête d’Antonin, en pensant jusque maintenant que c’était très certainement ce qui avait provoqué cette substitution.

- Il faudra qu’on reparle de ton idée, j’aimerai connaitre la raison qui t’a fait dire ça.
- Pas de soucis mon garçon, j’ai bien vu que cette pensée te trouble !! Maintenant il n’est pas temps de reprendre nos séances, tu es en vacances rappelle-toi et tes amis n’attendent plus que nous pour aller dîner.

J’acquiesce sans plus insister en mettant quand même le sujet dans un coin de mon esprit pour y revenir plus tard, ce n’est qu’une fois entré dans le restaurant de Franck que je reviens vraiment à la réalité de ce qui m’entoure et la grande table en bout de la salle me fait revivre un souvenir qui m’amène à la fois le sourire mais aussi la nostalgie de ce temps où tout était merveilleux, sans les atrocités de cet autre moi ni tous ces efforts qu’il m’est nécessaire de faire pour reprendre ma vie là où elle s’était arrêté.

Je vois qu’il y a quinze couverts d’installés et j’ai beau recompté plusieurs fois, je ne vois pas qui sont les deux voire trois convives en plus.

Ce n’est que quand la porte s’ouvre à nouveau et que Jean accompagné de sa femme apparaissent, que je comprends enfin qui sont les derniers invités à notre tablée.

C’est donc toute contrariété oubliée que je m’avance vers eux avec le sourire.

- Je suis content que vous vous joigniez à nous, on dirait que ça va mieux depuis hier pas vrai ?
- (Anne) Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour moi Florian !!
- Ce n’est qu’une question d’habitude !! Au moins cette fois je n’ai pas eu besoin de vous courir après jusqu’à l’hôpital Hi ! Hi !
- (Jean) Cette histoire est quand même singulière, j’avoue avoir du mal à l’accepter.
- N’en parlons plus alors, ce qui compte c’est que toute votre famille aille bien maintenant et que j’ai retrouvé mon « Raphi », d’ailleurs en parlant de lui !! Il est en fac si je ne me trompe ?
- (Jean) Oui à Aix pourquoi ?
- Dans mes souvenirs il y était déjà, il voulait être vétérinaire !!
- (Jean) Pour l’instant il est en fac de médecine, il n’a pas encore choisi de spécialisation il me semble !! Si c’était le cas, il m’en aurait très certainement parlé !! L’avenir de mon fils semble t’intéresser on dirait ??
- En effet, oui !! J’aime beaucoup Raphaël vous savez ??
- (Anne) Lui aussi t’aime déjà beaucoup, il y a bien longtemps que je ne l’ai pas vu aussi visiblement heureux.
- (Jean) Il était plutôt distant avec les étrangers avant de vous rencontrer, mon fils a toujours eu peur qu’on se rapproche de lui juste pour son physique.
- Pour nous ce n’est pas la priorité vous savez ??
- (Anne étonnée) Ah !! Vraiment ?? Pourtant on ne le dirait pas à vous voir !!
- Pourtant c’est la vérité et la moitié de mes amis sont ou des fils d’amis très proches de mes parents, ou des amis d’enfance et ce n’est pas de ma faute s’ils sont devenus aussi canon en grandissant Hi ! Hi !
- (Jean ironique) Ça tombe bien, avoue-le quand même !!
- Ce n’est pas moi qui dira le contraire, juste pour vous faire comprendre que Raphaël n’a rien à craindre avec nous et que si nous l’acceptons ce n’est pas juste pour son physique, d’ailleurs à part les filles et Éric nous sommes déjà tous avec quelqu’un.
- (Anne surprise) Pourquoi vos amies ne vous accompagnent-t-elles pas ?

Je montre mes copains un par un.

- Lui c’est Yuan, il est avec mon cousin Antoine là-bas et le petit blond c’est Antonin, il est avec moi et mon Thomas le grand blond qui vous tourne le dos près de mes grands-parents, Éric c’est le grand brun qui ne lâche pas votre fils d’une semelle et qui est encore célibataire pour quelques heures Hi ! Hi !
- (Anne) Comment ça pour quelques heures ?
- (Jean) Encore cette histoire de souvenirs que tu nous as raconté hier ??
- Il y a de ça en effet, plus le fait que depuis hier il a rencontré son chéri et que ça a été le coup de foudre réciproque, mais vous le connaissez en plus !!
- (Anne curieuse) Vraiment ??
- Eh bien oui quoi !! C’est un grand rouquin typé hyper beau gosse qui fait des photos dans les magazines Hi ! Hi !

