CHAPITRE 97 (Aix en Provence) (suite)
« Continuation de la conversation entre Maurice et Philippe, dans le cabinet de ce dernier »
La conversation se poursuit encore pendant plus d’une heure entre les deux hommes, chacun se voyant confirmer ou apprenant des choses qui quoique des plus étranges voire même démentes à entendre, les laissent toutefois beaucoup moins ahuris qu’ils ne devraient l’être et ce peut-être à cause de leurs fonctions qui ne les prêtent pas à refuser de croire en des faits semblant avérés, surtout sans en avoir suivi tous les aspects en y amenant des preuves irréfutables dans un sens comme dans l’autre.
Maurice apprend alors que tous les rapports de guérisons extraordinaires auxquels il a été confronté, que ce soit à Paris comme à Orléans auraient en point commun ce garçon prétendant ne plus être dans sa réalité.
- (Maurice) Puis-je emprunter votre téléphone ? Mon portable est resté dans la voiture pour être certain de ne pas être dérangé !!
- Mais faites donc je vous en prie !!
- (Maurice) Merci !!
Maurice se dirige donc vers le bureau, regarde son hôte qui le prie d’un geste de s’asseoir afin de faire comme chez lui et pour rester discret, Philippe se dirige vers la salle d’attente pour ne pas entendre cette conversation qui ne le concerne sans doute pas.
- (Maurice) Vous pouvez rester !!…. Allô !!
- …
- C’est Moi !! Redonne-moi le numéro de téléphone des parents du jeune Ludovic s’il te plaît !!
- …
- C’est bien du même qu’il s’agit, en effet !! Attends !!
Maurice cherche un stylo dans sa poche, pendant que Philippe fait glisser vers lui un bloc de post-it.
- (Maurice) Merci !! Non ce n’est pas à toi, alors je t’écoute ?
- …
Maurice note les informations qu’il a demandées.
- Je te remercie, ce sera tout !! Ah, oui !! Je ne rentrerai que demain sur Paris si tout va bien, préviens Alain !!
- …
- Ok !! Salut !!
Il raccroche, regarde Philippe qui lui fait signe que oui de la tête, sourit et compose le numéro qu’il vient juste de noter.
***/***
« Au même moment chez les Lemont »
Henriette est en plein repassage, elle ne quitte jamais longtemps du regard son petit dernier qu’elle a failli perdre et sa joie peut se lire sur son visage de l’avoir près d’elle en bonne santé, quand la sonnerie du téléphone retentit.
- Ludovic !! Tu peux voir qui c’est ?
- Oui m’man !!
Le gamin repose son bouquin et court vers le téléphone qu’il décroche aussitôt, en demandant avec une petite voix timide.
- Allô !!
- …
- Il y a ma mère monsieur et mon grand frère est là aussi, mais il est dans sa chambre !!
- …
Ludovic regarde sa mère en tendant le combiné vers elle.
- C’est un monsieur qui veut te parler M’man !!
Henriette se serait bien passée d’aller répondre à un inconnu, seulement son éducation fait qu’elle y aille même si ce n’est qu’en soupirant contre les représentants et les trouble-fêtes en général.
- Oui !! Allô !! Désolez mais je n’ai besoin de rien !! Au revoir monsieur !!
Elle va pour raccrocher quand quelque chose la retient, sans doute la voix virile mais aussi autoritaire à l’autre bout du fil qui tente de se faire entendre.
- …
CHAPITRE 98 (Aix en Provence) (fin)
***/***
« Dans le cabinet du docteur Espinach »
- (Maurice) Non !! Attendez !! Ne raccrochez pas !!
- …
- Je ne suis pas un représentant madame, je me présente !! Maurice Désmaré, Directeur de la DST et je voudrais juste vous poser une question au sujet de la guérison rapide, voire miraculeuse de votre fils Ludovic !!
- …
- Je vous assure que je suis bien ce que je prétends être, si vous préférez je peux aussi vous faire convoquer par le commissariat de police de votre quartier.
- …
- J’ai juste besoin d’une information qui est capitale pour l’enquête que je mène actuellement.
- …
- Les trois lettres de la signature du courrier accompagnant le paquet adressé à votre aîné madame, rien de plus et pour le reste je viendrais moi-même me présenter à vous pour que nous en parlions de vive voix avec votre famille.
- …
- Je me doute bien que vous vous posez un certain nombre de questions et j’y répondrai volontiers si elles ne révèlent pas un secret jugé d’importance capitale par nos services.
- …
- C’est bien ça, oui !! Rien que les trois lettres de la signature !!
- …
Philippe qui bien sûr a tout suivi de la conversation, voit bien les yeux de Maurice s’allumer d’intérêts et n’en est pas plus étonné que ça vu que c’est lui qui l’a informé de l’envoi de ce colis.
- (Maurice) Merci bien madame !!
- …
- Dès que mon emploi du temps me le permettra, je vous le promets !! Je rentre d’Aix en Provence sans doute demain dans la journée et je passerai certainement par chez vous en regagnant Paris.
