17-09-2020, 09:13 PM
(Modification du message : 17-09-2020, 09:26 PM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 7 (220) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Le « don »)
Anne les voit quitter le salon avec quand même une drôle d’impression, peut être le fait que ce soit le petit rouquin qui soit passé devant et ait pris le chemin de la salle de bains sans la moindre hésitation, alors que si il y a quelque chose de certain dans cette histoire c’est sans conteste qu’il met les pieds chez eux pour la première fois.
Elle repense aux paroles de la jeune fille qui était là juste avant son arrivée, comment pouvoir avoir vécu des événements dans un autre temps ou même encore plus fort, dans une autre réalité sans que personne n’y trouve à redire et même entre dans le jeu comme si c’était un fait avéré.
Anne dans ses pensées ne voit bien sûr pas le temps passé, trop obnubilée par toutes les questions que pose ce jeune garçon du fait même de son existence et surtout de sa façon d’être, visiblement particulièrement à l’aise dans un univers qui devrait pourtant lui être étranger.
C’est donc avec surprise qu’elle aperçoit le verre tendue presque sous son nez, relevant la tête pour voir son fils le visage grave.
- Il faut que tu boives tout d’un trait m’man !! Florian s’excuse de ne pas y avoir mis du sirop comme la première fois mais que de toute façon tu avais trouvé ça trop sucré, comprenne qui pourra mais pour ma part je ne cherche même plus !!
- Qu’est-ce que c’est ?
J’arrive derrière Raphaël au moment où Anne lui pose la question.
- Si je te le disais maintenant tu ne voudrais pas le boire, sache juste que c’est quelque chose de très efficace !! Il suffit de me faire confiance, de toute façon au pire ça n’aggravera pas ton état actuel !!
- (Raphaël) Rappelle-toi des photos de Chloé m’man !! Florian m’a dit que c’était exactement la même chose qu’il lui a donné.
- (Anne) Mais toi tu sais ce que c’est ?
- (Raphaël) J’ai vu ce que Florian y a mis si c’est ta question ? Pour toute réponse je ne peux que t’affirmer que ce n’est pas dangereux.
Je vois qu’elle hésite toujours à prendre le verre des mains de son fils, un verre opaque qui ne laisse pas voir ce qu’il contient si ce n’est en se penchant dessus.
Une quinte de toux la prend soudainement qui m’écorche les oreilles en entendant les sons caverneux démontrant dans quel état d’affaiblissement physique cette maladie l’a déjà amenée.
La toux cesse enfin, la laissant sans force à se tenir la poitrine pour reprendre désespérément son souffle et je profite de cet instant pour lui prendre doucement la tête en tendant une main vers Raphaël qui comprend et me passe le verre le visage livide d’inquiétude.
Tout ce fait ensuite très rapidement sans laisser à Anne le temps de comprendre, je lui mets le verre contre les lèvres en commençant à verser le breuvage qu’elle n’a pas la force de refuser et qu’elle avale d’un trait avant de fermer les yeux et de se laisser aller dans une torpeur proche de l’évanouissement.
Raphaël s’affole alors.
- Il faut appeler le Samu !! Elle ne va pas bien !!
Je prends son pouls, vérifie sa respiration qui déjà me semble légèrement moins rauque que précédemment et lui soulève une paupière pour m’assurer que ses pupilles ne sont pas anormalement dilatées, ensuite de quoi je l’allonge le plus confortablement possible.
- Elle s’est endormie !!
- Tu es sûr ??
- Certain !! Il faut laisser le temps à son organisme de se réparer, si tu veux te rendre utile en attendant tu ferais bien d’aller lui chercher de quoi manger !! Protéines, sucres lents et vitamines, vois avec Franck il saura de quoi je parle !!
Raphaël hésite, visiblement peu enclin à laisser sa mère seule après cette crise qu’elle vient d’avoir devant lui.