Jean suit des yeux Éric qui reste collé à son fils depuis qu’ils sont entrés, il remarque aussi le visage resplendissant de Raphaël qui à la moindre occasion lui pose la main sur l’épaule comme pour s’assurer qu’il n’est jamais loin de lui.

- Raphaël !!!




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CHAPITRE 40 (253) (Camping de la dune) (Mardi début de soirée) (Un dîner plus que parfait)


- Jackpot beau papa Hi ! Hi ! Mais chut !! Pour l’instant ils ne se sont pas encore déclarés, laissons leur savourer le plaisir de ces moments où ils se cherchent encore. Vous devez me croire fou de vous en parler, si je le fais c’est parce que je vérifie que vous accepterez le bonheur de votre fils.
- (Jean troublé) Encore tes souvenirs ??
- Oui mais pas que !! J’ai bien vu combien vous aimiez « Raphi », son bonheur compte plus pour vous que de stupides préjugés pas vrai ? L’amour est une denrée rare qu’il faut prendre quand elle se présente à vous, quelle que soit la personne qui éveille ce sentiment. J’aime Thomas à un point que vous ne pourriez même pas imaginer !! Si je vous disais qu’il a traversé l’espace et le temps pour me rejoindre vous ne seriez pas encore prêt à me croire et pourtant c’est un fait !! Regarde le bien et tu te rendras compte qu’il n’est plus tout à fait le même que celui qui est entré dans ton bureau à notre arrivée !! Vous vous demandez j’en suis certain pourquoi je vous dis tout ça ?? C’est tout simplement parce que mon bonheur et trop grand et que j’éprouve le besoin d’en parler mais que dès que cette conversation aura pris fin, vous ne vous rappellerez plus de rien à part dans votre inconscient qui vous aidera à accepter ces vérités quand le moment sera venu. Allons-nous mettre à table et célébrons toutes ces nouvelles amitiés qui réchauffent nos cœurs !!

***/***

Je les laisse s’installer aux côtés de Philippe et de mes grands-parents, visiblement troublés en cherchant justement le pourquoi de cette impression qu’ils ressentent et qui très vite s’efface pour qu’enfin ils puissent profiter de la soirée sans plus de questions, prenant plaisir à cette ambiance joyeuse où ils en ressortiront plus riches en amitiés.

***/***

Pour ma part, je vais m’asseoir entre Antonin et Thomas pour prendre part aux conversations qu’ont mes amis sur tout plein de choses, pour la plupart sans réel intérêt comme j’adore en fait le faire.

C’est Franck qui cette fois vient prendre notre commande, visiblement ému de voir son meilleur ami accompagné de son épouse souriante et dans une santé rayonnante, qu’il n’était et c’est peu de le dire, plus habitué à voir depuis de longues années.

- Bonsoir tout le monde !! Je vous ai mijoté ma spécialité qui j’en s…..
- Waouh !!!!!Youpiiiiiii !!!!!! Avec le plat de rabe comme d’habitude ?

Le cri de guerre que j’ai poussé l’a fait sursauter avant qu’il se tourne vers moi avec surprise.

- Je n’ai pas encore dit ce que c’était, il me semble ??
- Calamars farcis à la Francky !! Vite !! J’adore trop ça, depuis le temps que j’en rêve !!!

L’air franchement ahuri de Franck qui est le seul bien sûr à ne pas comprendre le pourquoi du comment des paroles du petit rouquin excité, fait éclater de rire toute la tablée Anne et son mari compris.

- (Jean) Je t’expliquerai ça demain si tu veux, en attendant sert vite ce garçon si tu ne veux pas qu’il aille direct se remplir l’estomac en cuisine Hi ! Hi !

***/***

« Une bonne heure plus tard »

Franck observe consterné ses plats récurés jusqu’au dernier.

- Ne me dites pas que vous avez encore faim ??
- (Jean) Je pense que non Hi ! Hi !
- Tu me rassures là !! Je me demande où ils ont pu mettre tout ce qu’ils ont avalé !!
- (Michel) N’hésitez pas à me présenter la note pour les suppléments.
- Il n’en est pas question !! C’est de ma faute en plus, je connaissais le succès de ce plat en le faisant et puis quel plaisir de voir toute cette jeunesse se régaler comme ça, il vous reste bien une petite place pour le dessert quand même ? C’est aussi une spécialité de la maison et vous m’en direz des nouvelles, maintenant ce n’est peut-être plus un secret non plus ?