- …
- Je ne peux vous en dire plus pour l’instant, mais sachez tout de même que votre cadet a eu une chance que d’aucuns diraient de cocu si vous voulez bien m’excuser du terme !!
- …
- Entendu !! Je vous confirmerai ça demain matin, au revoir madame !!
Maurice raccroche en soupirant, son regard se reporte alors sur Philippe et le sourire qu’il voit sur ses lèvres lui fait hausser les épaules.
- Je ne doutais pas de vos paroles, juste que je voulais en avoir le cœur net !!
- (Philippe) Serait-il possible que vous ne révéliez pas le nom de famille de Florian à cette famille ?
- Pourquoi donc ?
- Si Florian avait voulu qu’ils le sachent, ne croyez-vous pas qu’il l’aurait écrit en entier plutôt que de ne mettre que ses initiales ?
- Sans doute oui, mais encore une fois pourquoi ??
- Peut-être tout simplement parce que son nom pourrait être associé à son ancienne existence et qu’il n’y tient pas pour la raison simple que ça pourrait lui créer des difficultés au cas où quelqu’un de proche de cette famille en aurait entendu parler, il préfère sans doute se présenter à eux comme il l’a fait pour vous sans le lourd passé qui le suit.
- (Maurice) Ça se tient en effet !! Avez-vous quelque chose de prévu pour ses prochaines heures ?
- Non et même si cela était, je suis beaucoup trop curieux d’assister à cette rencontre qui n’en sera une que pour vous d’ailleurs !!
- (Maurice) Comment ça que pour moi ?
- Parce que dans les souvenirs de Florian vous et votre famille étiez plus que des amis, c’est du moins ce que je me rappelle avoir entendu de sa propre bouche et ne vous étonnez pas de ses réactions en vous voyant, d’autres que vous en ont déjà eu l’occasion et croyez-moi c’est assez… « spéciale » comme situation, même si comme pour vous, vous en êtes prévenu le plus tôt possible.
- (Maurice) Nous nageons décidément en pleine science-fiction !!
- Chaque croyance a quelque part un fond de vérité, rappelez-vous bien de mes paroles !!
Maurice se lève en souriant, même si son sourire reste crispé et indique combien toute cette affaire lui semble pour le moins abracadabrante.
- Eh bien soit !! Il ne me reste plus qu’à vérifier tout ça in visu !!
- Votre fils sera certainement heureux lui aussi d’avoir un nouveau copain Hi ! Hi !
- (Maurice ahuri) Mon fils ??
- Vous avez bien un fils qui se prénomme Erwan ??
Philippe voit de suite ce que ces paroles amènent comme tristesse à cet homme qu’il commence à apprécier.
- (Maurice) C’était bien son prénom en effet, mon fils est décédé il y a plus de dix ans suite à un accident de la route.
- Désolé !! Je ne pouvais pas le savoir, Florian en parle comme de tous ses autres amis avec tellement de joie et d’amitié dans la voix que je ne pensais pas que… enfin désolé de vous avoir remis un tel moment en mémoire.
- (Maurice) Vous ne pouviez pas savoir !!
Maurice voit également le regard inquiet de Philippe et croit bon préciser.
- Je ne vous en veux pas vous savez ? Ce n’est pas la peine de faire cette tête-là !!
- (Philippe) Je pensais à « Flo » !! Ça va lui faire un sacré coup d’apprendre ça!!
CHAPITRE 99 (Aix en Provence) (Dis !! Tu veux bien redevenir mon amie ?) (suite)
« Dix-huit heures trente, chez les De Bierne »
Pendant que les garçons profitent de la terrasse pour discuter entre eux maintenant qu’elle se trouve à l’ombre, Maryse prépare le repas du soir en regardant fréquemment l’horloge de la cuisine et ses lèvres se crispent d’appréhension au fur et à mesure que l’heure avance inexorablement, le moment approchant à grands pas de l’instant de vérité entre son petit-fils et l’arrivée de Chloé accompagnée de sa famille.
C’est surtout au vu des réactions de Marc qu’elle appréhende ce moment, connaissant bien la colère qui ne l’a jamais quitté envers Florian depuis cette sinistre journée.
Michel l’observe depuis un moment déjà, lui aussi tend le dos quant à cette rencontre et reste prostré dans son fauteuil à tenter vainement de lire la première page de son journal quotidien.
Des rires leur parviennent venant de la terrasse, démontrant s’il le fallait combien le stress qu’ils ressentent n’est pas de mise pour les trois garçons qui ont l’air bien au contraire de s’amuser comme si de rien était.
Le portillon donnant sur la rue émet son grincement caractéristique comme lors de chaque ouverture, des bruits de pas sur le gravier suivit d’un coup de sonnette bref lui noue un instant l’estomac.
- (Michel) Laisse maman !! J’y vais !!
C’est d’un pas traînant qu’il se dirige vers la porte pour l’ouvrir, son cœur s’affolant soudainement du stress qu’il ressent à être mis en présence de ses amis.