- Je reste près d’elle, ne t’inquiète pas !! Tu devrais te magner d’aller chercher ce que je t’ai demandé, ta mère en aura besoin à son réveil et après ça nous passerons à la deuxième partie du pourquoi de ma présence chez toi.
- Ah oui !! Et c’est quoi déjà ??
Je me redresse, m’approche de lui en le fixant dans les yeux et je le sens soudainement se relâcher, noyer qu’il est dans mon regard qui semble l’hypnotiser.
Je le vois déglutir visiblement troublé, c’est donc avec un sourire amusé que je lui dépose un bref baiser sur les lèvres avant de lui mettre une claque sur la fesse pour qu’il parte sans tarder faire la course que je lui ai demandée.
- Peut-être le câlin promis rappelle-toi !! En attendant, oust !! Va au ravitaillement et après on voit comment on procède Hi ! Hi !
CHAPITRE 8 (221) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Le « don ») (fin)
***/***
« Dix minutes plus tard »
Je suis en pleine lecture d’une revue traînant sur la table basse du salon quand la porte d’entrée s’ouvre à nouveau, je relève la tête m’attendant à voir arriver Raphaël quand c’est son père qui entre dans le salon visiblement surpris de m’y voir installer.
- Bonjour mon garçon, ce ne serait pas trop te demander de me dire ce que tu fais là ?
- J’attends le retour de Raphaël en surveillant le sommeil de sa mère, elle a eu une crise au moment où j’étais là mais c’est terminé maintenant.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ? Tu n’es pas médecin il me semble ??
- Il suffit de la regarder pour voir qu’elle se repose et qu’il n’y a plus de danger !!
Jean va pour s’emporter contre le jeune rouquin du manque manifeste de maturité de sa part pour ne pas avoir prévenu quelqu’un de suite quand il repense à son fils et se calme suffisamment pour poser la question.
- Raphaël est parti chercher son docteur je présume ?
- Pas du tout !! Il est chez Franck pour ramener un repas consistant à sa mère pour quand elle se réveillera, c’est moi qui l’y ai envoyé !!
La voix de Jean monte de plusieurs octaves sous la colère sourde qui commence à le prendre d’autant de manque de jugement de la part des deux garçons.
- On est dans la vraie vie ici !! On ne joue pas à la dînette !! Ma femme est gravement malade et son état nécessite un suivi médical immédiat dès qu’elle a une de ces crises !!
Une voix féminine intervient alors qui le fait se retourner aussitôt vers elle.
- Pourquoi cries-tu après ce jeune homme mon chéri ?
- Je ne crie pas, je lui faisais juste remarquer son insouciance devant la faiblesse où tu te trouves en ce moment et au lieu d’appeler le docteur, il a envoyé ton fils te chercher à manger !!
Anne se lève en souriant, se dirige d’un pas assuré vers la cuisine où elle ouvre différents placards et tiroirs pour en sortir assiette, verre ainsi que tout ce dont elle a besoin pour mettre un couvert sur la table.
Jean la regarde médusé, ça faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas vu s’affairer autant en si peu de temps.
- Mais !! Qu’est-ce que tu fais ma chérie ??
Anne se tourne vers nous, regarde un instant son mari avant de reporter son regard sur moi et venir me rejoindre pour ensuite m’embrasser sur le front, sa bouche venant ensuite se plaquer à mon oreille pour me murmurer doucement.
- Merci Florian !! Je me sens déjà beaucoup mieux grâce à toi !!
Ses yeux reviennent vers son mari qui reste debout, trop ahuri par ce qui arrive autour de lui depuis qu’il est rentré à la maison.
- J’espère que Raphaël ne va pas tarder, j’ai une faim d'ogre Hi ! Hi !
Jean abasourdi par ces paroles, mais surtout d’écouter ce rire joyeux qu’il ne lui avait plus entendu depuis bien trop longtemps.
- Mais enfin !! Quelqu’un pourrait-il me dire ce qu’il se passe ici à la fin ??