Je le fixe dans les yeux amusé de voir que c’est après moi tout spécialement qu’il en a en posant la question.

- Surtout que j’adore les glaces et encore plus celles faites maison avec les fruits confits dedans !! On appelle ça une plombière pas vraie ??
- Ce n’est pas possible !! Tu as été fouiné jusque dans mon congélateur ou quoi ??
- (Raphaël amusé) Je vais t’aider à les préparer !!

Ce n’est qu’une fois avoir fait de nouveau un sort aux coupes généreusement remplies, que les questions de comment terminées la soirée arrive sur le tapis et je capte direct les coups d’œil de Raphaël qui doit se rappeler de ce que je lui ai dit dans le bus.

Il me voit aller discuter cinq minutes avec Chloé et Léa avant de reprendre ma place pour reporter mon attention sur lui avec un petit sourire en coin qui lui fait bien comprendre que je n’ai rien oublié.

- (Chloé) Je ne sais pas pour vous les garçons, mais avec Léa on va sûrement profiter des animations pour aller danser un peu.
- (Léa) Il y aura bien quelques beaux mecs intéressés par les filles pour nous inviter Hi ! Hi !
- (Chloé) Surtout ne vous bousculez pas pour vouloir nous accompagner Hi ! Hi !




CHAPITRE 41 (254) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Entre copains sur la dune)


- (Michel) Nous par contre nous allons vous laisser, nous repartons demain et j’avoue que la journée au grand air m’a fatigué.

Philippe se lève bien content lui aussi de pouvoir rentrer se coucher, il remarque néanmoins le regard hésitant que Jean Baptiste porte sur lui et Florian, il sourit en comprenant bien le dilemme que se pose le jeune homme à repartir avec eux ou rester avec ses nouveaux amis.

- Tu peux rester si tu en as envie, il y aura bien une place pour toi cette nuit dans un des mobil home !!
- Je ne sais pas si …
- Bien sûr que oui !! Tu fais partie de la bande maintenant !!

Le sourire qu’il m’envoie à mes paroles en dit long sur le plaisir qu’il ressent à se voir accepter parmi nous.

- Je veux bien rester alors !!
- (Yuan) Alors c’est cool !!
- (Antoine) Ça ne dit pas ce qu’on va bien pouvoir faire, qui a une idée ??
- Moi !!!

Ils me regardent tous avec curiosité, sauf bien sûr Raphaël qui pique un bol maison en sentant mon regard amusé se fixer de nouveau sur lui.

***/***

Thomas me demande à voix basse.

- C’est quoi l’idée ??
- Je compte trois puceaux parmi nous !!
- Et ??
- Je compte bien à ce qu’il y en ait au moins deux qui ne le soient plus d’ici demain Hi ! Hi !
- Je vois !! Et pour « JB » ??
- C’était pas prévu alors faudra s’adapter, je n’allais quand même pas lui dire de rester avec les adultes quand même !! Il l’aurait sûrement mal pris en plus !!

***/***

C’est Antoine qui prend la parole.

- Qu’est-ce que vous complotez tous les deux ??
- Thomas me disait qu’il irait bien passer quelques heures sur la dune, nous pourrions faire des jeux ou encore prendre un bain de minuit !!
- (Antonin) Un vrai ?? Tout nu ??
- (Chloé) On va peut-être rester avec vous en fin de compte Hi ! Hi !
- (Maryse amusée) Nous aussi Hi ! Hi ! Qu’est-ce que tu en penses papy ??

Michel observe avec le sourire les regards soudainement gênés des jeunes qui cherchent à savoir si c’est dit juste pour plaisanter ou si c’est du sérieux, visiblement peu enclin et c’est bien compréhensible, à les avoir avec eux pour ce genre d’activités.

- Ta proposition n’a pas vraiment de succès Hi ! Hi ! Allons les jeunes !! Ne faites pas cette tête-là, c’était pour rire vous vous en doutez bien !!
- (Chloé) Moi aussi, je nous vois mal avec Léa au milieu de tous ces mâles en manque Hi ! Hi ! Bon !! Amusez-vous bien, nous on va profiter de la musique !!

