CHAPITRE 111 (Salon de Provence)
« Pavillon des Delierre »
Dans sa chambre fermée à double tours, Éric est allongé nu sur son lit et depuis une bonne dizaine de minutes, il se caresse doucement le sexe pour bien ressentir les crispations qui commencent l’annonce de sa jouissance prochaine.
Il fait durer le plaisir car de toute façon il n’a rien d’autre à faire, en plus il vient d’acheter le dernier numéro d’un magazine people où apparaît son mannequin favori en double page.
Depuis maintenant presque deux ans qu’il a découvert ce garçon, il recherche chaque mois ses nouvelles photos ou du moins les recherchait car le buraliste ayant fini par comprendre son manège les lui met maintenant systématiquement de côté en s’amusant toujours autant de la gêne que ce beau jeune homme brun éprouve à chaque fois qu’il va pour les lui prendre des mains.
Éric sait que c’est un mauvais moment à passer mais qu’ensuite il va pouvoir se donner du plaisir en admirant ce magnifique rouquin qu’il voit mûrir avec les années, le rendant de plus en plus accroc de son visage viril et souriant ainsi que de son physique d’apollon, au point d’en être littéralement et c’est peu de le dire, tombé amoureux.
Il y a bien eu quelques articles sur lui mais qui restent suffisamment discrets sur sa vie privée qu’il ne saurait dire avec exactitude où il habite, seul son prénom et une photo de ses parents lui ont appris quelque chose de concret sur « son » Raphaël.
Son homosexualité il la connaît depuis qu’il est tout petit, tout comme ses préférences pour les garçons roux et ses premiers émois, il les a eus tout jeune en observant le petit-fils de ses voisins avec son amie d’enfance.
Il ne pouvait le voir sans que son estomac se noue étrangement et que ses yeux le dévorent, tellement il était mignon déjà à cet âge.
Le souvenir de la dernière fois où il a voulu devenir ami avec lui le fait débander, l’image qui lui revient en mémoire lui ôtant toute envie de continuer à se masturber et une larme d’émotion coule une nouvelle fois sur sa joue comme à chaque fois qu’il y repense.
Pourtant ils s’étaient bien amusés cette après-midi-là, il croyait bien avoir enfin réussi à s’en faire un ami jusqu’au moment où la catastrophe est arrivée et où la terrible comme inattendue facette qu’il a alors découverte de la personnalité du petit rouquin quand il a entendu ces rires devant le spectacle atroce qu’il avait devant les yeux, est resté gravé comme au fer rouge dans son cerveau.
Depuis ce temps-là, Éric n’éprouve plus le besoin d’avoir des amis et préfère de loin rester seul comme aujourd’hui, n’acceptant de parler aux personnes de son âge que quand il ne peut faire autrement au grand désarroi de beaucoup qui souhaiteraient être son ami voir beaucoup plus.
Éric connaît l’attirance qui émane de lui au quotidien, il n’est pas fou et il voit bien quand il se regarde dans la glace, que lui aussi est devenu un beau garçon qui attire les regards tout comme « son » Raphaël, sauf que lui ne cherche pas à s’étaler sur les pages des magazines.
Maintenant il n’en tient pas rigueur au beau rouquin car toutes les photos qui ont été publiées de lui restent d’une correction exemplaire et rien jamais n’a dévoilé quoi que ce soit d’intime de ce garçon, à son plus grand regret quelque part dans sa tête mais à son plus grand bonheur pour l’estime et surtout « l’amour » qu’il lui porte.
D’y repenser lui fait reprendre ses caresses sur son sexe qui ne demandait pas mieux que de se redresser fièrement et c’est au moment où ses yeux se fixent sur le sourire resplendissant de Raphaël, que son orgasme le surprend par l’intensité du plaisir qu’il y prend une fois de plus en lui faisant échapper un long râle rauque.
- Arrhhh !!!!
***/***
Une voix inquiète résonne dans le couloir.
- Quelque chose qui ne va pas mon chéri ?
- (Éric paniqué) Non m’man !! Je me suis juste cogné contre le lit !! Ce n’est rien !!
- Ah !! Tant mieux alors, parce que tu m’as fait peur !!
- Fallait pas m’man !! Ce n’est rien je t’assure !!
Éric malgré tout ne tient pas à prendre plus de risques que ça, il nettoie vite fait le sperme qu’il a expulsé sur son corps avec une rare violence et referme le magazine pour le mettre avec les autres dans le tiroir de son bureau, préférant ensuite se rhabiller pour rejoindre ses parents au salon.