- (Anne) J’ai eu la visite d’une jeune fille ravissante au demeurant qui m’a expliqué ce que son copain pouvait faire pour guérir les gens, j’avoue en être resté des plus sceptiques au début tout du moins jusqu’à ce qu’elle nous donne la preuve que c’était bien le cas et c’est ensuite ce même jeune homme qui m’a fait boire je ne sais quoi si ce n’est que ça semble très efficace, car je ne me suis pas sentie aussi bien depuis des années.
La porte d’entrée s’ouvre une nouvelle fois.
- Florian !! Tu peux venir m’aider s’il te plait ?
Je fais un clin d’œil à Anne en partant rejoindre Raphaël les bras chargés de boites remplies de nourriture.
- T’as dévalisé le restaurant ou quoi ?
- Tu ne connais pas encore mon oncle sinon tu ne me poserais pas la question Hi ! Hi ! Maman est réveillée ??
Une voix venant de la cuisine.
- Oui mon chéri et j’ai faim, alors tu discuteras après avec ton copain !!
La tête que fait alors Raphaël m’éclate de rire, c’est donc sans plus perdre de temps que nous rejoignons ses parents à la cuisine et qu’à peine les boites déposées sur la table, que déjà Anne se précipite dessus pour leur faire un sort.
Jean ne fait plus attention à rien d’autre qu’à sa femme avec une joie indicible sur le visage et j’en profite pour prendre le bras de Raphaël qui lui aussi reste subjugué par le changement soudain qu’il perçoit dans la façon d’être de sa mère.
- On y va ??
Ses yeux se reportent vers moi complètement à l’ouest.
- Où ça ??
Je lui souris en approchant mon visage du sien.
- Dans ta chambre pardi !! J’ai tenu ma promesse de guérir ta mère, reste plus que celle que je t’ai faite à toi Hi ! Hi !
CHAPITRE 9 (222) (Afrique) (Lundi midi) (Visite au dispensaire)
Patrice et Camille se retrouvent après les quelques heures de sommeil qu’ils se sont accordés après ce long voyage, ils visitent tranquillement le dispensaire surpris de l’âge canonique de toutes les sœurs qu’ils croisent sur leur chemin.
- (Camille) Je n’ai encore pas croisé une seule personne de moins de soixante ans, tu trouves ça normal toi ?
- Je me faisais la même réflexion figure toi, peut-être qu’il y a pénurie de volontaires pour ce genre de sacerdoce ?
- L’église pourrait quand même leur envoyer de l’aide, tu ne crois pas ?
- Ce n’est certainement plus sa priorité d’envoyer le peu de personnes qui acceptent encore d’entrer dans les ordres dans des endroits aussi loin de tout !!
- (Camille remontée) Après on s’étonne que plus personne ne croit en rien !! Ces femmes passent leurs vies pour le bien des plus pauvres et en remerciement on les laisse s’épuiser jusqu’au dernier souffle, avoue que ce n’est quand même pas rien !!
- Il n’y a plus que l’argent qui gouverne le monde, l’humanitaire n’a plus sa place pour les puissants sauf bien sûr quand ça sert leurs politiques pour arriver à leurs fins !! Beaucoup de ces endroits ont disparu alors qu’ils sont plus nécessaires que jamais, toutes ces tribus finiront par ne plus exister d’ici quelques décennies !! La civilisation est un rouleau compresseur bien difficile à contenir et la mondialisation n’arrange rien, le capitalisme à outrance non plus d’ailleurs !! Que sont ces quelques milliers de gens qui vivent comme vivaient leurs ancêtres pour les consortiums pour qui faire des bénéfices est la seule religion.
Camille comprend bien la rancœur de son collègue et ami pour ne pas être bien loin de penser la même chose, elle va pour lui répondre quand elle aperçoit plusieurs silhouettes au loin venant de la jungle.
- Voilà de la visite pour le dispensaire, sûrement une famille qui vient pour des soins !!