***/***
« À l’intérieur du véhicule de Maurice, en chemin vers chez les De Bierne »
La radio se coupe au moment de l’appel, Maurice appuie sur la touche main libre du tableau de bord.
- Désmaré !!
- C’est vous patron ?
- Qui veux-tu d’autre ?
- Oui !! Heu !! J’ai une information qui devrait vous intéresser sur le jeune De Bierne patron !!
- Je t’écoute !!
- Ça vient suite aux compléments d’enquêtes que vous nous avez demandés sur ce garçon !!
- Va à l’essentiel tu veux bien ?
- Heu !! Oui patron !! Nous sortons tout juste du lycée où il est toujours inscrit patron, tenez-vous bien sûr ce que nous venons d’apprendre !! C’est assez troublant pour que je vous en fasse part immédiatement patron !!
Maurice jette un œil vers Philippe en souriant et en poussant un bref soupire d’exaspération, celui-ci comprenant pourquoi lui renvoie son sourire en retour.
- Tu veux que je te paie en heure supplémentaire ou tu me dis ce qu’il en est ?
- Comment ?? Ah, oui !! Le garçon a passé son BAC dernièrement et vous ne devinerez jamais les résultats qu’il a obtenus ?
- C’est pour ça que tu vas me le dire !! Enfin si tu te décides un jour !!
- Tenez-vous bien patron !! Vingt-cinq sur vingt !! Vous vous rendez compte patron ?? J’ai fait répéter le gars plusieurs fois en lui demandant comment c’était possible ??
- (Maurice troublé) Qu’est-ce qu’il t’a répondu ??
- Qu’avec les options et les surnotations c’était le maximum qu’un élève pouvait avoir mais que ça ne c’était encore jamais vu !!
- Et c’est tout ??
- (L’homme surpris) Comment ça, c’est tout ??
- Hum !! Débrouille-toi pour avoir une copie du dossier et tu le mets dans les mains de nos spécialistes, je veux que tout y passe, tu comprends ? Reprise des notations, étude graphologique et tout le toutim !! Je veux ça sur mon bureau pour demain soir, capitche ??
- Ok patron !! Reçu cinq sur cinq !!
Maurice appuie une nouvelle fois sur le bouton du kit main libre et se tourne vers Philippe.
- Ne me dites pas que vous vous attendiez à celle-là quand même ?
- (Philippe) J’avoue volontiers que non, quoiqu’en y réfléchissant un tant soit peu j’aurais dû m’y attendre !!
- Comment ça ??
- Parlez-vous des langues étrangères ??
- L’Anglais et je comprends un peu l’allemand, pourquoi cette question ?
- (Philippe amusé) Quand j’ai posé cette question à Florian, vous savez ce qu’il m’a répondu ?
- Comment pourrais-je le savoir ?
- (Philippe) Toutes !!
- Hein ????
- Vous m’avez très bien entendu, il m’a répondu qu’il les connaissait toutes.
- Et bien sûr, vous l’avez cru sur parole ?
- (Philippe) J’ai appelé quelques confrères étrangers qui assistent à des séminaires en France de temps en temps et je leur ai demandé de discuter dans leurs langues natales avec Florian qui était à côté de moi, savez-vous ce qu’ils m’ont dit ensuite ?
- Bien sûr que non, quoi donc ?
- (Philippe amusé) Que je me moquais d’eux en leur faisant parler avec des compatriotes, j’avoue que j’en suis resté un moment sur le cul Hi ! Hi !
Maurice ne peut s’empêcher de rire à son tour.
- Tu sais quoi ?
Philippe est tout d’abord surpris du tutoiement employé, il sourit ensuite amicalement en croisant le regard brillant de son interlocuteur.
- Non, dis-moi ?
Maurice obéit d’abord aux instructions de son GPS et se gare devant une maison de type provençal toute pimpante au jardin magnifiquement fleuri, avant de se tourner cette fois franchement vers Philippe.
- J’ai vraiment envie de faire sa connaissance à votre jeune prodige Hi ! Hi !
C’est donc en souriant chacun pour sa propre raison mais qui tourne de toute façon autour de la même personne, qu’ils ouvrent le portillon d’accès au petit jardin et qu’ils franchissent les derniers mètres les menant à la porte principale du pavillon, Philippe appuyant d’un coup bref sur le bouton de sonnette.
CHAPITRE 100 (Aix en Provence) (Dis !! Tu veux bien redevenir mon amie ?) (Suite)
La porte s’ouvre et il se retrouve face à Michel qui le regarde avec un soupir de soulagement tellement visible qu’il en fait sourire Philippe.
- Vous attendiez le percepteur sans doute ??
- (Michel) Ça aurait été le moindre mal !! En fait nous attendons la visite de Chloé et de sa famille, ils ont appris que Florian était chez nous et j’appréhende comme tu dois bien t’en douter ce qu’il va en ressortir !! Mais entre donc !!
Michel ne s’aperçoit alors que seulement que Philippe n’est pas venu seul, Maurice étant resté en retrait suffisamment discrètement pour observer leur face à face et se faire ainsi une idée plus précise du degré d’intimité entre le vieil homme et le psychiatre.