***/***

« Une demi-heure plus tard, en haut de la dune »

La montée après un dîner aussi consistant nous laisse essoufflés les jambes coupées arrivés au sommet de la dune, nous nous asseyons en cercle pour pouvoir discuter tous ensemble en reprenant des forces et je vois bien qu’ils sont tous intrigués par ce que j’ai apporté avec moi.

- (Éric) Pourquoi tu te trimbales avec ça ??
- Devinez Hi ! Hi !

Je pose au centre du cercle après avoir tasser le sable en dessous le carton épais et ensuite la bouteille vide que je place au milieu en la faisant tourner.

- Vous connaissez le jeu action ou vérité ??
- (Antoine) Waouh !! Ça va être chaud !!
- Pourquoi ?? Quelqu’un aurait préféré que j’amène du tricot ??
- (Antonin) Moi je suis partant !!
- (Thomas) Moi aussi !!
- (Yuan) Moi aussi !! Mais je te signale quand même au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, qu’il y en a trois parmi nous qui sont encore comment dire…




CHAPITRE 42 (255) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Action ou vérité, les limites)


- Puceau ?? Et alors ?? Il suffit de mettre les limites jusqu’où nous sommes prêts à aller, de toute façon je ne pense pas qu’ils veuillent y rester toute leur vie !! Pas vrai les gars ?? Et si c’est le cas et bien ils peuvent toujours partir rejoindre les filles Hi ! Hi !

Voyant qu’ils s’observent en douce, sans oser prendre la parole ni se lever pour faire comme je l’ai suggéré et aller retrouver Chloé avec Léa au bal du camping, je continue donc à leur exposer mon idée de jeu.

- Pas de mensonges, on répond honnêtement aux questions et aux actions, juste que chacun a le droit à un joker pour le cas où ce serait trop indiscret ou encore si l’action demandée est trop gênante, d’accord ?? Bien sûr il faudra y aller tranquille et laisser chauffer la salle Hi ! Hi ! Maintenant reste à définir les limites qu’on se donnent et pour ma part je dirais mais je suis sûr que personne ne penserait à le faire, qu’il faut rester dans l’idée générale du jeu et ne pas poser des questions ou demander des choses qui heurteraient fatalement celui à qui on le demanderait. Sinon à part ça je ne mets personnellement aucune limite Hi ! Hi ! J’attends même de tomber sur certaines personnes pour …. Mais je n’en dirai pas plus !!
- (Raphaël) Je ne sais pas pourquoi mais je me sens particulièrement viser Hi ! Hi !
- (Éric) J’allais dire la même chose Hi ! Hi !
- (Thomas) Pour ma part je viens d’arriver et j’avoue mais ce n’est pas un secret je pense que là d’où je viens, j’avais déjà comment dire… des rapports avec certains d’entre vous et que donc ça me fait tout drôle de penser que pour ceux-là, il n’y aura aucun souvenirs de tous ces bons moments passés ensemble et pour être franc à part « JB », les autres n’ont pas grand-chose pour ne pas dire rien à me cacher !!
- Même Antoine ??
- Je t’avais prévenu que nous nous étions beaucoup rapprochés il me semble ??
- C’est vrai mais je n’avais pas percuté que ça avait été jusque-là !! Remarque je te comprends puisque ici ça a été pareil pour moi.

Je me tourne vers Jean Baptiste en le fixant dans les yeux.

- Tu décides quoi alors ?
- Comment ça ??
- Je pense que tu as très bien compris de quoi on parle depuis cinq minutes, alors j’aimerais ou plutôt nous aimerions connaître jusqu’où tu es prêt à aller ?
- J’ai un joker ?? Alors je saurais l’utiliser au cas où !!

Je me tourne cette fois vers Éric et Raphaël qui sont comme de bien entendu l’un à côté de l’autre et si serrés qu’on aurait du mal à glisser une feuille de papier entre eux deux.

- Et pour vous deux ?
- (Éric) Pareil que « JB » !!
- (Raphaël) Je sens que cette nuit va m’amener des souvenirs mémorables mais je vais dire comme « JB » et Éric, on verra ce que ça donne Hi ! Hi !
- C’est cool alors !! Qu’est-ce qu’on attend pour commencer ??

Je souris à Jean Baptiste en lui montrant la bouteille.

- Honneur au dernier arrivé dans la bande, il faut que la bouteille fasse au moins trois tours avant de s’arrêter !!