Ils restent un moment immobile à observer les nouveaux arrivants qui en se rapprochant finissent par leur amener une certaine crainte devant les corps peints qu'ils arborent avec fierté, l’air peu commode et surtout les lances ainsi que les arcs qu’ils tiennent d'une main ferme.
- (Patrice) Essayons de trouver le père Antoine pour l’avertir, ils ne sont peut-être pas dangereux mais deux précautions valent mieux qu’une.
- Tu as raison, c’est peut-être nous qui n’y sommes pas habitués mais ça ne coûte rien de l’avertir, quoique je ne vois pas bien ce qu’il pourrait faire en cas de danger.
***/***
- (Taha) L’homme et la femme blanche ont semblé effrayés père ?
- (Okoumé) C’est parce qu’ils n’ont jamais vu des personnes comme nous, la civilisation protectrice des hommes blancs les rend couards devant ce qu’ils ne connaissent pas.
- Le père Antoine m’a dit un jour que nos peintures de chasse étaient souvent interprétées comme des ornements de guerre !!
- (Okoumé sourit) Imagine alors si ces deux blancs nous avaient vus avec Hi ! Hi ! Je crois qu’il nous aurait été difficile de les rattraper dans ce cas, la peur les aurait fait courir comme des gazelles sentant l’odeur d’un fauve.
- Ça court si vite que ça un blanc, père ?
Okoumé passe un bras affectueux autour des épaules de son fils.
- Comment le saurais-je mon fils, pour ça il faudrait que je peigne mon corps pour la guerre Hi ! Hi !
***/***
Le père Antoine sort de la salle de soins et tombe nez à nez avec ses deux visiteurs, il a eu depuis leur arrivée tout le temps de penser à leurs paroles et il semblerait qu’ils en connaissent beaucoup plus qu’il aurait pu l’imaginer sur toutes ces choses extraordinaires qu’il vit depuis quelques semaines.
- Vous êtes-vous reposés un peu ?
- (Camille) Ces quelques heures de sommeil nous ont fait du bien mon père.
- (Patrice) Je crois que vous avez de la visite, des guerriers armés arrivent depuis la jungle !!
- Sans doute Okoumé et ses chasseurs, il vient certainement aux nouvelles pour son fils !! Allons les accueillir si vous le voulez bien, n’ayez aucune crainte à leur sujet car ce sont tous des amis de longue date !! Je les ai tous connus quand ils étaient enfants, les sucreries sont bien plus efficaces que les prières croyez-moi Hi ! Hi !
Pendant les quelques minutes de marche qui suivent, le père Antoine leur donne quelques renseignements sur Okoumé et sa tribu.
- Okoumé est un chef très respecté parmi les siens, c’est un homme juste qui a eu beaucoup de malheurs !! Il a perdu son fils aîné Aomé et son cadet Akim dans des circonstances atroces, son dernier fils Taha lui est devenu plus cher que tout au monde. Qu’il accepte de l’envoyer loin de sa protection démontre à quel point ces entités auxquelles nous avons brièvement fait allusions à votre arrivée l’ont marqué et je vous demanderai de faire très attention à vos paroles à ce sujet, pour Okoumé ce sont ses dieux qui lui ont donné une mission vous comprenez ?
- (Patrice) Parfaitement mon père !! D’ailleurs pour nous ce n’est pas loin d’être la même chose, nous n’aurions jamais imaginé rencontrer une autre vie que la nôtre il n’y a encore pas si longtemps.
- Je veux bien vous croire !! Ah !! Je les vois, ce sont bien eux et Taha est avec son père, allons les accueillir !!
Camille maintenant qu’ils sont suffisamment proches pour bien les voir en détails, sursaute en constatant leur nudité.
- Mais !! Ils ne portent pas de vêtements !!
Le père Antoine la regarde visiblement amusé par sa réflexion.
- Les tailleurs et les boutiques de prêt à porter sont plutôt rares par ici je dois bien le reconnaître Hi ! Hi !