- Mais tu n’es pas venu seul ?
- (Philippe) En effet !! Voici monsieur Désmaré qui arrive de Paris, il enquête sur cette affaire de meurtre dont nous a parlé Florian et il aimerait avoir sa déposition, ce qui ne devrait pas t’étonner outre mesure.
Michel fixe Maurice dans les yeux avec une lueur de respect que ne manque pas d’apercevoir celui-ci.
- (Michel) Mon petit-fils nous avait prévenus de vos compétences, je ne m’attendais toutefois pas à une visite aussi rapide de votre part. Mais entrez donc !! Nous serons mieux à l’intérieur que sur le pas de la porte Hi ! Hi !
Maurice ne peut retenir son sourire devant ce vieillard avenant qui il s’en rend compte, lui amène déjà un fort élan de sympathie alors qu’il vient juste de le rencontrer.
- Je constate que ma présence ne vous apporte aucune crainte quant à mes intentions en venant me présenter chez vous ??
- (Michel) Nous vous attendions, ce n’est pas comme si je ne connaissais pas la raison de votre démarche.
Les trois hommes prennent place dans les fauteuils et le canapé du salon, Maryse curieuse sort de sa cuisine le regard étonné en voyant son visiteur et c’est Philippe qui a le visage tourné vers elle qui le lui présente en souriant.
- C’est Maurice Désmaré !!
- (Maryse) Déjà !! Hé bien, vous êtes plutôt rapide !!
Philippe s’amuse devant l’air surpris de Maurice.
- Je te présente Maryse, la grand-mère de Florian.
- Enchantez madame et pour répondre à votre question, je dirai juste que nous avons pu mettre fin aux exactions d’un criminel de la pire espèce grâce aux renseignements envoyés par votre petit-fils et qu’il est normal pour ne pas dire capital de connaître de quelle façon il en a eu connaissance.
- (Philippe) J’ai déjà donné ce renseignement à monsieur Désmaré vous vous en doutez bien, comme vous vous doutez bien également de sa réaction !!
- (Michel) Je comprends qu’à prime abord ça semble complètement surréaliste, n’est-ce pas ?
- (Maurice) C’est le moins qu’on puisse dire !! N’y aurait eu d’autres preuves sur certaines… particularités que semble avoir développé récemment votre petit-fils, je n’en aurais pas cru un mot !!
Michel plonge son regard dans celui de Philippe, visiblement troublé par les paroles de Maurice et celui-ci croit bon de préciser pour ne pas qu’il pense que la révélation vienne de lui.
- Monsieur Désmaré s’est rendu à la Salpêtrière et a eu en mains le dossier médical de Florian.
- (Michel) Ah !! Je comprends !! Ça a dû vous perturber plus que de raison, je me trompe ?
- (Maurice) C’est pour comprendre que je suis là ce soir justement, je voulais me faire ma propre idée de tout ceci avant de prendre les décisions qui s’imposent et je dois bien reconnaître qu’à chaque nouvelle information que je reçois, de nouvelles questions encore plus perturbantes se posent à moi.
Philippe croit bon de faire un bref résumé de ce qu’a déjà appris Maurice, Michel tout comme sa femme l’écoutent avec un petit sourire en coin qui démontre bien aux yeux de Maurice qu’ils n’apprennent rien qu’ils ne connaissaient déjà et c’est seulement quand Philippe donne les résultats obtenus par Florian au BAC, que le sourire des deux vieillards devient resplendissant sous la surprise de cette annonce.
Leurs yeux emplis de fiertés d’apprendre la nouvelle démontrent une fois de plus s’il n’en faut, combien l’adoration de ce couple envers leur petit-fils est sincère et ce sont des rires venant de l’arrière de la maison qui lui fait tourner la tête dans leurs directions, curieux d’en connaître les auteurs.
Philippe bien sûr n’en est pas dupe, il se lève en faisant signe de le suivre à celui qui déjà est devenu presque un ami et s’approche d’une baie vitrée donnant vue sur la piscine où les deux hommes peuvent voir trois jeunes garçons et un adulte s’en donner à cœur joie en s’éclaboussant, dans l’eau jusqu’à la ceinture.
La joie qu’ils dégagent à s’amuser ensemble fait sourire Maurice qui oublie un instant le pourquoi de sa visite et n’est plus que spectateur des jeux qui se déroulent sous ses yeux, ne voyant bientôt plus qu’un des protagonistes qui s’éclate visiblement en se donnant en spectacle devant ses amis avec une drôlerie tellement communicative qu’elle en atteint Maurice qui ricane à son tour sans même s’en rendre compte.
Philippe tout comme Maryse et Michel sont captivés par cet homme qui semble à l’évidence s’être fait prendre à son tour aux pitreries de Florian et sursautent en l’entendant s’exclamer d’une voix amusée alors qu’ils n’ont pas suivi sa vision des choses, mais qu’ils n’en doutent pas un instant vient d’une frasque particulièrement burlesque du jeune comique dans ses œuvres.