Jean Baptiste prend la bouteille en main et fait un tour d’horizon de tous ses nouveaux amis, rassuré par les sourires amicaux et les yeux luisants du plaisir anticipé de commencer enfin la soirée, même si pour certains une certaine appréhension les marque plus que d’autres.

Il se penche vers le centre du cercle et d’un geste vif entame le premier lancé du jeu en lâchant un soupire qui en dit long sur le fait qu’enfin il se libère de son stress pour se donner à fond dans la partie en sentant bien que la fin de la nuit l’aura encore plus rapproché de ce groupe envers lequel il éprouve déjà beaucoup de choses.

Tout le monde est comme hypnotisé devant la bouteille qui tourne sur elle-même, ne semblant pas vouloir s’arrêter pour enfin pointer son goulot vers…. Yuan.

***/***

La première demi-heure reste sympa en privilégiant les gages de vérités essentiellement dirigés pour aider à mieux se connaître et en apprendre un peu plus sur la vie de chacun, aidant ainsi les autres à mieux cerner ses nouveaux amis tout en évitant à l’évidence les questions de natures plus coquines.

Bien sûr au fur et à mesure que le temps passe je vois bien mes amis commencer à trouver un peu long cette mise en bouche et au moment où après un long moment passer à attendre, le goulot pointe enfin sur moi sur un lancer de Raphaël.

Je pousse alors un grand soupire en les regardant tous avec un sourire gourmand qui leur remet je m’en aperçois aussitôt du baume au cœur, en attendant avec impatience que ce soit à mon tour de faire tourner la bouteille.




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 43 (256) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Action ou vérité, le vrai jeu commence)


Raphaël bien sûr s’en aperçoit et sourit à son tour en posant la question qui fait le principe du jeu.

- A toi Florian !! Action ou vérité ??
- Hum !! Ton petit sourire me fait craindre le pire alors je dirais vérité !!
- Je vois que monsieur est petit joueur Hi ! Hi ! Bon !! D’accord alors voilà ma question, combien d’amants avais-tu simultanément dans tes souvenirs ??
- Ah d’accord !! Je vois qu’il est l’heure de commencer sérieusement Hi ! Hi ! Tu les veux dans l’ordre ??
- De préférence oui, mais n’oublie pas que j’ai dit simultanément !!
- Le premier c’est Thomas avec peu de temps après Éric, ensuite il y a eu Yuan puis toi pour finir par Antonin et c’est tout !! Tous les autres n’étaient que mes amis !!
- Cinq quand même ?? Ce n’est pas rien !! Tu en es à combien depuis que tu es ici ??

Je lui tire la langue.

- Tu n’as droit qu’à une seule question, faudra attendre le prochain coup pour le savoir !! - Bon !! A moi de jouer maintenant, c’est parti !!!

Je fais tourner la bouteille qui fait ses trois tours pour s’arrêter sur Yuan, celui-ci me regarde les yeux plissés à tenter de deviner mes intentions.

- Allez « Yu » !! Action ou vérité ??
- Pour changer je vais prendre action Hi ! Hi !
- Voilà un gars bien courageux Hi ! Hi !! Alors voyons voir, ah oui !! Tu dois embrasser sur la bouche un garçon auquel tu ne l’as encore jamais fait, pas juste une petite bise hein !! Un vrai baiser !!
- Et bien mon choix est déjà réduit de moitié à ce que je vois !!

Yuan regarde ses copains les yeux brillants d’amusement, son regard se porte alors plus sérieusement sur Thomas ce qui bien sûr ne m’étonne pas plus que ça connaissant l’attirance qu’ils ont toujours eue l’un pour l’autre.

- Je choisis Thomas !!

Comme ils sont l’un à côté de l’autre, rien n’est plus facile pour Yuan d’approcher ses lèvres de celles de mon grand blond qui se laisse prendre par le jeu et scelle les siennes à celles de son ami asiatique qui en ferme les yeux du plaisir qu’il y prend.

Le baiser est suffisamment long et torride pour qu’il n’y ait plus aucun doute sur l’envie des deux garçons à se le donner, quand enfin ils se séparent en regardant autour d’eux les réactions des autres, leurs joues sont encore empourprées de la chaleur de l’étreinte.

- Et bien ce n’était pas du chiqué, wouffff !!! A toi de jouer « Yu » !!

Cette fois tout le monde le sent bien, le véritable jeu est bien commencé et ça commence à être le remue-ménage dans plusieurs boxers, Thomas s’en rend compte et me fait un gros clin d’œil en montrant celui particulièrement déformé de Raphaël qui se remet à peine du baiser passionnel auquel il vient d’assister.