José baisse son journal en observant son fils, il sourit devant la naïveté de sa femme qui a encore une fois pensé que ce qu’elle a entendu était un cri de douleurs et il capte le regard d’Éric qui sous le sourire ironique de son père rougit comme un gamin pris en faute, faisant replonger José dans sa lecture pour ne pas le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’est déjà à comprendre que son père n’est pas dupe du petit plaisir solitaire bien naturel qu’il vient de se prodiguer avec autant de ferveur vocale, plaisir bien compréhensible somme toute pour un garçon célibataire et en pleine jeunesse qui plus est.
CHAPITRE 112 (Paris) (Antonin)
« Conversation en voiture entre Pierre et Antonin »
- Je suis un fugitif sans papier et je serais mis en prison dans mon pays si on me retrouve !!
- (Pierre) Tu veux bien m’expliquer ça calmement ? Je n’ai pas du tout l’intention de te dénoncer à la police, alors arrête de trembler comme ça s’il te plaît !!
Antonin d’une voix hachée par la peur et l’émotion raconte alors son histoire à cet homme auquel finalement il fait confiance, sans savoir quelles en sont les raisons qui l’y poussent.
La chute du mur, l’exode de ses parents qui ont profité de l’occasion pour s’enfuir et leurs errances pendant toutes ses longues années jusqu’à ce que la maladie les atteigne et qu’ils finissent par en perdre la vie, trop effrayés pour demander une aide quelconque.
Pierre écoute son histoire sans l’interrompre, comprenant combien le manque de connaissance des lois de ce pays et la peur d’être reconduit à la frontière, ont pu mettre cette famille dans cette terrible misère.
- Tu es dans la rue depuis combien de temps ?
- Depuis l’âge de huit ou neuf ans monsieur !! Mais tout seul sans mes parents depuis quelques mois seulement qui me paraissent déjà des années et j’ai peur de ne pas passer le prochain hiver !!
- Tu n’as plus rien à craindre, tu es entre de bonnes mains maintenant et nous ne te laisserons plus seul !
- Pourquoi faites-vous ça pour moi ? Je ne suis rien pour vous ?
- Ça ne s’explique pas, depuis que je te vois mendier j’ai ma conscience qui me travaille et ma femme m’a donné le déclic ce matin qu’il me manquait pour venir te chercher !! Tu as quel âge Antonin ?
- Bientôt vingt ans !!
- Sais-tu que tu fais beaucoup plus jeune, je t’aurai donné l’âge de mon fils.
- Vous avez un fils ??
- Oui et il va avoir dix-huit ans dans quelques semaines !!
- Vous pensez qu’il ne dira rien en me voyant ?
Pierre sourit, bien sûr qu’il dira quelque chose mais c’est encore trop tôt pour en dire plus à ce garçon qui est encore bien trop craintif pour connaître ce qui l’attend.
- Eh bien nous verrons bien ses réactions !! Pour l’instant ce n’est pas le plus important, tu vas déjà prendre un bon repas ainsi qu’un bon bain et ensuite tu iras dormir, demain nous aurons tout le temps de discuter ensemble et de répondre aux questions que tu dois te poser sur nous et sur ton avenir.
- Vous savez monsieur !! Jusqu’à cette seconde je pensais ne pas en avoir !!
- Comme quoi les meilleures choses peuvent arriver quand on ne s’y attend plus !!
Pierre voit bien l’hésitation soudaine sur le visage d’Antonin.
- Vas-y, parle sans crainte !!
- Je….devrais faire quoi… pour… rester chez vous ?
- Dis-moi plutôt de quoi tu as peur ?
- Il y a déjà eu des gens qui ont voulu m’emmener chez eux, mais je voyais bien dans leurs yeux ce qu’ils voulaient de moi et je… Ne fais pas ce genre de… choses !!
- Alors rassure-toi mon garçon, ce n’est pas dans les habitudes de la maison et ces salopards devraient tous moisir en prison !! J’espère qu’aucun d’eux ne t’a… forcé la main ?
- Non bien sûr, mais dernièrement la nuit il y avait toujours le même homme qui restait des heures à me regarder quand je voulais dormir.
- Tu es sûr que c’était après toi qu’il en avait ?
- Qui d’autres puisque j’étais seul à squatter dans cette impasse ?