- Oh le con !! Hi ! Hi!
« Continuation de la conversation entre Maurice et Philippe, dans le cabinet de ce dernier »
La conversation se poursuit encore pendant plus d’une heure entre les deux hommes, chacun se voyant confirmer ou apprenant des choses qui quoique des plus étranges voire même démentes à entendre, les laissent toutefois beaucoup moins ahuris qu’ils ne devraient l’être et ce peut-être à cause de leurs fonctions qui ne les prêtent pas à refuser de croire en des faits semblant avérés, surtout sans en avoir suivi tous les aspects en y amenant des preuves irréfutables dans un sens comme dans l’autre.
Maurice apprend alors que tous les rapports de guérisons extraordinaires auxquels il a été confronté, que ce soit à Paris comme à Orléans auraient en point commun ce garçon prétendant ne plus être dans sa réalité.
- (Maurice) Puis-je emprunter votre téléphone ? Mon portable est resté dans la voiture pour être certain de ne pas être dérangé !!
- Mais faites donc je vous en prie !!
- (Maurice) Merci !!
Maurice se dirige donc vers le bureau, regarde son hôte qui le prie d’un geste de s’asseoir afin de faire comme chez lui et pour rester discret, Philippe se dirige vers la salle d’attente pour ne pas entendre cette conversation qui ne le concerne sans doute pas.
- (Maurice) Vous pouvez rester !!…. Allô !!
- …
- C’est Moi !! Redonne-moi le numéro de téléphone des parents du jeune Ludovic s’il te plaît !!
- …
- C’est bien du même qu’il s’agit, en effet !! Attends !!
Maurice cherche un stylo dans sa poche, pendant que Philippe fait glisser vers lui un bloc de post-it.
- (Maurice) Merci !! Non ce n’est pas à toi, alors je t’écoute ?
- …
Maurice note les informations qu’il a demandées.
- Je te remercie, ce sera tout !! Ah, oui !! Je ne rentrerai que demain sur Paris si tout va bien, préviens Alain !!
- …
- Ok !! Salut !!
Il raccroche, regarde Philippe qui lui fait signe que oui de la tête, sourit et compose le numéro qu’il vient juste de noter.
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« Au même moment chez les Lemont »
Henriette est en plein repassage, elle ne quitte jamais longtemps du regard son petit dernier qu’elle a failli perdre et sa joie peut se lire sur son visage de l’avoir près d’elle en bonne santé, quand la sonnerie du téléphone retentit.
- Ludovic !! Tu peux voir qui c’est ?
- Oui m’man !!
Le gamin repose son bouquin et court vers le téléphone qu’il décroche aussitôt, en demandant avec une petite voix timide.
- Allô !!
- …
- Il y a ma mère monsieur et mon grand frère est là aussi, mais il est dans sa chambre !!
- …
Ludovic regarde sa mère en tendant le combiné vers elle.
- C’est un monsieur qui veut te parler M’man !!
Henriette se serait bien passée d’aller répondre à un inconnu, seulement son éducation fait qu’elle y aille même si ce n’est qu’en soupirant contre les représentants et les trouble-fêtes en général.
- Oui !! Allô !! Désolez mais je n’ai besoin de rien !! Au revoir monsieur !!
Elle va pour raccrocher quand quelque chose la retient, sans doute la voix virile mais aussi autoritaire à l’autre bout du fil qui tente de se faire entendre.
- …
CHAPITRE 98 (Aix en Provence) (fin)
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« Dans le cabinet du docteur Espinach »
- (Maurice) Non !! Attendez !! Ne raccrochez pas !!
- …
- Je ne suis pas un représentant madame, je me présente !! Maurice Désmaré, Directeur de la DST et je voudrais juste vous poser une question au sujet de la guérison rapide, voire miraculeuse de votre fils Ludovic !!
- …
- Je vous assure que je suis bien ce que je prétends être, si vous préférez je peux aussi vous faire convoquer par le commissariat de police de votre quartier.
- …
- J’ai juste besoin d’une information qui est capitale pour l’enquête que je mène actuellement.
- …
- Les trois lettres de la signature du courrier accompagnant le paquet adressé à votre aîné madame, rien de plus et pour le reste je viendrais moi-même me présenter à vous pour que nous en parlions de vive voix avec votre famille.
- …
- Je me doute bien que vous vous posez un certain nombre de questions et j’y répondrai volontiers si elles ne révèlent pas un secret jugé d’importance capitale par nos services.
- …
- C’est bien ça, oui !! Rien que les trois lettres de la signature !!
- …
Philippe qui bien sûr a tout suivi de la conversation, voit bien les yeux de Maurice s’allumer d’intérêts et n’en est pas plus étonné que ça vu que c’est lui qui l’a informé de l’envoi de ce colis.
- (Maurice) Merci bien madame !!
- …
- Dès que mon emploi du temps me le permettra, je vous le promets !! Je rentre d’Aix en Provence sans doute demain dans la journée et je passerai certainement par chez vous en regagnant Paris.