Anne les voit quitter le salon avec quand même une drôle d’impression, peut être le fait que ce soit le petit rouquin qui soit passé devant et ait pris le chemin de la salle de bains sans la moindre hésitation, alors que si il y a quelque chose de certain dans cette histoire c’est sans conteste qu’il met les pieds chez eux pour la première fois.
Elle repense aux paroles de la jeune fille qui était là juste avant son arrivée, comment pouvoir avoir vécu des événements dans un autre temps ou même encore plus fort, dans une autre réalité sans que personne n’y trouve à redire et même entre dans le jeu comme si c’était un fait avéré.
Anne dans ses pensées ne voit bien sûr pas le temps passé, trop obnubilée par toutes les questions que pose ce jeune garçon du fait même de son existence et surtout de sa façon d’être, visiblement particulièrement à l’aise dans un univers qui devrait pourtant lui être étranger.
C’est donc avec surprise qu’elle aperçoit le verre tendue presque sous son nez, relevant la tête pour voir son fils le visage grave.
- Il faut que tu boives tout d’un trait m’man !! Florian s’excuse de ne pas y avoir mis du sirop comme la première fois mais que de toute façon tu avais trouvé ça trop sucré, comprenne qui pourra mais pour ma part je ne cherche même plus !!
- Qu’est-ce que c’est ?
J’arrive derrière Raphaël au moment où Anne lui pose la question.
- Si je te le disais maintenant tu ne voudrais pas le boire, sache juste que c’est quelque chose de très efficace !! Il suffit de me faire confiance, de toute façon au pire ça n’aggravera pas ton état actuel !!
- (Raphaël) Rappelle-toi des photos de Chloé m’man !! Florian m’a dit que c’était exactement la même chose qu’il lui a donné.
- (Anne) Mais toi tu sais ce que c’est ?
- (Raphaël) J’ai vu ce que Florian y a mis si c’est ta question ? Pour toute réponse je ne peux que t’affirmer que ce n’est pas dangereux.
Je vois qu’elle hésite toujours à prendre le verre des mains de son fils, un verre opaque qui ne laisse pas voir ce qu’il contient si ce n’est en se penchant dessus.
Une quinte de toux la prend soudainement qui m’écorche les oreilles en entendant les sons caverneux démontrant dans quel état d’affaiblissement physique cette maladie l’a déjà amenée.
La toux cesse enfin, la laissant sans force à se tenir la poitrine pour reprendre désespérément son souffle et je profite de cet instant pour lui prendre doucement la tête en tendant une main vers Raphaël qui comprend et me passe le verre le visage livide d’inquiétude.
Tout ce fait ensuite très rapidement sans laisser à Anne le temps de comprendre, je lui mets le verre contre les lèvres en commençant à verser le breuvage qu’elle n’a pas la force de refuser et qu’elle avale d’un trait avant de fermer les yeux et de se laisser aller dans une torpeur proche de l’évanouissement.
Raphaël s’affole alors.
- Il faut appeler le Samu !! Elle ne va pas bien !!
Je prends son pouls, vérifie sa respiration qui déjà me semble légèrement moins rauque que précédemment et lui soulève une paupière pour m’assurer que ses pupilles ne sont pas anormalement dilatées, ensuite de quoi je l’allonge le plus confortablement possible.
- Elle s’est endormie !!
- Tu es sûr ??
- Certain !! Il faut laisser le temps à son organisme de se réparer, si tu veux te rendre utile en attendant tu ferais bien d’aller lui chercher de quoi manger !! Protéines, sucres lents et vitamines, vois avec Franck il saura de quoi je parle !!
Raphaël hésite, visiblement peu enclin à laisser sa mère seule après cette crise qu’elle vient d’avoir devant lui.
- Je reste près d’elle, ne t’inquiète pas !! Tu devrais te magner d’aller chercher ce que je t’ai demandé, ta mère en aura besoin à son réveil et après ça nous passerons à la deuxième partie du pourquoi de ma présence chez toi.