- Je vois qu’il était grand temps que je me décide !!! Il était encore là cette nuit ?
- Non !! Je m’en suis d’ailleurs fait la réflexion, je dors toujours d’un œil vous savez même que depuis quelques jours je n’arrivais plus vraiment à trouver le sommeil et je le revois encore avec son long manteau gris, tapi dans l’ombre !! J’en ai encore froid dans le dos, mais comme je ne savais pas où aller ailleurs…
C’est quand Antonin fait mention du manteau que Pierre repense au flash spécial qu’il a entendu hier sur l’arrestation du tueur en série dénoncé par Florian aux services de la DST, son fils lui avait alors parlé de cet homme au manteau gris et c’est maintenant qu’il fait le rapprochement en jetant un regard sur Antonin qui devait très certainement faire partie de ses prochaines victimes.
Il préfère ne rien dire pour ne pas mettre plus en panique le petit blond qu’il n’y est déjà et ce bien qu’il tente bien de le cacher.
- De toute façon c’est de l’histoire ancienne, n’y pense plus et dis-toi bien que tu n’es pas tombé sur ce genre de personnage, tu me crois au moins ?
Antonin regarde l’homme à la voix si prenante avec un sourire qui au fil des secondes devient resplendissant quand il comprend enfin que lui aussi se sent bien en sa présence et que toutes ses méfiances n’ont pas lieu d’être.
- Pardon !!
- (Pierre surpris) Mais de quoi ?
- D’avoir pu penser ça de vous !!…. Pardon !!
Pierre lui passe la main dans les cheveux et ne peut laisser échapper une grimace au contact de ceux-ci, aussi c’est d’un ton qui se veut légèrement grondeur qu’il lui dit.
- Ouaih !! Et bien en attendant, tu vas me faire le plaisir de prendre un bon bain dès que nous serons à la maison !!
Antonin sourit sous le faux ton bougon qui lui rappelle comment était son père qui même vivant dans la rue n’acceptait jamais la négligence, tant pour lui que pour sa famille et c’est sans réfléchir qu’il répond d’une phrase venant du cœur mais qui aura un impact très fort dans ses relations futures avec la famille De Bierne.
- Oui, p’pa !!
Pierre sent son cœur faire un bond dans sa poitrine et retient avec peine l’humidité qui commence à lui noyer les yeux, lui qui il n’y a pas si longtemps était malheureux du manque d’amour de son fils unique, se retrouve maintenant avec deux garçons à l’affectif à fleur de peau.
- Pardon monsieur, ça m’a échappé !!
Pierre se tourne vers lui et dévoile de ce fait à Antonin l’émotion qu’il ressent.
- Ce n’est rien… fiston !! Non !! Vraiment rien !!
CHAPITRE 113 (Aix en Provence) (Maurice)
Les Jourdan viennent juste de repartir avec la promesse de revenir rapidement une fois qu’ils auront pris le temps de faire le point sur tout ce qu’ils viennent d’entendre et de vivre.
Maryse a pourtant insisté pour qu’ils restent dîner, mais ceux-ci ont refusé poliment arguant du fait qu’il y avait encore trop de colères en eux et qu’ils ne préféraient pas prendre le risque d’avoir des paroles qu’ils pourraient regretter ensuite, seule Chloé leur ayant semblé avoir réellement pardonné à Florian les actes d’un passé où il ne se reconnaît pas.
Philippe se racle la gorge pour montrer qu’il désire prendre la parole, voyant l’air désolé qu’ils ont tous et en particulier Maryse et Michel, devant le départ de leurs amis.
- Il n’y a plus vraiment de colère en eux vous savez !! Il faut juste qu’ils en prennent conscience.
- (Michel) Pourquoi n’ont-ils pas accepté notre invitation à souper alors ?
- Parce qu’il y a encore trop de questions et qu’ils craignent certaines réponses qu’ils ne sont pas prêts encore à écouter ou encore de donner les réponses à celles que nous nous posons nous aussi !!
- (Maryse) Mais enfin que leur faut-il de plus !!! Chloé remarche comme avant et ils ont bien compris aux dessins de Florian, qu’il n’était pas le même que celui qu’ils ont connu !!
- (Philippe) Justement !! Tout le monde n’est pas prêt comme nous l’avons été tous ici présent, à croire qu’une histoire pareille ne soit pas qu’un tissu de mensonges !! Il va leur falloir du temps pour analyser cette soirée et ils finiront par admettre que ce qui y a été dit comme l’exacte vérité.