- …
- Je ne peux vous en dire plus pour l’instant, mais sachez tout de même que votre cadet a eu une chance que d’aucuns diraient de cocu si vous voulez bien m’excuser du terme !!
- …
- Entendu !! Je vous confirmerai ça demain matin, au revoir madame !!
Maurice raccroche en soupirant, son regard se reporte alors sur Philippe et le sourire qu’il voit sur ses lèvres lui fait hausser les épaules.
- Je ne doutais pas de vos paroles, juste que je voulais en avoir le cœur net !!
- (Philippe) Serait-il possible que vous ne révéliez pas le nom de famille de Florian à cette famille ?
- Pourquoi donc ?
- Si Florian avait voulu qu’ils le sachent, ne croyez-vous pas qu’il l’aurait écrit en entier plutôt que de ne mettre que ses initiales ?
- Sans doute oui, mais encore une fois pourquoi ??
- Peut-être tout simplement parce que son nom pourrait être associé à son ancienne existence et qu’il n’y tient pas pour la raison simple que ça pourrait lui créer des difficultés au cas où quelqu’un de proche de cette famille en aurait entendu parler, il préfère sans doute se présenter à eux comme il l’a fait pour vous sans le lourd passé qui le suit.
- (Maurice) Ça se tient en effet !! Avez-vous quelque chose de prévu pour ses prochaines heures ?
- Non et même si cela était, je suis beaucoup trop curieux d’assister à cette rencontre qui n’en sera une que pour vous d’ailleurs !!
- (Maurice) Comment ça que pour moi ?
- Parce que dans les souvenirs de Florian vous et votre famille étiez plus que des amis, c’est du moins ce que je me rappelle avoir entendu de sa propre bouche et ne vous étonnez pas de ses réactions en vous voyant, d’autres que vous en ont déjà eu l’occasion et croyez-moi c’est assez… « spéciale » comme situation, même si comme pour vous, vous en êtes prévenu le plus tôt possible.
- (Maurice) Nous nageons décidément en pleine science-fiction !!
- Chaque croyance a quelque part un fond de vérité, rappelez-vous bien de mes paroles !!
Maurice se lève en souriant, même si son sourire reste crispé et indique combien toute cette affaire lui semble pour le moins abracadabrante.
- Eh bien soit !! Il ne me reste plus qu’à vérifier tout ça in visu !!
- Votre fils sera certainement heureux lui aussi d’avoir un nouveau copain Hi ! Hi !
- (Maurice ahuri) Mon fils ??
- Vous avez bien un fils qui se prénomme Erwan ??
Philippe voit de suite ce que ces paroles amènent comme tristesse à cet homme qu’il commence à apprécier.
- (Maurice) C’était bien son prénom en effet, mon fils est décédé il y a plus de dix ans suite à un accident de la route.
- Désolé !! Je ne pouvais pas le savoir, Florian en parle comme de tous ses autres amis avec tellement de joie et d’amitié dans la voix que je ne pensais pas que… enfin désolé de vous avoir remis un tel moment en mémoire.
- (Maurice) Vous ne pouviez pas savoir !!
Maurice voit également le regard inquiet de Philippe et croit bon préciser.
- Je ne vous en veux pas vous savez ? Ce n’est pas la peine de faire cette tête-là !!
- (Philippe) Je pensais à « Flo » !! Ça va lui faire un sacré coup d’apprendre ça!!
CHAPITRE 99 (Aix en Provence) (Dis !! Tu veux bien redevenir mon amie ?) (suite)
« Dix-huit heures trente, chez les De Bierne »
Pendant que les garçons profitent de la terrasse pour discuter entre eux maintenant qu’elle se trouve à l’ombre, Maryse prépare le repas du soir en regardant fréquemment l’horloge de la cuisine et ses lèvres se crispent d’appréhension au fur et à mesure que l’heure avance inexorablement, le moment approchant à grands pas de l’instant de vérité entre son petit-fils et l’arrivée de Chloé accompagnée de sa famille.
C’est surtout au vu des réactions de Marc qu’elle appréhende ce moment, connaissant bien la colère qui ne l’a jamais quitté envers Florian depuis cette sinistre journée.
Michel l’observe depuis un moment déjà, lui aussi tend le dos quant à cette rencontre et reste prostré dans son fauteuil à tenter vainement de lire la première page de son journal quotidien.
Des rires leur parviennent venant de la terrasse, démontrant s’il le fallait combien le stress qu’ils ressentent n’est pas de mise pour les trois garçons qui ont l’air bien au contraire de s’amuser comme si de rien était.
Le portillon donnant sur la rue émet son grincement caractéristique comme lors de chaque ouverture, des bruits de pas sur le gravier suivit d’un coup de sonnette bref lui noue un instant l’estomac.
- (Michel) Laisse maman !! J’y vais !!
C’est d’un pas traînant qu’il se dirige vers la porte pour l’ouvrir, son cœur s’affolant soudainement du stress qu’il ressent à être mis en présence de ses amis.
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« À l’intérieur du véhicule de Maurice, en chemin vers chez les De Bierne »
La radio se coupe au moment de l’appel, Maurice appuie sur la touche main libre du tableau de bord.