Une fois terminée sa rotation, la bouteille indique une nouvelle « victime » qui avale rapidement sa salive en comprenant que c’est à son tour et surtout qu’il n’est plus question de gages sans importance.

- (Yuan) Action ou vérité Éric ??
- Action !!
- Alors ce sera la même punition Hi ! Hi ! Sauf que toi tu auras plus de choix que moi !!

Éric fait à son tour le tour de tout le monde, souriant devant le stress de Jean Baptiste quand leurs yeux se croisent et il termine en venant fixer Raphaël qui comprend bien que c’est lui qui va être désigné.

Il pousse un profond soupire en souriant malgré tout, sachant très bien au fond de lui que si Éric en avait choisi un autre il l’aurait plutôt mal pris.

- C’est moi qui m’y colle on dirait bien ?? Je préfère te prévenir que je ne suis pas un spécialiste en la matière, alors ne m’en veux pas si ce n’est pas comme pour Yuan et Thomas Hi ! Hi !

Comme pour ses deux amis qu’il vient de nommer, ils n’ont pas de mal collés comme ils le sont déjà à unir leurs lèvres dans un baiser qui au fur et à mesure prend une ampleur telle que nous tous en restons sur le cul.

Ce n’est qu’une fois à bout de souffle, que leurs lèvres se séparent enfin et nous ne pouvons manquer de voir combien ils en restent eux-mêmes fortement troublés, leurs bas ventres encore plus expressifs que leurs visages si le doute restait pour l’un d’entre nous de comprendre les sentiments qu’ils viennent de nous dévoiler à l’instant l’un pour l’autre.

- (Yuan) Pas un spécialiste qu’il disait l’autre rouquemoutte !! J’y crois pas !! Votre baiser aurait pu allumer un feu de camp !! D’ailleurs les lances à incendie sont apparues comme par miracle, vous auriez dû être pompiers tous les deux Hi ! Hi !

Bien sûr tous les yeux se braquent d’un coup sur le bas ventre des deux concernés qui mettent aussitôt leurs mains devant pour cacher leur érection de la vue de tous.

- (Yuan) Un peu tard pour cacher les bestioles Hi ! Hi ! D’ailleurs il y en a d’autres dans le même état que vous deux !! Pas vrai « Flo » ?? En plus monsieur ne semble pas déranger plus que ça !!
- J’ai les mains trop petites de toute façon Hi ! Hi ! Et puis cette fois nous ne sommes qu’entre nous ce n’est plus pareil que dans le bus, en plus c’était aussi le but du jeu il me semble !! Bon, à toi Éric de faire tourner la bouteille !! J’espère que nous allons très vite passer aux choses sérieuses maintenant qu’on est chaud !!




CHAPITRE 44 (257) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Action ou vérité, le jeu devient de plus en plus passionnant) (suite)


Mes dernières paroles leur font comprendre à tous que les prochaines heures ne seront plus à se tourner autour du pot, mais bien à s’éclater tous ensemble et pour certains découvrir des plaisirs qu’ils n’avaient jusque-là qu’en pensées.

C’est donc avec une certaine excitation que nous regardons tous la bouteille faire ses derniers tours pour stopper devant Jean Baptiste qui lève alors les yeux sur Éric en se mordillant la lèvre inférieur du stress qui vient de le prendre soudainement.

Éric bien sûr comprend très bien ce qu’il en est et change visiblement son fusil d’épaule quant à ses intentions de gages, quand il lui demande avec une légère moue de frustration.

- Action ou vérité ??

Jean Baptiste jette un œil autour de lui avant de prendre sa décision, les visages attentifs de ses nouveaux amis lui amenant finalement le sourire quand il annonce à voix haute.

- Allons-y pour action !!
- (Éric surpris) Tu es sûr ??
- Puisque je te le dis !!
- D’accord alors !! Tu viens te mettre à genoux au milieu du cercle en fermant les yeux, je relance ensuite la bouteille et celui sur qui ça tombe devra trouver le moyen de te faire bander sans te toucher la queue Hi ! Hi ! Et tu ne triches pas c’est compris ?? Une fois chose faite tu devras nous dire qui c’est !!
- (Antonin soucieux) N’oublie pas que tu as un joker si tu trouves que c’est trop te demander ??