Philippe repense soudainement qu’il n’est pas venu seul, il se dirige vers la table basse où il avait laissé la feuille cartonnée qu’il a demandé à Florian de dessiner et une fois celle-ci récupéré, il la roule précieusement en la gardant avec lui pour revenir à sa place.
- Peut-être que notre dernier invité voudra-t-il bien sortir enfin de la cuisine !! Depuis le temps qu’il y est, il doit déjà avoir un bon nombre de réponses à ses innombrables questions Hi ! Hi !
***/***
« Dans la cuisine »
Maurice a tout suivi depuis la montée de l’escalier par la jeune fille handicapée jusqu’à son retour sans sa canne, ne semblant plus ressentir aucune gêne dans sa démarche tout comme il a également suivi avec attention toutes les explications qui ont été données par la suite aussi bien par le jeune Florian lui-même, que part le psychiatre qui l’aidait à trouver les mots pour développer ce qui pour lui reste encore pour beaucoup inexplicable.
Maintenant il doit bien reconnaître étant habitué à juger les hommes de par son métier, que le comportement tout comme la voix du jeune Florian lui amène de quoi réfléchir entre ce qu’il a appris de lui et ce qu’il constate de visu depuis que le jeune rouquin a fait son apparition dans le salon.
Maurice comprend également que le couple ait préféré remettre à plus tard l’invitation à dîner de leur hôtesse, les explications qu’en a données Philippe étant exactement les mêmes qu’il aurait pu donner lui-même devant cet état de fait.
Les dernières paroles se terminant par le rire amusé de ce dernier, le surprennent encore dans ses pensées et Maurice comprend alors que c’est maintenant à lui d’intervenir, il jette un œil sur tout ce petit monde le regard dirigé vers la porte où il se trouve sans sembler s’interroger sur qui peut bien être cette personne que désigne Philippe.
Il n’est donc pas étonné de ne voir aucune expression de curiosité à son égard quand il la franchit, juste quelques expressions tendues pour certaines et souriantes pour d’autres dont justement le jeune rouquin qui s’avance vers lui avec un sourire resplendissant qui surprend Maurice malgré qu’il en ait eu un semblant d’explications avant de venir.
***/***
Je retrouve Maurice tel que dans mes souvenirs, mon sourire ne semble pas le choquer plus que ça et je me dis qu’il a déjà eu le temps de réfléchir à ce que je suis et c’est donc d’un pas décidé que je me dirige vers lui, voyant bien qu’il m’observe attentivement.
- Bonsoir Maurice !!
- Bonsoir jeune homme !!
- Tu as pu arrêter l’homme au manteau gris ?
- Pas plus tard qu’hier et je t’en remercie !! Tu as sauvé un jeune garçon d’une mort certaine, la fosse nous révèle encore ses terribles secrets et nous estimons déjà à plusieurs dizaines les victimes de ce fou sanguinaire.
- Dans mes souvenirs il a été abattu par tes hommes !!
- Dans cette… réalité… il est actuellement en prison et nous l’interrogeons pour savoir s’il a agi seul.
- C’était le cas dans la mienne !!
- Nous pourrions changer de sujet si tu le veux bien, ce n’est pas une conversation à mener devant toutes ces personnes et je te demanderai de venir à mon bureau pour éclaircir certains… disons… détails !!
- J’aurais peu d’autres choses à t’apprendre qui sait !! Nous étions très amis et nous avons eu certaines conversations sur des enquêtes en cours qui ont été résolues dans mes souvenirs et peut-être qu’ici elles sont encore d’actualités.
- Volontiers si comme pour celle-ci tes… souvenirs sont aussi précis !!
- Je sens bien que tu restes sceptique à mes paroles, quelles preuves te faut-il de plus pour me croire ?
- Peut-être en commençant par le début, comment nous nous sommes connus par exemple ?
- La première fois que tu as entendu parler de moi c’était quand j’étais bébé après ma guérison suite à un accident d’avion où ont péri mes parents, mais aussi dans un autre souvenir parce que tu étais ami avec mon père.
- Parce que tu as plusieurs souvenirs différents ???
- (Maryse) Vous discuterez tant que vous voudrez après le dîner !! Ça va finir par coller au fond de la poêle et la paella trop cuite ce n’est pas ce qui s’apprécie le mieux.