- Ah oui !! Et c’est quoi déjà ??
Je me redresse, m’approche de lui en le fixant dans les yeux et je le sens soudainement se relâcher, noyer qu’il est dans mon regard qui semble l’hypnotiser.
Je le vois déglutir visiblement troublé, c’est donc avec un sourire amusé que je lui dépose un bref baiser sur les lèvres avant de lui mettre une claque sur la fesse pour qu’il parte sans tarder faire la course que je lui ai demandée.
- Peut-être le câlin promis rappelle-toi !! En attendant, oust !! Va au ravitaillement et après on voit comment on procède Hi ! Hi !
CHAPITRE 8 (221) (Camping de la dune) (Lundi matin) (Le « don ») (fin)
***/***
« Dix minutes plus tard »
Je suis en pleine lecture d’une revue traînant sur la table basse du salon quand la porte d’entrée s’ouvre à nouveau, je relève la tête m’attendant à voir arriver Raphaël quand c’est son père qui entre dans le salon visiblement surpris de m’y voir installer.
- Bonjour mon garçon, ce ne serait pas trop te demander de me dire ce que tu fais là ?
- J’attends le retour de Raphaël en surveillant le sommeil de sa mère, elle a eu une crise au moment où j’étais là mais c’est terminé maintenant.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ? Tu n’es pas médecin il me semble ??
- Il suffit de la regarder pour voir qu’elle se repose et qu’il n’y a plus de danger !!
Jean va pour s’emporter contre le jeune rouquin du manque manifeste de maturité de sa part pour ne pas avoir prévenu quelqu’un de suite quand il repense à son fils et se calme suffisamment pour poser la question.
- Raphaël est parti chercher son docteur je présume ?
- Pas du tout !! Il est chez Franck pour ramener un repas consistant à sa mère pour quand elle se réveillera, c’est moi qui l’y ai envoyé !!
La voix de Jean monte de plusieurs octaves sous la colère sourde qui commence à le prendre d’autant de manque de jugement de la part des deux garçons.
- On est dans la vraie vie ici !! On ne joue pas à la dînette !! Ma femme est gravement malade et son état nécessite un suivi médical immédiat dès qu’elle a une de ces crises !!
Une voix féminine intervient alors qui le fait se retourner aussitôt vers elle.
- Pourquoi cries-tu après ce jeune homme mon chéri ?
- Je ne crie pas, je lui faisais juste remarquer son insouciance devant la faiblesse où tu te trouves en ce moment et au lieu d’appeler le docteur, il a envoyé ton fils te chercher à manger !!
Anne se lève en souriant, se dirige d’un pas assuré vers la cuisine où elle ouvre différents placards et tiroirs pour en sortir assiette, verre ainsi que tout ce dont elle a besoin pour mettre un couvert sur la table.
Jean la regarde médusé, ça faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas vu s’affairer autant en si peu de temps.
- Mais !! Qu’est-ce que tu fais ma chérie ??
Anne se tourne vers nous, regarde un instant son mari avant de reporter son regard sur moi et venir me rejoindre pour ensuite m’embrasser sur le front, sa bouche venant ensuite se plaquer à mon oreille pour me murmurer doucement.
- Merci Florian !! Je me sens déjà beaucoup mieux grâce à toi !!
Ses yeux reviennent vers son mari qui reste debout, trop ahuri par ce qui arrive autour de lui depuis qu’il est rentré à la maison.
- J’espère que Raphaël ne va pas tarder, j’ai une faim d'ogre Hi ! Hi !
Jean abasourdi par ces paroles, mais surtout d’écouter ce rire joyeux qu’il ne lui avait plus entendu depuis bien trop longtemps.
- Mais enfin !! Quelqu’un pourrait-il me dire ce qu’il se passe ici à la fin ??