Jean Baptiste réfléchit quelques secondes avant de se lever pour venir s’agenouiller au centre du cercle que nous formons, il enlève ensuite son tee-shirt pour s’en faire un bandeau qu’il noue autour de ses yeux et reste ensuite là les mains dans le sable à attendre avec toujours son petit sourire au coin des lèvres, malgré que nous ressentons tous bien qu’il n’est que là pour l’apparence et que c’est loin d’être ce qu’il ressent en réalité.

J’avoue ressentir un sentiment mitigé envers ce gage, trop direct pour moi à l’égard de « JB » et je me demande bien ce qu’il pense réellement à ce moment précis, le fait-il pour être accepté de nous ou parce que malgré tout il en a l’envie sans encore vouloir vraiment se l’avouer ?

Éric reprend la bouteille et au lieu de la faire tourner, il l’a pose sur le carton avec le goulot dirigé vers moi en me faisant un petit clin d’œil signifiant que c’est à moi de faire et je comprends bien que s’il m’a choisi, c’est parce qu’il sait que je suis celui qui l’a fait venir jusqu’ici et pour lequel il éprouve de vrais sentiments.

J’apprécie son geste qui démontre une fois de plus le respect que nous nous portons tous et qui même dans ce jeu qui en découlera fatalement par une libération de nos libidos respectives, nous fait faire en sorte d’apparier au mieux les envies de chacun en sachant très bien qu’il faille en passer par là pour ensuite explorer d’autres voies.

Tous maintenant attendent de me voir à l’œuvre, une idée me vient alors qui me fait sourire à mon tour et c’est à quatre pattes que je fais le tour de mes amis en commençant par Thomas pour faire une bise sur leur sexe tendu dans leur slip de bains.

Éric tout comme Raphaël me voient arriver vers eux alors que Yuan, Antoine et Antonin ont déjà eu droit à leurs bisous qui les ont mis encore plus à l’étroit dans leurs prisons de toile.

Mes yeux sont braqués dans les leurs quand mes lèvres se posent à leur tour sur leur hampe dressée qui tressaute au contact de ma bouche chaude qui traverse le tissu et je m’enivre des effluves de musc qui m’arrivent aux narines, montrant à quel point ils sont déjà pris dans l’excitation occasionnée par mon initiative de ce tour de piste pour le moins inattendu.

***/***

« Jean Baptiste »

Les crissements du sable ainsi que les petits soupires qu’il entend autour de lui, font se poser des questions à Jean Baptiste qui se demande bien ce qu’il se passe pour qu’il attende aussi longtemps.

Le stress est si fort que son sexe est tout recroquevillé dans son caleçon de bain, loin de l’excitation ambiante que bien sûr il ne perçoit pas avec ses yeux bandés.

Il sent enfin comme une présence qui s’approche de lui par derrière, bientôt un souffle chaud vient lui caresser le cou suivit quelques secondes plus tard par une bouche humide qui lui envoie aussitôt une forte décharge électrique et commence à sérieusement lui mettre les sens à l’envers, ne semblant pas vouloir se retirer tant qu’elle n’aura pas fait le tour de son cou en papillonnant dessus avec une douceur extrême.

Un petit râle de plaisir qu’il ne peut retenir s’échappe alors de sa gorge, démontrant combien il apprécie l’initiative de celui qui va très vite arriver à ses fins sans qu’il n’y ait besoin qu’il aille beaucoup plus loin dans ses attouchements.

Déjà son sexe il le sent bien commence à se déployer lentement et rien ne semble pouvoir l’arrêter malgré toutes ses tentatives pour penser à autre chose et ne pas se montrer à bander aussi rapidement devant toute la bande.




CHAPITRE 45 (258) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Action ou vérité, le jeu devient de plus en plus passionnant) (fin)


***/***

Tous suivent attentivement le déploiement du sexe de leur nouveau copain qui petit à petit gonfle dans le caleçon de Jean Baptiste jusqu’à lui donner la forme caractéristique qu’ils tiennent déjà dans le leur depuis un moment en démontrant au passage que leur copain est plutôt gâté par la nature de ce côté-là.

Le gage est de toute évidence gagné sans pour cela que personne ne le fasse remarquer, trop obnubilés qu’ils sont tous par les gestes sensuels du petit rouquin qui leur donnent à eux aussi les mêmes frissons que ceux qui couvrent le corps de Jean Baptiste.