A suivre : https://forum.slygame.fr/index.php?topic=195.0
« Pavillon des Delierre »
Dans sa chambre fermée à double tours, Éric est allongé nu sur son lit et depuis une bonne dizaine de minutes, il se caresse doucement le sexe pour bien ressentir les crispations qui commencent l’annonce de sa jouissance prochaine.
Il fait durer le plaisir car de toute façon il n’a rien d’autre à faire, en plus il vient d’acheter le dernier numéro d’un magazine people où apparaît son mannequin favori en double page.
Depuis maintenant presque deux ans qu’il a découvert ce garçon, il recherche chaque mois ses nouvelles photos ou du moins les recherchait car le buraliste ayant fini par comprendre son manège les lui met maintenant systématiquement de côté en s’amusant toujours autant de la gêne que ce beau jeune homme brun éprouve à chaque fois qu’il va pour les lui prendre des mains.
Éric sait que c’est un mauvais moment à passer mais qu’ensuite il va pouvoir se donner du plaisir en admirant ce magnifique rouquin qu’il voit mûrir avec les années, le rendant de plus en plus accroc de son visage viril et souriant ainsi que de son physique d’apollon, au point d’en être littéralement et c’est peu de le dire, tombé amoureux.
Il y a bien eu quelques articles sur lui mais qui restent suffisamment discrets sur sa vie privée qu’il ne saurait dire avec exactitude où il habite, seul son prénom et une photo de ses parents lui ont appris quelque chose de concret sur « son » Raphaël.
Son homosexualité il la connaît depuis qu’il est tout petit, tout comme ses préférences pour les garçons roux et ses premiers émois, il les a eus tout jeune en observant le petit-fils de ses voisins avec son amie d’enfance.
Il ne pouvait le voir sans que son estomac se noue étrangement et que ses yeux le dévorent, tellement il était mignon déjà à cet âge.
Le souvenir de la dernière fois où il a voulu devenir ami avec lui le fait débander, l’image qui lui revient en mémoire lui ôtant toute envie de continuer à se masturber et une larme d’émotion coule une nouvelle fois sur sa joue comme à chaque fois qu’il y repense.
Pourtant ils s’étaient bien amusés cette après-midi-là, il croyait bien avoir enfin réussi à s’en faire un ami jusqu’au moment où la catastrophe est arrivée et où la terrible comme inattendue facette qu’il a alors découverte de la personnalité du petit rouquin quand il a entendu ces rires devant le spectacle atroce qu’il avait devant les yeux, est resté gravé comme au fer rouge dans son cerveau.
Depuis ce temps-là, Éric n’éprouve plus le besoin d’avoir des amis et préfère de loin rester seul comme aujourd’hui, n’acceptant de parler aux personnes de son âge que quand il ne peut faire autrement au grand désarroi de beaucoup qui souhaiteraient être son ami voir beaucoup plus.
Éric connaît l’attirance qui émane de lui au quotidien, il n’est pas fou et il voit bien quand il se regarde dans la glace, que lui aussi est devenu un beau garçon qui attire les regards tout comme « son » Raphaël, sauf que lui ne cherche pas à s’étaler sur les pages des magazines.
Maintenant il n’en tient pas rigueur au beau rouquin car toutes les photos qui ont été publiées de lui restent d’une correction exemplaire et rien jamais n’a dévoilé quoi que ce soit d’intime de ce garçon, à son plus grand regret quelque part dans sa tête mais à son plus grand bonheur pour l’estime et surtout « l’amour » qu’il lui porte.
D’y repenser lui fait reprendre ses caresses sur son sexe qui ne demandait pas mieux que de se redresser fièrement et c’est au moment où ses yeux se fixent sur le sourire resplendissant de Raphaël, que son orgasme le surprend par l’intensité du plaisir qu’il y prend une fois de plus en lui faisant échapper un long râle rauque.
- Arrhhh !!!!
***/***
Une voix inquiète résonne dans le couloir.
- Quelque chose qui ne va pas mon chéri ?
- (Éric paniqué) Non m’man !! Je me suis juste cogné contre le lit !! Ce n’est rien !!
- Ah !! Tant mieux alors, parce que tu m’as fait peur !!
- Fallait pas m’man !! Ce n’est rien je t’assure !!
Éric malgré tout ne tient pas à prendre plus de risques que ça, il nettoie vite fait le sperme qu’il a expulsé sur son corps avec une rare violence et referme le magazine pour le mettre avec les autres dans le tiroir de son bureau, préférant ensuite se rhabiller pour rejoindre ses parents au salon.