- Désmaré !!
- C’est vous patron ?
- Qui veux-tu d’autre ?
- Oui !! Heu !! J’ai une information qui devrait vous intéresser sur le jeune De Bierne patron !!
- Je t’écoute !!
- Ça vient suite aux compléments d’enquêtes que vous nous avez demandés sur ce garçon !!
- Va à l’essentiel tu veux bien ?
- Heu !! Oui patron !! Nous sortons tout juste du lycée où il est toujours inscrit patron, tenez-vous bien sûr ce que nous venons d’apprendre !! C’est assez troublant pour que je vous en fasse part immédiatement patron !!
Maurice jette un œil vers Philippe en souriant et en poussant un bref soupire d’exaspération, celui-ci comprenant pourquoi lui renvoie son sourire en retour.
- Tu veux que je te paie en heure supplémentaire ou tu me dis ce qu’il en est ?
- Comment ?? Ah, oui !! Le garçon a passé son BAC dernièrement et vous ne devinerez jamais les résultats qu’il a obtenus ?
- C’est pour ça que tu vas me le dire !! Enfin si tu te décides un jour !!
- Tenez-vous bien patron !! Vingt-cinq sur vingt !! Vous vous rendez compte patron ?? J’ai fait répéter le gars plusieurs fois en lui demandant comment c’était possible ??
- (Maurice troublé) Qu’est-ce qu’il t’a répondu ??
- Qu’avec les options et les surnotations c’était le maximum qu’un élève pouvait avoir mais que ça ne c’était encore jamais vu !!
- Et c’est tout ??
- (L’homme surpris) Comment ça, c’est tout ??
- Hum !! Débrouille-toi pour avoir une copie du dossier et tu le mets dans les mains de nos spécialistes, je veux que tout y passe, tu comprends ? Reprise des notations, étude graphologique et tout le toutim !! Je veux ça sur mon bureau pour demain soir, capitche ??
- Ok patron !! Reçu cinq sur cinq !!
Maurice appuie une nouvelle fois sur le bouton du kit main libre et se tourne vers Philippe.
- Ne me dites pas que vous vous attendiez à celle-là quand même ?
- (Philippe) J’avoue volontiers que non, quoiqu’en y réfléchissant un tant soit peu j’aurais dû m’y attendre !!
- Comment ça ??
- Parlez-vous des langues étrangères ??
- L’Anglais et je comprends un peu l’allemand, pourquoi cette question ?
- (Philippe amusé) Quand j’ai posé cette question à Florian, vous savez ce qu’il m’a répondu ?
- Comment pourrais-je le savoir ?
- (Philippe) Toutes !!
- Hein ????
- Vous m’avez très bien entendu, il m’a répondu qu’il les connaissait toutes.
- Et bien sûr, vous l’avez cru sur parole ?
- (Philippe) J’ai appelé quelques confrères étrangers qui assistent à des séminaires en France de temps en temps et je leur ai demandé de discuter dans leurs langues natales avec Florian qui était à côté de moi, savez-vous ce qu’ils m’ont dit ensuite ?
- Bien sûr que non, quoi donc ?
- (Philippe amusé) Que je me moquais d’eux en leur faisant parler avec des compatriotes, j’avoue que j’en suis resté un moment sur le cul Hi ! Hi !
Maurice ne peut s’empêcher de rire à son tour.
- Tu sais quoi ?
Philippe est tout d’abord surpris du tutoiement employé, il sourit ensuite amicalement en croisant le regard brillant de son interlocuteur.
- Non, dis-moi ?
Maurice obéit d’abord aux instructions de son GPS et se gare devant une maison de type provençal toute pimpante au jardin magnifiquement fleuri, avant de se tourner cette fois franchement vers Philippe.
- J’ai vraiment envie de faire sa connaissance à votre jeune prodige Hi ! Hi !
C’est donc en souriant chacun pour sa propre raison mais qui tourne de toute façon autour de la même personne, qu’ils ouvrent le portillon d’accès au petit jardin et qu’ils franchissent les derniers mètres les menant à la porte principale du pavillon, Philippe appuyant d’un coup bref sur le bouton de sonnette.
CHAPITRE 100 (Aix en Provence) (Dis !! Tu veux bien redevenir mon amie ?) (Suite)
La porte s’ouvre et il se retrouve face à Michel qui le regarde avec un soupir de soulagement tellement visible qu’il en fait sourire Philippe.
- Vous attendiez le percepteur sans doute ??
- (Michel) Ça aurait été le moindre mal !! En fait nous attendons la visite de Chloé et de sa famille, ils ont appris que Florian était chez nous et j’appréhende comme tu dois bien t’en douter ce qu’il va en ressortir !! Mais entre donc !!
Michel ne s’aperçoit alors que seulement que Philippe n’est pas venu seul, Maurice étant resté en retrait suffisamment discrètement pour observer leur face à face et se faire ainsi une idée plus précise du degré d’intimité entre le vieil homme et le psychiatre.