- (Anne) J’ai eu la visite d’une jeune fille ravissante au demeurant qui m’a expliqué ce que son copain pouvait faire pour guérir les gens, j’avoue en être resté des plus sceptiques au début tout du moins jusqu’à ce qu’elle nous donne la preuve que c’était bien le cas et c’est ensuite ce même jeune homme qui m’a fait boire je ne sais quoi si ce n’est que ça semble très efficace, car je ne me suis pas sentie aussi bien depuis des années.
La porte d’entrée s’ouvre une nouvelle fois.
- Florian !! Tu peux venir m’aider s’il te plait ?
Je fais un clin d’œil à Anne en partant rejoindre Raphaël les bras chargés de boites remplies de nourriture.
- T’as dévalisé le restaurant ou quoi ?
- Tu ne connais pas encore mon oncle sinon tu ne me poserais pas la question Hi ! Hi ! Maman est réveillée ??
Une voix venant de la cuisine.
- Oui mon chéri et j’ai faim, alors tu discuteras après avec ton copain !!
La tête que fait alors Raphaël m’éclate de rire, c’est donc sans plus perdre de temps que nous rejoignons ses parents à la cuisine et qu’à peine les boites déposées sur la table, que déjà Anne se précipite dessus pour leur faire un sort.
Jean ne fait plus attention à rien d’autre qu’à sa femme avec une joie indicible sur le visage et j’en profite pour prendre le bras de Raphaël qui lui aussi reste subjugué par le changement soudain qu’il perçoit dans la façon d’être de sa mère.
- On y va ??
Ses yeux se reportent vers moi complètement à l’ouest.
- Où ça ??
Je lui souris en approchant mon visage du sien.
- Dans ta chambre pardi !! J’ai tenu ma promesse de guérir ta mère, reste plus que celle que je t’ai faite à toi Hi ! Hi !
CHAPITRE 9 (222) (Afrique) (Lundi midi) (Visite au dispensaire)
Patrice et Camille se retrouvent après les quelques heures de sommeil qu’ils se sont accordés après ce long voyage, ils visitent tranquillement le dispensaire surpris de l’âge canonique de toutes les sœurs qu’ils croisent sur leur chemin.
- (Camille) Je n’ai encore pas croisé une seule personne de moins de soixante ans, tu trouves ça normal toi ?
- Je me faisais la même réflexion figure toi, peut-être qu’il y a pénurie de volontaires pour ce genre de sacerdoce ?
- L’église pourrait quand même leur envoyer de l’aide, tu ne crois pas ?
- Ce n’est certainement plus sa priorité d’envoyer le peu de personnes qui acceptent encore d’entrer dans les ordres dans des endroits aussi loin de tout !!
- (Camille remontée) Après on s’étonne que plus personne ne croit en rien !! Ces femmes passent leurs vies pour le bien des plus pauvres et en remerciement on les laisse s’épuiser jusqu’au dernier souffle, avoue que ce n’est quand même pas rien !!
- Il n’y a plus que l’argent qui gouverne le monde, l’humanitaire n’a plus sa place pour les puissants sauf bien sûr quand ça sert leurs politiques pour arriver à leurs fins !! Beaucoup de ces endroits ont disparu alors qu’ils sont plus nécessaires que jamais, toutes ces tribus finiront par ne plus exister d’ici quelques décennies !! La civilisation est un rouleau compresseur bien difficile à contenir et la mondialisation n’arrange rien, le capitalisme à outrance non plus d’ailleurs !! Que sont ces quelques milliers de gens qui vivent comme vivaient leurs ancêtres pour les consortiums pour qui faire des bénéfices est la seule religion.
Camille comprend bien la rancœur de son collègue et ami pour ne pas être bien loin de penser la même chose, elle va pour lui répondre quand elle aperçoit plusieurs silhouettes au loin venant de la jungle.
- Voilà de la visite pour le dispensaire, sûrement une famille qui vient pour des soins !!