José baisse son journal en observant son fils, il sourit devant la naïveté de sa femme qui a encore une fois pensé que ce qu’elle a entendu était un cri de douleurs et il capte le regard d’Éric qui sous le sourire ironique de son père rougit comme un gamin pris en faute, faisant replonger José dans sa lecture pour ne pas le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’est déjà à comprendre que son père n’est pas dupe du petit plaisir solitaire bien naturel qu’il vient de se prodiguer avec autant de ferveur vocale, plaisir bien compréhensible somme toute pour un garçon célibataire et en pleine jeunesse qui plus est.
CHAPITRE 112 (Paris) (Antonin)
« Conversation en voiture entre Pierre et Antonin »
- Je suis un fugitif sans papier et je serais mis en prison dans mon pays si on me retrouve !!
- (Pierre) Tu veux bien m’expliquer ça calmement ? Je n’ai pas du tout l’intention de te dénoncer à la police, alors arrête de trembler comme ça s’il te plaît !!
Antonin d’une voix hachée par la peur et l’émotion raconte alors son histoire à cet homme auquel finalement il fait confiance, sans savoir quelles en sont les raisons qui l’y poussent.
La chute du mur, l’exode de ses parents qui ont profité de l’occasion pour s’enfuir et leurs errances pendant toutes ses longues années jusqu’à ce que la maladie les atteigne et qu’ils finissent par en perdre la vie, trop effrayés pour demander une aide quelconque.
Pierre écoute son histoire sans l’interrompre, comprenant combien le manque de connaissance des lois de ce pays et la peur d’être reconduit à la frontière, ont pu mettre cette famille dans cette terrible misère.
- Tu es dans la rue depuis combien de temps ?
- Depuis l’âge de huit ou neuf ans monsieur !! Mais tout seul sans mes parents depuis quelques mois seulement qui me paraissent déjà des années et j’ai peur de ne pas passer le prochain hiver !!
- Tu n’as plus rien à craindre, tu es entre de bonnes mains maintenant et nous ne te laisserons plus seul !
- Pourquoi faites-vous ça pour moi ? Je ne suis rien pour vous ?
- Ça ne s’explique pas, depuis que je te vois mendier j’ai ma conscience qui me travaille et ma femme m’a donné le déclic ce matin qu’il me manquait pour venir te chercher !! Tu as quel âge Antonin ?
- Bientôt vingt ans !!
- Sais-tu que tu fais beaucoup plus jeune, je t’aurai donné l’âge de mon fils.
- Vous avez un fils ??
- Oui et il va avoir dix-huit ans dans quelques semaines !!
- Vous pensez qu’il ne dira rien en me voyant ?
Pierre sourit, bien sûr qu’il dira quelque chose mais c’est encore trop tôt pour en dire plus à ce garçon qui est encore bien trop craintif pour connaître ce qui l’attend.
- Eh bien nous verrons bien ses réactions !! Pour l’instant ce n’est pas le plus important, tu vas déjà prendre un bon repas ainsi qu’un bon bain et ensuite tu iras dormir, demain nous aurons tout le temps de discuter ensemble et de répondre aux questions que tu dois te poser sur nous et sur ton avenir.
- Vous savez monsieur !! Jusqu’à cette seconde je pensais ne pas en avoir !!
- Comme quoi les meilleures choses peuvent arriver quand on ne s’y attend plus !!
Pierre voit bien l’hésitation soudaine sur le visage d’Antonin.
- Vas-y, parle sans crainte !!
- Je….devrais faire quoi… pour… rester chez vous ?
- Dis-moi plutôt de quoi tu as peur ?
- Il y a déjà eu des gens qui ont voulu m’emmener chez eux, mais je voyais bien dans leurs yeux ce qu’ils voulaient de moi et je… Ne fais pas ce genre de… choses !!
- Alors rassure-toi mon garçon, ce n’est pas dans les habitudes de la maison et ces salopards devraient tous moisir en prison !! J’espère qu’aucun d’eux ne t’a… forcé la main ?
- Non bien sûr, mais dernièrement la nuit il y avait toujours le même homme qui restait des heures à me regarder quand je voulais dormir.
- Tu es sûr que c’était après toi qu’il en avait ?
- Qui d’autres puisque j’étais seul à squatter dans cette impasse ?