La petite langue de Florian quitte le cou du jeune homme pour continuer tranquillement son chemin sur sa poitrine en enveloppant un à un les tétons maintenant érigés par la forte excitation de « JB » qui frémit encore plus fort à chaque contact.

La langue continue son périple sur les abdos crispés jusqu’à la petite cuvette du nombril qu’elle investit à son tour avec une gourmandise évidente et fait râler de plaisir son propriétaire qui maintenant en a les lèvres entrouvertes de pâmoison sous les sensations intenses qu’il ressent.

Le caleçon de Jean Baptiste est maintenant tendu à craquer, le sexe à l’intérieur pulse d’une envie de jouir qui devient évidente aux yeux de tous ceux qui observent les yeux ronds cette amenée à l’orgasme fait avec une sensualité peu commune.

La langue rappeuse reprend son chemin d’exploration pour venir lécher avidement le haut du pubis imberbe juste au-dessus de l’élastique du caleçon, s’insinuant de temps à autre entre la chair frémissante et le tissu maintenant distendu, déclenchant d’un coup l’orgasme de Jean Baptiste qui en sert les poings toujours dans le sable en lâchant un son rauque libérateur d’un plaisir encore jamais atteint.

Antonin râle à son tour et de ce fait, fait se retourner les regards jusqu’alors exclusivement dirigés sur « JB » vers lui pour qu’ils aperçoivent le dernier coup de poignet qu’il donne à son sexe libérant son jus en jets brefs et puissants, n’ayant pu se retenir à se masturber devant la montée en jouissance de son ami qui reste maintenant exsangue mais aussi visiblement gêné de s’être ainsi montré en spectacle devant tout le monde avec toujours son bandeau improvisé sur les yeux.

***/***

Jean Baptiste fait le geste de ramener ses mains pour dénouer le bandeau quand il est arrêté par la voix d’Éric encore troublé par tout ce à quoi il vient d’assister.

- Attends !! Tu dois encore nous dire qui t’a fait ça !!

***/***

Pour l’encourager à répondre, ma bouche remonte le long de son corps en lui donnant des petits baisers là où ma langue s’était arrêtée pour l’amener progressivement vers l’orgasme et termine sa course sur la sienne en lui faisant une bise encore plus marquée avant de me détacher enfin de lui pour le laisser répondre.

***/***

Jean Baptiste sourit quand il comprend enfin que ce ne pouvait être personne d’autre que celui qui lui a fait parcourir tous ces kilomètres sans réfléchir, l’odeur si particulière et pour lui si attirante qui remonte à ses narines ne peut pas le tromper, c’est donc d’une voix singulièrement émue qu’il prononce le prénom qui a hanté ses nuits depuis de longs mois.

- Florian !!

***/***

Je lui enlève son bandeau improvisé pour prendre son regard dans le mien, mes lèvres se posant une nouvelle fois sur les siennes jusqu’à ce que je sente qu’il s’est remis de sa gêne et qu’il apprécie maintenant tout comme moi cet instant particulier.

- Ça va ??
- Je savais que c’était toi tu sais ??
- Tu ne m’en veux pas de ne pas m’être arrêté avant ?
- Bien sûr que non !! C’était trop bon !! J’ai juste eu un peu honte que ça se fasse devant tout le monde.

Jean Baptiste regarde ses amis pareillement troublés autour de lui, il remarque aussi le sexe d’Antonin encore sorti et couvert de sa jouissance, souriant cette fois franchement en comprenant qu’il n’y a pas que lui qui s’est laissé aller au plaisir.

- C’est à mon tour d’envoyer la bouteille Hi ! Hi ! Gare au prochain qui va perdre !!
- Ok mais je propose avant un petit bain de minuit, même si ce n’est pas encore l’heure Hi ! Hi ! Ça permettra aux deux précoces de se nettoyer la queue et de se sentir mieux en leur laissant aussi le temps de recharger pour la suite de la soirée qui ne fait que commencer mais qui promet d’être … Hum !!! Explosive !!

C’est sans avoir à le répéter que nous dévalons la dune jusqu’à la mer, envoyons valser nos tee-shirt et slip de bain pour plonger tête baissée dans l’écume en riant comme des malades.

Nous en profitons pour nous amuser à nous faire couler, surtout pour le plaisir de nous toucher et de mieux nous préparer à la suite qui au vu des regards brillants d’excitations que nous nous lançons tous, sera beaucoup plus piquante et très certainement épuisante vu le nombre de participants.