- Mais tu n’es pas venu seul ?
- (Philippe) En effet !! Voici monsieur Désmaré qui arrive de Paris, il enquête sur cette affaire de meurtre dont nous a parlé Florian et il aimerait avoir sa déposition, ce qui ne devrait pas t’étonner outre mesure.
Michel fixe Maurice dans les yeux avec une lueur de respect que ne manque pas d’apercevoir celui-ci.
- (Michel) Mon petit-fils nous avait prévenus de vos compétences, je ne m’attendais toutefois pas à une visite aussi rapide de votre part. Mais entrez donc !! Nous serons mieux à l’intérieur que sur le pas de la porte Hi ! Hi !
Maurice ne peut retenir son sourire devant ce vieillard avenant qui il s’en rend compte, lui amène déjà un fort élan de sympathie alors qu’il vient juste de le rencontrer.
- Je constate que ma présence ne vous apporte aucune crainte quant à mes intentions en venant me présenter chez vous ??
- (Michel) Nous vous attendions, ce n’est pas comme si je ne connaissais pas la raison de votre démarche.
Les trois hommes prennent place dans les fauteuils et le canapé du salon, Maryse curieuse sort de sa cuisine le regard étonné en voyant son visiteur et c’est Philippe qui a le visage tourné vers elle qui le lui présente en souriant.
- C’est Maurice Désmaré !!
- (Maryse) Déjà !! Hé bien, vous êtes plutôt rapide !!
Philippe s’amuse devant l’air surpris de Maurice.
- Je te présente Maryse, la grand-mère de Florian.
- Enchantez madame et pour répondre à votre question, je dirai juste que nous avons pu mettre fin aux exactions d’un criminel de la pire espèce grâce aux renseignements envoyés par votre petit-fils et qu’il est normal pour ne pas dire capital de connaître de quelle façon il en a eu connaissance.
- (Philippe) J’ai déjà donné ce renseignement à monsieur Désmaré vous vous en doutez bien, comme vous vous doutez bien également de sa réaction !!
- (Michel) Je comprends qu’à prime abord ça semble complètement surréaliste, n’est-ce pas ?
- (Maurice) C’est le moins qu’on puisse dire !! N’y aurait eu d’autres preuves sur certaines… particularités que semble avoir développé récemment votre petit-fils, je n’en aurais pas cru un mot !!
Michel plonge son regard dans celui de Philippe, visiblement troublé par les paroles de Maurice et celui-ci croit bon de préciser pour ne pas qu’il pense que la révélation vienne de lui.
- Monsieur Désmaré s’est rendu à la Salpêtrière et a eu en mains le dossier médical de Florian.
- (Michel) Ah !! Je comprends !! Ça a dû vous perturber plus que de raison, je me trompe ?
- (Maurice) C’est pour comprendre que je suis là ce soir justement, je voulais me faire ma propre idée de tout ceci avant de prendre les décisions qui s’imposent et je dois bien reconnaître qu’à chaque nouvelle information que je reçois, de nouvelles questions encore plus perturbantes se posent à moi.
Philippe croit bon de faire un bref résumé de ce qu’a déjà appris Maurice, Michel tout comme sa femme l’écoutent avec un petit sourire en coin qui démontre bien aux yeux de Maurice qu’ils n’apprennent rien qu’ils ne connaissaient déjà et c’est seulement quand Philippe donne les résultats obtenus par Florian au BAC, que le sourire des deux vieillards devient resplendissant sous la surprise de cette annonce.
Leurs yeux emplis de fiertés d’apprendre la nouvelle démontrent une fois de plus s’il n’en faut, combien l’adoration de ce couple envers leur petit-fils est sincère et ce sont des rires venant de l’arrière de la maison qui lui fait tourner la tête dans leurs directions, curieux d’en connaître les auteurs.
Philippe bien sûr n’en est pas dupe, il se lève en faisant signe de le suivre à celui qui déjà est devenu presque un ami et s’approche d’une baie vitrée donnant vue sur la piscine où les deux hommes peuvent voir trois jeunes garçons et un adulte s’en donner à cœur joie en s’éclaboussant, dans l’eau jusqu’à la ceinture.
La joie qu’ils dégagent à s’amuser ensemble fait sourire Maurice qui oublie un instant le pourquoi de sa visite et n’est plus que spectateur des jeux qui se déroulent sous ses yeux, ne voyant bientôt plus qu’un des protagonistes qui s’éclate visiblement en se donnant en spectacle devant ses amis avec une drôlerie tellement communicative qu’elle en atteint Maurice qui ricane à son tour sans même s’en rendre compte.
Philippe tout comme Maryse et Michel sont captivés par cet homme qui semble à l’évidence s’être fait prendre à son tour aux pitreries de Florian et sursautent en l’entendant s’exclamer d’une voix amusée alors qu’ils n’ont pas suivi sa vision des choses, mais qu’ils n’en doutent pas un instant vient d’une frasque particulièrement burlesque du jeune comique dans ses œuvres.
- Oh le con !! Hi ! Hi!