- Je vois qu’il était grand temps que je me décide !!! Il était encore là cette nuit ?
- Non !! Je m’en suis d’ailleurs fait la réflexion, je dors toujours d’un œil vous savez même que depuis quelques jours je n’arrivais plus vraiment à trouver le sommeil et je le revois encore avec son long manteau gris, tapi dans l’ombre !! J’en ai encore froid dans le dos, mais comme je ne savais pas où aller ailleurs…
C’est quand Antonin fait mention du manteau que Pierre repense au flash spécial qu’il a entendu hier sur l’arrestation du tueur en série dénoncé par Florian aux services de la DST, son fils lui avait alors parlé de cet homme au manteau gris et c’est maintenant qu’il fait le rapprochement en jetant un regard sur Antonin qui devait très certainement faire partie de ses prochaines victimes.
Il préfère ne rien dire pour ne pas mettre plus en panique le petit blond qu’il n’y est déjà et ce bien qu’il tente bien de le cacher.
- De toute façon c’est de l’histoire ancienne, n’y pense plus et dis-toi bien que tu n’es pas tombé sur ce genre de personnage, tu me crois au moins ?
Antonin regarde l’homme à la voix si prenante avec un sourire qui au fil des secondes devient resplendissant quand il comprend enfin que lui aussi se sent bien en sa présence et que toutes ses méfiances n’ont pas lieu d’être.
- Pardon !!
- (Pierre surpris) Mais de quoi ?
- D’avoir pu penser ça de vous !!…. Pardon !!
Pierre lui passe la main dans les cheveux et ne peut laisser échapper une grimace au contact de ceux-ci, aussi c’est d’un ton qui se veut légèrement grondeur qu’il lui dit.
- Ouaih !! Et bien en attendant, tu vas me faire le plaisir de prendre un bon bain dès que nous serons à la maison !!
Antonin sourit sous le faux ton bougon qui lui rappelle comment était son père qui même vivant dans la rue n’acceptait jamais la négligence, tant pour lui que pour sa famille et c’est sans réfléchir qu’il répond d’une phrase venant du cœur mais qui aura un impact très fort dans ses relations futures avec la famille De Bierne.
- Oui, p’pa !!
Pierre sent son cœur faire un bond dans sa poitrine et retient avec peine l’humidité qui commence à lui noyer les yeux, lui qui il n’y a pas si longtemps était malheureux du manque d’amour de son fils unique, se retrouve maintenant avec deux garçons à l’affectif à fleur de peau.
- Pardon monsieur, ça m’a échappé !!
Pierre se tourne vers lui et dévoile de ce fait à Antonin l’émotion qu’il ressent.
- Ce n’est rien… fiston !! Non !! Vraiment rien !!
CHAPITRE 113 (Aix en Provence) (Maurice)
Les Jourdan viennent juste de repartir avec la promesse de revenir rapidement une fois qu’ils auront pris le temps de faire le point sur tout ce qu’ils viennent d’entendre et de vivre.
Maryse a pourtant insisté pour qu’ils restent dîner, mais ceux-ci ont refusé poliment arguant du fait qu’il y avait encore trop de colères en eux et qu’ils ne préféraient pas prendre le risque d’avoir des paroles qu’ils pourraient regretter ensuite, seule Chloé leur ayant semblé avoir réellement pardonné à Florian les actes d’un passé où il ne se reconnaît pas.
Philippe se racle la gorge pour montrer qu’il désire prendre la parole, voyant l’air désolé qu’ils ont tous et en particulier Maryse et Michel, devant le départ de leurs amis.
- Il n’y a plus vraiment de colère en eux vous savez !! Il faut juste qu’ils en prennent conscience.
- (Michel) Pourquoi n’ont-ils pas accepté notre invitation à souper alors ?
- Parce qu’il y a encore trop de questions et qu’ils craignent certaines réponses qu’ils ne sont pas prêts encore à écouter ou encore de donner les réponses à celles que nous nous posons nous aussi !!
- (Maryse) Mais enfin que leur faut-il de plus !!! Chloé remarche comme avant et ils ont bien compris aux dessins de Florian, qu’il n’était pas le même que celui qu’ils ont connu !!
- (Philippe) Justement !! Tout le monde n’est pas prêt comme nous l’avons été tous ici présent, à croire qu’une histoire pareille ne soit pas qu’un tissu de mensonges !! Il va leur falloir du temps pour analyser cette soirée et ils finiront par admettre que ce qui y a été dit comme l’exacte vérité.