Ils restent un moment immobile à observer les nouveaux arrivants qui en se rapprochant finissent par leur amener une certaine crainte devant les corps peints qu'ils arborent avec fierté, l’air peu commode et surtout les lances ainsi que les arcs qu’ils tiennent d'une main ferme.
- (Patrice) Essayons de trouver le père Antoine pour l’avertir, ils ne sont peut-être pas dangereux mais deux précautions valent mieux qu’une.
- Tu as raison, c’est peut-être nous qui n’y sommes pas habitués mais ça ne coûte rien de l’avertir, quoique je ne vois pas bien ce qu’il pourrait faire en cas de danger.
***/***
- (Taha) L’homme et la femme blanche ont semblé effrayés père ?
- (Okoumé) C’est parce qu’ils n’ont jamais vu des personnes comme nous, la civilisation protectrice des hommes blancs les rend couards devant ce qu’ils ne connaissent pas.
- Le père Antoine m’a dit un jour que nos peintures de chasse étaient souvent interprétées comme des ornements de guerre !!
- (Okoumé sourit) Imagine alors si ces deux blancs nous avaient vus avec Hi ! Hi ! Je crois qu’il nous aurait été difficile de les rattraper dans ce cas, la peur les aurait fait courir comme des gazelles sentant l’odeur d’un fauve.
- Ça court si vite que ça un blanc, père ?
Okoumé passe un bras affectueux autour des épaules de son fils.
- Comment le saurais-je mon fils, pour ça il faudrait que je peigne mon corps pour la guerre Hi ! Hi !
***/***
Le père Antoine sort de la salle de soins et tombe nez à nez avec ses deux visiteurs, il a eu depuis leur arrivée tout le temps de penser à leurs paroles et il semblerait qu’ils en connaissent beaucoup plus qu’il aurait pu l’imaginer sur toutes ces choses extraordinaires qu’il vit depuis quelques semaines.
- Vous êtes-vous reposés un peu ?
- (Camille) Ces quelques heures de sommeil nous ont fait du bien mon père.
- (Patrice) Je crois que vous avez de la visite, des guerriers armés arrivent depuis la jungle !!
- Sans doute Okoumé et ses chasseurs, il vient certainement aux nouvelles pour son fils !! Allons les accueillir si vous le voulez bien, n’ayez aucune crainte à leur sujet car ce sont tous des amis de longue date !! Je les ai tous connus quand ils étaient enfants, les sucreries sont bien plus efficaces que les prières croyez-moi Hi ! Hi !
Pendant les quelques minutes de marche qui suivent, le père Antoine leur donne quelques renseignements sur Okoumé et sa tribu.
- Okoumé est un chef très respecté parmi les siens, c’est un homme juste qui a eu beaucoup de malheurs !! Il a perdu son fils aîné Aomé et son cadet Akim dans des circonstances atroces, son dernier fils Taha lui est devenu plus cher que tout au monde. Qu’il accepte de l’envoyer loin de sa protection démontre à quel point ces entités auxquelles nous avons brièvement fait allusions à votre arrivée l’ont marqué et je vous demanderai de faire très attention à vos paroles à ce sujet, pour Okoumé ce sont ses dieux qui lui ont donné une mission vous comprenez ?
- (Patrice) Parfaitement mon père !! D’ailleurs pour nous ce n’est pas loin d’être la même chose, nous n’aurions jamais imaginé rencontrer une autre vie que la nôtre il n’y a encore pas si longtemps.
- Je veux bien vous croire !! Ah !! Je les vois, ce sont bien eux et Taha est avec son père, allons les accueillir !!
Camille maintenant qu’ils sont suffisamment proches pour bien les voir en détails, sursaute en constatant leur nudité.
- Mais !! Ils ne portent pas de vêtements !!
Le père Antoine la regarde visiblement amusé par sa réflexion.
- Les tailleurs et les boutiques de prêt à porter sont plutôt rares par ici je dois bien le reconnaître Hi ! Hi !
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li