Philippe repense soudainement qu’il n’est pas venu seul, il se dirige vers la table basse où il avait laissé la feuille cartonnée qu’il a demandé à Florian de dessiner et une fois celle-ci récupéré, il la roule précieusement en la gardant avec lui pour revenir à sa place.
- Peut-être que notre dernier invité voudra-t-il bien sortir enfin de la cuisine !! Depuis le temps qu’il y est, il doit déjà avoir un bon nombre de réponses à ses innombrables questions Hi ! Hi !
***/***
« Dans la cuisine »
Maurice a tout suivi depuis la montée de l’escalier par la jeune fille handicapée jusqu’à son retour sans sa canne, ne semblant plus ressentir aucune gêne dans sa démarche tout comme il a également suivi avec attention toutes les explications qui ont été données par la suite aussi bien par le jeune Florian lui-même, que part le psychiatre qui l’aidait à trouver les mots pour développer ce qui pour lui reste encore pour beaucoup inexplicable.
Maintenant il doit bien reconnaître étant habitué à juger les hommes de par son métier, que le comportement tout comme la voix du jeune Florian lui amène de quoi réfléchir entre ce qu’il a appris de lui et ce qu’il constate de visu depuis que le jeune rouquin a fait son apparition dans le salon.
Maurice comprend également que le couple ait préféré remettre à plus tard l’invitation à dîner de leur hôtesse, les explications qu’en a données Philippe étant exactement les mêmes qu’il aurait pu donner lui-même devant cet état de fait.
Les dernières paroles se terminant par le rire amusé de ce dernier, le surprennent encore dans ses pensées et Maurice comprend alors que c’est maintenant à lui d’intervenir, il jette un œil sur tout ce petit monde le regard dirigé vers la porte où il se trouve sans sembler s’interroger sur qui peut bien être cette personne que désigne Philippe.
Il n’est donc pas étonné de ne voir aucune expression de curiosité à son égard quand il la franchit, juste quelques expressions tendues pour certaines et souriantes pour d’autres dont justement le jeune rouquin qui s’avance vers lui avec un sourire resplendissant qui surprend Maurice malgré qu’il en ait eu un semblant d’explications avant de venir.
***/***
Je retrouve Maurice tel que dans mes souvenirs, mon sourire ne semble pas le choquer plus que ça et je me dis qu’il a déjà eu le temps de réfléchir à ce que je suis et c’est donc d’un pas décidé que je me dirige vers lui, voyant bien qu’il m’observe attentivement.
- Bonsoir Maurice !!
- Bonsoir jeune homme !!
- Tu as pu arrêter l’homme au manteau gris ?
- Pas plus tard qu’hier et je t’en remercie !! Tu as sauvé un jeune garçon d’une mort certaine, la fosse nous révèle encore ses terribles secrets et nous estimons déjà à plusieurs dizaines les victimes de ce fou sanguinaire.
- Dans mes souvenirs il a été abattu par tes hommes !!
- Dans cette… réalité… il est actuellement en prison et nous l’interrogeons pour savoir s’il a agi seul.
- C’était le cas dans la mienne !!
- Nous pourrions changer de sujet si tu le veux bien, ce n’est pas une conversation à mener devant toutes ces personnes et je te demanderai de venir à mon bureau pour éclaircir certains… disons… détails !!
- J’aurais peu d’autres choses à t’apprendre qui sait !! Nous étions très amis et nous avons eu certaines conversations sur des enquêtes en cours qui ont été résolues dans mes souvenirs et peut-être qu’ici elles sont encore d’actualités.
- Volontiers si comme pour celle-ci tes… souvenirs sont aussi précis !!
- Je sens bien que tu restes sceptique à mes paroles, quelles preuves te faut-il de plus pour me croire ?
- Peut-être en commençant par le début, comment nous nous sommes connus par exemple ?
- La première fois que tu as entendu parler de moi c’était quand j’étais bébé après ma guérison suite à un accident d’avion où ont péri mes parents, mais aussi dans un autre souvenir parce que tu étais ami avec mon père.
- Parce que tu as plusieurs souvenirs différents ???
- (Maryse) Vous discuterez tant que vous voudrez après le dîner !! Ça va finir par coller au fond de la poêle et la paella trop cuite ce n’est pas ce qui s’apprécie le mieux.
A suivre : https://forum.slygame.fr/index.php?topic=195.0